« Torsion testiculaire » : différence entre les versions

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== Épidémiologie ==
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Les plaintes scrotales sont relativement courantes, représentant au moins 0,5% de toutes les visites à l'urgence.<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Michael A.|nom1=Schick|prénom2=Britni T.|nom2=Sternard|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=28846325|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK448199/|consulté le=2020-12-10}}</ref> La torsion testiculaire est le diagnostic associé à environ un quart de ces plaintes scrotales.<ref name=":4">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29264215</ref><ref name=":0" />
Les plaintes scrotales sont relativement courantes, représentant au moins 0,5% de toutes les visites à l'urgence.<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Michael A.|nom1=Schick|prénom2=Britni T.|nom2=Sternard|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=28846325|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK448199/|consulté le=2020-12-10}}</ref> La torsion testiculaire est le diagnostic associé à environ un quart de ces plaintes scrotales.<ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Sahbi|nom1=Naouar|prénom2=Salem|nom2=Braiek|prénom3=Rafik|nom3=El Kamel|titre=Testicular torsion in undescended testis: A persistent challenge|périodique=Asian Journal of Urology|volume=4|numéro=2|date=2017-04|issn=2214-3882|pmid=29264215|pmcid=5717970|doi=10.1016/j.ajur.2016.05.007|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29264215/|consulté le=2020-12-15|pages=111–115}}</ref><ref name=":0" />


La torsion testiculaire est plus fréquente chez les jeunes, mais peut rarement être observée chez les personnes plus âgées.<ref name=":0" /> La majorité des cas surviennent dans la tranche d'âge de l'adolescence. <ref name=":0" /> L'incidence de la torsion testiculaire suit effectivement une distribution bimodale, avec un pic à la période néonatale et un second, plus important, en péri-puberté. <ref name=":9">{{Citation d'un lien web|url=https://www.dynamed.com/condition/testicular-torsion-13|site=www.dynamed.com|consulté le=2020-12-09}}</ref>
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Les nouveau-nés ont tendance à plutôt développer une '''torsion extravaginale'''. Cela se produit parce que la  ''tunica vaginalis'' n'a pas adhéré au ''gubernaculum''. La  ''tunica vaginalis'' mobile devient alors sujet à torsion, de même que le cordon spermatique qu'elle contient. Cette pathologie peut survenir des semaines ou des mois avant la naissance et est traitée de manière différente. Il est à noter que les nouveau-nés peuvent également présenter une torsion intravaginale, bien que moins typique. <ref name=":0" />
Les nouveau-nés ont tendance à plutôt développer une '''torsion extravaginale'''. Cela se produit parce que la  ''tunica vaginalis'' n'a pas adhéré au ''gubernaculum''. La  ''tunica vaginalis'' mobile devient alors sujet à torsion, de même que le cordon spermatique qu'elle contient. Cette pathologie peut survenir des semaines ou des mois avant la naissance et est traitée de manière différente. Il est à noter que les nouveau-nés peuvent également présenter une torsion intravaginale, bien que moins typique. <ref name=":0" />


Lorsque le testicule se tord autour du cordon spermatique via une torsion intravaginale ou extravaginale, le flux sanguin veineux est coupé. Cela entraîne une congestion veineuse et une ischémie du testicule. Au fur et à mesure que le testicule se tord, l'apport sanguin artériel est interrompu, ce qui entraîne une ischémie testiculaire supplémentaire et éventuellement, une nécrose. <ref name=":5">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28953100</ref><ref name=":0" /> Chez la plupart des individus, le testicule tourne entre 90 et 180 degrés. La torsion complète est rare, mais diminue rapidement la viabilité des testicules.<ref name=":0" />
Lorsque le testicule se tord autour du cordon spermatique via une torsion intravaginale ou extravaginale, le flux sanguin veineux est coupé. Cela entraîne une congestion veineuse et une ischémie du testicule. Au fur et à mesure que le testicule se tord, l'apport sanguin artériel est interrompu, ce qui entraîne une ischémie testiculaire supplémentaire et éventuellement, une nécrose. <ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=Larry Bruce|nom1=Mellick|prénom2=James E.|nom2=Sinex|prénom3=Robert W.|nom3=Gibson|prénom4=Kim|nom4=Mears|titre=A Systematic Review of Testicle Survival Time After a Torsion Event|périodique=Pediatric Emergency Care|volume=35|numéro=12|date=2019-12|issn=1535-1815|pmid=28953100|doi=10.1097/PEC.0000000000001287|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28953100/|consulté le=2020-12-15|pages=821–825}}</ref><ref name=":0" /> Chez la plupart des individus, le testicule tourne entre 90 et 180 degrés. La torsion complète est rare, mais diminue rapidement la viabilité des testicules.<ref name=":0" />


