ULaval:MED-1222/Ganglion lymphatique normal et adénopathies réactionnelles

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Ganglion normal

  1. Capsule
  2. Sinus → lymphe afférente
  3. Zone B : dans le cortex, contient des follicules lymphoïdes primaires
    1. Lorsque stimulé, se transforme en centre germinatif ou follicule secondaire
  4. Zone T : interfolliculaire, para-corticale

Désordres réactionnels et inflammatoires

Réactions à prédominance inflammatoire

Lymphadénites aiguës : le plus souvent des lésions bactériennes, des lésions néoplasiques ulcérées/nécrotiques

Lymphadénites chroniques : persistance de la cause, états réactionnels récidivants

  • Lymphadénite granulomateuse : infections (mycobactéries, champignons), réactions médicamenteuses, substances étrangères, association à des néoplasies, maladie de Crohn, immunodéficience, sarcoïdose

Réactions à prédominance immune

Touche le plus souvent les deux zones (B/T, on parle alors d’hyperplasie mixte

Hyperplasie zone B (folliculaire)

  • Enfants et jeunes adultes
  • Réaction non spécifique le plus svt, accompagne une mx infectieuse (virale + svt)
  • Si adultes, penser à mx auto-immune
  • Garder en tête possibilité de lymphome folliculaire

Hyperplasie zone T

  • Non spécifique, svt infection virale
  • Drainage de lésion cutanée
  • Ddx : Hodgkin, lymphome non hodgkinien lymphocytaire T

Lymphadénites spécifiques

Toxoplasmose : lymphadénite granulomateuse pyo-épithéliale → peut être confondue avec Hodgkin

Mono, réaction médicamenteuse

Désordres immunitaires

Syndromes d’immunodéficience, qq mx auto-immunes, hypersensibilités

SIDA et qq affections rares (lymphome T angio-immunoblastique)

Adénopathies réactionnelles

Approche clinique

Rappel anatomique

Dérivés du mésodermes, organes lymphatiques périphériques

Ganglions ont tendance à se regrouper en chaînes ganglionnaires

Nombreux (500-600), diamètre en 1mm à 1 cm (dans les chaînes profondes) → Donc rarement palpable

Chaînes et aires Territoires de drainage
Supérieures : aires sous-mentonnière, sous-mandibulaires, amygdaliennes Nez, bouche, langue, pharynx, dents
Cervicales : aires antérieures superficielles, antérieures profondes, postérieures
  • Oreille inférieure, parotide
  • Oreille, cou, langue, trachée, pharynx, cavité nasale, palais, oesophage, thyroïde
  • Oreille, cou, pharynx
Aires sus-claviculaires Thyroïde, oesophage sup, région mammaire, thorax, abdomen sup

Ganglions sus-claviculaires G : organes sous-diaphragmatiques

Ganglions sus-claviculaires D : organes sus-diaphragmatiques

Aires axillaires MS, seins
Aires inguinales et fémorales MI, organes génitaux, anus
Aires hilaires et médiastinales Trachée, bronches, poumons, larynx
Aires rétropéritonéales et iliaques Organes pelviens, rein, MI
Aires mésentériques Intestin

Caractéristiques générales

Aiguës

Volume variable (mais >1cm), dlr, sensible à la palpation, mobiles

Consistance molle, peut avoir des fluctuations

Locorégionales
  • Localisation, mobilité, consistance permettent d’éviter la confusion avec kyste/lipome infecté/inflammation glandes salivaires/hydro-adénite
  • Ne pas confondre avec de l’athérosclérose de l’artère fémorale (artère est pulsatile) et hernie inguinale
  • Chercher en premier une cause infectieuse dans le territoire correspondant
  • Chercher la présence d’autres ADNP
  • Si pas d’infection, soupçonner une néoplasie dans le territoire correspondant ou un lymphome
Généralisée
  • Souvent avec sx systémiques : fièvre, courbatures, frissons, sudations
  • Causes plus fréquentes : mx systémiques et infections (mono à EBV, primo-infection par VIH, toxoplasmose, CMV, histoplasmose, brucellose, tularémie)
  • Peut aussi être une réaction immune aiguë comme une maladie sérique

Chroniques

Peuvent être très volumineuses (surtout si lymphomes)

Pas de dlr

Ferme (caoutchouc si lymphome, ligneux si carcinomes ou sarcomes)

Généralement mobiles, peuvent être fixes dans les pathologies malignes

Peuvent être séparés ou former des masses pluri-ganglionnaires

± sx généraux

Locorégionales
  • Infectieux (moins probables) : TB (confluentes, adhérentes à la peau)
  • Tumeur maligne dans le territoire
  • Chercher d’autres ADNP dans d’autres territoires
Généralisées
  • Peuvent être associées à splénomégalie
  • ADNP rx si mx auto-immune (surtout LED, PAR) ou tx par médicaments (comme dilantin)
  • Sarcoïdose (mais plus svt médiastinaux)
  • Néoplasie hématologique
    • Lymphome
    • LLC et autres syndromes lymphoprolifératifs chroniques

Démarche diagnostique

  1. Hx de l’ADNP et sx B
  2. Examen → caractéristiques ganglions + HPSM
  3. Recherche de cause locale/régionale/systémique
  4. Investigation radiologique complémentaire selon le contexte
  5. FSC : lymphocytose
  6. Sérologies pertinentes : monotest, EBV, VIH, CMV, toxoplasmose
  7. Pct à l’aiguille
  8. Bx ganglionnaire

Causes principales d’ADNP profondes

Médiastinales isolées

  • Lymphome Hodgkin
  • Lymphome non hodgkinien
  • TB
  • Sarcoïdose
  • Néo ΔΔ ou oesophage

Abdomino-pelviennes isolées

  • Lymphome non hodgkinien
  • Lymphome Hodgkin
  • Métastases (digestif, rénal, ovaires, prostate, utérus)
  • Adénite mésentérique (plus rares)