« Carie dentaire » : différence entre les versions

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La carie dentaire est la maladie infectieuse chronique la plus répandue à travers le monde et un problème important de santé publique qui entraine plusieurs conséquences dont douleur, risque d'infections, perte de dents, gêne et plus encore.<ref name=":9">{{Citation d'un lien web|titre=L'état de la santé buccodentaire au Canada|url=https://www.cda-adc.ca/etatdelasantebuccodentaire/|site=www.cda-adc.ca|consulté le=2020-08-18}}</ref><ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr|titre=Santé bucco dentaire|url=https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/oral-health|site=www.who.int|consulté le=2020-08-19}}</ref>  
La carie dentaire est une maladie multifactorielle causée par les bactéries cariogènes présentent à la surface des dents. Cette affection est une cause majeur de problèmatique en santé publique, étant la maladie infectieuse chronique la plus répandue à travers le monde.<ref name=":9">{{Citation d'un lien web|titre=L'état de la santé buccodentaire au Canada|url=https://www.cda-adc.ca/etatdelasantebuccodentaire/|site=www.cda-adc.ca|consulté le=2020-08-18}}</ref><ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr|titre=Santé bucco dentaire|url=https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/oral-health|site=www.who.int|consulté le=2020-08-19}}</ref><ref name=":11">{{Citation d'un ouvrage|nom1=Piette, Étienne.|nom2=Goldberg, Michel.|titre=La dent normale et pathologique|éditeur=De Boeck Université|date=2001|isbn=2-8041-3489-X|isbn2=978-2-8041-3489-1|oclc=50336149|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/50336149|consulté le=2020-08-18}}</ref>


C'est une maladie multifactorielle qui est causée par les produits métaboliques acides des bactéries cariogènes présentent dans la plaque dentaire et à la surface des dents entrainant une déminéralisation de la structure de la dent.<ref name=":11">{{Citation d'un ouvrage|nom1=Piette, Étienne.|nom2=Goldberg, Michel.|titre=La dent normale et pathologique|éditeur=De Boeck Université|date=2001|isbn=2-8041-3489-X|isbn2=978-2-8041-3489-1|oclc=50336149|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/50336149|consulté le=2020-08-18}}</ref> Cette affection serait en grande proportion dû à la consommation excessive de sucres transformés, à une hygiène buccodentaire déficiente, une lacune au niveau de la prévention ainsi qu'un manque d'accès aux soins dentaires.<ref>{{Citation d'un lien web|langue=en|titre=Oral Diseases|url=https://www.fdiworlddental.org/oral-health/oral-diseases|site=FDI World Dental Federation|date=2018-10-26|consulté le=2020-08-19}}</ref> C'est une maladie qui peut être contrôlée mais qui surtout, peut être prévenue dans la majorité des cas.<ref name=":12">{{Citation d'un ouvrage|nom1=HIREMATH, S. S.|titre=Textbook of preventive and community dentistry.|éditeur=ELSEVIER INDIA|date=2011|isbn=81-312-2530-5|isbn2=978-81-312-2530-1|oclc=993695037|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/993695037|consulté le=2020-08-23}}</ref>
La carie dentaire peut se développer à la surface d'une ou de plusieurs dents à la fois. De multiples caries présentent chez un même patient peuvent être défini par le terme de caries ramplantes. Elles seront alors classées selon l'étiologie probable soit les [[Carie du biberon|caries du biberon]], les [[Caries de radiation|caries de radiation]] ou d'utilisation de drogues.<ref name=":13" />  
== Épidémiologie ==
== Épidémiologie ==


La carie dentaire est un problème de santé mondial qui touche plus de 80% de la population, dont 60 à 90% des enfants d'âge scolaire, représentant plus de 2.3 milliards de personnes présentant une carie non traitée sur des dents permanentes et plus de 530 millions sur une dent primaire selon les plus récentes données.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Paula|nom1=Moynihan|titre=Sugars and Dental Caries: Evidence for Setting a Recommended Threshold for Intake|périodique=Advances in Nutrition (Bethesda, Md.)|volume=7|numéro=1|date=2016-01|issn=2156-5376|pmid=26773022|pmcid=4717883|doi=10.3945/an.115.009365|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26773022|consulté le=2020-08-18|pages=149–156}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Spencer L|nom1=James|prénom2=Degu|nom2=Abate|prénom3=Kalkidan Hassen|nom3=Abate|prénom4=Solomon M|nom4=Abay|titre=Global, regional, and national incidence, prevalence, and years lived with disability for 354 diseases and injuries for 195 countries and territories, 1990–2017: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2017|périodique=The Lancet|volume=392|numéro=10159|date=2018-11|issn=0140-6736|pmid=30496104|pmcid=PMC6227754|doi=10.1016/s0140-6736(18)32279-7|lire en ligne=https://doi.org/10.1016/S0140-6736(18)32279-7|consulté le=2020-08-19|pages=1789–1858}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Poul Erik|nom1=Petersen|prénom2=Denis|nom2=Bourgeois|prénom3=Hiroshi|nom3=Ogawa|prénom4=Saskia|nom4=Estupinan-Day|titre=The global burden of oral diseases and risks to oral health|périodique=Bulletin of the World Health Organization|volume=83|numéro=9|date=2005-09|issn=0042-9686|pmid=16211157|pmcid=2626328|doi=/S0042-96862005000900011|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16211157|consulté le=2020-08-25|pages=661–669}}</ref> Selon l'étude mondiale sur la morbidité réalisé en 2015, le "Global Burden of Disease 2015", il semble y avoir une prévalence mondiale relativement stable de la carie dentaire non traitée en dentition permanente entre 1990 et 2017 avec un taux d'environ 34%.<ref name=":8">{{Citation d'un article|langue=en-US|prénom1=N.J.|nom1=Kassebaum|prénom2=A.G.C.|nom2=Smith|prénom3=E.|nom3=Bernabé|prénom4=T.D.|nom4=Fleming|titre=Global, Regional, and National Prevalence, Incidence, and Disability-Adjusted Life Years for Oral Conditions for 195 Countries, 1990–2015: A Systematic Analysis for the Global Burden of Diseases, Injuries, and Risk Factors|périodique=Journal of Dental Research|volume=96|numéro=4|date=2017-02|issn=0022-0345|issn2=1544-0591|pmid=28792274|pmcid=PMC5912207|doi=10.1177/0022034517693566|lire en ligne=https://doi.org/10.1177/0022034517693566|consulté le=2020-08-18|pages=380–387}}</ref> La carie dentaire peut affecté tous les groupes d'âge indépendamment du sexe. Un pic de prévalence peut être observé entre 1 et 4 ans pour les caries non traités en dentition primaire alors que celui en dentition permanente se situe autour de 15 à 19 ans. La prévalence de la carie dentaire diminue par la suite avec l'âge avec un second pic d'incidence vers 70 ans. <ref name=":8" /><ref name=":2" /> Les nourrissons sont également sujets aux caries, décritent comme des «caries de biberon», qui affectent une ou plusieurs dents primaires dès leur apparition en bouche, entre la période de la naissance et 71 mois. <ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Jo E.|nom1=Frencken|prénom2=Praveen|nom2=Sharma|prénom3=Laura|nom3=Stenhouse|prénom4=David|nom4=Green|titre=Global epidemiology of dental caries and severe periodontitis - a comprehensive review|périodique=Journal of Clinical Periodontology|volume=44 Suppl 18|date=2017-03|issn=1600-051X|pmid=28266116|doi=10.1111/jcpe.12677|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28266116/|consulté le=2020-07-28|pages=S94–S105}}</ref><ref name=":3">{{Citation d'un lien web|langue=en|nom1=S|prénom1=Tungare|nom2=Ag|prénom2=Paranjpe|titre=Baby Bottle Syndrome|url=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30570970/|site=PubMed|date=2020 Jan|pmid=30570970|consulté le=2020-07-28}}</ref><ref name=":0">{{Citation d'un lien web|langue=en|nom1=M|prénom1=Rathee|nom2=A|prénom2=Sapra|titre=Dental Caries|url=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31869163/|site=PubMed|date=2020 Jan|pmid=31869163|consulté le=2020-07-28}}</ref>
La carie dentaire est un problème de santé mondial qui touche plus de 80% de la population, dont 60 à 90% des enfants d'âge scolaire, représentant plus de 2.3 milliards de personnes présentant une carie non traitée sur des dents permanentes et plus de 530 millions sur une dent primaire selon les plus récentes données.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Paula|nom1=Moynihan|titre=Sugars and Dental Caries: Evidence for Setting a Recommended Threshold for Intake|périodique=Advances in Nutrition (Bethesda, Md.)|volume=7|numéro=1|date=2016-01|issn=2156-5376|pmid=26773022|pmcid=4717883|doi=10.3945/an.115.009365|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26773022|consulté le=2020-08-18|pages=149–156}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Spencer L|nom1=James|prénom2=Degu|nom2=Abate|prénom3=Kalkidan Hassen|nom3=Abate|prénom4=Solomon M|nom4=Abay|titre=Global, regional, and national incidence, prevalence, and years lived with disability for 354 diseases and injuries for 195 countries and territories, 1990–2017: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2017|périodique=The Lancet|volume=392|numéro=10159|date=2018-11|issn=0140-6736|pmid=30496104|pmcid=PMC6227754|doi=10.1016/s0140-6736(18)32279-7|lire en ligne=https://doi.org/10.1016/S0140-6736(18)32279-7|consulté le=2020-08-19|pages=1789–1858}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Poul Erik|nom1=Petersen|prénom2=Denis|nom2=Bourgeois|prénom3=Hiroshi|nom3=Ogawa|prénom4=Saskia|nom4=Estupinan-Day|titre=The global burden of oral diseases and risks to oral health|périodique=Bulletin of the World Health Organization|volume=83|numéro=9|date=2005-09|issn=0042-9686|pmid=16211157|pmcid=2626328|doi=/S0042-96862005000900011|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16211157|consulté le=2020-08-25|pages=661–669}}</ref> Selon l'étude mondiale sur la morbidité réalisée en 2015, le ''Global Burden of Disease 2015'', il semble y avoir une prévalence mondiale relativement stable de la carie dentaire non traitée en dentition permanente entre 1990 et 2017 avec un taux d'environ 34%.<ref name=":8">{{Citation d'un article|langue=en-US|prénom1=N.J.|nom1=Kassebaum|prénom2=A.G.C.|nom2=Smith|prénom3=E.|nom3=Bernabé|prénom4=T.D.|nom4=Fleming|titre=Global, Regional, and National Prevalence, Incidence, and Disability-Adjusted Life Years for Oral Conditions for 195 Countries, 1990–2015: A Systematic Analysis for the Global Burden of Diseases, Injuries, and Risk Factors|périodique=Journal of Dental Research|volume=96|numéro=4|date=2017-02|issn=0022-0345|issn2=1544-0591|pmid=28792274|pmcid=PMC5912207|doi=10.1177/0022034517693566|lire en ligne=https://doi.org/10.1177/0022034517693566|consulté le=2020-08-18|pages=380–387}}</ref> Malgré tout, il semble y avoir une amélioration dans les pays industrialisés quant à la sévérité et la prévalence de la carie avec évidence de cavitation dans le groupe d'âge 5-12 ans ainsi que chez les 35-44 ans. Il semble de plus y avoir une diminution du nombre de dents manquantes au sein de la population veillante en comparaison aux décennies antérieures, possiblement attribuable en partie à la diminution des extractions pour cause de caries dentaires.<ref name=":2" />


Malgré tout, il semble y avoir une amélioration dans les pays industrialisés quant à la sévérité et la prévalence importante de la carie avec évidence de cavitation dans le groupe d'âge 5-12 ans ainsi que chez les 35-44 ans. Il semble de plus y avoir une diminution du nombre de dents manquantes au sein de la population veillante en comparaison aux décennies antérieures, possiblement attribuable en partie à la diminution d'extraction pour cause de caries dentaires.<ref name=":2" />  
La carie dentaire peut affecter tous les groupes d'âge indépendamment du sexe. Un pic de prévalence peut être observé entre 1 et 4 ans pour les caries non traités en dentition primaire alors que celui en dentition permanente se situe autour de 15 à 19 ans. La prévalence de la carie dentaire diminue par la suite avec l'âge avec un second pic d'incidence vers 70 ans. <ref name=":8" /><ref name=":2" /> Les nourrissons sont également sujets aux caries, décrites comme des «caries de biberon», qui affectent une ou plusieurs dents primaires dès leur apparition en bouche, entre la période de la naissance et 71 mois. <ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Jo E.|nom1=Frencken|prénom2=Praveen|nom2=Sharma|prénom3=Laura|nom3=Stenhouse|prénom4=David|nom4=Green|titre=Global epidemiology of dental caries and severe periodontitis - a comprehensive review|périodique=Journal of Clinical Periodontology|volume=44 Suppl 18|date=2017-03|issn=1600-051X|pmid=28266116|doi=10.1111/jcpe.12677|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28266116/|consulté le=2020-07-28|pages=S94–S105}}</ref><ref name=":3">{{Citation d'un lien web|langue=en|nom1=S|prénom1=Tungare|nom2=Ag|prénom2=Paranjpe|titre=Baby Bottle Syndrome|url=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30570970/|site=PubMed|date=2020 Jan|pmid=30570970|consulté le=2020-07-28}}</ref><ref name=":0">{{Citation d'un lien web|langue=en|nom1=M|prénom1=Rathee|nom2=A|prénom2=Sapra|titre=Dental Caries|url=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31869163/|site=PubMed|date=2020 Jan|pmid=31869163|consulté le=2020-07-28}}</ref>


Au canada, selon le rapport de 2017 de l'Association Dentaire Canadienne sur la santé buccodentaire, la carie dentaire serait responsable du tiers des chirurgies d'un jour chez les enfants canadiens âgées entre un et cinq ans.<ref name=":9" /> Toujours selon ce rapport, basé sur des résultats de statistiques canada de 2010, le pourcentage d'enfant présentant au moins une carie aurait diminué de 74% à 23% en 40 ans et de 96% à 58% chez les adolescents durant cette même période de temps. Chez les Premières Nations, notamment chez les Inuits où une enquête fut réalisé en 2008-2009, le taux d'enfant d'âge scolaire présentant une carie dentaire serait de 85% et augmentait à 100% chez la population adulte, démontrant que la carie dentaire reste un problème primaire de santé publique au sein de cette population.<ref name=":9" />
Au Canada, selon le rapport de 2017 de l'Association Dentaire canadienne sur la santé buccodentaire<!-- idéalement, il faudrait enlever la section « selon le rapport 2017 de l'ADCSB » et seulement mettre la référence pour la statistique. -->, la carie dentaire serait responsable du tiers des chirurgies d'un jour chez les enfants canadiens âgées entre un et cinq ans. Toujours selon ce rapport, basé sur des résultats de statistiques Canada de 2010, le pourcentage d'enfant présentant au moins une carie aurait diminué de 74% à 23% en 40 ans et de 96% à 58% chez les adolescents durant cette même période de temps. Chez les Premières Nations, notamment chez les Inuits où une enquête fut réalisé en 2008-2009, le taux d'enfant d'âge scolaire présentant une carie dentaire serait de 85% et augmentait à 100% chez la population adulte, démontrant que la carie dentaire reste un problème majeur de santé publique au sein de cette population.<ref name=":9" /> Une étude clinique sur l’état de santé buccodentaire des élèves québécois du primaire, réalisée en 2012-2013, démontrait de son côté que les élèves de deuxième et sixième année du primaire présenteraient toujours un taux important de dents touchées par la carie de toute forme. C'est en fait 9 enfants sur 10 qui seraient atteints de carie dentaire, qu'elle soit évidente ou non, tous stades confondus. Depuis la fin des années 1990, les élèves de deuxième année ne semblent pas présenter d'amélioration en matière de carie dentaire, avec un taux passant de 56% à 53% des élèves présentant une carie évidente de stade 4 à 6, une dent extraite ou obturée. Cependant, en ce qui concerne les élèves de sixième année, ce taux chute de 59% à seulement 36%, démontrant une nette amélioration pour ce dernier groupe. <ref>Galarneau C, Arpin S, Boiteau V, Dubé MA, Hamel D, Wassef N. Étude clinique sur l’état de santé buccodentaire des élèves
québécois du primaire 2012-2013 (ÉCSBQ) – Rapport national. 2e éd. Montréal : Institut national de santé publique du Québec;
2018.</ref> 


