Bronchite aiguë

De Wikimedica
Révision datée du 22 juin 2022 à 18:05 par Michaël St-Gelais (discussion | contributions) (→‎Traitement symptomatique : Lien INESSS dans les traitements)
Bronchite aiguë
Maladie
Caractéristiques
Signes Ronchi , Aucun signe clinique , Sibilances , Température corporelle élevée
Symptômes
Dyspnée , Infection des voies respiratoires supérieures, Expectorations, Douleur thoracique , Toux , Malaises , Température corporelle élevée
Diagnostic différentiel
Embolie pulmonaire, Insuffisance cardiaque, Maladie pulmonaire obstructive chronique, Asthme, Bronchiectasies, Bronchiolite, Coqueluche, Infection des voies respiratoires supérieures, COVID-19, Pneumonie acquise en communauté, ... [+]
Informations
Terme anglais Bronchitis
Spécialités Pneumologie, médecine familiale

Page non révisée


La bronchite aiguë est une maladie caractérisée par une inflammation aiguë des bronches et des bronchioles.[1]

Étiologies

Principaux agents pathogènes pouvant causer une bronchite aiguë[2]
Catégorie Pathogène
Virale (> 90 % des cas)
Bactérienne (< 10 % des cas)

Présentation clinique

Questionnaire

Les symptômes de la bronchite aiguë sont[2] :

  • la toux sèche ou grasse (symptôme majeur) :
    • dure en général 2 à 3 semaines, mais peut aller jusqu’à 6 semaines.
  • une douleur thoracique centrale lors de la toux et un inconfort thoracique persistant entre les épisodes de toux[note 1]
  • la présence d’expectorations purulentes ou colorées est fréquente, mais n’est pas un bon indicateur d’infection bactérienne chez l’individu en santé[note 2]
  • une légère fièvre peut être présent, mais le patient est le plus souvent afébrile : la présence de fièvre suggère la possibilité d’une autre pathologie (p. ex. pneumonie).

Envisager une infection à B. pertussis si plus d’un de ces facteurs sont présents[2] :

Examen clinique

L'examen clinique permet d'objectiver les signes suivants[2] :

Examens paracliniques

Aucun examen paraclinique n'est généralement recommandée pour diagnostiquer la bronchite aiguë[2].

  • L’identification de l’agent infectieux n’est pas recommandée d'emblée[2].
    • Dans certains contextes épidémiologiques (p. ex. risque d’infection à l’influenza ou à B. pertussis) ou en présence de symptômes d’allure grippale, une recherche de l’agent infectieux peut être faite (culture d'expectoration, PCR influenza)[2].
  • La radiographie pulmonaire n’est pas recommandée pour le diagnostic de la bronchite, mais est à envisager lors de la suspicion d’une autre pathologie (p. ex. pneumonie, insuffisance cardiaque congestive)[2].
    • Lors de suspicion de pneumonie — p. ex. présence de fièvre, auscultation pulmonaire anormale — une radiographie devrait être effectuée et le guide sur la pneumonie acquise en communauté devrait être consulté afin d’offrir un traitement approprié à la condition du patient[2].

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel de la maladie est :

Traitement

La section Traitement a été rédigée grâce au Guide d'utilisation optimal de la bronchite aiguë de l'INESSS.

Traitement symptomatique

Traitement de la bronchite aiguë[2]
Médicament Description
Analgésique / antipyrétique
  • L'acétaminophène et les AINS sont recommandés pour le traitement de la fièvre et des douleurs en lien avec la bronchite.
Antitussifs dextrométhorphane (DM)
  • L’utilisation du DM semble posséder un effet bénéfique modeste sur la fréquence de la toux.
chlophédianol
  • L’efficacité sur la toux du chlophédianol n’est pas bien établie, mais la tendance semble être vers une efficacité modeste.
Codéine, morphine, norméthadone, hydrocodone
  • L’usage de ces narcotiques est généralement non recommandé en raison d’un manque de preuve d'efficacité ou d’un manque de données scientifiques de bonne qualité, ainsi que d’un risque élevé d’effets indésirables — cependant, ces narcotiques pourraient être proposés aux patients avec une toux sévère affectant leur état fonctionnel ou leur sommeil. Toutefois, lorsque proposé, leur usage devrait être limité à une fois par jour (p. ex. la nuit) pour une durée restreinte.
expectorant
  • L’absence de données scientifiques de bonne qualité ne permet pas de recommander l’usage d’expectorant (guaifenesin) de routine.
  • Son usage peut cependant être utile chez les patients présentant une toux avec expectorations, toutefois l’efficacité peut varier de nulle à modeste.
bronchodilatateur
  • L’usage de bêta-2-agoniste à courte action n’est généralement pas recommandé.
  • Une réduction de la durée de la toux semble cependant être notée chez les patients présentant des limitations dans leur fonction respiratoire (p. ex. sibilance).
Corticostéroïdes (inhalés ou oraux)
  • Le manque de données scientifiques de bonne qualité ne permet pas de recommander l’usage des corticostéroïdes (inhalés ou oraux) dans la bronchite aiguë en absence d’asthme.

