ULaval:MED-1234/Testicules

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Ce guide d’étude a été élaboré par les volontaires de Wikimedica dans le cadre du cours MED-1234 à l'Université Laval et est basé sur le travail des responsables du cours. Il est fourni comme aide à l'étude et ne constitue pas un document officiel du cours.

Anatomie et histologie

Anatomie du testicule

Testicule adulte
  • Volume : 15 à 30 cc (moyenne 20cc)
  • Long : 4,6 cm (3,6 à 5,5 cm)
  • Largeur : 2,6 cm (2,1 à 3,2 cm)
  • Localisation : dans le scrotum
    • Protection et maintien à une température adéquate
    • Les testicules ne peuvent être intra-abdominal à cause de la température élevée du corps
      • Dégénérescence cellulaire → risque de néoplasie augmenté
Anatomie de l'appareil reproducteur masculin.

3 enveloppes entourent le testicule : vaginale, albuginée et enveloppe vasculaire.

Évolution anatomique des testicules

D’abord, ils sont localisés près des reins. Puis, la descente commence à la 12ème semaine de vie intra-utérine. Ils se retrouvent dans le canal inguinal à la mi-gestation, soit vers la 20ème semaine de vie. Finalement, ils arrivent dans le scrotum dans les 12 dernières semaines de gestation.

5% des nouveaux-nés naissent avec des testicules qui ne sont pas situés dans le scrotum, c'est ce qu'on appelle la cryptorchidie.

Histologie des testicules

  • 2 composantes majeures :
    • 1. Cellules de Leydig ou C interstitielles
    • 2. Les tubules séminifères
      • Cellules germinales ou spermatozoïde
      • Cellules de Sertoli
  • 3 types de cellules :
    • Cellules Leydig (ou C interstitielles)
    • Cellule de Sertoli
    • Cellules germinales (ou spermatozoïdes)
  • Dans chaque testicule :
    • 400 mètres de tubules séminifères (50 à 60% de la masse testiculaire)
    • Environ 350 millions de cellules de Leydig

Physiologie testiculaire

Hormones testiculaires

Les cellules de Leydig : 3 stéroïdes importants*

  • Testostérone (95%) *  : principale hormone testiculaire
  • Dihydrotestostérone (DHT) *
  • Estradiol *
  • Déhydroépiandodrostérone, androsténédione

Les cellules de Sertoli :

  • Sécrètent l’Hormone Anti-Müllérienne (HAM)
  • Androgen binding protein
  • Inhibine

Tubules séminifères :

  • Production des spermatozoïdes (environ 30 millions par jour durant la période reproductive) : CE NE SONT PAS DES HORMONES*

Sources de stéroïdes sexuels

Surrénales
  • Déhydroépiandrostérone (DHEA)
  • DHEAS (sulfate de DHEA) *
  • Androstenedione --> testostérone en périphérie

Les surrénales sont la principale source de DHEAS.

Conversion périphérique de précurseurs
  • Estradiol, estrone
  • DHT
  • Testostérone
Contribution des différentes sources de stéroïdes sexuels
Testicules Surrénales Périphérie
Testostérone < 95 * < 1 < 5
DHT 20 < 1 80
Estradiol < 20 < 1 80
Estrone < 2 < 1 80
DHEAS < 10 90 * ...

Biosynthèse des stéroïdes sexuels

Stéroïdogenèse testiculaire
Fichier:Stéroïdogenèse testiculaire.png
La colonne jaune représente la production au niveau des testicules

Transport de la testostérone

Dans le plasma :

  • Liée aux protéines :
    • SHBG : Sex Hormone Binding Globulin (44%)
    • Albumine (54%)
  • Fraction libre (2%) --> représente la fraction active

Mécanismes d'action des androgènes

Fichier:Mécanisme d'action des androgènes sur les cellules cibles.png
Mécanisme d'action des androgènes sur les cellules cibles

Cellules cibles : surrénales, cellules musculaires, cellules testiculaires, cellules du pénis

