ULaval:MED-1208/Cancer urothélial
Épidémiologie
- L’incidence est définie par le nombre de nouveaux cas diagnostiqués par 100,000 personnes par an. Il est estimé a 17/100 000.
- 3 hommes : 1 femme
- Chez l’homme, il est classé en 4ième position des cancers (après prostate, poumons et colorectal).
- Chez la femme, il est classé en 9ième position.
Notions d’histologie – l’urothélium
L’urothélium est la muqueuse qui tapisse les structures anatomiques suivantes :
- les calices ;
- les bassinets et les uretères ;
- la vessie ;
- la partie proximale de l'urètre (prostate).
Le cancer urothélial se développe au dépend de l’urothélium et se retrouve anatomiquement dans les structures anatomiques susmentionnées.
Sur la figure de droite, on voit une coupe histologique. Le crochet indique la localisation de l’urothélium.
Sur la figure ci-contre, on voit différentes localisations où l’on peut retrouver le cancer urothélial (bassinet, uretère, vessie, urètre).
Facteurs de risque
- Exposition professionnelle
- Amines aromatiques
- Colorants (textiles et peintures)
- Industrie plastique et caoutchouc
- Hydrocarbures aromatiques polycycliques
- Industrie de l’aluminium
- Fonderie d’acier et de fonte
- Ramonage, revêtements routiers
- Tabac (le risque est multiplié par 2 à 4)
- Antécédent de radiothérapie pelvienne
- Médicaments
- Cyclophosphamide (agent de chimiothérapie)
- Inflammation chronique
- De 2 à 10 % des paraplégiques avec des sondes vésicales à demeure vont développer un cancer de la vessie, dont 80% seront de type squameux.
- Schistosomiase urinaire (Égypte)
- Prédisposition génétique (Synd. de Lynch)
- Acides aristolochiques (herbes chinoises, néphropathie des Balkans).
Manifestations cliniques
- Hématurie macroscopique ou microscopique (présentation clinique la plus fréquente !)
- Les symptômes irritatifs de la vessie
- Des envies fréquentes et urgentes sont souvent retrouvées chez patients ayant un carcinome in situ ou une tumeur infiltrante de la vessie
- Autres signes et symptômes
- Douleurs lombaires (obstruction urétérale)
- Œdème des membres inférieurs
- Masse pelvienne
- À un stade avancé : perte de poids, douleurs osseuses ou abdominales
Méthodes diagnostiques
Cytologie urinaire
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Cytologie normale
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Carcinome urothélial
Cystoscopie
Notions de pathologie
La majorité des cancers de la vessie (95 %) sont des carcinomes transitionnels.
- 75 % de ces cancers sont superficiels lors du diagnostic
- Ta, T1, carcinome in situ (CIS)
- 25 % de ces cancers sont infiltrants lors du diagnostic
- ≥ T2 (infiltration du muscle de la vessie)
- les cancers infiltrants sont à risque de métastases (ganglions, foie, poumons, os).
Bilan d’extension
Le bilan d’extension est nécessaire, car il dicte notre conduite pour le traitement et il détermine en partie le stade TNM.
- Imagerie du haut appareil urinaire chez tous les patients lors du diagnostic initial
- Urographie intraveineuse ou tomodensitométrie abdomino-pelvienne
- Examens additionnels faits comme bilan d’extension s’il y a tumeur infiltrante
- Radiographie des poumons ou TDM thorax
- Tomographie par émission de positrons (TEP)
- Scintigraphie osseuse
Algorithme de traitement simplifié
Tumeurs non infiltrantes
(Ta, T1, CIS) |
Tumeurs infiltrantes
(≥T2) |
Cancer métastatique |
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Résection transurétrale (RTU)
Cette procédure a deux buts principaux :
- déterminer le stade de la maladie (profondeur de la tumeur dans la paroi vésicale) ;
- offrir une procédure à la fois diagnostique ET thérapeutique, si la tumeur est superficielle.