Une étude clinique sur l’état de santé buccodentaire des élèves québécois du primaire réalisé en 2012-2013, démontre de son côté que les élèves de deuxième et sixième année du primaire présente toujours un taux important de dents touchés par la carie de toute forme. C'est en fait 9 enfants sur 10 qui serait atteints de carie dentaire, qu'elle soit évidente ou non, tout stade confondu. Depuis la fin des années 1990, les élèves de deuxième année ne présentent pas d'amélioration au niveau de la carie dentaire, avec un taux de 53% des élèves présentant une carie évidente, une dent extraite ou obturée, mais qu'au niveau des élèves de sixième année ce taux chute à seulement 36% démontrant ainsi une net amélioration pour ce dernier groupe. <ref>Galarneau C, Arpin S, Boiteau V, Dubé MA, Hamel D, Wassef N. Étude clinique sur l’état de santé buccodentaire des élèves
Le statut socioéconomique semble être directement lié à la prévalence de la carie, surtout en dentition primaire.<ref name=":10">{{Citation d'un ouvrage|nom1=Hilton, Thomas J.,|nom2=Ferracane, Jack L.,|nom3=Broome, James C.,|titre=Summitt's fundamentals of operative dentistry : a contemporary approach|isbn=978-0-86715-657-7|isbn2=0-86715-657-0|oclc=880878412|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/880878412|consulté le=2020-08-20}}</ref>
québécois du primaire 2012-2013 (ÉCSBQ) – Rapport national. 2e éd. Montréal : Institut national de santé publique du Québec;
2018.</ref> Le statut socioéconomique semble être directement lié à la prévalence de la carie, surtout en dentition primaire.<ref name=":10">{{Citation d'un ouvrage|nom1=Hilton, Thomas J.,|nom2=Ferracane, Jack L.,|nom3=Broome, James C.,|titre=Summitt's fundamentals of operative dentistry : a contemporary approach|isbn=978-0-86715-657-7|isbn2=0-86715-657-0|oclc=880878412|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/880878412|consulté le=2020-08-20}}</ref>
== Étiologies ==
== Étiologies ==


La carie dentaire, tel que mentionné ci-haut, est une maladie multifactorielle dont la dynamique dépend de trois facteurs primaires essentiels et qui ne peut exister s'il venaient à manquer ne serait-ce que l'un de ces facteurs. Ceux-ci sont respectivement la présence de dents, une alimentation avec des glucides fermentescibles et la présence d'un plaque dentaire contenant flore bactérienne diversifié. Le facteur temps, qui englobe ces trois facteurs et décrit la durée de l'interaction entre ceux-ci, est également un facteur non négligeable à considérer, car la carie dentaire peut prendre jusqu'à plusieurs années pour s'installer. À cela, s'ajoute les facteurs environnementaux et ceux de l'hôte qui peuvent moduler et accentuer la sévérité de la carie.  Il sont donc, pour le clinicien, important à considérer pour la prise en charge de cette affectation complexe. <ref name=":12" /><ref name=":10" />
La carie dentaire est une maladie multifactorielle dont la dynamique dépend de trois facteurs primaires essentiels et qui ne peut exister sans l'un de ceux-ci. Ces facteurs sont la présence d'une ou plusieurs dents, une alimentation avec des glucides fermentescibles et la présence de plaque dentaire contenant une flore bactérienne diversifiée. Le facteur temps, qui englobe ces facteurs et qui décrit la durée de l'interaction entre ceux-ci, est également un facteur non négligeable à considérer, car la carie dentaire peut prendre jusqu'à plusieurs années pour s'installer. À cela, s'ajoutent les facteurs environnementaux et ceux de l'hôte qui peuvent moduler et accentuer la sévérité de la carie.  Ils sont donc, pour le clinicien, important à considérer pour la prise en charge de cette affection complexe. <ref name=":12">{{Citation d'un ouvrage|nom1=HIREMATH, S. S.|titre=Textbook of preventive and community dentistry.|éditeur=ELSEVIER INDIA|date=2011|isbn=81-312-2530-5|isbn2=978-81-312-2530-1|oclc=993695037|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/993695037|consulté le=2020-08-23}}</ref><ref name=":10" />


=== Plaque dentaire ===
=== Plaque dentaire ===
La cavité orale est un environnement hétérogène unique contenant plus de 700 types de microorganismes différents qui varie en composition et en nombre selon le site. L'acquisition de cette flore buccale se fait par transmission et colonisation à partir de la naissance, où la bouche de l'enfant est encore stérile. L'acquisition notamment de Streptococci et de bactéries à gram négatives, se fait principalement par transmission verticale de la mère à l'enfant. L'éruption des dents permet la colonisation d'un nouveau site où les bactéries peuvent s'attacher, formant ainsi ce qu'on appel la plaque dentaire ou biofilm dentaire. Une fois établie, la flore buccale semble demeurer stable, dans une état d'homéostasis qui sera sujet aux débalancement s'il y a par, exemple, un changement majeur dans les habitudes, tel un consommation nouvelle de sucre, qui peut alors favoriser certains espèces au détriment de d'autres. <ref name=":13">{{Citation d'un ouvrage|nom1=Fejerskov, Ole.|nom2=Kidd, Edwina A. M.|titre=Dental caries : the disease and its clinical management|éditeur=Blackwell Munksgaard|date=2008|isbn=978-1-4051-3889-5|isbn2=1-4051-3889-0|oclc=136316302|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/136316302|consulté le=2020-08-25}}</ref>   
La cavité orale est un environnement hétérogène unique contenant plus de 700 types de microorganismes différents qui varie en composition et en nombre selon le site. L'acquisition de cette flore buccale se fait par transmission et colonisation à partir de la naissance, où la bouche de l'enfant est encore stérile. L'acquisition notamment de ''Streptococci'' et de bactéries à Gram négatifs, se fait principalement par transmission verticale de la mère à l'enfant. L'éruption des dents permet la colonisation de sites où les bactéries peuvent s'attacher et colonisé pour former  ce qu'on appelle la plaque dentaire ou biofilm dentaire. Une fois établie, la flore buccale semble demeurer stable, dans un état d'homéostasie, mais qui sera sujet aux débalancements. Par exemple, un changement majeur dans les habitudes, tel une consommation nouvelle de sucre qui peut alors favoriser certaines espèces au détriment de d'autres. <ref name=":13">{{Citation d'un ouvrage|nom1=Fejerskov, Ole.|nom2=Kidd, Edwina A. M.|titre=Dental caries : the disease and its clinical management|éditeur=Blackwell Munksgaard|date=2008|isbn=978-1-4051-3889-5|isbn2=1-4051-3889-0|oclc=136316302|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/136316302|consulté le=2020-08-25}}</ref>   


Au niveau de la plaque dentaire, certains bactéries semble plus spécifiquement asssociés à la carie dentaire et comprennent diverse espèces tels les Streptococci, dont S. mutans et S. sobrinus, les lactobacilli ainsi que les actinomyces.<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Carounanidy|nom1=Usha|prénom2=Sathyanarayanan|nom2=R|titre=Dental caries - A complete changeover (Part I)|périodique=Journal of conservative dentistry: JCD|volume=12|numéro=2|date=2009-04|issn=0974-5203|pmid=20617066|pmcid=2898091|doi=10.4103/0972-0707.55617|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20617066/|consulté le=2020-07-28|pages=46–54}}</ref><ref name=":11" /> Ces bactéries sont dites cariogènes, car elles ont la capacité de coloniser la surface dentaire, de transformer en acides, principalement de l'acide lactique, les sucres fermentescibles à partir de glucides alimentaires, d'effectuer leurs activités métaboliques dans des conditions acides et de produire des polisaccharides extra et intracellulaire.<ref name=":11" /><ref name=":13" /><ref name=":14">{{Citation d'un ouvrage|nom1=Zhou, Xuedong, 1957-|titre=Dental caries : principles and management|isbn=978-3-662-47450-1|isbn2=3-662-47450-6|oclc=926047075|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/926047075|consulté le=2020-08-25}}</ref> De façon générale, le Streptococcus mutans serait une des bactéries les plus importante primairement impliqué dans la formation de la carie dentaire alors que les lactobacilles seraient quant à eux davantage des bactéries contributives à un processus carieux déjà enclenché.<ref name=":10" /> La proportion et les espèces retrouvés dans la plaque associé à la carie dentaire tend à changer selon le site d'atteinte, l'individus et l'âge. <ref name=":13" /><ref name=":14" /> 
Au niveau de la plaque dentaire, certaines bactéries semblent plus spécifiquement asssociées à la carie dentaire et comprennent diverses espèces tels les ''Streptococci'', dont ''Streptococcus mutans'' et ''Streptococcus sobrinus'', les lactobacilles ainsi que les Actinomyces.<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Carounanidy|nom1=Usha|prénom2=Sathyanarayanan|nom2=R|titre=Dental caries - A complete changeover (Part I)|périodique=Journal of conservative dentistry: JCD|volume=12|numéro=2|date=2009-04|issn=0974-5203|pmid=20617066|pmcid=2898091|doi=10.4103/0972-0707.55617|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20617066/|consulté le=2020-07-28|pages=46–54}}</ref><ref name=":11" />  


Le S. mutans est la bactérie retrouvé en plus grand nombre dans la plaque dentaire et une bactérie importante dans le processus carieux, notamment à cause de leur capacité à métaboliser divers types de glucides rapidement, à tolérer, et même, être capable de continuer de se multiplier en milieu acide ainsi qu'à de synthétiser des polysaccharides extracellulaires insolubles permettant l'adhésion et l'établissement du biofilm à la surface dentaire. <ref name=":11" /><ref name=":12" /><ref name=":14" />  
Ces bactéries sont dites cariogènes, car elles ont la capacité de coloniser la surface dentaire, de transformer en acide, principalement de l'acide lactique, les sucres fermentescibles à partir de glucides alimentaires, d'effectuer leurs activités métaboliques en condition acide et de produire des polysaccarides extra et intracellulaires favorisant l'adhésion et l'établissement du biofilm dentaire.<ref name=":11" /><ref name=":12" /><ref name=":13" /><ref name=":14">{{Citation d'un ouvrage|nom1=Zhou, Xuedong, 1957-|titre=Dental caries : principles and management|isbn=978-3-662-47450-1|isbn2=3-662-47450-6|oclc=926047075|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/926047075|consulté le=2020-08-25}}</ref> Le Streptococcus mutans est la bactérie retrouvée en plus grand nombre dans la plaque dentaire et une bactérie importante dans le processus carieux, car celle-ci présente toutes ces caractéristiques. <ref name=":11" /><ref name=":12" /><ref name=":14" />  


Les plus récentes études tendent cependant à démontrer que pour développer la carie dentaire, la présence d'une communauté complexe de bactéries d'espèces différentes serait nécessaire. De plus, bien que la carie dentaire semble avoir longtemps été associé au S. mutans, les études démontrent maintenant que la plaque dentaire causant la carie de stade 3 à 6, ne serait pas majoritairement composé de S. mutans et qu'un risque carieux important peut être présent chez des individus présentants une faible proportion de S. mutans, et inversement. <ref name=":13" /> <ref name=":14" />
De façon générale, le Streptococcus mutans serait une des premières bactéries impliquées dans la formation de la carie dentaire alors que les lactobacilles seraient quant à eux davantage des bactéries contributives à un processus carieux déjà enclenché.<ref name=":10" /> La proportion et les espèces retrouvées dans la plaque associée à la carie dentaire tendent à changer selon le site d'atteinte, l'individu et l'âge. <ref name=":13" /><ref name=":14" />


Il est à retenir que, bien qu'essentiel à la formation de carie, la présence de plaque dentaire à la surface des dents n'induit pas toujours le déclenchement du processus carieux.<ref name=":13" />
Les plus récentes études tendent à démontrer que pour développer la carie dentaire, la présence d'une communauté complexe de bactéries d'espèces différentes serait nécessaire. De plus, bien que la carie dentaire semble avoir longtemps été associé au S. mutans, les études démontrent maintenant que la plaque dentaire causant la carie de stade 3 à 6, ne serait pas majoritairement composée de S. mutans. Celles-ci démontre de plus qu'un risque carieux important peut être présent chez des individus présentant une faible proportion de S. mutans, et inversement. <ref name=":13" /> <ref name=":14" />
 
Il est à retenir que, bien qu'essentielle à la formation de carie, la présence de plaque dentaire à la surface des dents n'induit pas toujours le déclenchement du processus carieux.<ref name=":13" />


=== Alimentation ===
=== Alimentation ===
Au niveau de l'alimentation, ce sont les glucides, dont le saccharose, le glucose, le fructose, qui sont essentiels pour le métabolisme des bactéries. Les bactéries, lors de ce processus, métabolisent ceux-ci et rejetteront de l'acide organique qui viendra déminéralisé la surface de la dent. <ref name=":10" /> Une prise importante de sucre fermentescibles ainsi qu'un environnement acide favorise la multiplication et la colonisation de S. mutans et des lactobacilles.<ref name=":10" /> Il a été prouvé que la fréquence de la prise de sucre serait plus importante dans le développement du processus carieux que la quantité. De plus, plus un aliment est collant, plus celui-ci devient cariogène car le temps de clairance par la salive s'en trouve augmenté.<ref name=":10" /> Le saccharose est le glucide considérer comme ayant le pouvoir cariogène le plus important en étant facilement fermentescible pour les bactéries et en pouvant être utiliser pour la production de polysaccharides extracellulaires. Il est aussi un glucide retrouver le plus couramment dans les aliments sucrés.<ref name=":11" />
Dans le domaine de l'alimentation, ce sont les glucides, dont le saccharose, le glucose, le fructose, qui sont essentiels pour le métabolisme des bactéries. Les bactéries, lors de ce processus, métabolisent ceux-ci et rejetteront de l'acide organique qui viendra déminéraliser la surface de la dent. <ref name=":10" /> Une prise importante de sucre fermentescible ainsi qu'un environnement acide favorise la multiplication et la colonisation de S. mutans et des lactobacilles.<ref name=":10" />  
 
Il a été prouvé que la fréquence de consommation de sucre serait tout aussi importante dans le développement du processus carieux que la quantité ingérée.<ref name=":13" /> De plus, plus un aliment est collant, plus celui-ci devient cariogène, car le temps de clairance par la salive s'en trouve augmenté, rendant les glucides présents davantage disponible pour le métabolisme des bactéries.<ref name=":10" /><ref name=":13" />  Le saccarose est le glucide considéré comme ayant le pouvoir cariogène le plus important en étant facilement fermentescible pour les bactéries et en pouvant être utilisé pour la production de polysaccarides extracellulaires. Il est aussi un glucide retrouvé le plus couramment dans les aliments sucrés.<ref name=":11" />


