« Traumatisme craniocérébral léger » : différence entre les versions

De Wikimedica
Aucun résumé des modifications
Ligne 324 : Ligne 324 :


== Suivi  ==
== Suivi  ==
Toute l'information par rapport à la reprise des activités intellectuelles et des activités physiques et sportives devrait être donné au patient tant de vive voix que par écrit <ref name=":2" />. Le site internet de l'[https://www.inesss.qc.ca/en/publications/publications/publication/traumatisme-craniocerebral-leger-conseils-pour-la-reprise-graduelle-des-activites-intellectuelles-physiques-et-sportives-mise-a-jour-du-depliant.html INESSS] contient d'ailleurs de nombreuses ressources pour les patients (pamphlet, vidéo). La période informative vise à expliquer la pathologie, guider et rassurer le patient par rapport au processus normal de rétablissement et de symptômes ainsi qu'à bien rappeler l'importance de la reprise graduelle des activités <ref name=":5" /><ref name=":6" />. Tel que mentionné dans la section « diagnostic », l'outil SCAT5 est utile pour faire le suivi des symptômes lors des visites médicales, celui-ci pouvant être rempli dans la salle d'attente par le patient et être révisé avec le professionnel de la santé par la suite.   
Toute l'information par rapport à la reprise des activités intellectuelles et des activités physiques et sportives devrait être donné au patient tant de vive voix que par écrit <ref name=":2" />. Le site internet de l'[https://www.inesss.qc.ca/en/publications/publications/publication/traumatisme-craniocerebral-leger-conseils-pour-la-reprise-graduelle-des-activites-intellectuelles-physiques-et-sportives-mise-a-jour-du-depliant.html INESSS section TCCL] contient d'ailleurs de nombreuses ressources pour les patients (pamphlet, vidéo). La période informative vise à expliquer la pathologie, guider et rassurer le patient par rapport au processus normal de rétablissement et de symptômes ainsi qu'à bien rappeler l'importance de la reprise graduelle des activités <ref name=":5" /><ref name=":6" />. Tel que mentionné dans la section « diagnostic », l'outil SCAT5 est utile pour faire le suivi des symptômes lors des visites médicales, celui-ci pouvant être rempli dans la salle d'attente par le patient et être révisé avec le professionnel de la santé par la suite.   


Un suivi auprès d'un professionnel de la santé devrait être fait chez les athlètes avant que ceux-ci reprennent les activités à risque de contact, de collision ou de chute.<ref name=":2" />  
Un suivi auprès d'un professionnel de la santé devrait être fait chez les athlètes avant que ceux-ci reprennent les activités à risque de contact, de collision ou de chute.<ref name=":2" />  

Version du 8 avril 2022 à 09:21

Traumatisme craniocérébral léger (TCCL)
Maladie

Mécanisme d'accélération-décélération impliqué dans la survenue du TCCL
Caractéristiques
Signes Altération de l'état de conscience , Inconscient, Désorientation, Examen neurologique normal, Dysmétrie, Adiadococinésie, GCS 13, GCS 14, GCS 15, Altération de la mémoire immédiate, ... [+]
Symptômes
Confusion, Insomnie, Irritabilité, Vision trouble, Nausées, Consommation d'alcool, Consommation de drogue, Photophobie, Antiplaquettaires, Vertige , ... [+]
Diagnostic différentiel
Délirium, Encéphalite, Hydrocéphalie, Hémorragie sous-arachnoïdienne, Acidocétose diabétique, Hypoglycémie, Épilepsie, Trouble d'adaptation, Migraine, Hypertension maligne, ... [+]
Informations
Terme anglais Mild traumatic brain injury, Concussion, mTBI, Cerebral concussion, Minor head trauma
Autres noms Commotion cérébrale
Wikidata ID Q326921
Spécialités Neurologie, Soins intensifs, Médecine d'urgence, Neurochirurgie

Page non révisée


Le traumatisme craniocérébral (TCC) est une lésion cérébrale d'origine traumatique. Les symptômes qui en découlent peuvent être d'ordre physique, cognitif et psychoaffectif[1].

Les termes traumatisme craniocérébral léger (TCCL) et commotion cérébrale sont des synonymes.

