« Exacerbation aiguë de la maladie pulmonaire obstructive chronique » : différence entre les versions

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{{Information maladie
{{Information maladie
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| acronyme = EAMPOC
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| image = X-ray of COPD exacerbation - anteroposterior view.jpg
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| description_image = EAMPOC à ''H. influenza''
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| autres_noms = Exacerbation aiguë de la bronchopneumopathie chronique obstructive ({{Abréviation
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| EABPCO|Exacerbation aiguë de la bronchopneumopathie chronique obstructive}})
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| spécialités = Pneumologie, médecine d'urgence, médecine de famille
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}}
}}
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Définition}}
Une '''exacerbation aiguë de maladie pulmonaire obstructive chronique (EAMPOC)''' ou exacerbation aiguë de la bronchopneumopathie chronique obstructive (EABPCO) est définie comme<ref name=":2">{{Citation d'un lien web|langue=fr|titre=GUO Exacerbation aiguë de la MPOC|url=https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/CDM/UsageOptimal/Guides-serieI/INESSS_GUO_EAMPOC.pdf|site=inesss.qc.ca|date=juin 2017|consulté le=2022-05-17}}</ref> :
Une '''exacerbation aiguë de maladie pulmonaire obstructive chronique''', ou '''exacerbations aiguës de bronchite chronique''' ('''EABC'''), est une aggravation soudaine de la [[maladie pulmonaire obstructive chronique]] (MPOC) symptômes comprenant la [[dyspnée|essoufflement]], la quantité et la couleur des [[mucosités]] qui durent généralement plusieurs jours.


Elle peut être déclenchée par une infection bactérienne ou virale ou par des polluants environnementaux. Typiquement, les infections causent 75 % ou plus des exacerbations ; des bactéries peuvent être trouvées dans environ 25 % des cas, des virus dans 25 % des cas, et des virus et des bactéries dans 25 % des cas. L'inflammation des voies respiratoires est augmentée pendant l'exacerbation, ce qui entraîne une hyperinflation accrue, une réduction du débit d'air expiratoire et une diminution des échanges gazeux.<ref name="pmid17507545">{{Citation d'un article |auteurs=Rabe KF, Hurd S, Anzueto A |title=Global Strategy for the Diagnosis, Management, and Prevention of Chronic Obstructive Pulmonary Disease: GOLD Executive Summary |journal=Am. J. Respir. Crit. Care Med. |volume=176 |issue=6 |pages=532–55 |year=2007 |pmid=17507545 |doi=10.1164/rccm.200703-456SO|hdl=2066/51740 |display-authors=etal|hdl-access=free }}</ref><ref>{{Citation d'un article | vauthors = van Geffen WH, Slebos DJ, Kerstjens HA | year = 2015| title = Hyperinflation in COPD exacerbations | url = http://www.thelancet.com/journals/lanres/article/PIIS2213-2600(15)00459-2/fulltext| journal = The Lancet Respiratory Medicine | volume = 3 | issue = 12| pages = 43–44 | doi = 10.1016/S2213-2600(15)00459-2 | pmid = 26679031| format = <!-- Submitted manuscript -->| doi-access = free }}</ref>
* une augmentation des symptômes respiratoires (dyspnée, expectorations) par rapport à la base quotidienne de la MPOC
* pour > 48 h.


Les exacerbations peuvent être classées comme légères, modérées et sévères.<ref name=Gold>{{Citation d'un ouvrage |url=https://goldcopd.org/wp-content/uploads/2018/11/GOLD-2019-v1.7-FINAL-14Nov2018-WMS.pdf |title=Global Strategy for the Diagnosis, Management, and Prevention of Chronic Obstructive Pulmonary Disease |date=2019 |publisher=Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease |chapter=2 Diagnosis and Initial Assessment § Assessment of exacerbation risk|pages=32–33|access-date=22 September 2019}}</ref> À mesure que la MPOC progresse, les exacerbations ont tendance à devenir plus fréquentes, la moyenne étant d'environ trois épisodes par an.<ref name=merck>{{Citation d'un lien web|title=Chronic Obstructive Pulmonary Disease (COPD)|url=http://www.merckmanuals.com/professional/pulmonary_disorders/chronic_obstructive_pulmonary_disease_and_related_disorders/chronic_obstructive_pulmonary_disease_copd.html?qt=&sc=&alt=|publisher=Merck Sharp & Dohme Corp|access-date=19 May 2014}}</ref>
== Catégorisation ==
L"exacerbation aigüe peut être sous-divisée en<ref name=":2" /> :


==Épidémiologie==
* bactérienne (si les expectorations sont purulentes avec une augmentation de la dyspnée et/ou de la quantité d'expectorations)
* non bactérienne.


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Épidémiologie}}
L'EAMPOC peut être qualifiée de simple si le sujet ne présente aucun facteur de risque ou de compliquée si le sujet présente l'un des facteurs de risque suivants<ref name=":2" /> :
L'incidence varie selon la définition utilisée, mais selon les définitions de ''Anthonisen et al.''<ref>{{Citation d'un article |auteurs=Anthonisen NR, Manfreda J, Warren CP, Hershfield ES, Harding GK, Nelson NA |title=Antibiotic therapy in exacerbations of chronic obstructive pulmonary disease |journal=Ann. Intern. Med. |volume=106 |issue=2 |pages=196–204 |date=February 1987 |pmid=3492164 |doi=10.7326/0003-4819-106-2-196}}</ref>, le patient type atteint de BPCO connaît en moyenne deux à trois épisodes d'EABC par an.<ref>Page 249 in: {{Citation d'un article |auteurs=Balter MS, La Forge J, Low DE, Mandell L, Grossman RF |title=Canadian guidelines for the management of acute exacerbations of chronic bronchitis |journal=Can. Respir. J. |volume=10 Suppl B |pages=3B–32B |year=2003 |pmid=12944998 |doi=10.1155/2003/486285 |doi-access=free }}<br/>{{Citation d'un lien web|url=http://www.lung.ca/cts-sct/pdf/Acute-Exacerbations-of-Chronic-Bronchitis-Executive-Summary.pdf |title=Archived copy |access-date=2013-10-18 |url-status=dead |archive-url=https://web.archive.org/web/20131019124323/http://www.lung.ca/cts-sct/pdf/Acute-Exacerbations-of-Chronic-Bronchitis-Executive-Summary.pdf |archive-date=2013-10-19 }}</ref> Avec une prévalence de MPOC de plus de 12 millions (probablement 24 millions, y compris celles non diagnostiquées) aux États-Unis, <ref>{{Citation d'un lien web |url=http://www.nhlbi.nih.gov/resources/docs/2009_ChartBook.pdf |title=MORBIDITY & MORTALITY: 2009 CHART BOOK ON CARDIOVASCULAR, LUNG, AND BLOOD DISEASES |archive-url=https://web.archive.org/web/20131019184529/http://www.nhlbi.nih.gov/resources/docs/2009_ChartBook.pdf |archive-date=October 19, 2013 |publisher=National Heart, Lung, and Blood Institute}}</ref> il y a au moins 30 millions d'incidences d'AECB chaque année aux États-Unis.


==Étiologies==
* VEMS < 50 %
* ≥ 4 exacerbations/an
* comorbidité importante (maladie cardiaque ischémique, néoplasie pulmonaire)
* oxygénothérapie chronique
* corticothérapie orale chronique
* utilisation d’antibiotique < 1 mois.


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Étiologies}}
==Épidémiologie==
Les étiologies sont :
L'incidence varie selon la définition utilisée. Selon les définitions de ''Anthonisen et al.''<ref>{{Citation d'un article |auteurs=Anthonisen NR, Manfreda J, Warren CP, Hershfield ES, Harding GK, Nelson NA |title=Antibiotic therapy in exacerbations of chronic obstructive pulmonary disease |journal=Ann. Intern. Med. |volume=106 |issue=2 |pages=196–204 |date=February 1987 |pmid=3492164 |doi=10.7326/0003-4819-106-2-196}}</ref>, le patient type atteint de MPOC connaît en moyenne deux à trois épisodes d'EAMPOC par an<ref>Page 249 in: {{Citation d'un article |auteurs=Balter MS, La Forge J, Low DE, Mandell L, Grossman RF |title=Canadian guidelines for the management of acute exacerbations of chronic bronchitis |journal=Can. Respir. J. |volume=10 Suppl B |pages=3B–32B |year=2003 |pmid=12944998 |doi=10.1155/2003/486285 |doi-access=free }}<br />{{Citation d'un lien web|url=http://www.lung.ca/cts-sct/pdf/Acute-Exacerbations-of-Chronic-Bronchitis-Executive-Summary.pdf |title=Archived copy |access-date=2013-10-18 |url-status=dead |archive-url=https://web.archive.org/web/20131019124323/http://www.lung.ca/cts-sct/pdf/Acute-Exacerbations-of-Chronic-Bronchitis-Executive-Summary.pdf |archive-date=2013-10-19 }}</ref>. Avec une prévalence de MPOC de plus de 12 millions (probablement 24 millions en comptant celles non diagnostiquées) aux États-Unis<ref>{{Citation d'un lien web |url=http://www.nhlbi.nih.gov/resources/docs/2009_ChartBook.pdf |title=MORBIDITY & MORTALITY: 2009 CHART BOOK ON CARDIOVASCULAR, LUNG, AND BLOOD DISEASES |archive-url=https://web.archive.org/web/20131019184529/http://www.nhlbi.nih.gov/resources/docs/2009_ChartBook.pdf |archive-date=October 19, 2013 |publisher=National Heart, Lung, and Blood Institute}}</ref>, il y a au moins 30 millions de cas d'EAMPOC annuellement aux États-Unis.
* l'{{Étiologie|nom=étiologie 1}}
* l'{{Étiologie|nom=étiologie 2}}
* l'{{Étiologie|nom=étiologie 3}}
* ...
Comme les poumons ont tendance à être des organes vulnérables en raison de leur exposition aux particules nocives dans l'air, plusieurs facteurs peuvent provoquer une exacerbation aiguë de la MPOC :
* [[Infection respiratoire]], responsable d'environ la moitié des exacerbations de la MPOC. Environ la moitié d'entre eux sont dus à des infections virales et une autre moitié semble être causée par des infections bactériennes. ''[[Moraxella catarrhalis]]''.<ref name=bsac>{{Citation d'un lien web |publisher=The British Society for Antimicrobial Chemotherapy |title=Acute exacerbations of chronic bronchitis (AECB) |url=https://web.archive.org/web/20060406154131/http://www.bsac.org.uk/pyxis/RTI/Chronic%20bronchitis/Chronic%20bronchitis.htm |archive-date=2006-04-06 }}</ref> Les agents pathogènes bactériens moins courants incluent ''[[Chlamydia pneumoniae]]'' et ''[[Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline|MRSA]]''.<ref name="bsac" /> Les agents pathogènes observés plus fréquemment dans les patients présentant une altération de la fonction pulmonaire (VEMS<35 % de la valeur prévue) incluent ''[[Haemophilus parainfluenzae]]'' (après utilisation répétée d'antibiotiques), ''[[Mycoplasma pneumoniae]]'' et [[gram-négatif]] , [[agent pathogène opportuniste]] comme ''[[Pseudomonas aeruginosa]]'' et ''[[Klebsiella pneumoniae]]''.<ref name="bsac" />
* [[Allergènes]], par exemple, pollens, fumée de bois ou de cigarette, pollution<ref name=medbroadcast>{{Citation d'un lien web |url=https://medbroadcast.com/condition/getcondition/acute-exacerbations-of-chronic-bronchitis |title=Acute Exacerbations of Chronic Bronchitis (AECB) |publisher=MedBroadcast}}</ref>
* Toxines, y compris une variété de produits chimiques différents<ref name="medbroadcast" />
* [[La pollution de l'air]]
* Ne pas suivre un programme de [[pharmacothérapie]], par ex. mauvaise utilisation d'un [[inhalateur]]


