« Paralysie du nerf facial » : différence entre les versions

De Wikimedica
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Balise : Éditeur de wikicode 2017
 
(89 versions intermédiaires par 9 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
== Définition ==
{{Information maladie
[[Fichier:Paralysie-faciale-peripherique-gauche-dapres-Kahle-W-et-al-Anatomie-du-systeme.png|vignette|477x477px|Paralysie périphérique du nerf facial|alt=]]
| image = Bellspalsy.JPG
La paralysie du nerf facial est une affection courante et souvent idiopathique. <ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31747222</ref> Elle peut être d'origine centrale ''(motoneurone supérieur)'', ou d'origine périphérique ''(motoneurone inférieur).''
| vidéo =  
| spécialités = ORL, Neurochirurgie, Neurologie, Médecine familiale, Médecine d'urgence, Médecine interne
| wikidata_id = Q1135338
| révision_par_le_comité_éditorial = Sujet:W2kbq4x7386p9lxb
| révision_par_le_comité_éditorial_date = 2022-09-06
}}


Il existe deux éléments cliniques primordiaux qui permettent de différencier la paralysie faciale périphérique de la centrale :
La paralysie du [[nerf facial]] est une atteinte du nerf facial, ce qui entraine une perte partielle ou totale de la motricité d’une moitié du visage. Il faut agir promptement lorsque cette atteinte se présente puisque le pronostic de rétablissement est lié à la rapidité de l'instauration du traitement.<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=James A.|nom1=Owusu|prénom2=C. Matthew|nom2=Stewart|prénom3=Kofi|nom3=Boahene|titre=Facial Nerve Paralysis|périodique=The Medical Clinics of North America|volume=102|numéro=6|date=2018-11|issn=1557-9859|pmid=30342614|doi=10.1016/j.mcna.2018.06.011|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30342614/|consulté le=2021-12-31|pages=1135–1143}}</ref>
==Épidémiologie==
Les paralysies du nerf facial affectent le plus souvent les personnes âgées de 15 à 45 ans avec un risque à vie de 1 sur 60.<ref name=":02">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Nathan R.|nom1=Walker|prénom2=Rakesh K.|nom2=Mistry|prénom3=Thomas|nom3=Mazzoni|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=31747222|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK549815/|consulté le=2021-02-05}}</ref><ref name=":102">{{Citation d'un article|prénom1=Erik|nom1=Peitersen|titre=Bell's palsy: the spontaneous course of 2,500 peripheral facial nerve palsies of different etiologies|périodique=Acta Oto-Laryngologica. Supplementum|numéro=549|date=2002|issn=0365-5237|pmid=12482166|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12482166/|consulté le=2021-02-05|pages=4–30}}</ref> Il n'y a pas de prédominance d'un sexe par rapport à un autre ou d'une ethnie à une autre. Tous les groupes d'âge pourraient être affectés. La plupart des gens se rétablissent spontanément dans un délai d'un mois, mais jusqu'à 30% montrent un rétablissement retardé ou incomplet.<ref name=":22">{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey D.|nom1=Tiemstra|prénom2=Nandini|nom2=Khatkhate|titre=Bell's Palsy: Diagnosis and Management|périodique=American Family Physician|volume=76|numéro=7|date=2007-10-01|issn=0002-838X|issn2=1532-0650|lire en ligne=https://www.aafp.org/afp/2007/1001/p997.html|consulté le=2020-11-30|pages=997–1002}}</ref>


- Le déficit moteur touche la partie supérieure et inférieure de la face. On parle de déficit homogène.
==Étiologies==
La paralysie du nerf facial peut être secondaire à plusieurs affections <ref name=":22" /><ref name=":4">{{Citation d'un lien web|langue=fr-FR|titre=Item 99 - Paralysie faciale périphérique|url=https://campusorl.fr/espace-etudiants/2eme-cycle-ecni/item-99-paralysie-faciale-peripherique/|site=Campus ORL|consulté le=2020-11-30}}</ref><ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=Margarita|nom1=Lorch|prénom2=Stephen J.|nom2=Teach|titre=Facial nerve palsy: etiology and approach to diagnosis and treatment|périodique=Pediatric Emergency Care|volume=26|numéro=10|date=2010-10|issn=1535-1815|pmid=20930602|doi=10.1097/PEC.0b013e3181f3bd4a|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20930602/|consulté le=2021-04-03|pages=763–769; quiz 770–773}}</ref><ref name=":02" />:


- Absence de dissociation automatico-volontaire : Asymétrie identique lors des mouvements volontaires et involontaires de la face.
*l'origine idiopathique est un diagnostic d'exclusion, communément dénommée la {{Étiologie|nom=paralysie de Bell|principale=1|affichage=paralysie de Bell|fraction_étiologique=70}}
*des {{Étiologie|nom=paralysie du nerf facial traumatique|principale=1|affichage=traumatismes|fraction_étiologique=10-23}}
**un {{Étiologie|nom=traumatisme obstétrical|principale=0}}<ref group="note">Facteurs de risque : une utilisation de forceps, un 2<sup>e</sup> stade du travail prolongé, un poids de naissance supérieur ou égal à 3500g</ref>
**une {{Étiologie|nom=Fracture du rocher|principale=0|affichage=fracture du rocher}} <ref group="note">Atteinte motoneurone inférieur + otorragie + signes cochléovestibulaires</ref>
**une {{Étiologie|nom=pathologie parotidienne|principale=0}}
*des syndromes génétiques :
**un {{Étiologie|nom=Syndrome de Melkersson-Rosenthal|principale=0|affichage=syndrome de Melkersson-Rosenthal}}
**un {{Étiologie|nom=Maladie d'Albers-Schönberg|principale=0|affichage=maladie d'Albers-Schönberg}} (ostéopétrose)
**un {{Étiologie|nom=syndrome de Mobius|principale=0|affichage=syndrome de Mobius}}
**un {{Étiologie|nom=syndrome de Goldenhar|principale=0|affichage=syndrome de Goldenhar}} (dysplasie oculoauriculo-vertébrale)
*les étiologies infectieuses :  
**une {{Étiologie|nom=Maladie de Lyme|principale=0|affichage=maladie de Lyme}}
**les {{Étiologie|nom=virus|principale=0|fraction_étiologique=4,5-7}} :
***le {{Étiologie|nom=virus varicelle-zona|principale=0}} (ce qui provoque le syndrome de Ramsay-Hunt)
***une {{Étiologie|nom=Infection au VIH|principale=0|affichage=infection au VIH}}
***un {{Étiologie|nom=Virus herpétique|principale=0|affichage=virus herpès simplex}}
***d'autres causes virales ({{Étiologie|nom=oreillons|principale=0|affichage=oreillons}}, {{Étiologie|nom=Coxsackie|principale=0|affichage=coxsackie}}, {{Étiologie|nom=Adénovirus|principale=0|affichage=adénovirus}})
**un {{Étiologie|nom=Syndrome de Guillain-Barré|principale=0|affichage=syndrome de Guillain-Barré}}
**une complication d'une {{Étiologie|nom=otite moyenne aiguë|principale=0|affichage=otite moyenne aiguë}} ou {{Étiologie|nom=Otite moyenne chronique|principale=0|affichage=chronique}}
*les {{Étiologie|nom=processus tumoraux|principale=0|affichage=processus tumoraux|fraction_étiologique=2,2-5}}
**le {{Étiologie|nom=Cholestéatome de l'oreille moyenne|principale=0|affichage=cholestéatome}}
**une {{Étiologie|nom=Tumeur du tronc cérébral|principale=0|affichage=tumeur du tronc cérébral}} et {{Étiologie|nom=Tumeur de l'angle ponto-cérébelleux|principale=0|affichage=de l'angle ponto-cérébelleux}}
**une {{Étiologie|nom=Tumeur du rocher|principale=0|affichage=tumeur du rocher}} ''(neurinome du VII en intra-pétreux)''
**une {{Étiologie|nom=Tumeur parotidienne|principale=0|affichage=tumeur parotidienne}}
**un {{Étiologie|nom=hémangiome de l'os temporal|principale=0|affichage=hémangiome de l'os temporal}}
**une {{Étiologie|nom=Métastase|principale=0|affichage=métastase}}
*les maladies systémiques :
**une {{Étiologie|nom=Sarcoïdose|principale=0|affichage=sarcoïdose}}
**un {{Étiologie|nom=syndrome de Sjögren|principale=0}}
**un {{Étiologie|nom=Diabète|principale=0|affichage=diabète sucré}} (mononévrite)
*l'{{Étiologie|nom=iatrogénie|principale=0}} (complication post-op)
*un {{Étiologie|nom=AVC|principale=0}} au niveau du noyau du nerf facial (rare).


== Rappel Anatomique ==
*
Le nerf facial (VII) est un nerf mixte. Il a quatre principales fonctions (2):


-       '''Motrice''' : Muscles de la face, muscles stylo-hyoïdien et digastrique et muscle de l’étrier.
==Physiopathologie==
Le mécanisme menant à la présentation d’une paralysie du nerf facial dépend de la cause sous-jacente. Puisque le nerf facial traverse un canal osseux étroit dans son trajet intratemporal, toute inflammation ou tout effet de masse aux alentours du nerf est susceptible d’entraîner des changements ischémiques par compression. Le nerf est le plus étroit au niveau du segment labyrinthique ; par conséquent, la compression survient le plus fréquemment à cet endroit. <ref name=":02" />


-       '''Sensitive''' : Zone de Ramsey-Hunt
De plus, toute cause d'anomalie squelettique ou de traumatisme peut entraîner une perturbation de la relation entre le nerf facial et son canal osseux, entraînant une paralysie.<ref name=":02" /><ref name=":1" />


-       '''Sensorielle''' : Goût des 2/3 antérieur de la langue et muscle de l’étrier
Le nerf facial (VII) est un nerf mixte. Il a quatre principales fonctions : <ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr|nom1=Masson|prénom1=Elsevier|titre=Nerf facial : de l’anatomie à la pathologie|url=https://www.em-consulte.com/article/845480/nerf-facial -de-l-anatomie-a-la-pathologie|site=EM-Consulte|consulté le=2020-11-29}}</ref>


-       '''Sécrétoire''' : Glandes lacrymales, nasales, palatines et glandes salivaires antérieures.  
*'''les fonctions motrices''' (les muscles de la face, muscles stylo-hyoïdien et digastrique et muscle de l’étrier)
*'''les fonctions sensitives''' (pavillon de l'oreille externe, entrée du conduit auditif externe et le goût des 2/3 antérieur de la langue)
*'''les fonctions sécrétoire''' (glandes lacrymales, nasales, palatines et glandes salivaires antérieures).


