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{{Information maladie
{{Information maladie
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| description_image =Schéma des signes et symptômes de l'anaphylaxie
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| terme_anglais = Anaphylaxis
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| spécialités = Médecine d'urgence, Médecine interne, Soins intensifs, Anesthésie, Allergologie, Médecine familiale
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|démo=0|révision_par_les_pairs=|révision_par_le_comité_éditorial=|littérature_à_jour_date=|révision_par_les_pairs_date=|révision_par_le_comité_éditorial_date=}}L'anaphylaxie est une urgence médicale courante et une réaction d'hypersensibilité aiguë potentiellement mortelle. Elle peut être définie comme une réaction allergique généralisée multisystémique qui évolue rapidement. Sans traitement, l'anaphylaxie est souvent mortelle en raison de sa progression rapide vers un collapsus respiratoire. Historiquement parlant, les réactions anaphylactiques étaient classées comme des réponses à médiation IgE, tandis que les [[Réaction anaphylactoïde|réactions anaphylactoïdes]] étaient classées comme des événements indépendants des IgE. Récemment, ces termes ont été regroupés en un seul diagnostic d'anaphylaxie puisque, indépendamment de la cause, l'état clinique résultant et le traitement de chaque réaction sont identiques.<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Yusuke|nom1=Okubo|prénom2=Kotaro|nom2=Nochioka|prénom3=Marcia A.|nom3=Testa|titre=Nationwide Survey of Hospitalization Due to Pediatric Food-Induced Anaphylaxis in the United States|périodique=Pediatric Emergency Care|volume=35|numéro=11|date=2019-11|issn=1535-1815|pmid=30113437|doi=10.1097/PEC.0000000000001543|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30113437/|consulté le=2021-03-20|pages=769–773}}</ref><ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Amy|nom1=Castilano|prénom2=Britni|nom2=Sternard|prénom3=Earl D.|nom3=Cummings|prénom4=Runhua|nom4=Shi|titre=Pitfalls in anaphylaxis diagnosis and management at a university emergency department|périodique=Allergy and Asthma Proceedings|volume=39|numéro=4|date=2018-07-01|issn=1539-6304|pmid=30095397|doi=10.2500/aap.2018.39.4144|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30095397/|consulté le=2021-03-20|pages=316–321}}</ref><ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Ayobami T.|nom1=Akenroye|prénom2=Abayomi|nom2=Ajala|prénom3=Elham|nom3=Azimi-Nekoo|prénom4=Gabriele S.|nom4=de Vos|titre=Prevalence of anaphylaxis among adults admitted to critical care for severe asthma exacerbation|périodique=Emergency medicine journal: EMJ|volume=35|numéro=10|date=2018-10|issn=1472-0213|pmid=30093380|doi=10.1136/emermed-2017-207076|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30093380/|consulté le=2021-03-20|pages=623–625}}</ref><ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Kevin|nom1=McLendon|prénom2=Britni T.|nom2=Sternard|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=29489197|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK482124/|consulté le=2021-03-20}}</ref>
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Définition}}
L'anaphylaxie est une urgence médicale courante et une réaction d'hypersensibilité aiguë potentiellement mortelle. Elle peut être définie comme une réaction allergique généralisée et multi-systémique qui évolue rapidement. Sans traitement, l'anaphylaxie est souvent mortelle en raison de sa progression rapide vers un collapsus respiratoire. Historiquement parlant, les réactions anaphylactiques étaient classées comme des réponses à médiation IgE, tandis que les [[Réaction anaphylactoïde|réactions anaphylactoïdes]] étaient classées comme des événements indépendants des IgE. Récemment, ces termes ont été regroupés en un seul diagnostic d'anaphylaxie puisque,* indépendamment de la cause, l'état clinique résultant et le traitement de chaque réaction sont identiques.<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Yusuke|nom1=Okubo|prénom2=Kotaro|nom2=Nochioka|prénom3=Marcia A.|nom3=Testa|titre=Nationwide Survey of Hospitalization Due to Pediatric Food-Induced Anaphylaxis in the United States|périodique=Pediatric Emergency Care|volume=35|numéro=11|date=2019-11|issn=1535-1815|pmid=30113437|doi=10.1097/PEC.0000000000001543|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30113437/|consulté le=2021-03-20|pages=769–773}}</ref><ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Amy|nom1=Castilano|prénom2=Britni|nom2=Sternard|prénom3=Earl D.|nom3=Cummings|prénom4=Runhua|nom4=Shi|titre=Pitfalls in anaphylaxis diagnosis and management at a university emergency department|périodique=Allergy and Asthma Proceedings|volume=39|numéro=4|date=2018-07-01|issn=1539-6304|pmid=30095397|doi=10.2500/aap.2018.39.4144|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30095397/|consulté le=2021-03-20|pages=316–321}}</ref><ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Ayobami T.|nom1=Akenroye|prénom2=Abayomi|nom2=Ajala|prénom3=Elham|nom3=Azimi-Nekoo|prénom4=Gabriele S.|nom4=de Vos|titre=Prevalence of anaphylaxis among adults admitted to critical care for severe asthma exacerbation|périodique=Emergency medicine journal: EMJ|volume=35|numéro=10|date=2018-10|issn=1472-0213|pmid=30093380|doi=10.1136/emermed-2017-207076|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30093380/|consulté le=2021-03-20|pages=623–625}}</ref><ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Kevin|nom1=McLendon|prénom2=Britni T.|nom2=Sternard|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=29489197|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK482124/|consulté le=2021-03-20}}</ref>


== Épidémiologie ==
== Épidémiologie ==
 
La prévalence à vie mondiale de l'anaphylaxie est estimée de 1 à 3%. Bien que les anaphylaxies puissent survenir dans n'importe quel groupe d'âge, elles sont le plus souvent observées chez les jeunes et dans les pays développés. Malheureusement, l'anaphylaxie est souvent mal diagnostiquée ou ne l'est pas du tout. <ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=Christopher P.|nom1=Parrish|prénom2=Heidi|nom2=Kim|titre=Food-Induced Anaphylaxis: an Update|périodique=Current Allergy and Asthma Reports|volume=18|numéro=8|date=2018-06-14|issn=1534-6315|pmid=29904820|doi=10.1007/s11882-018-0795-5|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29904820/|consulté le=2021-03-20|pages=41}}</ref><ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=Jennifer L. P.|nom1=Protudjer|prénom2=Ola|nom2=Olén|prénom3=Mirja|nom3=Vetander|prénom4=Inger|nom4=Kull|titre=Milk-Related Symptoms and Immunoglobulin E Reactivity in Swedish Children from Early Life to Adolescence|périodique=Nutrients|volume=10|numéro=5|date=2018-05-21|issn=2072-6643|pmid=29883392|pmcid=5986530|doi=10.3390/nu10050651|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29883392/|consulté le=2021-03-20}}</ref><ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=Katherine|nom1=Anagnostou|titre=Anaphylaxis in Children: Epidemiology, Risk Factors and Management|périodique=Current Pediatric Reviews|volume=14|numéro=3|date=2018|issn=1875-6336|pmid=29732976|doi=10.2174/1573396314666180507115115|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29732976/|consulté le=2021-03-20|pages=180–186}}</ref><ref name=":0" />
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Épidémiologie}}
La prévalence à vie mondiale est estimée de 1 à 3%, bien que la prévalence augmente. Bien que les anaphylaxies puissent survenir dans n'importe quel groupe d'âge, elles sont le plus souvent observées chez les jeunes et dans les pays développés. Malheureusement, l'anaphylaxie est souvent mal diagnostiquée ou ne l'est pas du tout. Les conséquences d'un diagnostic manqué ou retardé entraînent une augmentation de la morbidité et de la mortalité. <ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=Christopher P.|nom1=Parrish|prénom2=Heidi|nom2=Kim|titre=Food-Induced Anaphylaxis: an Update|périodique=Current Allergy and Asthma Reports|volume=18|numéro=8|date=2018-06-14|issn=1534-6315|pmid=29904820|doi=10.1007/s11882-018-0795-5|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29904820/|consulté le=2021-03-20|pages=41}}</ref><ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=Jennifer L. P.|nom1=Protudjer|prénom2=Ola|nom2=Olén|prénom3=Mirja|nom3=Vetander|prénom4=Inger|nom4=Kull|titre=Milk-Related Symptoms and Immunoglobulin E Reactivity in Swedish Children from Early Life to Adolescence|périodique=Nutrients|volume=10|numéro=5|date=2018-05-21|issn=2072-6643|pmid=29883392|pmcid=5986530|doi=10.3390/nu10050651|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29883392/|consulté le=2021-03-20}}</ref><ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=Katherine|nom1=Anagnostou|titre=Anaphylaxis in Children: Epidemiology, Risk Factors and Management|périodique=Current Pediatric Reviews|volume=14|numéro=3|date=2018|issn=1875-6336|pmid=29732976|doi=10.2174/1573396314666180507115115|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29732976/|consulté le=2021-03-20|pages=180–186}}</ref><ref name=":0" />


== Étiologies ==
== Étiologies ==
Il existe plusieurs déclencheurs possibles pour l'anaphylaxie. Un même déclencheur peut aussi causer une anaphylaxie par plus d'un mécanisme. Parmi ces déclencheurs, on retrouve <ref name=":15" /> :


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Étiologies}}Il existe plusieurs déclencheurs à l'anaphylaxie. Ces derniers varient selon le type de réaction.
'''Pour les réactions immunologiques dépendantes aux IgE''' <ref name=":15" />:
 
