Obligation de dire la vérité

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Obligation de dire la vérité
Concept
Informations
Terme anglais Truth telling

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Objectif du CMC
Obligation de dire la vérité (121-2)

Tout clinicien est contraint de dire la vérité à un patient. Premièrement car cela est essentiel à l'établissement d'un lien de confiance, mais aussi car c'est essentiel au consentement libre et éclairé. Lors d'un entretien, il sera essentiel de vulgariser l'information au patient. L'obligation de dire la vérité est d'autant plus importante dans certaines situations, notamment lors de l'annonce d'une mauvaise nouvelle, d'erreurs médicales ou de conflit de valeurs. Il existe peu d'exception à cette obligation mais l'on compte notamment la situation où le patient a exprimé la volonté de ne pas être informé sur sa condition ou lorsque l'annonce pourrait détériorer sa condition.

Importance

En clinique, il est primordial de dire la vérité afin d'établir une relation de confiance. Qui plus est, la vérité est nécessaire pour qu'un patient puisse faire un choix libre et éclairé vis-à-vis ses soins et correctement comprendre leur nature et leur raison. La majorité des patients devineront qu'une équipe médicale est en train de leur cacher de l'information.[1]

Vulgarisation

Le patient doit être capable de comprendre des faits souvent reliés à des concepts médicaux complexes. Il est donc important de vulgariser l'information qui lui est transmise:

  • éviter le vocabulaire médical, sauf pour le diagnostic;
  • expliquer dans ses mots;
  • reformuler lorsque le patient ne comprend pas;
  • vérifier la compréhension du patient;
  • ne pas retarder inutilement l'annonce de résultats;
  • tenir compte du contexte (par exemple, la présence de la famille);
  • revoir le patient plusieurs fois si nécessaire.[1]

Situation particulières

Annonce d'une mauvaise nouvelle

Truc mnémotechnique
SPIKES (Protocole d'annonce d'une mauvaise nouvelle)
  • Setting (lieu propice, personnes clés présentes)
  • Perception (interroger le patient sur sa perception de la situation)
  • Invitation (demander au patient la quantité d'information qu'il désire savoir)
  • Knowledge (exposer les faits médicaux)
  • Emotions (être empathique et réconfortant)
  • Support (exposer la stratégie et la suite des évènements)

L'annonce d'une mauvaise nouvelle est une réalité courante de la clinique. Lorsqu'une nouvelle difficile est à annoncer, il est primordial d'en aviser le patient au tout début de l'entretien et avant de poursuivre les explications. Généralement, il est contre-indiqué de retenir une information sauf dans les rares cas où elle pourrait contribuer à la détérioration de la condition du patient (ex: anxiété); cette attitude paternaliste est toutefois à éviter. Dans le cas où l'annonce causera un choc (ex: annonce de cancer), il sera judicieux de revoir le patient à quelques reprises afin d'étaler la communication de l'information pour permettre au patient de reprendre ses esprits et ainsi augmenter la rétention.[1] Lors d'annonce d'une mauvaise nouvelle, le protocole SPIKES peut aider le clinicien à structurer l'entrevue.[2]

Erreur médicale

Page principale: Erreur médicale

Lors d'erreurs médicales, il incombe de ne pas les cacher au patient, même lorsque sans conséquences. Une erreur ne veut pas forcément dire qu'il y a eu négligence. Dans tous les cas, il incombera de s'en excuser.[1]

Exceptions

Si le patient ne souhaite pas être informé (ex : ne veut pas connaître sa maladie, son évolution ou son pronostic), il n'est évidemment pas nécessaire d'exposer la vérité. Il peut également survenir un un contexte culturel où le patient souhaite que d’autres prennent la décision à sa place (informer un tiers). Finalement, lors d'urgences médicales où le consentement ne pourra être obtenu, l'obligation de vérité pourra être remise à plus tard.[1]

Conflits de valeur

En cas de conflit de valeurs personnelles entre le clinicien et la demande du patient (ex : aide médicale à mourir), ce premier se devra d'être honnête avec le patient quant à son incapacité à prodiguer un soin. Il sera toutefois de la responsabilité du clinicien de référer le patient à un collègue qui lui sera en mesure d'accéder à ses demandes.[1]

Références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 Maxime Ouellet, Préparation à l’examen du Conseil Médical Canadien (CMC) : Résumé des objectifs et situations cliniques essentielles du CMC, , 325 p. (lire en ligne), p. 315
  2. (en) Walter F. Baile, Robert Buckman, Renato Lenzi et Gary Glober, « SPIKES—A Six-Step Protocol for Delivering Bad News: Application to the Patient with Cancer », The Oncologist, vol. 5, no 4,‎ , p. 302–311 (ISSN 1083-7159 et 1549-490X, PMID 10964998, DOI 10.1634/theoncologist.5-4-302, lire en ligne)
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