Traumatisme craniocérébral léger

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Traumatisme craniocérébral léger (TCCL)
Maladie

Mécanisme d'accélération-décélération impliqué dans la survenue du TCCL
Caractéristiques
Signes Altération de l'état de conscience , Inconscient, Désorientation, Examen neurologique normal, Dysmétrie, Adiadococinésie, GCS 13, GCS 14, GCS 15, Altération de la mémoire immédiate, ... [+]
Symptômes
Confusion, Insomnie, Irritabilité, Vision trouble, Nausées, Consommation d'alcool, Consommation de drogue, Photophobie, Antiplaquettaires, Vertige , ... [+]
Diagnostic différentiel
Délirium, Encéphalite, Hydrocéphalie, Hémorragie sous-arachnoïdienne, Acidocétose diabétique, Hypoglycémie, Épilepsie, Trouble d'adaptation, Migraine, Hypertension maligne, ... [+]
Informations
Terme anglais Mild traumatic brain injury, Concussion, mTBI, Cerebral concussion, Minor head trauma
Autres noms Commotion cérébrale
Wikidata ID Q326921
Spécialités Neurologie, Soins intensifs, Médecine d'urgence, Neurochirurgie, Médecine familiale, Physiothérapie


Le traumatisme craniocérébral (TCC) est une lésion cérébrale d'origine traumatique. Les symptômes qui en découlent peuvent être d'ordre physique, cognitif et psychoaffectif[1].

Les termes traumatisme craniocérébral léger (TCCL) et commotion cérébrale sont des synonymes.

Épidémiologie

Le TCCL est une cause fréquente d'invalidité, souvent temporaire, dans la population générale. Le TCCL affecte entre 500 et 1000 sur 100 000 personnes par année. Il est deux à trois fois plus fréquent chez l'homme que chez la femme. Par contre, les femmes ont plus de risque d'avoir une période de rétablissement plus longue. Environ la moitié des TCCL se produisent chez les personnes âgées de 15 à 34 ans. Jusqu'à 20% des athlètes de sports de contact (ex: les joueurs de hockey, de football, etc.) auront un TCCL durant leur saison sportive.[2][3]

Étiologies

Les étiologies les plus communes sont[4] :

Physiopathologie

Le TCCL résulte d'un mouvement d’accélération et de décélération du cerveau frappant la boite crânienne, sans qu'il n'y ait nécessairement un trauma direct de la boite crânienne sur un objet. Les conséquences du trauma craniocérébral sont davantage de nature fonctionnelles que structurelles.

Plusieurs théories sont considérées pour expliquer les symptômes du TCCL. Il y aurait d'abord des micro-déchirures au niveau des axones, ce qui entrainerait un défaut de transport axonal des neurotransmetteurs, de l’inflammation et de l’œdème. Par la suite, il y aurait la relâche de substances excitatrices (acétylcholine, glutamate, aspartate) qui vont entrainer l'hyperexcitation des cellules, contribuant à leur dysfonctionnement et favorisant l'inflammation. Il y aurait aussi une entrée massive de calcium dans les cellules provoquant des problèmes de polarisation et de dépolarisation des membranes cellulaires essentielles à la transmission de l’influx nerveux, entrainant un déséquilibre métabolique entre l’utilisation d’oxygène et de glucose acheminés au cerveau. [5][6]

Présentation clinique

Facteurs de risque

Les facteurs de risque sont [4][7] :

Questionnaire

L'évaluation initiale a pour but de poser le diagnostic de TCCL en plus d'éliminer une forme plus grave de TCC, une pathologie cervicale ou une autre maladie s'apparentant aux symptômes de TCCL. Il est important de garder en tête que les symptômes peuvent se présenter 24 à 48h après l'événement [2][3].