1.    L’hypophyse sécrète de la LH.

2.    La LH agit sur le testicule.

3.    Le testicule sécrète de la testostérone.

4.    La testostérone pénètre dans la cellule cible --> car hormone stéroïdienne (liposoluble).

5.    La 5a-réductase transforme la testostérone en dihydrotestostérone (DHT) *.

6.    La testostérone et la dihydrotestostérone pénètrent dans le noyau et se lient à un récepteur. La dihydrotestostérone a les mêmes récepteurs que la testostérone, DONC s’il y a un problème avec les récepteurs à dihydrotestostérone, il y a aussi un problème de récepteur à testostérone.

7.    Testostérone :

  1. Régulation gonadotrophines
  2. Spermatogenèse
  3. Stimulation canaux de Wolff

8.    Dihydrotestostérone :

  1. Virilisation externe (le fœtus a besoin de dihydrotestostérone pour avoir des organes génitaux externes mâles)
  2. Maturation sexuelle à la puberté

Rôles de la testostérone

  • Régulation des gonadotrophines (FSH et LH)
  • Initiation et maintien de la spermatogenèse
  • Formation du phénotype mâle
  • Maturation sexuelle à la puberté
  • Contrôle de la puissance et de la libido
  • Durant la vie embryonnaire **:
    • Rôle direct dans la différenciation des organes génitaux internes mâles.
    • Rôle indirect via DHT dans la différenciation des organes génitaux externes mâles.

Les OGE dépendent de la DHT, mais nous avons besoin de testostérone pour faire du DHT, d’où le rôle indirect de la testostérone. Et donc, s’il y a un problème avec la 5-alpha-réductase, le bébé ne pourra pas avoir l’apparence d’un homme.

  • À la puberté : développement des caractères sexuels secondaires
  • Chez l’adulte : maintien de la libido et de la puissance

Schéma axe hypothalamo-hypophyso-gonadique

Fichier:Axe hypothalamo-hypophyso-gonadique.png

Différenciation sexuelle

Différenciation sexuelle normale

3 processus séquentiels :

1. Sexe chromosomique

  • Fertilisation : XX vs XY
  • Déterminé au moment de la fécondation: 46 XX ou 46 XY
Fichier:Sexe gonadique.png
Sexe gonadique

2. Sexe gonadique

  • Au départ, gonade indifférenciée à ovaire vs testicule
  • XX : suffit pour faire une fille
  • XY : ne suffit pas pour faire un garçon
  • SRY ** : Petit fragment génétique sur le chromosome Y qui induit la différentiation vers les gonades mâles
    • Le gène SRY (de l'anglais Sex-determining Region of Y chromosome) est un gène situé sur le chromosome Y chez l'homme. La protéine qu'il code est le Facteur Déterminant des Testicules (FDT) qui est un facteur de transcription de la famille des protéines SOX. La synthèse de cette protéine active sa propre expression et celle d'autres gènes, ce qui entraîne la différenciation des gonades indifférenciées de l'embryon en testicules. Sans le gène SRY, l'évolution des gonades indifférenciées en testicules est impossible.

3. Sexe somatique

  • « Appareillage », développement phénotypique extérieur
Fichier:Différenciation sexuelle - organe génitaux externes.png
Différenciation sexuelle des organes génitaux externes

Garçon :

  • 8e-10e sem : Régression des canaux de Müller (HAM)
  • 9e sem : différenciation canaux de Wolff via sécrétion de testostérone
  • 10e sem : OGE (organes génitaux externes)
  • Descente testiculaire :
    • 12e sem : Abdomen --> anneau inguinal
    • 7e mois : Descente canal inguinal --> scrotum

Le canal de Müller donne l'utérus et le 2/3 du vagin supérieur. Chez l'homme, ce canal doit disparaître --> cela prend HAM.

Le canal de Müller va régresser si la gonade est un testicule et le canal de Wolff va persister ce qui donnera naissance au canal déférent.