'''Pour les réactions immunologiques dépendantes aux IgE''' <ref name=":0" /> :
* les {{Étiologie | nom = Aliment|principale=0|affichage=aliments}}
* les {{Étiologie | nom = Aliment|principale=0|affichage=aliments}}
** Par exemple, les {{Étiologie | nom = Noix|principale=0|affichage=noix}}, les {{Étiologie | nom = Arachide|principale=0|affichage=arachides}}, le {{Étiologie | nom = Poisson|principale=0|affichage=poisson}}, les {{Étiologie | nom = Fruits de mer|principale=0|affichage=fruits de mer}}, le {{Étiologie | nom = Soya|principale=0|affichage=soya}}, le {{Étiologie | nom = Lait de vache|principale=0|affichage=lait de vache}}, les {{Étiologie | nom = Oeufs de poule|principale=0|affichage=oeufs}}, les {{Étiologie | nom = Graines de sésame|principale=0|affichage=graines de sésame}} et les {{Étiologie | nom = Pêche|principale=0|affichage=pêches}} <ref name=":15" />.
** Par exemple, les {{Étiologie | nom = Noix|principale=0|affichage=noix}}, les {{Étiologie | nom = Arachide|principale=0|affichage=arachides}}, le {{Étiologie | nom = Poisson|principale=0|affichage=poisson}}, les {{Étiologie | nom = Fruits de mer|principale=0|affichage=fruits de mer}}, le {{Étiologie | nom = Soya|principale=0|affichage=soya}}, le {{Étiologie | nom = Lait de vache|principale=0|affichage=lait de vache}}, les {{Étiologie | nom = Oeufs de poule|principale=0|affichage=oeufs}}, les {{Étiologie | nom = Graines de sésame|principale=0|affichage=graines de sésame}} et les {{Étiologie | nom = Pêche|principale=0|affichage=pêches}}.
* les {{Étiologie | nom = médicament|principale=0|affichage=médicaments}}  
* les {{Étiologie | nom = médicament|principale=0|affichage=médicaments}}  
** Par exemple, les {{Étiologie | nom = Antibiotique|principale=0|affichage=antibiotiques}}, les {{Étiologie | nom = AINS|principale=0|affichage=AINS}}, les {{Étiologie | nom = Agent biologique|principale=0|affichage=agents biologiques}}<ref name=":15" />.
** Par exemple, les {{Étiologie | nom = Antibiotique|principale=0|affichage=antibiotiques}}, les {{Étiologie | nom = AINS|principale=0|affichage=AINS}}, les {{Étiologie | nom = Agent biologique|principale=0|affichage=agents biologiques}}.
* les {{Étiologie | nom = Piqûre d'insecte|principale=0|affichage=piqûres d'insecte}}
* les {{Étiologie | nom = Piqûre d'insecte|principale=0|affichage=piqûres d'insecte}}
** Par exemple, les piqûres d'{{Étiologie | nom = Hyménoptère|principale=0|affichage=hyménoptères}} ({{Étiologie | nom = Abeille|principale=0|affichage=abeilles}}, {{Étiologie | nom = Guêpe|principale=0|affichage=guêpes}}, {{Étiologie | nom = Frelon|principale=0|affichage=frelons}}, {{Étiologie | nom = Fourmis de feu|principale=0|affichage=fourmis de feu}}).<ref name=":16" />
** Par exemple, les piqûres d'{{Étiologie | nom = Hyménoptère|principale=0|affichage=hyménoptères}} ({{Étiologie | nom = Abeille|principale=0|affichage=abeilles}}, {{Étiologie | nom = Guêpe|principale=0|affichage=guêpes}}, {{Étiologie | nom = Frelon|principale=0|affichage=frelons}}, {{Étiologie | nom = Fourmis de feu|principale=0|affichage=fourmis de feu}}).<ref name=":16" />
* le {{Étiologie | nom = Hypersensibilité au latex|principale=0|affichage=latex}}  
* le {{Étiologie | nom = Hypersensibilité au latex|principale=0|affichage=latex}}  
* les {{Étiologie | nom = Produit de contraste|principale=0|affichage=produits de contraste}} <ref name=":15" />
* les {{Étiologie | nom = Produit de contraste|principale=0|affichage=produits de contraste}}  
* les {{Étiologie | nom = Aéro-allergène|principale=0|affichage=aéro-allergènes}} <ref name=":15" />
* les {{Étiologie | nom = Aéro-allergène|principale=0|affichage=aéroallergènes}}
** Par exemple, le {{Étiologie | nom = Pollen|principale=0|affichage=pollen}}, la {{Étiologie | nom = Poussière|principale=0|affichage=poussière}}, les {{Étiologie | nom = Spore|principale=0|affichage=spores}}.<ref name=":18" />
** Par exemple, le {{Étiologie | nom = Pollen|principale=0|affichage=pollen}}, la {{Étiologie | nom = Poussière|principale=0|affichage=poussière}}, les {{Étiologie | nom = Spore|principale=0|affichage=spores}}.<ref name=":18" />
* les {{Étiologie | nom = Allergène professionnel|principale=0|affichage=allergènes professionnels}} <ref name=":15" />
* les {{Étiologie | nom = Allergène professionnel|principale=0|affichage=allergènes professionnels}}
* le {{Étiologie | nom = Liquide séminal|principale=0|affichage=liquide séminal}} <ref name=":15" />.
* le {{Étiologie | nom = Liquide séminal|principale=0|affichage=liquide séminal}}.
'''Pour les réactions immunologiques indépendantes aux IgE'''<ref name=":15" /> :
'''Pour les réactions immunologiques indépendantes des IgE''' <ref name=":15" /> :
*les {{Étiologie | nom = Produit de contraste|principale=0|affichage=produits de contraste}}  
*les {{Étiologie | nom = Produit de contraste|principale=0|affichage=produits de contraste}}  
*les {{Étiologie | nom = AINS|principale=0|affichage=AINS}}
*les {{Étiologie | nom = AINS|principale=0|affichage=AINS}}
*les {{Étiologie | nom = Dextran|principale=0|affichage=dextrans}}
*les {{Étiologie | nom = Dextran|principale=0|affichage=dextrans}}
*les {{Étiologie | nom = Agent biologique|principale=0|affichage=agents biologiques}}
*les {{Étiologie | nom = Agent biologique|principale=0|affichage=agents biologiques}}.
'''Pour les réactions non-immunologiques (activation directe des mastocytes) <ref name=":15" />'''
'''Pour les réactions non-immunologiques (par activation directe des mastocytes) <ref name=":15" />''' :
*les {{Étiologie | nom = Facteur physique|principale=0|affichage=facteurs physiques}} comme l'{{Étiologie | nom = Exercice|principale=0|affichage=exercice}}, le {{Étiologie | nom = Froid|principale=0|affichage=froid}}, la {{Étiologie | nom = Chaleur|principale=0|affichage=chaleur}} et la {{Étiologie | nom = Lumière du soleil|principale=0|affichage=lumière du soleil}}.
*les {{Étiologie | nom = Facteur physique|principale=0|affichage=facteurs physiques}} comme l'{{Étiologie | nom = Exercice|principale=0|affichage=exercice}}, le {{Étiologie | nom = Froid|principale=0|affichage=froid}}, la {{Étiologie | nom = Chaleur|principale=0|affichage=chaleur}} et la {{Étiologie | nom = Lumière du soleil|principale=0|affichage=lumière du soleil}}
* l'{{Étiologie | nom = Éthanol|principale=0|affichage=éthanol}}
* l'{{Étiologie | nom = Éthanol|principale=0|affichage=éthanol}}
* les {{Étiologie | nom = médicament|principale=0|affichage=médicaments}} comme les {{Étiologie | nom = Opioïdes|principale=0|affichage=opioïdes}}
* les {{Étiologie | nom = médicament|principale=0|affichage=médicaments}} comme les {{Étiologie | nom = Opioïdes|principale=0|affichage=opioïdes}}.
Parfois, l'agent fautif n'est pas identifié; ces réactions sont identifiées comme une anaphylaxie idiopathique. <ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Debendra|nom1=Pattanaik|prénom2=Phil|nom2=Lieberman|prénom3=Jay|nom3=Lieberman|prénom4=Thanai|nom4=Pongdee|titre=The changing face of anaphylaxis in adults and adolescents|périodique=Annals of Allergy, Asthma & Immunology: Official Publication of the American College of Allergy, Asthma, & Immunology|volume=121|numéro=5|date=2018-11|issn=1534-4436|pmid=30071303|doi=10.1016/j.anai.2018.07.017|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30071303/|consulté le=2021-03-20|pages=594–597}}</ref><ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=I.|nom1=Mota|prénom2=Â|nom2=Gaspar|prénom3=F.|nom3=Benito-Garcia|prénom4=M.|nom4=Correia|titre=Drug-induced anaphylaxis: seven-year single-center survey|périodique=European Annals of Allergy and Clinical Immunology|volume=50|numéro=5|date=2018-09|issn=1764-1489|pmid=30028111|doi=10.23822/EurAnnACI.1764-1489.66|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30028111/|consulté le=2021-03-20|pages=211–216}}</ref><ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=David|nom1=Yue|prénom2=Amanda|nom2=Ciccolini|prénom3=Ernie|nom3=Avilla|prénom4=Susan|nom4=Waserman|titre=Food allergy and anaphylaxis|périodique=Journal of Asthma and Allergy|volume=11|date=2018|issn=1178-6965|pmid=29950871|pmcid=6016602|doi=10.2147/JAA.S162456|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29950871/|consulté le=2021-03-20|pages=111–120}}</ref><ref name=":0" />
Parfois, lorsque l'agent fautif n'est pas identifié, les réactions sont identifiées comme une anaphylaxie {{Étiologie | nom = Cause idiopathique|principale=0|affichage=idiopathique}}. <ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Debendra|nom1=Pattanaik|prénom2=Phil|nom2=Lieberman|prénom3=Jay|nom3=Lieberman|prénom4=Thanai|nom4=Pongdee|titre=The changing face of anaphylaxis in adults and adolescents|périodique=Annals of Allergy, Asthma & Immunology: Official Publication of the American College of Allergy, Asthma, & Immunology|volume=121|numéro=5|date=2018-11|issn=1534-4436|pmid=30071303|doi=10.1016/j.anai.2018.07.017|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30071303/|consulté le=2021-03-20|pages=594–597}}</ref><ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=I.|nom1=Mota|prénom2=Â|nom2=Gaspar|prénom3=F.|nom3=Benito-Garcia|prénom4=M.|nom4=Correia|titre=Drug-induced anaphylaxis: seven-year single-center survey|périodique=European Annals of Allergy and Clinical Immunology|volume=50|numéro=5|date=2018-09|issn=1764-1489|pmid=30028111|doi=10.23822/EurAnnACI.1764-1489.66|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30028111/|consulté le=2021-03-20|pages=211–216}}</ref><ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=David|nom1=Yue|prénom2=Amanda|nom2=Ciccolini|prénom3=Ernie|nom3=Avilla|prénom4=Susan|nom4=Waserman|titre=Food allergy and anaphylaxis|périodique=Journal of Asthma and Allergy|volume=11|date=2018|issn=1178-6965|pmid=29950871|pmcid=6016602|doi=10.2147/JAA.S162456|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29950871/|consulté le=2021-03-20|pages=111–120}}</ref><ref name=":0" />


== Physiopathologie ==
== Physiopathologie ==
 
L'anaphylaxie est généralement secondaire à une réaction d'hypersensibilité à médiation IgE (type 1). Elle nécessite d'abord la sensibilisation, une étape durant laquelle l'exposition primaire à un allergène (habituellement une protéine) mène à la production d'IgE spécifiques par les plasmocytes<ref name=":18">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Ron M.|nom1=Walls|prénom2=Robert S.|nom2=Hockberger|prénom3=Marianne|nom3=Gausche-Hill|titre=Rosen's emergency medicine : concepts and clinical practice|date=2018|isbn=978-0-323-39016-3|isbn2=0-323-39016-1|isbn3=978-0-323-39017-0|oclc=989157341|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/989157341|consulté le=2021-03-21}}</ref>. Ces IgE se fixent aux récepteurs de haute affinité pour les IgE (FCεRI) des mastocytes et des basophiles. Lors de la réexposition, l'interaction de l'allergène avec les IgE fixés sur les FCεRI induit la dégranulation des mastocytes et des basophiles avec la libération rapide de nombreux médiateurs chimiques<ref name=":15">{{Citation d'un article|prénom1=Victoria|nom1=Cardona|prénom2=Ignacio J.|nom2=Ansotegui|prénom3=Motohiro|nom3=Ebisawa|prénom4=Yehia|nom4=El-Gamal|titre=World Allergy Organization Anaphylaxis Guidance 2020|périodique=World Allergy Organization Journal|volume=13|numéro=10|date=2020-10|issn=1939-4551|pmid=33204386|pmcid=PMC7607509|doi=10.1016/j.waojou.2020.100472|lire en ligne=https://doi.org/10.1016/j.waojou.2020.100472|consulté le=2021-03-21|pages=100472}}</ref>. Ces médiateurs chimiques comprennent l'histamine, la tryptase, la carboxypeptidase A et les protéoglycanes. Des phospholipase A, des cyclooxygénases et des lipoxygénases sont ensuite activés et forment alors des métabolites de l'acide arachidonique, y compris les leucotriènes, les prostaglandines et les facteurs d'activation des plaquettes. <ref name=":10">{{Citation d'un article|prénom1=Teodorikez Wilfox|nom1=Jimenez-Rodriguez|prénom2=Marlene|nom2=Garcia-Neuer|prénom3=Leila A.|nom3=Alenazy|prénom4=Mariana|nom4=Castells|titre=Anaphylaxis in the 21st century: phenotypes, endotypes, and biomarkers|périodique=Journal of Asthma and Allergy|volume=11|date=2018|issn=1178-6965|pmid=29950872|pmcid=6016596|doi=10.2147/JAA.S159411|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29950872/|consulté le=2021-03-20|pages=121–142}}</ref><ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Rudolf|nom1=Valenta|prénom2=Alexander|nom2=Karaulov|prénom3=Verena|nom3=Niederberger|prénom4=Pia|nom4=Gattinger|titre=Molecular Aspects of Allergens and Allergy|périodique=Advances in Immunology|volume=138|date=2018|issn=1557-8445|pmid=29731005|doi=10.1016/bs.ai.2018.03.002|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29731005/|consulté le=2021-03-20|pages=195–256}}</ref>. La réponse inflammatoire est ensuite conduite par le TNF-α (facteur de nécrose tumorale), qui est autant un médiateur préformé qu'un médiateur en phase tardive. La physiologie détaillée de ces médiateurs chimiques est la suivante<ref name=":0" /> :
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Physiopathologie}}
Les mécanismes de l'anaphylaxie peuvent varier.
 
L'anaphylaxie secondaire à une réaction d'hypersensibilité à médiation IgE (type 1) est le mécanisme le plus fréquent. Elle nécessite d'abord la sensibilisation, étape durant laquelle l'exposition primaire à un allergène (habituellement une protéine) mène à la production d'IgE spécifiques par les plasmocytes<ref name=":18">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Ron M.|nom1=Walls|prénom2=Robert S.|nom2=Hockberger|prénom3=Marianne|nom3=Gausche-Hill|titre=Rosen's emergency medicine : concepts and clinical practice|date=2018|isbn=978-0-323-39016-3|isbn2=0-323-39016-1|isbn3=978-0-323-39017-0|oclc=989157341|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/989157341|consulté le=2021-03-21}}</ref>. Ces IgE se fixent aux récepteurs de haute affinité pour les IgE (FCεRI) des mastocytes et des basophiles. Lors de la ré-exposition, l'interaction de l'allergène avec les IgE fixés sur les récepteurs de haute affinité pour les IgE (FCεRI) induit la dégranulation des mastocytes et des basophiles avec la libération rapide de nombreux médiateurs chimiques<ref name=":15">{{Citation d'un article|prénom1=Victoria|nom1=Cardona|prénom2=Ignacio J.|nom2=Ansotegui|prénom3=Motohiro|nom3=Ebisawa|prénom4=Yehia|nom4=El-Gamal|titre=World Allergy Organization Anaphylaxis Guidance 2020|périodique=World Allergy Organization Journal|volume=13|numéro=10|date=2020-10|issn=1939-4551|pmid=33204386|pmcid=PMC7607509|doi=10.1016/j.waojou.2020.100472|lire en ligne=https://doi.org/10.1016/j.waojou.2020.100472|consulté le=2021-03-21|pages=100472}}</ref>. Ces médiateurs chimiques comprennent l'histamine, la tryptase, la carboxypeptidase A et les protéoglycanes. Des phospholipase A, des cyclooxygénases et des lipoxygénases sont ensuite activés et forment alors des métabolites de l'acide arachidonique, y compris les leucotriènes, les prostaglandines et les facteurs d'activation des plaquettes. <ref name=":10">{{Citation d'un article|prénom1=Teodorikez Wilfox|nom1=Jimenez-Rodriguez|prénom2=Marlene|nom2=Garcia-Neuer|prénom3=Leila A.|nom3=Alenazy|prénom4=Mariana|nom4=Castells|titre=Anaphylaxis in the 21st century: phenotypes, endotypes, and biomarkers|périodique=Journal of Asthma and Allergy|volume=11|date=2018|issn=1178-6965|pmid=29950872|pmcid=6016596|doi=10.2147/JAA.S159411|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29950872/|consulté le=2021-03-20|pages=121–142}}</ref><ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Rudolf|nom1=Valenta|prénom2=Alexander|nom2=Karaulov|prénom3=Verena|nom3=Niederberger|prénom4=Pia|nom4=Gattinger|titre=Molecular Aspects of Allergens and Allergy|périodique=Advances in Immunology|volume=138|date=2018|issn=1557-8445|pmid=29731005|doi=10.1016/bs.ai.2018.03.002|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29731005/|consulté le=2021-03-20|pages=195–256}}</ref>. La réponse inflammatoire est alors médiée par le TNF-α (facteur de nécrose tumorale), à ​​la fois en tant que réactif préformé et qu'en phase tardive*. La physiologie détaillée de ces médiateurs chimiques est la suivante<ref name=":0" />:  
* L'histamine augmente la perméabilité vasculaire et induit une vasodilatation, ce qui conduit à une hypoperfusion des tissus. Le corps réagit à ces changements en augmentant la fréquence cardiaque et la contraction cardiaque.
* L'histamine augmente la perméabilité vasculaire et induit une vasodilatation, ce qui conduit à une hypoperfusion des tissus. Le corps réagit à ces changements en augmentant la fréquence cardiaque et la contraction cardiaque.
* La prostaglandine D est un bronchoconstricteur, avec une action de vasocontriction cardiaque et pulmonaire simultanée. Elle potentialise également la vasodilatation périphérique, contribuant ainsi à l'hypo-perfusion des organes vitaux.
* La prostaglandine D est un bronchoconstricteur, avec une action de vasocontriction cardiaque et pulmonaire simultanée. Elle potentialise également la vasodilatation périphérique, contribuant ainsi à l'hypoperfusion des organes vitaux.
* Les leucotriènes contribuent à la bronchoconstriction et à l'augmentation de la perméabilité vasculaire. Ils induisent aussi un remodelage des voies respiratoires.
* Les leucotriènes contribuent à la bronchoconstriction et à l'augmentation de la perméabilité vasculaire. Ils induisent aussi un remodelage des voies respiratoires.
* Le facteur d'activation plaquettaire agit également comme un bronchoconstricteur et augmente la perméabilité vasculaire.
* Le facteur d'activation plaquettaire agit également comme un bronchoconstricteur et augmente la perméabilité vasculaire.
* Le TNF-alpha active les neutrophiles (dans le cadre de la leucocytose de la réponse au stress) et augmente la synthèse des chimiokines.<ref name=":0" />
* Le TNF-alpha active les neutrophiles (dans le cadre de la leucocytose induite par le stress) et augmente la synthèse des chimiokines.<ref name=":0" />


