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== Définitions ==
== Définitions ==

Dernière version du 18 janvier 2020 à 17:07

Ce guide d’étude a été élaboré par les volontaires de Wikimedica dans le cadre du cours MED-1221 à l'Université Laval et est basé sur le travail des responsables du cours (Léanne Pilote). Il est fourni comme aide à l'étude et ne constitue pas un document officiel du cours.

Définitions

Une subluxation implique un contact partiel entre les surfaces articulaires.

Déplacement d’une fracture/luxation → segment distal p/r segment proximal.

Transversal → proximal ou distal.

Coronal/frontal → médian ou latéral, valgus ou varus.

Sagittal → antérieur ou postérieur.

Entorse : atteinte ligamentaire.

  • Grade 1 : étirement des fibres, pas de discontinuité ni d’instabilité.
  • Grade 2 : déchirure partielle des fibres, certaine laxité du ligament.
  • Grade 3 : déchirure complète des fibres, instabilité importante.

Subluxation : traumatisme de l’articulation, avec encore une certaine apposition des surfaces cartilagineuses. Entorse grade 2 ou 3 (pas 1 car pas d’instabilité).

Luxation : incongruence articulaire complète. Implique entorse grade 3.

Déformations majeures des articulations, vérifier structures neurovasculaires autour.

Réduction fermée → renverser le mécanisme de trauma.

RX pour vérifier réduction et éliminer fractures.

Ceinture scapulaire

2 os: scapula et clavicule.

4 articulations: acromio-claviculaire, sternoclaviculaire, gléno-humérale et scapulo-thoracique).

Le signe de la note de piano est retrouvé dans la séparation acromio-claviculaire.

Articulation acromio-claviculaire

Stabilité → lig. acromio-claviculaires (antéro-postérieur) autour et lig. coracoclaviculaires (vertical).

Mécanisme traumatique : trauma direct sommet de l’épaule (chute) ou chute avec main ipsilatérale qui absorbe le choc (+rare).

Présentation clinique

Douleur palpation de l’articulation, déformation note de piano. Douleur mise sous tension en demander de mettre main ipsilatérale sur l’épaule controlatérale (signe du foulard).

  • Stade 1 : entorse 1 ou 2 ligaments AC + ligaments CC normaux + articulation stable + RX normaux
  • Stade 2 : entorse 3 AC + entorse 1 ou 2 CC + instabilité antéro-postérieure + RX normaux ou légère subluxation
  • Stade 3 : entorse 3 AC et CC + subluxation ou luxation supérieure (jusqu’à 100% de déplacement)
  • Stade 4 : entorse 3 AC et CC + luxation postérieure
  • Stade 5 : entorse 3 AC et CC + luxation supérieure > 100%
  • Stade 6 : entorse 3 AC et CC + luxation inférieure

Imagerie : RX simple antéro-postérieur 10° (dx grade 2 et plus + éliminer fracture).

Traitement

  • Stade 1 et 2 : conservateur. Immobilisation écharpe ou attèle thoracobrachiale x 1-3 semaines, restriction activités, mobilisation progressive. Glace x 48 heures, analgésie. Guérison sans séquelle
  • Stade 3 : controversé. Conservateur adéquat mais note de piano permanente. Chirurgie corrige déformation + guérison des ligaments mais cicatrice et inactivité + longue
  • Stade 4, 5 et 6 : chirurgie. Ostéosynthèse par plaque et vis, par vis ou fils, ou résection de la clavicule distale avec reconstruction ligamentaire

Complications : douleur résiduelle, déformation résiduelle, infection si chirurgie, 2e chirurgie pour exérèse des implants.

Articulation sterno-claviculaire

Stabilité → lig. sterno-claviculaires (horizontal) et lig. costo-claviculaires (vertical).

Structures vitales proches (trachée, œsophage, tronc brachio-céphalique).

+ rare qu’acromio-calviculaire.

Mécanisme traumatique : trauma indirect transmettant force. Antérieure (++, moins dangereux) ou postérieure.

Présentation clinique

Douleur articulation SC, voussure si antérieure, dépression si postérieure. Rechercher signes de compression des structures postérieures à l’articulation si luxation postérieure (réduction urgente).

Signes de compression : congestion veineuse, hypoperfusion, dyspnée, dysphagie.

Imagerie : RX simple AP 40°, mais superposition osseuse rend interprétation difficile → TDM.

Traitement

Grade 1 ou 2 : écharpe + analgésie + glace

Luxation antérieure : réduction fermée si dx précoce. Reste souvent instable mais aucune chirurgie.

Luxation postérieure : réduction fermée en chirurgie, souvent stable après.

Urgence si sx compressifs. Besoin d’un chirurgien vasculaire. Si échec, chirurgie ouverte.

Articulation gléno-humérale

La + mobile (plus grand axe de mouvements).

Stabilité → passifs (labrum, l. glébohuméraux), actifs (coiffe des rotateurs, longue portion du biceps).

45% de toutes les luxations. 98% antérieure, 2% postérieure.

La dislocation antérieure de l'épaule est la plus fréquente.

Luxation gléno-humérale antérieure

Mécanisme traumatique : abduction et rotation externe.

Présentation clinique : patient tient son avant-bras avec la main controlatérale, refuse de bouger l’épaule. 1e épisode très douloureux, pas de réduction spontanée.

Comblement face antérieure palpable. Rechercher atteinte nerf axillaire.

Imagerie : RX vraie AP, vraie latérale et vue axillaire (dx luxation, confirmer déplacement antérieur, éliminer fracture).

Fracture de la grosse tubérosité, glénoïde antéro-inférieure, col chirurgical, col anatomique et/ou petite tubérosité.