'''<u>Trajet du nerf facial</u>''' : 
==Présentation clinique==


Le trajet du nerf facial se divise grossièrement en trois segments : intracrânien, intra-pétreux et extra-crânien. <ref name=":0" />
===Facteurs de risque===
Les facteurs de risque à rechercher sont :  


(a) '''Intracrânien''':  <ref name=":0" />
*le {{Facteur de risque|nom=diabète sucré}}
*les maladies systémiques, tels que la {{Facteur de risque|nom=sarcoïdose|affichage=sarcoïdose}}, les {{Facteur de risque|nom=vasculites|affichage=vasculites}} et les {{Facteur de risque|nom=collagénoses|affichage=collagénoses}}
*les patients atteints du {{Facteur de risque|nom=VIH|affichage=VIH}}
*des {{Facteur de risque|nom=antécédents de zona|affichage=antécédents de zona}}, de {{Facteur de risque|nom=antécédents de varicelle|affichage=varicelle}} ou d'{{Facteur de risque|nom=antécédents d'herpès buccal|affichage=herpès buccal}}
*une {{Facteur de risque|nom=IVRS récente|affichage=IVRS récente}}
*des {{Facteur de risque|nom=traumatismes faciaux récents|affichage=traumatismes faciaux récents}}
*une {{Facteur de risque|nom=chirurgie parotidienne récente|affichage=chirurgie parotidienne récente}}.
*


Le noyau moteur du nerf facial prend naissance dans le tronc cérébral et émerge dans l'angle ponto-cérébelleux. Dans son parcours intracrânien, il est rejoint par les nerfs intermédiaires, qui se composent des fibres sensorielles et autonomes du nerf facial.<ref name=":0" /> Puis, il se dirige en haut, en avant et en dehors pour pénétrer dans le conduit auditif interne<ref name=":0" /> Au sein du segment intracrânien, aucune branche n'est émise.<ref name=":0" />
===Questionnaire===
{{Encart
| contenu = Les paralysies faciales d'origine centrale épargnent le front.
| type = confirmation
}}
Les symptômes sont les suivants :  


(b) '''Intratemporal'''<ref name=":0" />
*la {{Symptôme|nom=paralysie de l'hémi-visage ipsilatérale|affichage=paralysie}} ou la {{Symptôme|nom=parésie de l'hémi-visage ipsilatérale|affichage=parésie de l'hémi-visage ipsilatérale}} d'apparition progressive :
**les paralysies de Bell classiques se présentent généralement par des symptômes progressant sur quelques heures (24-48h)<ref name=":3">{{Citation d'un lien web|langue=fr-FR|titre=Paralysie de Bell|url=http://www.urgencehsj.ca/protocoles/paralysie-faciale-peripherique-idiopathique-paralysie-de-bell/|site=Urgence CHU Sainte-Justine|consulté le=2022-08-28}}</ref>
**une apparition subite en quelques secondes est suggestif d'une cause ischémique tel qu'un AVC
**une apparition lente sur plusieurs semaines suggère une étiologie tumorale
*une {{Symptôme|nom=sensation de corps étranger oculaire|affichage=sensation de corps étranger oculaire}} ou de {{Symptôme|nom=xérophtalmie ipsilatérale|affichage=xérophtalmie ipsilatérale}}
*la {{Symptôme|nom=Dysgueusie (signe clinique)|affichage=dysgueusie}}
*l'{{Symptôme|nom=hyperacousie|affichage=hyperacousie}}
*une {{Symptôme|nom=dysarthrie|affichage=dysarthrie}} sans aphasie
*des {{Symptôme|nom=écoulements salivaires à la commissure labiale|affichage=écoulements salivaires}} ou d'{{Symptôme|nom=écoulements d'aliments à la commissure labiale|affichage=aliments}} à la commissure labiale.


1. ''<u>Segment labyrinthique - Entre le conduit auditif interne et le ganglion géniculé</u>''. <ref name=":0" />
Il est tout de même important d'inclure les éléments suivants au questionnaire <ref name=":02" /><ref name=":1" /><ref name=":3" /><ref name=":0">{{Citation d'un lien web|langue=fr-CH|nom1=Netgen|titre=Paralysie faciale : diagnostic et prise en charge par le médecin de premier recours|url=https://www.revmed.ch/RMS/2009/RMS-188/Paralysie-faciale-diagnostic-et-prise-en-charge-par-le-medecin-de-premier-recours|site=Revue Médicale Suisse|consulté le=2020-11-29}}</ref>:


Cette zone forme la partie la plus étroite du nerf facial et par conséquent la plus vulnérable. Au niveau du ganglion géniculé, le nerf facial subit le premier de deux virages serrés (genou). <ref name=":0" /> À ce genou, le nerf pétreux supérieur se sépare du tronc principal. Le nerf pétreux supérieur fournit des fibres parasympathiques préganglionnaires au ganglion ptérygopalatin. Le ganglion ptérygopalatin fournit des fibres parasympathiques postganglionnaires aux glandes lacrymales, nasales et palatines. Les lésions proximales sont associées à une altération du larmoiement, à une hyperacousie et à une perte de goût sur les deux tiers antérieurs de la langue.<ref name=":0" />
*la recherche de symptômes otologiques en lien avec les étiologies mentionnées précédemment ({{Élément d'histoire|nom=otalgie}}, {{Élément d'histoire|nom=otorrhée}}, {{Élément d'histoire|nom=perte auditive}}, {{Élément d'histoire|nom=sensation de plénitude dans l'oreille}}, {{Élément d'histoire|nom=acouphènes}})
*des symptômes systémiques tel que la [[Fièvre (signe clinique)|fièvre]], malaise, [[myalgie]], [[Arthralgie (symptôme)|arthralgie]] évoquant des causes comme la [[maladie de Lyme]] ou une néoplasie
*des {{Élément d'histoire|nom=étourdissements}}, des {{Élément d'histoire|nom=vertiges}} et des {{Élément d'histoire|nom=céphalées}}
*des {{Élément d'histoire|nom=déficits moteurs}} ou {{Élément d'histoire|nom=déficits sensitifs|affichage=sensitifs}}, une {{Élément d'histoire|nom=aphasie|affichage=aphasie}}, une {{Élément d'histoire|nom=hémianopsie|affichage=hémianopsie}}, une {{Élément d'histoire|nom=hémigligence|affichage=hémigligence}}, une {{Élément d'histoire|nom=dysarthrie|affichage=dysarthrie}} pour évaluer la possibilité d'un [[Accident vasculaire cérébral|AVC]]
*des {{Élément d'histoire|nom=lésions cutanées récentes}} ([[maladie de Lyme]])
*la présence d'une {{Élément d'histoire|nom=éruption vésiculaire au niveau de l'oreille}} ([[Ramsay-Hunt)]].


2. ''<u>Segment tympanique - entre le ganglion géniculé et le deuxième genou.</u>''<ref name=":0" />
===Examen clinique===
[[Fichier:Ramsey Hunt Syndrome.png|vignette|Le '''syndrome de Ramsey-Hunt''' est une paralysie faciale périphérique associée à une éruption vésiculeuse au niveau du conduit auditif externe.|lien=https://wikimedi.ca/wiki/Fichier:Ramsey_Hunt_Syndrome.png]]{{Contenu TopMédecine|formation1_nom=Neurologie – 7e Nerf crânien|url_topmu1=tt-05-02-neuro-7e-nerf-cranien|url_topmf1=tt-05-02-neuro-7e-nerf-cranien}}
Les signes cliniques à rechercher à l'examen physique sont <ref name=":02" /><ref name=":3" /><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=James A.|nom1=Owusu|prénom2=C. Matthew|nom2=Stewart|prénom3=Kofi|nom3=Boahene|titre=Facial Nerve Paralysis|périodique=Medical Clinics of North America|série=Otolaryngology|volume=102|numéro=6|date=2018-11-01|issn=0025-7125|doi=10.1016/j.mcna.2018.06.011|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0025712518300713|consulté le=2020-11-30|pages=1135–1143}}</ref>
* les signes vitaux sont généralement normaux
* un {{Examen clinique|nom=examen ORL}} et {{Examen clinique|nom=Examen neurologique|affichage=neurologique}} qui permet d'objectiver :
** une {{Signe clinique|nom=parésie faciale ipsilatérale complète|affichage=parésie}} ou une {{Signe clinique|nom=parésie faciale ipsilatérale|affichage=parésie faciale ipsilatérale}}
** une {{Signe clinique|nom=abolition du réflexe cornéen|affichage=abolition du réflexe cornéen}}
** une {{Signe clinique|nom=diminution du larmoiement|affichage=diminution du larmoiement}}, observé par le test de Schirmer
** une {{Signe clinique|nom=diminution du réflexe stapédien|affichage=diminution du réflexe stapédien}}, évalué par [[tympanométrie]] (oreille)
** une {{Signe clinique|nom=fermeture incomplète de l'oeil|affichage=fermeture incomplète de l'oeil}}
** une {{Signe clinique|nom=agueusie des 2/3 antérieurs de l'hémilangue|affichage=agueusie des 2/3 antérieurs de l'hémilangue}}, observé par le test de goût
** une {{Signe clinique|nom=difficulté à fermer la paupière|affichage=difficulté à fermer la paupière}}.
À l'examen clinique, il est important de rechercher les signes suivants, qui sont généralement le signe d'une paralysie du nerf facial non idiopathique :
* un rash cutané (Lyme)
* des signes d'[[Otite moyenne aiguë|OMA]]
* des signes de déficit neurologique bilatérale
* une masse parotidienne
* des signes de [[mastoïdite]].


Le nerf facial traverse le canal de Fallope sur la face médiale de la cavité tympanique avant son deuxième virage serré (genou). Les relations importantes du nerf facial à ce stade comprennent: <ref name=":0" />
==Examens paracliniques==
{{Encart
| contenu = La paralysie du nerf facial est parfois la seule manifestation d'une leucémie chez l'enfant. Chez les enfants se présentant avec cette maladie, une FSC est nécessaire.
| type = confirmation
}}Lorsque la paralysie faciale est typique, il n'est pas nécessaire de procéder à quelque investigation supplémentaire que ce soit.


En avant: Processus cochleariformis (où le tendon tenseur du tympan est dirigé vers le marteau). <ref name=":0" />
Certaines investigations sont conseillés en fonction du contexte <ref name=":02" /><ref name=":3" /><ref name=":142">{{Citation d'un article|prénom1=M.|nom1=Riordan|titre=Investigation and treatment of facial paralysis|périodique=Archives of Disease in Childhood|volume=84|numéro=4|date=2001-04|issn=1468-2044|pmid=11259220|pmcid=1718736|doi=10.1136/adc.84.4.286|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11259220/|consulté le=2021-02-15|pages=286–288}}</ref>:


En arrière: fenêtre ovale (en bas) et le canal semi-circulaire latéral (en haut). <ref name=":0" />
* la {{Examen paraclinique|nom=FSC}} est nécessaire s'il y a une atteinte de l'état général, de la fièvre, des adénopathies, une hépatosplénomégalie ou de la fatigue
* une {{Examen paraclinique|nom=tomodensitométrie cérébrale sans contraste|affichage=TDM cérébrale C-}} ou {{Examen paraclinique|nom=tomodensitométrie cérébrale avec contraste|affichage=C+}} (selon le contexte) s'il y a :
** un traumatisme
** une récurrence
** des symptômes systémiques ou neurologiques
** une suspicion de mastoïdite, de cholestéatome ou d'OMA
** un examen neurologique anormal
** des symptômes progressant sur plus de 3 semaines
** aucune récupération après 6 à 8 semaines
* une {{Examen paraclinique|nom=culture virale}} s'il y a des vésicules faciales ou dans le conduit auditif externe
* les {{Examen paraclinique|nom=IgG anti-Lyme|affichage=IgG}} et {{Examen paraclinique|nom=IgM anti-Lyme|affichage=IgM anti-Lyme}} s'il s'agit de la bonne saison (mai à octobre), qu'une maladie de Lyme est suspectée ou s'il y a une atteinte bilatérale
* des tests électrophysiologiques ({{Examen paraclinique|nom=électroneurographie}} et {{Examen paraclinique|nom=électromyographie}}) dans les cas où il n'y a pas de récupération après le délai de 6 à 8 semaines.