=== Surface dentaire ===
=== Surface dentaire ===
Finalement, la présence de la dent est un facteur clé, car sans tissu dur dentaires, il ne peut y avoir de carie. L'émail, la dentine et le cément représente les divers tissus durs dentaires qui peuvent être affectés par la carie. Ces tissus sont composés de matière organique et inorganique en différente proportion. L'émail  est le tissu le plus minéralisé et est composé à 95% de matière inorganique. Cette matrice inorganique composé de minéraux de phosphate, de calcium et d'hydroxyde s'organise en cristaux appelé hydroxyapatite. la dentine et le cément contiennent quant à eux une proportion plus important de matière organique.Les surfaces dentaires les plus affectés par la carie sont les puits et fissures, sous le point de contact des dents ainsi que la zone près de la gencive marginale. <ref name=":11" /><ref name=":12" /><ref name=":13" />
Finalement, la présence de la dent est un facteur clé, car sans tissu dur dentaire, il ne peut y avoir de carie. L'émail, la dentine et le cément représentent les divers tissus durs dentaires qui peuvent être affectés par la carie. Ces tissus sont composés de matière organique et inorganique en différente proportion. L'émail  est le tissu le plus minéralisé et est composé à 95% de matière inorganique. Cette matrice inorganique composée de minéraux de phosphate, de calcium et d'hydroxyde s'organise en cristaux appelés hydroxyapatite. La dentine et le cément contiennent quant à eux une proportion plus importante de matière organique. <ref name=":11" /><ref name=":12" /><ref name=":13" />


Les minéraux de la dent sont en équilibre avec l'environnement dans lequel ils se trouvent et sont donc sujet au processus de déminéralisation et reminéralisation. C'est en effet la baisse de pH prolongé, secondaire à la production cyclique d'acide par les bactéries, qui entraine une déminéralisation excessive et enclenche le processus carieux.<ref name=":11" /> L'émail est beaucoup plus résistant aux agressions acides que la dentine ou le cément qui, du à leur composition plus organique, sont plus facilement déminéralisable.<ref name=":10" /> <ref name=":1" /> L'émail est en fait déminéralisé à un pH sous 5,5 alors que la dentine début sa déminéralisation à un pH de 6.4. L'émail des dents primaires se trouve également plus facilement déminéralisé, ayant une structure plus poreuse et moins bien minéralisé que celle des dents permanentes. <ref name=":10" /><ref name=":0" />
Les surfaces dentaires les plus affectées par la carie sont les puits et fissures, sous le point de contact des dents ainsi que la zone près de la gencive marginale.<ref name=":13" />
== Physiopathologie ==
== Physiopathologie ==
[[Fichier:Blausen 0864 ToothDecay.svg|vignette|Anatomie dentaire et lésion carieuse]]
La carie est processus dynamique qui s'effectue dans le temps et dont la première étape est l'adhésion de bactéries à la surface dentaire et la formation de plaque. Pour se faire, certaines bactéries ont la capacité d'adhérer à la surface dentaire par divers mécanismes d'attachement. Par la suite, d'autres bactéries peuvent s'agglomérer et former ainsi la plaque dentaire. Ces bactéries agglomérées entre elles, forme un environnement à l'abri de la salive qui leur permet de croitre et de créer un micro-environnement acide.<ref name=":12" /><ref name=":13" />


La carie est processus dynamique qui s'effectue dans le temps et dont la première étape est l'adhésion de bactéries à la surface dentaire et la formation de plaque. Pour se faire, certains bactéries ont la capacité d'adhérer à la surface dentaire par divers mécanismes d'attachement. Par la suite d'autres bactéries peuvent s'aglomérer et former ainsi la plaque dentaire. Ces bactéries agglomérées entre elles, forme un environnement à l'abrit de la salive qui leur permettent de croitre et de créer un micro-environnement acide.<ref name=":12" /><ref name=":13" />
Les minéraux de la dent sont en équilibre avec l'environnement dans lequel ils se trouvent et sont sujet au processus de déminéralisation et reminéralisation. Lorsque les bactéries cariogènes présentent à la surface des dents sont en contact avec des sucres fermentescibles, celles-ci transforment ces substrats et excrète de l'acide comme déchets. Cet acide entraine une chute de pH qui entraine le processus de déminéralisation. Celui-ci se traduit par la dissolution des cristaux d'hydroxyapatite par l'acide en ions phosphate et calcium qui diffusent vers le milieu environnant. Cet équilibre est influencé par les ions présents et le pouvoir tampon de la salive ainsi que la perméabilité et la structure de la dent. Une attaque acide répétée créera une déminéralisation soutenue et caractérisera le début du processus carieux. Ce processus est également est influencé par les facteurs locaux et systémiques présents. <ref name=":11" /><ref name=":12" /><ref name=":13" />
[[Fichier:Stephan curve.png|vignette|Courbe de Stephan : pH de la plaque en fonction du temps]]
Les travaux de Stephan (1940) ont su démontre que la zone critique sous laquelle une déminéralisation de l'émail de la dent est possible se situant entre 5.2 et 5.5 de pH, alors que la dentine débute  sa déminéralisation à un pH de 6.4. Le pH chute rapidement sous le seuil critique soit quelques minutes seulement après une consommation de sucre. C'est l'effet tampon et la clairance des glucides par la salive qui permettent un retour graduel à un pH normal et une reminéralisation. <ref name=":12" /><ref name=":13" /><ref name=":10" />  


Lorsque les bactéries cariogènes présentent à la surface des dents sont en contact avec des sucres fermentescibles, celles-ci transforment ces substrats et excrète de l'acide comme déchets. Cet acide entraine une chute de pH qui entraine le processus de déminéralisation. Celui-ci se traduit par la dissolution des cristaux d'hydroxyapatite par l'acide en ions phosphates, calcium qui diffuse vers le milieu environnant. C'est ce pouvoir tampon de la dent qui permet de prévenir une chute de pH sous 3 ou 4. L'équilibre entre les ions présent dans la salive, le pouvoir tampon de celle-ci, la perméabilité de la dent et sa structure dicte l'orientation du processus de déminéralisation-reminéralisation. Celui-ci est également influencé par les facteurs locaux et systémiques présents. <ref name=":11" /><ref name=":12" /><ref name=":13" />    
L'émail est beaucoup plus résistant aux agressions acides que la dentine ou le cément qui, dû à leur composition plus organique, sont plus facilement déminéralisable. L'émail des dents primaires se trouve également plus facilement déminéralisé, ayant une structure plus poreuse et moins bien minéralisée que celle des dents permanentes. <ref name=":10" /><ref name=":0" /><ref name=":1" />


Les travaux de Stephan (1940) ont su démontrer la relation entre le pH de la plaque dentaire et la consommation de glucose, exposant que la zone critique sous lequel une déminéralisation de l'émail de la dent est possible se situant entre 5.2 et 5.5 de pH. Le pH chute rapidement sous le seuil critique, soit quelques minutes seulement après une consommation de sucre. Sous ce pH, les minéraux contenues dans la dent se dissolvent et l'équilibre est déplacé vers la déminéralisation.  L'effet tampon et la clairance des glucides par la salive permet éventuellement un retour graduel à un pH normal et une reminéralisation. Une attaque acide répété créera une déminéralisation soutenue et caractérise le début du processus carieux. <ref name=":12" /><ref name=":13" />
Lors du premier stade de déminéralisation, appeler carie initiale ou tache blanche, le processus de reminéralisation est encore possible, car il n'y a encore aucune perte de l'intégrité de la structure. Ce processus est donc réversible. Cependant lors que la déminéralisation progresse dans la dent en direction de la dentine, une cavitation se crée, car la dentine devient trop fragile pour supporter l'émail et se brise. Le processus devient alors irréversible.<ref name=":12" /><ref name=":10" />  


Lors du premier stade de déminéralisation, appeler carie initiale ou tache blanche, le processus de reminéralisation est encore possible car il n'y a encore aucune perte au niveau de l'intégrité de la structure. Ce processus est donc réversible. Cependant lors que la déminéralisation progresse dans la dent en direction de la dentine, une cavitation se crée, car la dentine devient trop fragile pour supporter l'émail et se brise. Le processus devient alors irréversible.<ref name=":12" /><ref name=":10" /> 
== Présentation clinique ==


== Présentation clinique ==
=== Facteurs de risque ===
Les facteurs de risque de la carie permet au clinicien de statuer le risque carieux du patient, ce qui inclue
* les facteurs modifiables <ref name=":10" /><ref name=":15">Pitts, N. B., Ismail, A. I., Martignon, S., Ekstrand, K., Douglas, G. V. A., Longbottom, C., ... Zero, D. (2014). ICCMS™ Guide for Practitioners and Educators. ICDAS Foundation.</ref>: 
** {{Facteur de risque|nom=hygiène orale déficiente}}
** {{Facteur de risque|nom=absence d'exposition à des agents fluorés}}
** {{Facteur de risque|nom=diète cariogène}}
** {{Facteur de risque|nom=consommation fréquente de glucides ou d'aliments sucrés}}
** {{Facteur de risque|nom=présence de plaque dentaire}}
** {{Facteur de risque|nom=utilisation de drogues}} et {{Facteur de risque|nom=tabagisme}}
** {{Facteur de risque|nom=consommation d'alcool}}
 
* facteurs cliniques et biologiques <ref name=":16">{{Citation d'un article|prénom1=Robert H.|nom1=Selwitz|prénom2=Amid I.|nom2=Ismail|prénom3=Nigel B.|nom3=Pitts|titre=Dental caries|périodique=Lancet (London, England)|volume=369|numéro=9555|date=2007-01-06|issn=1474-547X|pmid=17208642|doi=10.1016/S0140-6736(07)60031-2|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17208642|consulté le=2020-08-26|pages=51–59}}</ref><ref name=":10" /><ref name=":15" /> :
** {{Facteur de risque|nom=présence de plaque dentaire}}
** {{Facteur de risque|nom=exposition des surfaces radiculaires}}
** {{Facteur de risque|nom=perte d'attache gingivale}} ou une {{Facteur de risque|nom=récession gingivale}}
** {{Facteur de risque|nom=restaurations dentaires défectueuses}} ou des {{Facteur de risque|nom=appareils dentaires}} qui permettent la rétention de plaque
** {{Facteur de risque|nom=manque de scellant dentaire}}
** {{Facteur de risque|nom=flot salivaire diminué}} ou une {{Facteur de risque|nom=composition salivaire inadéquate}}
** {{Facteur de risque|nom=nombre important de bactéries cariogènes}}
** facteurs génétiques
* facteurs autres <ref name=":10" /><ref name=":15" /><ref name=":16" /> :
** Utilisation de certains médicaments <!-- lesquels ? manque de précision -->
** {{Facteur de risque|nom=xérostomie}} (causé par la médication, la radiothérapie tête et cou, le Syndrome de Sjogren, etc.)
** {{Facteur de risque|nom=antécédent de caries}} ou {{Facteur de risque|nom=restaurations récentes}} dans les 3 dernières années
** {{Facteur de risque|nom=antécédents familiaux dans la famille du premier degré}} (mère ou les frères et soeurs)
** {{Facteur de risque|nom=déficience physique}} ou {{Facteur de risque|nom=troubles cognitifs}}
** présence de comorbidité et de {{Facteur de risque|nom=maladies chroniques}} (diabète, maladie auto-immune, stress, troubles alimentaires, etc.)
** histoire de {{Facteur de risque|nom=radiothérapie tête et cou}}
** {{Facteur de risque|nom=âge}}
** {{Facteur de risque|nom=faible statut socioéconomique}}
** {{Facteur de risque|nom=accès aux soins dentaires limités}}
*
* les facteurs de protection<ref name=":10" />:<!-- ça devrait peut être se retrouver dans la prévention, non ?  -->
** Bonne hygiène orale
** Bonne composition et bon flot salivaire.
** Application de scellant au niveau des puits et fissures
** Utilisation de fluor ou agents anticaries


Les patients atteints de caries dentaires présentent divers symptômes selon l'étendue de l'atteinte carieuse. La carie peut se présenter à divers endroit soit sur les surfaces lisses, sur l'émail ou la racine, ainsi qu'au niveau des puits et fissures. Une récidive de carie peut se présenté sous une restauration dentaire.  
==== Oncologie chirurgicale et radio-oncologie ====
Une tumeur maligne de la glande salivaire nécessite souvent un traitement chirurgical. La chirurgie pourrait impliquer l'ablation d'une partie ou de la totalité de la glande salivaire occasionnant ainsi une réduction du flux salivaire et augmentant par le fait même le risque de carie.<ref name=":0" /><ref name=":13" />


La lésion de surface lisse d'émail initiale, se représente généralement par une tache blanche sur la surface de la dent due à une augmentation de sa porosité suite à la déminéralisation. Cette porosité sera ainsi plus rétentive et finira par coloré avec la prise d'aliments pour devenir brunâtre ou noirâtre. Si la lésion se trouve en zone apparente, le patient peut se plaindre d'une décoloration à la surface de la dent.<ref name=":0" /><ref name=":13" /> La lésion initiale de puits et fissure peut facilement passé inaperçu car elle peut débuté avec un très léger défaut d'émail.<ref name=":10" /> A ce stade, la carie est généralement asymptomatique pour le patient.  
La radiothérapie affecte les tissus des tissus buccaux de plusieurs manières. Les premiers changements après la radiothérapie comprennent la mucite, l'atrophie et l'amincissement de la muqueuse buccale, des modifications fibrotiques et des dysgueusies suite à l'atrophie des papilles gustatives. <ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Samuel J.|nom1=Rubin|prénom2=Kevin Y.|nom2=Wu|prénom3=Diana N.|nom3=Kirke|prénom4=Waleed H.|nom4=Ezzat|titre=Head and Neck Cancer Complications in the Geriatric Population Based on Hospital Case Volume|périodique=Ear, Nose, & Throat Journal|date=2019-06-06|issn=1942-7522|pmid=31170822|doi=10.1177/0145561319856006|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31170822/|consulté le=2020-07-28|pages=145561319856006}}</ref><ref name=":0" /> Lorsque la région touchée par la radiothérapie inclue les glandes salivaires, cela conduit à des dommages irréversibles et un défaut rapide de la salivation. Une dose de plus de 26 Gy engendrera une perte irréversible de près de la totalité de la fonction salivaire de la glande.<ref name=":13" /> Suite à des traitements de radiothérapie, si aucun traitement préventifs n'est introduit, les patient peuvent développer rapidement de multiples caries, connu sous le nom de caries radiologiques, une forme grave de caries rampantes. Les principales caractéristiques des caries radiologiques est l'atteinte de la cervicale de la dent ainsi que l'implication de la pointe des cuspides. Le taux de progression de la carie radiologique est beaucoup plus rapide que le processus carieux normal. <ref name=":4" /><ref name=":0" />


Lorsque la lésion carieuse progresse, une cavitation peut se créer et être visible. Certains patients peuvent alors se plaindre des aliments logés dans la zone affectée ou de douleur au froid, chaud, à la mastication ou lors de l'injection de certains aliments, selon la profondeur de l'atteinte carieuse. La gravité de la douleur peut varier en fonction du stade d'implication, de l'étendue, de la perte de la structure dure et de la réponse réparatrice de l'hôte.<ref name=":0" /><ref name=":10" />
Différentes chimiothérapies peuvent également engendrer une altération du flux salivaire à court terme mais les conséquences à long terme ne semble pas être clairement définies. <ref name=":13" />


