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== Introduction ==
{{Information maladie
| image = Blausen 0015 AllergicRhinitis.png
| spécialités = ORL, Médecine familiale
| wikidata_id = Q272436
| version_de_classe = 4
| acronyme = RA
| révision_éditoriale = Sujet:X59gh5r6e1yp3k01
| révision_éditoriale_date = 2024-01-11
}}La '''rhinite allergique''' (RA) est une inflammation allergique des muqueuses nasales.
==Épidémiologie==
La prévalence de la RA basée sur le diagnostic médical est d'environ 15%. Cependant, la prévalence basée sur la présence de symptômes nasaux est estimée à 30%<ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Rhinite allergique|url=https://icloudhospital.com/fr/specialties/rhinite-allergique|site=|date=|consulté le=23 décembre 2022}}</ref>. La RA est souvent sous-diagnostiquée en raison de l'utilisation de médicaments en vente libre en pharmacie et de l'évitement volontaire des allergènes connus par les patients, ce qui diminue leurs symptômes et leur besoin de consulter un médecin. 


La rhinite allergique (RA) est une maladie atopique caractérisée par des symptômes à type de congestion nasale, de rhinorrhée claire, de paroxysmes d’éternuements et de prurit nasal. Elle est souvent accompagnée de démangeaisons des yeux, du nez et du palais. La rhinite allergique peut affecter une personne sur six tant la population pédiatrique que la population adulte. Cette maladie est associée une perte de productivité et des coûts de santé importants.
La prévalence de la RA est la plus élevée chez les 25 à 44 ans (20%) et est la plus basse chez les 65 ans et plus (12%). Lors de l'enfance, elle touche plus souvent les garçons<ref>{{Citation d'un lien web|langue=Anglais|titre=Is there a sex-shift in prevalence of allergic rhinitis and comorbid asthma from childhood to adulthood? A meta-analysis|url=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5715620/|site=PubMed|date=5 décembre 2017|consulté le=4 janvier 2024}}</ref>, mais à l'âge adulte, ce sont les femmes (19%) qui sont le plus touchées par la rhinite allergique par rapport aux hommes (15%)<ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=La rhinite allergique au Québec|url=https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2011/11-202-04W.pdf|site=|date=2011|consulté le=23 décembre 2022}}</ref>. L'augmentation du nombre de cas de RA serait, particulièrement dans les zones urbaines<ref name=":19">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Allergic rhinitis: Clinical manifestations, epidemiology, and diagnosis|url=https://www.uptodate.com/contents/allergic-rhinitis-clinical-manifestations-epidemiology-and-diagnosis?search=allergic%20rhinitis%20epidemiology&source=search_result&selectedTitle=1~150&usage_type=default&display_rank=1#H897169|site=uptodate|date=20 janvier 2020|consulté le=23 novembre 2020}}</ref>, en lien avec les changements climatiques qui prolongent la durée de la saison du pollen<ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=La rhinite allergique en quelques chiffres|url=https://www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/statistiques-donnees-sante-bien-etre/flash-surveillance/la-rhinite-allergique-en-quelques-chiffres/|site=|date=|consulté le=23 décembre 2022}}</ref>.  


Le traitement diffère selon la sévérité des symptômes pouvant aller du simple évitement des allergènes à un traitement systémique fait d’immunothérapie systémique pour les cas graves ou résistants. D’ailleurs son association avec d’autres atopies de type [[dermatite]] ou asthme est non négligeable. La RA peut être classée comme intermittente/ persistante/ légère/ modérée-sévère: ce système de classification a été proposé par un atelier international de 34 spécialistes des allergies respiratoires, en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS)<ref>''Bousquet J, Van Cauwenberge P, Khaltaev N, et al. La rhinite allergique et son impact sur l'asthme. J Allergy Clin Immunol 2001; 108: S147. Tableau utilisé avec la permission d'Elsevier Inc. Tous droits réservés.''</ref><ref>Bousquet J, Van Cauwenberge P, Khaltaev N, Aria Workshop Group, Organisation mondiale de la Santé. J Allergy Clin Immunol. 2001; 108 (5 Suppl): S147. </ref>. Environ 20% des cas sont saisonniers, 40% pérennes et 40% avec des caractéristiques des deux.  En dehors des symptômes nasaux, les patients souffrant de RA non traitée peuvent également présenter une [[Conjonctivite allergique|conjonctivite]] allergique, un goutte-à-goutte post-nasal, une toux sèche, un dysfonctionnement de la trompe d'Eustache ou une [[sinusite]] chronique. Une fois diagnostiquée, la RA peut être traitée par une variété de modalités, les glucocorticoïdes intra-nasaux sont généralement le traitement de première intention.. <ref name=":1">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27545735</ref><ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30844213</ref>
L'incidence de la RA dans la population pédiatrique est également élevée et constitue un des troubles pédiatriques chroniques les plus courants. Environ 14,6% des 13 à 14 ans et 8,5% des 6 à 7 ans présentent des symptômes de rhinoconjonctivite liés à la RA. <ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=Elias|nom1=Mir|prénom2=Chandramani|nom2=Panjabi|prénom3=Ashok|nom3=Shah|titre=Impact of allergic rhinitis in school going children|périodique=Asia Pacific Allergy|volume=2|numéro=2|date=2012-04|issn=2233-8268|pmid=22701858|pmcid=3345332|doi=10.5415/apallergy.2012.2.2.93|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22701858/|consulté le=2023-10-24|pages=93–100}}</ref> La RA saisonnière semble être plus fréquente dans le groupe d'âge pédiatrique, alors que la rhinite chronique est plus fréquente chez les adultes. <ref name=":8">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26075169</ref><ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Shweta|nom1=Akhouri|prénom2=Steven A.|nom2=House|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2023|pmid=30844213|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK538186/|consulté le=2023-11-04}}</ref>


== Étiologie ==
==Étiologies==
La RA est généralement provoquée par l'exposition à des allergènes. Il existe trois grandes catégories de RA.


La rhinite allergique est une réponse médiée par les immunoglobulines (Ig) E contre les allergènes inhalés qui induisent une inflammation provoquée par les cellules auxiliaires de type 2 (Th2). Ces anticorps IgE se lient aux récepteurs IgE des mastocytes de la muqueuse respiratoire et aux basophiles du sang périphérique. Lorsque le même allergène est par la suite inhalé, les anticorps IgE sont pontés à la surface de la cellule par un allergène, ce qui entraîne l'activation de la cellule. Les mastocytes dans les tissus nasaux libèrent des médiateurs chimiques préformés et associés aux granulés, qui provoquent les symptômes de la rhinite allergique<ref name=":20">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Rhinite allergique: manifestations cliniques, épidémiologie et diagnostic|url=https://www.uptodate.com/contents/pathogenesis-of-allergic-rhinitis-rhinosinusitis?search=allergic%20rhinitis%20etiology&source=search_result&selectedTitle=6~150&usage_type=default&display_rank=6|site=Uptodate|date=20 janvier 2020|consulté le=23 novembre 2020}}</ref>. La réponse initiale se produit dans les minutes suivant l'exposition aux allergènes et se manifeste de manière caractéristique par la dégranulation des mastocytes de l'hôte. Cela libère une variété de médiateurs préformés et nouvellement synthétisés, l'histamine (H) étant l'un des principaux médiateurs de la rhinite allergique. L'histamine induit des éternuements via le nerf trijumeau et joue également un rôle dans la rhinorrhée en stimulant les glandes muqueuses. D'autres médiateurs immunitaires tels que les leucotriènes et les prostaglandines sont également impliqués car ils agissent sur les vaisseaux sanguins pour provoquer une congestion nasale. Quatre à six heures après la réponse initiale, un afflux de cytokines, telles que les interleukines (IL) -4 et IL-13, provenant des mastocytes se produit, signifiant le développement de la réponse de phase tardive. Ces cytokines, à leur tour, facilitent l'infiltration des éosinophiles, des lymphocytes T et des basophiles dans la muqueuse nasale et provoquent une congestion nasale<ref name=":3">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22053313</ref><ref name=":0" />.
* La '''RA saisonnière''' (aussi appelée «rhume des foins» ou allergie saisonnière) est liée à l'exposition au pollen de diverses plantes extérieures (pollen d'arbre, d'herbes, d'herbacés, etc.). Les allergènes peuvent varier selon la saison et la géographie. Les symptômes de RA saisonnière surviennent souvent à la même période de l'année.
* La '''RA persistante''' (aussi appelée RA perannuelle ou RA apériodique) se caractérise par la présence de symptômes pendant plus de 4 jours par semaine pendant plus de 4 semaines consécutives<ref>{{Citation d'un lien web|langue=Anglais|titre=Management of persistent allergic rhinitis: evidence-based treatment with levocetirizine|url=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1661632/#:~:text=Persistent%20AR%20(PER)%20is%20experienced,standard%20treatment%20option%20in%20AR.|site=PubMed|date=Décembre 2005|consulté le=4 janvier 2024}}</ref>. La RA persistante est liée à l'exposition prolongée à divers allergènes pouvant être retrouvés à la maison (ex: acariens, poussière, moisissures, poils et plumes d'animaux, etc.) ou encore à une forte réactivité au pollen pendant plusieurs saisons de l'année.
* La '''RA professionnelle''' est liée à l'exposition à un allergène spécifique retrouvée au milieu de travail. Il faut la distinguer de la rhinite aggravée par le travail, caractérisée par l'exacerbation des symptômes d'une rhinite préexistante ou apparue récemment. Les allergènes pouvant provoquer une RA professionnelle sont généralement soit des agents protéiques de haut poids moléculaires (d'origine animale ou végétale) ou des substances chimiques de faible poids moléculaire<ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Recommandations pour la prévention et la prise en charge de la rhinite allergique professionnelle|url=https://www.cismef.org/sfmt/autres/recommandations_rhinites_allergiques_professionnelles.pdf|site=|date=2011|consulté le=30 décembre 2022}}</ref>.


Dans la RA de longue date, en raison de l'infiltration éosinophile et de l'obstruction de la muqueuse nasale, une hyperréactivité non médiée par les IgE se développe. La muqueuse nasale devient de plus en plus hyperréactive aux stimuli normaux (tels que la fumée de tabac, l'air froid) et provoque des symptômes d'éternuements, de rhinorrhée et de prurit nasal.<ref name=":4">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20358020</ref><ref name=":0" />.
==Physiopathologie==
La RA est une réponse médiée par les immunoglobulines (IgE) contre les allergènes inhalés qui induisent une inflammation provoquée par les cellules auxiliaires de type 2 (Th2).  Les anticorps IgE se lient aux récepteurs IgE des mastocytes de la muqueuse respiratoire et aux basophiles du sang périphérique. Lorsque le même allergène est par la suite inhalé, les anticorps IgE sont pontés à la surface de la cellule par un allergène, ce qui entraîne l'activation cellulaire.  


Il existe également une composante génétique importante de la réaction allergique. L'expression de maladies allergiques des voies respiratoires supérieures reflète un modèle d'hérédité autosomique dominant avec une pénétrance incomplète. Ce modèle d'hérédité se manifeste par une tendance à répondre à l'exposition aux allergènes par inhalation en produisant des niveaux élevés d'IgE spécifiques à l'allergène. La réponse IgE est contrôlée par des gènes situés dans le complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) sur le chromosome 6<ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Pathogenèse de la rhinite allergique|url=https://www.uptodate.com/contents/pathogenesis-of-allergic-rhinitis-rhinosinusitis?search=allergic%20rhinitis%20etiology&source=search_result&selectedTitle=6~150&usage_type=default&display_rank=6|site=uptodate|date=15 avril 2019|consulté le=23 novembre 2020}}</ref>. Les jumeaux monozygotes présentent une concordance de 45 à 60% et les jumeaux dizygotes ont un taux de concordance d'environ 25% dans le développement de la RA. Il se trouve que des régions spécifiques sur les chromosomes 3 et 4 sont également en corrélation avec les réponses allergiques<ref name=":5">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21738880</ref><ref name=":0" />.
La réponse cellulaire suite à l'exposition à l'allergène est caractérisée par la dégranulation des mastocytes, qui libèrent plusieurs médiateurs chimiques préformés, dont principalement l'histamine (H). L'histamine induit des éternuements via le nerf trijumeau et joue également un rôle dans la rhinorrhée en stimulant les glandes muqueuses<ref name=":20">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Rhinite allergique: manifestations cliniques, épidémiologie et diagnostic|url=https://www.uptodate.com/contents/pathogenesis-of-allergic-rhinitis-rhinosinusitis?search=allergic%20rhinitis%20etiology&source=search_result&selectedTitle=6~150&usage_type=default&display_rank=6|site=Uptodate|date=20 janvier 2020|consulté le=23 novembre 2020}}</ref>. Quatre à six heures après la réponse initiale, les mastocytes induisent un afflux de cytokines (particulièrement les interleukines IL-4 et IL-13). Ces cytokines facilitent l'infiltration des éosinophiles, des lymphocytes T et des basophiles dans la muqueuse nasale et provoquent une congestion nasale<ref name=":3">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22053313</ref><ref name=":0" />.