Différenciation testiculaire

Fichier:Différenciation sexuelle des organes génitaux internes.png
Différenciation sexuelle des organes génitaux internes
  • C Sertoli sécrètent l’Hormone Anti-Müllerienne (HAM) --> régression canaux de Müller
  • Différentiation C Leydig (environ 8e sem) :
    • Début de synthèse de testostérone, donc différenciation des canaux de Wolff, spermatogenèse et virilisation externe via dihydrotestostérone

Biosynthèse et régulation de la testostérone

Au 1er et au 2ème trimestre de grossesse :

Le HCG placentaire est le stimulus qui maintient la stéroïdogenèse testiculaire. Le FSH et la LH ne jouent AUCUN RÔLE dans ce processus.

Au 3ème trimestre de la grossesse :

L' axe hypothalamo-hypophyso-gonadique prend la relève. S’il y a un problème au niveau de l’axe, il n’y aura pas de problème de sexe, car l’axe ne joue aucun rôle dans la différentiation. La FSH va stimuler la croissance des tubules séminifères. La LH stimule la production de testostérone au niveau des cellules de Leydig. La LH et FSH font donc le travail au 3e trimestre.

Biosynthèse et régulation de la dihydrotestostérone

DHT :

  • Partage le même récepteur que la testostérone
  • Plus puissante que la testostérone
    • Se lie au récepteur avec ++ d’affinité et de stabilité que la testostérone
  • Responsable de la masculinisation des OGE (pénis, scrotum, prostate)

Actions de la testostérone

In utero :

  • Masculinisation du fœtus XY
  • Différentiation des canaux de Wolff en épididyme, canaux déférents, vésicules séminales et canaux éjaculateurs
  • PAS d’action directe sur la différentiation du sinus urogénital (c'est le rôle de la DHT)

5-alpha-réductase

  • Enzyme nécessaire à la conversion de la testostérone en dihydrotestostérone
  • Présent ++ a/n* :
    • Prostate
    • Sinus urogénital
    • OGE
  • Peu/pas présent a/n :
    • Canaux de Wolff

Déficit en 5-alpha réductase :

  • *Les patients avec déficience en 5-alpha-réductase ont une diminution de la virilisation de ces tissus (prostate, sinus urogénital, OGE).
  • Tout l'appareillage interne sera masculin (effet de la testostérone), mais aucune virilisation externe → organes génitaux ambigus.
Fichier:Variation des niveaux de testostérone selon l'âge.png

Variation des niveaux de testostérone

À la naissance :

  • Mini-puberté : valeur de testostérone comparable à mi-puberté (durant les 6 premiers mois de vie) avec pic à 6-8 semaines

Puberté :

  • Augmentation progressive de la sécrétion de testostérone jusqu’aux valeurs adultes

Âge adulte :

  • Niveaux max stables

Personne âgée :

  • Diminution graduelle de la sécrétion de testostérone (andropause)

Désordres de la différenciation sexuelle

Causes fréquentes :

  • Hyperplasie congénitale des surrénales
  • Anomalies de synthèse ou action testostérone
  • Insensibilité aux androgènes (complète ou partielle)
  • Déficit en 5-alpha-réductase
  • Anomalies synthèse cholestérol

Insensibilité complète aux androgènes

  • Caryotype 46,XY
  • Mutation des récepteurs à androgènes
  • Le SRY fonctionne: production d'AMH → régression des canaux de Müller (pas d'utérus)
  • Les cellules de Leydig produisent de la testostérone MAIS le récepteur est muté → pas de maturation des canaux de Wolff
  • Le DHT ne peut pas agir (récepteur muté): organes génitaux externes d'apparence féminine
    • Ambiguïté si insensibilité partielle aux androgènes
  • Les gonades sont souvent en position inguinale ou intra-abdominale
  • Développement des seins possible: ↑ ratio estrogènes / testostérone
  • Grande taille due à la présence du chromosome Y
  • Diagnostic posé à la naissance (testicules palpables en intra-abdominal ou au niveau inguinal) ou plus tard (plus fréquent, par absence de ménarche)
  • Les personnes atteintes ne peuvent pas procéder à un changement de sexe: les hormones exogènes ne pourront pas exercer leur effet
  • FSH et LH élevées, estrogènes élevés, testostérone élevée

Puberté chez l'adolescent

Définition

C’est l’ensemble des phénomènes physiques, psychiques, mentaux, affectifs qui caractérisent le passage de l’enfance à l’adulte et aboutissent à la fonction de reproduction.

