« Mastite péricanalaire » : différence entre les versions
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La mastite péricanalaire, aussi appelé maladie de | La mastite péricanalaire, aussi appelé maladie de Zuska, est une affection inflammatoire bénigne affectant les canaux sous-aréolaires, formant généralement des abcès. Elle englobe généralement les abcès du sein situés dans la région rétro-aréolaire ou péri-aréolaire mais pas ceux situés en périphérie du sein.<ref name=":20">{{Citation d'un ouvrage|langue=|auteur1=Michael S. Sabel|titre=Essentials of Breast Surgery|passage=85|lieu=|éditeur=Elsevier Health Sciences.|date=2009|pages totales=|isbn=978-0-323-03758-7|lire en ligne=}}</ref> {{Information maladie | ||
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==Épidémiologie== | ==Épidémiologie== | ||
Les patientes atteintes de mastite péricanalaire sont le plus souvent des femmes en âge de procréer et l'inflammation est presque exclusivement associée à la consommation de tabac.<ref name=":10">{{Citation d'un article|prénom1=Eve|nom1=Boakes|prénom2=Amy|nom2=Woods|prénom3=Natalie|nom3=Johnson|prénom4=Naim|nom4=Kadoglou|titre=Breast Infection: A Review of Diagnosis and Management Practices|périodique=European Journal of Breast Health|volume=14|numéro=3|date=2018-07|issn=2587-0831|pmid=30123878|pmcid=6092150|doi=10.5152/ejbh.2018.3871|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30123878/|consulté le=2021-12-23|pages=136–143}}</ref> La mastite péricanalaire survient chez 5 % à 9 % des femmes dans le monde.<ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Angrit|nom1=Stachs|prénom2=Johannes|nom2=Stubert|prénom3=Toralf|nom3=Reimer|prénom4=Steffi|nom4=Hartmann|titre=Benign Breast Disease in Women|périodique=Deutsches Arzteblatt International|volume=116|numéro=33-34|date=2019-08-09|issn=1866-0452|pmid=31554551|pmcid=6794703|doi=10.3238/arztebl.2019.0565|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31554551|consulté le=2021-12-23|pages=565–574}}</ref><ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Melodie M.|nom1=Blackmon|prénom2=Hao|nom2=Nguyen|prénom3=Pinaki|nom3=Mukherji|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=32491714|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK557782/|consulté le=2021-12-23}}</ref> | Les patientes atteintes de mastite péricanalaire sont le plus souvent des femmes en âge de procréer et l'inflammation est presque exclusivement associée à la consommation de '''tabac'''.<ref name=":10">{{Citation d'un article|prénom1=Eve|nom1=Boakes|prénom2=Amy|nom2=Woods|prénom3=Natalie|nom3=Johnson|prénom4=Naim|nom4=Kadoglou|titre=Breast Infection: A Review of Diagnosis and Management Practices|périodique=European Journal of Breast Health|volume=14|numéro=3|date=2018-07|issn=2587-0831|pmid=30123878|pmcid=6092150|doi=10.5152/ejbh.2018.3871|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30123878/|consulté le=2021-12-23|pages=136–143}}</ref> La mastite péricanalaire survient chez 5 % à 9 % des femmes dans le monde.<ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Angrit|nom1=Stachs|prénom2=Johannes|nom2=Stubert|prénom3=Toralf|nom3=Reimer|prénom4=Steffi|nom4=Hartmann|titre=Benign Breast Disease in Women|périodique=Deutsches Arzteblatt International|volume=116|numéro=33-34|date=2019-08-09|issn=1866-0452|pmid=31554551|pmcid=6794703|doi=10.3238/arztebl.2019.0565|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31554551|consulté le=2021-12-23|pages=565–574}}</ref><ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Melodie M.|nom1=Blackmon|prénom2=Hao|nom2=Nguyen|prénom3=Pinaki|nom3=Mukherji|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=32491714|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK557782/|consulté le=2021-12-23}}</ref> | ||
==Étiologies== | ==Étiologies== | ||