=== Facteurs de risque ===
Le dentiste doit être mis au courant des traitements du patient pour pouvoir par la suite planifier les traitements ainsi que le suivi de ces patients et ce, même avant le début des traitements.<ref name=":13" />
Les facteurs de risque de la carie permet au clinicien de statuer le risque carieux du patient. Ceux-ci peuvent inclure la présence de plaque dentaire, une hygiène orale déficiente, une absence d'expostion à des agents fluorés, une diète cariogène, une fréquence de consommation de glucides à plus de 7 fois par jour, un flot salivaire diminué, la présence de carie active ou restaurations dans les 3 dernières années, un taux de carie élevé chez la mère ou les frères et soeurs, une exposition des surface radiculaire, une perte d'attache ou une récession gingivale, des restaurations défectueuses ou des appareils qui permettent la rétention de plaque, des difficultés physique ou cognitive, la présence de comorbidité et de maladies chroniques, certains médicaments, l'utilisation de drogues, la radiothérapie, l'âge, un faible statut socioéconomique faible, un accès aux soins dentaires limités. <ref name=":10" />


=== Questionnaire ===
=== Questionnaire ===
Lors de l'examen du patient, il est important de compléter l'anamnèse complète du patient. Il faut alors évaluer la plainte principale du patient, revoir son histoire médicale et dentaire, ses habitudes de vie ainsi que les signes et symptomes associés, tel trauma, douleur, sensibilité, saignement gingivale, gêne esthétique, etc. <ref name=":10" />
* Revoir les facteurs de risque précédents
 
* Au stade initial, la carie est généralement asymptomatique.
Une évaluation approfondit du risque carieux devrait également être fait par le clinicien selon le cas. Le questionnaire comprend alors la collecte d'information concernant les habitudes d'hygiène orale, les habitudes alimentaires, l'accès aux soins dentaires, l'utilisation de tabac ainsi que l'utilisation de certains médicaments qui peuvent augmenté le risque carieux. Le clinicien s'informe aussi des restaurations récemment effectué ou des caries diagnostiqués, la présence de xérostomie ou de trouble salivaire ainsi que de la présence des autres facteurs de risque. <ref name=":10" /> L'évaluation du risque carieux sera complété par l'examen clinique du patient et permettera de classifier celui-ci en risque faible, modéré ou sévère.  
* Lorsque la carie progresse, les patients se plaignent <ref name=":0" /><ref name=":10" />:
** de douleur dentaire, provoqué par le froid, la chaleur, à la mastication ou lors d'ingestion de certains aliments
*** la gravité de la douleur varie en fonction du stade d'implication, de l'étendue, de la perte de la structure dure et de la réponse réparatrice de l'hôte
** de saignement gingival
** d'aliments se logent dans la zone affectée
** d'une décoloration ou d'une cavitation visible.<ref name=":13" />
L'évaluation du risque carieux sera complétée par l'examen clinique du patient et permettra de classifier le risque comme étant faible, modéré ou sévère.<ref name=":10" /><ref name=":15" />
[[Fichier:ToothMontage3.jpg|vignette|(A) légère pointe carieuse visible à l'occlusal. (B) carie extensive visible sur une radiographie (flèches). (C) Carie dentaire extensive avec cavitation. (D) Excavation d'une carie dentaire extensive]]


=== Examen clinique ===
=== Examen clinique ===
Le dentiste pourra lors de l'examen physique du patient procéder à une évaluation visuel et tactile. Il pourra alors prendre divers moyen pour évaluer la présence de carie dentaire à ses divers stades, en assèchant la surface de la dent ou en utilisation la transillumination par exemple. Il pourra évaluer tactilement la lésion à l'aide de l'explorateur et évaluer la texture de la dent ou la présence de cavitation.<ref name=":10" /> La présence de plaque, l'aspect de la gencive, la présence de restaurations défectueuses ainsi que le débit salivaire sont quelques exemples d'autres indices qui peuvent être évaluer par le dentiste et augmenter la suspicion de la présence de lésion carieuse. <ref name=":10" />  
La carie peut se présenter à divers endroits soit :
* sur les surfaces lisses
* au niveau des puits et fissures
* sous une restauration dentaire, etc. <ref name=":13" />
Elle peut également se développer avec une prédilection pour certains sites selon l'âge:
* Enfants en âge préscolaire : surfaces interproximales des molaires primaires
* Enfants d'âge scolaire : surfaces occlusales des molaires des dents permanentes
* Adolescents :  surfaces interproximales des molaires et prémolaires
* Personnes âgées présentant des récessions gingivales : surface radiculaire, nommé [[Carie de racine|carie de racine]]. <ref name=":13" />
La lésion de surface lisse d'émail initiale se représente généralement par une tache blanche sur la surface de la dent due à une augmentation de sa porosité suite à la déminéralisation. Due à cette porosité, la dent finira par colorée avec la prise d'aliments pour devenir brunâtre ou noirâtre à cet endroit. Si la lésion se trouve en zone apparente, le patient peut se plaindre d'une décoloration à la surface de la dent.<ref name=":0" /><ref name=":13" />


L'examen physique sera généralement complété par une évaluation radiographie pour évaluer la profondeur de la lésion, confirmer sa présence, etc. La carie interproximale par exemple, difficile à évaluer à l'examen physique, se détectera majoritairement à l'aide de radiographie. <ref name=":10" /> La décision de prendre une radiographie ou non revient au clinicien, selon son jugement clinique.
La lésion initiale de puits et fissure peut facilement passer inaperçue, car elle peut débuter avec un très léger défaut d'émail.<ref name=":10" />


== Examens paracliniques ==
Le dentiste pourra, lors de l'examen physique du patient, procéder à une évaluation visuelle et tactile. Une bonne lumière ainsi que des dents préalablement nettoyer et sèches sont essentielles à un bon examen clinique. Le clinicien pourra alors visualiser la présence d'un changement de coloration, des cavitations ou défectuosités au niveau de la structure dentaire. Il pourra évaluer tactilement la lésion à l'aide de l'explorateur pour sentir la texture ou la présence de cavité, bien que son utilisation soit controversée de nos jours.<ref name=":10" /><ref name=":16" /> La présence de plaque, l'aspect de la gencive, la présence de restaurations défectueuses ainsi que le débit salivaire sont quelques exemples d'autres indices qui peuvent être évalués par le dentiste et augmenter la suspicion de la présence de lésion carieuse. <ref name=":10" /><ref name=":13" />


L'évaluation des caries dentaires implique l'utilisation de diverses techniques telles que la méthode visuo-tactile, les radiographies, les méthodes chimiques qui incluent l'utilisation de colorants de détection des caries, et les techniques les plus récentes comme l'utilisation de l'éclairage par fibres optiques (FOTI), l'éclairage numérique par fibres optiques (DIFOTI) et moniteur de carie électrique. La méthode la plus courante et la plus simple est la méthode visuelle-tactile conventionnelle dans laquelle l'examinateur utilise un miroir buccal dentaire et un explorateur droit avec jugement clinique. Pour détecter les caries par radiographie, plusieurs techniques radiographiques sont efficaces, telles que la radiographie périapicale intra-buccale, la radiographie mordante pour les caries occluso-proximales et la radiovisiographie, basées sur la densité de la structure des dents dures saines et carieuses. Les techniques numériques comprennent la transillumination à fibre optique (FOTI), la transillumination à fibre optique d'imagerie numérique (DIFOTI), qui fonctionne sur le principe de la transillumination optique. Les méthodes chimiques comprennent l'utilisation de divers colorants qui sont utilisés pour colorer la partie collagène de la structure dentaire carieuse, délimitant ainsi la structure dentaire affectée et non affectée. La méthode la plus récente est un mesureur de caries, basé sur le principe qu'au fur et à mesure que le processus carieux progresse, il y a une augmentation du volume des pores et de la porosité au niveau de la microstructure, ce qui augmente la conductance électrique.<ref name=":0" />
Encore aujourd'hui, l'examen visuel et tactile, combiné aux radiographies, reste la procédure diagnostique utilisée par les dentistes, bien qu'elle soit imparfaite ayant une sensibilité entre 39-59%, mais une spécificité de plus de 95%. <ref name=":10" /><ref name=":16" /> Ceci reste cependant le choix d'examen à utiliser étant rapide et facile pour le clinicien. Le fait qu'il n'y ait aucun examen de détection de la carie parfait renforci l'importance du diagnostic précoce ainsi que l'utilisation de traitement préventif permettant de minimiser l'impact des erreurs diagnostiques. <ref name=":16" />


== Approche clinique ==
Une carie peut se présenter sous forme active ou arrêtée.
 
* Une carie active aura une apparence opaque plutôt blanchâtre ou jaunâtre, avec une perte du lustre de surface. Elle peut être couverte de plaque et avoir une texture collante.  
Pour décider du traitement d'une maladie particulière, la connaissance de la progression et de la stadification de la maladie joue un rôle important. Pour décider d'intervenir ou non à un stade spécifique de la progression de la carie dentaire, le dentiste doit connaître l'évolution de la maladie. Divers systèmes ont été introduits pour déterminer le stade de la carie dentaire. Le plus courant est le Système international de détection et d'évaluation des caries (ICDAS), et il est associé au Système international de classification et de gestion des caries (ICCMS). L'ICDAS décrit et classe les caries dentaires en fonction de leur apparence visuelle clinique, et il s'intègre à l'ICCMS pour planifier, gérer et examiner les caries. <ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=Marilia Mattar Amoêdo Campos|nom1=Velo|prénom2=Cassiana Koch|nom2=Scotti|prénom3=Isabela Toledo Teixeira|nom3=da Silveira|prénom4=Rafael Francisco Lia|nom4=Mondelli|titre=Management of dental caries guided by the ICDAS-LAA: a 28-month follow-up|périodique=General Dentistry|volume=67|numéro=5|date=2019-09|issn=0363-6771|pmid=31454318|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31454318/|consulté le=2020-07-28|pages=24–28}}</ref> Diverses clés de voûte ont été données par l'ICCMS. La première clé de voûte décrit la stadification des caries et l'activité des lésions selon que la lésion est active ou inactive. La deuxième clé de voûte comprend l’évaluation du risque de carie du patient au niveau des lésions et au niveau du patient. La troisième clé de voûte prévoit la synthèse de tous les facteurs de risque et d'arriver au diagnostic. La quatrième clé de voûte comprend un plan complet de soins des caries selon que la lésion est évolutive ou non. Selon la catégorie de facteurs de risque faible, modérée et élevée, et si la structure dentaire saine est présente, des stratégies de gestion et de prévention des facteurs de risque s'appliquent. La phase initiale considère le traitement non opératoire. Si la lésion relève de la catégorie active ou de la catégorie des caries extensives, le clinicien peut envisager un traitement opératoire préservant les dents. La dernière clé de voûte de l'ICCMS préconise le rappel, la surveillance et l'examen continus des patients et la mesure des résultats.<ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=Amid I.|nom1=Ismail|prénom2=Nigel B.|nom2=Pitts|prénom3=Marisol|nom3=Tellez|nom4=Authors of International Caries Classification and Management System (ICCMS)|titre=The International Caries Classification and Management System (ICCMS™) An Example of a Caries Management Pathway|périodique=BMC oral health|volume=15 Suppl 1|date=2015|issn=1472-6831|pmid=26391116|pmcid=4580843|doi=10.1186/1472-6831-15-S1-S9|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26391116/|consulté le=2020-07-28|pages=S9}}</ref><ref name=":0" />
* En comparaison, une carie arrêtée sera de couleur plutôt brunâtre avec une apparence lustrée et dur au touché.<ref name=":15" />
L'évaluation du risque carieux clinique sera statué selon la présence de lésions caries actives, débutantes ou extensives. Par exemple, un patient ayant une lésion carieuse extensive, mais avec un risque carieux faible au questionnaire, sera classé comme ayant une probabilité modérée de développer de nouvelles lésions carieuses ou que celle présente progresse alors qu'un patient ayant seulement des lésions carieuses débutantes avec un risque carieux élevé au questionnaire sera classé comme à haut risque de développer de nouvelles caries ou de voir celles présentent se développer. Pour sa part, un patient n'ayant aucune lésion carieuse active pourra être défini comme à un risque faible ou modéré de développer de nouvelles caries selon l'évaluation du risque carieux au questionnaire. <ref name=":15" /><!-- Comment définit-on le risque carieux à l'examen clinique chez quelqu'un qui n'a pas de carie ? Tu peux mettre ça dans la section Examen clinique. **VOICI LA SECTION RAJOUTER POUR CELA, LAISSE MOI SAVOIR SI CE SEMBLE CLAIR  -->
== Examens paracliniques ==
[[Fichier:Weisheitszahn8.JPG|vignette|Radiographie dentaire interproximale avec présence de caries dentaires]]


== Diagnostic ==
=== Radiographie ===
Dans le diagnostic de la lésion carieuse, les radiographies sont utilisées pour visualiser la présence de caries non visibles à l'oeil ou déterminer la profondeur de la lésion, bien qu'elles soient utilisées pour détecter de nombreuses autres affectations buccodentaires.<ref name=":13" />


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Diagnostic}}
La carie dentaire se présente radiologiquement par une zone foncée, radiotranslucide. Une certaine quantité de structure dentaire doit être perdue pour pouvoir apercevoir une lésion carieuse radiologiquement. <ref name=":13" />


== Diagnostic différentiel ==
La carie interproximale, difficile à évaluer à l'examen clinique, se détectera majoritairement à l'aide de radiographie. <ref name=":10" /> Des radiographies intraorales périapicales ou interproximales peuvent être prises selon le cas. <ref name=":13" /> L'examen radiographie permet également au clinicien de détecter la présence de restaurations défectueuses, de contacts dentaires défectueux, de déterminé l'intégrité de la structure des dents, de voir la présence de traitements endodontiques, de voir des lésions périapicales, de déterminer la proximité pulpaire, etc. <ref name=":13" /><ref name=":10" />


Le diagnostic différentiel des caries dentaires comprend la fluorose dentaire, les troubles du développement englobant l'hypominéralisation et l'hypoplasie de la dent, la lésion des points blancs ou la pathologie périapicale et la lésion pigmentée de la dent.<ref name=":0" />
La décision de prendre des radiographies ainsi que sa fréquence doivent toujours être effectué selon le jugement clinique du clinicien, en pesant les risques et bénéfices de cet examen qui expose le patient à une dose de radiation.<ref name=":13" /> . Lors de l'interprétation de radiographie, la corrélation clinique est de mise pour s'assurer du bon diagnostic. La radiographie est surtout utile pour la détection de caries avancées qui atteignent la dentine, étant peu sensible pour la détection de caries d'émail débutante. Il a été prouvé que la radiographie sous-estime la profondeur des lésions carieuses.<ref name=":10" /><ref name=":16" />


== Traitement ==
=== Transillumination ===
L'utilisation de transillumination (FOTI) peut facilement être utilisée par le clinicien en étant un outil rapide et peu dispendieux. Il permet de mieux visualiser les ombrages sous-jacents et peut aider pour la détection de caries occlusales ou interproximales en antérieur. Cet outil bien qu'ayant une sensibilité de moins de 85%, est un outil documenté aidant le clinicien dans la détection de carie dentinaire.<ref name=":10" />


La prise en charge des lésions carieuses dépend de l'étendue, de la gravité et du stade des caries dentaires. Si la lésion est au stade initial et qu'une reminéralisation est possible, un traitement préventif doit être envisagé, tel que l'application de gel de fluorure, de vernis et de fosse et de scellant pour fissures. Si la carie a une implication marquée des tissus durs mais est asymptomatique sans implication pulpaire, l'excavation des caries et la restauration des surfaces dentaires impliquées est une option avec les différents matériaux de restauration en fonction de l'emplacement dans l'arcade dentaire. Par exemple, si la lésion carieuse se trouve dans le segment esthétique, une restauration de couleur dentaire doit être effectuée. S'il se trouve dans la partie postérieure où il doit supporter la lourde charge masticatoire, la restauration peut utiliser de l'amalgame d'argent. Si la lésion est active et a impliqué à la fois l'émail et la dentine avec une approximation proche du tissu pulpaire, le coiffage pulpaire indirect est optimal. Si la lésion est évolutive et a impliqué l'émail, la dentine et le tissu pulpaire, le traitement du canal radiculaire mérite d'être considéré, suivi d'une restauration extracoronale.
=== Vitalomètre ===
Lorsque nécessaire, des tests de vitalité pulpaire peuvent être effectuée pour les dents ayant une carie ou une restauration extensive et dont la vitalité semble douteuse. L'utilisation de froid et du vitalomètre peuvent alors être de bon adjuvant et guider le clinicien vers le bon plan de traitement.<ref name=":10" />


== Suivi ==
=== Technologies émergentes ===
Plusieurs autres technologies, qui tentant d'offrir une aide pour le clinicien dans la détection de la carie, ont vu le jour dans les dernières années. Ces nouvelles technologies, utilisant par exemple la transmission de lumière, la conduction électrique ou les propriétés de transmissions des ultrasons, tentent de détecter et surveiller l'activité carieuse. <ref name=":10" />


Étant donné que les stratégies de prévention des caries dentaires peuvent avoir un impact important sur l'évitement du développement ultérieur des caries dentaires après la restauration, plusieurs facteurs doivent être pris en compte avant la mise en œuvre de stratégies préventives ou réparatrices telles que l'expérience de la carie passée, le statut d'hygiène buccale, les dépôts de tartre et le débit salivaire de collation .<ref name=":0" />
Des appareils laser utilisant la transmission de la lumière fluorescente, ont été grandement étudier au cours des dernières années. Cet appareil qui, selon une revue systématique, démontre une meilleure sensibilité que la méthode traditionnelle, démontre également un taux de faux positif élevé, détectant positivement le tartre ou du matériel dentaire fluorescent, et ne devrait donc pas être une méthode primaire de diagnostic de carie. Il peut cependant être utilisé en clinique comme adjuvant et offrir une seconde opinion pour les caries de surfaces occlusales. L'avantage de ces appareils serait cependant de pouvoir diminuer la fréquence de la prise de radiographies pour surveiller la progression de lésions carieuses. <ref name=":13" />
== Diagnostic ==
Le diagnostic de la carie est complexe et requiert une compréhension approfondie de la situation du patient. Pour poser un diagnostic de carie, le dentiste doit corréler les informations retenues au questionnaire, à l'examen clinique ainsi qu'à l'examen radiographie.


