Obsessions et compulsions (approche clinique)
Approche clinique | |
Caractéristiques | |
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Examens paracliniques | IRM de la tête, Bilan toxicologique, Bilan septique |
Drapeaux rouges |
Tumeur cérébrale |
Informations | |
Terme anglais | Obsessive-compulsive disorders and related diseases |
Spécialité | Psychiatrie |
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Troubles obsessionnels-compulsifs et apparentés (123)
Les troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) sont caractérisés par la présence d'obsessions et/ou de compulsions. Plusieurs autres pathologies, dont la dysmorphie corporelle, thésaurisation pathologique et trichotillomanie présentent des caractéristiques similaires.[1]
Étiologies
- Mauvais traitements dans l'enfance[1]
- Causes psychiatriques:[2]
- trouble obsessionnel-compulsif
- trouble de la dysmorphie corporelle
- tics
- trouble dépressif caractérisé
- trouble de l'usage d'une substance
- thésaurisation pathologique (syllogomanie)
- trichotillomanie (arrachage de poils et de cheveux)
- dermatillomanie (excoriation de la peau)
- autisme ou autres troubles neurodéveloppementaux
- Autres affections médicales, comme les infections cutanées bactériennes[note 1][2] ou une tumeur cérébrale.
Histoire
Les TOCs peuvent être difficiles à différentier de la psychose. Les caractéristiques suivantes peuvent aider à les distinguer[2]:
- les patients souffrant de tocs sont rarement délirants et maintiennent une bonne auto-critique (sauf pour la dysmorphie corporelle et la syllogomanie);
- les TOC ont peu d'autres caractéristiques communes avec les troubles psychotiques.
Les points suivants seront importants lors de l'anamnèse[2]:
- une évaluation de la gravité du problème et de son impact sur le fonctionnement;
- la consommation de substances et d'alcool;
- la présence d'autres étiologies ou de co-morbidités;
- la caractérisation de l'obsession et/ou de la compulsion;
- généralement ces pensées et gestes s’inscriront dans l'une de ces catégories: contamination (saleté), doute pathologique, pensées intrusives et symétrie;
- l'obsession est source d'une grande détresse et la compulsion permet d'alléger le fardeau de cette détresse;
- l'obsession est égo-dystonique (mis à part pour la dysmorphie corporelle et la syllogomanie);
- le niveau d'auto-critique.
Examen clinique
Physique
- L'examen physique servira à mettre en évidence certaines complications, souvent dermatologiques (excoriations).[1]
- Si le problème est d'apparition aiguë, un examen physique complet et surtout neurologique devra être effectué.
Mental
- les patients atteints de TOCs peuvent démontrer des signes et symptômes de dépression ou de trouble de la personnalité obsessive-compulsive;[2]
- sauf pour la dysmorphie corporelle et la syllogomanie, l'autocritique est généralement présente.
Drapeaux rouges
Il est important de s'assurer que le TOC n'est pas la conséquence d'une atteinte organique, particulièrement au niveau du système nerveux central (comme une tumeur cérébrale).
Investigation
Une investigation ne sera nécessaire que si l'on soupçonne une cause organique ou extérieure:
- IRM de la tête en cas de suspicion d'atteinte du SNC;
- bilan toxicologique;
- bilan septique.
Prise en charge
En plus d'une référence en psychiatrie, les prises en charge qui suivent pourront être utiles:
- Pharmacologique:
- les ISRS aux doses pour la dépression;
- la clomipramine;
- des adjuvants comme le lithium et les anti-convulsivants et autres peuvent aider en thérapie d'association.[2]
- Psychothérapies
Pour le trouble de dysmorphie corporelle, une chirurgie correctrice ne réglera quasiment jamais le problème.[3]
Complications
Les troubles obsessionnels-compulsifs sont très co-morbides et peuvent venir compliquer d'autres affections psychiatriques:[2]
- trouble dépressif caractérisé (prévalence de 67%)
- phobie sociale (prévalence de 25%)
- trouble d'usage de l'alcool, trouble d'anxiété généralisée, trouble panique, trouble de la personnalité obsessive-compulsive
Particularités
Gériatrie
La thésaurisation pathologique survient souvent conjointement avec la démence.[4]
Pédiatrie
Les compulsions et les obsessions ne seront pas tout à fait de la même nature dans la population adolescente et pédiatrique.[2] Contrairement aux adultes par contre, les enfants ont moins d'autocritique et comprennent moins que leur comportement est irrationnel.[5]
Notes
- ↑ Des symptômes des TOCs ont été rapportés chez des enfants atteints d'infection au streptocoque β-hémolytique du groupe A. Ces atteintes ont été nommées les PANDAS (pediatric autoimmune neuropsychiatric disorders associated with streptococcus) et il a été postulé qu'ils sont causés par une inflammation des ganglions de la base.
Références
- ↑ 1,0 1,1 et 1,2 « 123 Troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) et apparentés | Le Conseil médical du Canada », sur mcc.ca (consulté le 22 mars 2020)
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 et 2,7 Sadock, Benjamin J., 1933- et Ruiz, Pedro, 1936-, Kaplan & Sadock's synopsis of psychiatry : behavioral sciences/clinical psychiatry (ISBN 978-1-60913-971-1, 1-60913-971-2 et 978-1-4511-9434-0, OCLC 881019573, lire en ligne), p. 418-427
- ↑ Sadock, Benjamin J., 1933- et Ruiz, Pedro, 1936-, Kaplan & Sadock's synopsis of psychiatry : behavioral sciences/clinical psychiatry (ISBN 978-1-60913-971-1, 1-60913-971-2 et 978-1-4511-9434-0, OCLC 881019573, lire en ligne), p. 429
- ↑ Sadock, Benjamin J., 1933- et Ruiz, Pedro, 1936-, Kaplan & Sadock's synopsis of psychiatry : behavioral sciences/clinical psychiatry (ISBN 978-1-60913-971-1, 1-60913-971-2 et 978-1-4511-9434-0, OCLC 881019573, lire en ligne), p. 431
- ↑ Sadock, Benjamin J., 1933- et Ruiz, Pedro, 1936-, Kaplan & Sadock's synopsis of psychiatry : behavioral sciences/clinical psychiatry (ISBN 978-1-60913-971-1, 1-60913-971-2 et 978-1-4511-9434-0, OCLC 881019573, lire en ligne), p. 1263