La cause de la mastite péricanalaire n'est pas claire. Cependant, beaucoup suggèrent que le tabagisme peut être associé au développement de la maladie par des dommages directs aux conduits suivi d'une inflammation ultérieure. Des bactéries ont été isolées dans des cultures chez 62 à 85 % des patientes atteintes de mastite péricanalaire, et les organismes responsables les plus courants incluent<ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=N. J.|nom1=Bundred|prénom2=J. M.|nom2=Dixon|prénom3=A. B.|nom3=Lumsden|prénom4=D.|nom4=Radford|titre=Are the lesions of duct ectasia sterile?|périodique=The British Journal of Surgery|volume=72|numéro=10|date=1985-10|issn=0007-1323|pmid=4041720|doi=10.1002/bjs.1800721023|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/4041720/|consulté le=2021-12-23|pages=844–845}}</ref>: | La cause de la mastite péricanalaire n'est pas claire. Cependant, beaucoup suggèrent que le tabagisme peut être associé au développement de la maladie par des dommages directs aux conduits suivi d'une inflammation ultérieure. Des bactéries ont été isolées dans des cultures chez 62 à 85 % des patientes atteintes de mastite péricanalaire, et les organismes responsables les plus courants incluent<ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=N. J.|nom1=Bundred|prénom2=J. M.|nom2=Dixon|prénom3=A. B.|nom3=Lumsden|prénom4=D.|nom4=Radford|titre=Are the lesions of duct ectasia sterile?|périodique=The British Journal of Surgery|volume=72|numéro=10|date=1985-10|issn=0007-1323|pmid=4041720|doi=10.1002/bjs.1800721023|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/4041720/|consulté le=2021-12-23|pages=844–845}}</ref>: | ||
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L'abcès sous-aréolaire peut se développer à la fois pendant l'allaitement ou extrapuerpérale. Il est souvent évasé de haut en bas avec des fistules multiples. Comme cette pathologie est associée au tabac, on suppose que l'effet toxique direct lié au tabagisme ou encore les changements hormonaux pourraient provoquer une métaplasie squameuse des canaux galactophores, provoquant alors une obstruction, qui éventuellement est suivie d'une inflammation, d'une prolifération bactérienne et de la création d'un abcès. Cependant, il n'a pas été établi si la lésion régresse lors de la cessation du tabac. <ref>{{Citation d'un article|prénom1=Monica|nom1=Rizzo|prénom2=Sheryl|nom2=Gabram|prénom3=Charles|nom3=Staley|prénom4=Limin|nom4=Peng|titre=Management of Breast Abscesses in Nonlactating Women|périodique=The American Surgeon|volume=76|numéro=3|date=2010-03|issn=0003-1348|issn2=1555-9823|doi=10.1177/000313481007600310|lire en ligne=https://doi.org/10.1177/000313481007600310|consulté le=2022-01-09|pages=292–295}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Basil George|nom1=Verghese|prénom2=R.|nom2=Ravikanth|titre=Breast abscess, an early indicator for diabetes mellitus in non-lactating women: a retrospective study from rural India|périodique=World Journal of Surgery|volume=36|numéro=5|date=2012-05|issn=1432-2323|pmid=22395343|doi=10.1007/s00268-012-1502-7|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22395343|consulté le=2022-01-09|pages=1195–1198}}</ref> | L'abcès sous-aréolaire peut se développer à la fois pendant l'allaitement ou extrapuerpérale. Il est souvent évasé de haut en bas avec des fistules multiples. Comme cette pathologie est associée au tabac, on suppose que l'effet toxique direct lié au tabagisme ou encore les changements hormonaux pourraient provoquer une '''métaplasie squameuse des canaux galactophores,''' provoquant alors une obstruction, qui éventuellement est suivie d'une inflammation, d'une prolifération bactérienne et de la création d'un abcès. Cependant, il n'a pas été établi si la lésion régresse lors de la cessation du tabac. <ref>{{Citation d'un article|prénom1=Monica|nom1=Rizzo|prénom2=Sheryl|nom2=Gabram|prénom3=Charles|nom3=Staley|prénom4=Limin|nom4=Peng|titre=Management of Breast Abscesses in Nonlactating Women|périodique=The American Surgeon|volume=76|numéro=3|date=2010-03|issn=0003-1348|issn2=1555-9823|doi=10.1177/000313481007600310|lire en ligne=https://doi.org/10.1177/000313481007600310|consulté le=2022-01-09|pages=292–295}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Basil George|nom1=Verghese|prénom2=R.|nom2=Ravikanth|titre=Breast abscess, an early indicator for diabetes mellitus in non-lactating women: a retrospective study from rural India|périodique=World Journal of Surgery|volume=36|numéro=5|date=2012-05|issn=1432-2323|pmid=22395343|doi=10.1007/s00268-012-1502-7|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22395343|consulté le=2022-01-09|pages=1195–1198}}</ref> | ||
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*une modifications du métabolisme ou de l'expression de l'acide rétinoïque et de la {{Facteur de risque|nom=vitamine D}} | *une modifications du métabolisme ou de l'expression de l'acide rétinoïque et de la {{Facteur de risque|nom=vitamine D}} | ||