Maintien méticuleux de l'hygiène buccale: comme la carie dentaire ne peut pas progresser sans la présence de micro-organismes présents dans la plaque dentaire, l'élimination quotidienne de la plaque dentaire par le brossage des dents et la soie dentaire est considérée comme la meilleure méthode préventive.<ref name=":0" />
Divers systèmes ont été introduits pour déterminer le stade de la carie dentaire et aider le clinicien dans la gestion du traitement des lésions carieuses. Le plus courant est le Système international de détection et d'évaluation des caries (ICDAS), qui est associé au Système international de classification et de gestion des caries (ICCMS). La classification des lésions carieuses et leur activité, corrélé au risque carieux du patient, permettront par la suite de proposer des soins et un plan de traitement adapter au stade de la lésion ainsi qu'au risque carieux du patient.<ref name=":10" /><ref name=":15" />  


Application topique de fluorure: Le fluorure inhibe la carie dentaire en inhibant la déminéralisation et en améliorant la reminéralisation de la structure dentaire par la formation d'un cristal de fluorapatite résistant aux acides. Diverses méthodes qui intègrent le fluorure dans la vie quotidienne comprennent l'approvisionnement en eau fluorée, l'utilisation de dentifrice fluoré, le rinçage de la bouche fluoré et l'application de différents gels et vernis fluorés professionnels.<ref name=":0" />
La classification ICDAS, propose une division des lésions carieuses en 6 stades; allant de la dent saine sans évidence de carie au stade 0, à la carie extensive avec cavitation et dentine visible au stade 5-6.<ref name=":15" /> Un score radiographique est aussi présent permettant de stratifier les lésions carieuses occlusales visibles sur la radiographie du stade 0 à 6 et déterminer approximativement la profondeur de la lésion carieuse. Par exemple, un code radiographique ICDAS RA 3, signifie une carie initale avec une atteinte du 1/3 externe de la dentine. <ref name=":15" /><gallery>
Fichier:Cavities evolution 1 of 5 ArtLibre jnl.png|dent saine
Fichier:Cavities evolution 2 of 5 ArtLibre jnl.png|Carie d'émail
Fichier:Cavities evolution 3.svg|carie atteignant la dentine
Fichier:Cavities evolution 4 of 5 ArtLibre jnl.png|carie avec atteinte pulpaire
Fichier:Cavities evolution 5 of 5 ArtLibre jnl.png|Nécrose dentaire et infection périapicale
</gallery>


Application de scellants pour puits et fissures: les puits et les fissures présentent une morphologie non nettoyable et sont donc le site le plus sensible pour le développement initial des caries. L'application des scellants pour puits et fissures conduit à la formation d'une barrière mécanique qui conduit à une privation de nutrition pour les microbes sous-jacents et donc stoppe la progression des caries dentaires.
== Diagnostic différentiel ==


Xylitol: Le principal coupable dans la formation de caries dentaires est le saccharose. De nos jours, le saccharose est remplacé par le xylitol, un édulcorant artificiel qui est non seulement non cariogène mais aussi anti-cariogène. Le mécanisme possible de l'anticariogénicité est la prévention de la liaison du saccharose à S. mutans et la prévention de l'adhésion des mutans les uns aux autres.<ref name=":0" />
Le diagnostic différentiel des caries dentaires comprend :
* la [[fluorose]] dentaire, qui se présente comme une lésion blanchâtre
* les défauts de développement, tels que l'hypominéralisation et [[l'hypoplasie]] de la dent. <ref name=":13" /><ref name=":0" />
Les caries de racines doivent également être différenciées de résorption cervicale externe. <ref name=":13" />


Vaccin: La carie dentaire étant une maladie microbiologique infectieuse, des efforts continus ont été faits pour développer un vaccin anti-carieux, mais à ce jour, aucun des vaccins ne semble avoir réussi. <ref name=":0" />
== Traitement ==


== Complications ==
La prise en charge des lésions carieuses dépend de l'étendue, de la gravité et du stade des caries dentaires et les traitements peuvent être de type préventif ou curatif. <ref name=":0" /> La gestion de la carie est de plus en plus orientée vers une approche conservatrice.<ref name=":16" />


Si la carie dentaire n'est pas traitée pendant une période plus longue, elle peut entraîner plusieurs complications en fonction de la nature de la lésion carieuse. À partir de la petite lésion de point blanc inactive, elle peut entraîner une ostéomyélite. La carie dentaire passe par différentes étapes et sa progression dépend de la réponse de l'hôte et de la chronicité de la lésion. Si la réponse immunitaire de l'hôte est faible, les caries dentaires peuvent entraîner une inflammation de la pulpe entraînant une parodontite apicale, un abcès périapical ou un granulome périapical, un kyste périapical, une cellulite, un abcès, une périostite et peuvent évoluer vers une ostéomyélite.<ref name=":0" />
Au stade initial, une reminéralisation est possible et un traitement préventif doit être envisagé. Celui-ci comprenant le retrait de la plaque dentaire lors du nettoyage dentaire, l'application de gel ou de vernis fluoré, l'application de scellant au niveau des puits et fissures, le renforcement de l'hygiène orale à la maison, le changement des habitudes de vies, alimentaires et orales, etc. Ces traitements non invasifs implique directement le patient et renvoie à l'importance de bien les éduquer et les conscientiser au rôle primaire qu'il joue dans le traitement et la prévention du processus carieux.<ref name=":16" /><ref name=":13" />


== Évolution ==
Lorsqu'il y a perte de l'intégrité de la dent, douleur dentaire, lorsque la carie progresse malgré les traitements préventifs, si la pulpe dentaire est en danger ou que la fonction est entravée, un traitement curatif doit être envisager. L'excavation est alors effectuée et il y aura mise en place de matériaux de restauration, permettant de nettoyer la dent de tout tissu affecté, retrouver l'anatomie de la dent et ainsi améliorer le contrôle de la plaque et ramener le processus carieux à zéro.<ref name=":0" /><ref name=":13" /><ref name=":16" />  Divers matériaux de restauration et techniques existent aujourd'hui et ceux-ci devront être choisi selon le jugement clinique du dentiste. Les matériaux tel le composite permet d'effectuer des traitements restauratifs en préservant au maximum la structure dentaire lorsque le cas le permet. Certains matériels, tel le verre ionomère libère du fluor en continu permettant de reminéraliser la dent. <ref name=":16" />


Le pronostic des caries dentaires dépend de la santé du patient, du maintien de l'hygiène buccale et de l'étendue et de la gravité des caries dentaires. Si l'individu signale des signes précoces de carie dentaire, une lésion peut être inversée avec une méthode préventive et une intervention dentaire mineure comme une reminéralisation de la lésion initiale. Si la carie dentaire progresse vers un stade modéré avec perte de structure dentaire spécifique, la dent doit être remplie et reconstruite. Le pronostic est également crucial pour la prise de décision concernant l'opportunité d'une restauration ordinaire ou d'un traitement de restauration extensif. Une restauration extensive ne devrait pas se produire lorsqu'il y a un risque que le pronostic soit mauvais pour sauver la dent.<ref name=":0" />
Les restaurations dentaires ont une durée de vie limités et celles-ci dans la grande majorité des cas à changer au cours de la vie du patient.<ref name=":13" />  


== Prévention ==
== Suivi ==


Le déclin de la carie dentaire a été attribué à plusieurs facteurs. Parmi tous les facteurs, l'éducation des patients joue un rôle clé. Les facteurs liés au patient comprennent le maintien de l'hygiène bucco-dentaire, la réduction de la consommation de sucre, l'utilisation efficace des fluorures et le contrôle oral de routine. Les patients doivent être éduqués à effectuer un brossage régulier des dents avec un dentifrice fluoré et une soie dentaire. La consommation de sucre étant l'un des principaux facteurs étiologiques de la carie dentaire, il est nécessaire d'évaluer les habitudes alimentaires du patient. Il faut conseiller aux patients de limiter la consommation de collations et de boissons à base de sucre pour rétablir l'équilibre entre déminéralisation et reminéralisation. <ref name=":0" />
Le suivi des patients est important puisque la carie est un processus qui se développe dans le temps et qui expérimente des phases de déminéralisation et de reminéralisation. Suite à des traitements dentaires, préventifs ou curatifs, le dentiste, en collaboration avec le patient, pourra déterminer un intervalle de temps pour évaluer l'efficacité des traitements et la réponse à celui-ci. Certains auteurs recommandent un suivi aussi rapide que deux à trois semaines suivant le traitement initiale.


Un brossage des dents de facon régulière permet de prévenir la carie en retirant la plaque dentaire, si celui-ci est correctement effectué. L'utilisation de fluor permet de reminéraliser la surface dentaire et augmente également sa qualité. <ref name=":10" /> Des études ont en effet prouver que la fluoration serait plus bénéfique pour la prévention de la carie dentaire comparativement à une diminution de la prise de sucres.<ref name=":10" /> (p.213)
Le suivi à long terme pourra être individualisé selon les besoins du patient. Selon leur situation, le suivi devrait être fait à tous les trois à 24 mois selon la situation du patient. <ref name=":10" /><ref name=":13" /> Celui-ci est important pour prévenir et détecter l'apparition ou le développement de lésions carieuses, pour faire le suivi des conseils et traitements mis en place, pour motiver les patients et pour trouver de nouvelles avenues ou renforcer les habitudes mis en place. <ref name=":10" />


Au niveau de l'alimentation, la fréquence de la prise d'aliments devrait être diminué au maximum, Tout aliments très cariogène devrait être consommé lors des repas pour favorisé la production de salive. Le xilytol est utilisé comme agent anticarie mais doit être consommé avec précaution avec le risque gastrointestinal associé. <ref name=":12" />
Une des stratégies de suivi à long terme consiste à établir celui-ci selon l'évaluation du risque carieux du patient. En ce sens, l'ICCMS propose une gestion de la carie selon le niveau de risque faible, modéré ou sévère et propose diverses mesures à mettre en place pour le patient tant à la maison que des traitements au cabinet dentaire. <ref name=":15" /> Ces mesures peuvent inclure une amélioration des techniques de brossage et d'hygiène orale, l'usage de dentifrice à haute teneur en fluor, la prescription d'un rince-bouche fluoré, etc. Au cabinet dentaire ceci peut se traduire par des entrevues motivationnelles, des rencontres nutritionnelles, l'application de scellant, l'application de vernis fluoré, des rendez-vous de suivi 3 mois, etc. <ref name=":15" />


== Concepts clés ==
Chaque patient doit en en fait avoir un suivi personnalisé qui répond à ses besoins et sa situation ainsi qu'à sa motivation et son parcours. Le dentiste doit identifier les facteurs de risques principales dans la situation du patient pour assurer d'une gestion efficace de la carie. Des changements doivent être encouragés, mais pas plus que quelques-uns à la fois. <ref name=":13" />


Un excellent régime préventif est celui qui optimise les facteurs de protection et minimise les facteurs pathologiques. Il peut être utile de comprendre que le processus de carie dentaire est un continuum, depuis le premier niveau atomique de déminéralisation, en passant par la tache blanche initiale de l'émail, jusqu'à une éventuelle cavitation. L'équilibre dynamique entre déminéralisation et reminéralisation détermine le résultat, qu'il s'agisse de santé bucco-dentaire ou de maladie dentaire. Les facteurs pathologiques comprennent des soins dentaires professionnels inadéquats, un contrôle insuffisant de la plaque, un apport prolongé et fréquent en glucides, une diminution du débit salivaire et des défauts dentaires. Les facteurs de protection comprennent les soins dentaires à domicile, l'élimination appropriée de la plaque mécanique, la limitation de l'exposition aux glucides fermentescibles, l'exposition au fluorure et un plan de prévention basé sur le risque de carie.
== Complications ==


== Oncologie chirurgicale ==
Lorsque non traité la carie dentaire peut progresser et atteindre la pulpe. Lorsque la pulpe est atteinte, la vitalité de la dent est compromise et une infection se déclenche. Elle peut alors entrainer des complications tels [[pulpite]], [[Parodontite périapicale|parodontite périapicale]], [[Abcès périapical|abcès périapical]] ou un [[Granulome périapical|granulome périapical]], un [[Kyste périapical|kyste périapical]], une [[cellulite]], un abcès, une [[périostite]] et peuvent évoluer vers une [[Ostéomyélite vertébrale|ostéomyélite]].<ref name=":0" />


Une tumeur maligne de la glande salivaire nécessite souvent un traitement chirurgical. La chirurgie pourrait impliquer l'ablation d'une partie et / ou de la glande salivaire principale entière; cela réduit le flux salivaire et peut augmenter le risque de carie dentaire, car la salive sert à rincer la cavité buccale et confère également une immunité à l'hôte.
La carie dentaire peut également engendrer la fracture des dents, de la douleur, une [[halitose]], la perte de dents, une limitation dans la fonction et même un handicap. <ref name=":13" />
== Prévention ==


== Radio-oncologie ==
Le déclin de la carie dentaire a été attribué à plusieurs facteurs. Parmi tous les facteurs, l'éducation des patients joue un rôle clé. Les facteurs liés au patient comprennent le maintien de l'hygiène buccodentaire, la réduction de la consommation de sucre, l'utilisation efficace des fluorures et le suivi dentaire de routine en cabinet.<ref name=":0" />