L'anaphylaxie clinique peut aussi être causé à d'autres mécanismes que les réactions à médiation IgE et peuvent donc se produire dès la première exposition<ref>{{Citation d'un ouvrage|prénom1=J. Larry|nom1=Jameson|prénom2=Dennis L.|nom2=Kasper|prénom3=Dan L.|nom3=Longo|prénom4=Anthony S.|nom4=Fauci|titre=Harrison's principles of internal medicine|date=2018|isbn=978-1-259-64403-0|isbn2=1-259-64403-0|isbn3=978-1-259-64399-6|oclc=1029074059|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1029074059|consulté le=2021-03-21}}</ref>. L'anaphylaxie à médiation non-IgE, autrefois appelé [[Réaction anaphylactoïde|réaction anaphylactoïde]], peut venir de la libération directe de médiateurs par les mastocytes secondaire à des médicaments ou des facteurs physiques (morphine, éthanol, exercice, froid), des perturbations du métabolisme des leucotriènes (aspirine et anti-inflammatoires non stéroïdiens), des agrégats immunitaires et l'activation du complément (produits sanguins), de l'activation probable du complément (colorants de radiocontraste, membranes de dialyse) ou les réactions médiées par les IgG (dextran de haut poids moléculaire, anticorps monoclonaux)<ref name=":16">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Robert|nom1=Kliegman|prénom2=Bonita|nom2=Stanton|prénom3=Joseph W., III|nom3=St. Geme|prénom4=Nina Felice|nom4=Schor|titre=Nelson textbook of pediatrics|date=2020|isbn=978-0-323-56888-3|isbn2=0-323-56888-2|isbn3=978-0-323-52950-1|oclc=1096283151|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1096283151|consulté le=2021-03-21}}</ref><ref name=":15" />.
L'anaphylaxie clinique peut aussi être causée par d'autres mécanismes que les réactions à médiation IgE<ref>{{Citation d'un ouvrage|prénom1=J. Larry|nom1=Jameson|prénom2=Dennis L.|nom2=Kasper|prénom3=Dan L.|nom3=Longo|prénom4=Anthony S.|nom4=Fauci|titre=Harrison's principles of internal medicine|date=2018|isbn=978-1-259-64403-0|isbn2=1-259-64403-0|isbn3=978-1-259-64399-6|oclc=1029074059|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1029074059|consulté le=2021-03-21}}</ref>. Les réactions à médiation non-IgE immunologiques peuvent venir du système du complément, des IgG et de la cascade de coagulation<ref name=":15" />. Les réactions à médiation non-IgE non-immunologiques peuvent venir de la libération directe de médiateurs par les mastocytes secondaire à des médicaments ou des facteurs physiques (morphine, éthanol, exercice, froid).<ref name=":16">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Robert|nom1=Kliegman|prénom2=Bonita|nom2=Stanton|prénom3=Joseph W., III|nom3=St. Geme|prénom4=Nina Felice|nom4=Schor|titre=Nelson textbook of pediatrics|date=2020|isbn=978-0-323-56888-3|isbn2=0-323-56888-2|isbn3=978-0-323-52950-1|oclc=1096283151|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1096283151|consulté le=2021-03-21}}</ref>
== Présentation clinique ==
== Présentation clinique ==
=== Facteurs de risque ===
Plusieurs facteurs augmentent le risque de sévérité et de fatalité de l'anaphylaxie <ref name=":15" />:
* l'{{Facteur de risque | nom = Âge|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=âge}}
** Différentes tranches d'âge sont à risque. Les enfants ne peuvent pas décrire leurs symptômes; les adolescents et les jeunes adultes sont plus à risque d'avoir des comportements dangereux; les femmes à l'accouchement sont plus à risque vu leur exposition à certains médicaments; les personnes âgées sont plus à risque de fatalité pour des anaphylaxies médicamenteuses ou provoquées par le venin d'insectes.
* les maladies concomitantes
** la {{Facteur de risque | nom = Asthme|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=rhinite allergique}} et l'{{Facteur de risque | nom = Eczéma|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=eczéma}}
** les {{Facteur de risque | nom = Maladie psychiatrique|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=maladies psychiatriques}}
** la {{Facteur de risque | nom = Mastocytose|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=mastocytose}} et le {{Facteur de risque | nom = Syndrome d'activation mastocytaire|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=syndrome d'activation mastocytaire}}
** les {{Facteur de risque | nom = Maladies cardiovasculaires|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=maladies cardiovasculaires}}
** l'{{Facteur de risque | nom = Asthme|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=asthme}} et les {{Facteur de risque | nom = Maladie respiratoire|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=autres maladies respiratoires}}
* l'utilisation concomitante d'autres substances
** les {{Facteur de risque | nom = Bêta-bloquants|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=bêta-bloquants}}, les {{Facteur de risque | nom = Inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine}} (IECA) et les {{Facteur de risque | nom = AINS|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=AINS}} augmentent potentiellement la sévérité de l'anaphylaxie
** les substances diminuant la reconnaissance de l'anaphylaxie comme l'{{Facteur de risque | nom = Sédatif|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=alcool}}, les {{Facteur de risque | nom = Drogues récréatives|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=drogues récréatives}}, les {{Facteur de risque | nom = Sédatif|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=sédatifs}}, {{Facteur de risque | nom = Hypnotique|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=hypnotiques}} et les {{Facteur de risque | nom = Antidépresseur|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=antidépresseurs}}.
Il existe aussi des cofacteurs qui amplifient l'anaphylaxie <ref name=":15" />:
* l'{{Facteur de risque | nom = Exercice|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=exercice}}
* l'{{Facteur de risque | nom = Infection aiguë|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=infection aiguë}}
* le {{Facteur de risque | nom = Stress émotionnel|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=stress émotionnel}}
* le {{Facteur de risque | nom = changement de routine|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=changement de routine}} (comme en voyageant)
* le {{Facteur de risque | nom = Statut prémenstruel|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=statut prémenstruel}}.
=== Questionnaire ===
Les symptômes d'anaphylaxie débutent typiquement dans les 15 minutes suivant l'exposition (et rarement dans les heures suivantes)<ref>{{Citation d'un lien web|langue=en-CA|titre=Anaphylaxis - Immunology; Allergic Disorders|url=https://www.merckmanuals.com/en-ca/professional/immunology-allergic-disorders/allergic,-autoimmune,-and-other-hypersensitivity-disorders/anaphylaxis|site=Merck Manuals Professional Edition|consulté le=2021-03-22}}</ref>. La réaction peut être légère et se résoudre spontanément ou être sévère et devenir mortelle. Au début de la réaction, il n'est pas possible de prédire la sévérité ou la vitesse de progression de l'anaphylaxie. Il n'est pas non plus possible de savoir si la réaction se résoudra spontanément ou si elle sera prolongée ou biphasique. <ref name=":19">{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/anaphylaxis-acute-diagnosis?search=anaphylaxis%20symptoms&source=search_result&selectedTitle=1~150&usage_type=default&display_rank=1#H3159936636|site=www.uptodate.com|consulté le=2021-03-22}}</ref>
La présentation clinique commence souvent par une réaction allergique légère. Les principaux symptômes dépendent du mode d'exposition à l'antigène causal. Les anaphylaxies reliées à l'ingestion (aliment, médicament) tendent à avoir plus de symptômes gastro-intestinaux<ref name=":16" />.<ref name=":0" />
{| class="wikitable"
|+
Tableau des symptômes et signes<ref>{{Citation d'un article|prénom1=F. Estelle R.|nom1=Simons|titre=Anaphylaxis|périodique=The Journal of Allergy and Clinical Immunology|volume=125|numéro=2 Suppl 2|date=2010-02|issn=1097-6825|pmid=20176258|doi=10.1016/j.jaci.2009.12.981|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20176258/|consulté le=2021-03-25|pages=S161–181}}</ref><ref name=":19" />
!
!Symptômes
!Signes
|-
|Peau et muqueuse (90%)
|{{Symptôme|nom=Prurit|affichage=prurit|prévalence=}} <ref group="note">Peut être résolu à l'admission et donc, il est pertinent de demander si le symptôme était présent initialement (UpToDate)</ref>


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Présentation clinique}}
{{Symptôme|nom=Bouffées vasomotrices|affichage=bouffées vasomotrices|prévalence=}} <ref group="note">Idem à 1</ref>
La présentation clinique commence souvent par une réaction allergique légère. Les principaux symptômes dépendent du mode d'exposition à l'antigène causal. Bien que les bouffées de chaleur cutanées accompagnées de prurit et d'urticaire soient fréquentes, elles peuvent ne se développer qu'après l'apparition de symptômes respiratoires, ce qui est courant lors d'expositions orales. Plénitude ou "boule dans la gorge", un raclement persistant de la gorge ou des difficultés respiratoires sont tous des symptômes de l'anaphylaxie et doivent être traités de manière agressive. D'autres symptômes respiratoires comprennent l'enrouement, la respiration sifflante et le stridor. Si l'un de ces symptômes est présent, un traitement rapide doit être instauré avec de l'épinéphrine intramusculaire.<ref name=":0" />


L'anaphylaxie est le plus souvent une présentation évoluant rapidement, généralement dans l'heure suivant l'exposition. Environ la moitié des décès liés à l'anaphylactique surviennent au cours de cette première heure; par conséquent, la première heure après l'apparition initiale des symptômes est la plus cruciale pour le traitement. Il est important de noter que plus l'apparition et la progression des symptômes sont rapides, plus le processus de la maladie est grave. La morbidité et la mortalité sont le plus souvent liées à la perte des voies respiratoires et au choc distributif. Une reconnaissance précoce et un traitement agressif réduisent considérablement le risque d'issues indésirables.<ref name=":0" />
{{Symptôme|nom=Goût métallique|affichage=goût métallique|prévalence=}} dans la bouche
|{{Signe | nom = Urticaire|affichage=urticaire généralisé|prévalence=}} <ref group="note">Idem à 1</ref>
 
{{Signe | nom = Enflure des lèvres-langue-luette|affichage=enflure des lèvres-langue-luette|prévalence=}}
 
{{Signe | nom = Oedème périorbitaire|affichage=oedème périorbitaire|prévalence=}}
 
{{Signe | nom = Enflure conjonctivale|affichage=enflure conjonctivale|prévalence=}}
|-
|Respiratoire (85%)
|{{Symptôme|nom=Écoulement nasal|affichage=écoulement nasal|prévalence=}}, {{Symptôme|nom=Congestion nasale|affichage=congestion nasale|prévalence=}}
 
{{Symptôme|nom=Éternuements|affichage=éternuements|prévalence=}}
 
{{Symptôme|nom=Sensation d'étouffement|affichage=sensation d'étouffement|prévalence=}} ou {{Symptôme|nom=Sensation de serrement de la gorge|affichage=de serrement de la gorge|prévalence=}}
 
{{Symptôme|nom=Raclement persistant de la gorge|affichage=raclement persistant de la gorge|prévalence=}}
 
{{Symptôme|nom=Dysphagie|affichage=dysphagie|prévalence=}}
 
{{Symptôme|nom=Toux (symptôme)|affichage=toux|prévalence=}}
 
{{Symptôme|nom=Dyspnée (symptôme)|affichage=dyspnée|prévalence=}}
 
|{{Signe | nom = Dysphonie|affichage=dysphonie|prévalence=}} et {{Signe | nom = Enrouement de la voix|affichage=enrouement de la voix|prévalence=}}
 
{{Signe | nom = Stridor|affichage=stridor|prévalence=}}
 
{{Signe | nom = Wheezing|affichage=wheezing|prévalence=}}
 
{{Signe | nom = Cyanose (signe clinique)|affichage=cyanose|prévalence=}}
|-
|Gastro-intestinal (45%)
|{{Symptôme|nom=Nausées et vomissements|affichage=nausées et vomissements|prévalence=}}