Dans un tiers de tous les cas d'exacerbation de MPOC, la cause ne peut être identifiée.
Parmi près de 100 000 patients atteints de MPOC, le nombre d'exacerbations au cours d'une année d'observation de base prédisait le taux au cours des 10 années suivantes<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Kieran J.|nom1=Rothnie|prénom2=Hana|nom2=Müllerová|prénom3=Liam|nom3=Smeeth|prénom4=Jennifer K.|nom4=Quint|titre=Natural History of Chronic Obstructive Pulmonary Disease Exacerbations in a General Practice-based Population with Chronic Obstructive Pulmonary Disease|périodique=American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine|volume=198|numéro=4|date=2018-08-15|issn=1535-4970|pmid=29474094|pmcid=6118021|doi=10.1164/rccm.201710-2029OC|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29474094/|consulté le=2022-05-21|pages=464–471}}</ref>. Environ 25 % n'ont pas eu d'exacerbation ; ceux avec une exacerbation de base étaient susceptibles d'en avoir une autre et ceux avec ≥ 5 événements étaient encore plus susceptibles d'avoir des événements futurs.


==Physiopathologie==
==Étiologies==
Les étiologies sont les suivantes<ref group="note">Comme les poumons ont tendance à être des organes vulnérables en raison de leur exposition aux particules nocives dans l'air, plusieurs facteurs peuvent provoquer une exacerbation aiguë de la MPOC. </ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Fanny W.|nom1=Ko|prénom2=Ka Pang|nom2=Chan|prénom3=David S.|nom3=Hui|prénom4=John R.|nom4=Goddard|titre=Acute exacerbation of COPD: Hot topics on acute exacerbation of COPD|périodique=Respirology|volume=21|numéro=7|date=2016-10|pmid=27028990|pmcid=PMC7169165|doi=10.1111/resp.12780|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/resp.12780|consulté le=2022-08-06|pages=1152–1165}}</ref><ref name=":3">{{Citation d'un lien web|langue=fr|auteur1=Luc Lanthier|titre=Exacerbation aiguë d’une MPOC|url=https://lanthiermed.com/page/main/pneumologie/fr_mpoc.html|site=lanthiermed.com|date=|consulté le=2022-06-15}}</ref> :
*infection des voies respiratoires (50 %): {{Étiologie|nom=IVRS|principale=0}}, {{Étiologie|nom=bronchite aiguë|principale=0}}, {{Étiologie|nom=pneumonie|principale=0}}
**50 % infections virales et 50 % infections bactériennes
**Les virus les plus fréquemment rencontrés sont le {{Étiologie|nom=rhinovirus|principale=0}}, l'{{Étiologie|nom=influenza|principale=0}}, l'{{Étiologie|nom=adénovirus|principale=0}} ou le {{Étiologie|nom=coronavirus|principale=0}}<ref name="bsac">{{Citation d'un lien web |publisher=The British Society for Antimicrobial Chemotherapy |title=Acute exacerbations of chronic bronchitis (AECB) |url=https://web.archive.org/web/20060406154131/http://www.bsac.org.uk/pyxis/RTI/Chronic%20bronchitis/Chronic%20bronchitis.htm |archive-date=2006-04-06 }}</ref>.
**Les agents pathogènes observés plus fréquemment chez les patients présentant une altération de la fonction pulmonaire (VEMS < 35 %) incluent ''{{Étiologie|nom=Haemophilus parainfluenzae}}'' (après utilisation répétée d'antibiotiques), ''{{Étiologie|nom=Mycoplasma pneumoniae}}'' et des pathogènes opportunistes Gram- comme ''{{Étiologie|nom=Pseudomonas aeruginosa}}'' et ''{{Étiologie|nom=Klebsiella pneumoniae}}''<ref name="bsac" />.
**Les agents pathogènes bactériens moins courants incluent ''{{Étiologie|nom=Chlamydia pneumoniae}}'' et le ''{{Étiologie|nom=SARM}}''<ref name="bsac" />.
*{{Étiologie|nom=Cause idiopathique|principale=0|affichage=idiopathique|fraction_étiologique=30}}
*l'{{Étiologie|nom=embolie pulmonaire|principale=0}}
*les {{Étiologie|nom=allergènes|principale=0}}, par exemple, pollens, fumée de bois ou de cigarette, pollution<ref name=":4">{{Citation d'un lien web|langue=Francais|titre=Exacerbation aiguë de la maladie
pulmonaire obstructive chronique|url=http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2960144|site=|date=|consulté le=24 aout 2022}}</ref>
* les {{Étiologie|nom=toxines|principale=0}}, y compris une variété de produits chimiques différents<ref name=":4" />
*la {{Étiologie|nom=pollution de l'air|principale=0}}


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Physiopathologie}}
*le {{Étiologie|nom=temps froid|principale=0}}
*les {{Étiologie|nom=bêta-bloquants|principale=0}}
*les {{Étiologie|nom=opioïdes|principale=0}}
*les {{Étiologie|nom=sédatifs|principale=0|affichage=agents sédatifs/hypnotiques}}
*un {{Étiologie|nom=pneumothorax|principale=0}}
*une {{Étiologie|nom=insuffisance cardiaque congestive|principale=0}}
*une {{Étiologie|nom=arythmie|principale=0}}
*un trauma thoracique ({{Étiologie|nom=fracture costale|principale=0}}, {{Étiologie|nom=contusion pulmonaire|principale=0}})
*les {{Étiologie|nom=bronchiectasies|principale=0}}
*la {{Étiologie|nom=tuberculose|principale=0}}
*la {{Étiologie|nom=sarcoïdose|principale=0}}
*une {{Étiologie|nom=atélectasie lobaire|principale=0}} (bouchage muqueux)
*la {{Étiologie|nom=non-compliance|principale=0}} au traitement.
== Présentation clinique==
{{Contenu TopMédecine|formation1_nom=Un outil pour l’exacerbation aigu de MPOC (BPCO)|url1=https://topmu.ca/courses/ta03-04-un-outil-pour-lexacerbation-aigu-de-mpoc-bpco/}}


==Présentation clinique==
Les 3 symptômes cardinaux d'une exacerbation aiguë de la MPOC sont :


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Présentation clinique}}
* une augmentation de la dyspnée
Une exacerbation aiguë de la BPCO est associée à une augmentation de la fréquence et de la gravité de la toux.<ref name="medbroadcast" /> Elle s'accompagne souvent d'une aggravation de la congestion thoracique et de l'inconfort. L'[[essoufflement]] et la respiration sifflante sont présents dans de nombreux cas.<ref name="medbroadcast" /> Les exacerbations peuvent s'accompagner d'une augmentation de la production de [[toux]] et d'[[expectoration]], et d'une modification de l'apparence des expectorations. Une aggravation brutale des symptômes de la BPCO peut provoquer une rupture des voies respiratoires dans les [[poumons]]s, qui à son tour peut provoquer un [[pneumothorax spontané]].<ref name="merck" />
* de la toux  
* une augmentation et un changement dans la viscosité des expectorations.  


Dans l'infection, il y a souvent de la faiblesse, de la fièvre et des frissons. S'il est dû à une infection bactérienne, les crachats peuvent être légèrement striés de sang et colorés en jaune ou en vert.<ref name="medbroadcast" />
Une exacerbation est considérée comme légère si un des 3 symptômes cardinaux est présent. Elle est considérée comme modérée en présence de 2 symptômes ou plus, et comme sévère lorsque l'hospitalisation ainsi qu'un traitement d'urgence s'avèrent nécessaires et que 3 symptômes cardinaux sont présents.


===Facteurs de risque===
===Facteurs de risque===
Les facteurs de risque sont<ref>{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/copd-exacerbations-clinical-manifestations-and-evaluation?search=exacerbation%20of%20copd&source=search_result&selectedTitle=8~150&usage_type=default&display_rank=4|site=www.uptodate.com|consulté le=2022-05-21}}</ref> :
*un {{Facteur de risque|nom=âge avancé}}
*une {{Facteur de risque|nom=hospitalisation}}à la MPOC dans la dernière année
*un traitement à la {{Facteur de risque|nom=théophylline}}
*la présence d'une ou plusieurs comorbidités ({{Facteur de risque|nom=MCAS}}, {{Facteur de risque|nom=insuffisance cardiaque}}, {{Facteur de risque|nom=diabète de type 2}})
*une {{Facteur de risque|nom=MPOC}} de longue date
*un historique d'{{Facteur de risque|nom=antibiotiques|affichage=antibiothérapie}} récente
*un {{Facteur de risque|nom=RGO}}
*une {{Facteur de risque|nom=HTP}}.