== Épidémiologie ==
Dans la rhinite allergique chronique, caractérisée par la présence de symptômes pendant plus de 3 mois<ref>{{Citation d'un lien web|langue=Français|titre=Rhinite chronique|url=https://www.institut-vernes.fr/les-specialites/orl-2/les-differentes-pathologies/les-pathologies-du-nez-et-des-sinus/rhinite-chronique/#:~:text=La%20rhinite%20chronique%20est%20une,'avant%2C%20n%C3%A9cessitant%20d%C3%A9bouchage%20r%C3%A9gulier.|site=Institut Arthur Vernes|date=|consulté le=4 janvier 2024}}</ref>, en raison de l'infiltration éosinophile et de l'obstruction de la muqueuse nasale, une hyperréactivité non-médiée par les IgE se développe. La muqueuse nasale devient très réactive aux stimuli normaux (ex: l'air froid, la fumée secondaire du tabac, etc.) et provoque alors des symptômes tels que les éternuements, de la rhinorrhée et du prurit nasal. <ref name=":4">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20358020</ref><ref name=":0" />


La rhinite allergique est courante, touchant 10 à 30% des enfants et des adultes dans les pays industrialisés. La prévalence dans le monde industrialisé est en augmentation, en particulier dans les zones urbaines.  
Dans la rhinite allergique locale, les tests cutanés allergéniques et le dosage sanguin des IgE sont négatifs. La production d'IgE est donc locale, au niveau de la muqueuse nasale. Pour mieux identifier la rhinite allergique locale, le test de provocation nasale et le dosage des IgE des sécrétions nasales seraient utiles. En clinique, la rhinite allergique locale est très fréquente.


Elle est notamment associée à une morbidité et des dépenses importantes:
Il existe également une composante génétique considérable de la réaction allergique. L'expression des allergies des voies respiratoires supérieures suit un modèle d'hérédité autosomique dominant avec pénétrance incomplète. L'inhalation des allergènes induit alors une production de niveaux élevés d'IgE spécifiques. Cette réponse est contrôlée par des gènes situés dans le complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) sur le chromosome 6<ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Pathogenèse de la rhinite allergique|url=https://www.uptodate.com/contents/pathogenesis-of-allergic-rhinitis-rhinosinusitis?search=allergic%20rhinitis%20etiology&source=search_result&selectedTitle=6~150&usage_type=default&display_rank=6|site=uptodate|date=15 avril 2019|consulté le=23 novembre 2020}}</ref>.  D'autres régions spécifiques sur les chromosomes 3 et 4 sont également en corrélation avec ces réponses allergiques<ref name=":5">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21738880</ref><ref name=":0" />. ll est à noter que les jumeaux monozygotes présentent une concordance de 45 à 60% et les jumeaux dizygotes ont un taux de concordance d'environ 25% dans le développement de la RA. <ref name=":5" /><ref name=":0" />
* Il représente au moins 2,5% de toutes les visites de cliniciens, 2 millions de jours d'école perdus, 6 millions de jours de travail perdus et 28 millions de jours de travail restreints par an.
* Le nombre moyen de prescriptions annuelles pour les patients atteints de rhinite allergique est presque deux fois celui des patients sans RA (19 contre 10).
* Les médicaments nécessitant une ordonnance représentent près de la moitié des coûts médicaux directs de la rhinite.<ref name=":19">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Allergic rhinitis: Clinical manifestations, epidemiology, and diagnosis|url=https://www.uptodate.com/contents/allergic-rhinitis-clinical-manifestations-epidemiology-and-diagnosis?search=allergic%20rhinitis%20epidemiology&source=search_result&selectedTitle=1~150&usage_type=default&display_rank=1#H897169|site=uptodate|date=20 janvier 2020|consulté le=23 novembre 2020}}</ref>
Les facteurs de risque suivants sont proposés ou identifiés pour la rhinite allergique:
* Antécédents familiaux d'allergies
* Sexe masculin
* Naissance pendant la saison pollinique
* Statut de premier-né
* Utilisation précoce d'antibiotiques
* Exposition maternelle au tabac au cours de la première année de vie
* Exposition à des allergènes intérieurs, tels que les acariens
* Immunoglobuline sérique E (IgE)> 100 unités internationales / mL avant l'âge de 6 ans
* Présence d'IgE spécifiques à un allergène<ref name=":19" />
Les facteurs protecteurs, quant à eux, sont d’avis mitigés. Surtout lorsqu’il s'agit de l'allaitement maternel, facteur débattu mais toujours recommandé en raison de ses nombreux autres avantages connus et de l'absence de préjudice associé. Il n'y a aucune preuve que l'évitement des animaux domestiques dans l'enfance empêche la RA; cependant, on émet l'hypothèse qu'une exposition précoce des animaux de compagnie peut induire une tolérance immunitaire. Il y a un intérêt croissant pour «l'effet ferme» sur le développement des allergies. Une métanalyse de 8 études a montré un risque de 40% plus faible chez les sujets ayant vécu dans une ferme au cours de leur première année de vie.<ref name=":0" /><ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29438602</ref>


La prévalence de la rhinite allergique basée sur le diagnostic du médecin est d'environ 15%; cependant, la prévalence est estimée à 30% sur la base des patients présentant des symptômes nasaux. On sait que la RA atteint son maximum dans la deuxième à la quatrième décennie de la vie, puis diminue progressivement.<ref name=":6">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25629743</ref> L'incidence de la RA dans la population pédiatrique est également assez élevée, ce qui en fait l'un des troubles pédiatriques chroniques les plus courants. Selon les données de l'étude internationale sur l'asthme et les allergies chez l'enfant, 14,6% des 13 à 14 ans et 8,5% des 6 à 7 ans présentent des symptômes de rhinoconjonctivite liée à la rhinite allergique. <ref name=":7">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22701858</ref> La rhinite allergique saisonnière semble être plus fréquente dans le groupe d'âge pédiatrique, alors que la rhinite chronique est plus fréquente chez les adultes. <ref name=":8">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26075169</ref><ref name=":0" />
==Présentation clinique==
===Facteurs de risque ===
Les principaux facteurs de risque de la RA sont<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Melanie Claire|nom1=Matheson|prénom2=Shyamali Chandrika|nom2=Dharmage|prénom3=Michael John|nom3=Abramson|prénom4=Eugene Haydn|nom4=Walters|titre=Early-life risk factors and incidence of rhinitis: results from the European Community Respiratory Health Study--an international population-based cohort study|périodique=The Journal of Allergy and Clinical Immunology|volume=128|numéro=4|date=2011-10|issn=1097-6825|pmid=21752439|doi=10.1016/j.jaci.2011.05.039|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21752439/#:~:text=Results:%20The%20crude%20lifelong%20incidence,-1.66)%20than%20did%20men.|consulté le=2022-12-28|pages=816–823.e5}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jurgita|nom1=Saulyte|prénom2=Carlos|nom2=Regueira|prénom3=Agustín|nom3=Montes-Martínez|prénom4=Polyna|nom4=Khudyakov|titre=Active or passive exposure to tobacco smoking and allergic rhinitis, allergic dermatitis, and food allergy in adults and children: a systematic review and meta-analysis|périodique=PLoS medicine|volume=11|numéro=3|date=2014-03|issn=1549-1676|pmid=24618794|pmcid=3949681|doi=10.1371/journal.pmed.1001611|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24618794/|consulté le=2022-12-28|pages=e1001611}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Anthony J.|nom1=Frew|titre=Advances in environmental and occupational diseases 2003|périodique=The Journal of Allergy and Clinical Immunology|volume=113|numéro=6|date=2004-06|issn=0091-6749|pmid=15208599|doi=10.1016/j.jaci.2004.03.039|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15208599/|consulté le=2022-12-28|pages=1161–1166}}</ref><ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Rhinite allergique|url=https://www.merckmanuals.com/fr-ca/professional/immunologie-troubles-allergiques/r%C3%A9actions-allergiques,-auto-immunes-et-autres-r%C3%A9actions-d-hypersensibilit%C3%A9/rhinite-allergique|site=Le manuel Merck|date=Octobre 2022|consulté le=23 décembre 2022}}</ref><ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Rhinite allergique|url=https://icloudhospital.com/fr/specialties/rhinite-allergique|site=Cloud Hospital|date=|consulté le=23 décembre 2022}}</ref>:


Une revue systématique de 2018 a estimé que 3,6% des adultes avaient manqué le travail et 36% avaient une performance au travail altérée en raison de rhinite allergique. Les évaluations économiques ont montré que les coûts indirects associés à la perte de productivité du travail représentent la majorité de la charge de coût pour RA.<ref name=":9">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29017832</ref> <ref name=":0" />
* les {{Facteur de risque|nom=rhinite allergique|affichage=antécédents familiaux de rhinite allergique|atcd_fam=1}}
* les {{Facteur de risque|nom=Conjonctivite allergique|affichage=antécédents personnels}} ou {{Facteur de risque|nom=conjonctivite allergique|affichage=familiaux de conjonctivite allergique|atcd_fam=1}}
* les {{Facteur de risque|nom=Asthme|affichage=antécédents personnels}} ou {{Facteur de risque|nom=asthme|affichage=familiaux d'asthme|atcd_fam=1}}
* les {{Facteur de risque|nom=Dermatite atopique|affichage=antécédents personnels}} ou {{Facteur de risque|nom=Dermatite atopique|affichage=familiaux de dermatite atopique|atcd_fam=1}}
* la {{Facteur de risque|nom=naissance|temps=pendant la saison pollinique|affichage=naissance pendant la saison pollinique}}
* l'{{Facteur de risque|nom=Antibiotique|affichage=utilisation des antibiotiques en jeune âge|âge=jeune âge}}
* l'exposition prolongée {{Facteur de risque|nom=exposition à la fumée de tabac|temps=prolongée|affichage=à la fumée de tabac}}, {{Facteur de risque|nom=exposition aux allergènes intérieurs|temps=prolongée|affichage=aux allergènes intérieurs}} ou {{Facteur de risque|nom=exposition aux allergènes intérieurs|temps=prolongée|affichage=aux allergènes extérieurs}}
* des {{Facteur de risque|nom=IgE sérique|affichage=IgE sériques > 100 UI/mL avant l'âge de 6 ans|augmentation=1|quantité=> 100 UI/mL|âge=< 6 ans}}
* un {{Facteur de risque|nom=statut socio-économique|qualité=élevé|affichage=statut socio-économique élevé}}.


