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== Contexte  ==
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L'insuffisance rénale chronique (IRC) est une détérioration graduelle de la fonction rénale caractérisée par une diminution du nombres de néphrons sains fonctionnels.<ref>{{Citation d'un ouvrage|langue=Français|auteur1=Paul Jungers et al.|titre=L'insuffisance rénale chronique: prévention et traitement|passage=|lieu=France|éditeur=Lavoisier|date=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref><ref name=":0">{{Citation d'un lien web|langue=français|titre=Fondation du rein|url=https://rein.ca/La-sante-renale/Nouvellement-diagnostique/Qu%e2%80%99est-ce-que-l%e2%80%99insuffisance-renale|site=rein.ca|date=|consulté le=15 février 2022}}</ref> Les fonctions de filtration rénales diminuent jusqu'au point d'incapacité à filtrer correctement les déchets métaboliques du sang dont l'urée et la créatinine.<ref name=":0" /> Deux conséquences importantes de l'insuffisance rénale chronique sont la rétention de liquide qui peut entraîner une congestion circulatoire et une accumulation de composés solubles et insolubles dans les fluides corporels<ref name=":1">{{Citation d'un ouvrage|langue=anglais|auteur1=Geoffrey E. Moore et al.|titre=ACSM's exercise management for persons with chronic diseases and disabilities|passage=|lieu=États-Unis|éditeur=Human Kinetics|date=|pages totales=|isbn=978-1-4504-3414-0|lire en ligne=}}</ref> Ces deux accumulations peuvent causer de l'hypertension, une surcharge de liquide pouvant mener à une insuffisance cardiaque, des anomalies endocriniennes (ex. le métabolisme de calcium), de l'anémie et une augmentation de stress inflammatoire et oxidative.<ref name=":1" /> En raison de ces diverses bouleversements métaboliques, les personnes atteintes de cette maladie sont à plus haut risque de maladie cardiovasculaire athérosclérotique, de cardiomyopathie, d'une perte de masse musculaire et de masse osseuse et d'une grande diminution de la capacité fonctionnelle. <ref name=":1" /> Bien qu'il existe différentes formes de traitements comme la dialyse et la greffe rénale qui sont appropriés selon le stade de la maladie, les symptômes marquantes comme la fatigue, la dyspnée et un déconditionnement physique général demeurent omniprésents chez cette clientèle.<ref name=":1" /> <ref name=":4">{{Citation d'un article|langue=anglais|auteur1=Kristen Parker|titre=Intradialytic Exercise is Medicine for
L'insuffisance rénale chronique (IRC) est une détérioration graduelle de la fonction rénale caractérisée par une diminution du nombres de néphrons sains fonctionnels.<ref>{{Citation d'un ouvrage|langue=Français|auteur1=Paul Jungers et al.|titre=L'insuffisance rénale chronique: prévention et traitement|passage=|lieu=France|éditeur=Lavoisier|date=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref><ref name=":0">{{Citation d'un lien web|langue=français|titre=Fondation du rein|url=https://rein.ca/La-sante-renale/Nouvellement-diagnostique/Qu%e2%80%99est-ce-que-l%e2%80%99insuffisance-renale|site=rein.ca|date=|consulté le=15 février 2022}}</ref> Les fonctions de filtration rénales diminuent jusqu'au point d'incapacité à filtrer correctement les déchets métaboliques du sang dont l'urée et la créatinine.<ref name=":0" /> Deux conséquences importantes de l'insuffisance rénale chronique sont la rétention de liquide qui peut entraîner une congestion circulatoire et une accumulation de composés solubles et insolubles dans les fluides corporels<ref name=":1">{{Citation d'un ouvrage|langue=anglais|auteur1=Geoffrey E. Moore et al.|titre=ACSM's exercise management for persons with chronic diseases and disabilities|passage=|lieu=États-Unis|éditeur=Human Kinetics|date=|pages totales=|isbn=978-1-4504-3414-0|lire en ligne=}}</ref> Ces deux accumulations peuvent causer de l'hypertension, une insuffisance cardiaque, des anomalies endocriniennes (ex. le métabolisme de calcium), de l'anémie et une augmentation de stress inflammatoire et oxidative.<ref name=":1" /> En raison de ces diverses bouleversements métaboliques, les personnes atteintes de cette maladie sont à plus haut risque de maladie cardiovasculaire athérosclérotique, de cardiomyopathie, d'une perte de masse musculaire et de masse osseuse et d'une grande diminution de la capacité fonctionnelle. <ref name=":1" /> Bien qu'il existe différentes formes de traitements comme la dialyse et la greffe rénale, les symptômes comme la fatigue, la dyspnée et un déconditionnement physique général demeurent omniprésents chez cette clientèle.<ref name=":1" /> <ref name=":4">{{Citation d'un article|langue=anglais|auteur1=Kristen Parker|titre=Intradialytic Exercise is Medicine for
Hemodialysis Patients|périodique=Current Sports Medicine Reports|date=2016|issn=|lire en ligne=www.acsm-csmr.org|pages=269-275}}</ref> L'objectif d'une intervention en activité physique pour les personnes atteintes de cette maladie est de maintenir les capacités fonctionnelles et de freiner la détérioration des capacités physiques, et les sections suivantes élaboreront plus sur les aspects spécifiques d'une intervention en activité physique pour cette population.     
Hemodialysis Patients|périodique=Current Sports Medicine Reports|date=2016|issn=|lire en ligne=www.acsm-csmr.org|pages=269-275}}</ref> L'objectif d'une intervention en activité physique pour les personnes atteintes de cette maladie est de maintenir les capacités fonctionnelles et de freiner la détérioration des capacités physiques, et les sections suivantes élaboreront plus sur les aspects spécifiques d'une intervention en activité physique pour cette population.     
== Indications ==
== Indications ==