Le nerf facial passe entre le marteau et l'enclume (passant en dedans du marteau et latéralement à l'enclume) .<ref name=":0" />
==Approche clinique==
Il est toujours important de différencier une paralysie faciale centrale d'une paralysie faciale périphérique. Il existe deux éléments cliniques primordiaux qui permettent de différencier la paralysie faciale périphérique de la centrale.


3. ''<u>Segment mastoïde - du deuxième genou au foramen stylomastoïdien</u>''. <ref name=":0" />
Après son deuxième genou, le nerf traverse la face postérieure de la cavité tympanique. Le nerf du muscle de l'étrier (stapedius) et la corde du tympan naissent dans ce segment. La corde du tympan traverse en avant la cavité tympanique pour fournir des fibres parasympathiques préganglionnaires au ganglion sous-maxillaire, qui fournit ensuite une innervation parasympathique aux glandes sous-maxillaires et sublinguales.
En résumé, les trois branches importantes du nerf facial avant qu'il quitte le foramen stylomastoïdien sont: <ref name=":0" />
- Nerf pétreux supérieur
- La corde du tympan
- Le nerf du muscle de l'étrier <ref name=":0" />
(c) '''Extratemporal''': Le nerf se déplace vers le bas et latéralement autour du processus styloïde. Avant d'entrer dans la glande parotide, il dégage des branches vers les trois muscles suivants: <ref name=":0" />
* Occipitalis
* Stylohyoïdien
* Ventre postérieur du digastrique <ref name=":0" />
Dans la glande parotide, le nerf divise la glande en parties superficielles et profondes.
== Épidémiologie ==
Bien que la majorité des cas soient idiopathiques, tout clinicien doit exclure un événement cérébrovasculaire ou une autre pathologie sous-jacente grave.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12482166</ref> À l'heure actuelle, aucune preuve claire n'existe pour suggérer que les paralysies du nerf facial sont plus probables dans n'importe quel sexe ou race, et tous les âges pourraient être affectés. Cependant, il est un fait connu que les paralysies du nerf facial affectent le plus souvent les personnes âgées de 15 à 45 ans.<ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17355853</ref><ref name=":0" />
Dans le spectre des paralysies du nerf facial, la cause la plus fréquente est la paralysie de Bell, qui représente environ 70% de toutes les paralysies du nerf facial. Les traumatismes représentent la deuxième composante la plus importante des paralysies du nerf facial, contribuant à environ 10 à 23% des cas. L'infection virale entraînant une paralysie du nerf facial est responsable de 4,5 à 7%, et enfin, la néoplasie constitue entre 2,2 et 5% .<ref name=":12">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26378061</ref><ref name=":0" />
== Étiologies ==
Chez l'adulte, par ordre de fréquence, on retrouve :
* '''Paralysie idiopathique / de cloche (70%)''' <ref name=":0" />                                                                                                                   
Le plus souvent, la cause de la paralysie du nerf facial reste inconnue et porte le nom de «paralysie de Bell». La paralysie de Bell a une incidence de 10 à 40 pour 100000.<ref name=":2">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16138286</ref> C'est un diagnostic d'exclusion.<ref name=":0" /> Il se présente généralement comme une lésion du motoneurone inférieur avec paralysie unilatérale homogène. On pense qu'il y a une période prodromique virale, et elle peut être récurrente chez jusqu'à 10% des patients; cependant, la présence d'une paralysie du nerf facial a tendance à se manifester pleinement pendant les 24 à 48 premières heures. <ref name=":3">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15345630</ref> Les lésions nerveuses dues à une compression dans le canal osseux peuvent entraîner un œdème et une pression secondaire entraînant une ischémie et une fonction réduite. Le rétablissement peut prendre jusqu'à 1 an et est incomplet chez pas moins de 13% des patients. <ref name=":0" />
* '''Traumatisme (10 à 23%)'''
Les fractures impliquant la partie pétreuse de l'os temporal et les plaies faciales transectant les branches du nerf facial peuvent provoquer des paralysies du nerf facial. Il faut une force incroyablement grande pour fracturer l'os temporal, et le clinicien doit rechercher des signes tels que l'hémotympan, le signe des batailles et le nystagmus. Les fractures de l'os temporal surviennent généralement unilatéralement et sont classées en fonction du plan de fracture le long de la crête pétreuse (c.-à-d. Longitudinal ou transversal. <ref name=":4">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/6847478</ref> De plus, les lésions iatrogènes pendant la chirurgie otologique, parotidienne et acoustique du neurinome peuvent entraîner des lésions traumatiques du nerf facial et les blessures par étirement. Les antécédents cliniques sont essentiels pour identifier la cause probable.<ref name=":0" />
* '''Infection<ref name=":0" />'''
- Virale (4,5 à 7%) - Infection à herpès zoster entraînant une paralysie faciale due à une ganglionite géniculée (également connue sous le nom de syndrome de Ramsay Hunt (RHS). Le virus reste dormant dans le ganglion géniculé. Le ganglion géniculé reçoit également une innervation du nerf glossopharyngé (CN IX). Par conséquent, le virus actif peut produire une période prodromique d'otalgie et d'éruptions vésiculaires dans le conduit auditif externe ainsi que dans le palais mou (distribution de CN IX). De plus, jusqu'à 40% des patients atteints de RHS développent des vertiges en raison de l'implication du nerf crânien VIII (nerf vestibulocochléaire) <ref name=":5">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18468545</ref> Les résultats sont bien pires qu'avec la paralysie de Bell, avec seulement 21% de guérison en 12 mois.
- Bactérienne - Une otite moyenne aiguë peut provoquer une déhiscence dans le canal facial, entraînant une paralysie nerveuse. De plus, les cholestéatomes et les otites externes nécrosantes peuvent provoquer des paralysies du nerf facial. Une cause rare de paralysie du nerf facial est la maladie de Lyme, avec des symptômes tels qu'une piqûre de tique, de la fatigue, des maux de tête arthralgie et un érythème migrant survenant entre 1 et 2 semaines après l'exposition aux tiques. Une atteinte cardiaque (myopéricardite) et une arthrite peuvent également survenir dans le cadre du syndrome. La sérologie IgM + IgG est vitale chez ces patients d'un point de vue investigateur. Tout patient présentant des antécédents d'érythème migrant et d'exposition à un voyage à l'étranger doit être immédiatement recherché pour la maladie de Lyme. <ref name=":0" />
* '''Néoplasie (2,2 à 5%) <ref name=":0" />'''
Une apparition lente de paralysie faciale devrait élever le soupçon de malignité et inciter à un examen complet et approfondi de la tête et du cou. Les tumeurs malignes entraînant une paralysie du nerf facial comprennent (mais ne sont pas exclusives) les tumeurs malignes parotidiennes, les neurinomes faciaux et acoustiques, le méningiome et les kystes arachnoïdiens. Celles-ci se présenteront toutes à des degrés et des manifestations variables de paralysie du nerf facial en raison de l'emplacement relatif de la tumeur.<ref name=":0" />
La paralysie du nerf faciale est une affection qui touche également les enfants. <ref name=":0" />
Les causes de la paralysie du nerf facial chez les enfants sont classées comme congénitales ou acquises. Les causes acquises sont les mêmes que chez les adultes, comme décrit ci-dessus, et toutes les étiologies ci-dessus peuvent survenir chez les enfants.<ref name=":0" />
Les causes congénitales comprennent: <ref name=":0" />
* Traumatiques tels que poids élevé à la naissance, accouchement par forceps, prématurité ou naissance par césarienne.
* Les cas syndromiques incluent ceux présentant des anomalies cranio-faciales telles que le syndrome de Moebius, la syringobulbie du syndrome de Goldenhar et les malformations d'Arnold Chiari.
* Les causes génétiques telles que les myopathies héréditaires (myasthénie et dystrophie myotonique. Les locus chromosomiques 3q21-22 et 10q21.3-22.1 ont été isolés comme causes de formes héréditaires de paralysie faciale. <ref name=":6">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26677445</ref><ref name=":0" />
Il est à noter que la décompression chirurgicale du nerf facial dans le segment labyrinthique n'est pas recommandée pour la population pédiatrique, car la recherche n'a pas réussi à démontrer des résultats bénéfiques et il existe un risque important de perte auditive neurosensorielle avec la procédure.<ref name=":7">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22075352</ref> Cependant, les greffes nerveuses et les techniques de transfert musculaire peuvent encore être des options pour cette cohorte. <ref name=":0" />
'''Paralysie bilatérale du nerf facial''' <ref name=":0" />
La paralysie bilatérale du nerf facial est rare. Elle inclut 0,3 à 2% de toutes les paralysies du nerf facial.<ref name=":8">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1564749</ref> Devant une paralysie faciale bilatérale, on évoquera d'abord les causes systémiques. La maladie de Lyme représente une part importante des paralysies bilatérales du nerf facial, soit 35% des cas. Les autres diagnostics différentiels comprennent le syndrome de Guillain-Barré, le diabète et la sarcoïdose. Les causes neurologiques d'une paralysie bilatérale du nerf facial comprennent la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques et la paralysie pseudobulbaire / bulbaire. <ref name=":9">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16808763</ref> <ref name=":0" />
== Physiopathologie ==
Le mécanisme de paralysie du nerf facial dépend de la cause. En raison du nerf facial traversant un canal osseux étroit dans le cours intratemporal, toute cause d'inflammation ou de croissance du nerf entraînera des changements ischémiques par compression. Le nerf est le plus étroit au niveau du segment labyrinthique; par conséquent, la compression est plus susceptible de se produire à ce stade. De plus, toute cause d'anomalie squelettique ou de traumatisme peut entraîner une perturbation de la relation entre le nerf facial et son canal osseux, entraînant une paralysie. Certaines causes iatrogènes de paralysie du nerf facial (comme la chirurgie du neurinome acoustique) surviennent en raison de forces d'étirement secondaires résultant de la chirurgie. <ref name=":0" />
== Signes cliniques ==
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
|+
|+Distinction entre une paralysie faciale centrale vs périphérique<ref name=":32">{{Citation d'un lien web|langue=fr|titre=Paralysie faciale|url=https://www.cen-neurologie.fr/deuxieme-cycle/paralysie-faciale|site=Collège des Enseignants de Neurologie|date=2016-09-15|consulté le=2020-11-29}}</ref>
Tableau 1. Signes cliniques : Paralysie faciale centrale vs périphérique
!Paralysie faciale centrale
!Paralysie Faciale Centrale
!Paralysie faciale périphérique
!Paralysie Faciale Périphérique
|-
|-
|Atteinte de la partie inférieure du visage : Effacement du pli nasogénien, chute de la commissure labiale, impossibilité de siffler, attraction de la bouche du côté sain lors du sourire.
|
|la paralysie faciale périphérique touche de façon équivalente les parties supérieure et inférieure du visage : aux signes décrits ci-dessus s'associent une fermeture incomplète de l'oeil, découvrant la bascule du globe oculaire vers le haut (signe de Charles Bell) et un effacement des rides du front
* Atteinte de la partie inférieure du visage seulement<ref group="note">Effacement du pli nasogénien, chute de la commissure labiale, impossibilité de siffler, attraction de la bouche du côté sain lors du sourire.</ref>
|
* Atteinte des parties supérieure et inférieure du visage
|-
|-
|Présence d'une dissociation automatico-volontaire : Asymétrie est plus marquée lors des mouvements volontaires que lors des mouvements automatiques.
|
|Pas de dissociation automatico-volontaire.
* Présence d'une dissociation automatico-volontaire<ref group="note">Asymétrie est plus marquée lors des mouvements volontaires que lors des mouvements automatiques.</ref>
|
* Pas de dissociation automatico-volontaire
|-
|-
|Présence possible d'un déficit moteur ou sensitif homolatéral (hémiplégie ou hémiparésie)
|
* Présence possible d'un {{Signe clinique|nom=Déficit moteur|affichage=|prévalence=|texte=déficit moteur}} ou sensitif homolatéral (hémiplégie ou hémiparésie)
 