== Histoire et examen physique ==
===Questionnaire===
Les symptômes principaux de la RA sont <ref name=":0" />:


Une anamnèse complète dans le but de l'évaluation de la RA est capitale. L’interrogatoire doit porter sur les types de symptômes, la fréquence et la durée des symptômes et les expositions suspectées. Les patients souffrant de RA intermittente ou saisonnière présentent souvent des symptômes d'éternuements, de rhinorrhée et de larmoiement. D'autre part, les patients atteints de RA chronique persistante se plaignent de goutte-à-goutte post nasale, de congestion et d'obstruction nasales chroniques.  Ces patients auront souvent des antécédents familiaux de rhinite allergique ou des antécédents personnels d'asthme. Les patients atteints de rhinite intermittente peuvent signaler des déclencheurs tels que les pollens, les squames animales, les revêtements de sol / tissus d'ameublement, la moisissure, l'humidité et / ou la fumée de tabac. Ce sont des facteurs importants à considérer lors de l'anamnèse
* la {{Symptôme|nom=rhinorrhée|coloration=claire|affichage=rhinorrhée claire}}
* la {{Symptôme|nom=rhinorrhée|affichage=rhinorrhée postérieure|localisation=postérieure}}
* la {{Symptôme|nom=Toux (symptôme)|affichage=toux sèche|qualité=sèche}}
* la {{Symptôme|nom=congestion nasale|affichage=congestion nasale}}
* des accès d'{{Symptôme|nom=éternuements|affichage=éternuements}}
* un {{Symptôme|nom=prurit nasal|affichage=prurit nasal}}, {{Symptôme|nom=prurit oculaire|affichage=oculaire}} ou {{Symptôme|nom=prurit palatin|affichage=palatin}}
* des {{Symptôme|nom=larmoiements|affichage=larmoiements}}.
Il est aussi important de demander aux patients s'ils ont remarqué des déclencheurs tels que l'exposition : 


À l'examen physique, plus précisémment à l’inspection <ref name=":20" />:
* au {{Élément d'histoire|nom=exposition à un allergène|affichage=pollen|qualité=pollen}}
* Une respiration buccale, des reniflements fréquents et / ou un raclement de la gorge, un pli nasal transversal et des cernes sous les yeux
* aux {{Élément d'histoire|nom=exposition à un allergène|affichage=animaux|qualité=animaux}}
* Œdème infra-orbitaire et assombrissement dû à une veino-dilatation sous-cutanée
* aux {{Élément d'histoire|nom=exposition à un allergène|affichage=tapis|qualité=tapis}}
* Plis accentués sous les paupières inférieures (lignes de Dennie-Morgan),suggérant une conjonctivite allergique concomitante.
* à la {{Élément d'histoire|nom=exposition à un allergène|affichage=moisissure|qualité=moisissure}}
* Un pli nasal transversal dû aux frottements répétés.
* à l'{{Élément d'histoire|nom=exposition à un allergène|affichage=humidité|qualité=humidité}}
* la {{Élément d'histoire|nom=exposition à un allergène|affichage=fumée de tabac|qualité=fumée de tabac}}.


* Le «faciès allergique», qui est généralement observé chez les enfants atteints de rhinite allergique précoce, consiste en un palais très arqué, une bouche ouverte en raison de la respiration buccale et une malocclusion dentaire.<ref name=":20" />  
===Examen clinique ===
On peut noter une respiration buccale, des reniflements fréquents et / ou un raclement de la gorge, un pli nasal transversal supra-pointe et des cernes sous les yeux (Shiners allergiques).
L'examen physique de la RA peut démontrer les éléments suivants :
*une {{Signe clinique|nom=respiration buccale}}, des {{Signe clinique|nom=reniflements|qualité=fréquents|affichage=reniflements fréquents}} et/ou un {{Signe clinique|nom=raclement de la gorge}}
*un {{Signe clinique|nom=œdème|affichage=œdème infra-orbitaire|localisation=infra-orbitraire}} et assombrissement dû à une veino-dilatation sous-cutanée
*des {{Signe clinique|nom=lignes de Dennie-Morgan}}<ref group="note">Des plis accentués sous les paupières inférieures qui suggèrent une conjonctivite allergique concomitante.</ref>
*un {{Signe clinique|nom=pli nasal transversal}} dû aux frottements répétés («salut allergique»)
*le {{Signe clinique|nom=faciès allergique}} (généralement observé chez les enfants atteints de RA précoce)<ref group="note">Consiste en des cernes et des plis plus foncés sous les yeux, un pli tranverse sur le pont nasal, des plis nasolabiaux marqués, une hypertrophie des amygdales et des végétations adénoïdes et un palais arqué</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|titre=Allergic shiner|périodique=Wikipedia|date=2023-12-18|lire en ligne=https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Allergic_shiner&oldid=1190480061|consulté le=2024-01-11}}</ref>
*le {{Signe clinique|nom=faciès adénoïdien}}
*des signes cliniques d'{{Signe clinique|nom=asthme}} et de {{Signe clinique|nom=dermatite atopique}}<ref name=":10">{{Citation d'un article|prénom1=Sarah K.|nom1=Wise|prénom2=Sandra Y.|nom2=Lin|prénom3=Elina|nom3=Toskala|prénom4=Richard R.|nom4=Orlandi|titre=International Consensus Statement on Allergy and Rhinology: Allergic Rhinitis|périodique=International Forum of Allergy & Rhinology|volume=8|numéro=2|date=2018-02|issn=2042-6984|pmid=29438602|pmcid=7286723|doi=10.1002/alr.22073|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29438602/|consulté le=2023-11-04|pages=108–352}}</ref>
<gallery>
Fichier:Allergic salute.jpg|alt=|Salut allergique provoquant des plis transverses sur le nez
Fichier:Dennie-Morgan-Falte.jpg|Lignes de Dennie-Morgan
</gallery>


Un examen endoscopique de la cavité nasale devrait être effectué pour évaluer les polypes nasaux et les anomalies structurelles. <ref name=":20" />:
==Examens paracliniques==
* La muqueuse nasale des patients atteints de rhinite allergique active semble avoir une teinte bleu pâle ou une pâleur accompagnée d'un œdème cornéen
{| class="wikitable"
* Une rhinorrhée claire peut être visible
|+Modalités diagnostiques dans la RA
!Modalité
!Description
|-
!{{Examen paraclinique|nom=Nasofibroscopie}}
|Un '''examen endoscopique de la cavité nasale''' devrait être effectué pour évaluer les polypes nasaux et les anomalies structurelles. Les trouvailles possibles en lien avec la RA sont les suivantes:
*La muqueuse nasale des patients atteints de RA active semble avoir une teinte bleu pâle ou une pâleur accompagnée d'un œdème cornéen
*Une rhinorrhée claire peut être visible


* Les membranes tympaniques peuvent se rétracter ou du liquide séreux peut s'accumuler derrière les membranes tympaniques chez les patients présentant un gonflement important de la muqueuse nasale et un dysfonctionnement de la trompe d'Eustache<ref name=":20" />.
*Les membranes tympaniques peuvent se rétracter ou du liquide séreux peut s'accumuler derrière elles chez les patients présentant un gonflement important de la muqueuse nasale et un dysfonctionnement de la trompe d'Eustache <ref name=":20" />.
Durant l'examen physique, il est probable que la palpation des sinus puisse provoquer une sensibilité chez les patients présentant des symptômes chroniques. Il est important de rechercher les signes cliniques de l'asthme et de la dermatite par la même occasion.
|-
!{{Examen paraclinique|nom=Tests allergiques sériques}} et {{Examen paraclinique|nom=Tests allergiques cutanés|affichage=cutanés}}
|[[Fichier:Prick Test example.jpg|vignette|Prick test (test cutané allergique)|249x249px]]Un diagnostic plus formel est possible avec des tests sériques pour les IgE spécifiques à un allergène ou avec des tests cutanés d'allergie<ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=Lisa M.|nom1=Wheatley|prénom2=Alkis|nom2=Togias|titre=Clinical practice. Allergic rhinitis|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=372|numéro=5|date=2015-01-29|issn=1533-4406|pmid=25629743|pmcid=4324099|doi=10.1056/NEJMcp1412282|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25629743/|consulté le=2023-11-05|pages=456–463}}</ref> . Les tests cutanés d'allergie doivent être réservés aux patients qui ne répondent pas au traitement empirique ou qui nécessitent l'identification d'un allergène spécifique pour cibler le traitement.<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Hasan A.|nom1=Kakli|prénom2=Timothy D.|nom2=Riley|titre=Allergic Rhinitis|périodique=Primary Care|volume=43|numéro=3|date=2016-09|issn=1558-299X|pmid=27545735|doi=10.1016/j.pop.2016.04.009|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27545735/|consulté le=2023-11-05|pages=465–475}}</ref> Ils sont connus pour avoir une sensibilité légèrement meilleure que les tests sériques.
Chez les patients présentant des symptômes saisonniers, les tests devraient être effectués au moment où les symptômes sont présents afin de mieux pouvoir identifier les déclencheurs.<ref name=":6" />


Il faudrait également porter une attention à la recherche de signes d'asthme ou de dermatite<ref name=":10" />.
Les contre-indications aux tests d'allergie cutanée incluent les patients souffrant d'asthme non contrôlé ou sévère, de maladie [[Angine instable|cardiovasculaire instable]], de grossesse et/ou de traitement concomitant par bêta-bloquants. Les antagonistes des récepteurs H2, les antidépresseurs tricycliques, l'anticorps monoclonal anti-IgE, l'omalizumab peuvent interférer avec la réponse aux tests cutanés allergiques. Par conséquent, l'arrêt est conseillé avant le test. <ref name=":10" /><ref name=":0" />
 
|-
== Évaluation et bilan ==
!{{Examen paraclinique|nom=Cytologie nasale}}<ref name=":20" />
La rhinite allergique est en grande partie un diagnostic clinique basé sur une anamnèse approfondie et physique. Une réponse positive à un traitement empirique avec un glucocorticoïde nasal peut aider à établir le diagnostic. Un diagnostic formel est possible soit avec des tests sériques pour les IgE spécifiques à un allergène, soit avec des tests cutanés d'allergie. <ref name=":6" /> Comme indiqué par les directives de l'American Academy of Otolaryngology, les tests d'allergie doivent être réservés aux patients qui ne répondent pas au traitement empirique ou qui nécessitent l'identification d'un allergène spécifique pour cibler le traitement.<ref name=":1" /> Les tests sériques ne nécessitent pas de techniciens qualifiés et le patient n'a pas besoin d'arrêter de prendre des antihistaminiques à l'avance. D'autre part, les tests d'allergie cutanée nécessitent un professionnel qualifié pour effectuer les tests et les résultats sont disponibles immédiatement. Chez les patients présentant des symptômes saisonniers, les tests devraient être préférables lorsque les symptômes sont présents afin de pouvoir identifier au mieux les déclencheurs.<ref name=":6" /> Les tests cutanés sont connus pour avoir une sensibilité légèrement meilleure que les tests sériques et sont plus rentables. Les contre-indications aux tests d'allergie cutanée incluent les patients souffrant d'asthme non contrôlé ou sévère, de maladie cardiovasculaire instable, de grossesse et / ou de traitement concomitant par bêtabloquants. Les antagonistes des récepteurs H2, les antidépresseurs tricycliques et l'anticorps monoclonal anti-IgE, l'omalizumab peuvent interférer avec la réponse aux tests cutanés allergiques; par conséquent, l'arrêt est conseillé avant le test. <ref name=":10" /><ref name=":0" />
|
 
* La cytologie nasale, bien qu'elle soit relativement non spécifique et non sensible, est parfois effectuée pour aider à différencier la rhinite due à une allergie, de celle due à une infection.  
La cytologie nasale, quant à elle, est effectuée par certains chercheurs pour aider à différencier la rhinite due à une allergie de celle due à une infection, bien qu'elle soit relativement non spécifique et insensible. Les sécrétions nasales peuvent être obtenues avec un coton-tige ou en demandant au patient de se moucher sur du papier ciré ou du cellophane. La coloration de Wright des sécrétions nasales révèle généralement, mais pas toujours, une prédominance des éosinophiles dans les cas de rhinite allergique. Par comparaison, la présence de neutrophiles suggère un processus infectieux.<ref name=":20" />
* Les sécrétions nasales sont obtenues avec un coton-tige ou en demandant au patient de se moucher sur du papier ciré ou du cellophane.  
 
