ULaval:MED-1223/Vomissements graves

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Définition

Vomissements entraînant un déséquilibre acido-basique et électrolytique.

Point important : À toute fin pratique, ils nécessitent l'hospitalisation.

Fréquence

Assez rares dans nos milieux (environ 2 pour mille).

Clinique

Les nausées et vomissements sont fréquents, surtout pendant le premier trimestre de la grossesse. Ils n'ont habituellement pas de répercussion sur l'état général de la patiente et ne nécessitent que du support et un médicament anti-nauséeux comme la doxylamine (Diclectin).

Les vomissements graves ou incoercibles sont plus abondants, persistants et entraînent une perte de poids avec déshydratation et perturbations biologiques. On retrouve une hémoconcentration, des perturbations électrolytiques et acido-basiques, de l'acétone dans les urines. La recherche d'acétone dans les urines est un test simple (papier réactif). Si elle est positive, cela indique que la patiente catabolise ses graisses, ce qui n'est pas normal, en particulier pendant la grossesse.

On retrouve souvent des perturbations psychologiques chez ces patientes, perturbations souvent difficiles à mettre à jour.

Il peut s'agir d'un rejet inconscient de la grossesse ou, au contraire, d'un trop grand désir de maternité causant une anxiété importante. Quelquefois, il existe des problèmes plus ou moins graves de comportement en réaction avec l'environnement, conjoint, parents, belle-famille.

Il est très rare que ces vomissements soient dus à des problèmes gastro-entérologiques.

Conduite

Il ne faut pas hésiter à hospitaliser ces patientes. On ne gagne rien à temporiser, si ce n'est à aggraver les signes et symptômes.

  • La patiente est mise au repos et au calme avec un minimum de visites.
  • On la laisse à jeun avec un soluté assurant une bonne hydratation et un apport calorique suffisant.
  • On reprendra l'alimentation lorsque la patiente en éprouvera formellement le désir.

La collaboration de la diététiste est dans ces cas très utile.

Dans nos milieux, on a rarement besoin de l'aide du psychiatre, mais il ne faut pas hésiter à y recourir si la patiente n'est pas capable de recommencer à s'alimenter au bout de quelques jours.