Version du 12 juin 2022 à 14:19

Cette page vise à décrire les effets bénéfiques de l’activité physique (AP) sur la gestion de l'insuffisance rénale.

Insuffisance rénale chronique (programme d'exercices)
Programme d'exercices
Programme d'exercices
Indications Insuffisance rénale chronique
Contre-indications absolues
Insuffisance cardiaque, Hyperkaliémie, Dysélectrolytémie, Tachyarythmie, Bradyarythmie, Hypokaliémie, Changements à l'ECG
Contre-indications relatives
Dialyse, Diabète sucré, Prise de poids, Titration de médicament, Dysfonctionnement de cathéter veineux, Dysfonctionnement de fistule de dialyse
Complications
Hypoglycémie, Hypotension artérielle (signe clinique)

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Contexte

L'insuffisance rénale chronique (IRC) est une détérioration graduelle de la fonction rénale caractérisée par une diminution du nombres de néphrons sains fonctionnels.[1][2] Les fonctions de filtration rénales diminuent jusqu'au point d'incapacité à filtrer correctement les déchets métaboliques du sang dont l'urée et la créatinine.[2] Deux conséquences importantes de l'insuffisance rénale chronique sont la rétention de liquide qui peut entraîner une congestion circulatoire et une accumulation de composés solubles et insolubles dans les fluides corporels[3] Ces deux accumulations peuvent causer de l'hypertension, une insuffisance cardiaque, des anomalies endocriniennes (ex. le métabolisme de calcium), de l'anémie et une augmentation de stress inflammatoire et oxidative.[3] En raison de ces diverses bouleversements métaboliques, les personnes atteintes de cette maladie sont à plus haut risque de maladie cardiovasculaire athérosclérotique, de cardiomyopathie, d'une perte de masse musculaire et de masse osseuse et d'une grande diminution de la capacité fonctionnelle. [3] Bien qu'il existe différentes formes de traitements comme la dialyse et la greffe rénale, les symptômes comme la fatigue, la dyspnée et un déconditionnement physique général demeurent omniprésents chez cette clientèle.[3] [4] L'objectif d'une intervention en activité physique pour les personnes atteintes de cette maladie est de maintenir les capacités fonctionnelles et de freiner la détérioration des capacités physiques, et les sections suivantes élaboreront plus sur les aspects spécifiques d'une intervention en activité physique pour cette population.

