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La maladie de Parkinson est une atteinte neurodégénérative progressive idiopathique du système nerveux central qui survient principalement chez la personne âgée. | La maladie de Parkinson est une atteinte neurodégénérative progressive idiopathique du système nerveux central qui survient principalement chez la personne âgée. | ||
==Épidémiologie== | ==Épidémiologie== | ||
La maladie de Parkinson affecte entre 2 et 3 personnes sur 1000 dans la population générale, la prévalence augmentant à 2 pour 100 chez les personnes de plus de 65 ans. L'âge moyen de survenue est de 60 ans, mais tout de même 20% des cas surviennent chez des personnes de moins de 50 ans.<ref name=":2">{{Citation d'un lien web|langue=français|titre=Maladie de Parkinson|url=https://lanthiermed.com/page/fr/main/neurologie/fr_maladie_parkinson.html|site=lanthiermed.com|date=|consulté le=2022-10-19}}</ref> | |||
==Étiologie== | ==Étiologie== | ||
La maladie de Parkinson est habituellement idiopathique. Une prédisposition génétique serait possible dans certains cas, où des mutations génétiques ont été identifiées, dont celle du gène PARK8. On retrouve des antécédents familiaux de maladie de Parkinson dans environ 10% des cas.<ref name=":6">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Maladie de Parkinson|url=https://www.merckmanuals.com/fr-ca/professional/troubles-neurologiques/troubles-du-mouvement-et-troubles-c%C3%A9r%C3%A9belleux/maladie-de-parkinson#:~:text=La%20maladie%20de%20Parkinson%20est,Le%20diagnostic%20est%20clinique.|site=Merck Manual|date=février 2022|consulté le=24 octobre 2022}}</ref> | |||
==Physiopathologie== | ==Physiopathologie== | ||
La physiopathologique de la maladie de Parkinson se définit par deux éléments majeurs. Le premier étant la perte et la dégénérescence des neurones dopaminergiques de la substances noire, ce qui entraine un manque de dopamine au niveau des noyaux gris centraux et provoque par le fait même les atteintes motrices de la maladie. Le deuxième élément est le développement de corps de Lewy dans les neurones dopaminergiques, sauf dans les formes de la maladie dues aux mutations génétiques. Ces éléments pathologiques peuvent précéder la symptomatologie de plusieurs années. Certaines études suggèrent que l'âge et l'exposition à certaines toxines provoquent un processus inflammatoire contribuant au vieillissement des neurones. <ref name=":4" /><ref name=":6" /> | La physiopathologique de la maladie de Parkinson se définit par deux éléments majeurs. Le premier étant la perte et la dégénérescence des neurones dopaminergiques de la substances noire, ce qui entraine un manque de dopamine au niveau des noyaux gris centraux et provoque par le fait même les atteintes motrices de la maladie. Le deuxième élément est le développement de corps de Lewy dans les neurones dopaminergiques, sauf dans les formes de la maladie dues aux mutations génétiques. Ces éléments pathologiques peuvent précéder la symptomatologie de plusieurs années. Certaines études suggèrent que l'âge et l'exposition à certaines toxines provoquent un processus inflammatoire contribuant au vieillissement des neurones. <ref name=":4" /><ref name=":6" /> | ||
==Présentation clinique== | ==Présentation clinique== | ||
===Facteurs de risque=== | ===Facteurs de risque=== | ||
La maladie de Parkinson étant le plus souvent idiopathique, peu de facteurs de risque y sont associée<ref name=":4" />. | |||
*L'{{Facteur de risque|nom=âge}} : il s'agit du facteur de risque le plus important, l'âge moyen de survenue étant de 60 ans | *L'{{Facteur de risque|nom=âge}} : il s'agit du facteur de risque le plus important, l'âge moyen de survenue étant de 60 ans | ||
*Le {{Facteur de risque|nom=sexe}} : les hommes sont 1,5 fois plus susceptible d'être atteints que les femmes | *Le {{Facteur de risque|nom=sexe}} : les hommes sont 1,5 fois plus susceptible d'être atteints que les femmes | ||
