ULaval:MED-1234/Parathyroïdes
Embryologique, anatomie et histologie des parathyroïdes
Embryologie
Elles originent des bourgeons endodermiques dorsaux des 3e et 4e fentes branchiales. La migration se fait avec les autres bourgeons endodermiques, donnant naissance à la thyroïde et au thymus. On les sépare en supérieures et inférieures:
- Supérieures = 4e fente branchiale, localisation stable.
- Inférieures = 3e fente branchiale, localisation varie selon migration
Anatomie
La majorité des adultes ont quatre parathyroïdes, 15% en ont > de quatre (jusqu’à 12!) et 3% en ont trois. Leur localisation exacte dans le cou est variable, généralement en relation avec la thyroïde. Elles font environ 5 mm de longueur x 4 mm de largeur x 2 mm d’épaisseur et chaque glande pèse 40 mg.
Histologie
Elles sont composées de cellules principales et de cellules oxyphiles qui sécrètent la PTH.
Physiologie de la parathormone (PTH)
Structure et synthèse
Pré-pro-PTH : 115 acides aminés
Pro-PTH : 90 acides aminés
PTH : 84 acides aminés -> la portion aminoterminale (1-34) est la portion biologiquement active
Actions principales
PTH + récepteur → modification récepteur à protéine G → augmentation AMPc et autres messagers → augmentation du calcium sérique
- ↑ résorption de calcium et phosphore de l’os
- ↑ réabsorption de calcium (et magnésium) au tubule rénal
- ↑ excrétion rénale de phosphore
- ↑ conversion rénal de 25(OH)D à la forme active 1,25(OH)2D3
‡ Résultat net : ↑ calcium et ↓ phosphore plasmique
Effets biologiques
Réabsorption rénale du calcium
Tubule proximal:
- Réabsorption de 70 % du calcium
- Passif
Anse de Henle ascendante:
- Réabsorption de 20 % du calcium
- Effet du CaSR
Tubule distal:
- Réabsorption de 5 à 10% du calcium
- Effets de la PTH
Effets rénaux
- Augmentation de la réabsorption distale rénale de calcium -> diminution de la calciurie
- Diminution de la réabsorption proximale rénale de phosphore -> augmentation de la phosphaturie
- Stimulation de la 1-α hydroxylase:
- Augmentation de la 1.25 (OH)2 vitamine D
- Augmentation de l’absorption intestinale de calcium
Effets osseux
- Activation des ostéoblastes
- ↑ Expression RANK-L(ligands) des ostéoblastes
- Liaison du RANK-L au récepteur RANK des précurseurs des ostéoclastes
- Maturation des ostéoblastes en ostéoclastes
- ↑ activité ostéoclastique
- ↓ de l’ostéoprotègerine (OPG)[note 1]
- Résorption osseuse
Régulation de la sécrétion
Plusieurs éléments influencent la sécrétion de la PTH: le calcium ionisé, le phosphore, le magnésium et la 1.25 (OH)2 vitamine D.
La relation entre le calcium et PTH est sigmoïdale:
- À un calcium minimal, on s’attend à un plateau maximal de PTH
- À un calcium maximal, on s’attend à un plateau minimal de PTH
Calcium-sensing receptor (CaSR)
C’est un récepteur couplé aux protéines G à 7 passages transmembranaires qui constitue un senseur continu du calcium ionisé au niveau des parathyroïdes. Il modifie la sécrétion de PTH en réponse aux fluctuations du calcium ionisé:
- Suppression de la sécrétion de PTH si calcium augmenté
- Augmentation de la sécrétion de PTH si calcium diminue
Le Calcium-sensing-receptor est également présent au niveau du rein tel que mentionné plus tôt.
Autres hormones impliquées dans le contrôle du métabolisme phosphocalcique
D'autres hormones sont impliquées dans le contrôle du métabolisme phosphocalcique, soit la vitamine D et la calcitonine.