== Présentation clinique ==
== Présentation clinique ==
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=== Analyse d'urine ===
=== Analyse d'urine ===
L'évaluation de la pyurie avec {{Examen paraclinique|nom=analyse d'urine|indication=}} fait généralement partie du bilan de la douleur scrotale aiguë. La présence de pyurie et une analyse d'urine perturbée (hématies, nitrites et leucocytes urinaires) sont compatibles avec une épididymite, une orchite ou une infection des voies urinaires. Toutefois, cela n'exclut pas la possibilité d'une torsion testiculaire surajoutée. <ref name=":6">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30020720</ref><ref name=":7">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29468365</ref><ref name=":0" /><ref name=":8" /> Habituellement, l'analyse d'urine est normal ({{Signe paraclinique|nom=Leucocytes urinaires absents|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}, {{Signe paraclinique|nom=Hématies urinaires absents|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}, {{Signe paraclinique|nom=Nitrites urinaires absents|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}).
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== Diagnostic ==
== Diagnostic ==
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== Évolution ==
== Évolution ==
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Version du 15 décembre 2020 à 13:55

Torsion testiculaire
Maladie
Caractéristiques
Signes Oedème scrotal, Réflexe crémastérien absent, Érythème testiculaire, Oedème testiculaire, Testicule en position anormale, Douleur à la palpation du scrotum
Symptômes
Douleur inguinale, Nausées, Douleur testiculaire unilatérale aiguë, Douleur abdominale aiguë (approche clinique), Vomissement
Diagnostic différentiel
Épididymite aiguë, Orchite, Colique néphritique, Hydrocèle, Torsion des appendices testiculaires, Hématome scrotal, Hernie inguinale, Cellulite scrotale, Cancer testiculaire
Informations
Terme anglais Testicular torsion
Spécialité Urologie

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La torsion testiculaire est une pathologie aigue douloureuse consistant en la rotation du testicule dans le scrotum, occasionnant ainsi un compromis vasculaire du testicule atteint.

Épidémiologie

Les plaintes scrotales sont relativement courantes, représentant au moins 0,5% de toutes les visites à l'urgence.[1] La torsion testiculaire est le diagnostic associé à environ un quart de ces plaintes scrotales.[2][1]

La torsion testiculaire est plus fréquente chez les jeunes, mais peut rarement être observée chez les personnes plus âgées.[1] La majorité des cas surviennent dans la tranche d'âge de l'adolescence. [1] L'incidence de la torsion testiculaire suit effectivement une distribution bimodale, avec un pic à la période néonatale et un second, plus important, en péri-puberté. [3]

Anatomie

Lors du développement embryonnaire, les testicules sont initialement formés dans l'abdomen. Ils descendent ensuite dans le scrotum via le canal inguinal. Le péritoine qui recouvrait les testicules en intra-abdominal devient alors la tunica vaginalis dans le scrotum.

Le testicule est fixé à la partie distale du scrotum par le gubernaculum, une structure ligamentaire.

Les artères spermatiques et le plexus pampiniforme assurent respectivement l'apport artériel et le drainage veineux des testicules. Avec le canal déférent, elles forment le cordon spermatique.[3]

Physiopathologie

Fichier:Changement d'axe du testicule dans la torsion testiculaire (illustration).png
Schéma de la torsion testiculaire

La torsion testiculaire est causée par la torsion du cordon spermatique, ce qui engendre une strangulation des artères et veines testiculaires. L'approvisionnement en sang au testicule atteint est alors compromis.