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*D'autres liens on été établis de façon moins significative entre la maladie de Parkinson et des entités tel que le {{Facteur de risque|nom=diabète}}, la {{Facteur de risque|nom=dyslipidémie}} et l'{{Facteur de risque|nom=obésité}}, ainsi que l'{{Facteur de risque|nom=exposition à certaines toxines}} (telles que le plomb ou le cuivre). | *D'autres liens on été établis de façon moins significative entre la maladie de Parkinson et des entités tel que le {{Facteur de risque|nom=diabète}}, la {{Facteur de risque|nom=dyslipidémie}} et l'{{Facteur de risque|nom=obésité}}, ainsi que l'{{Facteur de risque|nom=exposition à certaines toxines}} (telles que le plomb ou le cuivre). | ||
===Questionnaire=== | ===Questionnaire=== | ||
Les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson commencent souvent de façon unilatérale et distale, s'étendant ensuite aux deux côtés du corps. Ils comprennent <ref name=":3">{{Citation d'un lien web|langue=français|titre=Ne tremblez plus devant la maladie de Parkinson !|url=https://lemedecinduquebec.org/Media/116218/031-037DreBeaulieu-Boire0812_vfin.pdf|site=https://lemedecinduquebec.org|date=août 2012|consulté le=}}</ref><ref name=":1">{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/clinical-manifestations-of-parkinson-disease|site=www.uptodate.com|consulté le=2022-10-19}}</ref> : | |||
* Les {{Symptôme|nom=tremblements}} de repos, s'améliorant aux mouvements volontaires. C'est le symptôme moteur le plus fréquent au début de la maladie. Le tremblement atteint surtout les membres supérieurs, mais également les jambes, les lèvres et le menton. | * Les {{Symptôme|nom=tremblements}} de repos, s'améliorant aux mouvements volontaires. C'est le symptôme moteur le plus fréquent au début de la maladie. Le tremblement atteint surtout les membres supérieurs, mais également les jambes, les lèvres et le menton. | ||
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===Examen clinique=== | ===Examen clinique=== | ||
Une évaluation initiale comprend d'abord la prise de signes vitaux et l'inspection du patient: | Une évaluation initiale comprend d'abord la prise de signes vitaux et l'inspection du patient: | ||
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==Examens paracliniques== | ==Examens paracliniques== | ||
La maladie de Parkinson est un diagnostic clinique. De ce fait, aucune imagerie n'est absolument requise pour établir le diagnostic. Les tests paracliniques poussés sont généralement réservés aux présentations atypiques et incertaines. <ref name=":0">{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/diagnosis-and-differential-diagnosis-of-parkinson-disease?search=parkinsons%20disease%20adult%20diagnosis&source=search_result&selectedTitle=1~150&usage_type=default&display_rank=1#H130396583|site=www.uptodate.com|consulté le=2022-10-19}}</ref><ref name=":3" /><ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Canadian guideline for Parkinson disease|url=https://www.parkinsonclinicalguidelines.ca/wp-content/uploads/2019/10/canadian-guideline-for-parkinson-disease-full.pdf|site=www.parkinsonclinicalguidelines.ca|date=|consulté le=}}</ref> | |||
*{{Examen paraclinique|nom=CT-scan cérébral}} ou {{Examen paraclinique|nom=résonance magnétique cérébrale (IRM)}} : ces examens peuvent permettre de supporter le diagnostic de syndromes parkinsoniens autres que la maladie de Parkinson lorsque la présentation est atypique. | *{{Examen paraclinique|nom=CT-scan cérébral}} ou {{Examen paraclinique|nom=résonance magnétique cérébrale (IRM)}} : ces examens peuvent permettre de supporter le diagnostic de syndromes parkinsoniens autres que la maladie de Parkinson lorsque la présentation est atypique. | ||
==Diagnostic== | ==Diagnostic== | ||