Antibiothérapie

Le traitement antibiotique n’est généralement pas recommandé pour un individu en santé atteint de bronchite aiguë.
L’augmentation de la résistance aux antibiotiques est directement associée à la quantité d’antibiotiques prescrits.

L’efficacité des antibiotiques est très modeste pour le traitement de la bronchite aiguë. Lorsque le traitement antibiotique est comparé au traitement placebo, il est observé [2]:

  • une diminution moyenne statistiquement significative, mais cliniquement très modeste, de :
    • 0,5 jour de la durée de la toux
    • 0,5 jour d’activité perdu
  • une augmentation statistiquement significative de 20 % des effets indésirables.

Lors de la présence de comorbidités majeures ou de persistance de la toux (> 3 semaines) ou d’un âge avancé (≥ 75 ans), un antibiotique pourrait être suggéré selon le jugement clinique et en considérant les risques d’effets indésirables et d’interactions médicamenteuses[2].

Antibiotique Posologie Durée recommandée
clarithromycine 500 mg PO BID 5 jours
clarithromycine XL 1000 mg PO DIE 5 jours
azithromycine[note 4] 500 mg PO DIE le 1er jour puis 250 mg PO DIE du 2e au 5e jour 5 jours
doxycycline 100 mg PO BID 7 jours

Bronchite à B. Pertussis

Lors de suspicion d’infection à B. pertussis l’usage d’un macrolide devrait être proposé afin de rapidement limiter la propagation de l’infection. La coqueluche est une maladie à déclaration obligatoire (MADO) et doit être déclarée à la direction de santé publique de votre région[2].

Antibiotique Posologie Durée recommandée
Clarithromycine 500 mg PO BID 7 jours
Clarithromycine XL 1000 mg PO DIE 7 jours
Azithromycine[note 4] 500 mg PO DIE le 1er jour puis 250 mg PO DIE du 2e au 5e jour 5 jours
Triméthoprime- sulfaméthoxazole 160/800 mg PO BID 7 jours

Consultation en pneumologie

Diriger le patient vers le pneumologue s’il y a [2]:

  • persistance de la toux au-delà de 6 semaines et pour laquelle au moins une thérapie appropriée aux symptômes du patient a été tentée.
  • plus de 3 bronchites aiguës dans l’année.
  • suspicion d’une autre cause expliquant la présence d’une toux chronique, mais distincte de la rhinorrhée postérieure (p. ex. asthme, allergie, fibrose pulmonaire).

Suivi

Si persistance de la toux après 3 semaines ou présence d’aggravation, faire une réévaluation[2].

Évolution

La bronchite aiguë se résorbe généralement d’elle-même en moins de 4 semaines[2].

Prévention

La prévention se fait comme suit[2] :

  • Hygiène régulière des mains et étiquette respiratoire.
  • Vaccination annuelle contre l’influenza
  • Vaccination ou rappel de vaccination (>10 ans) pour la coqueluche; pour plus de précisions, consulter le protocole d’immunisation du Québec.

Notes

  1. Une toux répétitive peut occasionner des douleurs thoraciques.
  2. Leur présence chez des individus atteints de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) pourrait nécessiter un traitement.
  3. Lors de suspicion d’exacerbation aiguë d’une maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) non diagnostiquée — p. ex. présence de dyspnée, auscultation pulmonaire anormale, fumeur — le guide sur l’exacerbation aiguë de la MPOC devrait être consulté afin d’offrir un traitement approprié à la condition du patient.
  4. 4,0 et 4,1 Un risque significativement plus bas d’émergences de résistance aux macrolides lors de l’usage de la clarithromycine en comparaison avec l’azithromycine a été démontré par le groupe de Vanderkooi et coll.

Références

__NOVEDELETE__
  1. « Bronchite aiguë », Wikipédia,‎ (lire en ligne)
  2. 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 2,11 2,12 2,13 2,14 2,15 et 2,16 « Bronchite aiguë », sur INESSS, (consulté le 6 juin 2022)
Les sections suivantes sont remplies automatiquement et se peupleront d'éléments à mesure que des pages sont crées sur la plateforme. Pour participer à l'effort, allez sur la page Gestion:Contribuer. Pour comprendre comment fonctionne cette section, voir Aide:Fonctions sémantiques.

Fait partie de la présentation clinique de ...

Aucune maladie ne correspond à la requête.

Est une complication de ...

Aucune maladie ne correspond à la requête.