ULaval:MED-1205/Guide d'étude pour l'examen 2
L'examen cardiaque
Évaluation de la tension veineuse centrale
- Patient étendu sur le lit ou la table d’examen en position semi-assise (30 degrés d’élévation a/n de la tête, en rotation vers la gauche -> partie droite du cou devrait être dégagée)
- SCM doit être complètement détendu
- On recherche les oscillations des veines jugulaires (on verra plus facilement la externe mais on s’intéresse davantage à la interne)
- Un pouls veineux possède deux élévations et deux creux consécutifs et il est aboli par une pression sur la veine
- Difficile de voir les jugulaires lorsque le cou est très musclé ou le pt déshydratée
- La V jugulaire n’est pas palpable
- Pt devrait demeurer silencieux et en bonne position durant cette étape
- Parfois plus facile de la voir lorsque l’on s’accroupi pour être horizontale p/r au cou du pt
- V jugulaire interne est située sous le SCM : on recherche l’impulsion qu’elle produit sur les structures avoisinantes
- Notez la région la plus élevée du cou où on perçoit les oscillations (règle appuyée verticalement à l’angle sternal
- Hauteur = 3-4cm = normal, 7-8 cm ou ad angle de la mâchoire = pas normal
- Une fois qu’on connaît la hauteur de la V jugulaire, on appuie fermement (20mmHg) a/n de la région hépatique x10 sec
o En cas de problème de cœur droit, la V jugulaire ne baissera pas et on aura un RHJ positif
o En situation normale, la V jugulaire « descendra »
- On observe ensuite la jugulaire interne : elle se distend et s’élève durant l’expiration
- Reflux hépatojugulaire (RHJ) = la jugulaire demeure distendue x tout le cycle respiratoire
Ex : Insuffisance cardiaque
- La V jugulaire se distend et est visible plus haut dans le cou, parfois ad angle de la mâchoire
- Il faut parfois élever davantage la tête du lit (en position presque assise)
Inspection de la paroi thoracique antérieure
- Permet d’observer le choc apexien
o Normalement, le choc apexien a une grosseur inférieur à 2,5cm (gros comme un 1-2$
o Lors d’une hypertrophie ventriculaire concentrique, le choc apexien a plutôt une grosseur de 3,5cm (environ)
- En début de systole, l’apex est déplacée vers l’avant et s’appuie contre la paroi thoracique pour donner une pulsation rythmique qui peut être observable en médio-claviculaire dans le 4e ou 5e espace intercostal
- Possible de demander au pt de se placer en décubitus latéral gauche, mais on fausse la vraie localisation de l’apex cardiaque
- Lors de l’hypertrophie excentrique du cœur, le choc apexien est déplacé vers la gauche, au-delà de la ligne médio-claviculaire
La palpation du thorax
- Une turbulence anormale de sang entre les deux chambres cardiaques peut être à l’origine d’une vibration anormale perceptible à la palpation = thrills
- Les thrils sont généralement a/n du 2e espace intercostal à proximité du sternum, à la région xiphoïdienne et à l’apex
- On place ensuite les doigts de la main dans les 3e,4e et 5 espaces intercostaux sur le bord gauche du sternum
o Hyperdynamie cardiaque dans des conditions comme l’anémie, l’hyperthyroïdie, la fièvre, l’anxiété ou thrill si communication interventriculaire
Auscultation cardiaque
- En systole : la P s’élève dans les ventricules
- B1 = fermeture des valve auriculo-ventriculaire due à une Pventriculaire > Pauriculaire
o Mieux entendu à l’apex qu’à la base
o Augmentée lors d’un intervalle PR court ou d’une sténose mitrale
o Assourdissement en cas d’insuffisance mitrale car la valve ne se ferme pas avec une tension normale
- B2 = fermeture des valves sigmoïdes due à une Pventriculaire < Paortique/Ppulmonaire
o B2 peut se dédoubler lors de l’inspiration en composante aortique et pulmonaire (on entend de façon optimale au 2e espace intercostal G, survient lors d’un bloc de branche droite ou enfant avec sténose pulmonaire congénitale)
o La composante aortique (A2) peut survenir après la pulmonaire (P2), c'est ce qu'on appelle le dédoublement paradoxal -> bloc de branche gauche ou sténose aortique, à l’expiration