La survenue de la torsion testiculaire peut être spontanés, à l'effort ou, dans moins de cas, associés à un traumatisme.[2][1]

Il existe deux mécanismes pathophysiologiques: la torsion intravaginale, plus courante, [4] et la torsion extravaginale.

La tunica vaginalis est généralement fixée à la face postéro-latérale du testicule. À l'intérieur se trouve le cordon spermatique. Il existe une variante anatomique chez certains individus où la tunica vaginalis est fixée plus haut. Cela permet au cordon spermatique de se tordre à l'intérieur, entraînant une torsion intravaginale. Ce défaut anatomique est appelé déformation du battant de cloche. Il est bilatéral dans au moins 40% des cas[1] et est retrouvé chez environ 12% des patients de sexe masculin. [5]

Les nouveau-nés ont tendance à plutôt développer une torsion extravaginale. Cela se produit parce que la tunica vaginalis n'a pas adhéré au gubernaculum. La tunica vaginalis mobile devient alors sujet à torsion, de même que le cordon spermatique qu'elle contient. Cette pathologie peut survenir des semaines ou des mois avant la naissance et est traitée de manière différente. Il est à noter que les nouveau-nés peuvent également présenter une torsion intravaginale, bien que moins typique. [1]

Lorsque le testicule se tord autour du cordon spermatique via une torsion intravaginale ou extravaginale, le flux sanguin veineux est coupé. Cela entraîne une congestion veineuse et une ischémie du testicule. Au fur et à mesure que le testicule se tord, l'apport sanguin artériel est interrompu, ce qui entraîne une ischémie testiculaire supplémentaire et éventuellement, une nécrose. [6][1] Chez la plupart des individus, le testicule tourne entre 90 et 180 degrés. La torsion complète est rare, mais diminue rapidement la viabilité des testicules.[1]

Présentation clinique

Facteurs de risque

Les facteurs de risques de la torsion testiculaire sont les suivantes :

Questionnaire

Les principaux symptômes à rechercher au questionnaire sont les suivants[1]:

Rarement, une torsion testiculaire peut se résoudre spontanément puis récidiver, ce qui peut être confondre la présentation clinique initiale.[5]

Examen clinique

Les signes cliniques à rechercher à l'examen testiculaire sont les suivants:

Le signe de Prehn et le réflexe crémastérien sont à interpréter avec prudence. En effet, un signe de Prehn négatif n'est pas fiable pour prédire la présence d'une torsion et le réflexe crémastérien n'est pas fiable chez les jeunes patients, en particulier ceux de moins d'un an. [1]

Examens paracliniques

Échographie testiculaire

Léchographie testiculaire Doppler doit être appliquée à la fois au testicule affecté et non affecté du patient. Il est recommandé de débuter par le testicule non affecté pour avoir une idée de ce à quoi ressemble le flux vasculaire normal chez ce patient particulier. [1]

Le Doppler peut être utilisé pour évaluer à la fois le flux veineux et artériel en plaçant la porte Doppler sur des zones de flux vasculaire et en évaluant les formes d'onde Doppler veineuse et artérielle. Les formes d'ondes artérielles auront de grandes pointes dues aux pics de pression artérielle alors que les formes d'onde veineuses apparaissent généralement comme des plateaux de flux Doppler. L'application de Doppler et la vérification du flux veineux et artériel peuvent en outre démontrer la gravité de la torsion. [1]L'absence de perfusion artérielle[Se: 0.70-0.96 %] est le signe échographique classique[7], mais pas toujours présente, comme dans le cas d'une torsion testiculaire intermittente.

Analyse d'urine

L'évaluation de la pyurie avec analyse d'urine fait généralement partie du bilan de la douleur scrotale aiguë. La présence de pyurie et une analyse d'urine perturbée (hématies, nitrites et leucocytes urinaires) sont compatibles avec une épididymite, une orchite ou une infection des voies urinaires. Toutefois, cela n'exclut pas la possibilité d'une torsion testiculaire surajoutée. [8][9][1][4] Habituellement, l'analyse d'urine est normal (leucocytes urinaires absents, hématies urinaires absents, nitrites urinaires absents).