Si un TCCL est soupçonné chez un patient, le questionnaire devrait débuter par :

Les symptômes les plus fréquents sont [2][8][9][10]:

Examen clinique

L'évaluation initiale a pour but de poser le diagnostic de TCCL en plus d'éliminer une forme plus grave de TCC, une pathologie cervicale ou une autre maladie s'apparentant aux symptômes de TCCL [7][11][12][13] :

Examens paracliniques

Études de laboratoire

Les bilans sanguins ne sont pas nécessaires pour poser le diagnostic de TCCL. Des études de laboratoire peuvent être envisagées, s'il y a présence d'un polytraumatisme concomitant ou si une sévérité plus grave qu'un TCCL est suspecté afin d'exclure d'autres diagnostics [14][15]. Dans cette éventualité, un bilan comprenant au minimum les éléments suivants devrait être demandé :

D'autres examens de laboratoire peuvent être demandés en fonction du contexte.

Imagerie

La TDM cérébrale C- et l’IRM cérébrale classique sont strictement normales en cas de TCCL. À ce jour, les études n’ont pas démontrées de résultats uniformes dans les changements structuraux du cerveau pour diagnostiquer une commotion cérébrale.[3] La TDM de la tête et de la colonne cervicale si pertinent sont les modalités diagnostiques de choix lors de l'évaluation initiale des patients souffrant d'un TCC, car elle est souvent facilement et rapidement disponible.

Indication d'imagerie chez l'adulte

La Canadian CT Head rule a été développé pour sélectionner les patients chez qui une imagerie cérébrale est recommandée.[16]

S'il y a la présence de l'un des éléments suivants, la règle de décision clinique ne peut s'appliquer (critère d'exclusion)[17][16] :

  • un GCS < 13
  • un patient de moins de 16 ans (le PECARN s'applique alors)
  • l'absence de perte de conscience, d'amnésie ou de désorientation
  • l'absence d'histoire de traumatisme
  • un déficit neurologique focalisé (une TDM est recommandée d'emblée)
  • une instabilité hémodynamique (une TDM est recommandée d'emblée)
  • une fracture crânienne ouverte ou enfoncée (une TDM est recommandée d'emblée)
  • la prise d'anticoagulants ou une coagulopathie (une TDM est recommandée d'emblée)
  • un patient ayant eu une crise convulsive après le trauma (une TDM est recommandée d'emblée).

En présence d'un seul des critères suivants, une TDM est recommandée.

Critères du Canadian Head CT Rule[16]
Critère
Risque élevé Vomissements ≥ 2 épisodes
Âge > 65 ans
Glasgow < 15 (2 heures après la blessure)
Tout signe de fracture de la base du crâne
Fracture crânienne ouverte ou déprimée soupçonnée
Risque modéré Mécanisme dangereux
  • Piéton heurté par un véhicule à moteur
  • Occupant éjecté d'un véhicule à moteur
  • Chute de plus de 1 mètre ou de plus de cinq marches)
Amnésie rétrograde jusqu'à 30 minutes ou plus

En l'absence de critère d'exclusion, si le patient n'a pas de critères de risque élevé ou moyen, la TDM de la tête n'est pas recommandée.

Indication d'imagerie chez l'enfant

Pour les patients pédiatriques, le meilleur outil de décision pour déterminer le besoin de la TDM est la règle de décision du PECARN[18]. La radiographie simple du crâne n'est pas recommandée. [8]

PECARN : Pediatric Head CT Rule[18][17]
< 2 ans 2 ans ou plus Intervention
Risque élevé Glasgow < 15 TDM recommandée
Altération de l'état mental
  • Agitation
  • Somnolence
  • Questions répétitives
  • Réponse verbale lente
Tout signe de fracture de la base du crâne ou de la boîte crânienne
Risque modéré Perte de conscience de plus de 5 secondes Perte de conscience Observation ou TDM
Hématome non frontal Vomissements récurrents
Comportement anormal selon les parents Céphalées sévères
Mécanisme grave de blessure
  • Accident de véhicule à moteur avec éjection, décès d'un autre passager, écrasement
  • Piéton ou cycliste sans casque heurté par véhicule
  • Chute de > 0.9 m
  • Trauma crânien par objet à haute vélocité
Mécanisme grave de blessure
  • Accident de véhicule à moteur avec éjection, décès d'un autre passager, écrasement
  • Piéton ou cycliste sans casque heurté par véhicule
  • Chute de > 1.5 m
  • Trauma crânien par objet à haute vélocité

Si le patient ne répond à aucun des critères mentionnés ci-dessus, alors le clinicien peut libérer l'enfant en toute sécurité sans réaliser d'imagerie cérébrale.