o B3 (bruit de galop) = bruit sourd entendu en diastole quand le sang de l’oreillette rencontre un résidu de sang dans le ventricule (défaillance cardiaque ou insuffisance valvulaire -> mieux entendu en décubitus latéral gauche)
- Bruit comme si « 2 vagues se rencontrent »
o B4 = juste avant le B1 (contraction auriculaire sur un ventricule rigide, parfois confondu comme un dédoublement de B1) -> mieux entendu en décubitus latéral gauche)
- Il s’agit de l’arrivée de sang dans un ventricule trop rigide
Auscultation des pathologies cardiaques les plus courantes
- Sténose aortique : Rétrécissement de la valve aortique
o Souffle est entendu entre B1 et B2
o Le souffle irradie au cou
o Montée lente de l’onde perceptible au pouls
- Insuffisance aortique : Reflux de sang de l’aorte au ventricule
o Souffle est entendu après B2
o Souffle doux et de haute tonalité
o Mieux entendu en parasternal gauche, le pt assis et penché vers l’avant
o B3 est aussi perceptible
o Le pouls sera ample (bondissant)
- Insuffisance mitrale : Dégénérescence de la valve, prolapsus des feuillets, dilatation de l’anneau mitral ou rupture de pilier
o B1 peut être diminué
o Souffle égal durant toute la systole, suivi d’un B2 normal mais qui peut se dédoubler
o Présence de B3 en diastole et parfois roulement diastolique
o Clic mésodiastolique sera augmenté par les manœuvres qui induisent une hausse du retour veineux
- Sténose mitrale : valve calcifiée à de la difficulté à s’ouvrir et produit un claquement d’ouverture suivi d’un roulement diastolique
o Souffle de basse tonalité
o B1 augmenté si valve encore mobile, B1 diminué si valve très calcifiée et immobile
Autres tests
- Auscultation des carotides : Pour mettre en évidence un souffle qui témoignerait d’une obstruction carotidienne par athérosclérose
o Pt doit retenir sa respiration, ne pas parler
o ATTENTION, NE PAS CONFONDRE avec un souffle cardiaque aortique
- Décubitus latéral gauche : Permet de mettre en évidence B3 ou un souffle diastolique plus facilement (a/n de l’apex)
- Position assise penchée vers l’avant : Permet de mettre en évidence plus facilement un souffle de régurgitation aortique
o Rapproche la base du cœur de la paroi thoracique antérieure
o 2e espace intercostal
La dyspnée chronique
Diagnostic différentiel
Pathologie | P | Q | R | S | T | Exam/Labo | |
ASTHME
Très fréquent Jeune âge, exposition à un allergène, infection virale, toux nocturne, dyspnée d’effort, mauvaise observance aux Rx |
Provoqué par : Effort, froid, exposition à un allergène, irritants de l’air, tabac
Pallié par : Bronchodilatateurs + anti-inflammatoires, contrôle de l’environnement |
Wheezing audible Intensité variable | - | Tirage, sibilances, temps expiratoire augmentée, désaturation, syndrome obstructif à la spirométrie, réversible avec bronchodilatateurs | Progressif
Décompensation subite |
Gaz : alcalose +/- hypoxémie
Si sévère : acidose respiratoire et hypoxémie Radio : trappage d’air |
|
BRONCHITE
CHRONIQUE Toux productrice > 3 mois sur 2 ans, > 50 ans, histoire de tabagisme chronique |
Provoqué par : Effort, infections respiratoires
Pallié par : bronchodilatateurs + anti-inflammatoire, arrêt tabagique |
Râles audibles
Intensité variable |
- | Thorax en tonneau, toux, crachats, dyspnée d’effort, surplus de poids, baisse du murmure vésiculaire, ronchis, syndrome obstructif à la spirométrie | Progressif
Décompensation subite |
Gaz : Variable
Radio : trappage d’air |
|
EMPHYSÈME
Adulte, exposition au tabac +++ Rarement déficience en antitrypsine |
Provoqué par : Effort, infection respiratoire
Pallié par : Cessation tabagique, bronchodilatateurs, +/- anti-inflammatoire |
Variable | - | Dyspnée, tirage, respiration à lèvres pincées, diminution du murmure vésiculaire, syndrome obstructif à la spirométrie | Progressif, décompensation au moindre stress | Gaz : acidose respiratoire dans les cas sévères
Radio : trappage d’air, aplatissement du diaphragme |
|
ALVÉOLITE
ALLERGIQUE Rare |
Provoqué par : Exposition à un facteur sensibilisant
Pallié par : arrêt de l’exposition à ce facteur |
Variable | - | Fièvre, frissons, perte de poids, dyspnée, crépitants à l’auscultation, | Les sx sont récurrents et max de 4 à 8 h après l’exposition | Radio = normale | |