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Facteurs de risque}}
==== ''Facteurs de risque de'' Pseudomonas ====
Les facteurs de risque sont :
Les facteurs de risques de ''Pseudomonas'' sont<ref name=":0">{{Citation d'un lien web|langue=en|titre=COPD exacerbation|url=https://wikem.org/w/index.php?title=COPD_exacerbation|site=WikEM|date=|consulté le=2022-05-17}}</ref> :
* le {{Facteur de risque|nom=facteur de risque 1}}
*hospitalisation récente (> 2 jours au cours des 3 mois précédents)
* le {{Facteur de risque|nom=facteur de risque 2}}
*traitement antibiotique fréquent (> 4 cours au cours de la dernière année)
* le {{Facteur de risque|nom=facteur de risque 3}}
*MPOC sous-jacente sévère (VEMS < 50 %)
* ...
* cultures antérieures positives à ''Pseudomonas''.
 
===Questionnaire===
===Questionnaire===
Les symptômes sont<ref name=":0" /><ref>{{Citation d'un lien web|titre=Exacerbation aiguë de la maladie
pulmonaire obstructive chronique|url=http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2960144|site=|date=2017|consulté le=le 21 août 2022}}</ref> :
* l'augmentation de la {{Symptôme|nom=Toux (symptôme)|affichage=toux}} et de la {{Symptôme|nom=Dyspnée (symptôme)|affichage=dyspnée}} au-delà de la variation quotidienne normale
*un changement dans la couleur des {{Symptôme|nom=expectorations}}
*une augmentation de la quantité des {{Symptôme|nom=expectorations}}
*de la {{Symptôme|nom=fatigue}}
*une {{Symptôme|nom=confusion}}
*un {{Symptôme|nom=Douleur thoracique (symptôme)|affichage=inconfort thoracique}}.
D'autres éléments à rechercher à l'histoire sont :


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Questionnaire}}
* l'adhésion aux traitements d'entretien
Les symptômes de cette maladie sont :
* l'utilisation adéquate des dispositifs d'inhalation
* le {{Symptôme|nom=symptôme 1}}
*l'usage de tabac ou de vapoteuse
* le {{Symptôme|nom=symptôme 2}}
* l'utilisation d'oxygène à la maison présentement ou dans le passé
* le {{Symptôme|nom=symptôme 3}}
*le nombre d'exacerbations passées
* l'{{Élément d'histoire|nom=élément d'histoire 1}}
*l'utilisation de glucocorticoïdes systémiques
* ...
*nombre d'hospitalisations reliées aux exacerbations, et la réponse à la thérapie lors de ces exacerbations.
Des éléments signalés à l'histoire qui pourraient suggérer un autre diagnostic sont :


===Examen clinique===
*la présence de symptômes constitutionnels (fièvre, sueurs nocturnes, perte de poids)
*la présence de douleur thoracique
* la présence d’œdème des membres inférieurs
*la présence de palpitations
*facteurs de risque de maladie thromboembolique.
=== Examen clinique===
L'examen clinique permet d'objectiver les signes suivants<ref name=":0" /> :
*à l'{{Examen clinique|nom=apparence générale}} :
**{{Signe clinique|nom=expiration avec lèvres pincées}}
**si insuffisance respiratoire:
***{{Signe clinique|nom=Cyanose (signe clinique)|affichage=cyanose}} des lèves
*** {{Signe clinique|nom=altération de l'état de conscience}}
***de la {{Signe clinique|nom=confusion}}
***une {{Signe clinique|nom=diaphorèse}}
*aux {{Examen clinique|nom=signes vitaux}} :
**{{Signe clinique|nom=tachycardie}}
**{{Signe clinique|nom=hypertension}}
**{{Signe clinique|nom=tachypnée}}
** {{Signe clinique|nom=hypoxémie}}
** la fièvre est normalement absente, si elle est présente, considérer un autre diagnostic (influenza, pneumonie)<ref name=":2" />
*à  l'{{Examen clinique|nom=examen cardiaque}} :
**une TVC élevée si présence de ''cor pulmonae''
**{{Signe clinique|nom=soulèvement parasternal gauche}}


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Examen clinique}}
*à l'{{Examen clinique|nom=examen pulmonaire}} :
L'examen clinique permet d'objectiver les signes suivants :
**du {{Signe clinique|nom=Tirage (signe clinique)|affichage=tirage}}
* à l'{{Examen clinique|nom=examen clinique 1}} :
** une {{Signe clinique|nom=Respiration abdominale (signe clinique)|affichage=respiration abdominale}} (asynchronie entre le mouvement abdominal et thoracique à la respiration)
** le {{Signe clinique|nom=signe clinique 1}}
**du {{Signe clinique|nom=wheezing}}
** le {{Signe clinique|nom=signe clinique 2}}
**une {{Signe clinique|nom=diminution du murmure vésiculaire}}
* l'{{Examen clinique|nom=examen clinique 2}} :
* à l'{{Examen clinique|nom=examen des membres inférieurs}} :
** le {{Signe clinique|nom=signe clinique 3}}
**si ''cor pulmonae'' un OMI
* ...


==Examens paracliniques==
==Examens paracliniques==
Les examens paracliniques sont recommandés chez les patients qui seront hospitalisés. '''Les exacerbations simples peuvent être traitées sans examens'''.<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Ann|nom1=Evensen|titre=Management of COPD Exacerbations|périodique=American Family Physician|volume=81|numéro=5|date=2010-03-01|issn=0002-838X|issn2=1532-0650|lire en ligne=https://www.aafp.org/afp/2010/0301/p607.html|consulté le=2022-05-24|pages=607–613}}</ref><ref name=":0" />
{| class="wikitable"
|+Examens paracliniques<ref name=":1" /><ref name=":0" />
!Catégorie
!Examen paraclinique
|-
! rowspan="2" |Laboratoires
|
*{{Examen paraclinique|nom=FSC}} : {{Signe paraclinique|nom=leucocytose}}, {{Signe paraclinique|nom=anémie}}, {{Signe paraclinique|nom=polycythémie}}<ref name=":1" />
*{{Examen paraclinique|nom=créatinine}}, {{Examen paraclinique|nom=ions}}
*{{Examen paraclinique|nom=glycémie}}
*{{Examen paraclinique|nom=test influenza|affichage=test influenza si en période grippale}}
*{{Examen paraclinique|nom=test COVID-19}}
|-
|En cas de non-réponse au traitement<ref name=":1" /> :


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Examens paracliniques}}
*{{Examen paraclinique|nom=troponines}} si suspicion d'un syndrome coronaire aigu
Les examens paracliniques pertinents sont :
*{{Examen paraclinique|nom=NT-proBNP}} ou {{Examen paraclinique|nom=BNP}} si suspicion d'une insuffisance cardiaque décompensée<ref group="note">33 % des cas de dyspnée chez les patients EAMPOC seraient secondaire à de l'insuffisance cardiaque.</ref><ref name=":1" />
* l'{{Examen paraclinique|nom=examen paraclinique 1|indication=Indication}} :
* {{Examen paraclinique|nom=D-dimères sériques|affichage=D-dimères}} si suspicion d'une maladie thromboembolique
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 1}}
|-
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 2}}
!{{Examen paraclinique|nom=Gaz artériel}}
* l'{{Examen paraclinique|nom=examen paraclinique 2|indication=Indication}} :
|Au gaz :
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 3}}
*à effectuer si SpO<sub>2</sub> < 90 %, si suspicion d'hypercapnie aiguë sur hypercapnie chronique ou si un support ventilatoire est anticipé, mais son utilisation systématique n'est pas recommandée
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 4}}, ...
*le gaz montrera une {{Signe paraclinique|nom=acidose respiratoire}} compensée ou non
* ...
*pour chaque augmentation de P<sub>a</sub>CO<sub>2</sub> de 10 mmHg, le pH devrait diminuer de 0,08
 
*la surveillance de l'état clinique du patient et l'oxymétrie de pouls sont souvent suffisants
==Approche clinique==
*la décision de commencer une ventilation non invasive ou d'intuber doit être guidée par l'état clinique du patient, la présence de fatigue et la réponse au traitement
 
|-
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Approche clinique}}
!{{Examen paraclinique|nom=Radiographie pulmonaire}}
 
|
==Diagnostic==
* La radiographie ne permet pas de diagnostiquer une EAMPOC, mais permet d'exclure des diagnostics alternatifs / supplémentaires<ref group="note">Par exemple : pneumonie, insuffisance cardiaque, pneumothorax, épanchement pleural.</ref>.
 
|-
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic}}
!{{Examen paraclinique|nom=Culture d'expectorations}}
Les critères diagnostiques de l'exacerbation aiguë de la BPCO incluent généralement une production d'expectoration qui est [[Pus|purulent]]<ref name="bsac" /> et peut être plus épais<ref name="medbroadcast" /> que d'habitude, mais sans signe de [[pneumonie]] (qui implique principalement l'[[alvéole pulmonaire| alvéoles]] plutôt que les [[bronches]]).<ref name="medbroadcast" /> En outre, les critères de diagnostic peuvent inclure une augmentation de la fréquence et de la gravité de la toux,<ref name="medbroadcast" /> ainsi qu'un essoufflement accru.<ref name="bsac" />
|
 
* Habituellement non indiquée sauf pour les patients ayant récemment échoué aux antibiotiques, ceux hospitalisés avec une insuffisance respiratoire aiguë ou ceux ayant des facteurs de risque de ''P. aeruginosa.'' La culture d'expectorations se fait le matin.<ref>{{Citation d'un lien web|langue=français|titre=Exacerbation aiguë de la maladie
Une [[radiographie thoracique]] est généralement pratiquée chez les personnes fébriles et, en particulier, [[hémoptysie]] (sang dans les crachats), pour exclure une pneumonie et obtenir des informations sur la gravité de l'exacerbation. L'hémoptysie peut également indiquer d'autres conditions médicales potentiellement mortelles.<ref name="medbroadcast" />
pulmonaire obstructive chronique|url=http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2960144|site=|date=2017|consulté le=le 21 août 2022}}</ref>
 
|-
Une histoire d'exposition aux causes potentielles et l'évaluation des symptômes peuvent aider à révéler la cause de l'exacerbation, ce qui aide à choisir le meilleur traitement. Une [[culture d'expectorations]] peut préciser quelle souche est à l'origine d'une AECB bactérienne.<ref name="medbroadcast" /> Un prélèvement tôt le matin est préférable.<ref name="bsac" />
!{{Examen paraclinique|nom=ECG}}
 
|
[[Nez électronique|E-nez]] a montré la capacité de sentir la cause de l'exacerbation.<ref>{{Citation d'un article|last1=Geffen|first1=Wouter H. van|last2=Bruins|first2=Marcel|last3=Kerstjens|first3=Huib A. M.|date=2016-01-01|title=Diagnosing viral and bacterial respiratory infections in acute COPD exacerbations by an electronic nose: a pilot study|journal=Journal of Breath Research|language=en|volume=10|issue=3|pages=036001|doi=10.1088/1752-7155/10/3/036001|pmid=27310311|bibcode=2016JBR....10c6001V|issn=1752-7163|doi-access=free}}</ref>
* Les troubles du rythme les plus courants sont la [[fibrillation auriculaire]] et la [[tachycardie auriculaire multifocale]].
 