* La coloration de Wright des sécrétions nasales révèle généralement une prédominance des éosinophiles dans les cas de RA. Par comparaison, la présence de neutrophiles suggère un processus infectieux.
Bien que le défi allergène nasal puisse définitivement établir le diagnostic, il est cliniquement impraticable et rarement réalisé en dehors des paramètres de recherche.<ref name=":20" />
|-
 
!{{Examen paraclinique|nom=Tomodensitométrie des sinus}}
L'imagerie radiographique n'est pas systématiquement recommandée pour le diagnostic de la RA et est principalement utilisée pour écarter d'autres affections telles que la rhinosinusite.<ref name=":10" /><ref name=":0" />
|
* La TDM n'est pas systématiquement recommandée pour le diagnostic de la RA. Elle est essentiellement utilisée pour écarter d'autres affections, telles que la rhinosinusite.<ref name=":10" /><ref name=":0" />
|}
Pusieurs tests diagnostiques ne sont pas appropriés (tests cytotoxiques, tests de neutralisation de provocation et des déterminations d'immunoglobulines G (IgG) spécifiques ou non spécifiques). Les résultats de ces méthodes ne sont pas utiles, ni pour le diagnostic, ni pour la gestion de la condition.<ref name=":20" />


Il est également à noter qu'i existe plusieurs tests de diagnostic non prouvés ou inappropriés qui sont proposés par divers types de prestataires avec une fréquence croissante. Ceux-ci comprennent des tests cytotoxiques, des tests de neutralisation de provocation et des déterminations d'immunoglobulines G (IgG) spécifiques ou non spécifiques. Les résultats de ces méthodes '''ne''' sont utiles ni pour le diagnostic ni pour la gestion.<ref name=":20" />
==Diagnostic==
Le diagnostic de la RA est clinique. De plus, une bonne réponse à un traitement empirique avec un glucocorticoïde nasal peut aider à établir le diagnostic.


== Traitement / Gestion ==
==Diagnostic différentiel ==
Le diagnostic différentiel de la RA comprend d'autres formes de rhinite qui ne sont pas allergiques <ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=D. P.|nom1=Skoner|titre=Allergic rhinitis: definition, epidemiology, pathophysiology, detection, and diagnosis|périodique=The Journal of Allergy and Clinical Immunology|volume=108|numéro=1 Suppl|date=2001-07|issn=0091-6749|pmid=11449200|doi=10.1067/mai.2001.115569|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11449200/|consulté le=2023-11-05|pages=S2–8}}</ref><ref name=":6" /><ref name=":10" /><ref name=":0" /> :


La gestion de la RA comporte plusieurs volets. Pharmacologiques et non pharmacologiques.
* l'{{Diagnostic différentiel|nom=IVRS}}
 
* la {{Diagnostic différentiel|nom=rhinosinusite chronique}} (≥ 12 semaines, peut coexister avec RA)
'''Non pharmacologique''': L'évitement des déclencheurs (bien que ce ne soit pas toujours possible) en particulier chez les personnes présentant des symptômes saisonniers, est encouragé. Des précautions peuvent être prises pour éviter les acariens, les squames animales et les tissus d'ameublement. Il est important de noter que cela peut prendre jusqu'à 20 semaines pour éliminer complètement les squames de chat d'une maison, même après le retrait. Il est également recommandé d'utiliser des couvertures de literie imperméables aux allergènes, de laver les draps à l'eau chaude et d'utiliser un aspirateur avec des filtres à air particulaire à haute efficacité (HEPA) .<ref name=":5" /> <ref name=":0" />
* la {{Diagnostic différentiel|nom=rhinite d'origine médicamenteuse}} (cocaïne, AINS, IECA, vasoconstricteurs intranasaux)
 
* la {{Diagnostic différentiel|nom=rhinite atrophique}} (congestion nasale chronique et perception de mauvaise odeur persistante<ref group="note">Associée à une colonisation par Klebsiella Ozaenae</ref>)
Les options '''pharmacologiques''' comprennent les antihistaminiques, les stéroïdes intranasaux, les antagonistes des récepteurs des leucotriènes (LTRA) et l'immunothérapie. Les antihistaminiques de première génération comprennent la diphenhydramine, la chlorphéniramine et l'hydroxyzine; tandis que la fexofénadine, la loratadine, la desloratadine et la cétirizine sont des exemples d'antihistaminiques de deuxième génération. Les antihistaminiques de première et de deuxième génération sont efficaces pour contrôler les symptômes de la RA, mais les antihistaminiques de première génération peuvent être assez sédatifs en raison de leur capacité à traverser la barrière hémato-encéphalique. Ces agents agissent également sur les récepteurs muscariniques, provoquant des effets secondaires de bouche sèche, de rétention urinaire, de constipation et / ou de tachycardie. Les antihistaminiques de deuxième génération ont une sélectivité H1 améliorée, sont moins sédatifs et ont des demi-vies plus longues (12 à 24 heures) que celles de la première génération. La fexofénadine n'a aucun effet sédatif, mais la loratadine et la desloratadine peuvent être sédatives à des doses plus élevées. La cétirizine a le plus grand potentiel de sédation de tous les antihistaminiques de deuxième génération. En termes de soulagement des symptômes, aucun agent n'est supérieur aux autres.<ref name=":5" /> Les antihistaminiques intranasaux, tels que l'azélastine, ont un début rapide et sont plus efficaces que les antihistaminiques oraux pour soulager les symptômes nasaux. Ils sont recommandés en tant que thérapies de première ou de deuxième intention pour la RA.<ref name=":10" /><ref name=":0" />
* la {{Diagnostic différentiel|nom=rhinite hormonale}} (grossesse, hypoT4)
 
* les {{Diagnostic différentiel|nom=polypes nasaux}}
La corticothérapie intranasale peut être utilisée en monothérapie ou en association avec des antihistaminiques oraux chez les patients présentant des symptômes légers, modérés ou sévères. Des études ont montré que les corticostéroïdes intranasaux sont supérieurs aux antihistaminiques pour réduire efficacement l'inflammation nasale et améliorer la pathologie muqueuse.<ref name=":12">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12452206</ref> Les vaporisateurs nasaux couramment disponibles aux États-Unis comprennent la béclométhasone, le budésonide, le propionate de fluticasone, le furoate de mométasone et l'acétonide de triamcinolone. Une bonne administration de spray nasal est essentielle pour obtenir une réponse clinique optimale. Par conséquent, les patients doivent toujours recevoir des conseils sur l'utilisation appropriée des dispositifs. Ils doivent être utilisés régulièrement, car leur effet maximal peut prendre plusieurs jours à se développer. L'effet indésirable le plus fréquemment signalé est l'irritation nasale, qui peut être évitée en vaporisant loin de la cloison nasale. <ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22166009</ref> Il a été démontré que les stéroïdes oraux et injectables soulagent les symptômes de la RA mais ne sont pas recommandés pour une utilisation systématique en raison de leur profil d'effets secondaires importants. .<ref name=":10" /><ref name=":0" />
* la {{Diagnostic différentiel|nom=rhinite vasomotrice}} (changement de température, d'odeurs ou d'humidité)
 
* la {{Diagnostic différentiel|nom=rhinite chimique}} (exposition à des produits chimiques)
Les antagonistes des récepteurs des leucotriènes (LTRA) tels que le montélukast et le zafirlukast peuvent être bénéfiques chez les patients atteints de RA, mais ils ne sont pas aussi efficaces que les corticostéroïdes intranasaux.<ref name=":13">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12775135</ref> Leur utilisation est souvent associée à une thérapie en association avec d'autres agents. Pour les patients chez qui les mesures d'évitement et la pharmacothérapie combinée ne sont pas efficaces, une immunothérapie allergénique doit être envisagée. L'immunothérapie sous-cutanée (SCIT) ou l'immunothérapie sublinguale (SLIT) sont des thérapies couramment utilisées. Des doses hebdomadaires supplémentaires sont administrées pendant 6 à 8 mois, suivies de doses d'entretien pendant 3 à 5 ans. En règle générale, les patients ressentent un effet protecteur prolongé et le traitement peut être interrompu.<ref name=":1" /><ref name=":0" />
* la {{Diagnostic différentiel|nom=fuite de liquide céphalo-rachidien}} (rhinorrhée claire comme de l'eau)
 
* la {{Diagnostic différentiel|nom=granulomatose avec polyangéite}}
Les décongestionnants oraux tels que la pseudoéphédrine sont utiles pour soulager les symptômes, mais ne sont pas recommandés pour une utilisation quotidienne prolongée en raison de leur profil d'effets secondaires. Les décongestionnants intranasaux tels que la xylométazoline sont des alpha-agonistes qui sont administrés directement aux tissus nasaux pour produire une vasoconstriction. L'utilisation prolongée de décongestionnants intranasaux présente un risque de provoquer une congestion nasale rebond (rhinite médicamenteuse) et, par conséquent, ne doit pas être utilisée pendant plus d'une semaine.<ref name=":10" /> Le cromoglycate de sodium (Cromolyn) est efficace pour réduire les éternuements, la rhinorrhée et le prurit nasal, donc c'est une option raisonnable. Le traitement chirurgical est réservé aux patients atteints de rhinite, de polypose ou de maladie chronique des sinus réfractaires à un traitement médical.<ref name=":5" /> Le budésonide est le seul agent approuvé par la FDA pour les patientes enceintes présentant des symptômes de rhinite allergique.<ref name=":1" /> Omalizumab, un anticorps monoclonal, s'est avéré bénéfique pour patients atteints de RA, bien que le coût associé à la thérapie soit un facteur limitant dans son utilisation.<ref name=":14">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28051241</ref> Une solution saline nasale peut être une autre option en conjonction avec d'autres modalités de traitement. Les solutions isotoniques se sont avérées plus bénéfiques chez les adultes, tandis que les solutions hypertoniques peuvent être plus efficaces chez les enfants. <ref name=":10" /><ref name=":0" />
* la {{Diagnostic différentiel|nom=polychondrite récurrente}}
 
* une obstruction mécanique (adénoïde, choane, déviation septale, corps étranger, etc.)
Pour les patients présentant des '''comorbidités'''<ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Pharmacothérapie de la rhinite allergique|url=https://www.uptodate.com/contents/pharmacotherapy-of-allergic-rhinitis?search=allergic%20rhinitis%20treatmenet&source=search_result&selectedTitle=1~150&usage_type=default&display_rank=1#H104438954|site=uptodate|date=2 aout 2020|consulté le=23 novembre 2020}}</ref>, voir tableau ci-contre:
* une néoplasie
{| class="wikitable"
|Comorbidité
|Traitement
|-
|Conjonctivite allergique
|combinaison d'un glucocorticoïde spray nasal et des gouttes ophtalmiques antihistaminique, comme épinastine , azélastine , émédastine ou olopatadine , plutôt que les pulvérisations glucocorticoïde ainsi que des antihistaminiques oraux


Le cromolyn sodique est disponible sous forme de préparations ophtalmiques et peut également être utile en tant que traitement prophylactique avant des expositions aux allergènes prévisibles.
Il est important de penser à évaluer les enfants, en particulier ceux de moins de 2 ans, pour les causes congénitales d'obstruction nasale (atrésie des choanes et les déficits immunitaires)
|-
|Asthme modéré à sévère
|Ces agents sont disponibles pour l'asthme modéré à sévère qui n'est pas contrôlé avec des doses élevées de glucocorticoïdes inhalés et améliore également les symptômes de la rhinite allergique : L'omalizumab, Le dupilumab
|}
'''Pour les femme enceintes''': Le cromolyn sodique intranasal peut être considéré comme un traitement de première intention pour la rhinite allergique ''légère'' pendant la grossesse en raison de son excellent profil de sécurité. Sa dose peut aller jusqu'à une fois six fois par jour. Son utilité est limitée par le besoin d'un nombre de dosage fréquent et une efficacité inférieure aux autres traitements. Pour la RA ''modérée à sévère'', les sprays glucocorticoïdes sont le traitement de choix, il faut veiller à l'usage de la dose minimale efficace. <ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Reconnaissance et prise en charge des maladies allergiques pendant la grossesse.|url=https://www.uptodate.com/contents/recognition-and-management-of-allergic-disease-during-pregnancy?sectionName=Allergic%20rhinitis%2Fconjunctivitis&search=allergic%20rhinitis%20treatmenet&topicRef=7526&anchor=H10&source=see_link#H279008221|site=uptodate|date=1 septembre 2020|consulté le=23 novembre 2020}}</ref>


'''Pour la population gériatrique:''' Les sprays nasaux glucocorticoïdes sont les agents de première intention. Les antihistaminiques à sédation minimale peuvent être de bon usage également, bien que certains d'entre eux puissent ressentir des effets indésirables. Les sprays nasaux antihistaminiques sont également une bonne option. Il est recommandé d'éviter les antihistaminiques sédatifs de première génération chez cette population<ref name=":22" />.
==Traitement==
Le traitement et la gestion de la RA comporte un volet non pharmacologique et un volet pharmacologique.