Ces changements s’étalent sur une durée moyenne d’environ 4 ans.

Physiologie

Quiescence de l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique au cours de la période prépubertaire :

  • À la naissance, l’axe est déjà formé et fonctionnel.
  • Sensibilité du gonadostat au rétrocontrôle négatif par les stéroïdes sexuels (testostérone et estrogène).
    • Le gonadostat est le centre cérébral de contrôle du processus ovulatoire. Il se situe dans la partie du cerveau appelé hypothalamus. Il produit d'une manière pulsatile (un pulse par heure) une hormone, la GnRH, qui agit sur l'hypophyse qui en réponse sécrète de la FSH et de la LH.

Réamplification de la pulsatilité de GnRH :

  • Pulsatilité : caractéristique intrinsèque des neurones à GnRH --> si problème de pulsatilité : PAS de puberté
  • Baisse du seuil de sensibilité du gonadostat
  • Augmentation de l’amplitude et de la fréquence des pics
  • Phénomène d’abord nocturne

Hypophyse :

  • Augmentation de la sensibilité à GnRH
  • Augmentation de la sécrétion LH/FSH
    • LH > FSH → quand la puberté est bien installé, la LH > FSH ****
  • Maturation des gonades
    • Caractères sexuels secondaires

Facteurs impliqués dans le déclenchement de la puberté :

  • Génétique
  • Âge de puberté des parents
  • Maturation osseuse
    • L’âge osseux est un déterminant de la puberté. Si âge osseux + vieux : puberté + tôt --> l’âge osseux est déterminer par RX de la main G.
  • Intégrité de l’axe hypothalamo-hypophysaire-gonadique
  • GH (Hormone de croissance)
    • Facilite le début et le déroulement de la puberté
    • Corrélation entre le stade pubertaire et la maturation osseuse
  • État nutritionnel
  • Masse adipeuse
    • Leptine
    • + de gras = puberté + tôt
    • - de gras = puberté + tard

Caractéristiques auxologiques de la puberté chez le garçon

La puberté se caractérise par l’apparition des caractères sexuels secondaires, une poussée de croissance, un pic de masse osseuse, une augmentation de la masse musculaire et une gynécomastie dans 50 à 60% des cas ***. Il n'y a AUCUNE différence entre gynécomastie et sein!

Fichier:Orchidomètre de Prader.png
Orchidomètre de Prader

Orchidomètre de Prader

  • Puberté commence à 4 ml **
  • La croissance des testicules est le premier signe de la puberté chez le garçon **

Chronologie du développement pubertaire chez l'homme

Âge moyen de début de la puberté : 11.5-12 ans

  • Augmentation du volume testiculaire (1er signe de puberté)
  • Pilosité pubienne
  • Croissance du pénis
  • Poussée de croissance
  • Pilosité axillaire en moyenne 12-18 mois après : cotation de Tanner
  • Mue de la voix en moyenne 12 mois après le début
  • Pilosité faciale (stade 4-5 Tanner)

Si début de la puberté avant 9 ans : puberté précoce! **

Si début de la puberté après 14 ans : retard pubertaire! **

Fichier:Stades de Tanner (Homme).png
Stades de Tanner

Stades cliniques pubertaires chez le garçon (Tanner)

Stades de Tanner

Stade 1:

  • Stade pré-pubertaire : testicules, scrotum et pénis de taille pré-pubertaire

Stade 2 :

  • 1er signe : augmentation du volume des testicules à 4 ml

Stade 3 :

  • Croissance du pénis en longueur
  • Allongement du scrotum
  • Augmentation du volume des testicules

Stade 4 :

  • Pilosité de type adulte

Stade 5 :

  • Les testicules, le scrotum et le pénis atteignent leur taille et leur forme adulte

Gynécomastie

Histologie

Prolifération bénigne du tissu glandulaire du sein mâle.