Vitamine D
Effets intestinaux :
- Augmentation de l’absorption intestinale de calcium
- Augmentation de l’absorption intestinale de phosphore
Effets osseux :
- Augmentation de l'activité ostéoclastique
- Résorption osseuse de calcium et de phosphore
Calcitonine
C’est un peptide de 32 a.a. sécrété par les cellules parafolliculaires ou cellules C de la thyroïde. Son sécrétagogue principal est le calcium. Son action est au niveau des os où elle inhibe directement l’activité des ostéoclastes Sa pertinence physiologique est peu importante chez l’adulte.
Interactions de la PTH, de la vitamine D et de la calcitonine au niveau des organes-cibles
Effets intestinaux de la vitamine D
- Augmentation de l’absorption intestinale de calcium
- Augmentation de l’absorption intestinale de phosphore
Effets osseux de la vitamine D
- Expression RANK-L des ostéoblastes
- Résorption osseuse
Foie | Intestins | Reins | Os | |
---|---|---|---|---|
PTH | X | Effet indirect via ↑ 1,25(OH)2D en 1-α-hydroxylase | ↑ réabsorption Ca2+
↓ réabsorption PO43- Stimule 1-α-hydroxylase |
↑ Ca2+ et PO43- de l’os
(↑ résorption osseuse) |
Vitamine D | ↑ conversion D2 et D3 en 25(OH)D | 1,25(OH)2D ↑ absorption Ca2+ et PO43- | Transformation 25(OH)D en 1,25(OH) 2D | 1,25(OH)2D ↑ Ca2+ et Pi
(↑ résorption osseuse) |
Calcitonine | X | X | X | Inhibition de l’activité des ostéoclastes
(↓ résorption osseuse) |
Physiologie de la vitamine D
Origines
Diète:
- Absorption au niveau du petit intestin (vitamine liposoluble)
- Végétale = ergocalciférol ou D2
- Animale = cholécalciférol ou D3
Photosynthèse:
- Exposition efficace de 2 heures par semaine (15 minutes par jour) du visage et des mains au soleil. À noter qu’on ne peut pas accumuler notre vitamine D en restant exposé > du 15 min efficace. Malheureusement, dans les pays nordiques comme le nôtre, il n’y a pas de synthèse entre octobre et avril.
Activation
L'étape de la 25-hydroxylation se fait au niveau du foie, des reins et des ostéoblastes. Elle est constitutive, c'est à dire qu'elle n'est pas sous régulation hormonale.
La 1-α-hydroxylation, elle, se fait au niveau des reins, de l'intestin, des os, du placenta et des macrophages. Elle est régulée par différentes hormones:
- PTH (+) -> (↑ PTH = ↑ 1,25(OH)2D)
- 1,25 (OH)2 vitamine D (-) -> [feedback négatif] (↑ 1,25(OH)2D = ↓ 1,25(OH)2D)
- Calcium (-) -> (↑ Ca2+ = ↓ 1,25(OH)2D)
- Phosphore (-) -> (↑ Pi = ↓ 1,25(OH)2D)
Métabolisme
La 25-OH vitamine D est le reflet des réserves en vitamine D de l’organisme.
Toute la vitamine D est convertie en 25(OH)D, ce qui en fait un excellent marqueur de la réserve corporelle en vitamine D. La conversion de la 25(OH)D en sa forme active 1,25(OH)2D se fait ensuite au rein (régulation précise par la boucle de régulation de l’homéostasie du calcium).
Transport
La DBP (Vitamin D Binding Protein) est une protéine de la famille de l’albumine qui a une affinité élevée pour la 25(OH) vitamine D. C’est un transporteur plasmatique qui agit aussi comme réservoir pour prévenir les déficits.
