ULaval:MED-1211/Principales zones de dysfonctionnement du système digestif

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L’œsophage

L’œsophage

La dysphagie

La dysphagie se définit par un trouble de la déglutition. Les trois principales différentes causes sont une atteinte des voies nerveuses, une anomalie du muscle lisse qui nuit à la motilité du bolus alimentaire ou encore, plus fréquemment, des anormalités dans la structure même de l’œsophage.

Causes de dysphagie Exemples
Atteinte des voies nerveuses responsables de la déglutition AVC
Anomalie du muscle lisse nuisant à la motilité Sclérodermie, achalasie, syndrome de Sjögren
Anormalités structurales de l’œsophage (le plus fréquent) Néoplasie, processus inflammatoire, anneau de rétrécissement

Le reflux gastro-œsophagien (RGO)

Le reflux gastro-œsophagien est un retour du contenu gastrique dans l’œsophage qui passe outre le sphincter œsophagien inférieur. Les régurgitations acides causant une sensation de brûlure (pyrosis) peuvent aller jusqu'à l'hypopharynx et la bouche et sont généralement précipitées par des repas lourds, gras, des mets épicés, la consommation d'alcool, de café ainsi que de tabac. Ce processus peut être physiologique ou pathologique, selon la fréquence des manifestations et l'apparition de complications, telles que la dysphagie, l'odynophagie, une œsophagite, un œsophage de Barrett ou un adénocarcinome œsophagien.

L'estomac

La dyspepsie

La dyspepsie se définit par:

  1. Une sensation de satiété précoce empêchant de finir un repas
  2. Une sensation de plénitude post-prandiale pouvant être accompagnées de nausées et/ou d'éructations
  3. De la douleur épigastrique sous forme de brûlement liée à l'alimentation

Généralement, cette pathologie peut être décrite comme une sensation de mauvaise digestion. Elle peut être associée à des ulcères gastriques ou duodénaux. Les principaux agents causaux sont la prise d'AINS, d'aspirine, de corticostéroïdes, d'alcool et de tabac. Si aucun agent causal n'est présent, on parle alors de dyspepsie fonctionnelle.

Adénome de l'estomac
Adénome de l'estomac

L'ulcère peptique

L'ulcère se produit lorsque les mécanismes de défense de la muqueuse gastrique sont insuffisants pour contrer les agents agresseurs (AINS, corticostéroïdes, H. Pylori, aliments irritants, acide, stress, tabac, alcool). Les principales manifestations sont des brûlements 1 à 3 heures suivant un repas, soulagés par la prise d'antiacides ou d'aliments. Parmi les complications, on compte l'hémorragie digestive, la perforation et l'obstruction gastrique.

L'hémorragie digestive haute

L'hémorragie digestive haute peut également être située dans l’œsophage (rupture de varices œsophagiennes) et dans la partie proximale du duodénum, avant le ligament de Treitz. Au niveau de l'estomac, elle est principalement causée par la perforation d'un ulcère. L'hémorragie se manifeste avec de l'hématémèse, du méléna ainsi que de l'anémie.

Le cancer gastrique

La néoplasie de l'estomac est le plus souvent retrouvée chez des patients âgés de plus de 50 ans qui présentent nouvellement des symptômes dyspepsiques. Cette pathologie est accompagnée d'une perte de poids significative et les antécédents familiaux doivent être considérés.

Les voies biliaires

Les coliques biliaires

Schéma des pathologies causées par une obstruction d'un calcul dans l'arbre biliaire
Schéma des pathologies causées par une obstruction d'un calcul dans l'arbre biliaire

La bile produite par le foie est entreposée dans la vésicule biliaire; sa contraction lors des repas libère son contenu dans le canal cystique, puis se déversera dans le cholédoque et, finalement, rejoindra le duodénum par le sphincter d'Oddi. Dans la vésicule biliaire, il peut se former des calculs qui sont majoritairement asymptomatiques. Cependant, si une cholélithiase (calcul) quitte la vésicule momentanément et s'enclave dans le canal cystique, la vésicule réagira en se contractant davantage, ce qui créera des douleurs nommées coliques biliaires. L'épisode se termine lorsque la pierre est expulsée jusqu'au duodénum. Les femmes sont plus souvent atteintes que les hommes par cette pathologie. Le passage d'un calcul dans le cholédoque (cholédocholithiase) peut également créer des coliques biliaires.

