Bronchite aiguë
Maladie | |
Caractéristiques | |
---|---|
Signes | Ronchi , Aucun signe clinique , Sibilances , Température corporelle élevée |
Symptômes |
Dyspnée , Infection des voies respiratoires supérieures, Expectorations, Douleur thoracique , Toux , Malaises , Température corporelle élevée |
Diagnostic différentiel |
Embolie pulmonaire, Insuffisance cardiaque, Maladie pulmonaire obstructive chronique, Asthme, Bronchiectasies, Bronchiolite, Coqueluche, Infection des voies respiratoires supérieures, COVID-19, Pneumonie acquise en communauté, ... [+] |
Informations | |
Terme anglais | Bronchitis |
Spécialités | Pneumologie, médecine familiale |
|
La bronchite aiguë est une maladie caractérisée par une inflammation aiguë des bronches et des bronchioles.[1]
Étiologies
Catégorie | Pathogène |
---|---|
Virale (> 90 % des cas) | |
Bactérienne (< 10 % des cas) |
Présentation clinique
Questionnaire
Les symptômes de la bronchite aiguë sont[2] :
- la toux sèche ou grasse (symptôme majeur) :
- dure en général 2 à 3 semaines, mais peut aller jusqu’à 6 semaines.
- une douleur thoracique centrale lors de la toux et un inconfort thoracique persistant entre les épisodes de toux[note 1]
- la présence d’expectorations purulentes ou colorées est fréquente, mais n’est pas un bon indicateur d’infection bactérienne chez l’individu en santé[note 2]
- une légère fièvre peut être présent, mais le patient est le plus souvent afébrile : la présence de fièvre suggère la possibilité d’une autre pathologie (p. ex. pneumonie).
Envisager une infection à B. pertussis si plus d’un de ces facteurs sont présents[2] :
- une toux coqueluchoïde (aboyante, chant de coq)
- une toux durant > 3 semaines
- des vomissements (causés par la toux)
- une exposition à B. pertussis
- un patient non vacciné contre la coqueluche ou ayant besoin d’un rappel.
Examen clinique
L'examen clinique permet d'objectiver les signes suivants[2] :
- les signes vitaux sont habituellement normaux, mais le patient est parfois subfébrile
- l'examen pulmonaire :
- l’auscultation des poumons est généralement normale
- la présence de ronchi ou de sibilances est possible.
Examens paracliniques
Aucun examen paraclinique n'est généralement recommandée pour diagnostiquer la bronchite aiguë[2].
- L’identification de l’agent infectieux n’est pas recommandée d'emblée[2].
- Dans certains contextes épidémiologiques (p. ex. risque d’infection à l’influenza ou à B. pertussis) ou en présence de symptômes d’allure grippale, une recherche de l’agent infectieux peut être faite (culture d'expectoration, PCR influenza)[2].
- La radiographie pulmonaire n’est pas recommandée pour le diagnostic de la bronchite, mais est à envisager lors de la suspicion d’une autre pathologie (p. ex. pneumonie, insuffisance cardiaque congestive)[2].
- Lors de suspicion de pneumonie — p. ex. présence de fièvre, auscultation pulmonaire anormale — une radiographie devrait être effectuée et le guide sur la pneumonie acquise en communauté devrait être consulté afin d’offrir un traitement approprié à la condition du patient[2].
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel de la maladie est :
- la MPOC
- l'exacerbation aiguë de la MPOC[note 3]
- le asthme
- la pneumonie.
Traitement
Traitement symptomatique
Médicament | Description | |
---|---|---|
Analgésique / antipyrétique |
| |
Antitussifs | dextrométhorphane (DM) |
|
chlophédianol |
| |
Codéine, morphine, norméthadone, hydrocodone |
| |
expectorant |
| |
bronchodilatateur |
| |
Corticostéroïdes (inhalés ou oraux) |
|
Antibiothérapie
L’efficacité des antibiotiques est très modeste pour le traitement de la bronchite aiguë. Lorsque le traitement antibiotique est comparé au traitement placebo, il est observé [2]:
- une diminution moyenne statistiquement significative, mais cliniquement très modeste, de :
- 0,5 jour de la durée de la toux
- 0,5 jour d’activité perdu
- une augmentation statistiquement significative de 20 % des effets indésirables.