La «International Parkinson and Movement Disorder Society» a publié les critères diagnostiques suivants afin d'établir le diagnostic de la maladie de Parkinson. Un diagnostic probable de maladie de Parkinson peut tout de même être posé sans que ces critères soient tous répondus. | La «International Parkinson and Movement Disorder Society» a publié les critères diagnostiques suivants afin d'établir le diagnostic de la maladie de Parkinson. Un diagnostic probable de maladie de Parkinson peut tout de même être posé sans que ces critères soient tous répondus. | ||
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* Parkinsonisme bilatéral et symétrique | * Parkinsonisme bilatéral et symétrique | ||
==Diagnostic différentiel== | ==Diagnostic différentiel== | ||
Le diagnostic différentiel de la maladie de Parkinson comprend<ref name=":2" /><ref name=":0" /> : | Le diagnostic différentiel de la maladie de Parkinson comprend<ref name=":2" /><ref name=":0" /> : | ||
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==Traitement== | ==Traitement== | ||
=== Approche pharmacologique === | === Approche pharmacologique === | ||
Le traitement des symptômes moteurs se fait via la correction du déficit dopamine. La carbidopa/levodopa, les agonistes dopaminergiques et les inhibiteurs de la monamine oxidase (MAO-B) constituent la première ligne de traitement<ref name=":5">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Diagnosis and Treatment of Parkinson Disease: A Review|url=https://cas.usherbrooke.ca/login?service=https%3a%2f%2flogin.ezproxy.usherbrooke.ca%2flogin%3fqurl%3dezp.2aHR0cHM6Ly9qYW1hbmV0d29yay5jb20vam91cm5hbHMvamFtYS9mdWxsYXJ0aWNsZS8yNzYwNzQx|site=https://jamanetwork.com|date=|consulté le=2022-10-19}}</ref>. Généralement, le traitement est débuté lorsqu’une atteinte fonctionnelle est constatée.<ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Janice M.|nom1=Beitz|titre=Parkinson's disease: a review|périodique=Frontiers in Bioscience-Scholar|volume=6|numéro=1|date=2014-01-01|issn=1945-0516|doi=10.2741/S415|lire en ligne=https://www.imrpress.com/journal/FBS/6/1/10.2741/S415|consulté le=2022-10-19|pages=65–74}}</ref> La maladie de Parkinson, contrairement à d’autres diagnostics différentiels, répond généralement de façon significative à la lévodopa. Une réponse non concluante devrait porter à reconsidérer le diagnostic. <ref name=":2" /> Les agents anticholinergiques peuvent également être utilisés pour contrer les symptômes moteurs, comme les tremblements. | Le traitement des symptômes moteurs se fait via la correction du déficit dopamine. La carbidopa/levodopa, les agonistes dopaminergiques et les inhibiteurs de la monamine oxidase (MAO-B) constituent la première ligne de traitement<ref name=":5">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Diagnosis and Treatment of Parkinson Disease: A Review|url=https://cas.usherbrooke.ca/login?service=https%3a%2f%2flogin.ezproxy.usherbrooke.ca%2flogin%3fqurl%3dezp.2aHR0cHM6Ly9qYW1hbmV0d29yay5jb20vam91cm5hbHMvamFtYS9mdWxsYXJ0aWNsZS8yNzYwNzQx|site=https://jamanetwork.com|date=|consulté le=2022-10-19}}</ref>. Généralement, le traitement est débuté lorsqu’une atteinte fonctionnelle est constatée.<ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Janice M.|nom1=Beitz|titre=Parkinson's disease: a review|périodique=Frontiers in Bioscience-Scholar|volume=6|numéro=1|date=2014-01-01|issn=1945-0516|doi=10.2741/S415|lire en ligne=https://www.imrpress.com/journal/FBS/6/1/10.2741/S415|consulté le=2022-10-19|pages=65–74}}</ref> La maladie de Parkinson, contrairement à d’autres diagnostics différentiels, répond généralement de façon significative à la lévodopa. Une réponse non concluante devrait porter à reconsidérer le diagnostic. <ref name=":2" /> Les agents anticholinergiques peuvent également être utilisés pour contrer les symptômes moteurs, comme les tremblements. | ||
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==Suivi== | ==Suivi== | ||