Diagnostic

Le diagnostic de torsion testiculaire est d'abord clinique.

Lorsqu'un doute subsiste, l'écho-Doppler aide à valider le diagnostic. Elle ne doit toutefois pas retarder une intervention chirurgicale lorsque la suspicion clinique est déjà élevée. En effet, si la suspicion clinique est élevée, une consultation en urologie ou en chirurgie générale (en fonction de l'hôpital) doit être demandée immédiatement. Tout retard dans le traitement peut entraîner une nécrose et une perte testiculaires, d'où l'importance d'une consultation chirurgicale urologique précoce même en l'absence de test de confirmation. [1]

Le système de notation TWIST est souvent utilisé pour évaluer la probabilité de se trouver en présence d'une torsion testiculaire. Elle a été validée dans plusieurs études pour exclure la torsion.

Critères et système de pointage de l'outil TWIST[1]
Critère Points attribués
Testicule dur 2
Oedème testiculaire 2
Nausée ou vomissements 1
Réflexe crémastérien absent 1
Testicule surélevé 1

Plus le score est élevé, plus la probabilité que le patient ait une torsion testiculaire est élevée.

L'écho-Doppler est recommandée pour clarifier le diagnostic chez les personnes ayant de faibles scores. Les patients ayant un score TWIST élevé peuvent être soumis à une intervention chirurgicale sans échographie vu la forte suspicion clinique.[1]

Diagnostic différentiel

Les principaux diagnostics différentiels à considérer sont:

La torsion des appendices testiculaires est plus fréquente et non dangereuse. Ce diagnostic peut initialement être différencié de la torsion testiculaire par la présence des signes et symptômes suivant:

  • douleur maximale à la palpation près de la tête de l'épididyme
  • nodule douloureux
  • signe du point bleu.

Le signe du point bleu consiste en un disque bleu-violacé mis en évidence sur la surface supérieure du scrotum. Cela s'explique par la présence d'un appendice torsadé cyanotique.[1][7]

Évolution

La torsion testiculaire est une urgence urologique et une évaluation précoce peut aider à prévenir la perte testiculaire.[10][11][12][1] La viabilité testiculaire diminue considérablement 6 heures après l'apparition des symptômes, d'où la clé d'un diagnostic précoce.[1] La récupération est possible si la torsion est inférieure à 8 heures, mais rare si plus de 24 heures se sont écoulées.[1]

Pronostic en fonction de la durée de la torsion[4]
Durée de la torsion Proportion de testicules sauvés
< 6h 90%
> 12h 20%
> 24h 10%

Il est à noter qu'une récidive de torsion peut survenir après l'orchidopexie.[1]

Traitement

Les deux composantes du traitement de la torsion testiculaire sont:

L'orchidopexie consiste en la fixation du testicule dans le scrotum[7]. C'est une intervention chirurgicale.

L'orchidopexie est le seul traitement définitif, mais une détorsion manuelle peut la précéder. En effet, une détorsion manuelle doit être tentée si une intervention urologique n'est pas immédiatement disponible. Le testicule anormal doit être tourné dans une direction médiale vers latérale de 180 degrés (comme pour ouvrir un livre) . En effet, les testicules tournent habituellement vers l'intérieur lorsqu''une torsion survient[5]. Une évaluation du soulagement de la douleur doit ensuite être effectuée. Si la douleur augmente, il faut envisager de faire tourner le testicule dans le sens opposé. L'écho-Doppler peut également être utilisée en série pour évaluer le retour du flux sanguin au chevet du patient. En cas d'échec, une autre détorsion manuelle peut être tentée, car le testicule peut se tordre de 180 degrés et plus.[1]

Si la détorsion manuelle est réussi, l'orchidopexie peut s'effectuer dans un deuxième temps en dehors du contexte d'urgence. Toutefois, un échec à la détorsion manuelle implique une exploration chirurgicale avec orchidopexie urgente.[5]