Lors de la présence de comorbidités majeures ou de persistance de la toux (> 3 semaines) ou d’un âge avancé (≥ 75 ans), un antibiotique pourrait être suggéré selon le jugement clinique et en considérant les risques d’effets indésirables et d’interactions médicamenteuses[2].
Antibiotique | Posologie | Durée recommandée |
---|---|---|
clarithromycine | 500 mg PO BID | 5 jours |
clarithromycine XL | 1000 mg PO DIE | 5 jours |
azithromycine[note 4] | 500 mg PO DIE le 1er jour puis 250 mg PO DIE du 2e au 5e jour | 5 jours |
doxycycline | 100 mg PO BID | 7 jours |
Bronchite à B. Pertussis
Lors de suspicion d’infection à B. pertussis l’usage d’un macrolide devrait être proposé afin de rapidement limiter la propagation de l’infection. La coqueluche est une maladie à déclaration obligatoire (MADO) et doit être déclarée à la direction de santé publique de votre région[2].
Antibiotique | Posologie | Durée recommandée |
---|---|---|
Clarithromycine | 500 mg PO BID | 7 jours |
Clarithromycine XL | 1000 mg PO DIE | 7 jours |
Azithromycine[note 4] | 500 mg PO DIE le 1er jour puis 250 mg PO DIE du 2e au 5e jour | 5 jours |
Triméthoprime- sulfaméthoxazole | 160/800 mg PO BID | 7 jours |
Consultation en pneumologie
Diriger le patient vers le pneumologue s’il y a [2]:
- persistance de la toux au-delà de 6 semaines et pour laquelle au moins une thérapie appropriée aux symptômes du patient a été tentée.
- plus de 3 bronchites aiguës dans l’année.
- suspicion d’une autre cause expliquant la présence d’une toux chronique, mais distincte de la rhinorrhée postérieure (p. ex. asthme, allergie, fibrose pulmonaire).
Suivi
Si persistance de la toux après 3 semaines ou présence d’aggravation, faire une réévaluation[2].
Évolution
La bronchite aiguë se résorbe généralement d’elle-même en moins de 4 semaines[2].
Prévention
La prévention se fait comme suit[2] :
- Hygiène régulière des mains et étiquette respiratoire.
- Vaccination annuelle contre l’influenza
- Vaccination ou rappel de vaccination (>10 ans) pour la coqueluche; pour plus de précisions, consulter le protocole d’immunisation du Québec.
Notes
- ↑ Une toux répétitive peut occasionner des douleurs thoraciques.
- ↑ Leur présence chez des individus atteints de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) pourrait nécessiter un traitement.
- ↑ Lors de suspicion d’exacerbation aiguë d’une maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) non diagnostiquée — p. ex. présence de dyspnée, auscultation pulmonaire anormale, fumeur — le guide sur l’exacerbation aiguë de la MPOC devrait être consulté afin d’offrir un traitement approprié à la condition du patient.
- ↑ 4,0 et 4,1 Un risque significativement plus bas d’émergences de résistance aux macrolides lors de l’usage de la clarithromycine en comparaison avec l’azithromycine a été démontré par le groupe de Vanderkooi et coll.
Références
- Cette page a été modifiée ou créée le 2022-06-06 à partir de Bronchite aiguë (Septembre 2017), écrite par les contributeurs de INESSS et partagée sous la licence [ Tout droits réservés]. Le contenu original est disponible à https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/CDM/UsageOptimal/Guides-serieI/Guide_BronchiteAigue.pdf.