Psychose (approche clinique)
Approche clinique | |
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Caractéristiques | |
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Examens paracliniques | Hémocultures, Formule sanguine complète, TSH, Bilan hépatique, Radiographie pulmonaire, Bilan ionique, Dépistage des drogues de rue, Tomodensitométrie cérébrale, Imagerie par résonance magnétique cérébrale, T4, ... [+] |
Drapeaux rouges |
Hétéroaggressivité, Autoaggressivité, Symptômes neurologiques focaux, Clientèle pédiatrique, Clientèle gériatrique, Idéations suicidaires (signe clinique) |
Informations | |
Terme anglais | Psychosis |
Spécialité | Psychiatrie |
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La psychose est un symptôme commun à plusieurs troubles psychiatriques et même organiques. Le patient présente des idées délirantes et/ou des hallucinations qui perturbent sa perception de la réalité. Le tout mène à un dysfonctionnement significatif dans le comportement du patient et dans sa vie psychosociale, ce qui entraîne une morbidité importante [1][2].
Psychose (86)
Épidémiologie
L'épidémiologie diffère selon la cause sous-jacente.
Pour la schizophrénie [3]:
- Hommes et femmes sont atteints également, mais la maladie se développe plus tôt chez les hommes (pics d'incidence entre 10 et 25 ans chez les hommes et entre 25 et 35 ans chez les femmes)
- Touche jusqu'à 1% de la population
- Lorsqu'un parent du premier degré est atteint, le risque de développer la maladie est dix fois plus grand que la population en général
Pour le trouble schizoaffectif [2]:
- Type bipolaire plus fréquent chez les jeunes adultes
- Type dépressif plus fréquent chez les personnes plus âgées
Étiologies et physiopathologie
Étiologies fréquentes | Étiologies à ne pas manquer |
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Psychose induite par une affection médicale[2]:
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trouble psychotique induit par une substance (corticostéroïdes, cocaïne...) ou sevrage | |
Trouble dépressif caractérisé avec symptômes psychotiques | |
Trouble bipolaire avec symptômes psychotiques (phase maniaque ou dépressive) |
Bien que le trouble délirant n'implique pas une psychose franche, il peut faire partie du diagnostic différentiel. Dans cette pathologie, les idées délirantes, vraisemblables ou non, sont le seul symptôme et ne sont en lien qu'avec un domaine spécifique. Il n'y a pas de symptômes négatifs, de comportement ou de discours désorganisés, ni d'hallucinations [6][Référence à actualiser][7][Référence à actualiser].
Le diagnostic différentiel peut aussi inclure les troubles de la personnalité [2].
Physiopathologie
Plusieurs neurotransmetteurs sont impliqués dans la psychose, mais le principal est la dopamine (DA). La DA est hypersécrétée dans les voies méso-limbiques, ce qui entraînerait les symptômes positifs[Référence nécessaire].