La radiothérapie affecte les tissus des tissus buccaux de plusieurs manières. Les premiers changements après la radiothérapie comprennent la mucite, l'atrophie et l'amincissement de la muqueuse buccale, les modifications fibrotiques et les troubles du goût suite à l'atrophie des papilles gustatives. Les changements importants impliquent des caries radiologiques. Le terme «carie radiologique» représente une forme grave de carie rampante. La carie dentaire après la radiothérapie résulte principalement de l'hyposalivation, qui est due à des modifications fibrotiques des principales glandes salivaires. La caractéristique la plus caractéristique des caries radiologiques est l'implication de la dent au niveau des gencives et de la pointe de la cuspide contrairement à la cavitation normale, qui affecte principalement les surfaces lisses. Le taux de progression de la carie radiologique est beaucoup plus rapide que la cavitation normale. <ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Samuel J.|nom1=Rubin|prénom2=Kevin Y.|nom2=Wu|prénom3=Diana N.|nom3=Kirke|prénom4=Waleed H.|nom4=Ezzat|titre=Head and Neck Cancer Complications in the Geriatric Population Based on Hospital Case Volume|périodique=Ear, Nose, & Throat Journal|date=2019-06-06|issn=1942-7522|pmid=31170822|doi=10.1177/0145561319856006|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31170822/|consulté le=2020-07-28|pages=145561319856006}}</ref><ref name=":0" />
=== Brossage des dents et soie dentaire ===
Les patients doivent être éduqués à effectuer un brossage régulier des dents avec un dentifrice fluoré et une soie dentaire. <ref name=":0" /> Les enfants devraient avoir une aide pour le brossage ainsi que les personnes âgées avec des difficultés physiques ou cognitives. La technique de brossage est importante ainsi que la motivation du patient à l'effectuer de façon régulière et appropriée. Les brosses à dents électriques sont selon des études plus efficaces pour le retrait de la plaque dentaire que le brossage manuel. Un brossage des dents de façon régulière permet de prévenir la carie en retirant la plaque dentaire, si celui-ci est correctement effectué et si effectué avec un dentifrice fluoré.<ref name=":13" /> L'utilisation de la soie dentaire est importante et peut être personnalisée selon la motivation et les besoins du patient en sélectionnant certains sites plus problématiques par exemple.<ref name=":13" /> L'utilisation de la soie dentaire aide également à diminuer l'accumulation de plaque dentaire dans la région interdentaire  et sa technique d'utilisation devrait être enseignée au patient.<ref name=":13" />


== Études pertinentes et essais en cours ==
=== Application de fluor ===
L'utilisation de fluor est aujourd'hui reconnue comme étant le facteur primairesayant occasionné le déclin de la prévalence de la carie dentaire.<ref name=":14" /> Des études ont en effet prouvé que la fluoration serait plus bénéfique pour la prévention de la carie dentaire comparativement à une diminution de la prise de sucres.<ref name=":10" /> Le fluor est disponible sous forme topique ou systémique. Le fluor pour utilisation systémique peut se retrouver sous forme d'eau fluorée, de sel, de lait ou de suppléments contenant du fluor. La fluoration de l'eau est une solution recommandée dans plusieurs pays au travers le monde, mais son utilisation est encore controversé dans au sein de la communauté scientifique tant qu'à ses risques et bénéfices.<ref name=":14" /> En application topique, on peut retrouver du fluor dans les pâtes à dent, en rince-bouche, en gel, en mousse, en vernis, etc. Son utilisation doit être adaptée au patient et les applications topiques sont plus efficaces que les méthodes de fluoration systémique.<ref name=":14" /> Une revue systématique à conclue en 2004 que l'utilisation du dentifrice fluor réduirait de 24% des caries en dentition permanente chez les adolescents et les enfants et que l'utilisation du vernis fluoré réduirait la carie de 33% en dentition primaire et 46% en dentition permanente.<ref name=":13" /> Le fluorure aurait en fait le potentiel d'inhiber la déminéralisation et améliorer la reminéralisation de la structure dentaire par la formation d'un cristal de fluorapatite résistant aux acides, tant au niveau de l'émail que de la dentine. Il augmenterait ainsi la résistance à l'acide, diminuant la solubilité de la dent et augmentant sa qualité. Il faut cependant être prudent lors de l'administration de fluor systémique lors de la formation des dents, car un excès pourrait causer la fluorose dentaire, si administré en quantité importante.<ref name=":14" /><ref name=":10" />


Les caries dentaires ont fait l'objet d'une étude approfondie. Plusieurs études ont cherché à trouver la cause initiale et à arrêter le processus. Récemment, des études plus sophistiquées comme des études génomiques, des études de dynamique moléculaire de porteurs de polysaccharides basés sur l'amidon dans les caries dentaires, une association de facteurs de risque de caries dentaires et le polymorphisme du gène MBL2 chez S. mutans et des essais cliniques humains sur le vaccin contre les caries dentaires sont un axe de recherche actuel. L'étude la plus récente a porté sur le méthacrylate de glycidyle de bisphénol A (bis-GMA), qui est libéré dans l'environnement buccal par lixiviation du composite dentaire et peut entraîner des caries secondaires à une marge de restauration.<ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=M.|nom1=Patel|titre=Dental caries vaccine: are we there yet?|périodique=Letters in Applied Microbiology|volume=70|numéro=1|date=2020-01|issn=1472-765X|pmid=31518435|doi=10.1111/lam.13218|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31518435/|consulté le=2020-07-28|pages=2–12}}</ref><ref name=":0" />
=== Utilisation de rince-bouche à la chlorexidine ===
La [[chlorexidine]] est reconnue pour avoir un effet bactériostatique à faible concentration et des propriétés antimicrobienne et antiplaquetaire tout en ayant des effets systémiques rares. Des effets secondaires tels une décoloration des dents ou de la langue ainsi qu'un changement au niveau du gout peuvent être notés. <ref name=":13" />


== Planification du traitement ==
=== Application de scellants pour puits et fissures ===
Les puits et les fissures présentent une morphologie non nettoyable et sont donc le site le plus sensible pour le développement initial des caries. L'application des scellants agit comme une barrière mécanique privant les bactéries sous jacentes des nutriments et arrête ainsi la progression des caries dentaires. L'utilisation des scellants sur les surfaces occlusales est largement recommandée par plusieurs études, mais la prévalence de carie de la population et des individus doit être prise en compte. Son application doit être bien réalisé pour que ceux-ci soient efficaces. <ref name=":16" />


La planification du traitement d'une maladie à traiter est un processus étape par étape de prise de décision ou de formation d'un protocole. Les niveaux de prévention peuvent classer le traitement des caries dentaires. Une taxonomie de prévention largement utilisée décrit la prévention primaire, secondaire et tertiaire. Ces termes peuvent être appliqués au processus pathologique de la carie dentaire et peuvent aider les prestataires à comprendre où, dans le processus, ils peuvent intervenir et comment ils peuvent le faire. La prévention primaire est la prévention du processus pathologique avant qu'il ne commence. La prévention primaire comprendrait l'évaluation du risque de carie dentaire et la mise en place d'efforts pour réduire ou éliminer ce risque. La prévention secondaire fait référence à la détection de la présence de la maladie au début du processus de la maladie et à l'intervention pour empêcher le développement ultérieur de la maladie. Pour le dentiste, cela impliquerait de reconnaître les signes des premiers stades de la carie dentaire, d'intervenir ou de référer pour une intervention. La prévention tertiaire se réfère à l'atténuation des effets de la maladie et relève principalement du domaine chirurgical du professionnel dentaire dans la réhabilitation de la dent endommagée. Pour un traitement approprié, le système international de classification et de gestion des caries (ICCMS) a été donné, qui est un ensemble de protocoles cliniques tels que les décisions diagnostiques, préventives et réparatrices qui sont nécessaires pour reconstruire et restaurer la structure dentaire uniquement lorsque cela est nécessaire.
=== Changement des habitudes alimentaires ===
La consommation de sucre étant l'un des principaux facteurs étiologiques de la carie dentaire, le contrôle de la diète devrait  également faire parti du plan de traitement préventif. Les patients devraient toujours être informés des risques d'une diète cariogène riche en sucre, mais certains patients pourraient bénéficier d'un suivi plus serré avec une analyse complète de leur alimentation. Ceci devient un travail d'équipe entre le patient et le dentiste pour trouver des solutions acceptables pour réduire le risque carieux et la fréquence de prise d'aliments cariogènes. <ref name=":13" /> La quantité de salive, la composition de la plaque, l'utilisation de fluor ainsi que le statut socioéconomique du patient devraient être pris en compte lorsque l’on traite de changement au niveau de la diète. Bien que l'ingestion de sucre est le facteur qui a une influence majeure sur la carie dentaire, celui-ci devrait être pris en considération selon son mode de consommation. En effet, la consommation de sucre entre les repas est beaucoup plus à risque de créer un environnement favorable à la carie comparativement à la prise de ces aliments lors des repas qui stimule davantage la production de salive et diminue le risque carieux.<ref name=":11" /><ref name=":13" />  Des aliments tels les céréales  sucrés, divers breuvages sucrés, la marmemade, le ketchup, les chips, et bien plus encore, renferment également beaucoup de sucre. Les médicaments, surtout ceux pour enfants, peuvent également contenir du sucre, certains sont composés jusqu'à 70% de sucre. <ref name=":10" /><ref name=":13" /> Certains aliments tels le fromage ou les noix ont pouvoir de protection contre la carie dentaire aidant entre autres à diminuer la production acide et aidant à nettoyer la surface des dents lorsque consommé. <ref name=":13" />


== Amélioration des résultats de l'équipe de soins de santé ==
=== Utilisation d'agents sucrants anticarie ===
Le [[xylitol]] est un agent sucrant pouvant remplacer le saccarose ayant non seulement un potentiel non cariogène, mais également des propriétés anticaries. Le mécanisme anticarie de ce produit proviendrait de sa capacité à prévenir de la liaison du saccarose à S. mutans, interrompant ainsi la production d'acide, en plus de prévenir l'adhésion de ces bactéries avec les autres en diminuant sa production de polysaccarides.<ref name=":0" /><ref name=":13" /><ref name=":14" /> D'autres agents sucrants alternatifs tels le [[sorbitol]], le mannitol, le lyrasin et le maltitol sont également des agents non cariogènes. <ref name=":13" />


De nombreux patients, en particulier les patients gériatriques, souffrent souvent de maladies systémiques telles que le diabète sucré, l'hypertension, l'ostéoporose, les troubles neurodégénératifs, les maladies respiratoires et la polyarthrite rhumatoïde. Ces affections compromettent la capacité physique et mentale de l'individu, nécessitant des soins de soutien de la part des soignants. Diverses études ont prouvé l'existence d'une forte corrélation entre la santé générale et la santé bucco-dentaire. Ces affections ou médicaments utilisés pour le traitement de ces affections peuvent provoquer des caries et une xérostomie (comme effet secondaire du médicament). Ainsi, les professionnels de la santé qui soignent les affections systémiques affectant l'individu doivent être conscients de l'impact de ces affections et médicaments sur la santé bucco-dentaire et doivent orienter le patient vers le dentiste si nécessaire.
=== Flot salivaire ===
Une autre avenue de prévention importante comprend une composition et un flot salivaire adéquat. En effet la salive permet de nettoyer la surface des dents, de neutraliser l'acidité créer, d'aider la reminéralisation, de prévenir la déminéralisation en plus d'avoir des propriétés antimicrobiennes importantes.<ref name=":10" /><ref name=":13" /> Le manque de salive a des conséquences importantes sur la progression rapide de la carie dentaire. <ref name=":16" /> Des adjuvants tels des bonbons sans sucre stimulant la salivation ainsi des produits de salive artificiels peuvent être utilisés pour les patients ayant de la xérostomie et diminuer les symptômes associés. La prévention de la carie dentaire sera faite par une utilisation de gouttières de fluor, une hygiène orale adéquate ainsi que la réduction au maximum de la consommation d'aliments cariogènes.<ref name=":13" />


== Références ==
== Références ==
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Carie dentaire
Maladie

Carie dentaire
Caractéristiques
Signes Tâche dentaire blanche, Tâche dentaire colorée, Cavitations, Défectuosités au niveau de la structure dentaire, Puit dentaire, Fissure dentaire, Variation de la texture de la dent
Symptômes
Odontalgie, Rétention dentaire d'aliments, Décoloration dentaire, Cavitation visible, Gingivorrhagie , Asymptomatique
Diagnostic différentiel
Hypominéralisation dentaire, Fluorose dentaire, Hypoplasie dentaire, Résorption cervicale externe
Informations
Terme anglais Dental caries, Dental cavities
Spécialité Médecine dentaire

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La carie dentaire est une maladie multifactorielle causée par les bactéries cariogènes présentent à la surface des dents. Cette affection est une cause majeur de problèmatique en santé publique, étant la maladie infectieuse chronique la plus répandue à travers le monde.[1][2][3]

La carie dentaire peut se développer à la surface d'une ou de plusieurs dents à la fois. De multiples caries présentent chez un même patient peuvent être défini par le terme de caries ramplantes. Elles seront alors classées selon l'étiologie probable soit les caries du biberon, les caries de radiation ou d'utilisation de drogues.[4]

Épidémiologie

La carie dentaire est un problème de santé mondial qui touche plus de 80% de la population, dont 60 à 90% des enfants d'âge scolaire, représentant plus de 2.3 milliards de personnes présentant une carie non traitée sur des dents permanentes et plus de 530 millions sur une dent primaire selon les plus récentes données.[5][6][7] Selon l'étude mondiale sur la morbidité réalisée en 2015, le Global Burden of Disease 2015, il semble y avoir une prévalence mondiale relativement stable de la carie dentaire non traitée en dentition permanente entre 1990 et 2017 avec un taux d'environ 34%.[8] Malgré tout, il semble y avoir une amélioration dans les pays industrialisés quant à la sévérité et la prévalence de la carie avec évidence de cavitation dans le groupe d'âge 5-12 ans ainsi que chez les 35-44 ans. Il semble de plus y avoir une diminution du nombre de dents manquantes au sein de la population veillante en comparaison aux décennies antérieures, possiblement attribuable en partie à la diminution des extractions pour cause de caries dentaires.[9]

La carie dentaire peut affecter tous les groupes d'âge indépendamment du sexe. Un pic de prévalence peut être observé entre 1 et 4 ans pour les caries non traités en dentition primaire alors que celui en dentition permanente se situe autour de 15 à 19 ans. La prévalence de la carie dentaire diminue par la suite avec l'âge avec un second pic d'incidence vers 70 ans. [8][9] Les nourrissons sont également sujets aux caries, décrites comme des «caries de biberon», qui affectent une ou plusieurs dents primaires dès leur apparition en bouche, entre la période de la naissance et 71 mois. [9][10][11]

Au Canada, selon le rapport de 2017 de l'Association Dentaire canadienne sur la santé buccodentaire, la carie dentaire serait responsable du tiers des chirurgies d'un jour chez les enfants canadiens âgées entre un et cinq ans. Toujours selon ce rapport, basé sur des résultats de statistiques Canada de 2010, le pourcentage d'enfant présentant au moins une carie aurait diminué de 74% à 23% en 40 ans et de 96% à 58% chez les adolescents durant cette même période de temps. Chez les Premières Nations, notamment chez les Inuits où une enquête fut réalisé en 2008-2009, le taux d'enfant d'âge scolaire présentant une carie dentaire serait de 85% et augmentait à 100% chez la population adulte, démontrant que la carie dentaire reste un problème majeur de santé publique au sein de cette population.[1] Une étude clinique sur l’état de santé buccodentaire des élèves québécois du primaire, réalisée en 2012-2013, démontrait de son côté que les élèves de deuxième et sixième année du primaire présenteraient toujours un taux important de dents touchées par la carie de toute forme. C'est en fait 9 enfants sur 10 qui seraient atteints de carie dentaire, qu'elle soit évidente ou non, tous stades confondus. Depuis la fin des années 1990, les élèves de deuxième année ne semblent pas présenter d'amélioration en matière de carie dentaire, avec un taux passant de 56% à 53% des élèves présentant une carie évidente de stade 4 à 6, une dent extraite ou obturée. Cependant, en ce qui concerne les élèves de sixième année, ce taux chute de 59% à seulement 36%, démontrant une nette amélioration pour ce dernier groupe. [12]