La première heure n'est pas la seule période de préoccupation; cependant, les réactions anaphylactiques peuvent également se présenter de manière biphasique dans jusqu'à 20% des cas. Même après une prise en charge réussie des premiers symptômes, il peut y avoir une récidive des symptômes atteignant un pic de 8 à 11 heures après la réaction initiale. Alors que la réponse biphasique n'est cliniquement significative que chez 4% à 5% des patients présentant une anaphylaxie diagnostiquée, la seconde réaction potentiellement mortelle ne doit pas être écartée après le traitement de la réaction initiale.
{{Symptôme|nom=Diarrhée (symptôme)|affichage=diarrhée|prévalence=}}


Bien que l'accent soit principalement mis sur les symptômes ci-dessus de la respiration, de la peau et de l'hypotension, il est important de comprendre et d'évaluer tout autre signe de lésion des organes terminaux par hypo-perfusion. Cela peut inclure des douleurs et crampes abdominales, des vomissements, une hypotonie, une syncope ou une incontinence. Les symptômes gastro-intestinaux (GI) sont présents chez 25% à 30% des patients. Bien que la perte de contrôle des voies respiratoires due à l'œdème laryngé soit la principale préoccupation, il ne faut pas manquer de reconnaître une anaphylaxie chez le patient qui n'approuve pas l'œdème des voies respiratoires supérieures ou les plaintes respiratoires.<ref name=":0" />
{{Symptôme|nom=Douleur abdominale crampiforme|affichage=douleur abdominale crampiforme|prévalence=}}
|
|-
|Cardio-vasculaire (45%)
|{{Symptôme|nom=Syncope (symptôme)|affichage=syncope|prévalence=}} {{Symptôme|nom=Incontinence|affichage=incontinence|prévalence=}}


=== Facteurs de risque ===
{{Symptôme|nom=Étourdissement|affichage=étourdissement|prévalence=}}


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Facteurs de risque}}
{{Symptôme|nom=Palpitations|affichage=palpitations|prévalence=}}
* {{Facteur de risque | nom = Facteur de risque 1}}
* {{Facteur de risque | nom = Facteur de risque 2}}
* {{Facteur de risque | nom = Facteur de risque 3}}
* ...


=== Questionnaire ===
{{Symptôme|nom=Douleur thoracique (symptôme)|affichage=douleur rétrosternale|prévalence=}}


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Questionnaire}}
{{Symptôme|nom=Diarrhée (symptôme)|affichage=diarrhée|prévalence=}}
* {{Symptôme | nom = Symptôme 1}}
|{{Signe | nom = Hypotension (signe clinique)|affichage=hypotension|prévalence=}} {{Signe | nom = Tachycardie (signe clinique)|affichage=tachycardie|prévalence=}}
* {{Symptôme | nom = Symptôme 2}}
* {{Symptôme | nom = Symptôme 3}}
* ...


=== Examen clinique ===
{{Signe | nom = Bradycardie|affichage=bradycardie|prévalence=}}


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Examen clinique}}
{{Signe | nom = Choc|affichage=choc|prévalence=}}
* {{Examen clinique | nom = Examen clinique 1}}: {{Signe | nom = Signe 1}}, {{Signe | nom = Signe 2}}
|-
* {{Examen clinique | nom = Examen clinique 2}}: {{Signe | nom = Signe 3}}
|Système nerveux
* ...
|{{Symptôme|nom=Aura de malheur imminent|affichage=aura de malheur imminent|prévalence=}}{{Symptôme|nom=Céphalées lancinantes|affichage=céphalées lancinantes|prévalence=}}


== Examens paracliniques ==
{{Symptôme|nom=Vision en tunnel|affichage=vision en tunnel|prévalence=}}


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Examens paracliniques}}
{{Symptôme|nom=Changement soudain de comportements|affichage=changement soudain de comportements|prévalence=}} (chez les enfants)
* {{Investigation | nom = Investigation 1 | indication = Indication}}: {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 1}}, {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 2}}, ...
|
* {{Investigation | nom = Investigation 2 | indication = Indication}}: {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 3}}, {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 4}}, ...
|}
* ...
Le diagnostic d'anaphylaxie est un diagnostic clinique. Ainsi, des études de laboratoire ou d'autres diagnostics ne sont pas nécessaires. La plupart des décès anaphylactiques surviennent dans l'heure qui suit l'exposition à l'antigène, une reconnaissance et une action rapides sont impératives. <ref name=":2" /><ref name=":12">{{Citation d'un article|prénom1=Linda V.|nom1=Graudins|prénom2=Jason A.|nom2=Trubiano|prénom3=Celia M.|nom3=Zubrinich|prénom4=Ainslee S.|nom4=Elliott|titre=Medication-related anaphylaxis treated in hospital: Agents implicated, patient outcomes, and management lessons|périodique=Pharmacoepidemiology and Drug Safety|volume=27|numéro=9|date=2018-09|issn=1099-1557|pmid=30051944|doi=10.1002/pds.4587|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30051944/|consulté le=2021-03-20|pages=1029–1033}}</ref><ref name=":13">{{Citation d'un article|prénom1=Marcelo V.|nom1=Aun|prénom2=Jorge|nom2=Kalil|prénom3=Pedro|nom3=Giavina-Bianchi|titre=Adults and children with anaphylaxis in the emergency room: why it is not recognized?|périodique=Current Opinion in Allergy and Clinical Immunology|volume=18|numéro=5|date=2018-10|issn=1473-6322|pmid=30020259|doi=10.1097/ACI.0000000000000469|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30020259/|consulté le=2021-03-20|pages=377–381}}</ref><ref name=":0" />


Les tests de laboratoire sont peu ou pas utiles, car il n'y a pas de tests précis pour le diagnostic ou la confirmation. L'histamine sérique n'est d'aucune utilité en raison d'une élévation transitoire et d'une présentation tardive. La tryptase sérique peut être envisagée pour la confirmation d'un épisode anaphylactique car elle reste élevée pendant plusieurs heures, cependant, en tant que modalité de diagnostic, elle a une faible sensibilité. <ref name=":0" />
=== Examen clinique ===
L'anaphylaxie mène à une variété de signes à l'examen physique. Voir le tableau ci-haut pour les signes. L'anaphylaxie peut aussi induire un [[Choc distributif|choc distributif]].<ref name=":0" />
== Examens paracliniques ==
Les tests de laboratoire ne doivent pas retarder le traitement. Une fois le traitement entrepris, le diagnostic peut être validé avec des tests de laboratoire<ref>{{Citation d'un article|langue=English|prénom1=Daniel|nom1=LoVerde|prénom2=Onyinye I.|nom2=Iweala|prénom3=Ariana|nom3=Eginli|prénom4=Guha|nom4=Krishnaswamy|titre=Anaphylaxis|périodique=CHEST|volume=153|numéro=2|date=2018-02-01|issn=0012-3692|pmid=28800865|doi=10.1016/j.chest.2017.07.033|lire en ligne=https://journal.chestnet.org/article/S0012-3692(17)31332-6/abstract|consulté le=2021-03-25|pages=528–543}}</ref>. Malgré tout, ces tests ne sont pas spécifiques à l'anaphylaxie <ref>{{Citation d'un article|langue=English|prénom1=F. Estelle R.|nom1=Simons|titre=Anaphylaxis|périodique=Journal of Allergy and Clinical Immunology|volume=125|numéro=2|date=2010-02-01|issn=0091-6749|issn2=1097-6825|pmid=20176258|doi=10.1016/j.jaci.2009.12.981|lire en ligne=https://www.jacionline.org/article/S0091-6749(09)02854-1/abstract|consulté le=2021-03-25|pages=S161–S181}}</ref> :
* {{Investigation | nom = Tryptase sérique totale | indication = Indication}}: augmentée
** Elle peut être envisagée pour la confirmation d'un épisode anaphylactique, car elle reste élevée pendant plusieurs heures. Cependant, en tant que modalité de diagnostic, elle a une faible sensibilité. Le dosage est optimal dans les 15 minutes à 3 heures suivant la réaction.
** Le dosage dans les 24 heures après la résolution des symptômes permet d'évaluer le niveau de base. Si > 11.4 ng/mL, il faut envisager une [[mastocytose]] ou un [[Syndrome d'activation mastocytaire|syndrome d'activation mastocytaire]].
*** Le dosage devrait être effectué s'il s'agit d'une anaphylaxie secondaire à une piqûre d'insecte, car il y a plus de risque de mastocytose systémique occulte<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Pavadee|nom1=Poowuttikul|prénom2=Divya|nom2=Seth|titre=Anaphylaxis in Children and Adolescents|périodique=Pediatric Clinics of North America|série=Pediatric Immunology and Allergy|volume=66|numéro=5|date=2019-10-01|issn=0031-3955|doi=10.1016/j.pcl.2019.06.005|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0031395519300859|consulté le=2021-04-02|pages=995–1005}}</ref>.
* {{Investigation | nom = Histamine plasmatique | indication = Indication}}: augmentée 
** Le dosage est optimal dans les 15 à 60 minutes suivant la réaction et c'est pourquoi ce test est peu utilisé.
** Il est aussi possible d'effectuer une collecte d'urine de 24 heures et de doser l'{{Investigation | nom = histamine | indication = Indication}} et de son métabolite, le {{Investigation | nom = N-methylhistamine | indication = Indication}}.


== Approche clinique ==
== Approche clinique ==
L'anaphylaxie est le plus souvent une présentation évoluant rapidement, généralement dans l'heure suivant l'exposition. Environ la moitié des décès liés à l'anaphylactique surviennent au cours de cette première heure; par conséquent, la première heure après l'apparition initiale des symptômes est la plus cruciale pour le traitement. Il est important de noter que plus l'apparition et la progression des symptômes sont rapides, plus le processus de la maladie est grave. La morbidité et la mortalité sont le plus souvent liées à la perte des voies respiratoires et au choc distributif. Une reconnaissance précoce et un traitement agressif réduisent considérablement le risque d'issues indésirables.<ref name=":0" />


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Approche clinique}}
La première heure n'est pas la seule période de préoccupation; les réactions anaphylactiques peuvent également se présenter de manière biphasique dans jusqu'à 20% des cas. Même après une prise en charge réussie des premiers symptômes, il peut y avoir une récidive des symptômes atteignant un pic de 8 à 11 heures après la réaction initiale. Alors que la réponse biphasique n'est cliniquement significative que chez 4% à 5% des patients présentant une anaphylaxie diagnostiquée, une seconde réaction potentiellement mortelle ne doit pas être écartée après le traitement de la réaction initiale.


== Diagnostic ==
== Diagnostic ==
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Diagnostic}}Le diagnostic d'anaphylaxie est un diagnostic clinique. La prise en compte de l'anaphylaxie est appropriée en présence de 2 systèmes impliqués ou plus, même en l'absence d'atteinte des voies respiratoires ou d'hypotension. Des critères ont été sélectionnés pour améliorer la reconnaissance clinique afin de prévenir un traitement retardé <ref name=":0" />.
L'anaphylaxie est un diagnostic clinique. Bien que la perte de contrôle des voies respiratoires due à l'œdème laryngé soit la principale préoccupation, il ne faut pas manquer de reconnaître une anaphylaxie chez le patient qui n'approuve pas d'œdème des voies respiratoires supérieures ou qui n'a pas de plaintes respiratoires. La prise en compte de l'anaphylaxie est appropriée si 2 systèmes sont impliqués ou plus, et ce, même en l'absence d'atteinte des voies respiratoires ou d'hypotension. Des critères ont été sélectionnés pour améliorer la reconnaissance clinique afin de prévenir un traitement retardé <ref name=":0" />.  
{| class="wikitable"
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!Critère clinique de l'anaphylaxie (1 des éléments suivants avec début en quelques minutes à quelques heures) <ref name=":0" />
!Critères cliniques de l'anaphylaxie (1 des éléments suivants avec début en quelques minutes à quelques heures) <ref name=":0" /><ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr|nom1=pédiatrie|prénom1=Société canadienne de|titre=Le traitement d’urgence de l’anaphylaxie chez les nourrissons et les enfants {{!}} Société canadienne de pédiatrie|url=https://www.cps.ca/fr/documents/position/traitement-urgent-anaphylaxie|site=www.cps.ca|consulté le=2021-04-02}}</ref>
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|''Exposition inconnue à un antigène avec de l'urticaire en développement rapide ou d'autres symptômes cutanés ou muqueux associés à l'un des éléments suivants :''  
|''Exposition inconnue à un antigène avec l'apparition aiguë (en quelques minutes à quelques heures) d'urticaire ou d'autres symptômes cutanés/muqueux associés à au moins l'un des éléments suivants :''  
# Symptômes respiratoires :
# Symptômes respiratoires :
#* Dyspnée
#* Dyspnée
Ligne 120 : Ligne 182 :
#* Stridor
#* Stridor
#* Hypoxémie
#* Hypoxémie
#* Incapacité à maintenir la perméabilité
#* Débit expiratoire de pointe réduit
#* Toux persistante et/ou  raclage de la gorge peuvent être des symptômes annonciateurs
# Hypotension
# Hypotension
# Signes ou symptômes de dysfonctionnement des organes terminaux, par exemple, hypotonie, syncope, incontinence.
# Signes ou symptômes de dysfonctionnement des organes terminaux (par exemple : hypotonie, syncope ou incontinence)
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|''Exposition probable à un antigène et des symptômes impliquant l'un des deux systèmes corporels suivants :''
|''Exposition probable à un antigène et des symptômes impliquant l'un des 2 systèmes corporels suivants :''
# Symptômes tégumentaires (peau ou muqueuses) :  
# Symptômes tégumentaires (peau ou muqueuses) :  
#* Éruption cutanée
#* Éruption cutanée
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#* Érythème
#* Érythème
#* Urticaire
#* Urticaire
#* Gonflement du visage, des lèvres, de la langue ou de la luette
#* Enflure du visage, des lèvres, de la langue ou de la luette
# Symptômes respiratoires:  
# Symptômes respiratoires:  
#* Dyspnée
#* Dyspnée
Ligne 137 : Ligne 198 :
#* Stridor
#* Stridor
#* Hypoxémie
#* Hypoxémie
#* Incapacité à maintenir la perméabilité
#* Débit expiratoire de pointe réduit
#* Une toux persistante et / ou un raclage de la gorge peut être des symptômes annonciateurs
# Hypotension
# Hypotension
# Symptômes gastro-intestinaux
# Symptômes gastro-intestinaux
#* Crampes ou vomissements douloureux persistants
#* Crampes abdominales douloureuses ou vomissements persistants
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|''Exposition connue à un antigène et hypotension''
|''Exposition connue à un antigène et hypotension''
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Hypotension: systolique inférieure à 90 mm Hg ou une diminution de plus de 30% par rapport à la base
Remarque: Il n'est pas nécessaire de répondre à ces critères pour le traitement. Ils servent uniquement de guide pour le diagnostic <ref name=":0" />.
 
