Utilisateur:Kristopher Bujold-Pitre/Brouillons/Radiographie de l'épaule
Examen paraclinique | |
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La radiographie de l'épaule est l'examen de choix pour une évaluation primaire de l'articulation glénohumérale et acromioclaviculaire ainsi que des structures osseuses adjacentes.
Indications
Les indications d'une radiographie de l'épaule sont les suivantes:[1]
- un trauma de l'épaule
- un trauma scapulaire
- une douleur non traumatique de l'épaule
- une instabilité de l'épaule
- une rotation limitée de l'épaule
- suspicion d'une luxation de l'articulation glénohumérale
- une évaluation d'atteinte dégénérative de l'épaule.
Procédure
Lorsqu'une radiographie de l'épaule est prescrite, deux vues de l'épaule sont produites. Comme la vue latérale est peu interprétable étant donné la superposition de l'épaule au thorax, certains milieux optent pour une vue AP en rotation externe puis une en rotation interne afin de produire deux vues quasi orthogonales. D'autres fourniront une vue AP neutre et une vue oblique de l'épaule. Plusieurs autres vues permettent d'évaluer la présence d'une luxation glénohumérale ou de l'intégrité de la glénoïde. L'une des plus utiles est la vue de Neer, régulièrement faite de routine. La plupart des autres vues complémentaires ne sont que très rarement utilisées étant donné l'omniprésence de la tomodensitométrie.[2][3][4]
Vue | Positionnement | Indications | Exemple |
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Vue antéropostérieure (AP) | Le patient est debout et son dos repose contre la plaque. Les AP peuvent être fait en rotation externe (coude en extension, face palmaire vers l'avant), en rotation interne (coude en extension, face dorsale de la main contre la surface latérale de la cuisse) et en position neutre (coude en extension, face palmaire de la main contre la surface latérale de la cuisse). Le tube est orienté perpendiculairement à la plaque.
Dans le contexte où un patient ne peut qu'être en décubitus dorsal, l'épaule non atteinte de celui-ci est légèrement soulevée pour que la scapula du côté atteinte soit parallèle à la plaque, qui se trouve sous le patient. Le tube est dirigé perpendiculairement à la plaque. |
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Vue de Grashey, "vrai" AP de l'épaule ou AP oblique de l'épaule | Le patient est debout et en est rotation de 40º du côté à l'étude. La scapula du côté concerné est donc accolé à la plaque. Le faisceau est orienté perpendiculairement à la plaque. | ||
Vue de Neer ou vue latérale de la scapula | Le patient est debout ou assis et fait face à la plaque. Il est rotationné d'environ 15º du côté non atteint de sorte que seulement l'épaule à l'étude touche la plaque. Le dos de la main du bras à l'étude est placée dans le dos du patient, au niveau de sa taille. La plaque est centré avec le processus coracoïde du côté atteint. Le tube est dirigé vers la tête humérale du patient et est angulé à 10º caudalement. | ||
Vue axillaire inféro-supérieure ou vue de Lawrence | Le patient est en décubitus dorsal. L'épaule atteinte est en rotation externe et abduction à 90º (ou jusqu'à ce que le patient peut tolérer). Le bras est légèrement relevé sur des coussins radiotransparents. La plaque est appuyée verticalement contre la partie supérieure de l'épaule ainsi que le cou du patient. Le tube est parallèle au sol, orienté vers le creux axillaire et angulé de 20 à 30º par rapport à l'axe longitudinal du patient. | Cette vue est une alternative à la vue de Neer lorsque le patient ne peut se lever de sa civière. | |
Vue axillaire inféro-supérieure traumatique | Le patient est en décubitus dorsal. L'épaule est en rotation interne (généralement dans une attelle). Le coude est légèrement surélevé, reposant sur un objet radiotransparent. La plaque est appuyée verticalement contre la partie supérieure de l'épaule ainsi que le cou du patient. Le tube est parallèle au sol, orienté vers le creux axillaire et angulé de 20 à 30º par rapport à l'axe longitudinal du patient. | Cette vue est une alternative à la vue de Lawrence lorsque l'abduction de l'épaule est impossible. | |