Toutes les visites de suivi doivent inclure un examen neurologique complet pour évaluer la progression de la maladie et un examen mental afin de suivre le développement de symptômes neuropsychiatriques. L'échelle UPDRS (Unified Parkinson Disease Rating Scale) peut être utilisée comme un outil standardisé pour suivre l'évolution de la maladie de Parkinson et le niveau de perte d'autonomie du patient.<ref>{{Citation d'un article|langue=|auteur1=A.M Bonnet|titre=Échelles et classifications: L’UPDRS (Unified Parkinson’s Disease Rating Scale).|périodique=Revue neurologique,156 (5): 534-541|date=2000|issn=|lire en ligne=http://csssl.asp.visard.ca/GED_CL/108356892653/Echelle_evaluation_unifiee_maladie_Parkinson.pdf|pages=}}</ref> | |||
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==Complications== | ==Complications== | ||
La mortalité n'est que légèrement plus élevée chez les patients atteints de la maladie de Parkinson par rapport à la population générale du même âge. En effet, les causes de décès chez ce groupe sont souvent non reliées à leur maladie. Par les atteintes motrices et non motrices décrites ci-haut, les patients atteints de la maladie de Parkinson sont plus à risque de certaines complications telles que:<ref name=":1" /> | |||
* {{Complication|nom=Chutes}} : autant par l'orthostatisme que le trouble de la marche, ce qui peut entrainer des {{Complication|nom=fractures}}, un {{Complication|nom=saignement intracrânien}} ou autres blessures | * {{Complication|nom=Chutes}} : autant par l'orthostatisme que le trouble de la marche, ce qui peut entrainer des {{Complication|nom=fractures}}, un {{Complication|nom=saignement intracrânien}} ou autres blessures | ||
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Version du 4 novembre 2022 à 16:28
Maladie | |
Noyaux gris centraux impliqués dans la maladie de Parkinson | |
Caractéristiques | |
---|---|
Signes | Hypotension orthostatique, Rigidité, Hypertonie , Adiadococinésie, Bradykinésie , Hypophonie, Micrographie, Instabilité posturale, Posture voûtée, Absence d'expression faciale, ... [+] |
Symptômes |
Chute, Troubles neurocognitifs, Insomnie, Dysphagie, Hypotension orthostatique, Hypersomnolence, Rigidité, Hallucinations, Hyposmie , Asthénie , ... [+] |
Diagnostic différentiel |
Dégénérescence corticobasale, Démence à corps de Lewy, Hypothyroïdie, Hyperthyroïdie, Maladie de Wilson, Hypercalcémie, Encéphalopathie hépatique, Tremblement essentiel, Maladie de Creutzfeldt-Jakob, Paralysie supranucléaire progressive, ... [+] |
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La maladie de Parkinson est une atteinte neurodégénérative progressive idiopathique du système nerveux central qui survient principalement chez la personne âgée.
Épidémiologie
La maladie de Parkinson affecte entre 2 et 3 personnes sur 1000 dans la population générale, la prévalence augmentant à 2 pour 100 chez les personnes de plus de 65 ans. L'âge moyen de survenue est de 60 ans, mais tout de même 20% des cas surviennent chez des personnes de moins de 50 ans.[1]
Étiologie
La maladie de Parkinson est habituellement idiopathique. Une prédisposition génétique serait possible dans certains cas, où des mutations génétiques ont été identifiées, dont celle du gène PARK8. On retrouve des antécédents familiaux de maladie de Parkinson dans environ 10% des cas.[2]
Physiopathologie
La physiopathologique de la maladie de Parkinson se définit par deux éléments majeurs. Le premier étant la perte et la dégénérescence des neurones dopaminergiques de la substances noire, ce qui entraine un manque de dopamine au niveau des noyaux gris centraux et provoque par le fait même les atteintes motrices de la maladie. Le deuxième élément est le développement de corps de Lewy dans les neurones dopaminergiques, sauf dans les formes de la maladie dues aux mutations génétiques. Ces éléments pathologiques peuvent précéder la symptomatologie de plusieurs années. Certaines études suggèrent que l'âge et l'exposition à certaines toxines provoquent un processus inflammatoire contribuant au vieillissement des neurones. [3][2]
Présentation clinique
Facteurs de risque
La maladie de Parkinson étant le plus souvent idiopathique, peu de facteurs de risque y sont associée[3].