*
*
|<nowiki>- Élocution gênée et atteinte de la mastication;</nowiki>
|
 
*Une élocution gênée et {{Signe clinique|nom=Atteinte de la mastication|affichage=atteinte de la mastication|prévalence=|texte=atteinte de la mastication}}
- Cils plus apparents du côté paralysé que du côté sain à l'occlusion forcée des yeux (signe des cils de Souques);
*Des cils plus apparents du côté paralysé que du côté sain à l'occlusion forcée des yeux (signe des cils de Souques)
 
*Hyperacousie douloureuse (nerf du muscle de l'étrier)
- Hyperacousie douloureuse (nerf du muscle de l'étrier);
*Agueusie des deux tiers antérieurs de l'hémilangue  
 
*Abolition du réflexe cornéen (atteinte du muscle orbiculaire)
- Agueusie des deux tiers antérieurs de l'hémilangue (corde du tympan) ;
*Hypoesthésie cutanée dans la zone de Ramsay-Hunt (conque de l'oreille, conduit auditif externe)
 
*Diminution des sécrétions lacrymales (test de Schirmer)
- Abolition du réflexe cornéen (atteinte du muscle orbiculaire)
 
- Hypoesthésie cutanée dans la zone de Ramsay-Hunt (conque de l'oreille, conduit auditif externe),
 
- Diminution des sécrétions lacrymales (test de Schirmer).
|}
|}


== Démarche clinique ==
== Classification clinique ==
 
Lors d'un diagnostic de Paralysie de Bell, il est possible de quantifier les déficits du patient grâce à l'échelle de House & Brackmann<ref name=":3" /><ref name=":6">{{Citation d'un lien web|titre=Medicalcul - Classification de House & Brackmann ~ ORL|url=http://medicalcul.free.fr/house.html|site=medicalcul.free.fr|consulté le=2022-08-28}}</ref>.
=== Anamnèse : ===
Devant un patient qui présente des signes évocateurs d'une paralysie faciale, on commencera par faire une anamnèse complète en incluant les élèments suivants :
 
- Recherche d'une une période prodromique virale pouvant indiquer une paralysie de Bell ou un RHS, en mettant l'accent sur l'apparition d'éruptions vésiculaires.
 
- Recherche de signes otologiques (otalgie, écoulement, perte auditive, sensation de satiété dans l'oreille, acouphènes, étourdissements).
 
- Recherche de signes neurologiques (déficit moteur, sensitif, atteinte cérebelleuse..).<ref name=":0" />
 
=== Examen clinique: ===
Après avoir rassembler les éléments clés à l'anamnèse, on procédera à un examen physique ciblé incluant :
 
- Test des mouvements du visage aidera à faire la distinction entre une lésion motoneuronale supérieure (le front sera épargné) et inférieure (tous les mouvements du visage sont compromis). Le degré de paralysie du nerf facial est évalué à l'aide du système de notation de House-Brackman.<ref name=":13">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19201280</ref><ref name=":0" />
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
|+
|+
! colspan="2" |Tableau 2. Système de notation de House-Brackman<ref name=":0" />
Échelle de House & Brackmann <ref name=":3" /><ref name=":6" />
! colspan="2" |Grade
!Parésie
!Fonction motrice
!Au repos
!Mouvement actifs
|-
|-
|I
!1
|Fonction symétrique normale partout
|Normal
|Aucune
|Normale
|Pas de déformation
|Normaux
|-
|-
|II
!2
|Légère faiblesse à l'inspection approfondie + légère asymétrie du sourire
|Dysfonction légère
|Légère
|Faiblesse subtile
|Pas de déformation
|Diminution au niveau du front,  différence subtile au niveau des paupière et de la bouche
|-
|-
|III
!3
|Faiblesse évidente non défigurante, fermeture complète des yeux
|Dysfonction modérée
|Modérée
|Faiblesse asymétrique plus marquée
|Pas de déformation
|Mouvement frontaux encore perceptifs, fermeture totale des paupières possible à l'effort, mouvement de la bouche diminuée
|-
|-
|IV
!4
|Faiblesse défigurante évidente, ne peut pas lever le front, fermeture des yeux incomplète, synkinésie sévère
|Dysfonction modérée à sévère
|Moyenne
|Asymétrie défigurante
|Déformation
|Mouvements frontaux absents
Fermeture paupières incomplète
 
Bouche asymétrique
|-
|-
|V
!5
|Mouvement à peine perceptible, fermeture des yeux incomplète, léger mouvement du coin de la bouche, synkinésie absente
|Dysfonction sévère
|Marquée
|Mouvements résiduels visibles
|Asymétrie
(Ptose commissure labiale, plus nasolabial effacé)
|Mouvements frontaux absents
Fermeture paupières incomplète
 
Bouche asymétrique
|-
|-
|VI
!6
|Paralysie complète
|Complète
|Aucun mouvement
|Aucun mouvement
|Atonie
|Aucun
|}
|}
Il est important de noter que la différence entre les grades 3 et 4 est la fermeture des yeux.<ref name=":0" />
Les tests supplémentaires utilisés pour évaluer cliniquement la lésion du nerf facial sont les suivants: <ref name=":0" />
* Test des clignements (réflexe cornéen) - en tapotant sur la glabelle du patient, une suspension en clignotement se produira du côté affecté (la division ophtalmique du nerf trijumeau contrôle le membre afférent, le membre efférent est la branche temporale et zygomatique du nerf facial)
* Test de Schirmer (évaluation du larmoiement de la glande lacrymale) - le larmoiement sera diminué de 75% par rapport au côté normal en utilisant une bande pliée de papier buvard dans le cul-de-sac conjonctival inférieur. Il est important de noter qu'une lésion unilatérale au sein du ganglion géniculé peut produire des déficiences lacrymales bilatérales.
* Test stapédien - Cette réaction involontaire en réponse à des stimuli sonores de haute intensité provoque une contraction du muscle stapédien et est médiée par le nerf facial. Le test du réflexe stapédien peut être effectué par tympanométrie.
* Test salivaire - Le taux de salivation est évalué à partir d'un canal sous-maxillaire après stimulation avec une solution d'acide citrique à 6%. S'il est positif, il y aura une réduction de la salivation de 25% du côté affecté et indiquer une lésion au niveau ou à proximité de la racine de la corde du tympan.
* Test de goût - mais en utilisant du sel sucré, aigre et amer le long des faces latérales des deux tiers antérieurs de la langue. Un résultat positif indiquera une lésion au niveau ou à proximité de la racine de la corde du tympan.<ref name=":0" />
Examinez l'oreille à l'extérieur pour vous assurer qu'il n'y a aucun signe d'otite externe, d'otite moyenne, d'otite moyenne chronique ou de cholestéatome. La présence de vésicules peut indiquer un syndrome de Ramsay-Hunt. <ref name=":0" />
Examinez la parotide pour toute masse pouvant révéler une tumeur maligne parotidienne. L'examen de la cavité buccale à la recherche de gonflements parapharyngés et d'éruptions vésiculaires est également considéré comme essentiel. <ref name=":0" />
Examiner l'œil, d'abord pour établir la fermeture de la paupière. Si l'œil ne peut pas se fermer complètement, il est conseillé de consulter d'urgence une consultation ophtalmologique et de fournir un équipement de protection oculaire. <ref name=":0" />
=== Investigations: ===
===== Imagerie: <ref name=":0" /> =====
TDM: Si une otite externe nécrosante ou une complication d'une infection de l'oreille moyenne est suspectée, ou s'il y a des antécédents de traumatisme crânien ou de suspicion de malignité, une TDM des os temporaux est nécessaire.


L'IRM est utile pour la détection de lésions intratemporales pouvant entraîner une compression du nerf facial et particulièrement utile pour l'imagerie de l'angle cérébellopontin. Les IRM peuvent également identifier le renforcement du nerf facial autour du ganglion géniculé. <ref name=":0" />
==Traitement==
===Intervention médicale===
De façon générale, il faut être réactif et intervenir le plus tôt possible dans un contexte de paralysie faciale : le potentiel de récupération est lié à la rapidité de l’instauration d’un traitement approprié.<ref name=":1" /><ref name=":12">{{Citation d'un article|prénom1=Cheka R|nom1=Spencer|prénom2=Richard M|nom2=Irving|titre=Causes and management of facial nerve palsy|périodique=British Journal of Hospital Medicine|volume=77|numéro=12|date=2016-12-02|issn=1750-8460|doi=10.12968/hmed.2016.77.12.686|lire en ligne=https://www.magonlinelibrary.com/doi/abs/10.12968/hmed.2016.77.12.686|consulté le=2020-11-30|pages=686–691}}</ref><ref>{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/bells-palsy-treatment-and-prognosis-in-adults?search=facial%20nerve%20paralysis&source=search_result&selectedTitle=2~150&usage_type=default&display_rank=2|site=www.uptodate.com|consulté le=2022-09-01}}</ref>