Approche clinique

Outils d'évaluation des TCCL

  • SCAT5[19]
    • Pour les TCCL en lien avec le sport, il existe le SCAT5, un outil d'évaluation standardisé des TCCL. Cet outil permet d'évaluer rapidement les athlètes de 13 ans et plus.
    • Pour les athlètes de 12 ans et moins, il existe le SCAT5 pour enfants.
    • Si un TCCL est suspecté, le joueur doit être retiré du jeu afin d'effectuer l'évaluation du SCAT5 hors terrain pour déterminer s'il y a présence d'un TCCL. Par contre, à noter que toute personne chez qui un TCCL est suspecté ne devrait pas retourner au jeu la journée même, et ce, même si le SCAT5 s'avère normal. L'utilité de cet outil clinique devient significativement moins fiable trois à cinq jours après la blessure, où il peut alors servir comme outil de suivi des symptômes.
  • L'AQMSE propose un outil de suivi des symptômes post-traumatisme craniocérébrale. Il est utile de demander aux patients de remplir ce document initialement (peu après le traumatisme initial), puis de le remplir juste avant chaque visite avec un professionnel de la santé. Ceci permet de faire un suivi objectif de l'amélioration des symptômes post-commotionnels.

Différencier la sévérité des TCC

En résumé, selon la gravité du TCC, on peut s'attendre à retrouver les caractéristiques suivantes.

Caractéristiques du TCC
Gravité Durée de la perte ou de l’altération de la conscience GCS obtenu à l’urgence ou 30 minutes après le TCC Lésions à l'imagerie

(fracture ou lésion intracrânienne)

Examen neurologique (signes focaux) Amnésie post-traumatique
Léger Entre 0 et 30 minutes 13-15 Peut être positive ou négative Peut être positif Variable, mais ≤ 24 heures
Modéré Généralement entre 30 minutes et 6 heures, mais < 24 heures 9-12 Généralement positive Positif Variable, mais généralement entre 1 et 14 jours
Grave Souvent > 24 heures à plusieurs jours, mais obligatoirement > 6 heures 3-8 Positive Positif Plusieurs semaines

Diagnostic

Selon l'INESSS, les trois critères suivants doivent être présents pour diagnostiquer un TCCL[20] :

  1. un mécanisme lésionnel compatible (accélération-décélération, impact sur le crâne, vélocité, protection, éjection, etc.)
  2. à l'évaluation clinique, l'objectivation d'au moins un des éléments suivants :
    • une période d'altération de l'état de conscience (confusion ou désorientation)
    • une perte de conscience de 30 minutes ou moins
    • l'amnésie post-traumatique de 24 heures ou moins
    • des signes neurologiques transitoires ou localisés, une convulsion ou une lésion intracrânienne ne nécessitant pas une intervention chirurgicale
  3. lors de l'évaluation à l'urgence, 30 minutes ou plus après l'accident, un Glasgow entre 13 et 15.