- L'âge : il s'agit du facteur de risque le plus important, l'âge moyen de survenue étant de 60 ans
- Le sexe : les hommes sont 1,5 fois plus susceptible d'être atteints que les femmes
- Les antécédents familiaux : par la prédisposition génétique dans certains cas de la maladie
- L'exposition aux pesticides
- D'autres liens on été établis de façon moins significative entre la maladie de Parkinson et des entités tel que le diabète, la dyslipidémie et l'obésité, ainsi que l'exposition à certaines toxines (telles que le plomb ou le cuivre).
Questionnaire
Les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson commencent souvent de façon unilatérale et distale, s'étendant ensuite aux deux côtés du corps. Ils comprennent [4][5] :
- Les tremblements de repos, s'améliorant aux mouvements volontaires. C'est le symptôme moteur le plus fréquent au début de la maladie. Le tremblement atteint surtout les membres supérieurs, mais également les jambes, les lèvres et le menton.
- La bradykinésie : le patient peut se plaindre d'une lenteur généralisée de ses mouvements, d'une diminution de sa dextérité ou d'une démarche lente avec des pas trainants. Le patient ou ses proches peuvent remarquer une hypophonie, une akinésie faciale, une voix monotone ou une micrographie.
- La rigidité : le patient peut se plaindre de raideur de ses membres ou de blocage articulaire
- L'instabilité posturale survient généralement plus tard dans l'évolution de la maladie où le patient se plaint de perte d'équilibre et de chute
Face à un patient chez qui on suspecte une maladie de Parkinson, un questionnaire exhaustif comprend la recherche de manifestations non motrices, qui se développent habituellement plusieurs années avant les symptômes moteurs classiques[4] :
- Symptômes neuropsychiatriques : anxiété, asthénie, symptômes dépressifs, hallucinations, trouble neurocognitif
- Les patients atteints de la maladie de Parkinson sont plus à risque de développer un trouble dépressif, il faut donc le rechercher au questionnaire
- Problèmes digestifs : constipation, hypersalivation, dysphagie
- Problèmes de sommeil : insomnie, hypersomnolence diurne
- Problèmes sensoriels : douleur, hyposmie, diplopie
- Dysfonctionnement du système nerveux autonome : hypotension orthostatique, urgence mictionnelle, troubles sexuels, transpiration excessive
- Problèmes cutanés : dermatite séborrhéique
Examen clinique
Une évaluation initiale comprend d'abord la prise de signes vitaux et l'inspection du patient:
- Les signes vitaux : on peut objectiver une hypotension orthostatique (tension artérielle couchée puis debout)
- À l'inspection pendant la rencontre, on peut noter un tremblement de repos, une posture voûtée, une hypophonie, une absence d'expression faciale et des clignements de yeux moins fréquents
En cas de suspicion de maladie de Parkinson, un examen neurologique complet est nécessaire. Voici les éléments spécifiques de l'examen permettant d'objectiver les symptômes cardinaux de la maladie de Parkinson : [4][5]
- Le tremblement : on demande au patient de mettre ses mains sur ses genoux afin d'objectiver un tremblement de repos. On peut objectiver une amélioration du tremblement lorsqu'on demande au patient de faire un mouvement d'action (ex. prendre un objet)
- La bradykinésie :
- Examen de la démarche : bras le long du corps, pieds trainants au sol, démarche festinante (petits pas rapides), le patient tourne en bloc
- diminution du rythme et de l'amplitude des mouvements alternés rapides (MAR), plus marquée à la répétition des mouvements
- micrographie : on demande au patient d'écrire une phrase ou de dessiner une spirale, on note que l'écriture devient de plus en plus petite
- diminution de la dextérité : on demande au patient de défaire un bouton de chemise ou de mettre un petit trombone sur une feuille
- La rigidité : roue dentée
- L'instabilité posturale : l’épreuve de la traction (pull-test) consiste à tirer fermement les épaules du patient vers l’arrière en évaluant sa capacité à garder son équilibre
- Les signaux d'alarmes à l'examen neurologiques qui suggèrent un autre diagnostic : atteinte des mouvements oculaires, hyperréflexie, signe de Babinski, ataxie
Il est pertinent de réaliser un examen mental pour noté au dossier l'évolution de l'atteinte neuropsychiatrique de la maladie.