Vue de Velpeau | Alternative à la vue axillaire traumatique. Le patient est debout et incliné vers l'arrière afin de dégager l'épaule. La plaque est parallèle au sol au niveau de la taille du patient. Le tube est dirigé vres la tête humérale, perpendiculairement à la plaque. | Cette vue est une vue complémenter aux vues AP, de Grashey et Neer pour évaluer la présence d'une luxation glénohumérale. | |
Vue de West Point | Le patient est en décubitus ventral. La plaque est appuyée verticalement sur la partie supérieure de son épaule et son cou. Le bras est en abduction de 90º. Le tube vers le creux axillaire, à 25º de l'axe longitudinale du patient et à 25º vers le sol. |
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Vue de Stryker | Le patient est en décubitus dorsal. L'épaule et le coude du côté à l'étude sont complètement fléchis de manière à ce que la main du patient repose sur sa tête. La plaque est sous l'épaule. Le tube est dirigé vers la tête humérale avec une angulation de 10º céphalade. |
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Interprétation
Une revue systématique des structures observées à la radiographie de l'épaule en permet une interprétation complète. Plusieurs pathologies de l'épaule engendrent des atteintes secondaires, ce pourquoi il faut s'intéresser à chacune des structures. De plus, il est commun de faire des trouvailles complémentaires en regard des structures adjacentes de l'épaule.
Chacune des étapes suivantes doit être faites sur les différentes vues de la radiographie de l'épaule:[2]
- Évaluation des tissus mous
- un épanchement articulaire peut orienter vers une luxation de l'articulation glénohumérale
- une calcification pouvant témoigner d'une tendinopathie calcaire
- De l'emphysème sous-cutanée peut être présente dans le contexte de fracture ouverte ou de pneumothorax secondaire à une fracture.
- Évaluation des structures osseuses
- une fracture de l'humérus proximal
- une fracture de la grande tubérosité de l'humérus
- une fracture de la petite tubérosité de l'humérus
- une fracture de la clavicule distale
- une fracture de la scapula
- une lésion de Bankart
- une lésion de Hill-Sachs
- une fracture de côte
- une lésion ostéolytique ou ostéoblastique d'un os.
- Alignement des structures
- tout désalignement de la tête humérale et de la glénoïde doit orienter vers une luxation. La vue de Neer est particulièrement utile. La tête humérale doit normalement se situer entre l'épine de la scapula et le processus coracoïde.
- un désalignement entre la clavicule et l'acromion doit orienter vers une luxation acromioclaviculaire
- un désalignement entre le clavicule et le sternum doit orienter vers une luxation sternoclaviculaire
- une migration inférieure de la tête humérale peut témoigner d'une bursite sous-acromiale
- une migration supérieure de la tête humérale peut témoigner d'une rupture de la coiffe des rotateurs.
- Évaluation du poumon
- une examination telle que proposée dans l'article "Radiographie du poumon" est complémentaire à la radiographie de l'épaule. Ainsi peuvent être repérés une pneumonie, une tumeur de Pancoast, un pneumothorax et autres.
Anatomie
Références
- ↑ (en-US) Andrew Murphy, « Shoulder series | Radiology Reference Article | Radiopaedia.org », sur Radiopaedia (consulté le 10 août 2022)
- ↑ 2,0 et 2,1 Vice-décanat à la pédagogie et au développement professionnel continu- Secteur développement pédagogique, Faculté de médecine, Université Laval, « Accueil - Imagerie médicale », sur aptic.cifss.ulaval.ca (consulté le 10 août 2022)
- ↑ (en) Robert W. Bucholz, Rockwood and Green's Fractures in Adults, Seventh Edition, Wolters Kluwer
- ↑ (en) A. Stewart Whitney, Clark's Positioning in Radiography 12Ed, Taylor & Francis (ISBN 978-1-4441-1460-7)