Défaut osseux possible (Lésion de Hill-Sachs).

Traitement : réduction fermée à l’urgence (sous narcose). Fractures ≠ contre-indication (sauf col). Traction-contre traction souvent. Rx de contrôle. Si échec, réduction ouverte (rare). Écharpe ou attelle thoraco-brachiale x 3 semaines + physiothérapie.

  • Réparation capsulo-ligamentaire ouverte ou arthroscopique (Bankart)
  • Greffe osseuse glénoïde (Bristow ou Latarjet)

Complications : fractures, lésions nerveuses, lésion artères axillaire, récidive (90% chez les < 20 ans, 15% chez les > 40 ans), capsulite (+ âgé), déchirure de coiffe (>40 ans, douleur persistante).

Luxation gléno-humérale postérieure

Mécanisme traumatique : trauma direct face antérieur de l’épaule, chute avec MS en flexion/adduction/rotation interne ou contraction musculaire violente (ex. électrocution ou convulsions).

Présentation clinique : douleur prédominante, peu de déformation visible. Apophyse coracoïde plus proéminente que normalement. Limitation de la rotation

externe (signe le + fiable).

Imagerie : série traumatique (surtout vue axillaire), si moindre doute → TDM (défauts osseux). Dx souvent tardif.

Traitement : réduction fermée sous narcose à l’urgence. Rx de contrôle. Immobilisation x 3 semaines + physiothérapie (renforcement coiffe). Si dx tardif

(luxation chronique), réduction fermée ne sert à rien (même danger de fractures). Donc réduction ouverte (aussi si échec en aigu avec fermée).

Complications : luxation postérieure manquée, reverse Hill-Sachs à réduction ouverte (si 30-50% à greffe osseuse, si > 50% à prothèse épaule).

Coude

3 articulations (radio-capitellaire, ulno-trochléaire et radio-ulnaire proximale).

Flexion 0°-150° (0-130° pour le quotidien).

Pronation 90° et Supination 90° (50° pour le quotidien).

Examen physique : inspection (oedème, déformation, etc.), palpation (site douloureux), mobilisation (amplitude, ligaments varus/valgus), intégrité structures neuro-vasculaires main.

Luxation du coude

Luxation postérieure → la + fréquente (mais antérieure et latérale possibles).

Mécanisme traumatique : hyperextension souvent chez ado ou adulte.

Présentation clinique : dx clinique car déformation évidente.

Imagerie : RX antéro-postérieure et latérale pour direction de luxation et fractures.

Souvent, fracture apophyse coronoïde, tête radiale et épitrochlée.

Traitement : réduction fermée sous narcose à l’urgence (fractures ≠ contre-indication).

Traction axiale et contre-traction, correction de la translation, poussée sur l’olécrâne et flexion progressive coude. RX post-réduction essentielles.

Immobilisation x 2 semaines MAX.

Si instable, réduction ouverte ± réparation ligamentaire.

Ankylose rapidement (++++ qu’instabilité résiduelle).

Si RX montre incongruence ou fractures → chirurgie (orthopédie).

Rupture du biceps distal

Mécanisme traumatique : hommes 30-50 suite à contraction excentrique exagérée du muscle avec le coude à 90° (ex. effort en voulant retenir charge lourde).

Présentation clinique : « pop » parfois. Douleur région anté-cubitale + ecchymose. Tendon non palpable. Douleur et diminution de la force en flexion et supination

résistées.

Imagerie : RX AP et latérale coude (éliminer fracture), habituellement normales.

Si doute du dx, échographie ou IRM.

La subluxation de la tête radiale est retrouvée chez les enfants.

Traitement : chirurgie si jeune ou travailleur manuel (préserver force) mais risquée (ankylose, synostose, ossification hétérotopique ou lésions nerveuses).

Si + âgé, traitement conservateur (perte force 30% flexion et 50% supination).

Subluxation de la tête radiale

Spécifique aux jeunes enfants (moins de 5 ans).

Mécanisme traumatique : traction longitudinale sur le MS → subluxation de la tête radiale et interposition du ligament annulaire dans l’articulation RC.

Présentation clinique : enfant refuse de bouger son bras, légère flexion et pronation.

Imagerie : RX pour éliminer fracture (subluxation non visible car tête radiale pas encore ossifiée).

Traitement : réduction fermée par flexion-supination en pressant la tête radiale (soulagement instantané).

Poignet

Anatomie complexe: 8 os, 2 rangées.

  • Scaphoïde, semi-lunaire, pyramidal, pisiforme
  • Trapèze, trapézoïde, grand os, os crochu

Ligaments palmaires et dorsaux.

3 articulations (radio-carpienne, inter-carpienne, radio-cubitale).

Flexion-extension, déviation radiale-cubitale, pro-supination.

Luxation du poignet

Mécanisme traumatique : traumatisme violent impliquant charge axiale sur le poignet en dorsiflexion.

Si seulement ligamentaire = lésion du petit arc

Si passe par les os = lésion du grand arc. Luxation péri-lunaire du carpe.

  • Rupture lig. scapho-ulnaire
  • Rupture lig. capito-ulnaire
  • Rupture lig. luno-triquetral
  • Rupture lig. radio-ulnaire (rare)

Présentation clinique : oedème et déformation marqués. Mobilisation impossible.

Rechercher atteinte nerf médian.

Imagerie : RX AP et latérale (perte d’alignement, superposition anormale).

Traitement : urgence. Réduction fermée le + vite possible, sous narcose ou bloc d’hématome (prévenir syndrome du canal carpien aigu). Puis réduction ouverte et

fixation des os du carpe.

Complications : ankylose, arthrose post-traumatique, douleur résiduelle.

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