== Diagnostic différentiel ==
=== Traitement non pharmacologique ===
* {{Traitement|nom=Éviter les déclencheurs}}, surtout chez les personnes présentant des symptômes saisonniers. Des précautions doivent être prises pour éviter les acariens, les squames animales et les tissus d'ameublement. Il est important de noter que cela peut prendre jusqu'à 20 semaines pour éliminer complètement les squames de chat d'une maison, même après le retrait de l'animal.
* Utiliser des {{Traitement|nom=couvre-lits imperméables aux allergènes|affichage=couvre-lits imperméables aux allergènes}}, {{Traitement|nom=laver les draps à l'eau chaude|affichage=laver les draps à l'eau chaude}} et utiliser un {{Traitement|nom=aspirateur avec des filtres à air à haute efficacité|affichage=aspirateur avec des filtres à air à haute efficacité}} (HEPA).<ref name=":5" /><ref name=":0" />
* Une {{Traitement|nom=solution saline nasale}} peut être une autre option en conjonction avec d'autres modalités de traitement. Les solutions isotoniques se sont avérées plus bénéfiques chez les adultes, tandis que les solutions hypertoniques peuvent être plus efficaces chez les enfants.
* Le traitement chirurgical est réservé aux patients atteints de rhinite, de polypose ou de maladie chronique des sinus réfractaires à un traitement médical.<ref name=":5" />


Le diagnostic différentiel de la RA comprend d'autres formes de rhinite qui ne sont pas allergiques. Il est important de penser à évaluer les enfants, en particulier ceux de moins de 2 ans, pour les causes congénitales d'obstruction nasale (atrésie des choanes et les déficits immunitaires). <ref name=":2">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11449200</ref><ref name=":6" /><ref name=":10" /><ref name=":0" />
=== Traitement pharmacologique ===
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
|'''Rhinite infectieuse aiguë'''
|+Traitement pharmacologique de la RA
|Les symptômes les plus courants sont la rhinite et la congestion nasale. Peut être d’origine bactérienne ou virale. Surtout observée en population pédiatrique.
!Classe de médicaments
!Explications
|-
|-
|'''Rhinosinusite chronique''' (RSC)
!Stéroïdes intranasaux
|Affection qui dure 12 semaines ou plus, malgré les tentatives de prise en charge médicale. Elle peut coexister avec la rhinite allergique.  
|
* Les corticostéroïdes intranasaux sont supérieurs aux antihistaminiques topiques et oraux pour soulager les symptômes d'éternuements, de rhinorrhée, de prurit et de congestion nasale. Les stéroïdes intranasaux sont donc recommandés comme '''traitement de première intention''' pour tous les patients avec AR<ref name=":15">{{Citation d'un article|prénom1=Glenis K.|nom1=Scadding|titre=Optimal management of allergic rhinitis|périodique=Archives of Disease in Childhood|volume=100|numéro=6|date=2015-06|issn=1468-2044|pmid=25838332|pmcid=4514979|doi=10.1136/archdischild-2014-306300|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25838332/|consulté le=2023-11-05|pages=576–582}}</ref>.
* La corticothérapie intranasale peut être utilisée en monothérapie ou en association avec des antihistaminiques oraux chez les patients présentant des symptômes légers, modérés ou sévères. Les corticostéroïdes intranasaux seraient d'ailleurs supérieurs aux antihistaminiques pour réduire efficacement l'inflammation nasale et améliorer la pathologie muqueuse.<ref name=":12">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12452206</ref>
* Les stéroïdes intranasaux sont disponibles notamment sous forme de vaporisateur nasal et doivent être utilisés régulièrement, car leur effet maximal peut prendre plusieurs jours à se développer. L'effet indésirable le plus fréquemment signalé est l'irritation nasale, qui peut être évitée en vaporisant loin de la cloison nasale.<ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Peter|nom1=Small|prénom2=Harold|nom2=Kim|titre=Allergic rhinitis|périodique=Allergy, Asthma, and Clinical Immunology: Official Journal of the Canadian Society of Allergy and Clinical Immunology|volume=7 Suppl 1|numéro=Suppl 1|date=2011-11-10|issn=1710-1492|pmid=22166009|pmcid=3245436|doi=10.1186/1710-1492-7-S1-S3|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22166009/|consulté le=2024-01-11|pages=S3}}</ref>
* Liste non exhaustive de stéroïdes intranasaux <ref name=":9">{{Citation d'un lien web|langue=Anglais|titre=Clinical Practice Guideline Allergic Rhinitis|url=https://aao-hnsfjournals.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1177/0194599814561600|site=American Academy of Otolaryngology Head and Neck Surgery Fondation|date=2 février 2015|consulté le=6 décembre 2023}}</ref>:
** {{Traitement pharmacologique|nom=Triamcinolone acétonide|dose=55 μg par vaporisation|units=2 vaporisations/narine|frequency=DIE à BID|route=intranasal}}
** {{Traitement pharmacologique|nom=Budesonide|dose=32 μg par vaporisation|units=2 vaporisations/narine|frequency=BID|route=intranasal}}
** {{Traitement pharmacologique|nom=Flusinolide|dose=25 μg par vaporisation|units=1 vaporisation/narine|frequency=TID|route=intranasal}}
** {{Traitement pharmacologique|nom=Fluticasone|dose=50 μg par vaporisation|units=1 vaporisation/narine|frequency=DIE|route=intranasal}}
** {{Traitement pharmacologique|nom=Furoate de mométasone|dose=50 μg par vaporisation|units=1 vaporisation/narine|frequency=DIE|route=intranasal}}
|-
|-
|'''Rhinite d’origine médicamenteuse'''
!Antihistaminiques
|Complication des sprays nasaux vasoconstricteurs (qui peuvent se développer dans les 5 jours d'utilisation) ou de l'abus de cocaïne intranasal. Causée également par : AINS, inhibiteurs de l'ECA.
|
* Les antihistaminiques oraux de deuxième génération sont recommandés pour les patients se plaignant principalement de prurit et d'éternuements. Les antihistaminiques de deuxième génération ont une sélectivité H1 améliorée, sont moins sédatifs et ont des demi-vies plus longues (12 à 24 heures) que ceux de première génération<ref name=":5" />.
* Les antihistaminiques de première génération ne sont plus recommandés en raison de leur profil d'effets secondaires<ref group="note">En agissant sur les récepteurs muscariniques, ils provoquent des effets secondaires tels que la xérostomie, la rétention urinaire, la constipation et/ou la tachycardie. Ils traversent également la barrière hémato-encéphalique.</ref><ref name=":10" />.
* Les antihistaminiques intranasaux sont recommandés pour tout patient souffrant de RA saisonnière, persistante ou épisodique. Ils ont un début d'action rapide et sont plus efficaces que les antihistaminiques oraux pour soulager les symptômes nasaux. Ils sont recommandés en thérapie de première ou deuxième intention pour la RA<ref name=":0" /><ref name=":10" />.
* Liste non exhaustive d'antihistaminiques oraux<ref name=":9" />:
** {{Traitement pharmacologique|nom=Cetirizine|dose=10|units=mg|frequency=DIE|route=PO}}
** {{Traitement pharmacologique|nom=Levocetirizine|dose=2.5 à 5|units=mg|frequency=DIE|route=PO}}
** {{Traitement pharmacologique|nom=Fexofenadine|dose=60|units=mg|frequency=BID|route=PO}}
** {{Traitement pharmacologique|nom=Loratadine|dose=10|units=mg|frequency=DIE|route=PO}}
** {{Traitement pharmacologique|nom=Desloratadine|dose=5|units=mg|frequency=DIE|route=PO}}
|-
|-
|'''Rhinite atrophique'''
!{{Traitement pharmacologique|nom=Antagonistes des récepteurs des leucotriènes}}
|Congestion nasale chronique et perception de mauvaise odeur persistante. Associée à une colonisation par Klebsiella Ozaenae.
|
* Les antagonistes des récepteurs des leucotriènes sont souvent associés à d'autres agents pharmacologiques, puisqu'ils ne sont pas aussi efficaces en monothérapie que les corticostéroïdes nasaux.<ref name=":13">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12775135</ref>
|-
|-
|'''Rhinite associée à des changements hormonaux'''  
!{{Traitement pharmacologique|nom=Immunothérapie}}
|On parle de rhinite de la grossesse ou de l’hypothyroidie. Le diagnostic est clinique et est appuyé par des tests cutanés négatifs.
|
* L'immunothérapie est offerte aux patients n'ayant pas une réponse suffisante aux mesures d'évitements et mesures pharmacologiques. L'immunothérapie sous-cutanée ou l'immunothérapie sublinguale sont des thérapies couramment utilisées. Des doses hebdomadaires supplémentaires sont administrées pendant 6 à 8 mois, suivies de doses d'entretien pendant 3 à 5 ans. En règle générale, les patients ressentent un effet protecteur prolongé et le traitement peut être interrompu.<ref name=":1" /><ref name=":0" />
* L'efficacité de l'immunothérapie pour la RA et l'asthme allergique a été prouvée et elle constitue la seule intervention de modification de la maladie dans les conditions allergiques. <ref name=":16">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30676119</ref><ref name=":0" />
|-
|-
|'''Rhinite unilatérale ou polypes nasaux'''
!{{Traitement pharmacologique|nom=Décongestionnants oraux}}
|Infiltration d'éosinophiles dans les tissus nasaux sans sensibilisation allergique
|  
|-
* Les décongestionnants oraux peuvent soulager les symptômes, mais ne sont pas recommandés pour une utilisation quotidienne prolongée en raison de leur profil d'effets secondaires. Leur utilisation prolongée peut provoquer une congestion nasale rebond (rhinite médicamenteuse) et, par conséquent, ne doivent pas être utilisée pendant plus d'une semaine<ref name=":10" />.
|'''Rhinite avec troubles immunologiques'''
|<nowiki>- Un certain nombre de maladies auto-immunes systémiques présentent des symptômes nasaux ou peuvent affecter la muqueuse nasale. Ceux-ci incluent la granulomatose avec polyangéite et polychondrite récurrente</nowiki>
|-
|'''Rhinite vasomotrice'''
|rhinite non inflammatoire qui peut être déclenchée par un changement de température, d'odeurs ou d'humidité
|-
|'''Fuite de liquide céphalo-rachidien'''
|Rhinite claire réfractaire au traitement
|-
|'''Rhinite chimique'''
|Exposition aux produits chimiques par le travail, aux produits chimiques ménagers, aux sports / loisirs.
|}
|}


== Études pertinentes et essais en cours ==
=== Populations particulières ===
 
Dans des études comparant les effets des corticostéroïdes intranasaux aux antihistaminiques topiques et aux antihistaminiques oraux, les stéroïdes intranasaux se sont avérés plus bénéfiques pour soulager les symptômes d'éternuements, de rhinorrhée et de prurit et de blocage nasaux et sont donc recommandés comme traitement de première intention pour tous les patients. avec AR.<ref name=":15">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25838332</ref> Il existe de grandes preuves de l'efficacité de l'immunothérapie pour la RA et l'asthme allergique, et c'est la seule intervention de modification de la maladie dans les conditions allergiques. <ref name=":16">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30676119</ref><ref name=":0" />
 
Les antihistaminiques anti-H3 et H4 sont actuellement à l'étude pour une utilisation dans la RA, mais aucun agent n'a encore été approuvé. Le roflumilast, un inhibiteur de la phosphodiestérase-4 (PDE4) approuvé pour les patients atteints de BPCO, s'est avéré bénéfique dans la RA dans une petite étude, mais d'autres études pour confirmer les résultats manquent. Une nouvelle voie d'administration pour l'immunothérapie est l'injection d'allergène directement dans les ganglions lymphatiques. Il a été prouvé qu'il induisait une réponse IgG spécifique de l'allergène 10 fois plus élevée, démontrée par une efficacité et une sécurité améliorées. Le dapilumab, un anticorps monoclonal entièrement humanisé, a amélioré les symptômes nasaux liés à la RA dans un récent essai randomisé, en double aveugle et contrôlé par placebo. Il agit en inhibant la signalisation de l'IL-4 et de l'IL-13, qui sont les deux facteurs clés des maladies immunitaires. De nouvelles approches thérapeutiques telles que celles-ci sont en cours de développement ou d'essais cliniques et semblent prometteuses dans le traitement de la RA.<ref name=":16" /><ref name=":0" />
 