Indications

Variable selon le stade de la maladie, mais toute personne atteinte de l'insuffisance rénale chronique est encouragée à garder un mode de vie actif et d'éviter la sédentarité pour maintenir une bonne capacité fonctionnelle.[2]

  1. Stade 1 et 2 (fonction rénale > 45%), l'exercice est indiqué pour tous patients non-dialysés qui sont asymptomatiques et avec d'autres comorbidités contrôlés[5]
  2. Stade 3 (fonction rénale 30%-45%), l'exercice est indiqué malgré l'apparition des premières symptômes de l'IRC (ex. fatigue)
  3. Stade 4: (fonction rénale 15%-29%), l'exercice est indiqué compte tenu de l'aggravation des symptômes de l'IRC et en prévision de traitements de la dialyse ou en évaluation d'une greffe rénale
  4. Stade 5: Insuffisance rénale terminale, (fonction rénale < 15%), l'exercice est indiqué pour les personnes pendant les traitements de dialyse (exercice intradialytique) ayant une bonne stabilité médicale et pharmacologique[6]

Contre-indications

En général, il y a aucune contre-indication spécifique à l'exercice pour cette clientèle cible. Il faudrait tenir compte des comorbidités de l'individu ainsi que l'état de condition physique de la personne pour adapter un programme d'exercice sécuritaire, sachant qu'il serait toutefois possible de créer des adaptations physiologiques importantes chez toutes personnes atteintes de cette condition.[7]

Cependant, il faudrait porter plus attention aux conditions suivantes[4][6]:

Absolues

  1. Pour les personnes en stade 5 avec une historique de débalancement phosphore/calcium, risque plus élevé d'avulsions tendineux et de fractures, éviter les mouvements ballistiques ainsi que les test 1-RM. [3]
  2. Débalancement dans les électrolytes (surtout hyper/hypokaliémie)
  3. Changements récents dans l'ECG, surtout des symptômes tachyarrythmiques ou bradyarrythmiques
  4. Congestion pulmonaire
  5. Oedème périphérique

Relatives

  1. Gain de poids inter-dialytique >4 kg depuis la dernière séance de dialyse ou de l'entraînement
  2. Condition instable en dialyse et titration dans le régime pharmacologique
  3. Limitations musculosquelettiques
  4. Glycémie non-contrôlé
  5. Infection ou autre maladie active
  6. Dysfonctionnement avec le cathéter veineux ou la fistule

Prescription recommandée

Bien qu'une prescription idéale spécifique en activité physique n'a pas encore été établie chez les personnes atteinte de l'IRC, le modèle FITT pour cette clientèle est semblable à la population en général, où l'objectif serait d'atteindre une intensité légère à modérée d'aérobie selon la tolérance à l'effort de l'individu et compte tenu de son niveau de condition physique actuel.[7]

Recommandations FITT de l'ACSM pour l'insuffisance rénale chronique[7]
Aérobie Résistance Flexibilité
Fréquence 3-5 jours/semaine 2-3 jours/semaine 2-3 jours/semaine
Intensité modérée (40-59% de la réserve de la consommation maximale d'oxygène;

3-5/10 sur l'échelle de perception d'effort)

65%-75% 1-RM statique: jusqu'au point d'inconfort minime

étirements neuro-proprioceptives: 20%-75% de la contraction maximale volontaire

Temps 20 à 60 min d'exercice continu; si la tolérance est basse, 3 à 5 min d'exercice intermittentes jusqu'à 20-60 min/jour minimum 1 série de 10 à 15 répétitions; 8-10 exercices pour viser plusieurs groupes musculaires 60 s pour chaque articulation en statique (10-30 s durée par étirement); étirements neuro-proprioceptives: 3-6 s de contraction suivi de 10 à 30s d'étirement assistée
Type Activités cycliques avec usage des grands muscles du corps (ex. marche,

vélo, natation)