===== Tests sanguin : <ref name=":0" /> =====
* Indépendamment de l’étiologie de la paralysie faciale, des mesures doivent être mises en place pour limiter les '''complications de nature oculaire''' qui y sont associées.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Margarita|nom1=Lorch|prénom2=Stephen J.|nom2=Teach|titre=Facial nerve palsy: etiology and approach to diagnosis and treatment|périodique=Pediatric Emergency Care|volume=26|numéro=10|date=2010-10|issn=1535-1815|pmid=20930602|doi=10.1097/PEC.0b013e3181f3bd4a|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20930602/|consulté le=2021-12-31|pages=763–769; quiz 770–773}}</ref> Aussi longtemps que l'oeil ne se ferme pas bien, il est recommandé de prescrire des larmes artificielles, un onguent lubrifiant et une protection oculaire (ex: lunettes de jour et fermeture de l'oeil la nuit).
Des tests sanguins tels qu'une numération formule sanguine complète, de l'urée et des électrolytes, et une protéine C-réactive sont nécessaires pour tous les patients admis en raison d'une cause infectieuse de paralysie faciale.<ref name=":0" />
* Dans un contexte où la suspicion est forte pour une étiologie virale des {{Traitement|nom=Antiviraux|affichage=antiviraux}} devraient être débutés sans délai. Il est recommandé de les débuter en dedans des 72 heures de l'apparition des symptômes en combinaison avec les corticostéroïdes.
* Si la maladie de Lyme est suspectée, le traitement de cette condition doit être envisagée.<ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Nate|nom1=Jowett|titre=A General Approach to Facial Palsy|périodique=Otolaryngologic Clinics of North America|volume=51|numéro=6|date=2018-12|issn=1557-8259|pmid=30119926|doi=10.1016/j.otc.2018.07.002|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30119926/|consulté le=2021-12-31|pages=1019–1031}}</ref>
* Tous les patients doivent recevoir un traitement de {{Traitement|nom=prednisone|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=|affichage=prednisone}} 1 mg/kg/dose po die (Max 60 mg/jr) x 10 jours. Le traitement varie d'une référence à l'autre : on recommande au moins 5 jours de corticostéroïdes à haute dose soit prednisolone 50 mg PO die X 10 jours ou parfois une régime decrescendo (prednisone 60 mg PO die X 5 jours puis en diminuant de 10 mg PO die jusqu'à 0 mg).
* Si le patient a un syndrome de Ramsay-Hunt ou si l'atteinte est sévère (House-Brackmann grade IV ou plus) : {{Traitement|nom=valacyclovir|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=|affichage=valacyclovir}} 1000 mg PO TID X 7 jours ou {{Traitement|nom=acyclovir|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=|affichage=acyclovir}} 400 mg 5X/jour X 10 jours. Ce traitement est considéré plus efficace s'il est débuté dans les 72 premières heures suivant le début des symptômes. S'il s'agit d'un syndrome de Ramsay-Hunt, cela diminue également l'incidence et la sévérité de la névralgie post-herpétique.
* Une prise en charge médicale du diabète sucré doit être envisagé s'il s'agit d'une mononévrite diabétique.  


Les titres d'anticorps contre le virus varicelle-zona sembleraient élevés dans le RHS.<ref name=":0" />
=== Intervention chirurgicale ===
Si l'étiologie de la paralysie faciale est d'origine tumorale (choléstéatome, tumeur parotidienne, etc.), le traitement de la cause sous-jacente est essentielle.


Les IgG et IgM deviendraient élevées dans la maladie de Lyme.<ref name=":0" />
Si le pronostic de récupération spontanée est faible, des interventions chirurgicales peuvent être indiquées. Parfois, dans un contexte traumatique, la prise en charge recommandée peut être d’aller en salle d’opération d’emblée. Un autre contexte où une procédure peut être employée est si après 6 mois, on ne note aucune progression et qu’il est considéré qu’une intervention pourrait aider le patient à récupérer un certain fonctionnement. Ces procédures incluent entre autres des techniques de greffe et de réanimation faciale. <ref name=":1" /><ref name=":2" />


===== Tests spéciaux: <ref name=":0" /> =====
=== Consultations ===
Un audiogramme doit être réalisé de manière semi-urgente afin de déterminer le type de toute perte auditive associée et son degré.<ref name=":0" />
Il faut parfois solliciter des spécialistes dans des contextes bien précis : <ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Reginald F.|nom1=Baugh|prénom2=Gregory J.|nom2=Basura|prénom3=Lisa E.|nom3=Ishii|prénom4=Seth R.|nom4=Schwartz|titre=Clinical Practice Guideline: Bell’s Palsy|périodique=Otolaryngology–Head and Neck Surgery|volume=149|numéro=3_suppl|date=2013-11-01|issn=0194-5998|doi=10.1177/0194599813505967|lire en ligne=https://doi.org/10.1177/0194599813505967|consulté le=2021-04-04|pages=S1–S27}}</ref>


Les tests électrophysiologiques sont adaptés au pronostic; cependant, ils sont coûteux, prennent du temps et ont peu de temps pour être utiles (moins de trois semaines après l'apparition des symptômes) <ref name=":14">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11259220</ref>: <ref name=":0" />
*l'[[Oto-rhino-laryngologie|ORL]] pour les cas sévères, chez les enfants ou s'il n'y a pas d'évidence de récupération complète après 3 mois de traitement
* Tests de stimulation minimale à maximale - le nerf facial est stimulé avec un courant faible du côté affecté et augmenté progressivement jusqu'à la réponse maximale ou la tolérance du patient. Cette réponse est ensuite comparée au côté non affecté avec un système de classement à 4 étapes. Le test est positif s'il existe une différence cliniquement significative entre les deux côtés.
*la [[neurologie]] si des symptômes neurologiques atypiques sont identifiés
* L'électroneurographie (ENOG) vise à établir l'amplitude du potentiel d'action musculaire et est la plus précise pour déterminer le niveau de paralysie. Elle implique une stimulation du nerf facial autour du niveau du foramen stylomastoïdien et la détection d'une réponse motrice près du pli nasolabial. Cette réponse est alors comparée au côté normal.
*l'infectiologie si une maladie de Lyme ou un Ramsay-Hunt est suspecté
* Électromyographie (EMG) - détermine l'activité dans les muscles faciaux grâce à la détection de potentiels de fibrillation qui ne se manifestent qu'après environ trois semaines de dénervation.
*l'[[ophtalmologie]] si une atteinte oculaire demeure non soulagée par le traitement conservateur
* Stimulation magnétique - teste les aspects intratemporaux et du tronc cérébral du nerf facial par stimulation transcrânienne. Le test doit être effectué immédiatement car la dégénérescence wallerienne du nerf modifiera les résultats. La stimulation magnétique peut être bénéfique pour les lésions du nerf facial intratemporal où l'intégrité axonale demeure, car la stimulation du site proximal avec des intensités de stimulus plus élevées que d'habitude surmonte le blocage au site de la lésion et permet à l'activité du nerf facial de se produire.<ref name=":15">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10892678</ref><ref name=":0" />
*la psychologie si nécessaire.


*
==Complications==
Les complications sont les suivantes<ref name=":1" /><ref name=":2" /> :


== Drapeaux rouges ==
* les conséquences ophtalmiques :
Les signes suivant doivent faire rechercher une cause secondaire :
** une perte de mécanisme de protection kératique, tel qu'une {{Complication|nom=diminution de clignement des yeux}}
** une {{Complication|nom=xérophtalmie}} dû à une {{Complication|nom=lagophtalmie}}
** des {{Complication|nom=abrasion cornéenne|affichage=abrasions cornéennes}}
** l'{{Complication|nom=Ulcère cornéen|affichage=ulcère cornéen}}
** l'{{Complication|nom=ectropion|affichage=ectropion}} en réponse à de l’épiphora (lacrymal).
* les conséquences sur les fonctions orales :
** une {{Complication|nom=dysarthrie|affichage=dysarthrie}}
** une {{Complication|nom=dysphagie|affichage=dysphagie}}
* les conséquences psychosociales :
** une {{Complication|nom=difficulté au niveau de l'expression faciale|affichage=difficulté au niveau de l'expression faciale}}
** l'{{Complication|nom=isolement social|affichage=isolement social}}
** une {{Complication|nom=diminution de la qualité de vie|affichage=diminution de la qualité de vie}}
** des {{Complication|nom=troubles de l'humeur|affichage=troubles de l'humeur}}.


1. Atteinte faciale de type central
La survenue de ces conséquences est associée à la vitesse de la prise en charge de l’atteinte. La référence en ophtalmologie rapidement est très importante pour le pronostic lorsque les déficits ne sont pas aider par le traitement de base.<ref name=":1" />


2. Atteinte faciale bilatérale
==Évolution==
70% des patients récupèrent complètement dans les 6 mois suite au développement de cette atteinte. Si l'on considère également les patients qui auront une récupération partielle, ce chiffre se majore à 94%. Les symptômes prennent normalement 3 semaines avant d'atteindre leur intensité maximale et diminuant jusqu'à disparaître dans la majorité des cas dans les 3 semaines suivantes. La durée des symptômes est un indicateur des probabilités d'avoir des séquelles et plus la guérison est longue, plus il y a de chances d'avoir des déficits à long terme. Aussi, l'âge auquel le patient développe la paralysie de Bell, influence le pronostic. Les patients âgés de 60 ans et plus risquent davantage de garder des séquelles à long terme de la maladie.  


3. Anomalie du statut neurologique (autre nerf crânien, voies longues, fonctions supérieures)
Le risque de récurrence est estimé d’être de 3 à 11%. Ainsi, il est primordial de sensibiliser le patient à cet effet, et de l’aviser de l’importance de consulter rapidement si une récidive survient.<ref name=":2" />


4. Apparition lente (plus de deux semaines)
==Prévention==
Les patients atteints de paralysie du nerf facial ont un ensemble unique de défis à relever. L'éducation des patients est essentielle pour réduire le risque de complications grâce à des régimes d'autogestion. Ceux-ci incluent, la façon de fermer un œil pour éviter l'abrasion / l'ulcération de la cornée, l'humidification régulière des yeux et de la bouche et la gestion de l'alimentation et des boissons. Fournir aux patients des guides et du matériel pédagogique pertinents sur la manière de s'attaquer à ces problèmes peut être extrêmement bénéfique pour le bien-être et les résultats des patients. <ref>{{Citation d'un article|prénom1=Cheka R|nom1=Spencer|prénom2=Richard M|nom2=Irving|titre=Causes and management of facial nerve palsy|périodique=British Journal of Hospital Medicine|volume=77|numéro=12|date=2016-12-02|issn=1750-8460|doi=10.12968/hmed.2016.77.12.686|lire en ligne=https://www.magonlinelibrary.com/doi/abs/10.12968/hmed.2016.77.12.686|consulté le=2020-11-30|pages=686–691}}</ref>


5. Facteur de risque ou symptômes suggestifs pour une maladie de Lyme (zone à risque, érythème chronique migrant, état grippal, fatigue, arthralgie, signes méningés…)
La physiothérapie faciale et la réanimation faciale sont discutées au cas par cas. <ref name=":12" />


6. Facteur de risque VIH (ou autre MST) ou symptômes suggestifs pour VIH (ou autre MST)
Finalement, il faut rester à l’affût de symptômes psychologiques chez les patients ayant ce type d’atteinte. En effet, la survenue de trouble telle que la dépression y est associée.<ref name=":1" />