* Remarque: Il n'est pas nécessaire de répondre à ces critères pour traiter, uniquement pour servir de guide de diagnostic <ref name=":0" />


== Diagnostic différentiel ==
== Diagnostic différentiel ==
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Diagnostic différentiel}}
Les diagnostics différentiels comprennent: <ref name=":0" />
Les diagnostics différentiels comprennent: <ref name=":0" />
* l'{{Diagnostic différentiel | nom = Angio-œdème|affichage=angio-œdème}}
* l'{{Diagnostic différentiel | nom = Angio-œdème|affichage=angio-œdème}}
** Les symptômes oraux et le besoin de contrôle des voies respiratoires peuvent se mimer. La différence entre l'œdème de Quincke et l'anaphylaxie est la présence d'urticaire. En cas de doute, traitez-le de manière agressive.<ref name=":0" />
* l'{{Diagnostic différentiel | nom = Anxiété|affichage=anxiété}}
* l'{{Diagnostic différentiel | nom = Anxiété|affichage=anxiété}}
* les {{Diagnostic différentiel | nom = Arythmie|affichage=arythmies}}
* les {{Diagnostic différentiel | nom = Arythmie|affichage=arythmies}}
Ligne 170 : Ligne 225 :
== Traitement ==
== Traitement ==


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Traitement}}
=== Évaluation initiale et prise en charge <ref name=":0" /> ===
* {{Traitement | nom = Triage rapide|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}
** Toute réaction allergique doit être triée avec urgence car elle présente un risque de détérioration rapide avec le développement d'une anaphylaxie, si elle n'est pas déjà anaphylactique.
* {{Traitement | nom = Cesser l'exposition au déclencheur probable|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} (s'il est connu)
** Par exemple, retirer les dards s'ils sont présents, cesser l'agent thérapeutique intraveineux qui semble provoquer les symptômes.
** Ne pas tenter de lavage gastrique en cas d'ingestion car cela pourrait ne pas être efficace et retarder le traitement.
*{{Traitement | nom = Évaluation du patient|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} : {{Traitement | nom = Airway|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}, {{Traitement | nom = Breathing|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}, {{Traitement | nom = Circulation|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}, {{Traitement | nom = Statut mental|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}, {{Traitement | nom = Peau|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}, {{Traitement | nom = Poids|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}
**Airway
*** Examiner soigneusement le patient pour la perméabilité des voies respiratoires ou tout signe d'une perte imminente des voies respiratoires.
*** Intuber en présence d'œdème périoral, de stridor ou d'œdème de Quincke<ref group="note">Un retard peut réduire les chances de succès de l'intubation car un gonflement continu se produit, ce qui augmente le risque de nécessiter une voie aérienne chirurgicale.</ref>.
*** Une cricothyroïdotomie pourrait être nécessaire<ref name=":12">{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/image?imageKey=EM/58346&topicKey=ALLRG/392&search=anaphylaxis%20treatment&rank=1~150&source=see_link|site=www.uptodate.com|consulté le=2021-03-27}}</ref>.
* {{Traitement | nom = Épinéprine|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}
** Il n'y a pas de contre-indication absolue à l'épinéphrine dans l'anaphylaxie<ref group="note">Des études répétées ont montré que les prestataires attendent souvent trop longtemps avant d'administrer de l'épinéphrine. L'épinéphrine est le traitement de choix et le bénéfice rapide l'emporte largement sur les risques de suspension du traitement.</ref> : c'est la pierre angulaire du traitement<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-CA|titre=Anaphylaxie - Immunologie; troubles allergiques|url=https://www.merckmanuals.com/fr-ca/professional/immunologie-troubles-allergiques/r%C3%A9actions-allergiques,-auto-immunes-et-autres-r%C3%A9actions-d-hypersensibilit%C3%A9/anaphylaxie|site=Édition professionnelle du Manuel MSD|consulté le=2021-03-27}}</ref>.
** Injecter l'épinéphrine intramusculaire<ref group="note">Il a été prouvé que l'administration intramusculaire permet une administration plus rapide et produit de meilleurs résultats que sous-cutanée ou intravasculaire. </ref> à une dose de 0,3 à 0,5 mL à une concentration de 1: 1 000. La dose pédiatrique est de 0,01 mg / kg ou 0,15 mg par voie intramusculaire (IM).
*** La cuisse est préférée au deltoïde lorsque cela est possible.
*** Répéter toutes les 5 à 10 minutes au besoin jusqu'à ce que les symptômes s'améliorent.
** Envisager une perfusion continue d'épinéphrine si les patients ont besoin de doses multiples.
*** Débuter avec une perfusion IV de 0,1 mg à une concentration de 1: 10 000 administrée en 5 à 10 minutes.
*** Si une plus grande quantité est requise, initier la perfusion à 1 mcg/minute et titrez pour obtenir l'effet.
*** Cesser la perfusion IV si une arythmie ou une douleur thoracique se développe. Le risque de complications cardiovasculaires est beaucoup plus élevé avec l'épinéphrine IV.
*** Pour les patients sous bêtabloquants, une surveillance étroite de la pression artérielle est suggérée en raison du risque d'effets alpha-adrénergiques non opposés de l'épinéphrine.
*{{Traitement | nom = Position couchée|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}, si tolérée<ref name=":15" />
*{{Traitement | nom = Oxygène|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}, (6 à 8 L/minute) via un masque faciale ou une voie oropharyngée, s'il y a présence de détresse respiratoire ou en cas d'administrations répétées d'épinéphrine <ref name=":15" />.
* {{Traitement | nom = Réanimation liquidienne IV|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} : en cas d'hypotension, administrer un bolus cristalloïde isotonique<ref group="note">L'albumine ou les solutions hypertoniques ne sont pas indiquées.</ref> de 1 à 2 L ou de 10 à 20 mL / kg.


* {{Traitement | nom = Traitement 1}}
=== Thérapie adjuvante <ref name=":0" /> ===
* {{Traitement | nom = Traitement 2}}
*{{Traitement | nom = Bronchiodilatateurs|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}, sous forme de salbutamol seul ou bromure d’ipratropium/salbutamol
* {{Traitement | nom = Traitement 3}}
**Il s'agit d'un traitement adjuvant utile chez les patients avec un bronchospasme non-soulagés avec l'épinéphrine, présentant un wheezing, de la toux ou de la dyspnée.<ref name=":13">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=F. Estelle R.|nom1=Simons|titre=Anaphylaxis|périodique=Journal of Allergy and Clinical Immunology|série=2010 Primer on Allergic and Immunologic Diseases|volume=125|numéro=2, Supplement 2|date=2010-02-01|issn=0091-6749|doi=10.1016/j.jaci.2009.12.981|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0091674909028541|consulté le=2021-03-27|pages=S161–S181}}</ref>
* ...
**En cas de wheezing réfractaire, le magnésium IV est approprié avec une posologie et un traitement similaires aux exacerbations sévères de l'asthme.
 
* {{Traitement | nom = Corticostéroïde|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}
=== Triage<ref name=":0" /> ===
** Les corticostéroïdes sont administrés pour, théoriquement, réduire le risque de réaction prolongée ou biphasique. Il existe peu de littérature pour soutenir leur utilisation. Leur utilisation de routine devient de plus en plus controversée.<ref name=":15" />  
Triage de toute réaction allergique avec urgence car elle présente un risque de détérioration rapide avec le développement d'une anaphylaxie, si elle n'est pas déjà anaphylactique.
** Durant la phase aiguë : Méthylprednisolone (80 à 125 mg IV) ou hydrocortisone (250 à 500 mg IV)  
 
** Après la résolution de la réaction: Prednisone par voie orale (40 à 60 mg die ou divisé BID) durant 3 à 5 jours
==== Airway<ref name=":0" /> ====
** Possibilité de réaliser un sevrage sur 2 semaines si la source est inconnue ou s'il risque d'y avoir un long délai avant le suivi médical.  
La gestion des voies respiratoires est primordiale. Examiner soigneusement le patient pour la perméabilité des voies respiratoires ou tout signe d'une perte imminente des voies respiratoires. L'œdème périoral, le stridor et l'œdème de Quincke sont à très haut risque et l'obtention d'une voie respiratoire définitive est impérative. Un retard peut réduire les chances de succès de l'intubation car un gonflement continu se produit, augmentant le risque d'une voie aérienne chirurgicale.<ref name=":0" />
* {{Traitement | nom = Antihistaminiques|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} (antagonistes H1 et H2)
 
** Antagonistes H1 : diphenhydramine 25 à 50 mg IV / IM
==== Décontamination<ref name=":0" /> ====
*** Alors que le bénéfice clinique n'est pas prouvé dans l'anaphylaxie, son utilité est évidente dans des processus allergiques plus mineurs. Il permet de soulager l'urticaire et le prurit.
Une fois les voies respiratoires sécurisées, la décontamination des agents incriminés (si elle est connue) est la prochaine priorité pour éviter une exposition continue et une aggravation clinique. Retirez les dards dans le cas échéant. Ne tentez pas de lavage gastrique en cas d'ingestion car cela pourrait ne pas être efficace et retarder le traitement.<ref name=":0" />
** Antagonistes H2 : ranitidine (50 mg IV sur 5 minutes) ou cimétidine (300 mg IV) <ref group="note">La cimétidine requiert de multiples précautions pour les populations à risque telles que les patients avec des insuffisants rénaux ou hépatiques, ou ceux prenant des bêtabloquants.</ref>
 
*** Peuvent être utilisés en association avec un anti-H1 car il existe des preuves suggérant que l'histamine a une sélectivité croisée des récepteurs.
==== Épinéphrine<ref name=":0" /> ====
** Bien que la voie intraveineuse soit la voie initiale pendant la stabilisation, une fois que le patient est stabilisé, le changement à la voie orale peut être effectué si la poursuite du traitement est souhaitée.
L'épinéphrine est administrée par injection intramusculaire à une dose de 0,3 à 0,5 mL d'une concentration d'épinéphrine de 1: 1 000. La dose pédiatrique est de 0,01 mg / kg ou 0,15 mg par voie intramusculaire (IM). Il a été prouvé que l'administration intramusculaire permet une administration plus rapide et produit de meilleurs résultats que sous-cutanée ou intravasculaire. Notez que si de l'épinéphrine intraveineuse (IV) doit être administrée, la concentration requise est de 1: 10 000. La cuisse est préférée au deltoïde lorsque cela est possible. Des études répétées ont montré que les prestataires attendent souvent trop longtemps avant d'administrer de l'épinéphrine, c'est le traitement de choix et le bénéfice rapide l'emporte largement sur les risques de suspension du traitement. Alors que la plupart des patients n'ont besoin que d'une seule dose, des doses répétées peuvent être administrées toutes les 5 à 10 minutes au besoin jusqu'à ce que les symptômes s'améliorent.<ref name=":0" />
*{{Traitement | nom = Vasopresseurs|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}
* Si les patients ont besoin de doses multiples, une perfusion continue d'épinéphrine peut être envisagée, commencez une perfusion IV initiale de 0,1 mg à 1: 10 000 administrée en 5 à 10 minutes. Si vous en avez besoin, commencez la perfusion à 1 mcg/minute et titrez pour obtenir l'effet. Arrêtez la perfusion IV si une arythmie ou une douleur thoracique se développe. Le risque de complications cardiovasculaires est beaucoup plus élevé avec l'épinéphrine IV. Pour les patients sous béta-bloqueurs, une surveillance étroite de la pression artérielle est suggérée en raison du risque d'effets alpha-adrénergiques non opposés de l'épinéphrine.<ref name=":0" />
**Peuvent être utilisés lorsqu'un patient nécessite plus de doses d'épinéphrine, mais présente des effets secondaires graves de la perfusion IV d'épinéphrine (arythmie ou douleur thoracique).
 
**Aucun vasopresseur de deuxième ligne clair n'a été identifié et les directives de traitement suivent celles de tout autre patient en état de choc hypotensif.
==== Réanimation liquidienne IV <ref name=":0" /> ====
*{{Traitement | nom = Glucagon|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}
L'anaphylaxie induit un choc distributif qui répond généralement à la réanimation liquidienne et à l'épinéphrine ci-dessus. Un bolus cristalloïde isotonique de 1 à 2 L ou de 10 à 20 mL / kg doit être administré en cas d'hypotension observée. L'albumine ou les solutions hypertoniques ne sont pas indiquées. <ref name=":0" />
**Peut être utilisé dans les cas où l'anaphylaxie est résistante au traitement chez les patients sous de bêtabloquants.
 