Examens paracliniques
La maladie de Parkinson est un diagnostic clinique. De ce fait, aucune imagerie n'est absolument requise pour établir le diagnostic. Les tests paracliniques poussés sont généralement réservés aux présentations atypiques et incertaines. [6][4][7]
- CT-scan cérébral ou résonance magnétique cérébrale (IRM) : ces examens peuvent permettre de supporter le diagnostic de syndromes parkinsoniens autres que la maladie de Parkinson lorsque la présentation est atypique.
Diagnostic
La «International Parkinson and Movement Disorder Society» a publié les critères diagnostiques suivants afin d'établir le diagnostic de la maladie de Parkinson. Un diagnostic probable de maladie de Parkinson peut tout de même être posé sans que ces critères soient tous répondus.
Le premier critère est d'établir qu'il y a du parkinsonisme, c'est-à-dire une bradykinésie associée à un tremblement de repos ou à une rigidité. Pour établir un diagnostic de maladie de Parkinson, il faut l'absence de critères d'exclusion, la présence d'au moins deux critères favorables ainsi que l'absence de signaux d'alarmes[8] :
Critères d'exclusion :
- Atteinte cérébelleuse : ataxie, démarche cérébelleuse, saccades oculomotrices
- Présentation initiale (les 5 premières années de la maladie) en faveur d'une démence frontotemporale ou d'une aphasie primaire progressive
- Parkinsonisme atteignant seulement les membres inférieurs pour une durée de plus de 3 ans
- Suspicion d'un parkinsonisme induit par une médication, dont des bloqueurs dopaminergiques
- Absence de réponse clinique à des doses élevées de levodopa
- Neuroimagerie fonctionnelle normale du système dopaminergique
- Autre diagnostic plus probable
Critères favorables :
- Réponse marquée à la thérapie dopaminergique
- Présence de symptômes dyskinétiques induits par le traitement de levodopa
- Tremblement de repos d'un membre, objectivé à l'examen clinique
- La perte olfactive ou une dénervation cardiaque sympathique à la scintigraphie (de type MIBG)
Signaux d'alarmes :
- Apparition et progression rapide du trouble de la démarche, nécessitant l'utilisation régulière d'un fauteuil roulant dans les 5 premières années de la maladie
- Une absence complète de progression des symptômes moteurs pendant 5 ans, en l'absence d'un traitement
- Dysfonction bulbaire d'apparition précoce et sévère: dysarthrie, dysphonie ou dysphagie
- Atteinte autonomique sévère dans les 5 premières années de la maladie : hypotension orthostatique, rétention ou incontinence urinaire
- Chutes récurrentes (> 1/année) dans les 3 premières années de la maladie
- Contracture ou dystonie disproportionnée des mains ou des pieds dans les 10 premières années de la maladie
- Absence de symptômes non moteurs
- Parkinsonisme bilatéral et symétrique
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel de la maladie de Parkinson comprend[1][6] :
- Le parkinsonisme 2e à un médicament (ex: antipsychotique, métoclopramide, acide valproïque, méthyldopa, bloqueur calcique...)