Machines, poids libre, bandes élastiques, exercices avec poids du corps statique ou étirements neuro-proprioceptives

Les recommendations pour la prescription d'exercice pendant les traitements de dialyse (exercice intradialytique) sont les suivantes:[4]

Exercice intradialytique
Mode Prescription
Aérobie
  • pendant les deux premières heures de dialyse, 3 fois par semaine
  • intensité: 55% à 70% de la fréquence cardiaque maximale, ou une perception d'effort modérée de 3-5/10
  • durée: progression vers 30 à 40 minutes en mode continu
  • type: ergomètre pédalier
Résistance
  • fréquence: 2 sessions par semaine
  • volume: 1 à 2 séries de 12-15 répétitions (60%-70% du 1-RM)
  • type: poids libre, bandes élastiques, poids lestés
Flexibilité
  • fréquence: 5 à 7 fois par semaine
  • durée: 20 à 30 s chaque étirement, total de 10 min en tout pour une séance
Équilibre
  • exercices d'équilibre statique et dynamique pour la plupart des journées de la semaine pour les patients plus à risque pour les chutes

Il est également recommandé à tous patients d'IRC de briser leur temps de sédentarité, surtout pendant les journées entre les traitements de dialyse[2][7].

Exécution

Une bonne partie des personnes souffrant de l'insuffisance rénale aura une diminution de la capacité physique en raison de la fatigue et du déconditionnement. [3] Il serait important d'évaluer les caractéristiques suivantes pour bien dépister les patients souffrant de l'IRC avant d'entreprendre un programme d'exercice de façon sécuritaire [4]:

  • étiologie de l'IRC et autres comorbidités
  • révision des tests sanguins
  • médication courante
  • historique de maladie cardiovasculaire et/ou présence de symptômes
  • révision de l'horaire et du type de dialyse
  • mesures des tensions artérielles pré et post-dialyse


L'ASCM recommande de commencer avec des ratios d'efforts aérobiques intermittents (ex. 1:1) aussi courts que 3 min pour les patients très déconditionnés pour développer une adhérence initiale, et de progresser la durée d'exercice en mode continu tout en diminuant le temps de repos. [7]Typiquement, une séance d'entraînement en aérobie débute par un échauffement de 5 minutes à intensité faible, suivi par une période d'intensité modérée d'au moins 10 minutes en continu et terminant avec un retour au calme à intensité faible de 5 minutes (Painter...)


Pour la musculation, l'objectif serait d'atteindre un minimum de deux jours non-consécutifs pendant la semaine. Le test de 1-RM n'est pas conseillé pour cette population, c'est plutôt recommandé de prescrire un pourcentage du 1-RM à la place (ex. 10-12 RM)[7]. Inclure 8 à 12 exercices dans un programme de résistance, ciblant les grands groupes musculaires, avec les modalités mentionnées dans la prescription d'exercice.[6]


Pour les personnes sur l'hémodialyse, l'entraînement pendant le traitement pourrait se faire selon la tolérance du patient, soit durant la première partie pour éviter une réponse hypotensive ou pendant la dernière heure de dialyse pour contrer l'hypotension[3]. Il n'est pas conseillé d'utiliser le bras avec la fistule pour l'entraînement lors de la dialyse[7].Pour les personnes sur la dialyse péritonéale, il est possible de s'entraîner avec le dialysat dans l'abdomen, sinon, le personne peut vider le dialysat avant de faire l'entraînement pour moins d'inconfort[7].

