Molluscum contagiosum
Maladie | |||
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Caractéristiques | |||
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Signes | Dermatite atopique, Papules, Papules perlées, Papules ombiliquées | ||
Symptômes |
Asymptomatique , Douleur cutanée, Saignement cutané, Prurit cutané , Érythème cutané | ||
Diagnostic différentiel |
Folliculite bactérienne, Carcinome basocellulaire, Histoplasmose, Sporotrichose, Kyste épidermique, Condylome acuminé, Comédons fermés, Acrochordon, Verrue vulgaire, Cryptococcose, ... [+] | ||
Informations | |||
Wikidata ID | Q659584 | ||
Spécialité | Dermatologie | ||
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Le molluscum contagiosum (MC) est une affection virale bénigne de la peau. La lésion typique est une papule en forme de dôme, ronde, érythémateuse et jaunâtre, souvent ombiliquée.[1][2][3][4]
Épidémiologie
Le MC est un problème médical courant. En 2010, environ 122 millions de cas ont été comptabilisés. Cette maladie est présente dans le monde entier mais semble être plus fréquente dans les régions chaudes et humides. Le MC est diagnostiqué principalement chez les enfants âgés de 2 à 5 ans, mais aussi chez les adolescents et les adultes sexuellement actifs et les personnes immunodéprimées.[1]
La dermatite atopique peut augmenter le risque de développer un MC, car elle altère la barrière cutanée et la fonction immunitaire. Chez les personnes vivant avec le VIH, la prévalence clinique du MC peut atteindre jusqu'à 18 %. Aucune prédominance de genre n'est notée. [5][1]
Étiologies
Un poxvirus à ADN double brin appelé virus molluscum contagiosum (MCV) provoque le MC. Quatre sous-types du virus MC sont connus.
- Le MCV-1 (98 % des cas) est principalement observé chez les enfants.
- Le MCV-2 est principalement responsable de lésions cutanées chez les personnes vivant avec le VIH.
- Les MCV-3 et MCV-4 sont présents en Asie et en Australie.
Actuellement, il est impossible d'obtenir des cultures de virus MC.[1]
Physiopathologie
Le MC se transmet par contact direct avec les lésions (contact peau à peau, y compris les contacts sexuels chez les patients sexuellement actifs) ou par contact indirect (serviettes, sous-vêtements, jouets, rasoir). Le MC peut également se disséminer par auto-inoculation sur la peau normale après le grattage des molluscums par le patient ou après le rasage d'une zone atteinte (par exemple, le pubis). La transmission à partir de piscines ps et d'autres environnements humides est possible mais pas entièrement prouvée. Des transmissions in utero et prépartum sont parfois signalées, entraînant l'apparition de MC congénital ou de lésions cutanées au cours des premiers mois de la vie.[1]
La période d'incubation varie de deux semaines à six mois. Le virus MCV infecte uniquement les kératinocytes et les lésions cutanées sont limitées à l'épiderme et n'ont pas de dissémination systémique. Le virus produit des protéines inhibant l'immunité antivirale humaine, empêchant ainsi le développement d'une réponse immunitaire innée et contribuant à la persistance des lésions cutanées.[1]
Présentation clinique
Facteurs de risque
Les facteurs de risques sont [1]:
- la dermatite atopique
- l'immunosuppression
- le VIH[5]
- l'enfance (ceux-ci son susceptibles d'avoir beaucoup de lésions disséminées par le grattage)
- l'adolescence
- les partenaires sexuels multiples.
Questionnaire
Le MC pose principalement des problèmes esthétiques et est généralement asymptomatique [1]. Dans les cas où les lésions sont symptomatiques, on peut dénoter [1]:
- de la douleur cutanée légère (rare[note 1])
- du prurit (rare[note 1])
- un érythème cutané lors de la réaction inflammatoire quand la lésion se résorbe[note 2]
- un saignement cutané si la lésion est enlevée ou heurtée.
Chez les personnes atopiques, des lésions d'eczéma peuvent se développer autour des molluscums quelques semaines après leur apparition.
Examen clinique
À l'examen cutané, on dénotera les éléments suivants [6].
- Des papules perlées et ombiliquées de couleur chair, parfois érythémateuses, de 1 à 5 mm de diamètre, sont observées au centre desquelles se trouve une substance cireuse[note 3].
- Les zones atteintes varient en fonction de l'âge.
- L'eczéma est possible autour des lésions[8].