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel d'un TCC peut comprendre plusieurs entités cliniques, certaines pouvant avoir des symptômes similaires au TCCL et d'autres à rechercher lors de présentations plus atypiques (soit en l'absence de trauma crânien initial ou lorsque le patient n'évolue pas tel qu'attendu) [7] :

Traitement

Contenu TopMédecine
  • Changement de paradigme pour la commotion cérébrale pédiatrique (MU) (MF) (SI)
  • Je m’arrête ou je continue après une “commotion”? (MU) (MF) (SI)

Il est sécuritaire de retourner toute personne avec un TCCL à son domicile après une évaluation à l'hôpital ou à la clinique si ces critères sont remplis [8]:

  • une absence de facteur de risque nécessitant une imagerie ou un résultat d'imagerie normal
  • un état mental normal ou une amélioration clinique des symptômes
  • une absence de signaux suggérant une observation prolongée :
    • une intoxication à l'alcool ou aux drogues
    • un polytraumatisme associé au TCCL
    • un Glasgow anormal persistant ou un déficit neuro-focal
    • des vomissements et/ou une céphalée sévère
    • une coagulopathie connue
    • un âge supérieur à 65 ans.

Il est recommandé de suivre les étapes suivantes pour prendre en charge un TCCL, soit[21][22][9] :

  • la période de repos initial
  • la reprise des activités intellectuelles (la reprise des activités intellectuelles doit être complète avant de retourner aux activités sportives)
  • la reprise des activités sportives.

Comme principe général, il est important de souligner qu'ill est recommandé d'attendre au moins 24 heures entre chaque étape : si les symptômes reviennent ou s'empirent, il vaut mieux retourner à l'étape précédente.

Période de repos initial

Il n'est plus recommandé de réveiller fréquemment une personne avec un TCCL.

À la suite d'un TCCL, il est important d'avoir une période de repos de 24-48 h dans lequel on applique les conseils suivants :

  • rester dans un milieu calme
  • éviter l'exposition aux écrans
  • éviter le repos au lit complet, car cela semble nuire à la récupération
  • limiter les activités qui demandent de la concentration ou de la réflexion
  • limiter l'activité physique aux activités de la vie quotidienne (ex : cuisiner, s'habiller, etc.)
    • une activité physique de faible intensité sous le seuil symptomatique peut être effectuée selon tolérance (ex: marche d'une durée de dix minutes)
  • répondre aux besoins physiologiques du corps en matière d'alimentation et hydratation
  • éviter l'alcool, les drogues, les boissons stimulantes et les médicaments favorisant le sommeil
  • ne pas conduire pour un minimum de 24 heures.

Une fois la période initiale de repos complétée, la reprise graduelle des activités physiques et intellectuelles peut se faire simultanément, en autant que les symptômes ne s'empirent pas. La présence de symptômes légers est normale pendant l'activité. Par contre, si les symptômes s'empirent, il est important de prendre une journée de repos avant de poursuivre avec la reprise graduelle des activités.

Reprise des activités intellectuelles

Étape Niveau d'activité intellectuelle Description
Étape 1 Début d'activité intellectuelle à domicile Début d'activité intellectuelle à domicile
  • Commencer les activités intellectuelles dans des périodes de 15-20 minutes, selon la tolérance (ex : lecture, télévision)
  • Si les symptômes ne s'empirent pas ou sont absents, passer à l'étape 2
Étape 2 Reprise graduelle des activités structurées (école, travail, loisir) à temps partiel Reprise graduelle des activités structurées (école, travail, loisir) à temps partiel
  • Commencer par des demi-journées et augmenter graduellement la durée des activités structurées selon la tolérance
  • Prendre des pauses au besoin en allant dans un endroit calme et tranquille
  • Éviter les situations stressantes dans les 2 premières semaines (ex: examen)
Étape 3 Reprise des activités à temps plein (avec des mesures d'adaptation au besoin) Reprise des activités à temps plein (avec des mesures d'adaptation au besoin)
  • Reprendre la routine quotidienne tout en limitant le stress et l'anxiété
  • Pour les étudiants, reprendre progressivement les examens selon la tolérance
  • Passer à l'étape 4 seulement si les symptômes sont disparus
Étape 4 Retour complet Retour complet aux activités intellectuelles sans mesures d'adaptation