Histoire
Trouvaille | Penser à ... | Précision |
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Personnels | ||
Traumatisme cérébral | Cause organique par lésion cérébrale | |
TDAH | Schizophrénie | Le prodrome de la schizophrénie peut s'accompagner d'une diminution de l'attention et de la concentration, même plusieurs années avant le début des symptômes psychotiques. |
Épilepsie | Épilepsie temporale | |
Maladie vasculaire ou coronarienne athérosclérotique | Démence vasculaire | |
Fibrillation auriculaire | AVC | |
Cancer | Métastases cérébrales | |
Antécédent de syphilis | Neurosyphilis | |
VIH | Démence secondaire au VIH | |
Schizophrénie, trouble schizoaffectif, trouble dépressif caractérisé, maladie affective bipolaire | Décompensation de la maladie psychiatrique | |
Familiaux | ||
Démence | Démence | Influence génétique pour certains types de démence, notamment la maladie d'Alzheimer |
Schizophrénie | Schizophrénie | Influence génétique |
Trouvaille | Penser à ... | Précision |
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Drogues - Cocaïne, amphétamines, cannabis, hallucinogènes, phencyclidine, etc.) | Psychose induite par une substance
Exacerbation d'une schizophrénie |
... |
Médication - Corticostéroïdes | Psychose induite par une substance | ... |
Alcoolisme | Psychose de Korsakoff[8][Référence à actualiser] | Secondaire à un déficit en thiamine (Vitamine B1) |
Delirium tremens sur sevrage | ||
Habitudes sexuelles à risque (multiples partenaires, sans protection, prostitution, etc.) | Démence secondaire au VIH
Neurosyphilis |
Trouvaille | Penser à ... | Précision | |
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Provoqué | Drogue ou médicament | Psychose induite par une substance | |
Symptômes associés | Prodrome (croyances bizarres, retrait social, symptômes cognitifs - diminution de la concentration et de l'attention, diminution de l'hygiène, etc.) | Schizophrénie | Un diagnostic de TDAH est parfois posé initialement, avant l'apparition des symptômes psychotiques. |
≥ 2 symptômes parmi [2]:
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Schizophrénie
Trouble schizophréniforme |
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Hallucinations auditives | Trouble psychiatrique | Les hallucinations auditives sont les plus fréquentes dans la schizophrénie et les autres troubles psychotiques psychiatriques. | |
Hallucinations visuelles | Cause organique (surtout délirium) | Les hallucinations visuelles isolées sont rarement présentes dans les troubles psychiatriques classiques. | |
Symptômes dépressifs (anhédonie, perte d'intérêt, pauvre estime de soi, etc.) | Trouble de l'humeur avec symptômes psychotiques
Trouble schizoaffectif |
Il faut préciser la chronologie: est-ce que les symptômes dépressifs précèdent les symptômes psychotiques?[2]Trouble schizoaffectif: symptômes psychotiques avec ≥ 2 semaines sans symptômes de l'humeur | |
Symptômes de manie (humeur expansive, idées de grandeur, diminution du sommeil, etc.) | Trouble bipolaire, phase maniaque avec symptômes psychotiques
Trouble schizoaffectif |
Il faut préciser la chronologie: est-ce que les symptômes dépressifs précèdent les symptômes psychotiques?[2]Trouble schizoaffectif: symptômes psychotiques avec ≥ 2 semaines sans symptômes de l'humeur | |
Changement de personnalité dans les dernières semaines ou mois | Tumeur au lobe frontal
Démence fronto-temporale Schizophrénie |
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Temporalité | ≥1 journée, mais < 1 mois | Trouble psychotique bref | |
1-6 mois | Trouble schizophréniforme | ||
>6 mois | Schizophrénie | ||
Fluctuation des symptômes dans la journée, syndrome crépusculaire | Délirium
Démence |
Il faut aussi évaluer:
- Hallucinations mandatoires : ce qui est demandé
- Risque suicidaire, idées auto ou hétéroagressives