=== Thérapies d'appoint <ref name=":0" /> ===
Souvent, lorsqu'une anaphylaxie est diagnostiquée, un co-traitement est initié avec des stéroïdes, des antihistaminiques, des bronchodilatateurs inhalés et des vasopresseurs. Le glucagon peut également être utilisé si indiqué. Ces agents peuvent aider à l'anaphylaxie initiale réfractaire ou aider à la prévention des récidives et des réactions biphasiques.<ref name=":0" />
 
==== Corticostéroïdes<ref name=":0" /> ====
Les corticostéroïdes sont administrés pour réduire la longueur ou la réponse biphasique de l'anaphylaxie. Il existe peu de littérature pour soutenir cette utilisation spécifiquement dans l'anaphylaxie, mais il s'est avéré efficace dans les maladies des voies respiratoires réactives. Par conséquent, l'utilisation, les dosages et le mécanisme d'action proposé imitent ceux des protocoles de gestion des voies respiratoires. <ref name=":0" />
 
La méthylprednisolone (80 à 125 mg IV) ou l'hydrocortisone (250 à 500 mg IV) sont les traitements acceptés pendant la phase aiguë, après quoi le traitement oral de prednisone (40 à 60 mg par jour ou divisé deux fois par jour) est poursuivi pendant 3 à 5 journées. Encore une fois, si la source est inconnue ou s'il y a un problème pendant une période prolongée avant le suivi médical, un sevrage sur 2 semaines peut être réalisé. L'activité minéralocorticoïde est responsable de la rétention d'eau; chez les personnes à risque, la dexaméthasone et la méthylprednisolone sont les agents privilégiés car elles induisent le moins d'effet minéralocorticoïde.<ref name=":0" />
 
==== Antihistaminiques<ref name=":0" /> ====
Les antihistaminiques sont souvent utilisés en routine; le plus souvent est l'administration Hblocker de diphenhydramine 25 à 50 mg IV / IM. Alors que le bénéfice clinique n'est pas prouvé dans l'anaphylaxie, son utilité est évidente dans des processus allergiques plus mineurs. Dans les cas graves, les inhibiteurs H* tels que la ranitidine (50 mg IV sur 5 minutes) ou la cimétidine (300 mg IV) peuvent également être utilisés en association avec un H-bloquant car il existe des preuves suggérant que l'histamine a une sélectivité croisée des récepteurs. Notez que la cimétidine a de multiples précautions dans les populations à risque telles que les patients insuffisants rénaux ou hépatiques, ou ceux prenant des bêtabloquants. Bien que la voie intraveineuse soit la voie initiale pendant la stabilisation, une fois que le patient est stabilisé, il peut passer à la voie orale si la poursuite du traitement est souhaitée.
 
==== Bronchodilatateurs<ref name=":0" /> ====
Les bronchodilatateurs sont des traitements adjuvants utiles chez les patients atteints de bronchospasme. Les patients ayant des antécédents de maladie respiratoire, notamment l'asthme, sont les plus à risque. Les bêta-agonistes inhalés sont le traitement de première intention de la respiration sifflante; l'albutérol seul ou sous forme de bromure d'ipratropium/albutérol. En cas de respiration sifflante réfractaire, le magnésium IV est approprié avec une posologie et un traitement similaires aux exacerbations sévères de l'asthme.<ref name=":0" />
 
==== Vasopresseurs<ref name=":0" /> ====
Les vasopresseurs peuvent être remplacés lorsqu'un patient nécessite plus de doses d'épinéphrine mais présente des effets secondaires inacceptables de la perfusion IV d'épinéphrine (arythmie ou douleur thoracique). Dans ce cas, aucun presseur de deuxième ligne clair n'a été identifié, les directives de traitement suivraient celles de tout autre patient en état de choc hypotensif.<ref name=":0" />
 
==== Glucagon<ref name=":0" /> ====
Le glucagon est l'agent d'inversion des bêtabloquants et peut être utilisé tel quel si nécessaire dans les cas où l'anaphylaxie est résistante au traitement chez les patients atteints de bêtabloquant. Les effets secondaires connus comprennent des nausées, des vomissements, une hypokaliémie, des étourdissements et une hyperglycémie.<ref name=":0" />


== Suivi ==
== Suivi ==


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Suivi}}L'admission à l'hôpital est requise dans 4% ou moins des réactions allergiques aiguës diagnostiquées à l'urgence. Si l'épinéphrine est nécessaire, comme dans les cas d'anaphylaxie, une résolution complète est notée. Une observation au service des urgences (SU) pendant 4 heures est recommandée. Si aucune autre intervention n'est nécessaire, le patient peut être renvoyé chez lui avec une ordonnance pour un auto-injecteur d'épinéphrine et un suivi est approprié. Si le patient nécessite une intervention des voies respiratoires, est réfractaire au traitement ou est jugé instable, l'admission en unité de soins intensifs (USI) pour une surveillance étroite est conseillée. Pour les patients ayant des antécédents de réactions biphasiques, de réactions sévères, d'utilisation de bêtabloquants, les personnes âgées, celles qui vivent seules ou celles qui ont un accès limité aux soins de santé ou qui sont jugées à risque doivent être surveillées plus longtemps.
=== Intra-hospitalier ===
Si le patient nécessite l'utilisation d'épinéphrine et présente une résolution complète des symptômes, une observation aux urgences durant 4 heures est recommandée. La surveillance doit être plus longue si le patient est âgé, vit seul ou a un accès limité aux soins de santé, est sous bêtabloquants, a eu une réaction sévère, a des antécédents de réactions biphasiques ou s'il est jugé à risque. Si aucune autre intervention n'est ensuite nécessaire, le patient peut avoir congé avec les mesures nécessaires (voir ci-bas).<ref name=":0" />


En plus de la prescription d'un stylo à épinéphrine, les antihistaminiques et les corticostéroïdes sont appropriés pendant 3 à 5 jours. Si la source d'incitation est inconnue et que le patient aura un temps prolongé avant le suivi, envisagez l'utilisation de corticostéroïdes pendant 1 à 2 semaines avec une réduction appropriée. Envisagez également d'écrire pour plusieurs auto-injecteurs d'épinéphrine afin de vous assurer qu'ils sont conservés à divers endroits (maison, école, travail, véhicule). Éduquez et documentez la nécessité d'un accès 24 heures sur 24 à l'auto-injecteur d'épinéphrine lorsque les symptômes commencent à se reproduire.<ref name=":0" />
Si le patient nécessite une intervention des voies respiratoires, s'il est réfractaire au traitement ou s'il est jugé instable, l'admission en unité de soins intensifs (USI) pour une surveillance étroite est conseillée.<ref name=":0" />


Les patients présentant des réactions allergiques sévères et une anaphylaxie qui prennent des bêtabloquants sont plus à risque de présenter des symptômes prolongés ou plus graves; envisagez d'autres classes de médicaments si possible. Les patients peuvent également envisager de se procurer des bracelets d'alerte médicale ou autres pour obtenir de l'aide à l'avenir.<ref name=":0" />
=== À long terme ===
Le patient peut être suivi régulièrement, environ une fois par année afin de réviser le plan d'action en cas d'anaphylaxie et les mesures de prévention et de permettre un contrôle optimal des comorbidités.<ref name=":20">{{Citation d'un article|prénom1=F. Estelle R.|nom1=Simons|prénom2=Ledit R. F.|nom2=Ardusso|prénom3=M. Beatrice|nom3=Bilò|prénom4=Yehia M.|nom4=El-Gamal|titre=World Allergy Organization Guidelines for the Assessment and Management of Anaphylaxis|périodique=The World Allergy Organization Journal|volume=4|numéro=2|date=2011-02-23|issn=1939-4551|pmid=23268454|pmcid=3500036|doi=10.1097/WOX.0b013e318211496c|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3500036/|consulté le=2021-04-01|pages=13–37}}</ref>


== Complication ==
== Complication ==
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Complications}}
Les principales complications pouvant survenir à la suite d'une réaction anaphylactique comprennent <ref name=":0" /> :
Les principales complications pouvant survenir à la suite d'une réaction anaphylactique comprennent <ref name=":0" /> :
* la {{Complication | nom = Respiration sifflante|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=respiration sifflante}}
* la {{Complication | nom = Respiration sifflante|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=respiration sifflante}}
* le {{Complication | nom = Stridor|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=stridor}}
* le {{Complication | nom = Stridor|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=stridor}}
* {{Complication | nom = Hypoxémie|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=hypoxémie}}
* l'{{Complication | nom = Hypoxémie|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=hypoxémie}}
* l'{{Complication | nom = Hypotension, état de choc|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=hypotension}}
* l'{{Complication | nom = Hypotension, état de choc|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=hypotension}}
* le {{Complication | nom = Dysfonctionnement des organes terminaux|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=dysfonctionnement des organes terminaux}}
* le {{Complication | nom = Dysfonctionnement des organes terminaux|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=dysfonctionnement des organes terminaux}}
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== Évolution ==
== Évolution ==
 
Avec un traitement et une surveillance rapides et adéquats, le risque de morbidité et de mortalité est faible. Un accès rapide aux soins médicaux et une reconnaissance rapide du processus de la maladie sont essentiels au pronostic du patient. La première heure après l'exposition aux symptômes est responsable de la moitié des décès liés. L'intervalle de temps médian entre le début des symptômes et l'arrêt cardiaque ou respiratoire était de 5 minutes pour l'anaphylaxie iatrogénique, 15 minutes pour les anaphylaxies induites par le venin d'insectes et de 30 minutes pour celles induites par la nourriture<ref>{{Citation d'un article|prénom1=R. S.|nom1=Pumphrey|titre=Lessons for management of anaphylaxis from a study of fatal reactions|périodique=Clinical and Experimental Allergy: Journal of the British Society for Allergy and Clinical Immunology|volume=30|numéro=8|date=2000-08|issn=0954-7894|pmid=10931122|doi=10.1046/j.1365-2222.2000.00864.x|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10931122/|consulté le=2021-03-22|pages=1144–1150}}</ref>.<ref name=":14">{{Citation d'un article|prénom1=Giulia|nom1=De Feo|prénom2=Roberta|nom2=Parente|prénom3=Massimo|nom3=Triggiani|titre=Pitfalls in anaphylaxis|périodique=Current Opinion in Allergy and Clinical Immunology|volume=18|numéro=5|date=2018-10|issn=1473-6322|pmid=30028728|doi=10.1097/ACI.0000000000000468|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30028728/|consulté le=2021-03-20|pages=382–386}}</ref><ref name=":17">{{Citation d'un article|prénom1=Rachel A.|nom1=Lindor|prénom2=Erika M.|nom2=McMahon|prénom3=Joseph P.|nom3=Wood|prénom4=Annie T.|nom4=Sadosty|titre=Anaphylaxis-related Malpractice Lawsuits|périodique=The Western Journal of Emergency Medicine|volume=19|numéro=4|date=2018-07|issn=1936-9018|pmid=30013706|pmcid=6040909|doi=10.5811/westjem.2018.4.37453|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30013706/|consulté le=2021-03-20|pages=693–700}}</ref><ref name=":10" /><ref name=":0" />
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Évolution}}
Avec un traitement et une surveillance rapides et adéquats, le risque de morbidité et de mortalité est faible. Un accès rapide aux soins médicaux et une reconnaissance rapide du processus de la maladie sont essentiels au pronostic du patient. La première heure après l'exposition aux symptômes est responsable de la moitié des décès liés. <ref name=":14">{{Citation d'un article|prénom1=Giulia|nom1=De Feo|prénom2=Roberta|nom2=Parente|prénom3=Massimo|nom3=Triggiani|titre=Pitfalls in anaphylaxis|périodique=Current Opinion in Allergy and Clinical Immunology|volume=18|numéro=5|date=2018-10|issn=1473-6322|pmid=30028728|doi=10.1097/ACI.0000000000000468|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30028728/|consulté le=2021-03-20|pages=382–386}}</ref><ref name=":17">{{Citation d'un article|prénom1=Rachel A.|nom1=Lindor|prénom2=Erika M.|nom2=McMahon|prénom3=Joseph P.|nom3=Wood|prénom4=Annie T.|nom4=Sadosty|titre=Anaphylaxis-related Malpractice Lawsuits|périodique=The Western Journal of Emergency Medicine|volume=19|numéro=4|date=2018-07|issn=1936-9018|pmid=30013706|pmcid=6040909|doi=10.5811/westjem.2018.4.37453|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30013706/|consulté le=2021-03-20|pages=693–700}}</ref><ref name=":10" /><ref name=":0" />


== Prévention ==
== Prévention ==


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Prévention}}
=== Au congé ===
Les patients doivent recevoir plusieurs auto-injecteurs d'épinéphrine avec accès 24 heures sur 24 et être informés de leur utilisation lorsque les symptômes commencent à réapparaître.
Pour son congé, il est donc recommandé que le patient ait <ref name=":20" /> :
 
* Une prescription d'auto-injecteurs d'épinéphrine
Les patients doivent être sensibilisés à l'importance de porter des bracelets d'alerte médicale ou similaires pour obtenir de l'aide à l'avenir.<ref name=":0" />
** Plusieurs auto-injecteurs d'épinéphrine peuvent être prescrits afin de s'assurer qu'ils soient conservés à divers endroits (maison, école, travail, véhicule).<ref name=":0" />
** Le patient doit recevoir l'enseignement nécessaire pour être en mesure de bien l'utiliser. Il doit être informé de la nécessité d'y avoir accès 24 heures sur 24 à l'auto-injecteur d'épinéphrine.<ref name=":0" />
* Un [https://foodallergycanada.ca/wp-content/uploads/Plan-d%E2%80%99urgence-pour-l%E2%80%99anaphylaxie_octobre-2020_a.pdf plan d'action personnalisé] en cas d'urgence pour l'anaphylaxie sous forme de papier facilitant la reconnaissance des symptômes et les interventions appropriées.
* Une identification médicale, par exemple, un bracelet d'alerte médicale ou une carte dans le portefeuille.
* Une alerte au dossier médical de la réaction allergique.
* Un suivi approprié, de préférence avec un immuno-allergologue.
Les antihistaminiques et les corticostéroïdes sont aussi appropriés pendant 3 à 5 jours. Si la source d'incitation est inconnue et que le patient risque d'avoir un long délai avant le suivi, l'utilisation de corticostéroïdes pendant 1 à 2 semaines avec un sevrage approprié peut être envisagée. <ref name=":0" />  


== Concepts clés ==
=== Pour l'évaluation de la sensibilité à l'allergène ===
Pour l'évaluation de la sensibilité à l'allergène <ref name=":20" /> :
* Selon les indices à l'histoire, il est possible, avant le congé, de mesurer les taux sériques d'IgE spécifique contre le ou les allergènes pertinents, si le test est disponible. Les IgE peuvent être faussement bas s'ils ont été neutralisés ou consommés ou s'il y a eu une réanimation liquidienne intraveineuse.
* 3 - 4 semaines après l'épisode, la sensibilité à l'allergène doit être confirmée avec des tests cutanés. Des tests cutanés sont effectués pour évaluer la sensibilisation aux aliments, aux venins et aux médicaments. Les tests intradermiques, quant à eux, sont contre-indiqués en cas d'allergie alimentaire, mais peuvent être utiles pour les allergies aux venins ou aux médicaments.
* Des tests de provocation peuvent être nécessaires dans le cadre d'allergie alimentaire ou médicamenteuse afin d'évaluer les risques de récurrence.