Reprise des activités sportives

Étape Niveau d'activité physique Description
Étape 1 Activités très légères
  • Recommencer les activités simples de la vie quotidienne (ex : marcher, ménage léger) pour de courtes périodes de 15-20 minutes
Étape 2 Activités aérobiques individuelles légères
  • Faire une activité ou un exercice qui augmente légèrement le rythme cardiaque pendant 20-30 minutes (ex : marche soutenue, vélo)
Étape 3 Exercices individuelles spécifiques
  • Commencer les exercices comprenant des mouvements spécifiques à l'activité ou au sport pratiqué
  • Augmenter graduellement la durée et l'intensité de l'activité
  • Avant de passer à l'étape 4, s'assurer que :
    • Les symptômes ont disparu, autant à l'activité qu'au repos
    • Le retour complet aux activités intellectuelles a été fait
Étape 4 Exercices ou entrainements plus exigeant avec ou sans coéquipiers
  • Reprendre les exercices techniques plus complexes nécessitant de la concentration et de la coordination
  • Augmenter graduellement l'intensité
  • Introduire les exercices en résistance (ex : musculation)
  • Une autorisation médicale est requise pour les activités à risque de contact ou chute afin de passer à l'étape 5
Étape 5 Entrainement sans restriction
  • Reprendre l'entrainement complet dans la discipline pratiquée, incluant les risques de contact et chutes
Étape 6 Retour complet à la compétition
  • Lorsque l'étape 5 a été complété sas récidive des symptômes, le retour à la compétition peut être effectué
  • Être attentif pour une réapparition de symptômes

Approches pharmacologiques

Il existe peu de données probantes en lien avec l'utilisation d'une médication pour diminuer les symptômes liés à la commotion. L'utilisation d'une pharmacothérapie dans les premières étapes de rétablissement peut masquer l'exacerbation des symptômes. Il faut alors être vigilant avant d'accorder le retour au jeu complet si une médication est prise. [8][19]

Suivi

L'application « TCCL-MTBI » réalisée par l'INESSS est un outil intéressant à connaître. Elle peut être téléchargée par les patients pour avoir accès à la « Boîte à outil pour les patients » :
  • l'ensemble des milieux de références pour les TCC dans les différentes régions du Québec
  • un formulaire d'évaluation et de suivi des symptômes standardisé (Rivermead post-concussion symptoms questionnaire)
  • un protocole de retour aux activités physiques et intellectuelles.
L'application est disponible dans l'App Store et sur Google Play.

Toute l'information par rapport à la reprise des activités intellectuelles et des activités physiques et sportives devrait être donné au patient tant de vive voix que par écrit. Le site internet de l'INESSS section TCCL contient d'ailleurs de nombreuses ressources pour les patients (pamphlet, vidéo). L'application québécoise gouvernementale TCCL-MTBI offre également différents outils pour les professionnels et les patients, dont la possibilité d'envoyer par courriel la documentation. La période informative vise à expliquer la pathologie, guider et rassurer le patient par rapport au processus normal de rétablissement et de symptômes ainsi qu'à bien rappeler l'importance de la reprise graduelle des activités [2][8].

L'outil SCAT5 ou Rivermead post-concussion symptoms questionnaire peuvent être administrés avant chaque visite médicale pour être en mesure de faire un suivi systématique des symptômes. Ceci facilite les rencontres médicales.

Un suivi auprès d'un professionnel de la santé est nécessaire chez les athlètes avant que ceux-ci reprennent les activités à risque de contact, de collision ou de chute.[9]

Symptômes persistants

Ce serait au moins 15 % des personnes ayant subi une commotion cérébrale qui présenterait des symptômes persistants après le délai habituel de trois mois. Certains facteurs peuvent prédisposer à une période de récupération plus lente [2][8][3]:

  • des commotions cérébrales antérieures multiples
  • un profil migraineux pré-existant
  • la présence d'un trouble anxieux ou d'un trouble dépressif caractérisé avant la blessure
  • le sexe féminin
  • la quantité et l'intensité des symptômes post-commotionnels.