Le statut socioéconomique semble être directement lié à la prévalence de la carie, surtout en dentition primaire.[13]

Étiologies

La carie dentaire est une maladie multifactorielle dont la dynamique dépend de trois facteurs primaires essentiels et qui ne peut exister sans l'un de ceux-ci. Ces facteurs sont la présence d'une ou plusieurs dents, une alimentation avec des glucides fermentescibles et la présence de plaque dentaire contenant une flore bactérienne diversifiée. Le facteur temps, qui englobe ces facteurs et qui décrit la durée de l'interaction entre ceux-ci, est également un facteur non négligeable à considérer, car la carie dentaire peut prendre jusqu'à plusieurs années pour s'installer. À cela, s'ajoutent les facteurs environnementaux et ceux de l'hôte qui peuvent moduler et accentuer la sévérité de la carie. Ils sont donc, pour le clinicien, important à considérer pour la prise en charge de cette affection complexe. [14][13]

Plaque dentaire

La cavité orale est un environnement hétérogène unique contenant plus de 700 types de microorganismes différents qui varie en composition et en nombre selon le site. L'acquisition de cette flore buccale se fait par transmission et colonisation à partir de la naissance, où la bouche de l'enfant est encore stérile. L'acquisition notamment de Streptococci et de bactéries à Gram négatifs, se fait principalement par transmission verticale de la mère à l'enfant. L'éruption des dents permet la colonisation de sites où les bactéries peuvent s'attacher et colonisé pour former ce qu'on appelle la plaque dentaire ou biofilm dentaire. Une fois établie, la flore buccale semble demeurer stable, dans un état d'homéostasie, mais qui sera sujet aux débalancements. Par exemple, un changement majeur dans les habitudes, tel une consommation nouvelle de sucre qui peut alors favoriser certaines espèces au détriment de d'autres. [4]

Au niveau de la plaque dentaire, certaines bactéries semblent plus spécifiquement asssociées à la carie dentaire et comprennent diverses espèces tels les Streptococci, dont Streptococcus mutans et Streptococcus sobrinus, les lactobacilles ainsi que les Actinomyces.[15][3]

Ces bactéries sont dites cariogènes, car elles ont la capacité de coloniser la surface dentaire, de transformer en acide, principalement de l'acide lactique, les sucres fermentescibles à partir de glucides alimentaires, d'effectuer leurs activités métaboliques en condition acide et de produire des polysaccarides extra et intracellulaires favorisant l'adhésion et l'établissement du biofilm dentaire.[3][14][4][16] Le Streptococcus mutans est la bactérie retrouvée en plus grand nombre dans la plaque dentaire et une bactérie importante dans le processus carieux, car celle-ci présente toutes ces caractéristiques. [3][14][16]

De façon générale, le Streptococcus mutans serait une des premières bactéries impliquées dans la formation de la carie dentaire alors que les lactobacilles seraient quant à eux davantage des bactéries contributives à un processus carieux déjà enclenché.[13] La proportion et les espèces retrouvées dans la plaque associée à la carie dentaire tendent à changer selon le site d'atteinte, l'individu et l'âge. [4][16]

Les plus récentes études tendent à démontrer que pour développer la carie dentaire, la présence d'une communauté complexe de bactéries d'espèces différentes serait nécessaire. De plus, bien que la carie dentaire semble avoir longtemps été associé au S. mutans, les études démontrent maintenant que la plaque dentaire causant la carie de stade 3 à 6, ne serait pas majoritairement composée de S. mutans. Celles-ci démontre de plus qu'un risque carieux important peut être présent chez des individus présentant une faible proportion de S. mutans, et inversement. [4] [16]

Il est à retenir que, bien qu'essentielle à la formation de carie, la présence de plaque dentaire à la surface des dents n'induit pas toujours le déclenchement du processus carieux.[4]

Alimentation

Dans le domaine de l'alimentation, ce sont les glucides, dont le saccharose, le glucose, le fructose, qui sont essentiels pour le métabolisme des bactéries. Les bactéries, lors de ce processus, métabolisent ceux-ci et rejetteront de l'acide organique qui viendra déminéraliser la surface de la dent. [13] Une prise importante de sucre fermentescible ainsi qu'un environnement acide favorise la multiplication et la colonisation de S. mutans et des lactobacilles.[13]

Il a été prouvé que la fréquence de consommation de sucre serait tout aussi importante dans le développement du processus carieux que la quantité ingérée.[4] De plus, plus un aliment est collant, plus celui-ci devient cariogène, car le temps de clairance par la salive s'en trouve augmenté, rendant les glucides présents davantage disponible pour le métabolisme des bactéries.[13][4] Le saccarose est le glucide considéré comme ayant le pouvoir cariogène le plus important en étant facilement fermentescible pour les bactéries et en pouvant être utilisé pour la production de polysaccarides extracellulaires. Il est aussi un glucide retrouvé le plus couramment dans les aliments sucrés.[3]

Surface dentaire

Finalement, la présence de la dent est un facteur clé, car sans tissu dur dentaire, il ne peut y avoir de carie. L'émail, la dentine et le cément représentent les divers tissus durs dentaires qui peuvent être affectés par la carie. Ces tissus sont composés de matière organique et inorganique en différente proportion. L'émail est le tissu le plus minéralisé et est composé à 95% de matière inorganique. Cette matrice inorganique composée de minéraux de phosphate, de calcium et d'hydroxyde s'organise en cristaux appelés hydroxyapatite. La dentine et le cément contiennent quant à eux une proportion plus importante de matière organique. [3][14][4]

Les surfaces dentaires les plus affectées par la carie sont les puits et fissures, sous le point de contact des dents ainsi que la zone près de la gencive marginale.[4]

Physiopathologie

Anatomie dentaire et lésion carieuse

La carie est processus dynamique qui s'effectue dans le temps et dont la première étape est l'adhésion de bactéries à la surface dentaire et la formation de plaque. Pour se faire, certaines bactéries ont la capacité d'adhérer à la surface dentaire par divers mécanismes d'attachement. Par la suite, d'autres bactéries peuvent s'agglomérer et former ainsi la plaque dentaire. Ces bactéries agglomérées entre elles, forme un environnement à l'abri de la salive qui leur permet de croitre et de créer un micro-environnement acide.[14][4]

Les minéraux de la dent sont en équilibre avec l'environnement dans lequel ils se trouvent et sont sujet au processus de déminéralisation et reminéralisation. Lorsque les bactéries cariogènes présentent à la surface des dents sont en contact avec des sucres fermentescibles, celles-ci transforment ces substrats et excrète de l'acide comme déchets. Cet acide entraine une chute de pH qui entraine le processus de déminéralisation. Celui-ci se traduit par la dissolution des cristaux d'hydroxyapatite par l'acide en ions phosphate et calcium qui diffusent vers le milieu environnant. Cet équilibre est influencé par les ions présents et le pouvoir tampon de la salive ainsi que la perméabilité et la structure de la dent. Une attaque acide répétée créera une déminéralisation soutenue et caractérisera le début du processus carieux. Ce processus est également est influencé par les facteurs locaux et systémiques présents. [3][14][4]

Courbe de Stephan : pH de la plaque en fonction du temps

Les travaux de Stephan (1940) ont su démontre que la zone critique sous laquelle une déminéralisation de l'émail de la dent est possible se situant entre 5.2 et 5.5 de pH, alors que la dentine débute sa déminéralisation à un pH de 6.4. Le pH chute rapidement sous le seuil critique soit quelques minutes seulement après une consommation de sucre. C'est l'effet tampon et la clairance des glucides par la salive qui permettent un retour graduel à un pH normal et une reminéralisation. [14][4][13]

L'émail est beaucoup plus résistant aux agressions acides que la dentine ou le cément qui, dû à leur composition plus organique, sont plus facilement déminéralisable. L'émail des dents primaires se trouve également plus facilement déminéralisé, ayant une structure plus poreuse et moins bien minéralisée que celle des dents permanentes. [13][11][15]

Lors du premier stade de déminéralisation, appeler carie initiale ou tache blanche, le processus de reminéralisation est encore possible, car il n'y a encore aucune perte de l'intégrité de la structure. Ce processus est donc réversible. Cependant lors que la déminéralisation progresse dans la dent en direction de la dentine, une cavitation se crée, car la dentine devient trop fragile pour supporter l'émail et se brise. Le processus devient alors irréversible.[14][13]

Présentation clinique

Facteurs de risque

Les facteurs de risque de la carie permet au clinicien de statuer le risque carieux du patient, ce qui inclue

Oncologie chirurgicale et radio-oncologie

Une tumeur maligne de la glande salivaire nécessite souvent un traitement chirurgical. La chirurgie pourrait impliquer l'ablation d'une partie ou de la totalité de la glande salivaire occasionnant ainsi une réduction du flux salivaire et augmentant par le fait même le risque de carie.[11][4]

La radiothérapie affecte les tissus des tissus buccaux de plusieurs manières. Les premiers changements après la radiothérapie comprennent la mucite, l'atrophie et l'amincissement de la muqueuse buccale, des modifications fibrotiques et des dysgueusies suite à l'atrophie des papilles gustatives. [19][11] Lorsque la région touchée par la radiothérapie inclue les glandes salivaires, cela conduit à des dommages irréversibles et un défaut rapide de la salivation. Une dose de plus de 26 Gy engendrera une perte irréversible de près de la totalité de la fonction salivaire de la glande.[4] Suite à des traitements de radiothérapie, si aucun traitement préventifs n'est introduit, les patient peuvent développer rapidement de multiples caries, connu sous le nom de caries radiologiques, une forme grave de caries rampantes. Les principales caractéristiques des caries radiologiques est l'atteinte de la cervicale de la dent ainsi que l'implication de la pointe des cuspides. Le taux de progression de la carie radiologique est beaucoup plus rapide que le processus carieux normal. [19][11]

Différentes chimiothérapies peuvent également engendrer une altération du flux salivaire à court terme mais les conséquences à long terme ne semble pas être clairement définies. [4]

Le dentiste doit être mis au courant des traitements du patient pour pouvoir par la suite planifier les traitements ainsi que le suivi de ces patients et ce, même avant le début des traitements.[4]

Questionnaire

  • Revoir les facteurs de risque précédents
  • Au stade initial, la carie est généralement asymptomatique.
  • Lorsque la carie progresse, les patients se plaignent [11][13]:
    • de douleur dentaire, provoqué par le froid, la chaleur, à la mastication ou lors d'ingestion de certains aliments
      • la gravité de la douleur varie en fonction du stade d'implication, de l'étendue, de la perte de la structure dure et de la réponse réparatrice de l'hôte
    • de saignement gingival
    • d'aliments se logent dans la zone affectée
    • d'une décoloration ou d'une cavitation visible.[4]

L'évaluation du risque carieux sera complétée par l'examen clinique du patient et permettra de classifier le risque comme étant faible, modéré ou sévère.[13][17]

(A) légère pointe carieuse visible à l'occlusal. (B) carie extensive visible sur une radiographie (flèches). (C) Carie dentaire extensive avec cavitation. (D) Excavation d'une carie dentaire extensive

Examen clinique

La carie peut se présenter à divers endroits soit :

  • sur les surfaces lisses
  • au niveau des puits et fissures
  • sous une restauration dentaire, etc. [4]

Elle peut également se développer avec une prédilection pour certains sites selon l'âge:

  • Enfants en âge préscolaire : surfaces interproximales des molaires primaires
  • Enfants d'âge scolaire : surfaces occlusales des molaires des dents permanentes
  • Adolescents : surfaces interproximales des molaires et prémolaires
  • Personnes âgées présentant des récessions gingivales : surface radiculaire, nommé carie de racine. [4]

La lésion de surface lisse d'émail initiale se représente généralement par une tache blanche sur la surface de la dent due à une augmentation de sa porosité suite à la déminéralisation. Due à cette porosité, la dent finira par colorée avec la prise d'aliments pour devenir brunâtre ou noirâtre à cet endroit. Si la lésion se trouve en zone apparente, le patient peut se plaindre d'une décoloration à la surface de la dent.[11][4]

La lésion initiale de puits et fissure peut facilement passer inaperçue, car elle peut débuter avec un très léger défaut d'émail.[13]

Le dentiste pourra, lors de l'examen physique du patient, procéder à une évaluation visuelle et tactile. Une bonne lumière ainsi que des dents préalablement nettoyer et sèches sont essentielles à un bon examen clinique. Le clinicien pourra alors visualiser la présence d'un changement de coloration, des cavitations ou défectuosités au niveau de la structure dentaire. Il pourra évaluer tactilement la lésion à l'aide de l'explorateur pour sentir la texture ou la présence de cavité, bien que son utilisation soit controversée de nos jours.[13][18] La présence de plaque, l'aspect de la gencive, la présence de restaurations défectueuses ainsi que le débit salivaire sont quelques exemples d'autres indices qui peuvent être évalués par le dentiste et augmenter la suspicion de la présence de lésion carieuse. [13][4]

Encore aujourd'hui, l'examen visuel et tactile, combiné aux radiographies, reste la procédure diagnostique utilisée par les dentistes, bien qu'elle soit imparfaite ayant une sensibilité entre 39-59%, mais une spécificité de plus de 95%. [13][18] Ceci reste cependant le choix d'examen à utiliser étant rapide et facile pour le clinicien. Le fait qu'il n'y ait aucun examen de détection de la carie parfait renforci l'importance du diagnostic précoce ainsi que l'utilisation de traitement préventif permettant de minimiser l'impact des erreurs diagnostiques. [18]

Une carie peut se présenter sous forme active ou arrêtée.