MALADIES
INFILTRATIVES fibrose, sarcoïdose Rare, facteurs génétiques, connectivités |
Provoqué par : moindre effort | Variable | - | Dyspnée, toux non productive, fatigue, fièvre, perte de poids, crépitants pulmonaires à l’auscultation, hippocratisme digitale | Progressif | Gaz : hypoxémie si atteinte significative
Radio : anormale, atteinte interstitielle |
|
CANCER DU
POUMON |
Facteurs de risques : Âge avancé, tabagisme | Variable | - | Dyspnée, douleur thoracique, perte de poids, diaphorèse, hémoptysies, pneumonies récidivantes, épanchement pleural, paralysie d’une corde vocale, œdème faciale, douleur épaule/osseuse, sx neurologiques | Dyspnée progressive | Consolidation localisée avec baisse de murmure, matité, épanchement, adénopathies, œdème facilale hippocratisme digital, radio diagnostique | |
INSUFFISANCE
CARDIAQUE CHRONIQUE Facteurs de risques : Âge, cardiopathie ischémique ou non (HTA, diabète), valvulopathie, FR(fraction d’éjection dim) |
Provoqué par : Effort, décubitus dorsal
Pallié par : Repos |
Variable | - | Orthopnée, DPN, œdème périphérique, hypotension, hypoxémie, TVC ↑ B3, souffle cardio, crépitants, congestion hépatique, extrémités froides, œdème des jambes | Dyspnée progressive | Gaz : normal ou hypoxémie
Radio cardiomégalie Échocardiographie diagnostique Reflux hépato-jugulaire + |
|
L'examen pulmonaire
On procèdera à l’examen pulmonaire complet de la partie postérieure puis de la partie antérieure du thorax.
Les grandes étapes de l’examen pulmonaire sont :
1. L’inspection générale et la prise des signes vitaux
2. La palpation du thorax antérieur et postérieur
3. La percussion du thorax antérieur et spostérieur
4. L’auscultation pulmonaire antérieure et postérieure
*Il est préférable d’établir cette séquence d’abord en postérieur puis ensuite en antérieur afin d’éviter d’alterner entre ces 2 régions.
Inspection générale
- État de vigilance du patient
o Anxiété et agitation peuvent être causés par un manque d’O2
o Somnolence peut être causée par insuffisance respiratoire ou hypercapnie
- État de santé général
o Coloration
o Habillement
o Hygiène
o Poids et taille (état nutritionnel)
o Odeur nicotinique et coloration jaunâtre des 2e et 3e doigts = tabagisme actif
- Posture et motricité
o Rechercher des signes de gêne respiratoire
o Lèvres pincées en expiration
o Bras appuyés sur une surface plane pour respirer (emphysémateux sévères)
o Cyphose et scoliose (syndrome restrictif)
- Bruits respiratoires
o Respiration bruyante = ATTENTION
o Stridor = obstruction laryngée
o Wheezing = cillement principalement expiratoire (bronchospasme)
o Toux = ATTENTION
- Tirage : rétraction des côtes à chaque inspiration
o Contraction apparente des muscles accessoires de la respiration (a/n du cou et intercostaux) = ANORMAL
o Contraction des muscles abdominaux en expiration = ANORMAL
o Chez enfants : battements des ailes du nez
o = travail respiratoire accru afin de compenser un problème thoracique ou pulmonaire
- Type de respiration
o Respiration de Kussmaul (B)= respiration ample et rapide = acidose métabolique
o Respiration de Cheynes-Stokes (C) = périodes de respiration profonde entrecoupées d’hypoventilation et de période d’apnée = insuffisance cardiaque, insuffisance rénale, intoxications médicamenteuses, pathologies cérébrales
- Souvent présent chez les pts en fin de vie
- La respiration = pause de 20-30 sec jusqu’à 1 minute
- Coloration de la peau
o Pâleur = anémie qui peut être une cause d’essoufflement
o Bleutée = cyanose qui peut être un signe d’hypoxémie
o Lèvres, muqueuses, mains et pieds sont les endroits de prédilection
- État volémique
o Œdème au niveau du visage, particulièrement a/n des paupières, de la région sacrée ou des jambes
- Signes de détresse
o Respiration rapide, peu importe l’origine du problème ad fatigue respiratoire qui peut précédé un arrêt cardiorespiratoire. ***ON DOIT RECONNAÎTRE CES SIGNES RAPIDEMENT***
- Hippocratisme digital (clubbing)
o Bonbement des ongles en dos de cuillère et élargissement en baguettes de tambour des phalanges distales.