|}
La définition d'une exacerbation de MPOC est communément décrite comme "perdue dans la traduction", <ref>{{Citation d'un article |auteurs=Makris D, Bouros D |title=COPD Exacerbtion: Lost in Translation |journal=BMC Pulm Med |volume=9 |issue=6 |pages= 6|date=January 2009 |pmid=19178701 |doi=10.1186/1471-2466-9-6 |pmc=2640343}}</ref>, ce qui signifie qu'il n'existe pas de norme universellement acceptée en ce qui concerne la définition d'une exacerbation aiguë de MPOC. De nombreuses organisations considèrent qu'il est prioritaire de créer une telle norme, car ce serait une avancée majeure dans le diagnostic et la qualité du traitement de la MPOC.


==Diagnostic différentiel==
==Diagnostic différentiel==
 
Le diagnostic différentiel est<ref>{{Citation d'un article|langue=fr|prénom1=François|nom1=Chabot|prénom2=Emmanuel|nom2=Gomez|prénom3=Anne|nom3=Guillaumot|prénom4=Ayman|nom4=Kheir|titre=Exacerbations de bronchopneumopathie chronique obstructive|périodique=La Presse Médicale|série=Bronchopneumopathie chronique obstructive|volume=38|numéro=3|date=2009-03-01|issn=0755-4982|doi=10.1016/j.lpm.2008.12.014|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0755498208007422|consulté le=2022-07-13|pages=485–495}}</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Salvador J.|nom1=Suau|prénom2=Peter M. C.|nom2=DeBlieux|titre=Management of Acute Exacerbation of Asthma and Chronic Obstructive Pulmonary Disease in the Emergency Department|périodique=Emergency Medicine Clinics of North America|série=Respiratory Emergencies|volume=34|numéro=1|date=2016-02-01|issn=0733-8627|doi=10.1016/j.emc.2015.08.002|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0733862715000681|consulté le=2022-07-13|pages=15–37}}</ref> :
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}
*une {{Diagnostic différentiel|nom=insuffisance cardiaque décompensée}}, notamment un {{Diagnostic différentiel|nom=œdème aigu du poumon}}
Le diagnostic différentiel de la maladie est :
*une {{Diagnostic différentiel|nom=exacerbation aigüe d'asthme}}
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 1}}
*un {{Diagnostic différentiel|nom=syndrome coronarien aigu}}
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 2}}
*une {{Diagnostic différentiel|nom=arythmie cardiaque}}
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 3}}
*une {{Diagnostic différentiel|nom=pneumonie}}
* ...
*un {{Diagnostic différentiel|nom=pneumothorax}}
*une {{Diagnostic différentiel|nom=embolie pulmonaire}}
*un {{Diagnostic différentiel|nom=choc anaphylactique}}
*un {{Diagnostic différentiel|nom=corps étranger inhalé}}
*une {{Diagnostic différentiel|nom=tamponnade cardiaque}}.


==Traitement==
==Traitement==
 
{{Contenu TopMédecine|formation1_nom=Une approche EBM à la EAMPOC: ça pourrait changer votre pratique!|url1=https://topmu.ca/courses/une-approche-ebm-a-la-eampoc-ca-pourrait-changer-votre-pratique-2/}}
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}
Les exacerbations légères sont traitées avec des bronchodilatateurs à courte durée d'action (BACA). Les exacerbations modérées sont traitées avec des BACA et des antibiotiques et/ou des corticostéroïdes oraux. Les exacerbations sévères nécessitent un traitement hospitalier et le pronostic est sombre.<ref name="Gold">{{Citation d'un ouvrage |url=https://goldcopd.org/wp-content/uploads/2018/11/GOLD-2019-v1.7-FINAL-14Nov2018-WMS.pdf |title=Global Strategy for the Diagnosis, Management, and Prevention of Chronic Obstructive Pulmonary Disease |date=2019 |publisher=Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease |chapter=2 Diagnosis and Initial Assessment § Assessment of exacerbation risk|pages=32–33|access-date=22 September 2019}}</ref> Le traitement consiste en l'utilisation de BACA, d'antibiotiques, et de glucocorticoïdes oraux ou intraveineux.
Les traitements proposés sont les suivants :
{| class="wikitable"
* le {{Traitement|nom=traitement 1}}
|+Classification de l'exacerbation de MPOC selon l'INESSS<ref name=":5">{{Citation d'un lien web|auteur institutionnel=INESSS|titre=Guide d'usage optimal - Exacerbation aigüe de la maladie pulmonaire obstructive chronique (EAMPOC)|url=https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/CDM/UsageOptimal/Guides-serieI/INESSS_GUO_EAMPOC.pdf|site=inesss.qc.ca|date=Juin 2023|consulté le=27 février 2024}}</ref>
* le {{Traitement|nom=traitement 2}}
!Gravité
* le {{Traitement|nom=traitement 3}}
!
* ...
|-
Selon la gravité, différents traitements peuvent être utilisés.<ref name="Gold" /> Les exacerbations légères sont traitées avec des bronchodilatateurs à courte durée d'action (SABD). Les exacerbations modérées sont traitées avec des SABD avec des antibiotiques ou des corticostéroïdes oraux, ou les deux. Les exacerbations sévères nécessitent un traitement hospitalier et le pronostic est sombre.<ref name="Gold" />
!Légère
 
|
===Oxygène===
* Dyspnée accentuée légèrement comparativement à l’état habituel
 
* Rythme respiratoire < 24 respirations/minute
L'[[oxygénothérapie]] doit être initiée en cas d'[[hypoxie (médicale)|faible taux d'oxygène dans le sang]]. L'oxygène à haut débit peut être nocif chez les personnes souffrant d'une exacerbation aiguë de la MPOC. Dans l'environnement préhospitalier, ceux qui recevaient un débit élevé d'O<sub>2</sub> plutôt que de titrer leurs saturations en O<sub>2</sub> à 88 % à 92 % avaient de moins bons résultats.<ref>{{Citation d'un article |auteurs=Austin MA, Wills KE, Blizzard L, Walters EH, Wood-Baker R |title=Effect of high flow oxygen on mortality in chronic obstructive pulmonary disease patients in prehospital setting: randomised controlled trial |journal=BMJ |volume=341 |pages=c5462 |year=2010 |pmid=20959284 |pmc=2957540 |doi= 10.1136/bmj.c5462}}</ref> Les antibiotiques et les stéroïdes semblent utiles dans les cas légers à maladie grave.<ref>{{Citation d'un article |last1=Dobler |first1=CC |last2=Morrow |first2=AS |last3=Beuschel |first3=B |last4=Farah |first4=MH |last5=Majzoub |first5=AM |last6=Wilson |first6=ME |last7=Hasan |first7=B |last8=Seisa |first8=MO |last9=Daraz |first9=L |last10=Prokop |first10=LJ |last11=Murad |first11=MH |last12=Wang |first12=Z |title=Pharmacologic Therapies in Patients With Exacerbation of Chronic Obstructive Pulmonary Disease: A Systematic Review With Meta-analysis. |journal=Annals of Internal Medicine |date=17 March 2020 |volume=172 |issue=6 |pages=413–422 |doi=10.7326/M19-3007 |pmid=32092762|s2cid=211476101 }}</ref>
* Rythme cardiaque augmenté de < 5 bpm
* Saturation de ≥ 92% ET variation de ≤ 3%
|-
!Modérée
|
* Dyspnée accentuée de modérément à fortement comparativement à l’état habituel
* Rythme respiratoire ≥24 respirations/minute
* Rythme cardiaque ≥95 bpm
* Saturation de <92% ET/OU variation de >3%
|-
!Sévère
|
* Augmentation de la dyspnée, rythme respiratoire et rythme cardiaque, puis diminution de la saturation comme pour l’exacerbation de gravité modérée ET
** hypercapnie (PaCO2 > 45 mm Hg) avec acidose (pH <7,35) OU
** hospitalisation nécessaire
|}


===Médicaments===
===Médicaments===
{| class="wikitable"
|+
!Gravité
!Classe
!Dosages
!Commentaires
|-
!'''Légère'''
![[BACA]]
| rowspan="2" |
* {{Traitement|nom=Salbutamol}}
* {{Traitement|nom=Terbutaline}}
| rowspan="2" |
* Ils sont administrés avec un inhalateur ou un nébuliseur<ref group="note">Aucune preuve n'atteste qu'un nébuliseur est préférable à un inhalateur.</ref><ref name="pmid27569680">{{Citation d'un article | vauthors = van Geffen WH, Douma WR, Slebos DJ, Kerstjens HA | title = Bronchodilators delivered by nebuliser versus pMDI with spacer or DPI for exacerbations of COPD | journal = The Cochrane Database of Systematic Reviews | issue = 8 | pages = CD011826 | date = August 2016 | pmid = 27569680 | doi = 10.1002/14651858.CD011826.pub2 |pmc=8487315 }}</ref>.
* Augmenter la dose ou la fréquence d'utilisation.
|-
! rowspan="2" |'''Modérée - sévère'''
!BACA
|-
![[Corticostéroïdes systémiques|Corticostéroïdes]]
|
* {{Traitement|nom=Prednisone}} 25-50 mg PO DIE x 5-10j<ref name=":2" />
* {{Traitement|nom=Méthylprednisolone}} 40 mg IV DIE puis prednisone<ref name=":3" />
|
* Ils réduisent l'inflammation des voies respiratoires, améliorent la fonction pulmonaire et diminuent la durée de l'exacerbation et de l'hospitalisation.
|}