Besoins quotidiens
Âge | Besoins quotidiens en vitamine D |
---|---|
Naissance à 1 an | 400 U |
1 à 70 ans | 600 U |
71 ans et + | 800 U |
Sources nutritionnelles
- Lait enrichi 250 mL: 103-105 UI
- Yogourt à boire 200 mL: 60 UI
- Yogourt 250 mL: 40 UI
- 2 oeufs jaunes cuits: 57-88 UI
- Saumon de l'Atlantique 75 g: 181-246 UI
- Sardines en conserve 75 g: 144 UI
- Huile de foie de morue 5 mL: 427 UI
- Margarine 5 mL: 25 UI
Physiologie du calcium
Le calcium dans l’organisme
Distribué dans trois compartiments:
- Os:
- 99 % du calcium total
- Réservoir de calcium
- Milieu extracellulaire:
- Rôle physiologique importants
- Régulation hormonale via PTH et 1,25 (OH)2 vitamine D
- Milieu intracellulaire
Le calcium extracellulaire
Rôles physiologiques importants:
- Coagulation sanguine
- Excitation membrane nerveuse et musculaire
- Maintien du squelette
Calcium total = calcium lié + calcium ionisé (libre). Environ 50% du calcium est lié à l’albumine mais aussi aux anions (phosphates, citrates).
50 % calcium ionisé (libre):
- Fraction active
- Calcium ionisé est maintenu dans des limites très étroites : Variation de ± 2 % dans une journée
Régulation du calcium extracellulaire se fait via la PTH et la 1,25(OH)2 vitamine D.
Étapes physiologiques rencontrées en réponse à une hypocalcémie ou une hypercalcémie
Besoins quotidiens
Âge | Besoins quotidiens en calcium (mg/jour) |
---|---|
1-3 ans | 700 |
4-8 ans | 1000 |
9-18 ans | 1300 |
19-50 ans | 1000 |
51 ans et + | 1000 chez hommes
1200 chez femmes |
71 ans et + | 1200 |
Sources nutritionnelles
Produits laitiers
- Lait 250 ml : 291-322 mg
- Yogourt à boire 200 ml : 190 mg
- Yogourt 175 g : 221-332 mg
- Fromage 50 g : 396-506 mg
Autres produits riches en calcium: noix, légumineuses, tofu, épinards, sardines & saumon.
Hypocalcémie
Présentation clinique
Manifestations neuromusculaires
Tétanie
- Paresthésie péribuccales, mains, pieds
- Spasmes carpopédales
- Laryngospasmes
Convulsions
Signe de Trousseau: Gonfler le brassard à 20 mmHg au-dessus de la pression artérielle systolique du patient pendant 3 minutes et regarder les mains jusqu'à induction d’un spasme cardopédal
Signe de Chvostek
- 10 à 25 % de la population normale ont signe +
- Percussion du nerf facial en antérieur du lobe de l’oreille induit un spasme du visage
Manifestations cardiaques
- Allongement du QTc à arythmies malignes
- Manifestations reliées au calcium ionisé mesuré
Étiologies
- Hypoparathyroïdie primaire
- Hypomagnésémie
- Pseudohypoparathyroïdie
- Déficit en vitamine D
- Anomalie du métabolisme de la vitamine D
- IRC
- Hyperphosphatémie
- Pancréatite aigue
- Alcalose respiratoire aigue
- Sepsis ou maladie sévère
- Rx : agents de chimiotx, biphosphonates, agents calcimimétiques
Hypoparathyroïdie primaire
- Congénitale (syndrome de DiGeorge [délétion 22.q.11])
- Post-opératoire (thyroïdectomie)
- Auto-immune:
- Isolée
- Syndrome polyglandulaire auto-immun type 1
- Irradiation
- Infiltrative
- Fonctionnelle (hypomagnésémie)
Bilans de l’hypoparathyroïdie:
- Calcium ionisé et total ↓
- Phosphore ↑
- PTH normale ou ↓
- Ratio calcium/créatinine urinaire normal ou ↓
- Anormale pour niveau de calcium sérique
- La PTH réabsorbe le calcium au niveau du tubule distal
- 25(OH) vit. D normale
- 1,25 (OH)2 vit. D normale ou ↓
- Anormal pour niveau de calcium sérique
- La PTH transforme la 25 (OH) vit. D en 1,25 (OH)2 vit. D
Hypoparathyroïdie auto-immune
Peut être isolée ou faire partie du syndrome polyglandulaire auto-immun type 1 aussi nommé Polyendocrinopathy-candidiasis-ectodermal dystrophy syndrome (APECED). Il s’agit d’une mutation du « autoimmune regulator gene » qui donne:
- Hypoparathyroïdie auto-immune
- Insuffisance surrénalienne
- Candidiase mucocutanée
Hypomagnésémie
Induit une diminution de la sécrétion de PTH
Pseudohypoparathyroïdie
C’est une résistance périphérique à la PTH au niveau des os et des reins. Aux bilans:
- Hypocalcémie
- Hyperphosphatémie
- ↑ des niveaux de PTH (à cause de la résistance du récepteur à la PTH)
- Ratio calcium/créatine urinaire N ou ↓
Hypoparathyroïdie fonctionnelle
La parathyroïde ne fonctionne pas sans qu'il y ait d'explications. Diagnostic d'exclusion.