Complications

L'exercice est sécuritaire pour une bonne partie des patients atteints de l'insuffisance rénale pour qui leur condition est stable et bien surveillé par leur équipe médicale. Chez les personnes qui sont en phase d'insuffisance rénale terminale et qui nécessite la dialyse, la précipitation de l'hypotension intradialytique est l'une des principales préoccupations de l'exercice intradialytique, car les épisodes d'hypotension intradialytique peuvent être associés à de mauvais résultats et à une mortalité accrue[8]. Une autre préoccupation de l'exercice intradialytique serait l'exacerbation de l'hypoglycémie, surtout chez les patients diabétiques utilisant du dialysat sans glucose, qui peut engendrer un état catabolique semblable à un état à jeûn[9]. Il serait important pour le patient de surveiller de près son contrôle glycémique ainsi qu'avoir des mesures des pressions artérielles dans les valeurs cibles pour assurer d'une meilleure sécurité pendant l'exercice[5],

  1. La dialyse peut causer de l'hypotension sévère chez certains patients vers la fin du traitement, donc il serait plus favorable de faire l'exercice dans les deux premières heures du traitement[6]

Suivi

Généralement, le suivi en entraînement de la clientèle en insuffisance rénale est en fonction de l'état de santé de l'individu et de ses autres comorbidités, son niveau d'énergie, la progression de sa maladie, sa tolérance à l'effort et ses objectifs[3]. Les patients d'insuffisance rénale qui ne sont pas encore sur la dialyse seront suivi plus de façon sporadique en comparaison avec les patients en stade terminale[5].

Pendant une séance d'exercice intradialytique, il serait important de surveiller de près les paramètres suivants à avant, pendant et après la séance pour s'assurer de la stabilité du patient et de l'efficacité des séances d'entraînement [4]:

  • fréquence cardiaque
  • tension artérielle
  • saturation d'oxygène
  • glycémie
  • échelle de perception d'effort
  • autres symptômes pouvant nuire la séance (ex. crampe musculaire)

Des évaluations de tests fonctionnels comme le Sit to Stand test, la force de préhension et l'évaluation de l'équilibre au début, à 1 mois et à 6 mois d'un programme peuvent aussi servir comme base de données et comme source de motivation pour ces patients[4].

Bénéfice anticipé

La pratique régulière d'activité physique chez cette population a le potentiel d'améliorer ou de maintenir les capacités fonctionnelles tout en gardant une bonne qualité de vie[3]. Une bonne proportion des études se sont concentrées vers les patients en stade terminale de la maladie, mais le consensus de la littérature scientifique pointe vers les bénéfices de l'exercice pour l’ensemble des patients d'insuffisance rénale peut importe leur stade[6][3]. L’exercice cardiovasculaire induit des adaptations dans les systèmes cardiorespiratoires et musculo-squelettiques pour augmenter le VO2max et la capacité de l'individu à s'exercer plus longtemps et efficacement. Les patients en insuffisance terminale ont en moyenne un VO2max diminué d’environ 50% en comparaison avec des individus en santé[10], et l’exercice cardiovasculaire peut améliorer cette valeur entre 20% à 40%, compte tenu du déconditionnement parfois sévère qui est commun chez cette clientèle.[10]Des améliorations musculaires sont également notées chez cette population dans des tests de capacité fonctionnelle comme le test de marche de 6 minutes, la vitesse de marche et du levée d'une chaise[3]

L’exercice cardiovasculaire est aussi suggéré comme traitement nonpharmacologique pour l’hypertension artérielle, une condition intimement liée à l’IRC, et quelques études supportent l’utilité de l’activité physique dans le traitement de cette comorbidité[10]. Une étude en particulier d’une durée de six mois où 45 patients en dialyse ont été entraîné par du vélo stationnaire pour des durées entre 15-45 minutes a rapporté une diminution dans la prise de médication hypertensive chez ces patients après les séances d’exercices.[11]

L'efficacité de l'hémodialyse pendant l'exercice intradialytique est un autre bénéfice que la littérature commence à mieux identifier. Le pédalage sur ergomètre pendant la dialyse a comme effet d'augmenter la perfusion sanguine vers les jambes. Ceci permet de déplacer l'urée et d'autres toxines piégées des compartiments musculaires vers la circulation sanguine pour être éliminées pendant l'hémodialyse. Il a été suggéré que 1 heure d'exercice aérobique pourrait être comparable à une durée de dialyse supplémentaire de 20 minutes chez des patients d'insuffisance rénale non-actifs.[4]