Il n'y a pas de contre-indication absolue au traitement par épinéphrine dans l'anaphylaxie.<ref name=":0" />
=== À long terme ===
Afin de réduire le risque à long terme, le patient doit éviter les causes potentiels de son anaphylaxie. Selon les anaphylaxies, différentes mesures peuvent être entreprises. <ref name=":20" />
* Pour les anaphylaxies alimentaires, le patient doit porter une attention particulière aux aliments à éviter. Il est important de connaître les différents noms que peut prendre un allergène comme "caséine" pour le lait et de connaître les réactions croisées.
* Pour les anaphylaxies aux piqures d'insectes, l'immunothérapie sous-cutanée est recommandée.
* Pour les anaphylaxies médicamenteuses, une désensibilisation supervisée peut être possible.
* Pour les allergies idiopathiques, en cas d'épisodes fréquents, une prophylaxie avec des glucocorticoïde et des antihistaminiques-H1 pour 2 à 3 mois peut être envisagée.
Les maladies concomitantes comme l'asthme, les maladies cardiovasculaires ou les mastocytoses doivent être traité de manière optimale afin de réduire les risques d'anaphylaxie sévère ou fatale. <ref name=":20" />


Le traitement comprend les voies respiratoires, la décontamination, l'épinéphrine 1: 1000 0,3 à 0,5 mg IM et un bolus de liquide. Commencez ensuite les traitements secondaires. Éviter les agents incitants est la clé de la prévention.<ref name=":0" />
Les patients présentant des réactions allergiques sévères et une anaphylaxie qui prennent des bêtabloquants sont plus à risque de présenter des symptômes prolongés ou plus graves; d'autres classes de médicaments peuvent donc être envisagées si possible.<ref name=":0" />


Les patients doivent toujours recevoir un auto-injecteur d'épinéphrine et leur apprendre comment l'utiliser. Les patients doivent également bénéficier d'un suivi ambulatoire avec un allergologue et un immunologiste pour aider à déterminer l'agent incitant et à prévenir de futures réapparitions. Une fois que le patient est stabilisé, des procédures de désensibilisation à court terme peuvent être entreprises.<ref name=":0" />
== Notes ==
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== Références ==
== Références ==
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Version du 7 avril 2021 à 17:22

Anaphylaxie
Maladie

Schéma des signes et symptômes de l'anaphylaxie
Caractéristiques
Signes Stridor, Choc distributif, Arythmies, Angio-œdème, Tachycardie , Tachypnée , Dysphonie, Altération de l'état de conscience , Cyanose , Enrouement de la voix, ... [+]
Symptômes
Irritabilité, Dysphagie, Congestion nasale, Rhinorrhée, Nausées, Dyspnée , Vision en tunnel, Vertige , Bouffées vasomotrices, Incontinence urinaire , ... [+]
Diagnostic différentiel
Épilepsie, Choc cardiogénique, Attaque de panique, Choc distributif, Choc obstructif, Syndrome coronarien aigu, Arythmie, Choc septique, Dysfonctionnement des cordes vocales, Syndrome carcinoïde, ... [+]
Informations
Terme anglais Anaphylaxis
Wikidata ID Q168800
Spécialités Médecine d'urgence, Médecine interne, Soins intensifs, Anesthésie, Allergologie, Médecine familiale

Page non révisée

L'anaphylaxie est une urgence médicale courante et une réaction d'hypersensibilité aiguë potentiellement mortelle. Elle peut être définie comme une réaction allergique généralisée multisystémique qui évolue rapidement. Sans traitement, l'anaphylaxie est souvent mortelle en raison de sa progression rapide vers un collapsus respiratoire. Historiquement parlant, les réactions anaphylactiques étaient classées comme des réponses à médiation IgE, tandis que les réactions anaphylactoïdes étaient classées comme des événements indépendants des IgE. Récemment, ces termes ont été regroupés en un seul diagnostic d'anaphylaxie puisque, indépendamment de la cause, l'état clinique résultant et le traitement de chaque réaction sont identiques.[1][2][3][4]

Épidémiologie

La prévalence à vie mondiale de l'anaphylaxie est estimée de 1 à 3%. Bien que les anaphylaxies puissent survenir dans n'importe quel groupe d'âge, elles sont le plus souvent observées chez les jeunes et dans les pays développés. Malheureusement, l'anaphylaxie est souvent mal diagnostiquée ou ne l'est pas du tout. [5][6][7][4]

Étiologies

Il existe plusieurs déclencheurs possibles pour l'anaphylaxie. Un même déclencheur peut aussi causer une anaphylaxie par plus d'un mécanisme. Parmi ces déclencheurs, on retrouve [8] :

Pour les réactions immunologiques dépendantes aux IgE [8]:

Pour les réactions immunologiques indépendantes des IgE [8] :

Pour les réactions non-immunologiques (par activation directe des mastocytes) [8] :

Parfois, lorsque l'agent fautif n'est pas identifié, les réactions sont identifiées comme une anaphylaxie idiopathique. [11][12][13][4]

Physiopathologie

L'anaphylaxie est généralement secondaire à une réaction d'hypersensibilité à médiation IgE (type 1). Elle nécessite d'abord la sensibilisation, une étape durant laquelle l'exposition primaire à un allergène (habituellement une protéine) mène à la production d'IgE spécifiques par les plasmocytes[10]. Ces IgE se fixent aux récepteurs de haute affinité pour les IgE (FCεRI) des mastocytes et des basophiles. Lors de la réexposition, l'interaction de l'allergène avec les IgE fixés sur les FCεRI induit la dégranulation des mastocytes et des basophiles avec la libération rapide de nombreux médiateurs chimiques[8]. Ces médiateurs chimiques comprennent l'histamine, la tryptase, la carboxypeptidase A et les protéoglycanes. Des phospholipase A, des cyclooxygénases et des lipoxygénases sont ensuite activés et forment alors des métabolites de l'acide arachidonique, y compris les leucotriènes, les prostaglandines et les facteurs d'activation des plaquettes. [14][15]. La réponse inflammatoire est ensuite conduite par le TNF-α (facteur de nécrose tumorale), qui est autant un médiateur préformé qu'un médiateur en phase tardive. La physiologie détaillée de ces médiateurs chimiques est la suivante[4] :

  • L'histamine augmente la perméabilité vasculaire et induit une vasodilatation, ce qui conduit à une hypoperfusion des tissus. Le corps réagit à ces changements en augmentant la fréquence cardiaque et la contraction cardiaque.
  • La prostaglandine D est un bronchoconstricteur, avec une action de vasocontriction cardiaque et pulmonaire simultanée. Elle potentialise également la vasodilatation périphérique, contribuant ainsi à l'hypoperfusion des organes vitaux.
  • Les leucotriènes contribuent à la bronchoconstriction et à l'augmentation de la perméabilité vasculaire. Ils induisent aussi un remodelage des voies respiratoires.
  • Le facteur d'activation plaquettaire agit également comme un bronchoconstricteur et augmente la perméabilité vasculaire.
  • Le TNF-alpha active les neutrophiles (dans le cadre de la leucocytose induite par le stress) et augmente la synthèse des chimiokines.[4]

L'anaphylaxie clinique peut aussi être causée par d'autres mécanismes que les réactions à médiation IgE[16]. Les réactions à médiation non-IgE immunologiques peuvent venir du système du complément, des IgG et de la cascade de coagulation[8]. Les réactions à médiation non-IgE non-immunologiques peuvent venir de la libération directe de médiateurs par les mastocytes secondaire à des médicaments ou des facteurs physiques (morphine, éthanol, exercice, froid).[9]

Présentation clinique

Facteurs de risque

Plusieurs facteurs augmentent le risque de sévérité et de fatalité de l'anaphylaxie [8]:

Il existe aussi des cofacteurs qui amplifient l'anaphylaxie [8]:

Questionnaire

Les symptômes d'anaphylaxie débutent typiquement dans les 15 minutes suivant l'exposition (et rarement dans les heures suivantes)[17]. La réaction peut être légère et se résoudre spontanément ou être sévère et devenir mortelle. Au début de la réaction, il n'est pas possible de prédire la sévérité ou la vitesse de progression de l'anaphylaxie. Il n'est pas non plus possible de savoir si la réaction se résoudra spontanément ou si elle sera prolongée ou biphasique. [18]

La présentation clinique commence souvent par une réaction allergique légère. Les principaux symptômes dépendent du mode d'exposition à l'antigène causal. Les anaphylaxies reliées à l'ingestion (aliment, médicament) tendent à avoir plus de symptômes gastro-intestinaux[9].[4]

Tableau des symptômes et signes[19][18]
Symptômes Signes
Peau et muqueuse (90%) prurit [note 1]

bouffées vasomotrices [note 2]

goût métallique dans la bouche

urticaire généralisé [note 3]

enflure des lèvres-langue-luette

oedème périorbitaire

enflure conjonctivale

Respiratoire (85%) écoulement nasal, congestion nasale

éternuements

sensation d'étouffement ou de serrement de la gorge

raclement persistant de la gorge

dysphagie

toux

dyspnée

dysphonie et enrouement de la voix

stridor

wheezing

cyanose

Gastro-intestinal (45%) nausées et vomissements

diarrhée

douleur abdominale crampiforme

Cardio-vasculaire (45%) syncope incontinence

étourdissement

palpitations

douleur rétrosternale

diarrhée

hypotension tachycardie

bradycardie

choc

Système nerveux 'aura de malheur imminent'céphalées lancinantes

vision en tunnel

changement soudain de comportements (chez les enfants)

Examen clinique

L'anaphylaxie mène à une variété de signes à l'examen physique. Voir le tableau ci-haut pour les signes. L'anaphylaxie peut aussi induire un choc distributif.[4]

Examens paracliniques

Les tests de laboratoire ne doivent pas retarder le traitement. Une fois le traitement entrepris, le diagnostic peut être validé avec des tests de laboratoire[20]. Malgré tout, ces tests ne sont pas spécifiques à l'anaphylaxie [21] :

  • Tryptase sérique totale: augmentée
    • Elle peut être envisagée pour la confirmation d'un épisode anaphylactique, car elle reste élevée pendant plusieurs heures. Cependant, en tant que modalité de diagnostic, elle a une faible sensibilité. Le dosage est optimal dans les 15 minutes à 3 heures suivant la réaction.
    • Le dosage dans les 24 heures après la résolution des symptômes permet d'évaluer le niveau de base. Si > 11.4 ng/mL, il faut envisager une mastocytose ou un syndrome d'activation mastocytaire.
      • Le dosage devrait être effectué s'il s'agit d'une anaphylaxie secondaire à une piqûre d'insecte, car il y a plus de risque de mastocytose systémique occulte[22].
  • Histamine plasmatique: augmentée
    • Le dosage est optimal dans les 15 à 60 minutes suivant la réaction et c'est pourquoi ce test est peu utilisé.
    • Il est aussi possible d'effectuer une collecte d'urine de 24 heures et de doser l'histamine et de son métabolite, le N-methylhistamine.

Approche clinique

L'anaphylaxie est le plus souvent une présentation évoluant rapidement, généralement dans l'heure suivant l'exposition. Environ la moitié des décès liés à l'anaphylactique surviennent au cours de cette première heure; par conséquent, la première heure après l'apparition initiale des symptômes est la plus cruciale pour le traitement. Il est important de noter que plus l'apparition et la progression des symptômes sont rapides, plus le processus de la maladie est grave. La morbidité et la mortalité sont le plus souvent liées à la perte des voies respiratoires et au choc distributif. Une reconnaissance précoce et un traitement agressif réduisent considérablement le risque d'issues indésirables.[4]

La première heure n'est pas la seule période de préoccupation; les réactions anaphylactiques peuvent également se présenter de manière biphasique dans jusqu'à 20% des cas. Même après une prise en charge réussie des premiers symptômes, il peut y avoir une récidive des symptômes atteignant un pic de 8 à 11 heures après la réaction initiale. Alors que la réponse biphasique n'est cliniquement significative que chez 4% à 5% des patients présentant une anaphylaxie diagnostiquée, une seconde réaction potentiellement mortelle ne doit pas être écartée après le traitement de la réaction initiale.