Anomalies du métabolisme de la vitamine D
Déficit en vitamine D
↓ des apports ou de la production de vitamine D:
- Apport alimentaire insuffisant
- Exposition solaire insuffisante
- Malabsorption intestinale
Anomalie du métabolisme de la vitamine D
↑ du catabolisme hépatique de la vitamine D:
- Anticonvulsivants
- Rifampin
↓ de la 25-hydroxylation par le foie -> insuffisance hépatique.
↓ de la 1-α-hydroxylation par le rein:
- Rachitisme pseudodéficient
- Insuffisance rénale
Résistance périphérique à 1,25 (OH)2 vitamine D:
- Rachitisme vitamine-D-résistant
Bilans:
Calcium total et ionisé ↓
PTH ↑
- Hyperparathyroïdie secondaire
Phosphore N ou ↓
- La PTH augmentée diminue la réabsorption rénale proximale de phosphore
Ratio calcium/créatinine urinaire ↓
- Tout le calcium est réabsorbé au niveau rénal
Bilans
- Calcium total
- Calcium ionisé mesuré
- Albumines
- Créatinine
- Magnésium
- Amylase
- Phosphore
- PTH[note 2]
- 25 (OH) vit. D
- 1,25 (OH)2 vit. D
- Calcium/créatinine urinaire
PTH N ou ↓↑ | PTH ↑ |
---|---|
|
|
Hypophosphatémie | Hyperphosphatémie |
---|---|
|
|
Traitement
Traitement aigu (si tétanie ou convulsions):
- Calcium IV
Traitement chronique:
- Suppléments de calcium
- Suppléments de vitamine D
- Calcitriol (1,25 (OH)2 vitamine D)
Hypercalcémie
Présentation clinique
Système | Manifestations |
---|---|
Système nerveux central |
|
Neuromusculaire |
|
Digestif |
|
Cardiovasculaire |
|
Urinaire |
|
Systémique | Calcifications métastatiques systémiques |
Étiologies
- Hyperparathyroïdie primaire
- Hypercalcémie hypocalciurie familiale
- Hyperparathyroïdie tertiaire
- Hypercalcémie paranéoplasique
- ↑ de l’absorption intestinale de calcium
- ↑ de la résorption osseuse:
- Hyperthyroïdie
- Maladie de Paget
- Immobilisation
- Pseudohypercalcémie
- Causes médicamenteuses (lithium, thiazidiques)
Hyperparathyroïdie primaire
Il s’agit d’une sécrétion excessive de PTH. L’incidence est de 42/100 000 et la prévalence de 4/1000 chez les femmes de plus de 60 ans. Les patients sont habituellement peu symptomatiques: seulement 15% le sont franchement.