* Les [[bronchodilatateurs]] inhalés ouvrent les voies respiratoires dans les poumons. agonistes]]), et l'ipratropium (un [[anticholinergique]]).<ref name="medbroadcast" /> Les médicaments peuvent être administrés via un inhalateur ou un nébuliseur. Il n'y a aucune preuve de préférer un nébuliseur à un inhalateur.<ref name="pmid27569680">{{Citation d'un article | vauthors = van Geffen WH, Douma WR, Slebos DJ, Kerstjens HA | title = Bronchodilators delivered by nebuliser versus pMDI with spacer or DPI for exacerbations of COPD | journal = The Cochrane Database of Systematic Reviews | issue = 8 | pages = CD011826 | date = August 2016 | pmid = 27569680 | doi = 10.1002/14651858.CD011826.pub2 |pmc=8487315 }}</ref>
=== Antibiotiques ===
* [[Antibiotiques]] sont utilisés si une infection bactérienne est la cause suspectée.<ref name="medbroadcast" /> Cependant, les antibiotiques ne traiteront pas les exacerbations causées par des virus. Les infections virales seront généralement guéries avec le temps à l'aide d'un repos et de soins appropriés. Néanmoins, d'autres médicaments peuvent être nécessaires pour contrôler les symptômes.<ref name="medbroadcast" /> Les antibiotiques liposolubles tels que les [[macrolides]], les [[tétracyclines]] et les [[antibiotiques quinolones|fluoroquinolones]] pénètrent bien dans le tissu pulmonaire.<ref name="bsac" /> Les macrolides sont plus actif contre ''[[Streptococcus pneumoniae]]'' que les tétracyclines et les anciennes fluoroquinolones.<ref name="bsac" /> Parmi les macrolides, les plus récents sont plus actifs contre ''[[Haemophilus influenzae]]'' que l'ancienne érythromycine. Les schémas thérapeutiques doivent généralement être administrés pendant cinq jours.<ref name="bsac" /> Le choix des antibiotiques dépend également de la sévérité des symptômes :
Les [[antibiotiques]] sont indiqués dans les exacerbations modérées à sévères si une infection bactérienne (crachats purulents) est la cause suspectée<ref name=":4" /><ref name=":5" />. Il est important de '''changer de classe entre les exacerbations'''<ref name=":2" />.
** La BPCO « simple » correspond généralement à une personne de 65 ans ou moins, présente moins de quatre exacerbations par an, présente une altération minimale ou modérée de la fonction respiratoire et aucune [[comorbidité|comorbidité]].<ref name="bsac" /> Chez les patients atteints de « simple » BPCO, le traitement doit être ciblé sur ''Haemophilus influenzae'', ''Moraxella catarrhalis'', ''Streptococcus pneumoniae'', et éventuellement les agents pathogènes de la [[pneumonie atypique]].<ref name="bsac" /> Le [[traitement de première ligne]] est un [[bêta-lactamine]] tel que l'[[amoxicilline]]. Le choix dépendra des proson de résistance.<ref name="bsac" /> Chez les patients présentant une [[allergie à la pénicilline]], la [[doxycycline]] ou le [[triméthoprime]] sont préférés.<ref name="bsac" />
{| class="wikitable"
** Une bronchite plus compliquée peut survenir lorsque le patient a plus de 65 ans, présente au moins quatre exacerbations par an, a un [[rapport VEMS/CVF]] inférieur à 50 % à la [[spirométrie]], n'a pas répondre à un traitement antibiotique antérieur et/ou présenter une comorbidité.<ref name="bsac" /> Dans ces cas, le traitement doit viser les [[bactéries Gram-négatives]] et la possibilité d'une [[résistance aux antibiotiques]] élevée doit être envisagée.<ref name="bsac" /> Les résultats de la culture des expectorations sont d'une grande valeur dans la détermination de la résistance aux antibiotiques.<ref name="bsac" /> Le traitement de première intention est [[céfuroxime]] ou [[co-amoxiclav]].<ref name="bsac" /> Le traitement de troisième intention, ainsi que le traitement chez les patients allergiques à la pénicilline, est une fluoroquinolone telle que [[ciprofloxacine]].<ref name="bsac" /> Un agent actif contre ''Streptococcus pneumoniae'' peut devoir être ajouté.<ref name="bsac" />
|+
* Les [[corticostéroïdes]] tels que la [[prednisolone]] réduisent l'inflammation des voies respiratoires. 14 jours) thérapie pour le traitement de l'exacerbation de la BPCO ([[Odds ratio]] (OR) 0,72, intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,36 à 1,46).<ref>{{Citation d'un article|last1=Walters|first1=Julia Ae|last2=Tan|first2=Daniel J.|last3=White|first3=Clinton J.|last4=Wood-Baker|first4=Richard|date=19 March 2018|title=Different durations of corticosteroid therapy for exacerbations of chronic obstructive pulmonary disease|journal=The Cochrane Database of Systematic Reviews|volume=3|pages=CD006897|doi=10.1002/14651858.CD006897.pub4|issn=1469-493X|pmid=29553157|pmc=6494402}}</ref>
!Ligne de traitement
* La [[théophylline]] n'est généralement pas recommandée.
!Simple ou complexe
Il devrait également y avoir un "plan de soins" en cas d'exacerbations futures. Les patients peuvent surveiller les symptômes, tels que l'essoufflement, le changement de caractère ou la quantité de mucus, et commencer l'auto-traitement comme discuté avec un fournisseur de soins de santé. Cela permet un traitement immédiat jusqu'à ce qu'un médecin puisse être vu.<ref name="medbroadcast" />
!Recommendations
|-
! rowspan="2" |Première intention
!EAMPOC simple
|
*Chez les patients atteints de MPOC « simple », le traitement doit être ciblé sur ''Haemophilus influenzae'', ''Moraxella catarrhalis'', ''Streptococcus pneumoniae'', et éventuellement les agents pathogènes de la [[pneumonie atypique]]<ref name="bsac" />.
* Traitements recommandés
** {{Traitement|nom=Amoxicilline}} 500 mg PO TID x 7j
** {{Traitement|nom=Céfuroxime axétil}} 500 mg PO BID x 5j
** {{Traitement|nom=Cefprozil}} 500 mg PO BID x 5j
** {{Traitement|nom=Clarithromycine}} 500 mg PO BID x 7j
** {{Traitement|nom=Clarithromycine XL}} 1000 mg PO DIE x 7j
** {{Traitement|nom=Doxycycline}} 100 mg PO BID x 7j
** {{Traitement|nom=TMP/SMX}} 160/800 mg PO BID
** {{Traitement|nom=Azithromycine}} 500 mg PO DIE x 1j puis 250 mg PO DIE x 4j
|-
!EAMPOC complexe
|
* Le traitement doit viser les [[bactéries Gram-négatives]] et la possibilité d'une [[résistance aux antibiotiques]] élevée doit être envisagée<ref name=":6" />.
* Traitements recommandés
** {{Traitement|nom=Amoxicilline-Clavulanate}} 875/125 mg PO BID x 7j
** {{Traitement|nom=Levofloxacine}} 500 mg PO DIE x 7j
** {{Traitement|nom=Moxifloxacine}} 400 mg PO DIE x 5j
|-
! rowspan="2" |Deuxième intention
!EAMPOC simple
|
* {{Traitement|nom=Amoxicilline-Clavulanate}} 875/125 mg PO BID x 7j
* {{Traitement|nom=Levofloxacine}} 500 mg PO DIE x 7j
* {{Traitement|nom=Moxifloxacine}} 400mg PO DIE x 5j
|-
!EAMPOC complexe
|
* {{Traitement|nom=Ciprofloxacine}} 750 mg PO BID x 7-10j si P''. aeruginosa'' est suspecté
* Réévaluer le patient.
* Consulter un spécialiste.
|}
Il devrait également y avoir un « plan de soins » en cas d'exacerbations futures. Les patients peuvent surveiller les symptômes, tels que l'essoufflement, le changement de caractère ou la quantité de mucus, et commencer l'autotraitement avant d'être vus.<ref name=":4" />


Les symptômes des exacerbations aiguës sont traités à l'aide de bronchodilatateurs à courte durée d'action. Une cure de corticostéroïdes, généralement sous forme de comprimés ou par voie intraveineuse plutôt qu'inhalée, peut accélérer la récupération. une infection.<ref>Gibson, et al. ''Evidence-based Respiratory Medicine''. Blackwell Publishing, 2005. {{ISBN|0-7279-1605-X}}. [https://books.google.com/books?id=mobHvIEVlsMC&pg=PA390&lpg=PA390&dq=antibiotics+copd&source=web&ots=u-9MNcI_NV&sig=Qx0PJB2Al3H2BDt4xYvY0QympLc&hl=en&sa=X&oi=book_result&resnum=4&ct=result#PPA392,M1 pp. 390–392.]</ref> Les antibiotiques sont indiqués lorsqu'un patient remarque une augmentation de la production d'expectorations,<ref name=uppsala>Uppsala Academic Hospital > Guidelines for treatment of acute lung diseases. August 2004. Authors: Christer Hanson, Carl-Axel Karlsson, Mary Kämpe, Kristina Lamberg, Eva Lindberg, Lavinia Machado Boman, Gunnemar Stålenheim</ref> [[purulent]] crachats,<ref name="uppsala" /> a augmenté [[dyspnée]],<ref name="uppsala" /> a un nombre élevé de blancs ou est [[fébrile]]. Des exemples d'antibiotiques de première intention sont l'amoxicilline, la doxycycline <ref name="uppsala" />, la doxycycline <ref name="uppsala" /> et le [[co-trimoxazole]].<ref name="uppsala" />
De plus, lors des EAMPOC fréquentes, les doses de BALA/ACLA/CSI peuvent être augmentées afin d'optimiser le traitement<ref name=":4" />.