Un suivi à plus long terme devrait être effectué chez les patients qui présentent des signes ou symptômes persistants de TCCL. Cela peut être lié à des éléments confondants ou coexistants tels qu'une atteinte au niveau de la biomécanique cervicale, une atteinte vestibulaire, des facteurs psychosociaux, un diagnostic de trouble de l'humeur associé ou un processus de douleur chronique. Une référence à d'autres professionnels peuvent alors être recommandée. Il peut être judicieux de référer ces patients en phase subaiguë, soit dès quatre semaines après le traumatisme, aux professionnels suivants :

  • une évaluation en physiothérapie pour évaluer la région cervicale et éliminer une atteinte vestibulaire périphérique
  • une évaluation en kinésiologie pour établir un programme d'exercice aérobique
  • une évaluation en psychologie pour l'utilisation d'une thérapie cognitivo-comportementale
  • une référence dans une clinique spécialisée en neurotraumatologie (se référer à la section « milieux de références » dans l'application gouvernementale TCCL-MTBI pour la liste complète).

Complications

Rarement, un TCCL peut mener à certaines complications, notamment [23]:

Certaines personnes resteront avec des séquelles à long terme suite à leur TCCL :

Évolution

La majorité des patients ayant subi un TCCL remarquent une diminution des symptômes dans les premiers 10 à 14 jours suite au traumatisme et une disparition complète des symptômes après un mois. Par contre, certaines personnes ont des séquelles à plus long terme. Celles-ci peuvent durer plusieurs mois, voir des années. Quant à eux, les symptômes de TCCL chez les enfants s'estompent généralement après quatre semaines. [9]

Prévention

La prévention est essentielle aux traumatismes cérébraux. Les collisions de véhicules à moteur, la cause la plus fréquente de traumatisme crânien, ne sont pas toujours évitables. Cependant, certaines mesures peuvent être prises pour réduire les risques, notamment le port de la ceinture de sécurité, la non-conduite sous l'influence de drogues ou d'alcool et l'utilisation de sièges d'appoint appropriés pour les enfants. Les cyclistes et les motocyclistes devraient être encouragés à porter un casque.[7]

Chez un patient ayant déjà subi un traumatisme crânien, il est important de ne pas reprendre ses activités tant qu'il ne s'est pas amélioré. Une personne qui retourne de façon prématurée s'expose à une prolongation de sa récupération et à risque d'un nouveau traumatisme. Des traumatismes craniocérébraux récurrents peuvent exposer les patients à des symptômes à vie, et il peut y avoir des effets cumulatifs et permanents. [2][8]

Il est suggéré de recommander l'arrêt d'un sport si une personne a :

  • subi plus de trois TCCL
  • des symptômes persistants
  • une incapacité à retourner à temps complet aux études ou au travail.

Chez les patients qui ont déjà subi une blessure, la récupération post-traumatique est un processus difficile de récupération physique, mentale et émotionnelle. Les complications neurologiques et psychiatriques sont courantes. La prévention du suicide chez les patients qui ont subi un traumatisme crânien est également importante et les patients doivent toujours être encouragé à demander de l'aide. [7]

Notes

  1. Hématome, lacération du cuir chevelu, une dépression du crâne
  2. Par la palpation de l'ensemble des bords osseux du visage, y compris l'orbite, le maxillaire, le nez et la mâchoire
  3. Le signe de Battle (ecchymoses derrière les oreilles), les yeux de raton laveur (ecchymoses sous les yeux), l'hémotympan et l'écoulement du LCR par le nez (rhinorrhée) ou l'oreille (otorrhée) sont les signes de fracture de la base du crâne.
  4. 4,0 et 4,1 Tous les types d'erreurs suivants sont considérés comme positifs pour les tests d'équilibre :
    • mains écartés de la crête iliaque
    • ouverture des yeux
    • pas, trébuchement ou chute
    • déplacement des hanches en abduction > 30 degrés
    • soulèvement de l'avant-pied ou du talon
    • abandon de la position pendant plus de 5 secondes.
  5. Toute provocation des symptômes (céphalée, étourdissement, nausées, sensation d'être dans le brouillard) est considéré comme étant positif.
  6. Survient lorsque le cerveau subit un 2e impact dans la période ou il est vulnérable suite au TCCL initial