Étiologies
- Adénome parathyroïdien (80 %)
- Hyperplasie primaire des parathyroïdes (15 %) dans le MEN2A[note 3] / MEN1[note 4] (syndromes de néoplasies endocriniennes multiples)
- Carcinome des parathyroïdes (1 à 5%)
Bilans
- Hypercalcémie
- PTH ↑ ou N (N chez 10 à 20% des patients)
- Phosphate N ou ↓
- 1,25 (OH)2 vitamine D ↑
- Hypercalciurie vu excrétion urinaire de calcium ↑
Pour ce qui est du traitement, on observe si hyperparathyroïdie primaire asymptomatique ou si absence de critères chirurgicaux.
Hyperparathyroïdie secondaire
Étiologies
- Insuffisance rénale chronique:
- ↓ réabsorption du calcium + difficulté à transformer la vitamine D en sa forme active.
- Sans la 1,25(OH)2D, ↓ absorption intestinale de calcium et phosphore = Il y a donc une hyperparathyroïdie réactionnelle en réponse à l’hypocalcémie +++, à l’hyperphosphatémie et à une carence en vitamine D.
- Thérapie au lithium à long terme
- Déficience en vitamine D
- Syndromes de malabsorption intestinale
- Malnutrition
- Résistance à la vitamine D
- Hypermagnésémie
Hypercalcémie Hypocalciurie familiale (FHH)
C’est une maladie autosomale dominante causée par une mutation inactivatrice du calcium sensing receptor (CaSR). Le CaSR sent donc la calcémie comme étant normale même lorsque celle ci est en réalité élevée. Il y a habituellement une histoire familiale d’hypercalcémie. L’hypercalcémie est généralement légère et peu symptomatique, la PTH est normale à légèrement élevée et on note une ↑ de la réabsorption du calcium au niveau rénal (anse de Henle):
- CaSR au niveau rénal
- Hypocalciurie ***
- Pas de traitement habituellement nécessaire.
Hyperparathyroïdie tertiaire
Survient chez les patients avec insuffisance rénale chronique sévère ou hyperparathyroïdie secondaire. Il y a progression appropriée de l’hyperplasie des parathyroïdes (hyperparathyroïdie secondaire) menant à une production autonome démesurée de PTH:
- Hyperproduction permanente de PTH = le fonctionnement des glandes devient autonome
- ↑ PTH persiste malgré la correction de l’hypocalcémie et de la carence en vitamine D et parfois même malgré une hypercalcémie
Augmentation de l’absorption intestinale de calcium
- Intoxication à la vitamine D
- Lymphome
- Maladies granulomateuses
Hypercalcémie paranéoplasique
- Sécrétion de PTHrP: La PTHrP a une structure similaire à la PTH et peut donc se lier au même récepteur et donner des effets semblables. Il s’agit de la cause principale d’hypercalcémie chez les patients avec tumeurs solides non métastatiques. Le tableau clinique ressemble à celui de l’hyperparathyroïdie primaire. On pose le diagnostic devant une PTHrP ↑ et une PTH ↓.
- Tumeurs osseuses: résorption osseuse via sécrétion locale de cytokines (TNF et IL-1)
- Lymphome: sécrétion de 1,25 (OH)2 vit. D
Il y a souvent évidence clinique d’un processus tumoral mais l’apparition de l’hypercalcémie est plutôt tardif. C’est signe d’une maladie habituellement avancée avec un pronostic pauvre.