Épidémiologie

Le TCCL est une cause fréquente d'invalidité, souvent temporaire, dans la population générale. Le TCCL affecte entre 500 et 1000 sur 100 000 personnes par année. Il est deux à trois fois plus fréquent chez l'homme que chez la femme. Par contre, les femmes ont plus de risque d'avoir une période de rétablissement plus longue. Environ la moitié des TCCL se produisent chez les personnes âgées de 15 à 34 ans. Jusqu'à 20% des athlètes de sports de contact (ex: les joueurs de hockey, de football, etc.) auront un TCCL durant leur saison sportive.[2][3]

Étiologies

Les étiologies les plus communes sont[4] :

Physiopathologie

Le TCCL résulte d'un mouvement d’accélération et de décélération du cerveau frappant la boite crânienne, sans qu'il n'y ait nécessairement un trauma direct de la boite crânienne sur un objet. Les conséquences du trauma craniocérébral sont davantage de nature fonctionnelles que structurelles.

Plusieurs théories sont considérées pour expliquer les symptômes du TCCL. Il y aurait d'abord des micro-déchirures au niveau des axones, ce qui entrainerait un défaut de transport axonal des neurotransmetteurs, de l’inflammation et de l’œdème. Par la suite, il y aurait la relâche de substances excitatrices (acétylcholine, glutamate, aspartate) qui vont entrainer l'hyperexcitation des cellules, contribuant à leur dysfonctionnement et favorisant l'inflammation. Il y aurait aussi une entrée massive de calcium dans les cellules provoquant des problèmes de polarisation et de dépolarisation des membranes cellulaires essentielles à la transmission de l’influx nerveux, entrainant un déséquilibre métabolique entre l’utilisation d’oxygène et de glucose acheminés au cerveau. [5][6]

Présentation clinique

Facteurs de risque

Les facteurs de risque sont [4][7] :

Questionnaire

L'évaluation initiale a pour but de poser le diagnostic de TCCL en plus d'éliminer une forme plus grave de TCC, une pathologie cervicale ou une autre maladie s'apparentant aux symptômes de TCCL. Il est important de garder en tête que les symptômes peuvent se présenter 24 à 48h après l'événement [2][3].

Si un TCCL est soupçonné chez un patient, le questionnaire devrait débuter par :

Les symptômes les plus fréquents sont [2][8][9][10]:

Examen clinique

Rappelons nous que l'évaluation initiale a pour but de poser le diagnostic de TCCL en plus d'éliminer une forme plus grave de TCC, une pathologie cervicale ou une autre maladie s'apparentant aux symptômes de TCCL. Toutefois, il est nécessaire d'effectuer un examen complet qui s'articule autour de l'ATLS afin d'éliminer un traumatisme plus grave [7] :

  • l'examen primaire et secondaire de l'ATLS, dont un examen cardiaque, pulmonaire, abdominal ainsi qu'un examen du bassin
  • un examen de la colonne cervicale à la recherche de signes de fracture vertébrale ou d'entorse cervicale
  • à l'examen neurologique :
    • l'examen neurologique peut être complètement normal ; un examen neurologique normal n'exclue pas le diagnostic de TCCL
    • il est important de rechercher des signes de fracture du crâne[note 1], une fracture du visage[note 2] et une fracture de la base du crâne[note 3]
    • il faut systématiquement rechercher des symptômes d'hémorragie intracrânienne (Brudzinski, Kernig, Jolt, pupilles anormales, Serment anormal, Mingazzini anormal, forces segmentaires anormales, asymétrie du visage, etc.)
    • une altération de l'état de conscience est fréquente
      • le patient peut être totalement inconscient initialement (GCS 3)
      • à l'urgence ou 30 minutes après le traumatisme, un GCS ≥ 13 doit être obtenu pour répondre au critère de TCCL
      • l'échelle de Glasgow en série ou répété doit être effectué pour identifier les changements dans la fonction neurologique après une blessure traumatique
    • l'évaluation de la démarche et de la coordination
    • les signes les plus susceptibles d'être positifs à l'examen neurologique lors d'un TCCL sont ceux d'ordre cérébelleux. Il faut donc être attentif à la présence d'une dysrythmie aux mouvements alternés rapides, une dysmétrie à l'épreuve doigt-nez ou un trouble d'équilibre en station unipodale (souvent exacerbé avec les yeux fermés).