Clinique

Présence d'une masse ferme, concentrique en dessous de l'aréole.

À différencier de :

  • Adipomastie : Dépôt de gras sans prolifération glandulaire
    • E/p : Ce qu’on palpe ce n’est pas une glande (un sein), c’est du gras.
  • Carcinome du sein : très rare
  • Autres : neurofibromes, lymphangiomes, hématomes, lipomes

Physiologie de la gynécomastie

Débalancement entre effet stimulateur estrogène et effet inhibiteur androgène :

  • Diminution de la production d'androgènes
  • Augmentation de la production d'estrogènes
  • Augmentation de la disponibilité des précurseurs d’estrogène pour la conversion périphérique
  • Bloqueurs des récepteurs aux androgènes et ­augmentation SHBG

Bilan d'investigation

  • LH, FSH --> vérifier la fonction gonadique
  • Estradiol
  • Testostérone
  • TSH, T4L
  • Caryotype
  • Spermiogramme
  • Bêta-HCG, alpha-foeto-protéine (aident à diagnostiquer le cancer du testicule et surveiller la réaction au traitement [pour les tumeurs non séminomateuses])
  • ALT/AST
  • BUN / créatinine

Gynécomastie physiologique

1. Gynécomastie du nouveau-né

  • Prévalence : 60 à 90%
  • Transitoire **
  • Bénin
  • Liée au passage maternel ou placentaire d’estrogène *
  • Galactorrhée possible *
  • Disparaît en 2 à 3 semaines *

2. Gynécomastie de l'adolescent (puberté)

  • Élargissement transitoire du tissu mammaire
  • Prévalence : 50 à 60%
  • Âge moyen : 14 ans (début entre 10 et 12 ans)
  • Peut être unilatérale et sensible
  • Disparaît en général en 18 mois
  • Vestiges rares après 17 ans
  • Ne s’accompagne pas de galactorrhée *
  • Macromastie :
    • Gynécomastie sévère
    • > 4 cm
    • Peut persister à l’âge adulte
    • Svt associée à une endocrinopathie ou à l'obésité chez les enfants/adolescents
      • Aromatase présente dans les tissus adipeux → augmente formation d'estrogènes
  • Physiopathologie :
    • Augmentation relative estradiol par rapport à la testostérone
    • Augmentation estrone par rapport aux autres androgènes surrénaliens
    • Formation locale d’estradiol dans le tissu mammaire
    • Quand la production de testostérone sera + importante que celle de l’estradiol, la gynécomastie va régresser.

3. Gynécomastie liée à l'âge (vieillesse)

  • Prévalence : 24 à 65%
  • Âge moyen : 50 à 80 ans --> pourquoi ? car cela dépend du moment où l’andropause commence
  • Liée à une diminution de la production de testostérone

Gynécomastie pathologique

Causes
  • Excès relatif en estrogènes :
    • Klinefelter, anorchidie congénitale, insensibilité aux androgènes, insuffisance testiculaire 2nd
    • Anorchidie congénitale : C’est une absence des testicules dû à un dommage vasculaire juste avant la naissance, et donc les nouveau-né ont quand même un pénis normal sans toutefois avoir de testicules.
  • Augmentation de la production d’estrogènes :
    • Tumeurs testiculaires, hermaphrodite, tumeurs sécrétant hCG
    • Augmentation du substrat pour aromatase
      • Insuffisance surrénalienne, insuffisance hépatique, hyperthyroïdie
      • Augmentation aromatase extraglandulaire
  • Médicaments
  • Drogues : héroïne, marijuana
  • Idiopathique

Hypogonadisme

Définition de l'hypogonadisme

Diminution d’une des 2 principales fonctions du testicule, soit la spermatogenèse ou la production de testostérone. Peut être dû à une atteinte du testicule (hypogonadisme primaire ou périphérique) ou à une atteinte hypophysaire ou hypothalamique (hypogonadisme central ou secondaire).