Trouvaille | Penser à ... |
---|---|
Neurologique | |
Troubles mnésiques au premier plan | Maladie d'Alzheimer
Encéphalopathie de Wernicke |
Paresthésies aux membres inférieurs | Démence secondaire à un déficit en B12 |
Céphalée nouvelle | Tumeur cérébrale |
Troubles visuels, diplopie | Tumeur cérébrale
Hyperthyroïdie (Maladie de Graves) |
Convulsions | Tumeur cérébrale
Épilepsie |
Syncope, altération de l'état de conscience, "absence" | AVC
Épilepsie |
Hémiplégie | AVC |
Respiratoire | |
Toux, expectorations colorées, douleur thoracique | Pneumonie (pouvant exacerber un délirium) |
Cardiaque | |
Palpitations | Hyperthyroïdie
Fibrillation auriculaire (pouvant être un facteur de risque d'AVC) |
Abdominal | |
Diarrhée | Hyperthyroïdie |
Génito-urinaire | |
Dysurie, pollakiurie, douleur sus-pubienne | Infection urinaire (pouvant exacerber un délirium) |
Endocrinien | |
Gain d'appétit, chaleurs, hypo/aménorrhée | Hyperthyroïdie |
Perte de poids | Hyperthyroïdie
Trouble dépressif avec symptômes psychotiques |
Trouble psychotique bref (critères DSM-5)
- A. ≥1 symptômes parmi les suivants et au moins l'un des symptômes 1, 2 ou 3:
- Idées délirantes
- Hallucinations
- Discours désorganisé
- Comportement désorganisé ou catatonique
- B. ≥1 jour, <1 mois; fonctionnement redevient normal après l'épisode
- C. Non causé par une substance ou une affection organique; ne s'explique pas par un trouble de l'humeur avec caractéristiques psychotiques ou un autre diagnostique psychiatrique.[9]
Trouble schizophreniforme (critères DSM-5)
- A. ≥2 symptômes parmi:
- Idées délirantes*
- Hallucinations*
- Discours désorganisé*
- Comportement désorganisé ou catatonique
- Symptômes négatifs
- ... où les symptômes sont présents la plupart du temps
- *≥1 des symptômes notés d'un astérisque
- B. ≥1 mois (en absence de traitement), <6 mois
- C. Non causé par un trouble de l'humeur avec symptômes psychotiques ou par un trouble schizoaffectif; si un trouble affectif était concomitant au trouble psychotique, le trouble affectif était bref en proportion à la durée du trouble psychotique
- D. Non causé par une substance ou une affection organique[10]
Schizophrénie (critères DSM-5)
- A. ≥2 symptômes parmi:
- Idées délirantes*
- Hallucinations*
- Discours désorganisé*
- Comportement désorganisé ou catatonique
- Symptômes négatifs
- ... où les symptômes sont présents la plupart du temps, durant ≥1 mois
- *≥1 des symptômes notés d'un astérisque
- B. Dysfonctionnement au niveau du travail, des relations interpersonnelles ou de l'hygiène
- C. >6 mois où il y a présence de symptômes prodromiques ou résiduels
- D. Non causé par un trouble de l'humeur avec symptômes psychotiques ou par un trouble schizoaffectif; si un trouble affectif était concomitant au trouble psychotique, le trouble affectif était bref en proportion à la durée du trouble psychotique
- E. Non causé par une substance ou une affection organique
- F. Trouble du spectre de l'autisme ou autre troubles de communication depuis l'enfance: nécessité d'hallucinations et de délires importants et d'autres symptômes de schizophrénie pour poser ce diagnostic[11]
Trouble schizoaffectif (critères DSM-5)
- A. Critère A de la schizophrénie et critères d'un trouble de l'humeur (épisode dépressif ou manie) remplis simultanément
- Épisode dépressif: l'humeur dépressive est nécessaire
- B. Idées délirantes ou hallucinations ≥2 semaines, sans épisode dépressif ou maniaque
- C. Symptômes thymiques remplissent les critères d'un trouble de l'humeur durant la majorité de l'épisode psychotique
- D. Non causé par une substance ou une affection organique[12]
Trouble psychotique induit par une substance ou un médicament (critères DSM-5)
- A. ≥1 symptôme parmi:
- Hallucinations
- Idées délirantes