Examens paracliniques

Imagerie

La TDM cérébrale C- et l’IRM cérébrale classique sont strictement normales en cas de TCCL. À ce jour, les études n’ont pas démontrées de résultats uniformes dans les changements structuraux du cerveau pour diagnostiquer une commotion cérébrale.[3] La TDM de la tête (et de la colonne cervicale si pertinent) est la modalité diagnostique de choix lors de l'évaluation initiale des patients souffrant d'un TCC, car elle est souvent facilement et rapidement disponible.

Règle de décision clinique chez l'adulte

Pour les règles de décision clinique permettant de déterminer si une TDM de la tête est nécessaire chez un patient adulte, consulter le Canadian Head CT rule[11]. Les patients auxquels cette règle s'applique sont les patients avec un score de Glasgow entre 13 et 15 avec au moins un des éléments suivants, soit une perte de conscience, une amnésie suite au trauma crânien ou une désorientation témoignée par autrui. Les critères d'exclusion pour l'utilisation de cet outil clinique sont : un patient de moins de 16 ans, la prise d'anticoagulants, un patient ayant eu une crise convulsive après le trauma.

Canadian Head CT Rule
Critère O Non
Risque élevé Vomissements ≥ 2 fois +1 0
Âge > 65 ans +1 0
Glasgow < 15 (2 heures après la blessure) +1 0
Tout signe de fracture de la base du crâne +1 0
Fracture crânienne ouverte ou déprimée soupçonnée +1 0
Risque modéré Mécanisme dangereux (piéton heurté par un véhicule à moteur, occupant éjecté d'un véhicule à moteur, ou de plus de 3 pieds ou de plus de cinq marches) +1 0
Amnésie rétrograde jusqu'à 30 minutes ou plus +1 0

Si le patient n'a pas de critères de risque élevé ou moyen, la TDM de la tête n'est pas recommandée. Si l'un des critères de risque modéré est présent, la TDM de la tête doit être considérée dans les investigations.

Règle de décision clinique chez l'enfant

Pour les patients pédiatriques, le meilleur outil de décision pour déterminer le besoin de la TDM est la règle de décision du PECARN[12]. La radiographie simple du crâne n'est pas recommandée. [8]

PECARN : Pediatric Head CT Rule
Critères : enfant de moins de 2 ans Critères : enfant de 2 ans ou plus
Risque élevé Glasgow < 15 Glasgow < 15
Altération de l'état mental Altération de l'état mental
Tout signe de fracture de la base du crâne Tout signe de fracture de la base du crâne
Risque modéré Perte de conscience de plus de 5 secondes Perte de conscience de plus de 5 secondes
Hématome non frontal Vomissements récurrents
Comportement anormal selon les parents Céphalées sévères
Mécanisme grave de blessure Mécanisme grave de blessure

Si le patient ne répond à aucun des critères mentionnés ci-dessus, alors le clinicien peut libérer l'enfant en toute sécurité sans réaliser d'imagerie cérébrale.

Études de laboratoire

Les bilans sanguins ne sont pas nécessaires pour poser le diagnostic de TCCL. Des études de laboratoire peuvent être envisagées, s'il y a présence d'un polytraumatisme concomitant ou si une sévérité plus grave qu'un TCCL est suspecté afin d'exclure d'autres diagnostics [13][14]. Dans cette éventualité, un bilan comprenant la formule sanguine complète, la glycémie, les électrolytes, les tests de fonction rénale, les tests de fonction hépatique et le profil de coagulation sera effectué.

Approche clinique

Outils d'évaluation des TCCL

  • SCAT5[15]
    • Pour les TCCL en lien avec le sport, il existe le SCAT5, un outil d'évaluation standardisé des TCCL. Cet outil permet d'évaluer rapidement les athlètes de 13 ans et plus.
    • Pour les athlètes de 12 ans et moins, il existe le SCAT5 pour enfants.
    • Si un TCCL est suspecté, le joueur doit être retiré du jeu afin d'effectuer l'évaluation du SCAT5 hors terrain pour déterminer s'il y a présence d'un TCCL. Par contre, à noter que toute personne chez qui un TCCL est suspecté ne devrait pas retourner au jeu la journée même, et ce, même si le SCAT5 s'avère normal. L'utilité de cet outil clinique devient significativement moins fiable trois à cinq jours après la blessure, où il peut alors servir comme outil de suivi des symptômes.
  • L'AQMSE propose un outil de suivi des symptômes post-traumatisme craniocérébrale. Il est utile de demander aux patients de remplir ce document initialement (peu après le traumatisme initial), puis de le remplir juste avant chaque visite avec un professionnel de la santé. Ceci permet de faire un suivi objectif de l'amélioration des symptômes post-commotionnels.