Primaire VS central : Les résultats de laboratoire sont différents, bien que la clinique peut être semblable.

Symptômes et signes cliniques

Chez l'adolescent
  • Absence ou stagnation pubertaire
  • Gynécomastie, anosmie (trouble de l’odorat)
  • Diminution vélocité croissance sauf Klinefelter
  • Diminution densité osseuse
Chez l'adulte
  • Infertilité
  • Diminution libido
  • Gynécomastie
  • Ostéoporose

Complications rencontrées

  • Infertilité
  • Ostéoporose
  • Gynécomastie
  • Répercussions→psychologiques

Hypogonadisme hypogonadotrope (ou hypogonadisme central ou secondaire)

Défaut de sécrétion ou diminution LH et FSH

  • Associé à :
    • Diminution de la spermatogenèse
    • Diminution de la testostérone
    • Cryptorchidie possible
    • Petits testicules *** --> car la FSH est le facteur de croissance testiculaire, mais dans l’hypogonadisme hypogonodotrope la FSH est basse et donc les testicules ne sont plus stimulés.

Petit testicule = problème central

  • Association rare avec gynécomastie :
    • FSH et LH non augmentés, donc stimulation moindre de l’aromatase
    • L'aromatase fait partie de la superfamille du Cytochrome P450, dont la fonction est d'aromatiser les androgènes et ainsi produire des œstrogènes. L'aromatase peut être trouvée dans de nombreux tissus comme les gonades, le cerveau, le tissu adipeux, le placenta, les vaisseaux sanguins, la peau, les os et la muqueuse utérine.

Hypogonadisme hypergonadotrope (ou hypogonadisme primaire)

Il y a une atteinte généralement plus sévère de la spermatogenèse. La testostérone est diminuée ou dans la limite inférieure de la normale, alors que la LH et FSH sont ­augmentées.

Étiologies d'hypogonadisme

Hypogonadotrope (central) Hypergonadotrope (périphérique)
Causes congénitales :
  • Syndrome de Kallman *
  • Associés à malformations du SNC
  • Isolés : mutations GnRH-R, LH-B, FSH-B ...
  • Syndromique : Bardet-Biedl, Prader-Willi
  • Idiopathique

Acquis : toute atteinte de l’axe hypothalamo-hypophysaire :

  • Tumeurs, crâniopharyngiome, histyocytose
  • Trauma
  • Infections
  • Stéroïdes gonadiques --> font un contrôle négatif sur l’axe, donc diminution de la LH/FSH --> atrophie testiculaire
  • Maladie chronique
  • Anorexie
  • Radiotx de la tête

Étiologies endocriniennes :

  • Syndrome de Cushing
  • Hypothyroïdie
  • Hypopituitarisme
  • Hyperprolactinémie
Anomalies chromosomiques : Klinefelter

Chimiotx, radiotx (testicules, bassin, abdomen, colonne…)

Infectieux : orchite, oreillons

Torsion testiculaire

Trauma testiculaire

Anorchidie congénitale Mutations : FSH-R, LH-R, enzymes stéroïdogenèse

Tests hormonaux nécessaires dans l’évaluation clinique

Diagnostic de l’hypogonadisme hypogonadotrope
  • Laboratoire
    • Testostérone ↓
    • LH, FSH ↓
    • Spermogramme ↓
  • Imagerie
    • Densité minérale osseuse (DMO) ↓
    • Âge osseux (retardé par rapport à l’âge chronologique)
    • IRM hypothalamo-hypophysaire
      • Absence des plaques olfactives
      • Anomalies malformatives de la région hypothalamo-hypophysaire (hypopituitarisme)
      • Tumeurs
      • Infiltration du SNC