- B. Critère A apparu au moment ou peu après la prise ou le sevrage d'une substance (médicament, drogue/intoxication...); cette substance (ou son sevrage) peut expliquer les symptômes psychotiques
- C. Un trouble psychiatrique "primaire"[note 1] n'expliquerait pas mieux les symptômes psychotiques; c'est-à-dire qu'il n'y a pas:
- Symptômes présents avant la prise de la substance ou l'intoxication
- Symptômes présents longtemps après la prise de la substance ou l'intoxication
- Présence d'indices orientant vers un trouble psychiatrique primaire
- D. Présence de symptômes en dehors d'un syndrome confusionnel
- E. Altération du fonctionnement (professionnel, social), détresse clinique[13]
Trouble psychotique dû à une autre affection médicale (critères DSM-5)
- A. Hallucinations ou idées délirantes
- B. Présence d'une affection médicale qui pourrait expliquer l'état psychotique
- C. Une cause psychiatrique n'expliquerait pas mieux les symptômes
- D. Symptômes psychotiques surviennent en dehors d'un syndrome confusionnel
- E. Altération du fonctionnement (professionnel, social), détresse clinique[14]
Trouble délirant (critères DSM-5)
Bien que le trouble délirant n'implique pas une psychose franche, il peut faire partie du diagnostic différentiel. Dans cette pathologie, les idées délirantes, vraisemblables ou non, sont le seul symptôme et ne sont en lien qu'avec un domaine spécifique. Il n'y a pas de symptômes négatifs, de comportement ou de discours désorganisés, ni d'hallucinations [6][7]. [15]
A. ≥1 idée(s) délirante(s) pour ≥1 mois
B. Critère A de la schizophrénie non-satisfait
C. Fonctionnement non altéré, sans comportement bizarre flagrant
D. Non associé à une phase maniaque ou dépressive en même temps ou si tel est le cas, les symptômes de l'humeur sont brefs en comparaison avec la durée des idées délirantes
E. Non causée par une substance, une affection organique ou un autre trouble psychiatrique (trouble obsessionnel-compulsif, dysmorphie corporelle, etc.)
Examen physique et mental
Test | Trouvaille | Penser à... |
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Signes vitaux | ||
Température | Hyperthermie | Infection (encéphalite ou infection déclenchant un délirium) |
Fréquence cardiaque | Tachycardie | Peu spécifique (secondaire à une cause organique comme l'hyperthyroïdie ou secondaire à une anxiété exacerbée par la psychose elle-même) |
Examen neurologique | ||
Exophtalmie | Hyperthyroïdie (Maladie de Graves) | |
Pupilles | Mydriase | Intoxication: cocaïne, amphétamines[16][Référence à actualiser], LSD |
Mouvements oculaires | Nystagmus horizontal
Paralysie du regard conjugué |
Syndrome de Wernicke-Korsakoff[17][Référence à actualiser] |
Examen des nerfs crâniens | Anomalie, asymétrie | Cause neurologique focale sous-jacente (exemples: tumeur cérébrale, AVC, démence vasculaire, etc.) |
Examen moteur et sensitif | Anomalie, asymétrie | |
Diminution de la sensibilité des membres inférieurs, symétrique (neuropathie) | Démence secondaire à un déficit en B12 | |
Démarche | Ataxique | Syndrome de Wernicke-Korsakoff
Intoxication à l'alcool Sevrage d'alcool/Délirium tremens |
Trouble de la démarche | Secondaire à une hémiplégie: Démence vasculaire[18]Secondaire à une neuropathie: Démence secondaire à un déficit en B12 | |
Réflexes ostéotendineux | Augmentés | Démence vasculaire
Atteinte cérébrale (tumeur, encéphalite, etc.) |
Mouvements anormaux | Tremblements | Sevrage d'alcool/Délirium tremens
Maladie de Parkinson Démence à corps de Lewy |
Cou | ||
Thyroïde | Goitre | Hyperthyroïdie |
L'examen physique doit être adapté à la clinique et au patient. Par exemple, un patient gériatrique où l'on soupçonne un délirium se méritera un examen pulmonaire (pour éliminer une pneumonie) et un examen abdominal avec toucher rectal (pour éliminer un fécalome), en plus d'un examen neurologique complet (pour éliminer un AVC).