== Pronostic ==
 
On pense que la prévalence de la rhinite allergique culmine à l'adolescence et diminue progressivement avec l'âge. Dans une étude longitudinale, au moment du suivi de 23 ans, 54,9% des patients ont montré une amélioration des symptômes, 41,6% d'entre eux étant sans symptômes. Les patients qui ont présenté des symptômes à un plus jeune âge étaient plus susceptibles de montrer une amélioration. La gravité de la RA peut varier dans le temps et dépend de divers facteurs tels que l'emplacement et la saison.<ref name=":17">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9801740</ref> Environ 50% des patients recevant une immunothérapie contre les allergies aux graminées ont noté une amélioration des symptômes qui s'est poursuivie 3 ans après l'arrêt du traitement.<ref name=":18">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20109743</ref><ref name=":0" />
 
Il est à noter que les patients dont les symptômes sont sévères ou réfractaires au traitement doivent être référés à un spécialiste des allergies (allergologue) pour une évaluation plus approfondie. Il en est de même pour ceux atteints de rhinite allergique et d'asthme concomitants, et un oto-rhino-laryngologiste (ORL) peut s'avérer d'une grande aide dans la prise en charge des patients présentant des épisodes récurrents de sinusite ou d'otite moyenne.<ref name=":20" />
 
== Complications ==
[[Fichier:Polype nasal.jpg|vignette|Polype nasal]]
La rhinosinusite chronique, bien que distincte de la rhinite allergique peut se présenter comme une complication découlant de celle ci. Elle se caractérise par une inflammation nasale accompagnée de symptômes de congestion ou d'écoulement nasal durant plus de 3 mois. La rhinosinusite chronique peut également permettre la mise en évidence des polypes nasaux (polypose nasale), qui se forment à la suite d'une inflammation chronique de la muqueuse des sinus paranasaux. Les polypes nasaux sont généralement bénins et sont présents de façon bilatérale. Les polypes nasaux unilatéraux quant à eux, devraient susciter des inquiétudes quant à la malignité. L'incidence des polypes nasaux dans la population générale est d'environ 4% et plus fréquente chez les hommes. Les options de traitement comprennent les stéroïdes topiques et l'irrigation saline. L'ablation chirurgicale est réservée aux patients qui ne répondent pas au traitement médical.<ref name=":1" /><ref name=":0" />
 
De plus, il est établi que la sensibilisation aux allergènes dans la RA peut modifier les paramètres immunologiques des végétations adénoïdes, entraînant une hypertrophie adénoïde. Environ 10 à 40% des patients atteints de RA souffrent également d'asthme concomitant, et certaines études suggèrent que l'asthme est plus fréquent dans la rhinite persistante modérée à sévère. De nombreuses études ont démontré que la RA est un facteur de risque indépendant de l'asthme, en particulier chez les patients diagnostiqués avec une RA pendant la petite enfance. D'autres complications pouvant être associées comprennent l'otite moyenne avec épanchement, la toux persistante et l'œsophagite à éosinophiles, bien qu'il soit nécessaire de définir le lien plus clairement.<ref name=":10" /> <ref name=":0" />
 
Les patients subissant une désensibilisation aux allergènes (injections contre les allergies) peuvent présenter une exacerbation aiguë de la rhinite ou de l'asthme, ou, dans le pire des cas, le patient peut évoluer vers une anaphylaxie. Par conséquent, il est primordial que les membres du personnel qui dispensent cette thérapie doivent bien connaître le diagnostic et la gestion de ces réactions graves et disposer des médicaments d'urgence appropriés (en particulier l'épinéphrine) et du matériel de gestion des voies respiratoires.
 
== Consultations ==
 
La rhinite allergique est le plus souvent diagnostiquée et prise en charge par des médecins / fournisseurs de soins primaires. Cependant, les patients qui échouent aux thérapies traditionnelles pour la RA peuvent être référés à un spécialiste, tel qu'un allergologue ou un oto-rhino-laryngologiste (ORL). Les patients qui sont considérés comme des candidats à l'immunothérapie obtiennent généralement une référence à des allergologues pour une thérapie. Des résultats spécifiques de l'examen physique devraient également inciter à une référence, comme de multiples polypes nasaux chez un patient pédiatrique, ce qui est fortement évocateur de fibrose kystique. Les patients qui présentent un écoulement nasal sanglant ou unilatéral (et non un épistaxis de base) doivent être référés d'urgence à un ORL pour exclure une tumeur maligne. Tout problème de fuite de liquide céphalo-rachidien provoquant une rhinorrhée justifie également une référence à un spécialiste ORL.
 
Quand référer à un allergologue / immunologue<ref name=":22">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Pharmacothérapie de la rhinite allergique|url=https://www.uptodate.com/contents/pharmacotherapy-of-allergic-rhinitis?search=allergic%20rhinitis%20complications&source=search_result&selectedTitle=1~150&usage_type=default&display_rank=1|site=uptodate|date=4 aout 2020|consulté le=25 novembre 2020}}</ref>:
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
|Population pédiatrique ayant rhinite allergique modérée à sevère
|+Traitements de la RA pour des populations particulières<ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Pharmacothérapie de la rhinite allergique|url=https://www.uptodate.com/contents/pharmacotherapy-of-allergic-rhinitis?search=allergic%20rhinitis%20treatmenet&source=search_result&selectedTitle=1~150&usage_type=default&display_rank=1#H104438954|site=uptodate|date=2 aout 2020|consulté le=23 novembre 2020}}</ref>
!Comorbidité
!Traitement
|-
|-
|Patients cortico-dépendant pour soulager leurs symptômes
!Conjonctivite allergique
|
* Combinaison d'un glucocorticoïde en vaporisation nasale et des gouttes ophtalmiques antihistaminique, comme ''épinastine'', ''azélastine'', ''émédastine'' ou ''olopatadine.''
* Le cromolyn sodique est disponible sous forme de préparations ophtalmiques et peut également être utile en tant que traitement prophylactique avant des expositions aux allergènes prévisibles.
|-
|-
|Patients ayant des effets secondaires des médicaments qui nuisent à leur productivité quotidienne.
!Asthme modéré à sévère
|
 
* L'omalizumab et le dupilumab sont disponibles pour l'asthme modéré à sévère qui n'est pas contrôlé avec des doses élevées de glucocorticoïdes inhalés. Ces médicaments améliorent également les symptômes de la RA.
|-
|-
|Patients présentant des complications importantes.
!Femmes enceintes
|
* Pendant la grossesse, la RA peut prendre des tournures différentes selon les patientes, soit une amélioration, une aggravation ou aucun changement observable dans la gravité. Durant la grossesse, il serait généralement convenable de baisser les doses médicamenteuses à la dose minimale nécessaire et de discuter avec son médecin concernant les médicaments en vente libre<ref name=":22" />.
* Pour la '''RA légère''', le cromolyn sodique intranasal peut être considéré comme un traitement de première intention en raison de son excellent profil de sécurité. Sa prise peut aller jusqu'à une à six fois par jour. Son utilité est limitée par le besoin d'un nombre de dosage fréquent et une efficacité inférieure aux autres traitements.
* Pour la '''RA modérée à sévère''', les glucocorticoïdes en vaporisation nasale sont le traitement de choix, mais il faut veiller à l'usage de la dose minimale efficace<ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Reconnaissance et prise en charge des maladies allergiques pendant la grossesse.|url=https://www.uptodate.com/contents/recognition-and-management-of-allergic-disease-during-pregnancy?sectionName=Allergic%20rhinitis%2Fconjunctivitis&search=allergic%20rhinitis%20treatmenet&topicRef=7526&anchor=H10&source=see_link#H279008221|site=uptodate|date=1 septembre 2020|consulté le=23 novembre 2020}}</ref>. Le ''budésonide'' est d'ailleurs le seul agent approuvé par la FDA pour les patientes enceintes présentant des symptômes de RA<ref name=":1" />.
|-
|-
|Patients ayant des comorbidités comme polypose nasale tel que cité ci-haut.
!Gériatrie
|
* Les glucocorticoïdes en vaporisation nasale sont les agents de première intention. Les antihistaminiques PO de deuxième génération peuvent être utilisées également, bien que certains patients puissent ressentir des effets indésirables. Les vaporisateurs nasaux antihistaminiques sont également une bonne option. Il est recommandé d'éviter les antihistaminiques de première génération chez cette population<ref name=":22">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Pharmacothérapie de la rhinite allergique|url=https://www.uptodate.com/contents/pharmacotherapy-of-allergic-rhinitis?search=allergic%20rhinitis%20complications&source=search_result&selectedTitle=1~150&usage_type=default&display_rank=1|site=uptodate|date=4 aout 2020|consulté le=25 novembre 2020}}</ref>.
|-
|-
|Patients pharmaco-résistants.
!Pédiatrie
|
* '''Pour les patients de moins de 2 ans,''' il est capital d'éliminer d'abord toute autre cause (ex. fibrose kystique, atrésie des choanes, végétations adénoïdes, etc.) ou encore des infections à répétition. Si, au final, une RA est confirmée, il convient d'administrer au nourisson de plus de 6 mois un antihistaminique de deuxième génération ou encore le ''croglycate de sodium''. Pour les patients réfractaires au traitement, l'utilisation d'un glucocorticoïde nasal est de mise.<ref name=":22" />
*'''Pour les jeunes patients de plus de 2 ans,''' le traitement est le même que celui de l'adulte.<ref name=":22" />
|}
|}


== Dissuasion et éducation des patients ==
=== Référence en deuxième ligne ===
La RA est le plus souvent diagnostiquée et prise en charge en première ligne. Les indications de consultation en spécialité incluent<ref name=":22" /><ref name=":20" />:


Les patients sous-estiment souvent la gravité de cette affection et ne recherchent pas de traitement médical. Il est important de maîtriser la rhinite, en particulier en raison de son lien avec l'asthme.  Ainsi, un mauvais contrôle de la rhinite prédit généralement une pauvre observance de l'asthme. Les patients doivent recevoir du matériel éducatif contenant des informations sur la rhinite allergique et ses implications, notamment les causes et les symptômes qui s'y rattachent. Sans oublier d'éduquer ces patients en ce qui concerne l'évitement des déclencheurs. De plus, l'éducation des patients sur l'administration appropriée des sprays nasaux joue également un rôle essentiel dans la réponse du patient au traitement. Il convient de souligner que le patient ne doit pas respirer profondément ni renifler fortement après la pulvérisation. Aussi, que dans certains cas, le traitement peut prendre plusieurs jours avant un effet maximal.
* les patients avec des symptômes sévères et réfractaires aux thérapies traditionnelles pour la RA
* les patients ayant des effets secondaires des médicaments qui nuisent à leur productivité quotidienne
* les enfants ayant RA modérée à sevère
* les patients cortico-dépendants pour soulager les symptômes
* les patients présentant des complications de la RA (OMA, sinusite)
* la présence de comorbidités, telle que la polypose nasale
* les patients candidats à l'immunothérapie (allergologie)
* de multiples polypes nasaux chez un patient pédiatrique, évocateur de fibrose kystique (pédiatrie)
* un écoulement nasal sanglant ou unilatéral (et non un [[épistaxis]] de base) doivent être référés rapidement en ORL pour exclure une tumeur maligne
* une suspicion de fuite de LCR (ORL).


Il est important de porter une attention particulière aux enfants qui utilisent les sprays stéroidiens (effet ralentisseur de croissance)<ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Éducation des patients: rhinite allergique (au-delà des bases)|url=https://www.uptodate.com/contents/allergic-rhinitis-beyond-the-basics?search=allergic%20rhinitis%20complications&topicRef=7526&source=see_link|site=uptodate|date=30 septembre 2020|consulté le=25 novembre 2020}}</ref>.
==Évolution==
La prévalence de la RA culmine à l'adolescence et diminue progressivement avec l'âge. La gravité de la RA peut varier dans le temps et dépend de divers facteurs tels que le lieu géographique et la saison<ref name=":17">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9801740</ref>. Environ 50% des patients recevant une immunothérapie contre les allergies aux graminées ont noté une amélioration des symptômes qui s'est poursuivie 3 ans après l'arrêt du traitement<ref name=":18">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20109743</ref><ref name=":0" />.