Différencier la sévérité des TCC

En résumé, selon la gravité du TCC, on peut s'attendre à retrouver les caractéristiques suivantes.

Caractéristiques du TCC
Gravité Durée de la perte ou de l’altération de la conscience GCS obtenu à l’urgence ou 30 minutes après le TCC Lésions à l'imagerie

(fracture ou lésion intracrânienne)

Examen neurologique (signes focaux) Amnésie post-traumatique
Léger Entre 0 et 30 minutes 13-15 Peut être positive ou négative Peut être positif Variable, mais ≤ 24 heures
Modéré Généralement entre 30 minutes et 6 heures, mais < 24 heures 9-12 Généralement positive Positif Variable, mais généralement entre 1 et 14 jours
Grave Souvent > 24 heures à plusieurs jours, mais obligatoirement > 6 heures 3-8 Positive Positif Plusieurs semaines

Diagnostic

Le diagnostic de TCCL est basé sur le tableau clinique du patient. Un TCCL devrait être soupçonné chez toute personne victime d'un impact au niveau de la tête, du visage, de la nuque ou du corps et qui démontre n'importe quel signe et/ou symptôme de TCCL. L'INESS [16] propose les critères suivants pour poser le diagnostic de TCCL :

  1. Histoire de l'accident :
    • Mécanisme de la blessure (accélération-décélération, impact sur le crâne, vélocité, protection, éjection, etc.)
  2. Examen clinique :
    • Objectivation d'au moins un élément :
      • Période d'altération de l'état de conscience (confusion ou désorientation)
      • Perte de conscience de 30 minutes ou moins
      • Amnésie post-traumatique de 24 heures ou moins
      • Signe neurologique transitoire ou localisé, une convulsion ou une lésion intracrânienne ne nécessitant pas une intervention chirurgicale
    • Glasgow entre 13 et 15, 30 minutes ou plus après l'accident, lors de l'évaluation à l'urgence

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel d'un TCC peut comprendre plusieurs entités cliniques, certaines pouvant avoir des symptômes similaires au TCCL et d'autres à rechercher lors de présentations plus atypiques (soit en l'absence de trauma crânien initial ou lorsque le patient n'évolue pas tel qu'attendu) : [7] :

Traitement

Contenu TopMédecine
  • Changement de paradigme pour la commotion cérébrale pédiatrique (MU) (MF) (SI)
  • Je m’arrête ou je continue après une “commotion”? (MU) (MF) (SI)

Il est sécuritaire de retourner toute personne avec un TCCL à son domicile après une évaluation à l'hôpital ou à la clinique si ces critères sont remplis [8]:

  • une absence de facteur de risque nécessitant une imagerie ou un résultat d'imagerie normal
  • un état mental normal ou une amélioration clinique des symptômes
  • une absence de signaux suggérant une observation prolongée :
    • une intoxication à l'alcool ou aux drogues
    • un polytraumatisme associé au TCCL
    • un Glasgow anormal persistant ou un déficit neuro-focal
    • des vomissements et/ou une céphalée sévère
    • une coagulopathie connue
    • un âge supérieur à 65 ans.

Comme l'explique le Guide de l'INESSS [9], il est recommandé de suivre les étapes suivantes pour prendre en charge un TCCL[17] [18]:

Activité Prise en charge
Période de repos initial

À la suite d'un TCCL, il est important d'avoir une période de repos minimal de 24-48 h. Il est suggéré de :

  • Rester dans un milieu calme
  • Éviter l'exposition aux écrans
  • Éviter le repos au lit complet, car cela semble nuire à la récupération
  • Limiter les activités qui demandent de la concentration ou de la réflexion
  • Limiter l'activité physique aux activités de la vie quotidienne (ex : cuisiner, s'habiller, etc.)
    • Une activité physique de faible intensité sous le seuil symptomatique peut être effectuée selon tolérance (ex: marche d'une durée de dix minutes)
  • Répondre aux besoins physiologiques du corps en matière d'alimentation et hydratation
  • Éviter l'alcool, les drogues, les boissons stimulantes et les médicaments favorisant le sommeil
  • Ne pas conduire pour un minimum de 24 heures
  • Il n'est plus recommandé de réveiller fréquemment une personne avec un TCCL.