Élément | Trouvaille | Penser à... |
---|---|---|
Apparence | Négligée | Trouble schizophrénique
Trouble dépressif avec symptômes psychotiques |
Tenue, habillement | Inappropriée (ex. manteau d'hiver l'été) | Schizophrénie |
Attitude | Méfiante | Trouble psychotique de type persécutoire |
Activité psychomotrice | Augmentée | Maladie affective bipolaire, phase maniaque avec symptômes psychotiques
Intoxication par une substance stimulante (cocaïne, amphétamines, etc.) Trouble schizophrénique Délirium |
Diminuée | Trouble dépressif avec symptômes psychotiques
Trouble schizophrénique Délirium hypoactif | |
Mouvements stéréotypés | Schizophrénie | |
Langage | Stéréotypé | Démence
Délirium Schizophrénie |
Logorrhée | Maladie affective bipolaire, phase maniaque avec symptômes psychotiques | |
Soliloque | Démence
Délirium Schizophrénie | |
Difficulté d'élocution | AVC
Démence vasculaire | |
Humeur | Anxieuse | Non-spécifique, l'état psychotique lui-même peut causer l'anxiété |
Exaltée, euphorique | Maladie affective bipolaire, phase maniaque avec symptômes psychotiques
Trouble schizoaffectif | |
Triste, déprimée | Trouble dépressif avec symptômes psychotiques
Trouble schizoaffectif | |
Affect | Concordant à l'humeur | Troubles de l'humeur avec symptômes psychotiques
Trouble schizoaffectif |
Non-concordant à l'humeur | Schizophrénie | |
Plat | Schizophrénie | |
Expansive | Maladie affective bipolaire, phase maniaque avec symptômes psychotiques
Trouble schizoaffectif | |
Non-mobilisable | Troubles de l'humeur avec symptômes psychotiques
Trouble schizoaffectif Schizophrénie | |
Cours et processus de la pensée | Cours accéléré | Maladie affective bipolaire, phase maniaque avec symptômes psychotiques
Trouble schizoaffectif |
Discours incohérent | Non-spécifique, peut être présent dans plusieurs états de psychoses aiguës | |
Relâchement associatif | Délirium
Démence Troubles schizophréniques | |
Blocage | Délirium
Démence Troubles de l'humeur avec symptômes psychotiques | |
Fuite des idées | Trouble schizophrénique
Maladie affective bipolaire, phase maniaque avec symptômes psychotiques | |
Coq à l'âne, salade de mots, association par assonance, écholalie, néologisme | Trouble schizophrénique | |
Persévération | Démence
Délirium | |
Contenu de la pensée | Désespoir, dévalorisation, rumination, culpabilité | Trouble dépressif avec symptômes psychotiques
Trouble schizoaffectif |
Surestime de soi | Maladie affective bipolaire, phase maniaque avec symptômes psychotiques
Trouble schizoaffectif | |
Méfiance | Trouble psychotique de type persécutoire | |
Idées surinvesties, idées délirantes | Non-spécifiques, mais leur contenu est à évaluer | |
Diffusion de la pensée, lecture de la pensée | Trouble schizophrénique | |
Idées auto/hétéroagressives, idées suicidaires | Elles sont toujours à évaluer! | |
Perceptions | Hallucinations auditives | Trouble schizophrénique, mais n'exclut pas les autres diagnostiques |
Hallucinations visuelles | Délirium
Cause organique à éliminer | |
Idées délirantes et hallucinations non congruentes à l'humeur | Trouble schizophrénique | |
Idées délirantes et hallucinations congruentes à l'humeur[2] | Trouble de l'humeur avec symptômes psychotiques | |
Illusions | Trouble psychotique induit par une substance
Délirium Démence | |
Fonctions cognitives | Désorientation | Délirium
Démence |
Troubles mnésiques | Délirium
Démence | |
Diminution de l'attention | Délirium | |
Autocritique diminuée | Non spécifique à un trouble en particulier | |
Jugement altéré | Non spécifique à un trouble en particulier |
Investigation