Syndrome de Kallmann

  • Hypogonadisme hypogonadotrope
  • Associé à :
    • Anosmie ou hyposmie (trouble de l’odorat) *
    • Anomalies de la ligne médiane * : anomalies urogénitales, fente palatine, synkinésies
    • Surdité neurosensorielle
    • Daltonisme

Physiopathologie

  • Dû à une anomalie de migration des neurones à GnRH
  • Transmission : autosomale dominante, récessive, liée à l’X, sporadique ou familiale → TOUS les types de transmission sont possibles ***
  • Mutations a/n gènes KAL1 ou KAL2 (50%)
    • Codent pour des molécules d’adhésion ou leurs récepteurs nécessaires à la migration des neurones à GnRH des plaques olfactives → cerveau → hypothalamus

Syndrome de Klinefelter

Physiopathologie

  • Hypogonadisme hypergonadotrope
  • Génotype XXY dû à la non disjonction du chromosome maternel durant la méiose
  • Incidence : 1/500 à 1/1000 naissances (très fréquent)
  • Plus fréquent si âge maternel avancé
  • Origine paternelle possible
  • Pas de stigmates à la naissance
  • Expression durant la puberté ou à l’âge adulte

Clinique

  • Pas de symptômes avant la puberté
    • Pauvre performance scolaire
    • Troubles du comportement (svt antisocial)
  • Fichier:Syndrome de Klinefelter.jpg
    À la puberté
    • Stagnation pubertaire
    • Petits testicules
    • Eunuchoïdisme (L'eunuchoïdoisme est l'état d'un individu, depuis l'enfance, dont la sécrétion testiculaire ou ovarienne (glandes génitales internes) a été diminuée.)
    • Gynécomastie par diminution de la production de testostérone, les estrogènes sont donc proportionnellement + abondants
    • Grande taille, anomalies segments corporels
    • Dégénérescence des tubules séminifères (fibrose + hyalinisation) → testicules petits et fermes
    • Oblitération des tubules séminifères → azoospermie
    • ↑ production estradiol → ↑ SHBG
    • ↓ testostérone
  • Chez l’adulte
    • Gynécomastie
    • Petites testicules
    • ↓ pilosité faciale et thoracique
    • Eunuchoïdisme
    • Infertilité
    • Ostéoporose
    • Anomalie des segments corporels

Diagnostic

  • Clinique
  • Biologique : ↓ testostérone, ↑ LH et FSH
  • Caryotype : 47 XXY

Tumeurs testiculaires

Présentation

  • 1 à 2% des tumeurs malignes chez l’homme
  • 4 à 10% des cancers génito-urinaires
  • 2ème cause de cancer chez l’homme de 20 à 34 ans (plus on fait le dx tôt, meilleur est le pronostic)
  • Cause inconnue
  • Facteurs prédisposants :
    • Cryptorchidie
    • Dysgénésie
    • Trauma ?
  • Gynécomastie bilatérale rare (production HCG par C trophoblastique → ↑ production estrogènes par C leydig)
  • Mais retenir que la gynécomastie n’est pas très fréquente dans les tumeurs testiculaires.

Pathologie

2 types dont les tumeurs des cellules germinales et celles des cellules de Leydig.

Éléments sécrétés par les tumeurs

Marqueurs tumoraux *

Tumeurs des C germinales Tumeurs des C de Leydig
  • βHCG ++
  • α foeto-protéine
  • Testostérone +++
  • ↑ estrogène (25%)

Tumeurs des C germinales

  • Séminomes : 33 à 50% de toutes les tumeurs germinales * → le + fréquent ***
  • Tumeurs des C embryonnaires : 20 à 33%
  • Tératomes : 10 à 30%
  • Choriocarcinome : 2%
  • Marqueurs tumoraux * :
    • βHCG ++
    • α fœto-protéine
  • Clinique
    • ↑ volume indolore du testicule
    • Sensation de plénitude du scrotum
    • Masse testiculaire tendre (80%)
    • Douleur ou sensibilité testiculaire (25%)
    • Hx de trauma (6 à 25%)
    • Sx de métastases à distance (5 à 10%) : céphalées, douleurs osseuses, adénopathies inguinales, dysfonction neuro
    • À l’examen : masse testiculaire ou ↑ volume testis