Les patients chez qui le testicule atteint n'est plus viable subissent alors une orchidectomie, c'est-à-dire une exérèse du testicule. Ces patients auront alors pour la plupart une prothèse testiculaire insérée dans le scrotum. La prothèse est généralement insérée 4 à 6 mois après la chirurgie initiale pour permettre à l'inflammation de disparaître [1]

Complications

Les complications possibles de la torsion testiculaire sont:

La torsion testiculaire est la cause la plus importante de perte testiculaire.[1]

Prévention

Suite à un premier épisode de torsion testiculaire, l'orchidopexie controlatérale est toujours pratiquée pour éviter une torsion future.[1] Il n'y a toutefois pas de méthode de prévention d'un premier épisode.

Références

__NOVEDELETE__
  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 1,11 1,12 1,13 1,14 1,15 1,16 1,17 1,18 1,19 1,20 1,21 1,22 1,23 1,24 1,25 1,26 1,27 1,28 et 1,29 Michael A. Schick et Britni T. Sternard, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 28846325, lire en ligne)
  2. 2,0 et 2,1 Sahbi Naouar, Salem Braiek et Rafik El Kamel, « Testicular torsion in undescended testis: A persistent challenge », Asian Journal of Urology, vol. 4, no 2,‎ , p. 111–115 (ISSN 2214-3882, PMID 29264215, Central PMCID 5717970, DOI 10.1016/j.ajur.2016.05.007, lire en ligne)
  3. 3,0 et 3,1 Modèle {{Lien web}} : paramètre « titre » manquant. https://www.dynamed.com/condition/testicular-torsion-13, sur www.dynamed.com (consulté le 9 décembre 2020)
  4. 4,0 4,1 et 4,2 App de chirurgie
  5. 5,0 5,1 5,2 et 5,3 « Torsion testiculaire - Troubles génito-urinaires », sur Édition professionnelle du Manuel MSD (consulté le 9 décembre 2020)
  6. Larry Bruce Mellick, James E. Sinex, Robert W. Gibson et Kim Mears, « A Systematic Review of Testicle Survival Time After a Torsion Event », Pediatric Emergency Care, vol. 35, no 12,‎ , p. 821–825 (ISSN 1535-1815, PMID 28953100, DOI 10.1097/PEC.0000000000001287, lire en ligne)
  7. 7,0 7,1 7,2 et 7,3 Netgen, « Torsion testiculaire : une urgence piège », sur Revue Médicale Suisse (consulté le 9 décembre 2020)
  8. Larry B. Mellick, Myles L. Mowery et Mohammed A. Al-Dhahir, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 30020720, lire en ligne)
  9. Anjum N. Bandarkar et Anna R. Blask, « Testicular torsion with preserved flow: key sonographic features and value-added approach to diagnosis », Pediatric Radiology, vol. 48, no 5,‎ , p. 735–744 (ISSN 1432-1998, PMID 29468365, Central PMCID 5895684, DOI 10.1007/s00247-018-4093-0, lire en ligne)
  10. Cecilia Monteilh, Rose Calixte et Sathyraprasad Burjonrappa, « Controversies in the management of neonatal testicular torsion: A meta-analysis », Journal of Pediatric Surgery, vol. 54, no 4,‎ , p. 815–819 (ISSN 1531-5037, PMID 30098810, DOI 10.1016/j.jpedsurg.2018.07.006, lire en ligne)
  11. T. S. Osumah, M. Jimbo, C. F. Granberg et P. C. Gargollo, « Frontiers in pediatric testicular torsion: An integrated review of prevailing trends and management outcomes », Journal of Pediatric Urology, vol. 14, no 5,‎ , p. 394–401 (ISSN 1873-4898, PMID 30087037, DOI 10.1016/j.jpurol.2018.07.002, lire en ligne)
  12. James Velasquez, Michael P. Boniface et Michael Mohseni, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 29262236, lire en ligne)
  1. Celles-ci peuvent constituer la plainte principale, plutôt que la douleur testiculaire.
  2. Un signe de Prehn positif consiste en le soulagement de la douleur avec élévation du testicule.
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Fait partie de la présentation clinique de ...

Aucune maladie ne correspond à la requête.

Est une complication de ...