  • Une carie active aura une apparence opaque plutôt blanchâtre ou jaunâtre, avec une perte du lustre de surface. Elle peut être couverte de plaque et avoir une texture collante.
  • En comparaison, une carie arrêtée sera de couleur plutôt brunâtre avec une apparence lustrée et dur au touché.[17]

L'évaluation du risque carieux clinique sera statué selon la présence de lésions caries actives, débutantes ou extensives. Par exemple, un patient ayant une lésion carieuse extensive, mais avec un risque carieux faible au questionnaire, sera classé comme ayant une probabilité modérée de développer de nouvelles lésions carieuses ou que celle présente progresse alors qu'un patient ayant seulement des lésions carieuses débutantes avec un risque carieux élevé au questionnaire sera classé comme à haut risque de développer de nouvelles caries ou de voir celles présentent se développer. Pour sa part, un patient n'ayant aucune lésion carieuse active pourra être défini comme à un risque faible ou modéré de développer de nouvelles caries selon l'évaluation du risque carieux au questionnaire. [17]

Examens paracliniques

Radiographie dentaire interproximale avec présence de caries dentaires

Radiographie

Dans le diagnostic de la lésion carieuse, les radiographies sont utilisées pour visualiser la présence de caries non visibles à l'oeil ou déterminer la profondeur de la lésion, bien qu'elles soient utilisées pour détecter de nombreuses autres affectations buccodentaires.[4]

La carie dentaire se présente radiologiquement par une zone foncée, radiotranslucide. Une certaine quantité de structure dentaire doit être perdue pour pouvoir apercevoir une lésion carieuse radiologiquement. [4]

La carie interproximale, difficile à évaluer à l'examen clinique, se détectera majoritairement à l'aide de radiographie. [13] Des radiographies intraorales périapicales ou interproximales peuvent être prises selon le cas. [4] L'examen radiographie permet également au clinicien de détecter la présence de restaurations défectueuses, de contacts dentaires défectueux, de déterminé l'intégrité de la structure des dents, de voir la présence de traitements endodontiques, de voir des lésions périapicales, de déterminer la proximité pulpaire, etc. [4][13]

La décision de prendre des radiographies ainsi que sa fréquence doivent toujours être effectué selon le jugement clinique du clinicien, en pesant les risques et bénéfices de cet examen qui expose le patient à une dose de radiation.[4] . Lors de l'interprétation de radiographie, la corrélation clinique est de mise pour s'assurer du bon diagnostic. La radiographie est surtout utile pour la détection de caries avancées qui atteignent la dentine, étant peu sensible pour la détection de caries d'émail débutante. Il a été prouvé que la radiographie sous-estime la profondeur des lésions carieuses.[13][18]

Transillumination

L'utilisation de transillumination (FOTI) peut facilement être utilisée par le clinicien en étant un outil rapide et peu dispendieux. Il permet de mieux visualiser les ombrages sous-jacents et peut aider pour la détection de caries occlusales ou interproximales en antérieur. Cet outil bien qu'ayant une sensibilité de moins de 85%, est un outil documenté aidant le clinicien dans la détection de carie dentinaire.[13]

Vitalomètre

Lorsque nécessaire, des tests de vitalité pulpaire peuvent être effectuée pour les dents ayant une carie ou une restauration extensive et dont la vitalité semble douteuse. L'utilisation de froid et du vitalomètre peuvent alors être de bon adjuvant et guider le clinicien vers le bon plan de traitement.[13]

Technologies émergentes

Plusieurs autres technologies, qui tentant d'offrir une aide pour le clinicien dans la détection de la carie, ont vu le jour dans les dernières années. Ces nouvelles technologies, utilisant par exemple la transmission de lumière, la conduction électrique ou les propriétés de transmissions des ultrasons, tentent de détecter et surveiller l'activité carieuse. [13]

Des appareils laser utilisant la transmission de la lumière fluorescente, ont été grandement étudier au cours des dernières années. Cet appareil qui, selon une revue systématique, démontre une meilleure sensibilité que la méthode traditionnelle, démontre également un taux de faux positif élevé, détectant positivement le tartre ou du matériel dentaire fluorescent, et ne devrait donc pas être une méthode primaire de diagnostic de carie. Il peut cependant être utilisé en clinique comme adjuvant et offrir une seconde opinion pour les caries de surfaces occlusales. L'avantage de ces appareils serait cependant de pouvoir diminuer la fréquence de la prise de radiographies pour surveiller la progression de lésions carieuses. [4]

Diagnostic

Le diagnostic de la carie est complexe et requiert une compréhension approfondie de la situation du patient. Pour poser un diagnostic de carie, le dentiste doit corréler les informations retenues au questionnaire, à l'examen clinique ainsi qu'à l'examen radiographie.

Divers systèmes ont été introduits pour déterminer le stade de la carie dentaire et aider le clinicien dans la gestion du traitement des lésions carieuses. Le plus courant est le Système international de détection et d'évaluation des caries (ICDAS), qui est associé au Système international de classification et de gestion des caries (ICCMS). La classification des lésions carieuses et leur activité, corrélé au risque carieux du patient, permettront par la suite de proposer des soins et un plan de traitement adapter au stade de la lésion ainsi qu'au risque carieux du patient.[13][17]

La classification ICDAS, propose une division des lésions carieuses en 6 stades; allant de la dent saine sans évidence de carie au stade 0, à la carie extensive avec cavitation et dentine visible au stade 5-6.[17] Un score radiographique est aussi présent permettant de stratifier les lésions carieuses occlusales visibles sur la radiographie du stade 0 à 6 et déterminer approximativement la profondeur de la lésion carieuse. Par exemple, un code radiographique ICDAS RA 3, signifie une carie initale avec une atteinte du 1/3 externe de la dentine. [17]

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel des caries dentaires comprend :

  • la fluorose dentaire, qui se présente comme une lésion blanchâtre
  • les défauts de développement, tels que l'hypominéralisation et l'hypoplasie de la dent. [4][11]

Les caries de racines doivent également être différenciées de résorption cervicale externe. [4]

Traitement

La prise en charge des lésions carieuses dépend de l'étendue, de la gravité et du stade des caries dentaires et les traitements peuvent être de type préventif ou curatif. [11] La gestion de la carie est de plus en plus orientée vers une approche conservatrice.[18]

Au stade initial, une reminéralisation est possible et un traitement préventif doit être envisagé. Celui-ci comprenant le retrait de la plaque dentaire lors du nettoyage dentaire, l'application de gel ou de vernis fluoré, l'application de scellant au niveau des puits et fissures, le renforcement de l'hygiène orale à la maison, le changement des habitudes de vies, alimentaires et orales, etc. Ces traitements non invasifs implique directement le patient et renvoie à l'importance de bien les éduquer et les conscientiser au rôle primaire qu'il joue dans le traitement et la prévention du processus carieux.[18][4]

Lorsqu'il y a perte de l'intégrité de la dent, douleur dentaire, lorsque la carie progresse malgré les traitements préventifs, si la pulpe dentaire est en danger ou que la fonction est entravée, un traitement curatif doit être envisager. L'excavation est alors effectuée et il y aura mise en place de matériaux de restauration, permettant de nettoyer la dent de tout tissu affecté, retrouver l'anatomie de la dent et ainsi améliorer le contrôle de la plaque et ramener le processus carieux à zéro.[11][4][18] Divers matériaux de restauration et techniques existent aujourd'hui et ceux-ci devront être choisi selon le jugement clinique du dentiste. Les matériaux tel le composite permet d'effectuer des traitements restauratifs en préservant au maximum la structure dentaire lorsque le cas le permet. Certains matériels, tel le verre ionomère libère du fluor en continu permettant de reminéraliser la dent. [18]

Les restaurations dentaires ont une durée de vie limités et celles-ci dans la grande majorité des cas à changer au cours de la vie du patient.[4]

Suivi

Le suivi des patients est important puisque la carie est un processus qui se développe dans le temps et qui expérimente des phases de déminéralisation et de reminéralisation. Suite à des traitements dentaires, préventifs ou curatifs, le dentiste, en collaboration avec le patient, pourra déterminer un intervalle de temps pour évaluer l'efficacité des traitements et la réponse à celui-ci. Certains auteurs recommandent un suivi aussi rapide que deux à trois semaines suivant le traitement initiale.

Le suivi à long terme pourra être individualisé selon les besoins du patient. Selon leur situation, le suivi devrait être fait à tous les trois à 24 mois selon la situation du patient. [13][4] Celui-ci est important pour prévenir et détecter l'apparition ou le développement de lésions carieuses, pour faire le suivi des conseils et traitements mis en place, pour motiver les patients et pour trouver de nouvelles avenues ou renforcer les habitudes mis en place. [13]

Une des stratégies de suivi à long terme consiste à établir celui-ci selon l'évaluation du risque carieux du patient. En ce sens, l'ICCMS propose une gestion de la carie selon le niveau de risque faible, modéré ou sévère et propose diverses mesures à mettre en place pour le patient tant à la maison que des traitements au cabinet dentaire. [17] Ces mesures peuvent inclure une amélioration des techniques de brossage et d'hygiène orale, l'usage de dentifrice à haute teneur en fluor, la prescription d'un rince-bouche fluoré, etc. Au cabinet dentaire ceci peut se traduire par des entrevues motivationnelles, des rencontres nutritionnelles, l'application de scellant, l'application de vernis fluoré, des rendez-vous de suivi 3 mois, etc. [17]

Chaque patient doit en en fait avoir un suivi personnalisé qui répond à ses besoins et sa situation ainsi qu'à sa motivation et son parcours. Le dentiste doit identifier les facteurs de risques principales dans la situation du patient pour assurer d'une gestion efficace de la carie. Des changements doivent être encouragés, mais pas plus que quelques-uns à la fois. [4]

Complications

Lorsque non traité la carie dentaire peut progresser et atteindre la pulpe. Lorsque la pulpe est atteinte, la vitalité de la dent est compromise et une infection se déclenche. Elle peut alors entrainer des complications tels pulpite, parodontite périapicale, abcès périapical ou un granulome périapical, un kyste périapical, une cellulite, un abcès, une périostite et peuvent évoluer vers une ostéomyélite.[11]

La carie dentaire peut également engendrer la fracture des dents, de la douleur, une halitose, la perte de dents, une limitation dans la fonction et même un handicap. [4]

Prévention

Le déclin de la carie dentaire a été attribué à plusieurs facteurs. Parmi tous les facteurs, l'éducation des patients joue un rôle clé. Les facteurs liés au patient comprennent le maintien de l'hygiène buccodentaire, la réduction de la consommation de sucre, l'utilisation efficace des fluorures et le suivi dentaire de routine en cabinet.[11]

Brossage des dents et soie dentaire

Les patients doivent être éduqués à effectuer un brossage régulier des dents avec un dentifrice fluoré et une soie dentaire. [11] Les enfants devraient avoir une aide pour le brossage ainsi que les personnes âgées avec des difficultés physiques ou cognitives. La technique de brossage est importante ainsi que la motivation du patient à l'effectuer de façon régulière et appropriée. Les brosses à dents électriques sont selon des études plus efficaces pour le retrait de la plaque dentaire que le brossage manuel. Un brossage des dents de façon régulière permet de prévenir la carie en retirant la plaque dentaire, si celui-ci est correctement effectué et si effectué avec un dentifrice fluoré.[4] L'utilisation de la soie dentaire est importante et peut être personnalisée selon la motivation et les besoins du patient en sélectionnant certains sites plus problématiques par exemple.[4] L'utilisation de la soie dentaire aide également à diminuer l'accumulation de plaque dentaire dans la région interdentaire et sa technique d'utilisation devrait être enseignée au patient.[4]

Application de fluor

L'utilisation de fluor est aujourd'hui reconnue comme étant le facteur primairesayant occasionné le déclin de la prévalence de la carie dentaire.[16] Des études ont en effet prouvé que la fluoration serait plus bénéfique pour la prévention de la carie dentaire comparativement à une diminution de la prise de sucres.[13] Le fluor est disponible sous forme topique ou systémique. Le fluor pour utilisation systémique peut se retrouver sous forme d'eau fluorée, de sel, de lait ou de suppléments contenant du fluor. La fluoration de l'eau est une solution recommandée dans plusieurs pays au travers le monde, mais son utilisation est encore controversé dans au sein de la communauté scientifique tant qu'à ses risques et bénéfices.[16] En application topique, on peut retrouver du fluor dans les pâtes à dent, en rince-bouche, en gel, en mousse, en vernis, etc. Son utilisation doit être adaptée au patient et les applications topiques sont plus efficaces que les méthodes de fluoration systémique.[16] Une revue systématique à conclue en 2004 que l'utilisation du dentifrice fluor réduirait de 24% des caries en dentition permanente chez les adolescents et les enfants et que l'utilisation du vernis fluoré réduirait la carie de 33% en dentition primaire et 46% en dentition permanente.[4] Le fluorure aurait en fait le potentiel d'inhiber la déminéralisation et améliorer la reminéralisation de la structure dentaire par la formation d'un cristal de fluorapatite résistant aux acides, tant au niveau de l'émail que de la dentine. Il augmenterait ainsi la résistance à l'acide, diminuant la solubilité de la dent et augmentant sa qualité. Il faut cependant être prudent lors de l'administration de fluor systémique lors de la formation des dents, car un excès pourrait causer la fluorose dentaire, si administré en quantité importante.[16][13]

Utilisation de rince-bouche à la chlorexidine

La chlorexidine est reconnue pour avoir un effet bactériostatique à faible concentration et des propriétés antimicrobienne et antiplaquetaire tout en ayant des effets systémiques rares. Des effets secondaires tels une décoloration des dents ou de la langue ainsi qu'un changement au niveau du gout peuvent être notés. [4]

Application de scellants pour puits et fissures

Les puits et les fissures présentent une morphologie non nettoyable et sont donc le site le plus sensible pour le développement initial des caries. L'application des scellants agit comme une barrière mécanique privant les bactéries sous jacentes des nutriments et arrête ainsi la progression des caries dentaires. L'utilisation des scellants sur les surfaces occlusales est largement recommandée par plusieurs études, mais la prévalence de carie de la population et des individus doit être prise en compte. Son application doit être bien réalisé pour que ceux-ci soient efficaces. [18]

Changement des habitudes alimentaires

La consommation de sucre étant l'un des principaux facteurs étiologiques de la carie dentaire, le contrôle de la diète devrait également faire parti du plan de traitement préventif. Les patients devraient toujours être informés des risques d'une diète cariogène riche en sucre, mais certains patients pourraient bénéficier d'un suivi plus serré avec une analyse complète de leur alimentation. Ceci devient un travail d'équipe entre le patient et le dentiste pour trouver des solutions acceptables pour réduire le risque carieux et la fréquence de prise d'aliments cariogènes. [4] La quantité de salive, la composition de la plaque, l'utilisation de fluor ainsi que le statut socioéconomique du patient devraient être pris en compte lorsque l’on traite de changement au niveau de la diète. Bien que l'ingestion de sucre est le facteur qui a une influence majeure sur la carie dentaire, celui-ci devrait être pris en considération selon son mode de consommation. En effet, la consommation de sucre entre les repas est beaucoup plus à risque de créer un environnement favorable à la carie comparativement à la prise de ces aliments lors des repas qui stimule davantage la production de salive et diminue le risque carieux.[3][4] Des aliments tels les céréales sucrés, divers breuvages sucrés, la marmemade, le ketchup, les chips, et bien plus encore, renferment également beaucoup de sucre. Les médicaments, surtout ceux pour enfants, peuvent également contenir du sucre, certains sont composés jusqu'à 70% de sucre. [13][4] Certains aliments tels le fromage ou les noix ont pouvoir de protection contre la carie dentaire aidant entre autres à diminuer la production acide et aidant à nettoyer la surface des dents lorsque consommé. [4]

Utilisation d'agents sucrants anticarie

Le xylitol est un agent sucrant pouvant remplacer le saccarose ayant non seulement un potentiel non cariogène, mais également des propriétés anticaries. Le mécanisme anticarie de ce produit proviendrait de sa capacité à prévenir de la liaison du saccarose à S. mutans, interrompant ainsi la production d'acide, en plus de prévenir l'adhésion de ces bactéries avec les autres en diminuant sa production de polysaccarides.[11][4][16] D'autres agents sucrants alternatifs tels le sorbitol, le mannitol, le lyrasin et le maltitol sont également des agents non cariogènes. [4]

Flot salivaire

Une autre avenue de prévention importante comprend une composition et un flot salivaire adéquat. En effet la salive permet de nettoyer la surface des dents, de neutraliser l'acidité créer, d'aider la reminéralisation, de prévenir la déminéralisation en plus d'avoir des propriétés antimicrobiennes importantes.[13][4] Le manque de salive a des conséquences importantes sur la progression rapide de la carie dentaire. [18] Des adjuvants tels des bonbons sans sucre stimulant la salivation ainsi des produits de salive artificiels peuvent être utilisés pour les patients ayant de la xérostomie et diminuer les symptômes associés. La prévention de la carie dentaire sera faite par une utilisation de gouttières de fluor, une hygiène orale adéquate ainsi que la réduction au maximum de la consommation d'aliments cariogènes.[4]

Références

__NOVEDELETE__
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