Tumeurs des C de Leydig

  • Tumeurs interstitielles (rares)
  • Souvent bénignes
  • Parfois malignes
    • Métastases (foie, poumons, os)
  • Marqueurs tumoraux *:
    • Testostérone +++
    • ↑ estrogène (25%)
  • Chez l’enfant :
    • Puberté précoce * (↑ vitesse de croissance et maturation osseuse, développement des caractères sexuels secondaires)
    • Rappel : la puberté ne devrait pas commencer avant 9 ans !
  • Chez l’adolescent :
    • Accélération de la vélocité de croissance, masse testiculaire
  • Chez l’adulte :
    • Masse testiculaire unilatérale
    • Gynécomastie (rare)
    • Si tumeur active a/n endocrinien :
      • ↓ LH, FSH → ↓ testostérone
      • ↓ libido
      • Azoospermie (L’azoospermie est une absence totale de spermatozoïdes dans le sperme.)

Andropause

Correspond à la diminution progressive de la fonction gonadique avec l’âge, généralement après 50 ans.

Physiologie

  • ↓ graduelle de la sécrétion de testostérone
    • Surtout la fraction libre
  • ↓ réponse C Leydig au test à l’hCG
  • ↑ graduelle compensatoire de LH
  • Histopatho : dégénérescence des tubules séminifères avec ↓ nombre et volume des C de Leydig
  • D’abord dans les zones éloignées de la vascularisation artérielle → insuffisance microvasculaire

Clinique

  • ↓ libido et puissance
  • Dysfonction érectile
  • Instabilité émotionnelle
  • Fatigue, ↓ capacité de concentration
  • ↓ de la force musculaire
  • Instabilité vasomotrice (palpitations, bouffées de chaleur, diaphorèse)
  • Douleurs diffuses
  • Si sévère : ↓ volume et consistance testiculaire

Paraclinique : labo

  • Testostérone ↓ ou dans la limite inférieure de la N
  • LH limite supérieure à la N ou légèrement ↑
  • Spermiogramme : Oligospermie (présence de spermatozoïdes en quantité anormalement faible)
  • Ostéodensitomètre : ↓ minéralisation osseuse

Hormonothérapie

Indications de la thérapie de remplacement (testostérone)

  • Induction et maintien pubertaire
  • Hypogonadisme
  • Andropause ?? → Théoriquement, il ne faudrait pas donner de testostérone, car l’andropause est un phénomène physiologique. Par contre, plusieurs hommes désirent demeurer actif sexuellement. Il faut donc y aller au cas par cas.

But

  • Induire ou restaurer :
    • Les caractères sexuels secondaires
    • Comportement sexuel mâle
  • Assurer un développement somatique normal

Effets secondaires

  • Cholestase intra-hépatique
  • Carcinome hépato-cellulaire
  • Fermeture prématurée épiphyses
  • Rétention hydro-sodée
  • Érythrocytose
  • Gynécomastie
  • Priapisme, acné, agressivité
    • Le priapisme est une situation pénible et dangereuse dans laquelle le pénis après l'érection ne retrouve pas sa flaccidité normale au bout de quatre heures, même en l'absence de toute stimulation physique ou psychologique.
  • Oligospermie et atrophie testiculaire
  • Prise de testostérone lorsque non indiqué (ex.: dopage sportif): la testostérone exogène exerce un feedback négatif sur l'axe hypothalamo-hypophysaire → diminution de la production de testostérone endogène → atrophie testiculaire

Présentation testostérone

  • Injections I.M.
  • Sous-cutanée
  • Gel transdermique
  • Patch transdermique -> Attention au contact peau à peau si partenaire femme
    • Non scrotale
    • Scrotale
    • Gel
  • Orale ? → pas de forme efficace qui existe