Une fois la période initiale de repos complétée, la reprise graduelle des activités physiques et intellectuelles peut se faire simultanément, en autant que les symptômes ne s'empirent pas. La présence de symptômes légers est normale pendant l'activité. Par contre, si les symptômes s'empirent, il est important de prendre une journée de repos avant de poursuivre avec la reprise graduelle des activités.

Il est recommandé d'attendre au moins 24 heures entre chaque étape.

Si les symptômes reviennent ou s'empirent, retourner à l'étape précédente.

Activités intellectuelles
  1. Début d'activité intellectuelle à domicile
    • Commencer les activités intellectuelles dans des périodes de 15-20 minutes, selon la tolérance (ex : lecture, télévision)
    • Si les symptômes ne s'empirent pas ou sont absents, passer à l'étape 2
  2. Reprise graduelle des activités structurées (école, travail, loisir) à temps partiel
    • Commencer par des demi-journées et augmenter graduellement la durée des activités structurées selon la tolérance
    • Prendre des pauses au besoin en allant dans un endroit calme et tranquille
    • Éviter les situations stressantes dans les 2 premières semaines (ex: examen)
  3. Reprise des activités à temps plein (avec des mesures d'adaptation au besoin)
    • Reprendre la routine quotidienne tout en limitant le stress et l'anxiété
    • Pour les étudiants, reprendre progressivement les examens selon la tolérance
    • Passer à l'étape 4 seulement si les symptômes sont disparus
  4. Retour complet aux activités intellectuelles sans mesures d'adaptation
Activités physiques et sportives
  1. Activités très légères
    • Recommencer les activités simples de la vie quotidienne (ex : marcher, ménage léger) pour de courtes périodes de 15-20 minutes
  2. Activités aérobiques individuelles légères
    • Faire une activité ou un exercice qui augmente légèrement le rythme cardiaque pendant 20-30 minutes (ex : marche soutenue, vélo)
  3. Exercices individuelles spécifiques
    • Commencer les exercices comprenant des mouvements spécifiques à l'activité ou au sport pratiqué
    • Augmenter graduellement la durée et l'intensité de l'activité
    • Avant de passer à l'étape 4, s'assurer que :
      • Les symptômes ont disparu, autant à l'activité qu'au repos
      • Le retour complet aux activités intellectuelles a été fait
  4. Exercices ou entrainements plus exigeant avec ou sans coéquipiers
    • Reprendre les exercices techniques plus complexes nécessitant de la concentration et de la coordination
    • Augmenter graduellement l'intensité
    • Introduire les exercices en résistance (ex : musculation)
    • Une autorisation médicale est requise pour les activités à risque de contact ou chute afin de passer à l'étape 5
  5. Entrainement sans restriction
    • Reprendre l'entrainement complet dans la discipline pratiquée, incluant les risques de contact et chutes
  6. Retour complet à la compétition
    • Lorsque l'étape 5 a été complété sas récidive des symptômes, le retour à la compétition peut être effectué
    • Être attentif pour une réapparition de symptômes

Approches pharmacologiques

Il existe peu de données probantes en lien avec l'utilisation d'une médication pour diminuer les symptômes liés à la commotion. L'utilisation d'une pharmacothérapie dans les premières étapes de rétablissement peut masquer l'exacerbation des symptômes. Il faut alors être vigilant avant d'accorder le retour au jeu complet si une médication est prise. [8][15]

Protocoles de retour aux sports

Suivi

Toute l'information par rapport à la reprise des activités intellectuelles et des activités physiques et sportives devrait être donné au patient tant de vive voix que par écrit [9]. Le site internet de l'INESSS section TCCL contient d'ailleurs de nombreuses ressources pour les patients (pamphlet, vidéo). La période informative vise à expliquer la pathologie, guider et rassurer le patient par rapport au processus normal de rétablissement et de symptômes ainsi qu'à bien rappeler l'importance de la reprise graduelle des activités [2][8]. Tel que mentionné dans la section « diagnostic », l'outil SCAT5 est utile pour faire le suivi des symptômes lors des visites médicales, celui-ci pouvant être rempli dans la salle d'attente par le patient et être révisé avec le professionnel de la santé par la suite.