Test[20] | Quand l'utilisation de ce test est-elle justifiée | Résultats évocateurs | Penser à ... | Diminue les chances de ... |
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Formule sanguine complète (FSC) | Toujours (voir le tableau suivant) | Leucocytose
Anémie macrocytaire |
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Psychose d'origine psychiatrique |
Sodium, potassium, chlore | Toujours | Perturbé | Trouble électrolytique (causal ou secondaire à une cause organique) | |
B12 | Suspicion démence secondaire à un déficit en B12 | Diminuée | Démence secondaire à un déficit en B12 | |
Bilan hépatique | Toujours (voir le tableau suivant) | Très perturbé | Encéphalopathie hépatique | |
TSH, T4 | Psychose de novo |
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Hyperthyroidie | |
Tomodensitométrie cérébrale, Imagerie par résonance magnétique cérébrale |
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Lésion, masse, atrophie, saignement, zone infarcie, etc. | Diagnostic selon la lésion trouvée (tumeur, AVC, démence, encéphalite, etc.) | |
Électroencéphalogramme | Suspicion d'un processus épileptique | Positif | Épilepsie temporale | |
Dépistage des drogues de rue | Suspicion de consommation de drogues | Positif (mais il y a de faux négatifs) | Psychose induite par une substance | |
VDRL sérique, Recherche de treponema, VDRL sur liquide céphalo-rachidien[21] | Suspicion d'une neurosyphilis (habitudes sexuelles à risque, autre ITSS, patient rapporte des symptômes d'une syphilis primaire ou secondaire) | Positif | Neurosyphilis | |
Recherche VIH | Suspicion infection VIH (habitudes sexuelles à risque, autre ITSS) | Positif | Démence secondaire au SIDA | |
Sommaire microscopie des urines et culture d'urine, radiographie pulmonaire, hémocultures... | Suspicion d'un processus infectieux chez une clientèle à risque de délirium | Positifs | Délirium sur processus infectieux |
Investigation | Raison |
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Formule sanguine complète (FSC) | Risques d'agranulocytose avec certains antipsychotiques
Permet d'avoir une valeur de référence |
Prolactine | Permet d'avoir une valeur de référence (hyperprolactinémie induite par certains antipsychotiques) |
Bilan hépatique | Évaluation de la fonction hépatique pour ajuster les doses de médicaments en cas d'insuffisance hépatique |
Créatinine | Évaluation de la fonction rénale pour ajuster les doses de médicaments en cas d'insuffisance rénale |
ECG | Évaluation du QTc, certains médicaments peuvent allonger le QTc |
Prise en charge
Il faut d'abord s'assurer de la sécurité du patient, de ses proches et du personnel soignant. Dans les crises aigues où le patient est agressif, les contentions chimiques peuvent être nécessaires, auquel cas on utilise une benzodiazépine et un antipsychotique (halopedirol 2 mg IM + lorazepam 0.5 mg IM aux 4 heures, selon le besoin). Il peut être pertinent de prescrire, au besoin, un anticholinergique à administrer en cas de dystonie aiguë induite par l'antipsychotique (benztropine 2 mg IV ou IM). [Référence nécessaire]
L'aptitude du patient à consentir doit aussi être évaluée, surtout lorsque celui-ci ne collabore pas aux soins. En effet, l'état psychotique du patient peut empêcher son consentement libre. Au Québec, en cas de danger imminent pour lui-même ou pour autrui, une garde préventive peut être faite. Une garde provisoire peut ensuite être demandée pour permettre une évaluation psychiatrique. Si une dangerosité est présente selon les évaluations psychiatriques, une garde en établissement peut être présentée à la Cour[22].