La cholécystite aiguë

La cholécystite aiguë est une prolongation de l'enclavement du calcul biliaire dans le canal cystique pendant plusieurs heures. Cela va mener à une inflammation de la vésicule biliaire et à un épaississement de sa paroi en plus de pouvoir causer de la fièvre. Il s’agit d'une urgence médicale afin de procéder à l'ablation chirurgicale de la vésicule (cholécystectomie).

La cholangite

Il s'agit d'un calcul biliaire qui a migré jusque dans le cholédoque, mais qui s'y est bloqué, causant de la fièvre et un état de choc. Étant donné que le canal cholédoque est également relié au foie par le canal hépatique commun, l'obstruction mènera à une augmentation des enzymes hépatiques. Selon la hauteur de l'obstruction, la cholangite peut aussi provoquer une pancréatite. La cholédocholithiase peut parfois être retirée par endo-cholangioscopie rétrograde, donc non-chirurgicalement.

Le foie

L'hépatite

L'hépatite est une inflammation du foie pouvant être causée par un processus infectieux, toxique, métabolique, congestif ou auto-immun.

L'hépatite est aiguë si elle dure moins de 6 mois. Il s'agit d'une réaction inflammatoire du foie en réponse à l'agent causal, accompagnée de nécrose des hépatocytes. Ses principales manifestations sont une douleur au niveau de l'hypochondre droit, de l'ictère, une élévation des transaminases hépatiques et, parfois, de fièvre. Rarement, une hépatite fulminante causera une insuffisance hépatique. L'hépatite aiguë est surtout causée par des agents viraux ou bactériens.

La cirrhose

Il s'agit de l'état d'un foie qui a subit des dommages irréversibles par une agression chronique de nature infectieuse, inflammatoire, toxique, congestive ou métabolique. La chronicité de l'exposition mène à la fibrose hépatique ainsi qu'à la formation de nodules. Les tissus ayant subit de la fibrose ne sont plus fonctionnels; les manifestations de la cirrhose sont donc dépendantes du degré d'atteinte des hépatocytes ainsi que de la capacité des hépatocytes intacts de compenser la perte de fonction.

Le pancréas

La pancréatite aiguë

Le pancréas
Le pancréas

C'est une inflammation subite du pancréas causée le plus fréquemment par un calcul biliaire qui bloque la cholédoque dans la région du canal de Wirsung, soit le canal par lequel les enzymes pancréatiques sont déversées dans le cholédoque. Les autres causes obstructives d'une pancréatite aiguë sont un blocage du Wirsung par une néoplasie ou un cancer de l'ampoule de Vater, le lieu de déversement des enzymes pancréatiques dans le duodénum. L'alcool et certains médicaments peuvent causer un pancréatite. Certaines causes plus rares sont une hypertriglycéridémie, un trauma, une maladie auto-immun ou une pathologie héréditaire.

Le diabète

Il s'agit d'un trouble métabolique du glucose causée par une résistance à l'insuline (Type 2) ou un déficit absolu en insuline (Type 1). L'insuline est produite par le pancréas endocrine. Les cellules du corps étant incapables de capter et d'utiliser le glucose, la glycémie devient anormalement élevée, ce qui cause des complications multiples, telles que des maladies vasculaires, de l'insuffisance rénale, une rétinopathie ou des neuropathies. Également, l'hyperglycémie entraîne une polyurie (production augmentée d'urine) menant à une déshydratation, qui elle même cause une polydipsie (soif excessive et consommation d'eau accrue). La polyphagie (faim excessive) et une perte de poids peuvent aussi être présentes. L'acidocétose, état potentiellement mortel, peut être entraînée par la lipolyse qui tente de compenser le manque d'apport énergétique en glucose.