- Les lésions sont généralement regroupées, mais peuvent être étendues chez les immunosupprimés[1].[note 5]
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Apparence caractéristique
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Examens paracliniques
Le diagnostic de MC repose sur un examen clinique. Les modalités suivantes peuvent aider le diagnostic si nécessaire.[1]
- À la dermatoscopie, le molluscum montre une zone amorphe centrale, blanche à jaune, avec des vaisseaux périphériques linéaires ou ramifiés.
- À la biopsie cutanée, une indentation en forme de coupe de l'épiderme dans le derme est généralement observée. Les rete ridges proliférées descendent vers le bas et encerclent le derme. L'épiderme est généralement épaissi et on note la présence de corps de Henderson-Paterson dans l'épiderme. Ce sont ces corps qui renferment les particules virales.
- Le curetage d'une lésion peut également permettre de confirmer le diagnostic par la présence du corps jaunâtre cireux au centre de la lésion qui sera retirée.
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel comprend [1]:
- le kératoacanthome
- le lichen plan
- le kyste épidermique
- la verrue vulgaire
- l'acrochordon
- la folliculite bactérienne
- les troubles fongiques cutanés comme l'histoplasmose et la sporotrichose
- le carcinome basocellulaire
- le condylome acuminé
- les comédons fermés
- la cryptococcose.
Traitement
Le traitement est indiqué lorsque les lésions sont génitales, pour prévenir la contagion ou s'il y a un impact cosmétique[9]. Le traitement de la dermatite atopique associée est essentielle.
L'évidence scientifique entourant l'usage d'un traitement pharmacologique ou d'un autre est de mauvaise qualité. Ainsi, ces traitements ne sont probablement pas supérieurs au placebo[10].
Traitement | Détails |
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expectative |
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cryothérapie |
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curetage du centre
avec anesthésique topique[note 6] |
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cantharidine topique[12] |
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podophyllotoxine topique[13] |
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imiquimod |
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Complications
Les complications des lésions de MC non traitées sont les suivantes [1]:
- la cellulite bactérienne
- l'abcès cutané (rare).
Évolution
La plupart des lésions de MC chez les personnes non immunosupprimées disparaissent spontanément après une période moyenne de 6 à 12 mois. Cependant, l'évolution du MC peut durer jusqu'à 4 ans. Pendant cette période, certaines lésions peuvent guérir sans aucune intervention, alors que de nouvelles lésions peuvent survenir. Contrairement à d'autres virus, le virus du MC n'existe plus dans le corps après la guérison. Cependant, il reste possible de développer à nouveau des lésions de MC après un contact répété avec une personne infectée ou un fomite contaminé. La cicatrisation est inhabituelle dans le MC à moins que les lésions ne soient éliminées chirurgicalement ou qu'il y ait eu une surinfection bactérienne importante. Chez les personnes immunodéprimées, une durée plus longue et une résistance au traitement sont courantes. Une transformation maligne n'a jamais été signalée[1].
Prévention
Les lésions actives sont contagieuses. Une fois la lésion disparue, il n'y a plus de contagion.[14] Le grattage et les brèches cutanées peuvent favoriser l'augmentation du nombre de lésions[7].
Les lésions sont contagieuses et les personnes infectées doivent éviter le partage d'items en contact avec la peau et susceptibles de contenir des fomites.
Notes
- ↑ 1,0 et 1,1 Surtout lors d'une surinfection ou lors du début d'une réaction inflammatoire.
- ↑ Doit être distingué d'une cellulite secondaire.
- ↑ Le noyau cireux contient le virus.
- ↑ Suspecter l'abus sexuel si des lésions sont présentes sur les organes génitaux.
- ↑ Chez les immunosupprimés, les lésions peuvent être plus importantes en taille et en distribution. Elles peuvent également imiter un kératoacanthome, un carcinome basocellulaire, une cryptococcose et l'histoplasmose (pour les lésions étendues).
- ↑ Pour retirer le corps de Henderson-Paterson.
Références
- Cette page a été modifiée ou créée le 2021/05/26 à partir de Molluscum Contagiosum (StatPearls / Molluscum Contagiosum (2021/03/21)), écrite par les contributeurs de StatPearls et partagée sous la licence CC-BY 4.0 international (jusqu'au 2022-12-08). Le contenu original est disponible à https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28722927 (livre).
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- ↑ (en-US) « Molluscum Contagiosum | Poxvirus | CDC », sur www.cdc.gov, (consulté le 26 mai 2021)