7. Etat fébrile ou méningisme
== Notes ==
 
<references group="note" />
8. Baisse de l’audition
==Références==
 
{{Article importé d'une source
9. Vertiges
| accès = 2020/11/17
 
| source = StatPearls
10. Vésicule ou douleurs du conduit auditif externe
| version_outil_d'importation = 0.2a
 
| révisé = 1
11. Otite aiguë
| révision = 2020/07/10
 
| pmid = 31747222
12. Tumeur parotidienne
| nom = Facial Nerve Palsy
 
|url=}}
13. Post-traumatique
 
14. Diabète
 
15. Maladie systémique (type sarcoïdose, vasculite, collagénose)
 
16. Symptôme clinique variable dans le temps
 
== Prise en charge ==
Une approche d'équipe interprofessionnelle étendue composée de médecins de famille, d'urgentologues, de chirurgiens ORL, d'ophtalmologistes, de radiologues, de neurologues, de spécialistes de l'AVC et de chirurgiens maxillo-faciaux est nécessaire pour faciliter l'évaluation et le traitement rapides et précis des paralysies du nerf facial. La paralysie du nerf facial peut se présenter à une variété de professionnels de la santé. Par conséquent, il est de la responsabilité du personnel du milieu de soins primaires et également du service des urgences de se familiariser avec l'évaluation et le traitement de cette condition potentiellement débilitante. Suite à la décision du clinicien initial examinant le patient (qu'il s'agisse d'un médecin et d'une infirmière de triage) quant à savoir si la paralysie est de nature UMN ou LMN, l'étape suivante appropriée consiste à poursuivre les investigations et à orienter vers les spécialités pertinentes. De même, le personnel infirmier, particulièrement expérimenté dans les services de soins aux patients atteints de pathologies de la tête et du cou, devrait être capable de reconnaître les symptômes et les signes d'une paralysie faciale en développement. Si un patient développe une paralysie faciale (notamment dans le cadre de la période postopératoire en chirurgie otologique par exemple ou en cas d'admission avec une otite externe nécrosante), puis communication rapide avec le médecin en charge des soins du patient en plus du reste du l'équipe interprofessionnelle améliorera les résultats. <ref name=":0" />
 
Si l'événement le clinicien traitant choisit une thérapie pharmaceutique, il serait prudent de faire appel à l'expertise d'un pharmacien pour vérifier tous les dosages, effectuer le rapprochement des médicaments et conseiller le patient en tandem avec le personnel infirmier sur la bonne administration et les effets secondaires qui peuvent survenir.<ref name=":0" />
 
Enfin, dans la prise en charge des patients atteints de paralysie du nerf facial, un rôle important est celui des physiothérapeutes et des orthophonistes. Cette intervention s'inscrit principalement dans une perspective de rééducation, offrant aux patients des exercices faciaux et une thérapie pour aider à restaurer la fonction à long terme. <ref name=":0" />
 
Une équipe interprofessionnelle bien équilibrée qui offre une approche intégrée et entièrement holistique chez les patients atteints de paralysie du nerf facial est essentielle pour obtenir des résultats supérieurs. [Niveau 5] <ref name=":0" />
Conservateur<ref name=":0" />
 
 
* Les soins oculaires sont extrêmement essentiels chez les personnes atteintes de paralysie entraînant une exposition cornéenne. Des larmes artificielles, un lubrifiant adéquat et du ruban adhésif les yeux fermés la nuit assurent la prévention de l'ulcération cornéenne. La référence en ophtalmologie est une recommandation.
* Le massage facial + les exercices favorisent la rééducation active et sont essentiels pour les patients atteints de paralysie du nerf facial.<ref name=":0" />
 
Médical<ref name=":0" />
 
 
* Paralysie de Bell - la prise en charge actuelle appuyée par une revue Cochrane portant sur plus de 1500 patients a suggéré que l'utilisation de stéroïdes et d'analgésie augmentera la récupération de la fonction motrice si elle est commencée dans les 72 heures suivant l'apparition des symptômes.<ref name=":16">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8995858</ref> Si, pendant cette période, la prednisolone 50 mg une fois par jour doit être débutée pendant dix jours. Si un régime réducteur est préféré, 60 mg de prednisolone une fois par jour doivent être administrés, suivis d'une réduction quotidienne de 10 mg pour une durée totale de traitement de dix jours. L'introduction d'antiviraux n'a montré qu'un bénéfice minime pour la paralysie de Bell, et une étude a conclu que cette association devrait être réservée au syndrome de Ramsay Hunt.
* La prise en charge du syndrome de Ramsay Hunt comprend la corticothérapie comme décrit ci-dessus, l'analgésie + acyclovir 800 mg 5 fois par jour pendant 7 à 10 jours pour lutter contre l'infection virale. Avec un traitement complet, la fonction nerveuse faciale devrait se rétablir chez environ 75% des patients.<ref name=":18">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18646170</ref> Les preuves que la thérapie antivirale est bénéfique dans le syndrome de Ramsay Hunt font encore défaut; cependant, leur utilisation est encore largement pratiquée. <ref name=":19">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18843734</ref>
* Une otite moyenne aiguë et une infection bactérienne liée à la mastoïdite nécessitent un complément d'antibiothérapie intraveineuse (type et durée selon les recommandations microbiologiques locales).
* La prise en charge de la maladie de Lyme dépend de l'âge du patient et de la gravité de la maladie. En cas de maladie localisée chez un individu âgé de plus de huit ans, il est recommandé d'utiliser 200 mg de doxycycline une fois par jour pendant 10 jours au total. Si moins de huit ans, une cure de 14 jours d'amoxicilline ou de céfuroxime pour éviter une coloration dentaire potentielle avec l'utilisation de la tétracycline.<ref name=":20">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29943705</ref> Pour la plupart des cas précoces et localisés, le traitement est généralement curatif. <ref name=":0" />
 
Chirurgical<ref name=":0" />
* Dans la paralysie de Bell: une dégénérescence de plus de 90% sous ENoG est associée à un mauvais pronostic, et par conséquent, la décompression chirurgicale du canal facial mérite d'être prise en considération. Cependant, cela n'a pas montré de résultats significativement positifs par rapport au traitement médical conventionnel.<ref name=":21">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24132718</ref>
* Pour l'otite moyenne suppurée aiguë + mastoïdite, la myringotomie +/- tube de ventilation et / ou la mastoïdectomie corticale est conseillée.
* Causes iatrogènes: si une paralysie du nerf facial est apparente immédiatement après une chirurgie otologique, une politique de veille et d'attente doit être adoptée car cela peut être dû à l'utilisation d'anesthésiques locaux. Après l'exclusion d'une cause anesthésique locale et en supposant que le chirurgien est convaincu que l'épinèvre du nerf facial est intact, une approche conservatrice avec des stéroïdes est une option. Dans le cas contraire, une ré-exploration urgente, une décompression faciale +/- une greffe nerveuse doit avoir lieu. Les paralysies retardées postopératoires peuvent être dues à un œdème et à une infection (nécessitant des stéroïdes et des antibiotiques), mais aussi à un emballage trop serré en chirurgie mastoïde ouverte, qui nécessite un retrait.
* Fracture de l'os temporal - en cas de paralysie immédiate et complète du nerf facial, une décompression nerveuse spécialisée est nécessaire aussi immédiatement que l'état du patient le permet (généralement dans les 2 à 3 semaines). En cas de diagnostic tardif et de dégénérescence ENoG de plus de 90%, une exploration chirurgicale est nécessaire. Une évaluation spécifique du nerf facial aidera à dicter l'approche pour déterminer le site de la lésion nerveuse.<ref name=":0" />
 
Types de chirurgie pour la paralysie faciale<ref name=":0" />
 
 
* La décompression du nerf facial est une option en cas de paralysie du nerf facial d'origine virale et également de paralysie de Bell. Une approche trans-mastoïde serait la meilleure pour les cas de lésions des segments tympaniques ou mastoïdiens du nerf facial. Si le dommage s'étend au segment labyrinthique, alors une approche des fosses moyennes permet une décompression appropriée. La méthode trans-labyrinthique est réservée aux cas de décompression intratemporale, où la fonction cochléovestibulaire est absente.
* Les techniques de réparation des nerfs faciaux peuvent être classées dans la réparation primaire et la greffe de câbles. La réparation primaire offre les meilleures chances de retour de la fonction nerveuse faciale. L'objectif est de fournir une réparation épineurale sans tension, pour éviter la traction autour de l'anastomose et des lésions axonales.<ref name=":22">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18470828</ref> Si une réparation sans tension n'est pas possible, une approche par greffe de câble est utilisée. Les nerfs couramment utilisés comprennent les nerfs cutanés antébrachiaux médiaux et latéraux ainsi que le nerf sural et le grand nerf auriculaire.<ref name=":23">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19434284</ref>
* Les options de greffe nerveuse ont tendance à être utilisées dans les durées intermédiaires de paralysie faciale (3 semaines à 2 ans), certaines études suggérant les meilleurs résultats si elles sont effectuées dans les six mois suivant l'insulte. <ref name=":24">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18470829</ref> Cette procédure en deux étapes implique une incision initiale sur le côté fonctionnel du visage, une sélection nerveuse pour le sacrifice en fonction du résultat fonctionnel souhaité et la coaptation de la greffe de nerf sural aux branches nerveuses faciales du donneur avec tunnel vers le côté controlatéral du visage . Après une période d'attente de 9 à 12 mois, certaines branches du nerf facial et les greffes de nerf croisé subissent des neurorraphies secondaires.<ref name=":23" />
* Les techniques de transfert musculaire conviennent aux patients atteints de paralysie chronique du nerf facial (âgés de plus de deux ans). Le transfert musculaire régional utilise le plus souvent le muscle temporal; cependant, le digastrique (lésion du nerf mandibulaire marginal) et le masséter (réanimation du sourire) sont également des options. Si vous utilisez temporal, il est essentiel de garantir une fonction adéquate du nerf trijumeau avant de continuer. Une bande de 1,5 à 2 cm de la temporale est soulevée et tournée en bas au-delà du zygoma jusqu'à la commissure buccale pour s'aligner avec le vecteur du sourire.<ref name=":23" /> <ref name=":0" />
 
Stimulation nerveuse transcutanée La stimulation nerveuse transcutanée est une nouvelle option de traitement supplémentaire pour les personnes atteintes de paralysie unilatérale du nerf facial. La technologie utilise les signaux EMG des muscles du côté intact du visage pour stimuler simultanément les muscles correspondants du côté de la parésie. Le but ultime de la thérapie est d'obtenir une symétrie faciale. Les premiers essais ont montré des résultats positifs dans des domaines significatifs de l'expression faciale où le côté affecté est parétique, avec un certain degré de réinnervation.<ref name=":25">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31305190</ref><ref name=":0" />
Le facteur le plus important lors de l'examen du diagnostic différentiel de la paralysie du nerf facial est de savoir si la lésion est LMN ou UMN.<ref name=":0" />
 
En raison de l'innervation corticale bilatérale des muscles de la face supérieure, seules les lésions LMN entraîneront une paralysie faciale complète, bien que ce ne soit pas toujours le cas.<ref name=":10" /> Par conséquent, l'évaluation la plus cliniquement utile de la paralysie du nerf facial UMN vs LMN augmente de les sourcils qui évaluent frontalis et orbicularis oculi. <ref name=":0" />
 