o Signe d’hypoxie chronique sévère, de cardiopathies cyanogènes, de fibrose pulmonaire, d’endocardite bactérienne, de cirrhose hépatique, cancers ou idiopathique (5-10% de la population normale)
Signes vitaux
- Température
o Buccale : permet une évaluation simple et non invasive. A le désavantage d’être affectée par plusieurs facteurs (breuvages froids/chauds, tabac consommé avant la lecture, mastication, tachypnée (peut réduire de 0,5C). La bouche doit être fermée
o Rectale : Plus précise et reproductible. Donne une valeur environ 0,5C plus élevée que a/n buccal. Valeur obtenue plus fiable. INCONFORT/GÊNE
o Axillaire : Lecture peu fiable et d’une grande variabilité -> À PROSCRIRE
- Respiration
o FR de repos = 12-20/min -> Les mouvements du thorax devraient être réguliers, de bonne amplitude et bien cadencés, c-a-d environ 2 secondes pour l’inspiration et 3 secondes pour l’expiration
o Un temps expiratoire augmentée = phénomène obstructif a/n bronchique
o Lorsqu’on mesure la FR d’un patient, il est important que ce dernier ignore ce que l’on est en train de faire car la plupart des gens vont se mettre à respirer différemment en connaissant vos intentions
- Ex : Faire semblant de prendre le pouls
o Évaluer le travail que fait le pt pour sa respiration. Contracte-t-il ses muscles accessoires? Y a-t-il présence de tirage?
Anatomie du thorax
- Repères importants :
o Angle sternal aka angle de Louis
o Lignes médiosternale, médioclaviculaire, lignes axillaires antérieure (A), moyenne (B) et postérieure (C)
o Espaces intercostaux
o Électrodes pour ECG :
V1 : 4e espace intercostal à droite
V2 : 4e espace intercostal à gauche
V3 : À mi-chemin entre V2 et V4
V4 : 5e espace intercostal gauche à la ligne médioclaviculaire
V5 : 5e espace intercostal gauche à la ligne axillaire antérieure
V6 : 5e espace intercostal gauche à la ligne axillaire moyenne
o C7 : a/n de la région cervicale quand le pt se penche vers l’avant
Palpation du thorax
- Les bruits que nous produisons sont transmis au travers de l’arbre trachéobronchique vers le parenchyme pulmonaire et ensuite à la paroi thoracique
- En plaçant nos paumes ou la face cubitale de nos mains sur le thorax, on peut percevoir un frémissement lorsque le patient émet des sons (en lui demandant de prononcer le chiffre 33) et ces frémissements nous renseignent sur la densité du tissu pulmonaire
- Plus le thorax est mince et le tissu pulmonaire dense, plus le frémissement est facile à percevoir
- Plus le thorax est épais ou rempli d’air, plus le frémissement sera difficilement perceptible
- Les vibrations sonores seront absentes en cas d’infiltration d’air ou de liquide entre les poumons et le thorax (pneumothorax ou épanchement pleura significatif)
- On doit tester le thorax en comparant chaque côté, niveau par niveau en descendant chaque fois d’environ 5cm
Amplitude respiratoire
- Placer une main sur chaque rebord costal, les pouces vers le centre à une distance d’environ 1 cm l’un de l’autre
- Demander au pt de respirer profondément
- Observer l’écartement des pouces et le déplacement de vos mains
o Un écart entre les deux côtés peut signifier un pneumothorax par exemple
- Dans la partie antérieure du thorax, les pouces sont placés a/n des 10e côtes (*L’asymétrie sera facilement notable à ce niveau)
Percussion thoracique
- Placer fermement l’extrémité du 3e doigt de la main non dominante sur la région à percuter
- À l’aide d’un mouvement sec du poignet, un ou deux doigts de la main dominante frappent le doigt appliqué a/n de la zone à évaluer
- Permet d’évaluer la sonorité produite par des tissus distants de 5 à 7 cm sous l’endroit percuté
- Ce choc produit une sonorité qui dépend de la densité des tissus sous-jacents