===Ventilation mécanique===
===Oxygène et ventilation===
{| class="wikitable"
|+
!
!Indications
!Commentaires
|-
!{{Traitement|nom=Oxygène}}
|Maintenir une PaO<sub>2</sub> au-dessus de 60 mmHg ou une SpO<sub>2</sub> 88-92 %<ref name=":6">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Mairi|nom1=MacLeod|prénom2=Alberto|nom2=Papi|prénom3=Marco|nom3=Contoli|prénom4=Bianca|nom4=Beghé|titre=Chronic obstructive pulmonary disease exacerbation fundamentals: Diagnosis, treatment, prevention and disease impact|périodique=Respirology|volume=26|numéro=6|date=2021-06|issn=1323-7799|issn2=1440-1843|doi=10.1111/resp.14041|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/resp.14041|consulté le=2022-07-30|pages=532–551}}</ref>
|
* Une SpO<sub>2</sub> > 93 % est associée à une mortalité hospitalière plus élevée<ref group="note">L'oxygène administré chez les patients souffrant de MPOC peut élever leur P<sub>a</sub>CO<sub>2</sub>. En effet, certains patients atteints de MPOC sont habitués à une hypoxie relative, donc lorsqu'ils reçoivent des niveaux d'oxygène plus élevés, une perte de la vasoconstriction hypoxique se produire, ce qui contribue à la création de zones d’espace mort physiologique. Il y a également une suppression de la commande respiratoire lorsque de hauts niveaux d'oxygène leur sont donnés. Finalement, l'effet Haldane fait en sorte qu'au fur et à mesure que la quantité d’O<sub>2</sub> associée à l’hémoglobine augmente, la capacité de l’hémoglobine à transporter le CO<sub>2</sub> diminue. Le CO<sub>2</sub> est alors relargué dans le plasma sous forme libre, ce qui contribue à l'hypercapnie.</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Wilson F.|nom1=Abdo|prénom2=Leo M. A.|nom2=Heunks|titre=Oxygen-induced hypercapnia in COPD: myths and facts|périodique=Critical Care (London, England)|volume=16|numéro=5|date=2012-10-29|issn=1466-609X|pmid=23106947|pmcid=3682248|doi=10.1186/cc11475|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23106947|consulté le=2023-02-24|pages=323}}</ref>.
* Si l'hypoxémie ne se corrige pas avec une faible FiO<sub>2</sub>, envisager un autre diagnostic.
*Une oxygénation adéquate est essentielle, même si elle entraîne une hypercapnie.
*Si l'hypercapnie entraîne une altération de l'état mental, des troubles du rythme ou une acidémie, envisager l'[[Intubation|intubation.]]
|-
!{{Traitement|nom=VNI}} ([[CPAP]] ou [[BiPAP]])<ref name=":0" />
|Indiquée chez :


Les exacerbations sévères peuvent nécessiter des soins hospitaliers où des traitements tels que l'oxygène et la [[ventilation mécanique]] peuvent être nécessaires.<ref>{{Citation d'un article |auteurs=Quon BS, Gan WQ, Sin DD |title=Contemporary management of acute exacerbations of COPD: a systematic review and metaanalysis |journal=Chest |volume=133 |issue=3 |pages=756–66 |date=March 2008 |pmid=18321904 |doi=10.1378/chest.07-1207|citeseerx=10.1.1.619.4554 }}</ref> La ventilation mécanique peut être invasive ([[intubation endotrachéale]]) ou des formes de ventilation non invasives telles que la pression]] (CPAP) ou [[pression des voies respiratoires positives à deux niveaux]] (BiPAP).
* les patients avec dyspnée et utilisation des muscles accessoires
* avec une acidose respiratoire légère
* sans altération de l’état de conscience
* sans insuffisance respiratoire imminente ou instabilité hémodynamique.
|
* CPAP : démarrer à un niveau bas et titrer jusqu'à 15 max.
*BiPAP : démarrer IPAP 8 (max 20), EPAP 4 (max 15).
*'''Faire un suivi avec gaz capillaire 1-2 heures plus tard.'''
|-
!{{Traitement|nom=Ventilation mécanique}}<ref name=":0" />
|Indiquée dans les situations suivantes :
*dyspnée sévère avec sollicitation des muscles accessoires et respiration paradoxale
*tachypnée > 35 avec évolution clinique anticipée de l'insuffisance respiratoire
*[[arrêt respiratoire]]
* PaO<sub>2</sub> < 50 ou PaO<sub>2</sub>/FiO<sub>2</sub> < 200
*pH < 7,25 et PaCO<sub>2</sub> > 60
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*échec de la VNI.
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* Envisager la [[kétamine]] pour la sédation lors de l'intubation (en combinaison avec paralytique), car elle a un effet bronchodilatateur
* Principes généraux pour les réglages du ventilateur
**envisager un contrôle de la pression pour éviter des pics nettement élevés
**maximiser le temps expiratoire en modifiant le rapport I:E
**si le patient présente une aggravation de l'hypercapnie, il peut bénéficier d'une diminution paradoxale de la fréquence respiratoire pour améliorer le temps expiratoire et améliorer les échanges gazeux.
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==Suivi==
==Suivi==
Envisager une hospitalisation pour ces raisons<ref name=":0" /> :


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*augmentation marquée de l'intensité des symptômes (par exemple, le développement soudain d'une dyspnée de repos)
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*apparition de nouveaux signes physiques (par exemple, une cyanose, un œdème périphérique)
*échec de l'exacerbation à répondre à la prise en charge médicale initiale
*comorbidités importantes
*arythmies d'apparition récente
*incertitude diagnostique
*âge avancé
*soutien à domicile insuffisant.


==Complications==
== Complications==
Les complications reliées à une EAMPOC sont les suivantes<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Georgios|nom1=Hillas|prénom2=Fotis|nom2=Perlikos|prénom3=Nikolaos|nom3=Tzanakis|titre=Acute exacerbation of COPD: is it the "stroke of the lungs"?|périodique=International Journal of Chronic Obstructive Pulmonary Disease|volume=11|date=2016|issn=1178-2005|pmid=27471380|pmcid=4948693|doi=10.2147/COPD.S106160|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27471380/|consulté le=2022-07-31|pages=1579–1586}}</ref> :


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* une {{Complication|nom=hospitalisation}}
Les complications de cette maladie sont :
* la {{Complication|nom=résistance aux antibiotiques}} (non-réponse au traitement)
* la {{Complication|nom=complication 1}}
* la {{Complication|nom=détresse respiratoire}}
* la {{Complication|nom=complication 2}}
* une {{Complication|nom=insuffisance cardiaque}} (à la suite d'un ''cor pulmonae'')
* la {{Complication|nom=complication 3}}
* une {{Complication|nom=FA}} ou une {{Complication|nom=TAM}}
* ...
* le {{Complication|nom=décès}}.


==Évolution==
==Évolution==
Le pronostic à long terme suivant une hospitalisation pour une EAMPOC est mauvais, surtout chez les patients ayant des facteurs de risque comme un âge avancé (> 65 ans), un faible IMC (< 18), des comorbidités (telles l'insuffisance cardiaque ou la cardiomyopathie ischémique), une MPOC avec VEMs < 50 %, ≥ 2 exacerbations par année et une hospitalisation pour une exacerbation dans les trois derniers mois. Les patients hospitalisés pour une EAMPOC ont un risque de mortalité de 43 à 46 % dans l'année suivant l'hospitalisation. Le risque de mortalité d'une exacerbation augmente avec le développement de l'acidose respiratoire, la présence de multiples comorbidités et le besoin de support ventilatoire.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Ann|nom1=Evensen|titre=Management of COPD Exacerbations|périodique=American Family Physician|volume=81|numéro=5|date=2010-03-01|issn=0002-838X|issn2=1532-0650|lire en ligne=https://www.aafp.org/afp/2010/0301/p607.html|consulté le=2022-05-24|pages=607–613}}</ref> Certains patients avec une MPOC sont particulièrement plus susceptibles d'avoir des exacerbations fréquentes, et cela est associé à une hausse de morbidité et mortalité comparativement ceux qui ont moins d'exacerbations<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Claus F.|nom1=Vogelmeier|prénom2=Miguel|nom2=Román-Rodríguez|prénom3=Dave|nom3=Singh|prénom4=MeiLan K.|nom4=Han|titre=Goals of COPD treatment: Focus on symptoms and exacerbations|périodique=Respiratory Medicine|volume=166|date=2020-05-01|issn=0954-6111|doi=10.1016/j.rmed.2020.105938|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0954611120300780|consulté le=2022-07-30|pages=105938}}</ref>.


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Évolution}}
De plus, les EAMPOC contribuent à un déclin de la fonction pulmonaire (baisse du VEMs jusqu'à 25 % après une EAMPOC), à une augmentation du risque d'événements cardiovasculaires, à une mauvaise qualité de vie, au déconditionnement et au décès<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Mairi|nom1=MacLeod|prénom2=Alberto|nom2=Papi|prénom3=Marco|nom3=Contoli|prénom4=Bianca|nom4=Beghé|titre=Chronic obstructive pulmonary disease exacerbation fundamentals: Diagnosis, treatment, prevention and disease impact|périodique=Respirology|volume=26|numéro=6|date=2021-06|issn=1323-7799|issn2=1440-1843|doi=10.1111/resp.14041|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/resp.14041|consulté le=2022-07-30|pages=532–551}}</ref>.
 
À mesure que la MPOC progresse, les exacerbations ont tendance à devenir plus fréquentes, la moyenne étant d'environ 3 épisodes par an<ref name="merck">{{Citation d'un lien web|title=Chronic Obstructive Pulmonary Disease (COPD)|url=http://www.merckmanuals.com/professional/pulmonary_disorders/chronic_obstructive_pulmonary_disease_and_related_disorders/chronic_obstructive_pulmonary_disease_copd.html?qt=&sc=&alt=|publisher=Merck Sharp & Dohme Corp|access-date=19 May 2014}}</ref>.