Les lésions neuronales motrices inférieures sont celles telles que la paralysie de Bell, le syndrome de Ramsay Hunt et d'autres décrites plus en détail dans cet article. Les lésions neuronales motrices supérieures sont responsables de la paralysie du nerf facial, notamment les accidents vasculaires cérébraux, la sclérose en plaques, l'hémorragie sous-durale et la néoplasie intracrânienne.<ref name=":0" />
Les facteurs suggérant un mauvais pronostic lorsqu'ils sont associés à une paralysie du nerf facial comprennent <ref name=":26">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15867653</ref>: <ref name=":0" />
 
 
* Paralysie complète
* Perte du réflexe stapédien
* Aucun signe de récupération dans les trois semaines
* Âge supérieur à 50 ans
* Syndrome de Ramsay Hunt
* Mauvaise réponse aux tests électrophysiologiques <ref name=":0" />
 
== Complications ==
Les complications de la paralysie du nerf facial sont nombreuses et importantes. Les soins oculaires conservateurs visent à réduire les éventuelles complications ophtalmiques associées à une paralysie du nerf facial qui incluent une kératite d'exposition et un dessèchement de la cornée avec une ulcération potentielle.<ref name=":11" /><ref name=":0" />
 
Cependant, les autres complications hyperkinétiques associées à la paralysie du nerf facial incluent le spasme hémifacial, l'asymétrie faciale et la synkinésie.<ref name=":0" />
 
 
* Le spasme hémifacial est secondaire à la dégénérescence axonale du nerf facial due à la paralysie et entraîne des contractions musculaires involontaires sur la moitié du visage.<ref name=":27">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23931790</ref>
* L'asymétrie faciale est une cause importante de préoccupation pour le patient et peut causer une détresse considérable par défiguration.
* La synkinésie est des mouvements faciaux volontaires qui s'accompagnent de mouvements involontaires. La manifestation la plus courante de la synkinésie est le mouvement involontaire de la bouche lors de la fermeture des yeux et est connue sous le nom de synkinésie oculo-orale. Une autre manifestation notable de la synkinésie du nerf facial est celle du larmoiement gustatif, également connu sous le nom de syndrome de déchirure du crocodile.<ref name=":28">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25563764</ref><ref name=":0" />.
 
La prise en charge de ces complications hyperkinétiques de la paralysie du nerf facial comprend la thérapie des muscles faciaux et le traitement à la toxine botulique. La thérapie musculaire faciale cherche à tenter de renforcer la moitié la plus faible de la musculature faciale pour compenser la synkinésie. La toxine botulique, cependant, vise à paralyser les muscles du visage et est utilisée dans la gestion à la fois de la synkinésie et des spasmes hémifaciaux.<ref name=":29">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15988245</ref><ref name=":0" />
 
== Éducation aux patients ==
 
Les patients atteints de paralysie du nerf facial ont un ensemble unique de défis à relever. L'éducation des patients est essentielle pour réduire le risque de complications grâce à des régimes d'autogestion. Ceux-ci incluent des problèmes tels que le traitement des yeux et de la bouche secs, la façon de fermer un œil pour éviter l'abrasion / l'ulcération de la cornée, la gestion de l'alimentation et de la boisson, un nouveau développement de l'expression faciale, de la parole et des ajustements du langage (et le développement chez les enfants) pour n'en nommer que quelques-uns. Fournir aux patients des guides et du matériel pédagogique pertinents sur la manière de s'attaquer à ces problèmes peut être extrêmement bénéfique pour le bien-être et les résultats des patients. Ces informations peuvent également être utiles aux familles et aux amis du patient qui souhaitent en savoir plus sur la meilleure façon d'aider une personne atteinte de paralysie du nerf facial. De plus, certains patients atteints de paralysie du nerf facial trouvent les organismes de bienfaisance et les groupes de soutien utiles pour rencontrer des personnes partageant les mêmes idées pour partager des idées et collaborer sur la meilleure façon de gérer la maladie.
 
== Références ==
<references />
<references />
{{Invitation
|corriger_structure=1
|ajouter_propriétés_sémantiques=1
}}

Dernière version du 10 octobre 2022 à 10:45

Paralysie du nerf facial
Maladie

Caractéristiques
Signes Déficit moteur, Fermeture incomplète de l'oeil, Atteinte de la mastication, Abolition du réflexe cornéen, Diminution du larmoiement, Parésie faciale ipsilatérale complète, Diminution du réflexe stapédien, Agueusie des 2/3 antérieurs de l'hémilangue, Difficulté à fermer la paupière, Parésie faciale ipsilatérale
Symptômes
Hémianopsie, Vertige , Céphalée , Sensation de corps étranger oculaire, Otorrhée, Otalgie , Acouphène , Perte auditive, Aphasie , Dysarthrie , ... [+]
Informations
Wikidata ID Q1135338
Spécialités ORL, Neurochirurgie, Neurologie, Médecine familiale, Médecine d'urgence, Médecine interne


La paralysie du nerf facial est une atteinte du nerf facial, ce qui entraine une perte partielle ou totale de la motricité d’une moitié du visage. Il faut agir promptement lorsque cette atteinte se présente puisque le pronostic de rétablissement est lié à la rapidité de l'instauration du traitement.[1]

Épidémiologie

Les paralysies du nerf facial affectent le plus souvent les personnes âgées de 15 à 45 ans avec un risque à vie de 1 sur 60.[2][3] Il n'y a pas de prédominance d'un sexe par rapport à un autre ou d'une ethnie à une autre. Tous les groupes d'âge pourraient être affectés. La plupart des gens se rétablissent spontanément dans un délai d'un mois, mais jusqu'à 30% montrent un rétablissement retardé ou incomplet.[4]

Étiologies

La paralysie du nerf facial peut être secondaire à plusieurs affections [4][5][6][2]:

Physiopathologie

Le mécanisme menant à la présentation d’une paralysie du nerf facial dépend de la cause sous-jacente. Puisque le nerf facial traverse un canal osseux étroit dans son trajet intratemporal, toute inflammation ou tout effet de masse aux alentours du nerf est susceptible d’entraîner des changements ischémiques par compression. Le nerf est le plus étroit au niveau du segment labyrinthique ; par conséquent, la compression survient le plus fréquemment à cet endroit. [2]

De plus, toute cause d'anomalie squelettique ou de traumatisme peut entraîner une perturbation de la relation entre le nerf facial et son canal osseux, entraînant une paralysie.[2][1]

Le nerf facial (VII) est un nerf mixte. Il a quatre principales fonctions : [7]

  • les fonctions motrices (les muscles de la face, muscles stylo-hyoïdien et digastrique et muscle de l’étrier)
  • les fonctions sensitives (pavillon de l'oreille externe, entrée du conduit auditif externe et le goût des 2/3 antérieur de la langue)
  • les fonctions sécrétoire (glandes lacrymales, nasales, palatines et glandes salivaires antérieures).

Présentation clinique

Facteurs de risque

Les facteurs de risque à rechercher sont :

Questionnaire

Les paralysies faciales d'origine centrale épargnent le front.

Les symptômes sont les suivants :

Il est tout de même important d'inclure les éléments suivants au questionnaire [2][1][8][9]:

Examen clinique

Le syndrome de Ramsey-Hunt est une paralysie faciale périphérique associée à une éruption vésiculeuse au niveau du conduit auditif externe.
Contenu TopMédecine
  • Neurologie – 7e Nerf crânien (MU) (MF)

Les signes cliniques à rechercher à l'examen physique sont [2][8][10]

À l'examen clinique, il est important de rechercher les signes suivants, qui sont généralement le signe d'une paralysie du nerf facial non idiopathique :

  • un rash cutané (Lyme)
  • des signes d'OMA
  • des signes de déficit neurologique bilatérale
  • une masse parotidienne
  • des signes de mastoïdite.

Examens paracliniques

La paralysie du nerf facial est parfois la seule manifestation d'une leucémie chez l'enfant. Chez les enfants se présentant avec cette maladie, une FSC est nécessaire.

Lorsque la paralysie faciale est typique, il n'est pas nécessaire de procéder à quelque investigation supplémentaire que ce soit.

Certaines investigations sont conseillés en fonction du contexte [2][8][11]:

  • la FSC est nécessaire s'il y a une atteinte de l'état général, de la fièvre, des adénopathies, une hépatosplénomégalie ou de la fatigue
  • une TDM cérébrale C- ou C+ (selon le contexte) s'il y a :
    • un traumatisme
    • une récurrence
    • des symptômes systémiques ou neurologiques
    • une suspicion de mastoïdite, de cholestéatome ou d'OMA
    • un examen neurologique anormal
    • des symptômes progressant sur plus de 3 semaines
    • aucune récupération après 6 à 8 semaines
  • une culture virale s'il y a des vésicules faciales ou dans le conduit auditif externe
  • les IgG et IgM anti-Lyme s'il s'agit de la bonne saison (mai à octobre), qu'une maladie de Lyme est suspectée ou s'il y a une atteinte bilatérale
  • des tests électrophysiologiques (électroneurographie et électromyographie) dans les cas où il n'y a pas de récupération après le délai de 6 à 8 semaines.

Approche clinique

Il est toujours important de différencier une paralysie faciale centrale d'une paralysie faciale périphérique. Il existe deux éléments cliniques primordiaux qui permettent de différencier la paralysie faciale périphérique de la centrale.

Distinction entre une paralysie faciale centrale vs périphérique[12]
Paralysie faciale centrale Paralysie faciale périphérique
  • Atteinte de la partie inférieure du visage seulement[note 3]
  • Atteinte des parties supérieure et inférieure du visage
  • Présence d'une dissociation automatico-volontaire[note 4]
  • Pas de dissociation automatico-volontaire
  • Présence possible d'un déficit moteur ou sensitif homolatéral (hémiplégie ou hémiparésie)
  • Une élocution gênée et atteinte de la mastication
  • Des cils plus apparents du côté paralysé que du côté sain à l'occlusion forcée des yeux (signe des cils de Souques)
  • Hyperacousie douloureuse (nerf du muscle de l'étrier)
  • Agueusie des deux tiers antérieurs de l'hémilangue
  • Abolition du réflexe cornéen (atteinte du muscle orbiculaire)
  • Hypoesthésie cutanée dans la zone de Ramsay-Hunt (conque de l'oreille, conduit auditif externe)
  • Diminution des sécrétions lacrymales (test de Schirmer)

Classification clinique

Lors d'un diagnostic de Paralysie de Bell, il est possible de quantifier les déficits du patient grâce à l'échelle de House & Brackmann[8][13].