- Une atteinte métabolique : l'hypothyroïdie, l'hypercalcémie, la maladie de Wilson, le trouble hépatique
- La maladie de Creutzfeldt-Jakob
- Une maladie dégénérative : la paralysie supranucléaire progressive, la maladie de Huntington, l'atrophie multisystémique, la démence à corps de Lewy
- Une atteinte post-encéphalitique
- Un parkinsonisme post trauma crânien
Traitement
Approche pharmacologique
Le traitement des symptômes moteurs se fait via la correction du déficit dopamine. La carbidopa/levodopa, les agonistes dopaminergiques et les inhibiteurs de la monamine oxidase (MAO-B) constituent la première ligne de traitement[9]. Généralement, le traitement est débuté lorsqu’une atteinte fonctionnelle est constatée.[3] La maladie de Parkinson, contrairement à d’autres diagnostics différentiels, répond généralement de façon significative à la lévodopa. Une réponse non concluante devrait porter à reconsidérer le diagnostic. [1] Les agents anticholinergiques peuvent également être utilisés pour contrer les symptômes moteurs, comme les tremblements.
Classe de médicament | Molécules | Précision | Effets secondaires |
---|---|---|---|
Levodopa | Carbidopa-levodopa
Levodopa-Benzérazide |
Généralement première ligne chez patient âgé.
Formulation courte et longue action, à ajuster selon les symptômes du patient. |
Nausées
Orthostatisme Hallucinations Dyskinésie |
Agoniste dopaminergique | Ropinirole
Pramipexole |
En monothérapie en phase précoce chez les jeunes patients dans le but de retarder les complications motrices à long terme des autres molécules.
En combinaison avec le levodopa lorsque les doses maximales sont atteintes. |
Hallucinations
Dyskinésie Trouble d'impulsivité des comportements |
Inhibiteur MAO-B | Rasagiline
Safinamide Sélégéiline |
Première ligne surtout si patient jeune.
Peut servir d'adjuvant si patient âgé, mais beaucoup d'interactions médicamenteuses. |
Nausées
Orthostatisme Dyskinésie Trouble du sommeil |
Inhibiteur COMT | Entacapone
Opicapone Tolcapone |
En combinaison avec levodopa pour son effet synergique sur la molécule. | Nausées
Orthostatisme Dyskinésie Trouble du sommeil |
Anticholinergique | Benztropine | Surtout efficace contre les tremblements.
Effets indésirables anticholinergiques chez la personne âgée. |
Anxiété
Étourdissement Somnolence Constipation Xérostomie |
Amantadine | Effet anticholinergique et relâche de dopamine.
Effet rapide, mais ne durant que quelques mois. Pourrait servir à traiter la dyskinésie dans les cas avancés |
Orthostatisme
Hallucinations Somnolence Étourdissements |
Sympômes non moteurs
Symptôme / présentation clinique | Classe de médication | Précisions |
---|---|---|
Symptômes dépressifs | ISRS
IRSN Antidépresseurs tricycliques |
Prudence: 5% des patients présentent une augmentation des tremblements avec les ISRS. |
Trouble neurocognitif | Inhibiteurs de l'acétylcholinestérase | Cesser médication potentiellement aggravante : anticholinergique, benzodiazépines |
Trouble du sommeil | Mélatonine
Trazodone Zopiclone |
Conseils d'hygiène du sommeil
Identifier et traiter le syndrome de jambes sans repos |
Symptômes psychotiques | Antipsychotiques | Tenter en premier temps de diminuer les doses de levodopa et les anticholinergiques
Prudence car les antipsychotiques exacerbent les symptômes moteurs |
Hypersalivation | Atropine ou Ipatropium sous-lingual
Toxine botulinique |
|
Dysautonomie | Capsules de NaCl
Hypotenseurs |
Hydratation, bas supports |
Approche non pharmacologique
Une éducation précoce aux patients leur permettra de les préparer à faire face à la progression inévitable de la maladie, de diminuer leur anxiété et de favoriser une observance optimale à la médication et aux diverses recommandations. Les groupes de support sont également une aide possible et bien démontrée qui peuvent être suggérée aux patients et qui leur permettent une meilleure acceptation de la maladie[3].