*une carence en {{Facteur de risque|nom=vitamine A}} (qui peut provoquer une | *une carence en {{Facteur de risque|nom=vitamine A}} (qui peut provoquer une épidermisation des canaux et une métaplasie squameuse). | ||
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*l'{{Examen clinique|nom=examen des seins}}<ref name=":0" /><ref name=":22">{{Citation d'un article|prénom1=J. M.|nom1=Dixon|titre=Periductal mastitis/duct ectasia|périodique=World Journal of Surgery|volume=13|numéro=6|date=1989-11|issn=0364-2313|pmid=2696225|doi=10.1007/BF01658420|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/2696225/|consulté le=2021-12-23|pages=715–720}}</ref>: | *l'{{Examen clinique|nom=examen des seins}}<ref name=":0" /><ref name=":22">{{Citation d'un article|prénom1=J. M.|nom1=Dixon|titre=Periductal mastitis/duct ectasia|périodique=World Journal of Surgery|volume=13|numéro=6|date=1989-11|issn=0364-2313|pmid=2696225|doi=10.1007/BF01658420|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/2696225/|consulté le=2021-12-23|pages=715–720}}</ref>: | ||
**une {{Signe clinique|nom=masse péri-aréolaire}} | **une {{Signe clinique|nom=masse péri-aréolaire}} | ||
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**la patient présente rarement des symptômes infectieux systémiques (contrairement à la mastite lactationnelle). | |||
==Examens paracliniques== | ==Examens paracliniques== | ||
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<!-- Je ne comprends pas trop ce que j'aurais à faire comme médecin avec un cas comme ça. Dois-je envoyer tous les patients en écho pour exclure un abcès ? Est-ce que tous les patientes qui ont une mastite péricanalaire ont des abcès ? Ce n'est pas clair pour moi. --> | <!-- Je ne comprends pas trop ce que j'aurais à faire comme médecin avec un cas comme ça. Dois-je envoyer tous les patients en écho pour exclure un abcès ? Est-ce que tous les patientes qui ont une mastite péricanalaire ont des abcès ? Ce n'est pas clair pour moi. --> | ||
La mastite péricanalaire est avant tout un diagnostic clinique. Certains examens supplémentaires peuvent être effectués pour exclure l'abcès ou si les signes d'infection ne régressent pas. S'il existe une masse associée et un risque de malignité, il faut également faire les investigations<ref name=":11" /><ref name=":0" />: | La mastite péricanalaire est avant tout un diagnostic clinique. Certains examens supplémentaires peuvent être effectués pour exclure l'abcès ou si les signes d'infection ne régressent pas après un traitement antibiotique. S'il existe une masse associée et un risque de malignité, il faut également faire les investigations<ref name=":11" /><ref name=":0" />: | ||
*une {{Examen paraclinique|nom=échographie mammaire|indication=Indication}} | *une {{Examen paraclinique|nom=échographie mammaire|indication=Indication}} | ||
*une {{Examen paraclinique|nom=mammographie|indication=indication}} | *une {{Examen paraclinique|nom=mammographie|indication=indication}} | ||
Si un drainage ou biopsie à l'aiguille | Si un drainage ou biopsie à l'aiguille sont effectués, il faut obtenir : | ||
*une {{Examen paraclinique|nom=coloration Gram|indication=Indication}} | *une {{Examen paraclinique|nom=coloration Gram|indication=Indication}} | ||
*une {{Examen paraclinique|nom=culture|indication=Indication}} | *une {{Examen paraclinique|nom=culture|indication=Indication}} (préciser le traitement, éliminer le SARM chez les patientes à risque) | ||
Une mastite non lactationnelle récidivante chez une femme ménopausée est suspecte. On devra suivre et imager la patiente après le traitement antibiotique pour éliminer une lésion sous-jacente. | Une mastite non lactationnelle récidivante chez une femme ménopausée est suspecte. On devra suivre et imager la patiente après le traitement antibiotique pour éliminer une lésion sous-jacente. | ||
===Histopathologie=== | ===Histopathologie=== | ||
[[Fichier:Squamous metaplasia of the lactiferous ducts - very low mag.jpg|vignette|Métaplasie squameuse des canaux galactophores. Coloration à l'hématoxyline et à l'éosine]] | [[Fichier:Squamous metaplasia of the lactiferous ducts - very low mag.jpg|vignette|Métaplasie squameuse des canaux galactophores. Coloration à l'hématoxyline et à l'éosine]] | ||
