ULaval:MED-1206/Microbiologie et infectiologie/Épidémiologie des maladies infectieuses

De Wikimedica

Définitions

Épidémiologie classique

Étude des épidémies. Une épidémie est le développement d’une maladie (ou phénomène pathologique) qui atteint simultanément de nombreux individus répartis sur un territoire plus ou moins étendu et soumis à des influences identiques et inhabituelles.

Épidémiologie actualisée

Branche de la médecine qui étudie les différents facteurs intervenant dans l’apparition et l’évolution des maladies : dépendants de l’individu ou du milieu qui l’entoure.

Ex. facteur lié à l’individu : Infection plus sévère et prend plus de temps à guérir chez un patient dont l’immunité est atteinte plutôt qu’un patient avec immunité normale.

Ex. facteur lié au milieu : Infection dans les sols des régions chaudes et sèches du sud-ouest américain. Un voyage dans cette région est un facteur de risque pour acquérir l’infection.

Classification des agents infectieux

Une utilité de l’épidémiologie est de relier un agent infectieux à une maladie.

  • Bactéries
  • Virus
  • Mycobactéries
  • Parasites
  • Chlamydia

Causalité des agents infectieux et maladie

Avant de dire qu’un agent infectieux est responsable d’une maladie infectieuse, il faut que certains énoncés soient respectés. Deux évènements se produisant simultanément n’impliquent pas nécessairement qu’il y a lien de cause à effet entre les deux.

Postulats

Henle-Koch

Ces postulats aident à déterminer s’il y a lien entre un agent infectieux et une maladie infectieuse. Ils s’appliquent bien aux infections bactériennes.

Les postulats de Henle-Koch
  1. Le parasite est présent dans tous les cas de maladie en question et sa présence peut expliquer ces changements pathologiques et cliniques attribués à l’infections
  2. Le bacille ne se retrouve pas dans aucune autre maladie de façon fortuite ou non pathogène
  3. Une fois l’agent isolé et cultivé in vitro, sa réinjection à un individu entraine la maladie

Note : Le 3e postulat n’est pas essentiel pour établir un lien de cause à effet parce qu’il n’est pas applicable à toutes les pathologies :

  • Certains germes se cultivent mal en laboratoire
  • Les comités d’éthique qui régissent les études fondamentales et cliniques n’acceptent pas qu’il y ait injection de matériel infectieux chez des individus sains pour observer ensuite l’apparition ou non d’une maladie.

Pour certaines infections, le 3e postulat s’applique très bien.

Rivers

Ces postulats s’appliquent bien aux infections viralesmoins connues, qui ne s’appliquent pas bien avec Henle.

En effet, il y a trois problèmes majeurs au Postulat de Koch :

  1. Une maladie doit être causée par un seul agent
  2. La nécessité de démontrer la présence du pathogène (virus difficile à faire croitre en labo)
  3. Ne reconnait pas les porteurs sains

Selon Koch, dès qu’un germe est identifié chez une personne, celle-ci doit nécessairement être malade de cette infection. Avec les infections virales, il en est souvent autrement.

Les postulats de Rivers
  1. Un virus particulier doit être régulièrement associé à une maladie
  2. Virus se retrouve chez l’individu malade et cause l’infection
  3. Transmission de l’infection se fait régulièrement à des individus susceptibles lorsqu’il y a inoculation de matériel biologique provenant d’un patient malade.
  4. Études immunologiques (recherche d’anticorps) démontrent que le virus n’était pas présent chez les sujets à qui on a inoculé le matériel biologique.

Preuve immunologique

D’autres critères diagnostiques ont dû être développés pour d’autres infections comme la mononucléose.

L’application stricte des critères ou postulats de Rivers décrits plus tôt n’aurait jamais permis d’établir le lien causal qui existe entre l’EBV et la mononucléose parce que :

  • Le virus ne peut être cultivé/isolé en laboratoire (1er postulat)
  • Difficile de reproduire expérimentalement la maladie (3e postulat) si on ne peut cultiver ou isoler le germe
L'essentiel de la preuve immunologique...
  1. Absence d’anticorps au début de la maladie
  2. Apparition d’anticorps durant la maladie ou après
  3. Production d’anticorps (à la suite d’un vaccin) prévient la maladie


Note : Pour la mononucléose : tous les critères sont remplis sauf le dernier, car aucun vaccin n’existe.

Caractéristiques mononucléose : Fièvre, fatigue, pharyngite, adénopathies

Infection vs maladie

Maladies virales

Résultent souvent en infections asymptomatiques (subclinique, sans symptôme).

Réponse immunitaire de l'hôte

Élément qui distingue l’infection de la maladie, donc détermine qui fera une infection et qui fera une maladie après acquisition d’un germe.

Par exemple, l’acquisition du EBV chez un hôte normal peut résulter en Infection asymptomatique ou mononucléose clinique.

L’acquisition du même virus chez un hôte avec un système affaibli peut résulter en : Mononucléose clinique habituellement sévère ou lymphome

Infection vs maladie

La plupart du temps, l’acquisition d’un germe résulte en l’absence d’infection ou en la présence d’une infection asymptomatique. Un groupe restreint d’individus vont développer une maladie bénigne à sévère. La minorité des gens exposés vont décéder.

Outre la réponse de l’hôte, l’âge de l’hôte lors de l’acquisition du germe est un facteur déterminant dans la présentation clinique d’une maladie.

Maladie à déclaration obligatoire

Les caractéristiques de ces maladies sont : Contagieuses d’un individu à l’autre OU Peuvent être transmises à plusieurs individus à partir d’une source commune

Par exemple, grâce à ce registre, on sait combien de méningites surviennent par semaine/mois ou année dans une région donnée et on peut enquêter s’il y a une hausse anormale.

Nosologie

C'est l'étude des caractères distinctifs qui permettent de définir les maladies et de les classer.

Définition nosologique

Critères qu’il faut retrouver chez un patient pour trancher s’il s’agit d’un cas de la maladie en question.

Les définitions nosologiques assurent que les cas déclarés sont légitimes. Leur but est de ne pas surestimer ni sous-estimer le nombre de cas dans les statistiques et déclarer qu’il y a épidémie quand il n’y en a pas ou rassurer la population quand en fait il y a un problème.

Cas clinique et cas confirmé

Cas clinique

Critères utilisés sont ceux recueillis au questionnaire et à l’examen du patient par le médecin.

Cas confirmés

Critères de laboratoire utilisés ou signes cliniques avec un lien épidémiologique.