Bilans
- PTH normale ou ↑
- Hyperparathyroïdie primaire
- Hypercalcémie hypocalciurie familiale
- PTH ↓
- Toutes les causes d’hypercalcémie …
- Phosphore ↓
- Hyperparathyroïdie
- Sécrétion de PTHrP
- Phosphore ↑
- Maladies granulomateuse
- Intoxication à la vitamine D
- 25 (OH) vit. D ↑
- Intoxication à la vit. D
- 1,25 (OH)2 vit. D ↑
- Hyperparathyroïdie
- Prise exogène de calcitriol
- Maladies granulomateuses
- Lymphome
- Radiographie pulmonaire
- Tumeur
- Sarcoïdose
- Excrétion urinaire de calcium ↑ dans l’hyperparathyroïdie primaire
- Excrétion urinaire de calcium N ou ↓ dans l’hypercalcémie hypocalciurie familiale
Hypoparathyroïdie | Hyperparathyroïdie primaire | Hyperparathyroïdie secondaire |
---|---|---|
Calcium ionisé et total ↓
Phosphore ↑ PTH normale ou ↓ Ratio calcium/créatinine normal ou ↓
25(OH)D normale 1,25(OH)2D normale ou ↓
|
Hypercalcémie
Phosphore normal ou ↓ PTH ↑ ou normale (N chez 10-20 % des patients) 1,25(OH)2D normale ou ↑ Hypercalciurie |
PTH ↑
Hypocalcémie Phosphore ↑ 1,25(OH)2D ↓ ou normale |
Imagerie
Dans l'hyperparathyroïdie primaire:
- Radiographie des os longs: osteitis fibrosa cystica (rare) -> résorption sous-périostée, tumeurs brunes et kystes osseux
- Ostéodensitométrie: ostéoporose
Traitement
Évaluer le niveau d’hydratation -> au besoin, réhydratation avec normal salin (NaCl 0.9 %) IV afin de rétablir la fonction rénale.
Diurétiques de l’anse
Biphosphonates (inhibition de l’activité ostéoclastique)
Calcitonine synthétique (inhibition de l’activité ostéoclastique)
Glucocorticoïdes:
- ↓ de l’absorption intestinale de calcium
- ↓ de la réabsorption rénale de calcium
Traitement de l’hyperparathyroïdie primaire
Observation lorsque hyperparathyroïdie primaire asymptomatique ou si absence de critères chirurgicaux. Logiquement, on songe à la chirurgie lorsque c’est indiqué:
- Augmentation du calcium total 0.25 mmol/L au-dessus de la limite normale
- Densité minérale osseuse diminuée (score T < 2.5)
- Fractures vertébrales
- Diminution de la clairance de la créatinine < 60 ml/min
- Calcium urinaire > 400 mg/jour
- Néphrolithiases ou néphrocalcinose
- Âge < 50 ans
- Suivi difficile
Diagnostic différentiel d’une hypocalcémie / hypercalcémie en fonction du niveau de PTH
Hypocalcémie | Hypercalcémie | |
---|---|---|
PTH ↑ | Pseudohypoparathyroïdie
Déficit en vitamine D Anomalie du métabolisme de la vit D Toutes les autres causes |
Hyperparathyroïdie primaire (ou N)
Hypercalcémie hypocalciurie familiale (ou N) |
PTH ↓ | Hypoparathyroïdie
Hypomagnésémie |
Toutes les autres causes d’hypercalcémie |
25(OH)D ↑ | Intoxication à la vitamine D | |
1,25(OH)2 ↑ | Hyperparathyroïdie primaire
Prise de calcitriol Maladies granulomateuses Lymphome | |
Phosphore ↓ | Déficit en vitamine D
Anomalie du métabolisme de la vit D Faibles apports en phosphore |
Hyperparathyroïdie primaire
Sécrétion PTHRP |
Phosphore ↑ | Insuffisance rénale
Hypoparathyroïdie Pseudohypoparathyroïdie |
Maladies granulomateuses
Intoxication à la vitamine D |
Excrétion urinaire Ca ↑ | Hyperparathyroïdie primaire | |
Excrétion urinaire Ca ↓ | Hypercalcémie hypocalciurie familiale | |
RXP | Tumeur
Sarcoïdose |
Calcium | Phosphore | 1,25(OH)2 D | PTH | |
---|---|---|---|---|
Hypercalcémie | ||||
Hyperparathyroïdie | ↑ | ↓ | ↑ | ↑ |
PTHrP | ↑ | ↓ | N | ↓ |
Excès vitamine D | ↑ | ↑ | ↑ | ↓ |
Hypocalcémie | ||||
Hypoparathyroïdie | ↓ | ↑ | ↓ | ↓ |
Pseudohypoparathyroïdie | ↓ | ↑ | ↓ | ↑ |
Déficience en vitamine D | ↓ | ↓ | ↓ | ↑ |
Résistance 1,25(OH)2 D | ↓ | ↓ | ↑ | ↑ |
Insuffisance rénale | ↓ | ↑ | ↓ | ↑ |
Rachitisme
Le rachitisme se caractérise par un défaut de minéralisation de la matrice osseuse au niveau du cartilage de croissance qui s’observe chez l’enfant en croissance causé par un déficit en calcium ou en phosphore. Les os longs dont la croissance est la plus rapide sont les plus affectés (poignets, genoux, jonctions costochondrales). Chez l'adulte, on parle d'ostéomalacie, car les plaques de croissance sont fermées.