- Un poumon normal rempli d’air produira une sonorité forte facilement perceptible
- En présence d’air en qté anormale (pneumothorax), la percussion produira une hypersonorité appelée tympanisme
- La présence de liquide (pus, sang) a/n des alvéoles ou en cas d’épanchement pleural, la percussion produira une hyposonorité qu’on appelle matité
- Il est suggéré de percuter de façon symétrique chaque côté du thorax au même niveau et de descendre progressivement des apex pulmonaires vers les bases des poumons (plus facile de comparer chaque côté de détecter une anomalie de cette façon)
o Les omoplates et le cœur sont des régions contenants moins d’air et il y aura un bruit plus mat
Auscultation pulmonaire
- Demander au pt de demeurer silencieux durant l’examen
- Impossible de comprendre un pt qui parle durant l’auscultation SAUF si
o On ausculte une zone de consolidation où l’absence d’air permettra une meilleure transmission des vibrations vocales (pneumonie). On appelle ce phénomène broncho-phonie quand les mots sont parlés ou pectoriloquie aphone quand les mots sont chuchotés.
- Pour une auscultation efficace, le pt doit respirer en silence, amplement et la bouche ouverte, à peu près à une fréquence de repos
o Pour bien entendre, il faut que l’air entre dans les poumons
- Murmure broncho-vésiculaire : Bruits forts, de haute tonalité et entendu autant en inspiration qu’en expiration lors de l’inspection de la trachée ou des bronches
- Murmure vésiculaire : Son plus faible, de basse tonalité présent durant l’inspiration mais absent à la fin de l’expiration lors de l’écoute du parenchyme pulmonaire (respiration normale)
- Souffle tubulaire : Si on entend un bruit bronchique à un endroit où l’on devrait normalement entendre un murmure vésiculaire, nous sommes en présence d’un consolidation pulmonaire
- En présence d’un épanchement pleural ou d’un pneumothorax significatif, le bruit est diminué ou on entend rien
o En cas de pneumothorax, on peut retrouver de l’emphysème cutané (comme du papier bulle au touché) et la trachée sera déviée
- Crépitants : Causé par la présence de liquide dans les poumons
o Bruits surajoutés (petits crépitements fins ou plus rugueux semblables à des bruits de velcro)
o En cas d’insuffisance cardiaque gauche ou fibrose pulmonaire
- Ronchis : Causé par la présence de grosses sécrétions dans les bronches
o Râles de basse tonalité
o Ces sons peuvent se mobiliser, donc changer de position lorsque la personne tousse ou crache
- Sibilances : Le passage d’air au travers de bronchioles rétrécies par la présence d’œdème ou d’un spasme du muscle lisse produits ces bruits musicaux de haute tonalité ressemblant à un cillement
o Asthmatique
o Peuvent être inspiratoires, expiratoires ou les deux
- Si il y a du pus ou du liquide dans les poumons, le bruit sera plus fort
La dyspnée aiguë
Diagnostic différentiel
Pathologie | P | Q | R | S | T | Exam/Labo | |
BRONCHOSPASME
Très fréquent Exacerbation d’un asthme chronique, exposition à un allergène, infection virale, réaction anaphylactique |
Provoqué par : Effort, froid, exposition à un allergène, irritants de l’air, tabac
Pallié par : Bronchodilatateurs |
Wheezing audible Intensité variable | - | Tirage, sibilances, temps expiratoire augmenté, désaturation | Subit, de quelques minutes à quelques heures | Voir signes associés
ECG : tachy sinusale Gaz : alcalose +/- hypoxémie; si sévère : acidose métabolique avec hypoxémie RX : trappage |
|
PNEUMONIE
Infection respiratoire |
Pallié par : bronchodilatateurs si bronchospasme associé, antibiotiques | Râles audibles
Intensité variable |