Échelle de House & Brackmann [8][13]
Grade Parésie Fonction motrice Au repos Mouvement actifs
1 Normal Aucune Normale Pas de déformation Normaux
2 Dysfonction légère Légère Faiblesse subtile Pas de déformation Diminution au niveau du front, différence subtile au niveau des paupière et de la bouche
3 Dysfonction modérée Modérée Faiblesse asymétrique plus marquée Pas de déformation Mouvement frontaux encore perceptifs, fermeture totale des paupières possible à l'effort, mouvement de la bouche diminuée
4 Dysfonction modérée à sévère Moyenne Asymétrie défigurante Déformation Mouvements frontaux absents

Fermeture paupières incomplète

Bouche asymétrique

5 Dysfonction sévère Marquée Mouvements résiduels visibles Asymétrie

(Ptose commissure labiale, plus nasolabial effacé)

Mouvements frontaux absents

Fermeture paupières incomplète

Bouche asymétrique

6 Paralysie complète Complète Aucun mouvement Atonie Aucun

Traitement

Intervention médicale

De façon générale, il faut être réactif et intervenir le plus tôt possible dans un contexte de paralysie faciale : le potentiel de récupération est lié à la rapidité de l’instauration d’un traitement approprié.[1][14][15]

  • Indépendamment de l’étiologie de la paralysie faciale, des mesures doivent être mises en place pour limiter les complications de nature oculaire qui y sont associées.[16] Aussi longtemps que l'oeil ne se ferme pas bien, il est recommandé de prescrire des larmes artificielles, un onguent lubrifiant et une protection oculaire (ex: lunettes de jour et fermeture de l'oeil la nuit).
  • Dans un contexte où la suspicion est forte pour une étiologie virale des antiviraux devraient être débutés sans délai. Il est recommandé de les débuter en dedans des 72 heures de l'apparition des symptômes en combinaison avec les corticostéroïdes.
  • Si la maladie de Lyme est suspectée, le traitement de cette condition doit être envisagée.[17]
  • Tous les patients doivent recevoir un traitement de prednisone 1 mg/kg/dose po die (Max 60 mg/jr) x 10 jours. Le traitement varie d'une référence à l'autre : on recommande au moins 5 jours de corticostéroïdes à haute dose soit prednisolone 50 mg PO die X 10 jours ou parfois une régime decrescendo (prednisone 60 mg PO die X 5 jours puis en diminuant de 10 mg PO die jusqu'à 0 mg).
  • Si le patient a un syndrome de Ramsay-Hunt ou si l'atteinte est sévère (House-Brackmann grade IV ou plus) : valacyclovir 1000 mg PO TID X 7 jours ou acyclovir 400 mg 5X/jour X 10 jours. Ce traitement est considéré plus efficace s'il est débuté dans les 72 premières heures suivant le début des symptômes. S'il s'agit d'un syndrome de Ramsay-Hunt, cela diminue également l'incidence et la sévérité de la névralgie post-herpétique.
  • Une prise en charge médicale du diabète sucré doit être envisagé s'il s'agit d'une mononévrite diabétique.

Intervention chirurgicale

Si l'étiologie de la paralysie faciale est d'origine tumorale (choléstéatome, tumeur parotidienne, etc.), le traitement de la cause sous-jacente est essentielle.

Si le pronostic de récupération spontanée est faible, des interventions chirurgicales peuvent être indiquées. Parfois, dans un contexte traumatique, la prise en charge recommandée peut être d’aller en salle d’opération d’emblée. Un autre contexte où une procédure peut être employée est si après 6 mois, on ne note aucune progression et qu’il est considéré qu’une intervention pourrait aider le patient à récupérer un certain fonctionnement. Ces procédures incluent entre autres des techniques de greffe et de réanimation faciale. [1][17]

Consultations

Il faut parfois solliciter des spécialistes dans des contextes bien précis : [18]

  • l'ORL pour les cas sévères, chez les enfants ou s'il n'y a pas d'évidence de récupération complète après 3 mois de traitement
  • la neurologie si des symptômes neurologiques atypiques sont identifiés
  • l'infectiologie si une maladie de Lyme ou un Ramsay-Hunt est suspecté
  • l'ophtalmologie si une atteinte oculaire demeure non soulagée par le traitement conservateur
  • la psychologie si nécessaire.

Complications

Les complications sont les suivantes[1][17] :

La survenue de ces conséquences est associée à la vitesse de la prise en charge de l’atteinte. La référence en ophtalmologie rapidement est très importante pour le pronostic lorsque les déficits ne sont pas aider par le traitement de base.[1]

Évolution

70% des patients récupèrent complètement dans les 6 mois suite au développement de cette atteinte. Si l'on considère également les patients qui auront une récupération partielle, ce chiffre se majore à 94%. Les symptômes prennent normalement 3 semaines avant d'atteindre leur intensité maximale et diminuant jusqu'à disparaître dans la majorité des cas dans les 3 semaines suivantes. La durée des symptômes est un indicateur des probabilités d'avoir des séquelles et plus la guérison est longue, plus il y a de chances d'avoir des déficits à long terme. Aussi, l'âge auquel le patient développe la paralysie de Bell, influence le pronostic. Les patients âgés de 60 ans et plus risquent davantage de garder des séquelles à long terme de la maladie.

Le risque de récurrence est estimé d’être de 3 à 11%. Ainsi, il est primordial de sensibiliser le patient à cet effet, et de l’aviser de l’importance de consulter rapidement si une récidive survient.[17]

Prévention

Les patients atteints de paralysie du nerf facial ont un ensemble unique de défis à relever. L'éducation des patients est essentielle pour réduire le risque de complications grâce à des régimes d'autogestion. Ceux-ci incluent, la façon de fermer un œil pour éviter l'abrasion / l'ulcération de la cornée, l'humidification régulière des yeux et de la bouche et la gestion de l'alimentation et des boissons. Fournir aux patients des guides et du matériel pédagogique pertinents sur la manière de s'attaquer à ces problèmes peut être extrêmement bénéfique pour le bien-être et les résultats des patients. [19]

La physiothérapie faciale et la réanimation faciale sont discutées au cas par cas. [14]

Finalement, il faut rester à l’affût de symptômes psychologiques chez les patients ayant ce type d’atteinte. En effet, la survenue de trouble telle que la dépression y est associée.[1]

Notes

  1. Facteurs de risque : une utilisation de forceps, un 2e stade du travail prolongé, un poids de naissance supérieur ou égal à 3500g
  2. Atteinte motoneurone inférieur + otorragie + signes cochléovestibulaires
  3. Effacement du pli nasogénien, chute de la commissure labiale, impossibilité de siffler, attraction de la bouche du côté sain lors du sourire.
  4. Asymétrie est plus marquée lors des mouvements volontaires que lors des mouvements automatiques.

Références

__NOVEDELETE__
  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 et 1,7 James A. Owusu, C. Matthew Stewart et Kofi Boahene, « Facial Nerve Paralysis », The Medical Clinics of North America, vol. 102, no 6,‎ , p. 1135–1143 (ISSN 1557-9859, PMID 30342614, DOI 10.1016/j.mcna.2018.06.011, lire en ligne)
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 Nathan R. Walker, Rakesh K. Mistry et Thomas Mazzoni, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 31747222, lire en ligne)
  3. Erik Peitersen, « Bell's palsy: the spontaneous course of 2,500 peripheral facial nerve palsies of different etiologies », Acta Oto-Laryngologica. Supplementum, no 549,‎ , p. 4–30 (ISSN 0365-5237, PMID 12482166, lire en ligne)
  4. 4,0 et 4,1 Jeffrey D. Tiemstra et Nandini Khatkhate, « Bell's Palsy: Diagnosis and Management », American Family Physician, vol. 76, no 7,‎ , p. 997–1002 (ISSN 0002-838X et 1532-0650, lire en ligne)
  5. « Item 99 - Paralysie faciale périphérique », sur Campus ORL (consulté le 30 novembre 2020)
  6. Margarita Lorch et Stephen J. Teach, « Facial nerve palsy: etiology and approach to diagnosis and treatment », Pediatric Emergency Care, vol. 26, no 10,‎ , p. 763–769; quiz 770–773 (ISSN 1535-1815, PMID 20930602, DOI 10.1097/PEC.0b013e3181f3bd4a, lire en ligne)
  7. Elsevier Masson, -de-l-anatomie-a-la-pathologie « Nerf facial : de l’anatomie à la pathologie », sur EM-Consulte (consulté le 29 novembre 2020)
  8. 8,0 8,1 8,2 8,3 8,4 et 8,5 « Paralysie de Bell », sur Urgence CHU Sainte-Justine (consulté le 28 août 2022)
  9. Netgen, « Paralysie faciale : diagnostic et prise en charge par le médecin de premier recours », sur Revue Médicale Suisse (consulté le 29 novembre 2020)
  10. (en) James A. Owusu, C. Matthew Stewart et Kofi Boahene, « Facial Nerve Paralysis », Medical Clinics of North America, série Otolaryngology, vol. 102, no 6,‎ , p. 1135–1143 (ISSN 0025-7125, DOI 10.1016/j.mcna.2018.06.011, lire en ligne)
  11. M. Riordan, « Investigation and treatment of facial paralysis », Archives of Disease in Childhood, vol. 84, no 4,‎ , p. 286–288 (ISSN 1468-2044, PMID 11259220, Central PMCID 1718736, DOI 10.1136/adc.84.4.286, lire en ligne)
  12. « Paralysie faciale », sur Collège des Enseignants de Neurologie, (consulté le 29 novembre 2020)
  13. 13,0 et 13,1 « Medicalcul - Classification de House & Brackmann ~ ORL », sur medicalcul.free.fr (consulté le 28 août 2022)
  14. 14,0 et 14,1 Cheka R Spencer et Richard M Irving, « Causes and management of facial nerve palsy », British Journal of Hospital Medicine, vol. 77, no 12,‎ , p. 686–691 (ISSN 1750-8460, DOI 10.12968/hmed.2016.77.12.686, lire en ligne)
  15. « UpToDate », sur www.uptodate.com (consulté le 1er septembre 2022)
  16. Margarita Lorch et Stephen J. Teach, « Facial nerve palsy: etiology and approach to diagnosis and treatment », Pediatric Emergency Care, vol. 26, no 10,‎ , p. 763–769; quiz 770–773 (ISSN 1535-1815, PMID 20930602, DOI 10.1097/PEC.0b013e3181f3bd4a, lire en ligne)
  17. 17,0 17,1 17,2 et 17,3 Nate Jowett, « A General Approach to Facial Palsy », Otolaryngologic Clinics of North America, vol. 51, no 6,‎ , p. 1019–1031 (ISSN 1557-8259, PMID 30119926, DOI 10.1016/j.otc.2018.07.002, lire en ligne)
  18. (en) Reginald F. Baugh, Gregory J. Basura, Lisa E. Ishii et Seth R. Schwartz, « Clinical Practice Guideline: Bell’s Palsy », Otolaryngology–Head and Neck Surgery, vol. 149, no 3_suppl,‎ , S1–S27 (ISSN 0194-5998, DOI 10.1177/0194599813505967, lire en ligne)
  19. Cheka R Spencer et Richard M Irving, « Causes and management of facial nerve palsy », British Journal of Hospital Medicine, vol. 77, no 12,‎ , p. 686–691 (ISSN 1750-8460, DOI 10.12968/hmed.2016.77.12.686, lire en ligne)
Les sections suivantes sont remplies automatiquement et se peupleront d'éléments à mesure que des pages sont crées sur la plateforme. Pour participer à l'effort, allez sur la page Gestion:Contribuer. Pour comprendre comment fonctionne cette section, voir Aide:Fonctions sémantiques.

Fait partie de la présentation clinique de ...

Est une complication de ...