Étiologies
Hypocalcémie | Hypophosphatémie |
---|---|
Apport nutritionnel déficient en calcium (rare)
Apport nutritionnel insuffisant en vitamine D ou malabsorption:
Anomalie du métabolisme de la vitamine D:
Anomalie des récepteurs à la vitamine D |
Apport insuffisant:
Diminution de la réabsorption tubulaire du phosphore:
|
Manifestations clinique
- Retard de fermeture des fontanelles
- Craniotabes
- Chapelet costal
- Élargissement des épiphyses des os longs (poignets, genoux)
- Incurvation des extrémités
- Retard statural
- Retard développemental
- Retard de l’éruption des dents
- Symptômes d’hypocalcémie si rachitisme hypocalcémique
Investigation
- Phosphatases alcalines ↑
- Calcium sanguin
- Phosphore sérique
- PTH:
- ↑ si hypocalcémie
- N si hypophosphatémie
- 25 (OH) vit. D
- 1,25 (OH)2 vit. D
Radiologie
- Incurvation des membres inférieurs
- Augmentation de l’épaisseur des plaques de croissance
- Émoussement de l’extrémité des métaphyses : aspect en cupule
-
Cupping
-
Incurvation des membres inférieurs
-
Élargissement des épiphyses
-
Proéminences nodulaires des jonctions costo-chondrales
Traitement
Il dépend de la cause sous-jacente.
- Apport nutritionnel insuffisant de vitamine D ou malabsorption des vitamines liposolubles -> Vitamine D
- Anomalie du métabolisme de la vitamine D -> Calcitriol (1,25 (OH)2 vitamine D)
- Hypophosphatémie -> Suppléments de phosphore par la bouche
Ostéomalacie
L'ostéomalacie est un défaut de minéralisation entraînant l’accumulation d’ostéoïde non minéralisé lorsque les plaques de croissances sont fusionnées, donc chez l'adulte. Peut être totalement asymptomatique ou se présenter par des douleurs osseuses diffuses souvent proéminentes aux hanches, des fractures des os longs, vertèbres et côtes et par des déformations osseuses progressives. À ne pas confondre avec l'ostéoporose, qui est une diminution de la masse osseuse par résorption excessive.
Les étiologies de l'ostéomalacie sont les mêmes que pour le rachitisme.
Notes
- ↑ Récepteur OPG : soluble dans la circulation sanguine, il lie les RANK-L pour prévenir l’activation excessive des ostéoclastes, agissant ainsi comme un facteur de protection contre la résorption osseuse. La PTH inhibe la synthèse des récepteurs OPG.
- ↑ La PTH soit être dosée en même temps que le calcium sérique.
- ↑ En plus de l'hyperparathyroïdie le MEN2A entraîne aussi des carcinomes médullaires de la thyroïde et des phéochromocytome.
- ↑ Avec l'hyperplasie des parathyroïdes, le MEN1 cause aussi des tumeurs de l’hypophyse et des tumeurs des cellules îlots pancréatiques.