==Prévention==
==Prévention==
{{Encart
| contenu = '''[https://cts-sct.ca/wp-content/uploads/2019/10/4915_THOR_COPDActionPlanUpdate_Print_Fre_v006_part2.pdf Plan d'action MPOC de la Société canadienne de thoracologie]'''
}}
Les exacerbations aigües peuvent être partiellement prévenues grâce<ref name=":02">{{Citation d'un lien web|langue=|auteur institutionnel=Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease|titre=Pocket Guide to COPD Diagnosis, Management and Prevention|url=https://goldcopd.org/wp-content/uploads/2020/03/GOLD-2020-POCKET-GUIDE-ver1.0_FINAL-WMV.pdf|site=goldcopd.org|date=2020|consulté le=29 octobre 2023}}</ref> :
*à l'utilisation de BALA, d'ACLA, de CSI et de théophylline à faible dose<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Mairi|nom1=MacLeod|prénom2=Alberto|nom2=Papi|prénom3=Marco|nom3=Contoli|prénom4=Bianca|nom4=Beghé|titre=Chronic obstructive pulmonary disease exacerbation fundamentals: Diagnosis, treatment, prevention and disease impact|périodique=Respirology|volume=26|numéro=6|date=2021-06|issn=1323-7799|issn2=1440-1843|doi=10.1111/resp.14041|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/resp.14041|consulté le=2022-07-30|pages=532–551}}</ref>
*les inhibiteurs de la PDE4 (roflumilast) chez les patients avec une bronchite chronique, une MPOC sévère et un historique d'exacerbations
*à l'[[Tabagisme|arrêt de la cigarette]] et à l'évitement de la poussière, du tabagisme passif et d'autres irritants inhalés<ref name=":4" />
* au vaccin annuel contre l'[[vaccin antigrippal|influenza]] et celui contre le pneumocoque<ref name=":4" />
* aux glucocorticoïdes oraux durant le l'exacerbation aigüe afin de retarder l'apparition de la prochaine exacerbation
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* l'éducation concernant la maladie et l'utilisation des inhalateurs
*à l'exercice régulier, le repos approprié et l'alimentation saine<ref name=":4" />
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*à l'aide d'une clinique de MPOC ou à la participation à un programme de réadaptation pulmonaire, si les services sont disponibles dans le milieu
*à une antibioprophylaxie, dans certains cas<ref name=":4" />
*au supplément de vitamine D s'il y a déficit<ref name=":3" />
*à un plan d'action (voir encart) qui enseigne aux patients comment reconnaitre les signes avant-coureurs d’une EAMPOC.


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Prévention}}
== Notes==
Les exacerbations aiguës peuvent être partiellement prévenues. Certaines infections peuvent être prévenues par la vaccination contre des agents pathogènes tels que la grippe et ''Streptococcus pneumoniae''. L'utilisation régulière de médicaments peut prévenir certaines exacerbations de la MPOC; Il a été démontré que les [[agonistes des récepteurs bêta-adrénergiques à longue durée d'action]] (BALA), les anticholinergiques à longue durée d'action, les [[corticostéroïdes inhalés]] et la théophylline à faible dose réduisent la fréquence des exacerbations de la MPOC. :
<references group="note" />
* [[Arrêter de fumer]] et éviter la poussière, [[tabagisme passif]] et autres irritants inhalés<ref name="medbroadcast" />
* [[vaccin antigrippal|influenza]] annuel et [[vaccin antipneumococcique|vaccinations antipneumococciques]]<ref name="medbroadcast" />
* Exercice régulier, repos approprié et alimentation saine<ref name="medbroadcast" />
* Éviter les personnes actuellement infectées par ex. rhume et grippe<ref name="medbroadcast" />
* Maintenir un bon apport hydrique et humidifier la maison, afin de contribuer à réduire la formation de crachats épais et la congestion thoracique.<ref name="medbroadcast" />
 
==Références==
==Références==
 
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Dernière version du 18 avril 2024 à 08:14

Exacerbation aiguë de la maladie pulmonaire obstructive chronique (EAMPOC)
Maladie

EAMPOC à H. influenza
Caractéristiques
Signes Confusion, Hypoxémie, Tachycardie , Tirage , Tachypnée , Diminution du murmure vésiculaire, Altération de l'état de conscience , Cyanose , Respiration abdominale , Wheezing, ... [+]
Symptômes
Confusion, Dyspnée , Expectorations, Fatigue , Douleur thoracique , Toux
Diagnostic différentiel
Embolie pulmonaire, Pneumothorax, Syndrome coronarien aigu, Arythmie cardiaque, Tamponnade cardiaque, Pneumonie, Anaphylaxie, Insuffisance cardiaque décompensée, Corps étranger inhalé, Exacerbation aigüe d'asthme, ... [+]
Informations
Terme anglais Acute exacerbation of chronic obstructive pulmonary disease (AECOPD)
Autres noms Exacerbation aiguë de la bronchopneumopathie chronique obstructive ( EABPCO)
Wikidata ID Q4677923
SNOMED CT ID 195951007
Spécialités Pneumologie, médecine d'urgence, médecine de famille

Une exacerbation aiguë de maladie pulmonaire obstructive chronique (EAMPOC) ou exacerbation aiguë de la bronchopneumopathie chronique obstructive (EABPCO) est définie comme[1] :

  • une augmentation des symptômes respiratoires (dyspnée, expectorations) par rapport à la base quotidienne de la MPOC
  • pour > 48 h.

Catégorisation

L"exacerbation aigüe peut être sous-divisée en[1] :

  • bactérienne (si les expectorations sont purulentes avec une augmentation de la dyspnée et/ou de la quantité d'expectorations)
  • non bactérienne.

L'EAMPOC peut être qualifiée de simple si le sujet ne présente aucun facteur de risque ou de compliquée si le sujet présente l'un des facteurs de risque suivants[1] :

  • VEMS < 50 %
  • ≥ 4 exacerbations/an
  • comorbidité importante (maladie cardiaque ischémique, néoplasie pulmonaire)
  • oxygénothérapie chronique
  • corticothérapie orale chronique
  • utilisation d’antibiotique < 1 mois.

Épidémiologie

L'incidence varie selon la définition utilisée. Selon les définitions de Anthonisen et al.[2], le patient type atteint de MPOC connaît en moyenne deux à trois épisodes d'EAMPOC par an[3]. Avec une prévalence de MPOC de plus de 12 millions (probablement 24 millions en comptant celles non diagnostiquées) aux États-Unis[4], il y a au moins 30 millions de cas d'EAMPOC annuellement aux États-Unis.

Parmi près de 100 000 patients atteints de MPOC, le nombre d'exacerbations au cours d'une année d'observation de base prédisait le taux au cours des 10 années suivantes[5]. Environ 25 % n'ont pas eu d'exacerbation ; ceux avec une exacerbation de base étaient susceptibles d'en avoir une autre et ceux avec ≥ 5 événements étaient encore plus susceptibles d'avoir des événements futurs.

Étiologies

Les étiologies sont les suivantes[note 1][6][7] :

Présentation clinique

Les 3 symptômes cardinaux d'une exacerbation aiguë de la MPOC sont :

  • une augmentation de la dyspnée
  • de la toux
  • une augmentation et un changement dans la viscosité des expectorations.

Une exacerbation est considérée comme légère si un des 3 symptômes cardinaux est présent. Elle est considérée comme modérée en présence de 2 symptômes ou plus, et comme sévère lorsque l'hospitalisation ainsi qu'un traitement d'urgence s'avèrent nécessaires et que 3 symptômes cardinaux sont présents.

Facteurs de risque

Les facteurs de risque sont[10] :

Facteurs de risque de Pseudomonas

Les facteurs de risques de Pseudomonas sont[11] :

  • hospitalisation récente (> 2 jours au cours des 3 mois précédents)
  • traitement antibiotique fréquent (> 4 cours au cours de la dernière année)
  • MPOC sous-jacente sévère (VEMS < 50 %)
  • cultures antérieures positives à Pseudomonas.

Questionnaire

Les symptômes sont[11][12] :

D'autres éléments à rechercher à l'histoire sont :

  • l'adhésion aux traitements d'entretien
  • l'utilisation adéquate des dispositifs d'inhalation
  • l'usage de tabac ou de vapoteuse
  • l'utilisation d'oxygène à la maison présentement ou dans le passé
  • le nombre d'exacerbations passées
  • l'utilisation de glucocorticoïdes systémiques
  • nombre d'hospitalisations reliées aux exacerbations, et la réponse à la thérapie lors de ces exacerbations.

Des éléments signalés à l'histoire qui pourraient suggérer un autre diagnostic sont :

  • la présence de symptômes constitutionnels (fièvre, sueurs nocturnes, perte de poids)
  • la présence de douleur thoracique
  • la présence d’œdème des membres inférieurs
  • la présence de palpitations
  • facteurs de risque de maladie thromboembolique.

Examen clinique

L'examen clinique permet d'objectiver les signes suivants[11] :

Examens paracliniques

Les examens paracliniques sont recommandés chez les patients qui seront hospitalisés. Les exacerbations simples peuvent être traitées sans examens.[13][11]

Examens paracliniques[13][11]
Catégorie Examen paraclinique
Laboratoires
En cas de non-réponse au traitement[13] :
Gaz artériel Au gaz :
  • à effectuer si SpO2 < 90 %, si suspicion d'hypercapnie aiguë sur hypercapnie chronique ou si un support ventilatoire est anticipé, mais son utilisation systématique n'est pas recommandée
  • le gaz montrera une acidose respiratoire compensée ou non
  • pour chaque augmentation de PaCO2 de 10 mmHg, le pH devrait diminuer de 0,08
  • la surveillance de l'état clinique du patient et l'oxymétrie de pouls sont souvent suffisants
  • la décision de commencer une ventilation non invasive ou d'intuber doit être guidée par l'état clinique du patient, la présence de fatigue et la réponse au traitement
Radiographie pulmonaire
  • La radiographie ne permet pas de diagnostiquer une EAMPOC, mais permet d'exclure des diagnostics alternatifs / supplémentaires[note 3].
Culture d'expectorations
  • Habituellement non indiquée sauf pour les patients ayant récemment échoué aux antibiotiques, ceux hospitalisés avec une insuffisance respiratoire aiguë ou ceux ayant des facteurs de risque de P. aeruginosa. La culture d'expectorations se fait le matin.[14]
ECG

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel est[15][16] :

Traitement

Les exacerbations légères sont traitées avec des bronchodilatateurs à courte durée d'action (BACA). Les exacerbations modérées sont traitées avec des BACA et des antibiotiques et/ou des corticostéroïdes oraux. Les exacerbations sévères nécessitent un traitement hospitalier et le pronostic est sombre.[17] Le traitement consiste en l'utilisation de BACA, d'antibiotiques, et de glucocorticoïdes oraux ou intraveineux.