Diagnostic

L'anaphylaxie est un diagnostic clinique. Bien que la perte de contrôle des voies respiratoires due à l'œdème laryngé soit la principale préoccupation, il ne faut pas manquer de reconnaître une anaphylaxie chez le patient qui n'approuve pas d'œdème des voies respiratoires supérieures ou qui n'a pas de plaintes respiratoires. La prise en compte de l'anaphylaxie est appropriée si 2 systèmes sont impliqués ou plus, et ce, même en l'absence d'atteinte des voies respiratoires ou d'hypotension. Des critères ont été sélectionnés pour améliorer la reconnaissance clinique afin de prévenir un traitement retardé [4].

Critères cliniques de l'anaphylaxie (1 des éléments suivants avec début en quelques minutes à quelques heures) [4][23]
Exposition inconnue à un antigène avec l'apparition aiguë (en quelques minutes à quelques heures) d'urticaire ou d'autres symptômes cutanés/muqueux associés à au moins l'un des éléments suivants :
  1. Symptômes respiratoires :
    • Dyspnée
    • Respiration sifflante
    • Stridor
    • Hypoxémie
    • Débit expiratoire de pointe réduit
  2. Hypotension
  3. Signes ou symptômes de dysfonctionnement des organes terminaux (par exemple : hypotonie, syncope ou incontinence)
Exposition probable à un antigène et des symptômes impliquant l'un des 2 systèmes corporels suivants :
  1. Symptômes tégumentaires (peau ou muqueuses) :
    • Éruption cutanée
    • Prurit
    • Érythème
    • Urticaire
    • Enflure du visage, des lèvres, de la langue ou de la luette
  2. Symptômes respiratoires:
    • Dyspnée
    • Respiration sifflante
    • Stridor
    • Hypoxémie
    • Débit expiratoire de pointe réduit
  3. Hypotension
  4. Symptômes gastro-intestinaux
    • Crampes abdominales douloureuses ou vomissements persistants
Exposition connue à un antigène et hypotension

Remarque: Il n'est pas nécessaire de répondre à ces critères pour le traitement. Ils servent uniquement de guide pour le diagnostic [4].

Diagnostic différentiel

Les diagnostics différentiels comprennent: [4]

Traitement

Évaluation initiale et prise en charge [4]

  • triage rapide
    • Toute réaction allergique doit être triée avec urgence car elle présente un risque de détérioration rapide avec le développement d'une anaphylaxie, si elle n'est pas déjà anaphylactique.
  • cesser l'exposition au déclencheur probable (s'il est connu)
    • Par exemple, retirer les dards s'ils sont présents, cesser l'agent thérapeutique intraveineux qui semble provoquer les symptômes.
    • Ne pas tenter de lavage gastrique en cas d'ingestion car cela pourrait ne pas être efficace et retarder le traitement.
  • Évaluation du patient : airway, breathing, circulation, statut mental, peau, poids
    • Airway
      • Examiner soigneusement le patient pour la perméabilité des voies respiratoires ou tout signe d'une perte imminente des voies respiratoires.
      • Intuber en présence d'œdème périoral, de stridor ou d'œdème de Quincke[note 4].
      • Une cricothyroïdotomie pourrait être nécessaire[24].
  • Épinéprine
    • Il n'y a pas de contre-indication absolue à l'épinéphrine dans l'anaphylaxie[note 5] : c'est la pierre angulaire du traitement[25].
    • Injecter l'épinéphrine intramusculaire[note 6] à une dose de 0,3 à 0,5 mL à une concentration de 1: 1 000. La dose pédiatrique est de 0,01 mg / kg ou 0,15 mg par voie intramusculaire (IM).
      • La cuisse est préférée au deltoïde lorsque cela est possible.
      • Répéter toutes les 5 à 10 minutes au besoin jusqu'à ce que les symptômes s'améliorent.
    • Envisager une perfusion continue d'épinéphrine si les patients ont besoin de doses multiples.
      • Débuter avec une perfusion IV de 0,1 mg à une concentration de 1: 10 000 administrée en 5 à 10 minutes.
      • Si une plus grande quantité est requise, initier la perfusion à 1 mcg/minute et titrez pour obtenir l'effet.
      • Cesser la perfusion IV si une arythmie ou une douleur thoracique se développe. Le risque de complications cardiovasculaires est beaucoup plus élevé avec l'épinéphrine IV.
      • Pour les patients sous bêtabloquants, une surveillance étroite de la pression artérielle est suggérée en raison du risque d'effets alpha-adrénergiques non opposés de l'épinéphrine.
  • position couchée, si tolérée[8]
  • oxygène, (6 à 8 L/minute) via un masque faciale ou une voie oropharyngée, s'il y a présence de détresse respiratoire ou en cas d'administrations répétées d'épinéphrine [8].
  • réanimation liquidienne IV : en cas d'hypotension, administrer un bolus cristalloïde isotonique[note 7] de 1 à 2 L ou de 10 à 20 mL / kg.

Thérapie adjuvante [4]

  • bronchiodilatateurs, sous forme de salbutamol seul ou bromure d’ipratropium/salbutamol
    • Il s'agit d'un traitement adjuvant utile chez les patients avec un bronchospasme non-soulagés avec l'épinéphrine, présentant un wheezing, de la toux ou de la dyspnée.[26]
    • En cas de wheezing réfractaire, le magnésium IV est approprié avec une posologie et un traitement similaires aux exacerbations sévères de l'asthme.
  • corticostéroïde
    • Les corticostéroïdes sont administrés pour, théoriquement, réduire le risque de réaction prolongée ou biphasique. Il existe peu de littérature pour soutenir leur utilisation. Leur utilisation de routine devient de plus en plus controversée.[8]
    • Durant la phase aiguë : Méthylprednisolone (80 à 125 mg IV) ou hydrocortisone (250 à 500 mg IV)
    • Après la résolution de la réaction: Prednisone par voie orale (40 à 60 mg die ou divisé BID) durant 3 à 5 jours
    • Possibilité de réaliser un sevrage sur 2 semaines si la source est inconnue ou s'il risque d'y avoir un long délai avant le suivi médical.
  • antihistaminiques (antagonistes H1 et H2)
    • Antagonistes H1 : diphenhydramine 25 à 50 mg IV / IM
      • Alors que le bénéfice clinique n'est pas prouvé dans l'anaphylaxie, son utilité est évidente dans des processus allergiques plus mineurs. Il permet de soulager l'urticaire et le prurit.
    • Antagonistes H2 : ranitidine (50 mg IV sur 5 minutes) ou cimétidine (300 mg IV) [note 8]
      • Peuvent être utilisés en association avec un anti-H1 car il existe des preuves suggérant que l'histamine a une sélectivité croisée des récepteurs.
    • Bien que la voie intraveineuse soit la voie initiale pendant la stabilisation, une fois que le patient est stabilisé, le changement à la voie orale peut être effectué si la poursuite du traitement est souhaitée.
  • vasopresseurs
    • Peuvent être utilisés lorsqu'un patient nécessite plus de doses d'épinéphrine, mais présente des effets secondaires graves de la perfusion IV d'épinéphrine (arythmie ou douleur thoracique).
    • Aucun vasopresseur de deuxième ligne clair n'a été identifié et les directives de traitement suivent celles de tout autre patient en état de choc hypotensif.
  • glucagon
    • Peut être utilisé dans les cas où l'anaphylaxie est résistante au traitement chez les patients sous de bêtabloquants.

Suivi

Intra-hospitalier

Si le patient nécessite l'utilisation d'épinéphrine et présente une résolution complète des symptômes, une observation aux urgences durant 4 heures est recommandée. La surveillance doit être plus longue si le patient est âgé, vit seul ou a un accès limité aux soins de santé, est sous bêtabloquants, a eu une réaction sévère, a des antécédents de réactions biphasiques ou s'il est jugé à risque. Si aucune autre intervention n'est ensuite nécessaire, le patient peut avoir congé avec les mesures nécessaires (voir ci-bas).[4]

Si le patient nécessite une intervention des voies respiratoires, s'il est réfractaire au traitement ou s'il est jugé instable, l'admission en unité de soins intensifs (USI) pour une surveillance étroite est conseillée.[4]

À long terme

Le patient peut être suivi régulièrement, environ une fois par année afin de réviser le plan d'action en cas d'anaphylaxie et les mesures de prévention et de permettre un contrôle optimal des comorbidités.[27]

Complication

Les principales complications pouvant survenir à la suite d'une réaction anaphylactique comprennent [4] :

Évolution

Avec un traitement et une surveillance rapides et adéquats, le risque de morbidité et de mortalité est faible. Un accès rapide aux soins médicaux et une reconnaissance rapide du processus de la maladie sont essentiels au pronostic du patient. La première heure après l'exposition aux symptômes est responsable de la moitié des décès liés. L'intervalle de temps médian entre le début des symptômes et l'arrêt cardiaque ou respiratoire était de 5 minutes pour l'anaphylaxie iatrogénique, 15 minutes pour les anaphylaxies induites par le venin d'insectes et de 30 minutes pour celles induites par la nourriture[28].[29][30][14][4]

Prévention

Au congé

Pour son congé, il est donc recommandé que le patient ait [27] :

  • Une prescription d'auto-injecteurs d'épinéphrine
    • Plusieurs auto-injecteurs d'épinéphrine peuvent être prescrits afin de s'assurer qu'ils soient conservés à divers endroits (maison, école, travail, véhicule).[4]
    • Le patient doit recevoir l'enseignement nécessaire pour être en mesure de bien l'utiliser. Il doit être informé de la nécessité d'y avoir accès 24 heures sur 24 à l'auto-injecteur d'épinéphrine.[4]
  • Un plan d'action personnalisé en cas d'urgence pour l'anaphylaxie sous forme de papier facilitant la reconnaissance des symptômes et les interventions appropriées.
  • Une identification médicale, par exemple, un bracelet d'alerte médicale ou une carte dans le portefeuille.
  • Une alerte au dossier médical de la réaction allergique.
  • Un suivi approprié, de préférence avec un immuno-allergologue.

Les antihistaminiques et les corticostéroïdes sont aussi appropriés pendant 3 à 5 jours. Si la source d'incitation est inconnue et que le patient risque d'avoir un long délai avant le suivi, l'utilisation de corticostéroïdes pendant 1 à 2 semaines avec un sevrage approprié peut être envisagée. [4]

Pour l'évaluation de la sensibilité à l'allergène

Pour l'évaluation de la sensibilité à l'allergène [27] :

  • Selon les indices à l'histoire, il est possible, avant le congé, de mesurer les taux sériques d'IgE spécifique contre le ou les allergènes pertinents, si le test est disponible. Les IgE peuvent être faussement bas s'ils ont été neutralisés ou consommés ou s'il y a eu une réanimation liquidienne intraveineuse.
  • 3 - 4 semaines après l'épisode, la sensibilité à l'allergène doit être confirmée avec des tests cutanés. Des tests cutanés sont effectués pour évaluer la sensibilisation aux aliments, aux venins et aux médicaments. Les tests intradermiques, quant à eux, sont contre-indiqués en cas d'allergie alimentaire, mais peuvent être utiles pour les allergies aux venins ou aux médicaments.
  • Des tests de provocation peuvent être nécessaires dans le cadre d'allergie alimentaire ou médicamenteuse afin d'évaluer les risques de récurrence.

À long terme

Afin de réduire le risque à long terme, le patient doit éviter les causes potentiels de son anaphylaxie. Selon les anaphylaxies, différentes mesures peuvent être entreprises. [27]

  • Pour les anaphylaxies alimentaires, le patient doit porter une attention particulière aux aliments à éviter. Il est important de connaître les différents noms que peut prendre un allergène comme "caséine" pour le lait et de connaître les réactions croisées.
  • Pour les anaphylaxies aux piqures d'insectes, l'immunothérapie sous-cutanée est recommandée.
  • Pour les anaphylaxies médicamenteuses, une désensibilisation supervisée peut être possible.
  • Pour les allergies idiopathiques, en cas d'épisodes fréquents, une prophylaxie avec des glucocorticoïde et des antihistaminiques-H1 pour 2 à 3 mois peut être envisagée.

Les maladies concomitantes comme l'asthme, les maladies cardiovasculaires ou les mastocytoses doivent être traité de manière optimale afin de réduire les risques d'anaphylaxie sévère ou fatale. [27]

Les patients présentant des réactions allergiques sévères et une anaphylaxie qui prennent des bêtabloquants sont plus à risque de présenter des symptômes prolongés ou plus graves; d'autres classes de médicaments peuvent donc être envisagées si possible.[4]

Notes

  1. Peut être résolu à l'admission et donc, il est pertinent de demander si le symptôme était présent initialement (UpToDate)
  2. Idem à 1
  3. Idem à 1
  4. Un retard peut réduire les chances de succès de l'intubation car un gonflement continu se produit, ce qui augmente le risque de nécessiter une voie aérienne chirurgicale.
  5. Des études répétées ont montré que les prestataires attendent souvent trop longtemps avant d'administrer de l'épinéphrine. L'épinéphrine est le traitement de choix et le bénéfice rapide l'emporte largement sur les risques de suspension du traitement.
  6. Il a été prouvé que l'administration intramusculaire permet une administration plus rapide et produit de meilleurs résultats que sous-cutanée ou intravasculaire.
  7. L'albumine ou les solutions hypertoniques ne sont pas indiquées.
  8. La cimétidine requiert de multiples précautions pour les populations à risque telles que les patients avec des insuffisants rénaux ou hépatiques, ou ceux prenant des bêtabloquants.

Références

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