Un suivi auprès d'un professionnel de la santé devrait être fait chez les athlètes avant que ceux-ci reprennent les activités à risque de contact, de collision ou de chute.[9]

Symptômes persistants

Ce serait au moins 15 % des personnes ayant subi une commotion cérébrale qui présenterait des symptômes persistants après le délai habituel de trois mois. Certains facteurs peuvent prédisposer à une période de récupération plus lente, il faut donc être à l'affut de ces éléments [2][8][3]:

  • des commotions cérébrales antérieures multiples
  • un profil migraineux déjà existant
  • la présence d'un trouble anxieux ou d'un trouble dépressif caractérisé avant la blessure
  • le sexe féminin
  • la quantité et l'intensité des symptômes post-commotionnels.

Un suivi à plus long terme devrait être effectué chez les patients qui présentent des signes ou symptômes persistants de TCCL. Cela peut être lié à des éléments confondants ou coexistants tels qu'une atteinte au niveau de la biomécanique cervicale, une atteinte vestibulaire, des facteurs psychosociaux, un diagnostic de trouble de l'humeur associé ou un processus de douleur chronique. Une référence à d'autres professionnels peuvent alors être recommandée. Il peut être judicieux de référer ces patients en phase subaiguë, soit dès quatre semaines post trauma.

Complications

Rarement, un TCCL peut mener à certaines complications, notamment [19]:

Certaines personnes resteront avec des séquelles à long terme suite à leur TCCL. Voici les séquelles communes  :

  • la difficulté d'attention ou de concentration
  • la fatigue persistante
  • la céphalée post-traumatique
  • l'acouphène.

Évolution

La majorité des patients ayant subi un TCCL remarquent une diminution des symptômes dans les premiers 10 à 14 jours suite au traumatisme et une disparition complète des symptômes après un mois. Par contre, certaines personnes ont des séquelles à plus long terme. Celles-ci peuvent durer plusieurs mois, voir des années. Quant à eux, les symptômes de TCCL chez les enfants s'estompent généralement après quatre semaines. [9]

Prévention

La prévention est essentielle aux traumatismes cérébraux. Les collisions de véhicules à moteur, la cause la plus fréquente de traumatisme crânien, ne sont pas toujours évitables. Cependant, certaines mesures peuvent être prises pour réduire les risques, notamment le port de la ceinture de sécurité, la non-conduite sous l'influence de drogues ou d'alcool et l'utilisation de sièges d'appoint appropriés pour les enfants. Les cyclistes et les motocyclistes devraient être encouragés à porter un casque.[7]

Chez un patient ayant déjà subi un traumatisme crânien, il est important de ne pas reprendre ses activités tant qu'il ne s'est pas amélioré. Une personne qui retourne de façon prématurée s'expose à une prolongation de sa récupération et à risque d'un nouveau traumatisme. Des traumatismes craniocérébraux récurrents peuvent exposer les patients à des symptômes à vie, et il peut y avoir des effets cumulatifs et permanents. [2][8]

Il est suggéré de recommander l'arrêt d'un sport si une personne a :

  • subi plus de trois TCCL
  • des symptômes persistants
  • une incapacité à retourner à temps complet aux études ou au travail.

Chez les patients qui ont déjà subi une blessure, la récupération post-traumatique est un processus difficile de récupération physique, mentale et émotionnelle. Les complications neurologiques et psychiatriques sont courantes. La prévention du suicide chez les patients qui ont subi un traumatisme crânien est également importante et les patients doivent toujours être encouragé à demander de l'aide. [7]

  1. Hématome, lacération du cuir chevelu, une dépression du crâne
  2. Par la palpation de l'ensemble des bords osseux du visage, y compris l'orbite, le maxillaire, le nez et la mâchoire
  3. Le signe de Battle (ecchymoses derrière les oreilles), les yeux de raton laveur (ecchymoses sous les yeux), l'hémotympan et l'écoulement du LCR par le nez (rhinorrhée) ou l'oreille (otorrhée) sont les signes de fracture de la base du crâne.