Classification de l'exacerbation de MPOC selon l'INESSS[18]
Gravité
Légère
  • Dyspnée accentuée légèrement comparativement à l’état habituel
  • Rythme respiratoire < 24 respirations/minute
  • Rythme cardiaque augmenté de < 5 bpm
  • Saturation de ≥ 92% ET variation de ≤ 3%
Modérée
  • Dyspnée accentuée de modérément à fortement comparativement à l’état habituel
  • Rythme respiratoire ≥24 respirations/minute
  • Rythme cardiaque ≥95 bpm
  • Saturation de <92% ET/OU variation de >3%
Sévère
  • Augmentation de la dyspnée, rythme respiratoire et rythme cardiaque, puis diminution de la saturation comme pour l’exacerbation de gravité modérée ET
    • hypercapnie (PaCO2 > 45 mm Hg) avec acidose (pH <7,35) OU
    • hospitalisation nécessaire

Médicaments

Gravité Classe Dosages Commentaires
Légère BACA
  • Ils sont administrés avec un inhalateur ou un nébuliseur[note 4][19].
  • Augmenter la dose ou la fréquence d'utilisation.
Modérée - sévère BACA
Corticostéroïdes
  • Ils réduisent l'inflammation des voies respiratoires, améliorent la fonction pulmonaire et diminuent la durée de l'exacerbation et de l'hospitalisation.

Antibiotiques

Les antibiotiques sont indiqués dans les exacerbations modérées à sévères si une infection bactérienne (crachats purulents) est la cause suspectée[9][18]. Il est important de changer de classe entre les exacerbations[1].

Ligne de traitement Simple ou complexe Recommendations
Première intention EAMPOC simple
EAMPOC complexe
Deuxième intention EAMPOC simple
EAMPOC complexe
  • ciprofloxacine 750 mg PO BID x 7-10j si P. aeruginosa est suspecté
  • Réévaluer le patient.
  • Consulter un spécialiste.

Il devrait également y avoir un « plan de soins » en cas d'exacerbations futures. Les patients peuvent surveiller les symptômes, tels que l'essoufflement, le changement de caractère ou la quantité de mucus, et commencer l'autotraitement avant d'être vus.[9]

De plus, lors des EAMPOC fréquentes, les doses de BALA/ACLA/CSI peuvent être augmentées afin d'optimiser le traitement[9].

Oxygène et ventilation

Indications Commentaires
oxygène Maintenir une PaO2 au-dessus de 60 mmHg ou une SpO2 88-92 %[20]
  • Une SpO2 > 93 % est associée à une mortalité hospitalière plus élevée[note 5][21].
  • Si l'hypoxémie ne se corrige pas avec une faible FiO2, envisager un autre diagnostic.
  • Une oxygénation adéquate est essentielle, même si elle entraîne une hypercapnie.
  • Si l'hypercapnie entraîne une altération de l'état mental, des troubles du rythme ou une acidémie, envisager l'intubation.
VNI (CPAP ou BiPAP)[11] Indiquée chez :
  • les patients avec dyspnée et utilisation des muscles accessoires
  • avec une acidose respiratoire légère
  • sans altération de l’état de conscience
  • sans insuffisance respiratoire imminente ou instabilité hémodynamique.
  • CPAP : démarrer à un niveau bas et titrer jusqu'à 15 max.
  • BiPAP : démarrer IPAP 8 (max 20), EPAP 4 (max 15).
  • Faire un suivi avec gaz capillaire 1-2 heures plus tard.
ventilation mécanique[11] Indiquée dans les situations suivantes :
  • Envisager la kétamine pour la sédation lors de l'intubation (en combinaison avec paralytique), car elle a un effet bronchodilatateur
  • Principes généraux pour les réglages du ventilateur
    • envisager un contrôle de la pression pour éviter des pics nettement élevés
    • maximiser le temps expiratoire en modifiant le rapport I:E
    • si le patient présente une aggravation de l'hypercapnie, il peut bénéficier d'une diminution paradoxale de la fréquence respiratoire pour améliorer le temps expiratoire et améliorer les échanges gazeux.

Suivi

Envisager une hospitalisation pour ces raisons[11] :

  • augmentation marquée de l'intensité des symptômes (par exemple, le développement soudain d'une dyspnée de repos)
  • antécédents de MPOC sévère
  • aggravation de l'hypoxie ou de l'hypercapnie (par rapport au départ)
  • apparition de nouveaux signes physiques (par exemple, une cyanose, un œdème périphérique)
  • échec de l'exacerbation à répondre à la prise en charge médicale initiale
  • comorbidités importantes
  • arythmies d'apparition récente
  • incertitude diagnostique
  • âge avancé
  • soutien à domicile insuffisant.

Complications

Les complications reliées à une EAMPOC sont les suivantes[22] :

Évolution

Le pronostic à long terme suivant une hospitalisation pour une EAMPOC est mauvais, surtout chez les patients ayant des facteurs de risque comme un âge avancé (> 65 ans), un faible IMC (< 18), des comorbidités (telles l'insuffisance cardiaque ou la cardiomyopathie ischémique), une MPOC avec VEMs < 50 %, ≥ 2 exacerbations par année et une hospitalisation pour une exacerbation dans les trois derniers mois. Les patients hospitalisés pour une EAMPOC ont un risque de mortalité de 43 à 46 % dans l'année suivant l'hospitalisation. Le risque de mortalité d'une exacerbation augmente avec le développement de l'acidose respiratoire, la présence de multiples comorbidités et le besoin de support ventilatoire.[23] Certains patients avec une MPOC sont particulièrement plus susceptibles d'avoir des exacerbations fréquentes, et cela est associé à une hausse de morbidité et mortalité comparativement ceux qui ont moins d'exacerbations[24].

De plus, les EAMPOC contribuent à un déclin de la fonction pulmonaire (baisse du VEMs jusqu'à 25 % après une EAMPOC), à une augmentation du risque d'événements cardiovasculaires, à une mauvaise qualité de vie, au déconditionnement et au décès[25].

À mesure que la MPOC progresse, les exacerbations ont tendance à devenir plus fréquentes, la moyenne étant d'environ 3 épisodes par an[26].

Prévention

Les exacerbations aigües peuvent être partiellement prévenues grâce[27] :

  • à l'utilisation de BALA, d'ACLA, de CSI et de théophylline à faible dose[28]
  • les inhibiteurs de la PDE4 (roflumilast) chez les patients avec une bronchite chronique, une MPOC sévère et un historique d'exacerbations
  • à l'arrêt de la cigarette et à l'évitement de la poussière, du tabagisme passif et d'autres irritants inhalés[9]
  • au vaccin annuel contre l'influenza et celui contre le pneumocoque[9]
  • aux glucocorticoïdes oraux durant le l'exacerbation aigüe afin de retarder l'apparition de la prochaine exacerbation
  • à la vaccination contre la COVID-19
  • l'éducation concernant la maladie et l'utilisation des inhalateurs
  • à l'exercice régulier, le repos approprié et l'alimentation saine[9]
  • à l'évitement de contacts infectieux
  • à l'aide d'une clinique de MPOC ou à la participation à un programme de réadaptation pulmonaire, si les services sont disponibles dans le milieu
  • à une antibioprophylaxie, dans certains cas[9]
  • au supplément de vitamine D s'il y a déficit[7]
  • à un plan d'action (voir encart) qui enseigne aux patients comment reconnaitre les signes avant-coureurs d’une EAMPOC.

Notes

  1. Comme les poumons ont tendance à être des organes vulnérables en raison de leur exposition aux particules nocives dans l'air, plusieurs facteurs peuvent provoquer une exacerbation aiguë de la MPOC.
  2. 33 % des cas de dyspnée chez les patients EAMPOC seraient secondaire à de l'insuffisance cardiaque.
  3. Par exemple : pneumonie, insuffisance cardiaque, pneumothorax, épanchement pleural.
  4. Aucune preuve n'atteste qu'un nébuliseur est préférable à un inhalateur.
  5. L'oxygène administré chez les patients souffrant de MPOC peut élever leur PaCO2. En effet, certains patients atteints de MPOC sont habitués à une hypoxie relative, donc lorsqu'ils reçoivent des niveaux d'oxygène plus élevés, une perte de la vasoconstriction hypoxique se produire, ce qui contribue à la création de zones d’espace mort physiologique. Il y a également une suppression de la commande respiratoire lorsque de hauts niveaux d'oxygène leur sont donnés. Finalement, l'effet Haldane fait en sorte qu'au fur et à mesure que la quantité d’O2 associée à l’hémoglobine augmente, la capacité de l’hémoglobine à transporter le CO2 diminue. Le CO2 est alors relargué dans le plasma sous forme libre, ce qui contribue à l'hypercapnie.

Références

__NOVEDELETE__
__NOVEDELETE__
  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 « GUO Exacerbation aiguë de la MPOC », sur inesss.qc.ca, (consulté le 17 mai 2022)
  2. Anthonisen NR, Manfreda J, Warren CP, Hershfield ES, Harding GK, Nelson NA, « Antibiotic therapy in exacerbations of chronic obstructive pulmonary disease », Ann. Intern. Med., vol. 106, no 2,‎ , p. 196–204 (PMID 3492164, DOI 10.7326/0003-4819-106-2-196)
  3. Page 249 in: Balter MS, La Forge J, Low DE, Mandell L, Grossman RF, « Canadian guidelines for the management of acute exacerbations of chronic bronchitis », Can. Respir. J., vol. 10 Suppl B,‎ , p. 3B–32B (PMID 12944998, DOI 10.1155/2003/486285)
    « Archived copy » [archive du ]
  4. « MORBIDITY & MORTALITY: 2009 CHART BOOK ON CARDIOVASCULAR, LUNG, AND BLOOD DISEASES » [archive du ], National Heart, Lung, and Blood Institute
  5. Kieran J. Rothnie, Hana Müllerová, Liam Smeeth et Jennifer K. Quint, « Natural History of Chronic Obstructive Pulmonary Disease Exacerbations in a General Practice-based Population with Chronic Obstructive Pulmonary Disease », American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, vol. 198, no 4,‎ , p. 464–471 (ISSN 1535-4970, PMID 29474094, Central PMCID 6118021, DOI 10.1164/rccm.201710-2029OC, lire en ligne)
  6. (en) Fanny W. Ko, Ka Pang Chan, David S. Hui et John R. Goddard, « Acute exacerbation of COPD: Hot topics on acute exacerbation of COPD », Respirology, vol. 21, no 7,‎ , p. 1152–1165 (PMID 27028990, Central PMCID PMC7169165, DOI 10.1111/resp.12780, lire en ligne)
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