D'autres approches non pharmacologiques sont liées à une amélioration de la qualité de vie, sans toutefois avoir d'effet sur la progression de la maladie. En effet, de bonnes habitudes de vie telles que l'exercice physique régulier et la saine alimentation sont à encourager dès le diagnostic. Ces habitudes peuvent optimiser le traitement des symptômes non moteurs comme les troubles de l'humeur et du sommeil.
La prise en charge de la maladie de Parkinson est optimale lorsqu'elle est gérer par une équipe multidisciplinaire. L'inclusion d'un orthophoniste, d'un ergothérapeute ou d'un nutritionniste peut être avantageux pour le patient.
Suivi
Toutes les visites de suivi doivent inclure un examen neurologique complet pour évaluer la progression de la maladie et un examen mental afin de suivre le développement de symptômes neuropsychiatriques. L'échelle UPDRS (Unified Parkinson Disease Rating Scale) peut être utilisée comme un outil standardisé pour suivre l'évolution de la maladie de Parkinson et le niveau de perte d'autonomie du patient.[10]
http://csssl.asp.visard.ca/GED_CL/108356892653/Echelle_evaluation_unifiee_maladie_Parkinson.pdf
L'échelle de Hoehn et Yahr évalue la sévérité globale de la maladie de Parkinson selon 5 stades. Elle permet, de façon moins sensible que l'outil ci-haut, de suivre l'évolution de la maladie[1] :
Stades | Atteinte |
---|---|
0 | Aucun signe de la maladie |
1
1.5 |
Atteinte unilatérale
Atteinte unilatérale ou de la ligne médiane |
2
2.5 |
Atteinte bilatérale, sans atteinte de l'équilibre
Atteinte bilatérale, avec récupération au pull-test |
3 | Atteinte bilatérale avec atteinte de la stabilité posturale |
4 | Maladie grave requérant une assistance importante |
5 | Patient confiné au lit ou à la chaise roulante si non aidé |
Complications
La mortalité n'est que légèrement plus élevée chez les patients atteints de la maladie de Parkinson par rapport à la population générale du même âge. En effet, les causes de décès chez ce groupe sont souvent non reliées à leur maladie. Par les atteintes motrices et non motrices décrites ci-haut, les patients atteints de la maladie de Parkinson sont plus à risque de certaines complications telles que:[5]
- chutes : autant par l'orthostatisme que le trouble de la marche, ce qui peut entrainer des fractures, un saignement intracrânien ou autres blessures
- aspiration pulmonaire
- dénutrition
- perte d'autonomie
Références
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- ↑ 1,0 1,1 1,2 et 1,3 « Maladie de Parkinson », sur lanthiermed.com (consulté le 19 octobre 2022)
- ↑ 2,0 et 2,1 « Maladie de Parkinson », sur Merck Manual, (consulté le 24 octobre 2022)
- ↑ 3,0 3,1 3,2 et 3,3 Janice M. Beitz, « Parkinson's disease: a review », Frontiers in Bioscience-Scholar, vol. 6, no 1, , p. 65–74 (ISSN 1945-0516, DOI 10.2741/S415, lire en ligne)
- ↑ 4,0 4,1 4,2 et 4,3 « Ne tremblez plus devant la maladie de Parkinson ! », sur https://lemedecinduquebec.org,
- ↑ 5,0 5,1 et 5,2 « UpToDate », sur www.uptodate.com (consulté le 19 octobre 2022)
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- ↑ « Diagnosis and Treatment of Parkinson Disease: A Review », sur https://jamanetwork.com (consulté le 19 octobre 2022)
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