- | Toux, crachats colorés, fièvre, dyspnée, douleur thoracique augmentée à la respiration, parfois hémoptysies | Progressif, plusieurs jours | ↑Vibrations vocales, matité localisée, baisse MV ou crépitants, souffle tubulaire du côté atteint, ECG : tachy sinusale
Gaz : Variable RX : consolidation pulmonaire |
|
EMBOLIE PULMONAIRE
Thrombophilie, ATCD de TPP, immobilisation récente, néoplasie, hormonothérapie |
Variable | - | Phlébite MI, douleur thoracique aigue de type pleurale latéralisée, hypoxémie, tachycardie, désaturation, parfois hypotension et signes de cœur droit si sévère, dyspnée, tachypnée, fièvre légère | Subit, heures/jours | Voir signes associés,
ECG : tachy sinusale parfois S1Q3T3 Gaz : hypoxémie RX normale, parfois épanchement pleura ou zone d’infarctus pulmonaire visible |
||
PNEUMOTHORAX
Traumatisme ou jeune homme grand et mince ou MPOC |
Pallié par : ponction à l’aiguille si sous tension | Variable | - | Douleur thoracique subite latéralisée, toux, crachats colorés, fièvre, dyspnée, parfois hémoptysies, altération des signes vitaux | Subit (jours) | Tachycardie, tachypnée, parfois désaturation, parfois hypotension avec cœur droit, Ævibrations vocale, tympanisme, ÆMV, ECG : tachy sinusale
Gaz : N ou altéré RX anormale |
|
INSUFFISANCE CARDIAQUE
Âge, MCAS, cardiomyopathie connue, facteurs de risque vasculaires, FE diminuée |
Provoqué par : Effort
Pallié par : Repos |
Variable | - | Orthopnée, DPN, œdème périphérique, anomalie des signes vitaux, hypoxémie, TVC et B3, crépitants, congestion hépatique, œdème MI | Subit, variable (minutes-heures) | ECG : selon la cause
Gaz : hypoxémie +/- acidose RX diagnostic Echocardio : FE <45% |
|
ANXIÉTÉ
Contexte anxieux, stress, insomnie |
Pallié par : Prise d’anxiolytiques, contrôle de la respiration | Variable | - | Douleur thoracique, diaphorèse, tremblements, engourdissements, étourdissements, tachycardie, HTA | Subit, plusieurs minutes | ECG : tachy sinusale
Gaz : Alcalose respiratoire sans hypoxémie RX normale |
|
Signes d'instabilité
- Travail respiratoire accru (tirage important)
- Respiration bruyante (stridor, wheezing)
- Altération de l’état de conscience (agitation, somnolence, inconscience)
- Cyanose ou désaturation
- Altération du rythme cardiaque
- Hypotension ou hypertension
- Auscultation pulmonaire asymétrique
Habituellement, la première action thérapeutique lorsqu’un patient présente de la dyspnée aiguë sera
1. Ajouter de l’oxygène
2. En cas d’insuffisance respiratoire, on devra offrir un soutien ventilatoire
3. On placera ensuite le pt sous moniteur cardiaque, on ouvrira une voie veineuse et on cherchera le dx
- Historique médical
- Anamnèse
- Volontés du pt d’être réanimé ou non
- Examen physique (signes vitaux, examen cardio-pulmonaire)
- ECG
- Gaz capillaire/artériel
- RX pulmonaire
Causes d'insuffisance cardiaque aiguë
- HEART FAILS
- H : HTA
- E : Endocardite
- A : Anémie
- R : RAA (rhumatisme articulaire aigue) ou anomalie valvulaire
- T : Thyroïde (hyperthyroïdie)
- F : Failure (non observance des Rx ou à une diète ou traitement)
- A : Arythmie cardiaque
- I : Infection
- L : Lungs (pneumonie, embolie pulmonaire)
- S : Silent ischemia (ischémie myocardique)
- Selon la cause de défaillance du cœur, les pts ne présenteront pas tous les mêmes signes et sx
Insuffisance cardiaque droite | Insuffisance cardiaque gauche | |
Étiologie |
|
|
Symptômes |
|
|
Signes |
|
|
Auscultation pulmonaire
CE QUI PERMET DE DISTINGUER DROIT VS GAUCHE |
Poumons clairs à l’auscultation | Crépitants pulmonaires bilatéraux avec +/- épanchement pleuraux |
*En insuffisance cardiaque gauche, les signes d’insuffisance cardiaque droite sont présents
**L’insuffisance cardiaque droite est de loin la cause la plus fréquente de décompensation du cœur droit