Références

  1. H. Audrit et E. de Guise, « Le traumatisme cranio-cérébral léger : les symptômes et la prise en charge », Journal de Réadaptation Médicale : Pratique et Formation en Médecine Physique et de Réadaptation, vol. 34, no 3,‎ , p. 109–113 (ISSN 0242-648X, DOI 10.1016/j.jrm.2014.06.006, lire en ligne)
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 et 2,5 « Prise en charge des commotions cérébrales », sur lemédecinduquébec.org, (consulté le 17 février 2022)
  3. 3,0 3,1 3,2 et 3,3 « Lignes directrices sur les commotions cérébrales / traumatismes craniocérébraux légers et les symptômes prolongés », sur https://braininjuryguidelines.org/, 3e édition
  4. 4,0 et 4,1 « Acute milt traumatic brain injury (concussion) in adults », sur uptodate.com, (consulté le 17 février 2022)
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  7. 7,0 7,1 7,2 7,3 et 7,4 Jenna M. Lizzo et Muhammad Waseem, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 31751082, lire en ligne)
  8. 8,0 8,1 8,2 8,3 8,4 8,5 et 8,6 Marshall S, Bayley M, McCullagh S et coll. Guideline for concussion/mild traumatic brain injury and prolonged symptoms. 3e éd. Toronto : Ontario Neurotrauma Foundation ; 2018. 250 pages.
  9. 9,0 9,1 9,2 et 9,3 « Traumatisme craniocérébral léger », sur inesss.qc.ca (consulté le 17 février 2022)
  10. « Pocket Concussion Recognition Tool » (consulté le 7 avril 2022)
  11. 11,0 et 11,1 « Dépistage vestibulo-oculomoteur (VOMS) » (consulté le 30 avril 2022)
  12. (en) Anton Helman, « Pediatric Minor Head Injury and Concussion », sur Emergency Medicine Cases, (consulté le 30 avril 2022)
  13. « SCAT5 - Outil d'évaluation des commotions dans le sport » (consulté le 30 avril 2022)
  14. « Lignes directrices canadiennes sur les commotions cérébrales dans le sport – Parachute », sur parachute.ca (consulté le 19 février 2022)
  15. Franz E. Babl, Diana Dionisio, Lucy Davenport et Amy Baylis, « Accuracy of Components of SCAT to Identify Children With Concussion », Pediatrics, vol. 140, no 2,‎ , e20163258 (ISSN 0031-4005, DOI 10.1542/peds.2016-3258, lire en ligne)
  16. 16,0 16,1 et 16,2 « Canadian CT Head Injury/Trauma Rule », sur MDCALC (consulté le 8 avril 2022)
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  20. « ALGORITHME DÉCISIONNEL POUR LA GESTION DU RISQUE DE COMPLICATIONS NEUROLOGIQUES GRAVES À LA SUITE D'UN TCCL, CLIENTÈLE ADULTE » (consulté le 8 avril 2022)
  21. (en) Amy W. Doolan, Daniel D. Day, Arthur C. Maerlender et Michael Goforth, « A Review of Return to Play Issues and Sports-Related Concussion », Annals of Biomedical Engineering, vol. 40, no 1,‎ , p. 106–113 (ISSN 0090-6964 et 1573-9686, DOI 10.1007/s10439-011-0413-3, lire en ligne)
  22. « Protocole de gestion des commotions cérébrale », Votre gouvernement,‎
  23. « Une lésion cérébrale méconnue associé à la pratique sportive », Forum Med Suisse,‎
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