Références

  1. H. Audrit et E. de Guise, « Le traumatisme cranio-cérébral léger : les symptômes et la prise en charge », Journal de Réadaptation Médicale : Pratique et Formation en Médecine Physique et de Réadaptation, vol. 34, no 3,‎ , p. 109–113 (ISSN 0242-648X, DOI 10.1016/j.jrm.2014.06.006, lire en ligne)
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 et 2,5 « Prise en charge des commotions cérébrales », sur lemédecinduquébec.org, (consulté le 17 février 2022)
  3. 3,0 3,1 3,2 et 3,3 « Lignes directrices sur les commotions cérébrales / traumatismes craniocérébraux légers et les symptômes prolongés », sur https://braininjuryguidelines.org/, 3e édition
  4. 4,0 et 4,1 « Acute milt traumatic brain injury (concussion) in adults », sur uptodate.com, (consulté le 17 février 2022)
  5. « Acute mild traumatic brain injury (concussion) in adults », sur Uptodate, fév. 2018.
  6. (en) Mayumi Prins, Tiffany Greco, Daya Alexander et Christopher C. Giza, « The pathophysiology of traumatic brain injury at a glance », Disease Models & Mechanisms,‎ , dmm.011585 (ISSN 1754-8411 et 1754-8403, PMID 24046353, Central PMCID PMC3820255, DOI 10.1242/dmm.011585, lire en ligne)
  7. 7,0 7,1 7,2 7,3 et 7,4 Jenna M. Lizzo et Muhammad Waseem, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 31751082, lire en ligne)
  8. 8,0 8,1 8,2 8,3 8,4 8,5 et 8,6 Marshall S, Bayley M, McCullagh S et coll. Guideline for concussion/mild traumatic brain injury and prolonged symptoms. 3e éd. Toronto : Ontario Neurotrauma Foundation ; 2018. 250 pages.
  9. 9,0 9,1 9,2 9,3 et 9,4 « Traumatisme craniocérébral léger », sur inesss.qc.ca (consulté le 17 février 2022)
  10. « Pocket Concussion Recognition Tool » (consulté le 7 avril 2022)
  11. « Canadian CT Head Injury/Trauma Rule », sur MDCALC (consulté le 8 avril 2022)
  12. « PECARN Pediatric Head Injury/Trauma Algorithm », sur MD+CALC (consulté le 8 avril 2022)
  13. « Lignes directrices canadiennes sur les commotions cérébrales dans le sport – Parachute », sur parachute.ca (consulté le 19 février 2022)
  14. Franz E. Babl, Diana Dionisio, Lucy Davenport et Amy Baylis, « Accuracy of Components of SCAT to Identify Children With Concussion », Pediatrics, vol. 140, no 2,‎ , e20163258 (ISSN 0031-4005, DOI 10.1542/peds.2016-3258, lire en ligne)
  15. 15,0 et 15,1 McCrory P, Meeuwisse W, Dvorak J et coll. Consensus statement on concussion in sport-the 5(th) international conference on concussion in sport held in Berlin, Octobre 2016. Brit J Sport Med 2017 ; 51 (11) : 838-47.
  16. « ALGORITHME DÉCISIONNEL POUR LA GESTION DU RISQUE DE COMPLICATIONS NEUROLOGIQUES GRAVES À LA SUITE D'UN TCCL, CLIENTÈLE ADULTE » (consulté le 8 avril 2022)
  17. (en) Amy W. Doolan, Daniel D. Day, Arthur C. Maerlender et Michael Goforth, « A Review of Return to Play Issues and Sports-Related Concussion », Annals of Biomedical Engineering, vol. 40, no 1,‎ , p. 106–113 (ISSN 0090-6964 et 1573-9686, DOI 10.1007/s10439-011-0413-3, lire en ligne)
  18. « Protocole de gestion des commotions cérébrale », Votre gouvernement,‎
  19. « Une lésion cérébrale méconnue associé à la pratique sportive », Forum Med Suisse,‎
Les sections suivantes sont remplies automatiquement et se peupleront d'éléments à mesure que des pages sont crées sur la plateforme. Pour participer à l'effort, allez sur la page Gestion:Contribuer. Pour comprendre comment fonctionne cette section, voir Aide:Fonctions sémantiques.

Fait partie de la présentation clinique de ...

Aucune maladie ne correspond à la requête.

Est une complication de ...

Aucune maladie ne correspond à la requête.