Pendant la grossesse, la RA peut prendre des tournures différentes selon les patientes. Soit, une amélioration / aggravation / aucun changement. En règle général, durant la grossesse il serait convenable de baisser les doses médicamenteuses à la dose minimale nécessaire et de discuter avec son médecin concernant les médicaments en vente libre<ref name=":22" />.
==Complications==
Les complications de la RA sont <ref name=":0" />:


== Amélioration des résultats de l'équipe de soins ==
* la {{Complication|nom=rhinosinusite chronique}}
* la {{Complication|nom=polypose nasale}} (se forme suite à une inflammation chronique de la muqueuse des sinus paranasaux)
* l'{{Complication|nom=hypertrophie des adénoïdes}}
* l'{{Complication|nom=asthme}}
* l'{{Complication|nom=otite moyenne aiguë}}
* la {{Complication|nom=toux chronique}}.


Selon le modèle de «l'écologie des soins médicaux», seule une minorité de patients sollicite des soins médicaux pour leurs symptômes; et la plupart d'entre eux sont gérés par leur médecin / fournisseur de soins primaires (FSP) et leur infirmière praticienne. Par conséquent, il est essentiel de fournir aux patients des informations sur l'autogestion et le moment de contacter leur FSP. La participation des pharmaciens communautaires et des infirmières praticiennes peut jouer un rôle essentiel dans la réalisation de ces objectifs. Cependant, les patients qui échouent aux thérapies traditionnelles pour la RA peuvent être référés à un spécialiste, tel qu'un allergologue ou un oto-rhino-laryngologiste (ORL) axé sur les allergies. Les patients considérés comme des candidats à l'immunothérapie obtiennent généralement cette référence. Des résultats spécifiques de l'examen physique devraient également inciter à une référence, comme de multiples polypes nasaux chez un patient pédiatrique, un signe fortement évocateur de fibrose kystique. Les patients qui présentent un écoulement nasal sanglant ou unilatéral (et non une épistaxis de base) doivent être référés d'urgence à un ORL pour exclure une tumeur maligne. Toute inquiétude concernant une fuite de liquide céphalo-rachidien provoquant une rhinorrhée justifie également une référence à un spécialiste ORL.
==Prévention==
Les patients sous-estiment souvent la gravité de la RA et ne recherchent pas de traitement médical. Il est important de maîtriser la rhinite, en particulier en raison de son lien avec l'asthme. Ainsi, un mauvais contrôle de la rhinite prédit généralement une pauvre observance de l'asthme. Les patients doivent recevoir du matériel éducatif sur la RA et ses implications, notamment les causes, les symptômes ainsi que l'importance de l'évitement des déclencheurs. De plus, l'éducation des patients sur l'administration appropriée des vaporisateurs nasaux joue également un rôle essentiel dans la réponse du patient au traitement. Il convient de souligner que le patient ne doit pas respirer profondément, ni renifler fortement après la pulvérisation. D'ailleurs, pour certains patients, le traitement peut prendre plusieurs jours avant d'obtenir un effet maximal.


Les PCP, les infirmières praticiennes et les spécialistes des allergies travaillent souvent en étroite collaboration pour cogérer les patients atteints de RA. L'équipe interprofessionnelle doit travailler en équipe pour éduquer le patient et sa famille. Une fois qu'une évaluation initiale et un plan de traitement sont en place, l'infirmière praticienne, l'adjoint au médecin et le médecin doivent travailler ensemble pour s'assurer que le patient s'améliore et, dans le cas contraire, bénéficier d'une évaluation supplémentaire. L'accès aux soins de santé et aux spécialistes varie à l'échelle mondiale; mais, lorsqu'ils sont disponibles, les médecins traitants, les pédiatres, les allergologues et / ou les spécialistes ORL travaillant avec des infirmières et des cliniciens ORL formés par spécialité obtiendront les meilleurs résultats.<ref name=":21" /><ref name=":0" />
== Notes ==
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[[Catégorie:Evaluation et bilan]]
[[Catégorie:Evaluation et bilan]]

Dernière version du 11 janvier 2024 à 12:28

Rhinite allergique (RA)
Maladie

Caractéristiques
Signes Asthme, Dermatite atopique, Œdème, Respiration buccale, Faciès adénoïdien, Reniflements, Raclement de la gorge, Lignes de Dennie-Morgan, Pli nasal transversal, Faciès allergique
Symptômes
Congestion nasale, Rhinorrhée, Larmoiements, Prurit oculaire, Toux , Éternuements, Prurit nasal, Prurit palatin, Exposition à un allergène
Diagnostic différentiel
Rhinite atrophique, Granulomatose avec polyangéite, Infection des voies respiratoires supérieures, Polypes nasaux, Rhinite vasomotrice, Rhinosinusite chronique, Rhinite d'origine médicamenteuse, Rhinite hormonale, Rhinite chimique, Fuite de liquide céphalo-rachidien, ... [+]
Informations
Wikidata ID Q272436
Spécialités ORL, Médecine familiale

La rhinite allergique (RA) est une inflammation allergique des muqueuses nasales.

Épidémiologie

La prévalence de la RA basée sur le diagnostic médical est d'environ 15%. Cependant, la prévalence basée sur la présence de symptômes nasaux est estimée à 30%[1]. La RA est souvent sous-diagnostiquée en raison de l'utilisation de médicaments en vente libre en pharmacie et de l'évitement volontaire des allergènes connus par les patients, ce qui diminue leurs symptômes et leur besoin de consulter un médecin.

La prévalence de la RA est la plus élevée chez les 25 à 44 ans (20%) et est la plus basse chez les 65 ans et plus (12%). Lors de l'enfance, elle touche plus souvent les garçons[2], mais à l'âge adulte, ce sont les femmes (19%) qui sont le plus touchées par la rhinite allergique par rapport aux hommes (15%)[3]. L'augmentation du nombre de cas de RA serait, particulièrement dans les zones urbaines[4], en lien avec les changements climatiques qui prolongent la durée de la saison du pollen[5].

L'incidence de la RA dans la population pédiatrique est également élevée et constitue un des troubles pédiatriques chroniques les plus courants. Environ 14,6% des 13 à 14 ans et 8,5% des 6 à 7 ans présentent des symptômes de rhinoconjonctivite liés à la RA. [6] La RA saisonnière semble être plus fréquente dans le groupe d'âge pédiatrique, alors que la rhinite chronique est plus fréquente chez les adultes. [7][8]

Étiologies

La RA est généralement provoquée par l'exposition à des allergènes. Il existe trois grandes catégories de RA.

  • La RA saisonnière (aussi appelée «rhume des foins» ou allergie saisonnière) est liée à l'exposition au pollen de diverses plantes extérieures (pollen d'arbre, d'herbes, d'herbacés, etc.). Les allergènes peuvent varier selon la saison et la géographie. Les symptômes de RA saisonnière surviennent souvent à la même période de l'année.
  • La RA persistante (aussi appelée RA perannuelle ou RA apériodique) se caractérise par la présence de symptômes pendant plus de 4 jours par semaine pendant plus de 4 semaines consécutives[9]. La RA persistante est liée à l'exposition prolongée à divers allergènes pouvant être retrouvés à la maison (ex: acariens, poussière, moisissures, poils et plumes d'animaux, etc.) ou encore à une forte réactivité au pollen pendant plusieurs saisons de l'année.
  • La RA professionnelle est liée à l'exposition à un allergène spécifique retrouvée au milieu de travail. Il faut la distinguer de la rhinite aggravée par le travail, caractérisée par l'exacerbation des symptômes d'une rhinite préexistante ou apparue récemment. Les allergènes pouvant provoquer une RA professionnelle sont généralement soit des agents protéiques de haut poids moléculaires (d'origine animale ou végétale) ou des substances chimiques de faible poids moléculaire[10].

Physiopathologie

La RA est une réponse médiée par les immunoglobulines (IgE) contre les allergènes inhalés qui induisent une inflammation provoquée par les cellules auxiliaires de type 2 (Th2). Les anticorps IgE se lient aux récepteurs IgE des mastocytes de la muqueuse respiratoire et aux basophiles du sang périphérique. Lorsque le même allergène est par la suite inhalé, les anticorps IgE sont pontés à la surface de la cellule par un allergène, ce qui entraîne l'activation cellulaire.

La réponse cellulaire suite à l'exposition à l'allergène est caractérisée par la dégranulation des mastocytes, qui libèrent plusieurs médiateurs chimiques préformés, dont principalement l'histamine (H). L'histamine induit des éternuements via le nerf trijumeau et joue également un rôle dans la rhinorrhée en stimulant les glandes muqueuses[11]. Quatre à six heures après la réponse initiale, les mastocytes induisent un afflux de cytokines (particulièrement les interleukines IL-4 et IL-13). Ces cytokines facilitent l'infiltration des éosinophiles, des lymphocytes T et des basophiles dans la muqueuse nasale et provoquent une congestion nasale[12][8].

Dans la rhinite allergique chronique, caractérisée par la présence de symptômes pendant plus de 3 mois[13], en raison de l'infiltration éosinophile et de l'obstruction de la muqueuse nasale, une hyperréactivité non-médiée par les IgE se développe. La muqueuse nasale devient très réactive aux stimuli normaux (ex: l'air froid, la fumée secondaire du tabac, etc.) et provoque alors des symptômes tels que les éternuements, de la rhinorrhée et du prurit nasal. [14][8]

Dans la rhinite allergique locale, les tests cutanés allergéniques et le dosage sanguin des IgE sont négatifs. La production d'IgE est donc locale, au niveau de la muqueuse nasale. Pour mieux identifier la rhinite allergique locale, le test de provocation nasale et le dosage des IgE des sécrétions nasales seraient utiles. En clinique, la rhinite allergique locale est très fréquente.

Il existe également une composante génétique considérable de la réaction allergique. L'expression des allergies des voies respiratoires supérieures suit un modèle d'hérédité autosomique dominant avec pénétrance incomplète. L'inhalation des allergènes induit alors une production de niveaux élevés d'IgE spécifiques. Cette réponse est contrôlée par des gènes situés dans le complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) sur le chromosome 6[15]. D'autres régions spécifiques sur les chromosomes 3 et 4 sont également en corrélation avec ces réponses allergiques[16][8]. ll est à noter que les jumeaux monozygotes présentent une concordance de 45 à 60% et les jumeaux dizygotes ont un taux de concordance d'environ 25% dans le développement de la RA. [16][8]

Présentation clinique

Facteurs de risque

Les principaux facteurs de risque de la RA sont[17][18][19][20][21]:

Questionnaire

Les symptômes principaux de la RA sont [8]:

Il est aussi important de demander aux patients s'ils ont remarqué des déclencheurs tels que l'exposition :

Examen clinique

L'examen physique de la RA peut démontrer les éléments suivants :

Examens paracliniques

Modalités diagnostiques dans la RA
Modalité Description
Nasofibroscopie Un examen endoscopique de la cavité nasale devrait être effectué pour évaluer les polypes nasaux et les anomalies structurelles. Les trouvailles possibles en lien avec la RA sont les suivantes:
  • La muqueuse nasale des patients atteints de RA active semble avoir une teinte bleu pâle ou une pâleur accompagnée d'un œdème cornéen
  • Une rhinorrhée claire peut être visible
  • Les membranes tympaniques peuvent se rétracter ou du liquide séreux peut s'accumuler derrière elles chez les patients présentant un gonflement important de la muqueuse nasale et un dysfonctionnement de la trompe d'Eustache [11].
Tests allergiques sériques et cutanés
Prick test (test cutané allergique)
Un diagnostic plus formel est possible avec des tests sériques pour les IgE spécifiques à un allergène ou avec des tests cutanés d'allergie[24] . Les tests cutanés d'allergie doivent être réservés aux patients qui ne répondent pas au traitement empirique ou qui nécessitent l'identification d'un allergène spécifique pour cibler le traitement.[25] Ils sont connus pour avoir une sensibilité légèrement meilleure que les tests sériques.