L'insuffisance rénale et la nécessité d'une dialyse chronique peuvent créer des effets psychosociaux délétères sur les patients atteints d'insuffisance rénale terminale. Le stress est souvent sévère et accablant, et ces patients se présentent avec des niveaux élevés de dépression et d'anxiété.[10] Des études comme celle de Kouidi et al. ont démontré les bienfaits de l'exercice sur la réduction de détresse émotionnelle chez des patients dialysés.[12] De plus, l'article de Parker souligne les bénéfices de l'exercice sur d'autres paramètres comme l'amélioration de la qualité de sommeil, les niveaux de fatigue et une réduction sur les taux d'hospitalisation pour les patients dialysés[4].

Références

  1. Paul Jungers et al., L'insuffisance rénale chronique: prévention et traitement, France, Lavoisier
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 « Fondation du rein », sur rein.ca (consulté le 15 février 2022)
  3. 3,00 3,01 3,02 3,03 3,04 3,05 3,06 3,07 3,08 3,09 et 3,10 (en) Geoffrey E. Moore et al., ACSM's exercise management for persons with chronic diseases and disabilities, États-Unis, Human Kinetics (ISBN 978-1-4504-3414-0)
  4. 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4 4,5 4,6 et 4,7 (en) Kristen Parker, « Intradialytic Exercise is Medicine for Hemodialysis Patients », Current Sports Medicine Reports,‎ , p. 269-275 ([www.acsm-csmr.org lire en ligne])
  5. 5,0 5,1 et 5,2 (en) Luke A. Baker, Daniel S. March, Thomas J. Wilkinsion et al., « Clinical Practice Guideline: Exercise and Lifestyle in Chronic Kidney Disease », The Renal Association,‎
  6. 6,0 6,1 6,2 6,3 et 6,4 (en) Neil A. Smart, Andrew D. Williams, Itamar Levinger, Steve Selig, Erin Howden, Jeff S. Coombes, Robert G. Fassett, « Exercise & Sports Science Australia (ESSA) position statement on exercise and chronic kidney disease », Journal of Science and Medicine in Sport,‎ , p. 6 (lire en ligne)
  7. 7,0 7,1 7,2 7,3 7,4 7,5 7,6 et 7,7 (en) ASCM, ACSM's guidelines for exercise testing and prescription, eleventh edition, Wolters Kluwer, 513 p.
  8. (en) Kuipers J, Verboom LM, Ipema KJ, Paans W, Krijnen WP, Gaillard CA, et al, « The prevalence of intradialytic hypotension in patients on conventional hemodialysis: A systematic review with meta-analysis. », American journal of nephrology,‎ 2019;49(6):, p. 497-506
  9. (en) Masanori Abe, Kamyar Kalantar-Zadeh., « Haemodialysis-induced hypoglycaemia and glycaemic disarrays », Nature reviews. Nephrology vol. 11,5,‎ , p. 302-13 ([doi:10.1038/nrneph.2015.38 lire en ligne])
  10. 10,0 10,1 10,2 et 10,3 (en) Claude Bouchard, Roy J. Shepherd, Thomas Stephens, Physical Activity, Fitness and Health: International Proceedings and Consensus Statement, États-Unis, Human Kinetics Publishers, 1055 p.
  11. (en) Brent W Miller, Cheryl L Cress, Mary E Johnson, Darlene H Nichols, Mark A Schnitzler, « Exercise during hemodialysis decreases the use of antihypertensive medications », American Journal of Kidney Diseases,‎ avril 2002;39(4), p. 828-33 ([DOI:%2010.1053/ajkd.2002.32004 lire en ligne])
  12. (en) Kouidi E, Karagiannis V, Grekas D, Iakovides A, Kaprinis G, Tourkantonis A, Deligiannis A., « Depression, heart rate variability, and exercise training in dialysis patients », European Journal of Preventive Cardiology,‎ avril 2010;17(2):, p. 160-7 ([DOI:%2010.1097/HJR.0b013e32833188c4 lire en ligne])
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