La prise en charge dépend ensuite de la cause sous-jacente. On traite celle-ci lorsque possible, notamment dans les causes organiques. L'arrêt de la consommation d'une drogue ou d'un médicament peut permettre l'arrêt des symptômes psychotiques lorsque le trouble est induit par la substance en question. Pour les troubles psychiatriques, l'introduction d'un antipsychotique aidera à diminuer les symptômes. [Référence nécessaire]
- Hyperthermie, hypertension artérielle, tachycardie, diaphorèse
- Raideurs musculaires avec augmentation des CK
- Délire et confusion
Antipsychotique typiques, 1e génération: [Référence nécessaire]
- Exemples: halopéridol, fluphénazine, perphénazine, trifluopérazine
- Peu utilisés de nos jours en raison de leur effets secondaires, surtout extra-pyramidaux[23]
- Risque d'un syndrome neuroleptique malin
- L'halopéridol est le plus prescrit dans les situations urgentes comme mentionné plus haut (effet incisif)
Antipsychotiques atypiques, 2e et 3e génération:[Référence nécessaire]
- 2e génération: rispéridone, olanzapine, quétiapine, palipéridone, clozapine
- 3e génération: ziprasidone, aripiprazole, lurasidone, asenapine
- Effets secondaires [23]:
- Surtout métaboliques (gain de poids, dyslipidémie, augmentation de la glycémie)
- Sédation
- Hyperprolactinémie (diminution de la libido, aménorrhée, galactorrhée)
- Moins d'effets extrapyramidaux que la 1e génération
- Certains sont sous forme injectable, ce qui facilite l'adhérence au traitement (rispéridone, palipéridone, aripiprazole)
- La clozapine peut être utilisée chez les patients plus résistants au traitement, mais un protocole de suivi de la formule sanguine complète est nécessaire (risque d'agranulocytose)
Les symptômes psychotiques peuvent être grandement invalidants pour les patients et leurs proches, d'où l'intérêt d'impliquer une équipe interdisciplinaire (travailleur social, personnel infirmier, éducateur spécialisé, pharmacien, ergothérapeute, etc.) et de faire de la psychoéducation au patient et à ses proches pour optimiser la réadaptation psychosociale, l'acceptation de la maladie et la référence vers des ressources communautaires. Il faut aussi évaluer l'autonomie du patient dans ses activités de la vie quotidienne et domestique pour s'assurer d'un retour à domicile adéquat.
Une référence vers des intervenants en dépendance peut être pertinente lorsqu'il y a une consommation associée aux symptômes psychotiques.
Suivi
La fréquence de suivi est à la discrétion du médecin traitant selon l'état du patient, sa réponse au traitement et la présence ou non d'une équipe interdisciplinaire. Ce suivi est important pour optimiser le traitement (et sa compliance), évaluer la présence d'effets secondaires et s'assurer d'un bon fonctionnement psychosocial. La règle des tiers s'applique: 1/3 sera stable, 1/3 aura une détérioration de la maladie et 1/3 auront une amélioration de leurs symptômes [2].
Parmi les facteurs de bon pronostic, on compte notamment [2]:
- Sexe féminin
- Bonne réponse au traitement
- Bon entourage psychosocial
- Absence d'histoire familiale
- Apparition soudaine
- Court prodrome
- Présence de symptômes de l'humeur
Un suivi est pertinent lors du diagnostic de troubles psychotique bref ou schizoprhéniforme afin d'évaluer s'il y a progression vers la schizophrénie.
Clozapine: suivi des leucocytes:
- FSC à chaque semaine pour les premiers 6 mois
- FSC aux deux semaines pour les 6 mois suivants
- FSC à chaque mois ensuite, tant que le traitement est actif
Complications
Les complications de la psychose sans origine organique sont surtout au niveau psychosocial. L'acceptation par le patient et ses proches peut être difficile et longue. La maladie peut aussi avoir des répercussions sur le travail du patient. Un diagnostic de trouble psychotique peut entraîner un trouble d'adaptation ou un trouble dépressif caractérisé. Les risques suicidaire, auto et hétéroagressif sont toujours à évaluer. On estime à 15% le taux de suicide chez les patients souffrant de schizophrénie [3].
L'ampleur des complications dépend de la réponse au traitement, de son adhérence, du contexte et du soutien psychosociaux.
Drapeaux rouges
Drapeaux rouges | Causes sérieuses possibles |
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symptômes neurologiques focaux |
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Clientèle pédiatrique ou gériatrique |
|
Les idées auto et hétéroaggressives, incluant les idées suicidaires sont des drapeaux rouges à évaluer en profondeur et à prendre en charge adéquatement, même si elles ne sont pas propres à un diagnostic en particulier.