Chez les patients présentant des symptômes saisonniers, les tests devraient être effectués au moment où les symptômes sont présents afin de mieux pouvoir identifier les déclencheurs.[24]

Les contre-indications aux tests d'allergie cutanée incluent les patients souffrant d'asthme non contrôlé ou sévère, de maladie cardiovasculaire instable, de grossesse et/ou de traitement concomitant par bêta-bloquants. Les antagonistes des récepteurs H2, les antidépresseurs tricycliques, l'anticorps monoclonal anti-IgE, l'omalizumab peuvent interférer avec la réponse aux tests cutanés allergiques. Par conséquent, l'arrêt est conseillé avant le test. [23][8]

Cytologie nasale[11]
  • La cytologie nasale, bien qu'elle soit relativement non spécifique et non sensible, est parfois effectuée pour aider à différencier la rhinite due à une allergie, de celle due à une infection.
  • Les sécrétions nasales sont obtenues avec un coton-tige ou en demandant au patient de se moucher sur du papier ciré ou du cellophane.
  • La coloration de Wright des sécrétions nasales révèle généralement une prédominance des éosinophiles dans les cas de RA. Par comparaison, la présence de neutrophiles suggère un processus infectieux.
Tomodensitométrie des sinus
  • La TDM n'est pas systématiquement recommandée pour le diagnostic de la RA. Elle est essentiellement utilisée pour écarter d'autres affections, telles que la rhinosinusite.[23][8]

Pusieurs tests diagnostiques ne sont pas appropriés (tests cytotoxiques, tests de neutralisation de provocation et des déterminations d'immunoglobulines G (IgG) spécifiques ou non spécifiques). Les résultats de ces méthodes ne sont pas utiles, ni pour le diagnostic, ni pour la gestion de la condition.[11]

Diagnostic

Le diagnostic de la RA est clinique. De plus, une bonne réponse à un traitement empirique avec un glucocorticoïde nasal peut aider à établir le diagnostic.

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel de la RA comprend d'autres formes de rhinite qui ne sont pas allergiques [26][24][23][8] :

Il est important de penser à évaluer les enfants, en particulier ceux de moins de 2 ans, pour les causes congénitales d'obstruction nasale (atrésie des choanes et les déficits immunitaires)

Traitement

Le traitement et la gestion de la RA comporte un volet non pharmacologique et un volet pharmacologique.

Traitement non pharmacologique

  • Éviter les déclencheurs, surtout chez les personnes présentant des symptômes saisonniers. Des précautions doivent être prises pour éviter les acariens, les squames animales et les tissus d'ameublement. Il est important de noter que cela peut prendre jusqu'à 20 semaines pour éliminer complètement les squames de chat d'une maison, même après le retrait de l'animal.
  • Utiliser des couvre-lits imperméables aux allergènes, laver les draps à l'eau chaude et utiliser un aspirateur avec des filtres à air à haute efficacité (HEPA).[16][8]
  • Une solution saline nasale peut être une autre option en conjonction avec d'autres modalités de traitement. Les solutions isotoniques se sont avérées plus bénéfiques chez les adultes, tandis que les solutions hypertoniques peuvent être plus efficaces chez les enfants.
  • Le traitement chirurgical est réservé aux patients atteints de rhinite, de polypose ou de maladie chronique des sinus réfractaires à un traitement médical.[16]

Traitement pharmacologique

Traitement pharmacologique de la RA
Classe de médicaments Explications
Stéroïdes intranasaux
  • Les corticostéroïdes intranasaux sont supérieurs aux antihistaminiques topiques et oraux pour soulager les symptômes d'éternuements, de rhinorrhée, de prurit et de congestion nasale. Les stéroïdes intranasaux sont donc recommandés comme traitement de première intention pour tous les patients avec AR[27].
  • La corticothérapie intranasale peut être utilisée en monothérapie ou en association avec des antihistaminiques oraux chez les patients présentant des symptômes légers, modérés ou sévères. Les corticostéroïdes intranasaux seraient d'ailleurs supérieurs aux antihistaminiques pour réduire efficacement l'inflammation nasale et améliorer la pathologie muqueuse.[28]
  • Les stéroïdes intranasaux sont disponibles notamment sous forme de vaporisateur nasal et doivent être utilisés régulièrement, car leur effet maximal peut prendre plusieurs jours à se développer. L'effet indésirable le plus fréquemment signalé est l'irritation nasale, qui peut être évitée en vaporisant loin de la cloison nasale.[29]
  • Liste non exhaustive de stéroïdes intranasaux [30]:
    • Triamcinolone acétonide 55 μg par vaporisation 2 vaporisations/narine intranasal DIE à BID
    • Budesonide 32 μg par vaporisation 2 vaporisations/narine intranasal BID
    • Flusinolide 25 μg par vaporisation 1 vaporisation/narine intranasal TID
    • Fluticasone 50 μg par vaporisation 1 vaporisation/narine intranasal DIE
    • Furoate de mométasone 50 μg par vaporisation 1 vaporisation/narine intranasal DIE
Antihistaminiques
  • Les antihistaminiques oraux de deuxième génération sont recommandés pour les patients se plaignant principalement de prurit et d'éternuements. Les antihistaminiques de deuxième génération ont une sélectivité H1 améliorée, sont moins sédatifs et ont des demi-vies plus longues (12 à 24 heures) que ceux de première génération[16].
  • Les antihistaminiques de première génération ne sont plus recommandés en raison de leur profil d'effets secondaires[note 4][23].
  • Les antihistaminiques intranasaux sont recommandés pour tout patient souffrant de RA saisonnière, persistante ou épisodique. Ils ont un début d'action rapide et sont plus efficaces que les antihistaminiques oraux pour soulager les symptômes nasaux. Ils sont recommandés en thérapie de première ou deuxième intention pour la RA[8][23].
  • Liste non exhaustive d'antihistaminiques oraux[30]:
Antagonistes des récepteurs des leucotriènes
  • Les antagonistes des récepteurs des leucotriènes sont souvent associés à d'autres agents pharmacologiques, puisqu'ils ne sont pas aussi efficaces en monothérapie que les corticostéroïdes nasaux.[31]
Immunothérapie
  • L'immunothérapie est offerte aux patients n'ayant pas une réponse suffisante aux mesures d'évitements et mesures pharmacologiques. L'immunothérapie sous-cutanée ou l'immunothérapie sublinguale sont des thérapies couramment utilisées. Des doses hebdomadaires supplémentaires sont administrées pendant 6 à 8 mois, suivies de doses d'entretien pendant 3 à 5 ans. En règle générale, les patients ressentent un effet protecteur prolongé et le traitement peut être interrompu.[25][8]
  • L'efficacité de l'immunothérapie pour la RA et l'asthme allergique a été prouvée et elle constitue la seule intervention de modification de la maladie dans les conditions allergiques. [32][8]
Décongestionnants oraux
  • Les décongestionnants oraux peuvent soulager les symptômes, mais ne sont pas recommandés pour une utilisation quotidienne prolongée en raison de leur profil d'effets secondaires. Leur utilisation prolongée peut provoquer une congestion nasale rebond (rhinite médicamenteuse) et, par conséquent, ne doivent pas être utilisée pendant plus d'une semaine[23].

Populations particulières

Traitements de la RA pour des populations particulières[33]
Comorbidité Traitement
Conjonctivite allergique
  • Combinaison d'un glucocorticoïde en vaporisation nasale et des gouttes ophtalmiques antihistaminique, comme épinastine, azélastine, émédastine ou olopatadine.
  • Le cromolyn sodique est disponible sous forme de préparations ophtalmiques et peut également être utile en tant que traitement prophylactique avant des expositions aux allergènes prévisibles.
Asthme modéré à sévère
  • L'omalizumab et le dupilumab sont disponibles pour l'asthme modéré à sévère qui n'est pas contrôlé avec des doses élevées de glucocorticoïdes inhalés. Ces médicaments améliorent également les symptômes de la RA.
Femmes enceintes
  • Pendant la grossesse, la RA peut prendre des tournures différentes selon les patientes, soit une amélioration, une aggravation ou aucun changement observable dans la gravité. Durant la grossesse, il serait généralement convenable de baisser les doses médicamenteuses à la dose minimale nécessaire et de discuter avec son médecin concernant les médicaments en vente libre[34].
  • Pour la RA légère, le cromolyn sodique intranasal peut être considéré comme un traitement de première intention en raison de son excellent profil de sécurité. Sa prise peut aller jusqu'à une à six fois par jour. Son utilité est limitée par le besoin d'un nombre de dosage fréquent et une efficacité inférieure aux autres traitements.
  • Pour la RA modérée à sévère, les glucocorticoïdes en vaporisation nasale sont le traitement de choix, mais il faut veiller à l'usage de la dose minimale efficace[35]. Le budésonide est d'ailleurs le seul agent approuvé par la FDA pour les patientes enceintes présentant des symptômes de RA[25].
Gériatrie
  • Les glucocorticoïdes en vaporisation nasale sont les agents de première intention. Les antihistaminiques PO de deuxième génération peuvent être utilisées également, bien que certains patients puissent ressentir des effets indésirables. Les vaporisateurs nasaux antihistaminiques sont également une bonne option. Il est recommandé d'éviter les antihistaminiques de première génération chez cette population[34].
Pédiatrie
  • Pour les patients de moins de 2 ans, il est capital d'éliminer d'abord toute autre cause (ex. fibrose kystique, atrésie des choanes, végétations adénoïdes, etc.) ou encore des infections à répétition. Si, au final, une RA est confirmée, il convient d'administrer au nourisson de plus de 6 mois un antihistaminique de deuxième génération ou encore le croglycate de sodium. Pour les patients réfractaires au traitement, l'utilisation d'un glucocorticoïde nasal est de mise.[34]
  • Pour les jeunes patients de plus de 2 ans, le traitement est le même que celui de l'adulte.[34]

Référence en deuxième ligne

La RA est le plus souvent diagnostiquée et prise en charge en première ligne. Les indications de consultation en spécialité incluent[34][11]:

  • les patients avec des symptômes sévères et réfractaires aux thérapies traditionnelles pour la RA
  • les patients ayant des effets secondaires des médicaments qui nuisent à leur productivité quotidienne
  • les enfants ayant RA modérée à sevère
  • les patients cortico-dépendants pour soulager les symptômes
  • les patients présentant des complications de la RA (OMA, sinusite)
  • la présence de comorbidités, telle que la polypose nasale
  • les patients candidats à l'immunothérapie (allergologie)
  • de multiples polypes nasaux chez un patient pédiatrique, évocateur de fibrose kystique (pédiatrie)
  • un écoulement nasal sanglant ou unilatéral (et non un épistaxis de base) doivent être référés rapidement en ORL pour exclure une tumeur maligne
  • une suspicion de fuite de LCR (ORL).

Évolution

La prévalence de la RA culmine à l'adolescence et diminue progressivement avec l'âge. La gravité de la RA peut varier dans le temps et dépend de divers facteurs tels que le lieu géographique et la saison[36]. Environ 50% des patients recevant une immunothérapie contre les allergies aux graminées ont noté une amélioration des symptômes qui s'est poursuivie 3 ans après l'arrêt du traitement[37][8].

Complications

Les complications de la RA sont [8]:

Prévention

Les patients sous-estiment souvent la gravité de la RA et ne recherchent pas de traitement médical. Il est important de maîtriser la rhinite, en particulier en raison de son lien avec l'asthme. Ainsi, un mauvais contrôle de la rhinite prédit généralement une pauvre observance de l'asthme. Les patients doivent recevoir du matériel éducatif sur la RA et ses implications, notamment les causes, les symptômes ainsi que l'importance de l'évitement des déclencheurs. De plus, l'éducation des patients sur l'administration appropriée des vaporisateurs nasaux joue également un rôle essentiel dans la réponse du patient au traitement. Il convient de souligner que le patient ne doit pas respirer profondément, ni renifler fortement après la pulvérisation. D'ailleurs, pour certains patients, le traitement peut prendre plusieurs jours avant d'obtenir un effet maximal.

Notes

  1. Des plis accentués sous les paupières inférieures qui suggèrent une conjonctivite allergique concomitante.
  2. Consiste en des cernes et des plis plus foncés sous les yeux, un pli tranverse sur le pont nasal, des plis nasolabiaux marqués, une hypertrophie des amygdales et des végétations adénoïdes et un palais arqué
  3. Associée à une colonisation par Klebsiella Ozaenae
  4. En agissant sur les récepteurs muscariniques, ils provoquent des effets secondaires tels que la xérostomie, la rétention urinaire, la constipation et/ou la tachycardie. Ils traversent également la barrière hémato-encéphalique.

Références

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