Particularités
Gériatrie
Une psychose de novo dans la clientèle gériatrique est possible, mais rare. On peut toutefois retrouver des troubles délirants dans ce groupe de patients. Il faut toujours éliminer une potentielle démence ou un délirium précipité par une pathologie sous-jacente.[Référence nécessaire]
Pédiatrie
La schizophrénie peut se déclarer chez la clientèle pédiatrique, surtout chez les garçons en raison du pic d'incidence touchant l'adolescence. La clientèle pédiatrique peut aussi présenter des hallucinations visuelles, ce qui est plus rare chez les adultes. Il faut exclure une cause organique ou iatrogénique sous-jacente, comme l'introduction d'une nouvelle médication ou la hausse de celle-ci (surtout les corticostéroïdes), une tumeur cérébrale, une encéphalite, des désordres thyroïdiens, etc. [24]
Notes
- ↑ "Primaire" au sens où ce n'est pas induit par l'abus de substance ou une affection médicale sous-jacente. Ce terme inclut la schizophrénie et les autres troubles apparentés.
- ↑ Ce tableau n'est pas une liste exhaustive des caractéristiques de l'examen mental et des pathologies pouvant leur être associées.
Références
- ↑ « Psychose », sur Le conseil médical du Canada (consulté le 4 janvier 2019)
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7 2,8 et 2,9 (en) Tina Binesh Marvasti, Sydney McQueen, Toronto Notes 2018, 34th edition, Toronto, Toronto Notes for Medical Students, Inc (ISBN 978-1-927363-40-9), PS6-PS9
- ↑ 3,0 et 3,1 (en) Benjamin James Sadock, Virginia Alcott Sadock, Pedro Ruiz, Synopsis of Psychiatry 11th edition, New York, (ISBN 978-1609139711)
- ↑ « Encéphalopathie portosystémique - Troubles hépatiques et biliaires - Édition professionnelle du Manuel MSD », Édition professionnelle du Manuel MSD, (lire en ligne)
- ↑ « Démence - Troubles neurologiques - Édition professionnelle du Manuel MSD », Édition professionnelle du Manuel MSD, (lire en ligne)
- ↑ 6,0 et 6,1 « Trouble délirant - Troubles psychiatriques - Édition professionnelle du Manuel MSD », Édition professionnelle du Manuel MSD, (lire en ligne)
- ↑ 7,0 et 7,1 American Psychiatric Association, Mini DSM-5, critères diagnostiques, France, Elsevier Masson, , 347 p. (ISBN 978-2-294-73963-7), p. 41-54
- ↑ « Thiamine - Troubles nutritionnels - Édition professionnelle du Manuel MSD », Édition professionnelle du Manuel MSD, (lire en ligne)
- ↑ American Psychiatric Association, Mini DSM-5 : Critères diagnostiques, Elsevier Masson, , 347 p. (ISBN 978-2-294-73963-7), p. 43
- ↑ American Psychiatric Association, Mini DSM-5 : Critères diagnostiques, Elsevier Masson, , 347 p. (ISBN 978-2-294-73963-7), p. 44-45
- ↑ American Psychiatric Association, Mini DSM-5 : Critères diagnostiques, Elsevier Masson, , 347 p. (ISBN 978-2-294-73963-7), p. 46-48
- ↑ American Psychiatric Association, Mini DSM-5 : Critères diagnostiques, Elsevier Masson, , 347 p. (ISBN 978-2-294-73963-7), p. 48-49
- ↑ American Psychiatric Association, Mini DSM-5 : Critères diagnostiques, Elsevier Masson, , 347 p. (ISBN 978-2-294-73963-7), p. 49-53
- ↑ American Psychiatric Association, Mini DSM-5 : Critères diagnostiques, Elsevier Masson, , 347 p. (ISBN 978-2-294-73963-7), p. 53-54
- ↑ American Psychiatric Association, Mini DSM-5 : Critères diagnostiques, Elsevier Masson, , 347 p. (ISBN 978-2-294-73963-7)
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