La mastite péricanalaire est caractérisée par une métaplasie squameuse des canaux galactophores (''Squamous metaplasia of lactiferous ducts- abrégé en SMOLD'' ). En effet, la dernière section des canaux galactophores est toujours tapissée d'un épithélium pavimenteux kératinisé qui semble avoir des fonctions physiologiques importantes. La kératine, qui possède des propriétés bactériostatiques, forme par exemple, des bouchons qui bouchent l'entrée des conduits. Dans la mastite péricanalaire, la muqueuse kératinisée qui s'étend plus profondément dans les canaux, créant ainsi un remplacement de l'épithélium cuboïde normal à double couche des canaux galactophores par des couches cellulaires squameuses kératinisées. Certains auteurs parlent d'une | La mastite péricanalaire est caractérisée par une métaplasie squameuse des canaux galactophores (''Squamous metaplasia of lactiferous ducts- abrégé en SMOLD'' ). En effet, la dernière section des canaux galactophores est toujours tapissée d'un épithélium pavimenteux kératinisé qui semble avoir des fonctions physiologiques importantes. La kératine, qui possède des propriétés bactériostatiques, forme par exemple, des bouchons qui bouchent l'entrée des conduits. Dans la mastite péricanalaire, la muqueuse kératinisée qui s'étend plus profondément dans les canaux, créant ainsi un remplacement de l'épithélium cuboïde normal à double couche des canaux galactophores par des couches cellulaires squameuses kératinisées. Certains auteurs parlent d'une épidermisation, car l'épithélium résultant de ce changement est très similaire à une peau normale. Le SMOLD est rare chez les femmes préménopausées (peut-être 0,1 à 3 %) mais plus fréquent (peut-être jusqu'à 25 %) chez les femmes ménopausées où il ne cause aucun problème.<ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Subareolar abscess|url=https://en.wikipedia.org/wiki/Subareolar_abscess|site=Subareolar abscess sur Wikimedi.ca|date=|consulté le=9 janvier 2022}}</ref> Cette métaplasie semble être une lésion complètement bénigne et peut même exister sans provoquer de symptômes. En principe, elle devrait être complètement réversible, comme le suggère la classification en métaplasie. Les bouchons de kératine (débris) produits par le SMOLD ont été proposés comme la cause d'abcès sous-aréolaires récurrents en provoquant une stase sécrétoire. La perméabilité de la muqueuse épidermique est également différente de celle de la muqueuse normale, ce qui empêche la résorption des sécrétions glandulaires. Cette résorption est nécessaire pour éliminer les sécrétions bloquées à l'intérieur du canal, et elle affecte l'équilibre osmotique qui à son tour est un mécanisme important dans le contrôle de la lactogenèse (ceci est pertinent à la fois dans la mastite puerpérale et non puerpérale). | ||
==Diagnostic== | ==Diagnostic== | ||
La mastite péricanalaire est un diagnostic clinique qui repose sur un examen approfondi des seins et la présence de facteurs de risque (tabagisme). | |||
==Diagnostic différentiel== | ==Diagnostic différentiel== | ||
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! rowspan="4" |Traitement empirique | ! rowspan="4" |Traitement empirique | ||
|Amoxicilline-Clavulanate 875 mg PO BID | |Amoxicilline-Clavulanate 875 mg PO BID | ||
| rowspan="3" |La durée optimale n'est pas déterminée. Si la médication semble donner une réponse rapide et complète, la durée des antibiotiques pourrait être entre 5 à 7 jours, mais peut aller jusqu'à 10 à 14 jours si cela s'avère nécessaire. Le Métronidazole sera | | rowspan="3" |La durée optimale n'est pas déterminée. Si la médication semble donner une réponse rapide et complète, la durée des antibiotiques pourrait être entre 5 à 7 jours, mais peut aller jusqu'à 10 à 14 jours si cela s'avère nécessaire. Le Métronidazole sera utilisé si on suspecte une infection anaérobe<ref name=":10" /><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Mario|nom1=Taffurelli|prénom2=Alice|nom2=Pellegrini|prénom3=Donatella|nom3=Santini|prénom4=Simone|nom4=Zanotti|titre=Recurrent periductal mastitis: Surgical treatment|périodique=Surgery|volume=160|numéro=6|date=2016-12|issn=1532-7361|pmid=27616631|doi=10.1016/j.surg.2016.06.048|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27616631|consulté le=2022-02-08|pages=1689–1692}}</ref>. | ||
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|Dicloxacilline 500 mg PO QID + Métronidazole 500 mg PO TID | |Dicloxacilline 500 mg PO QID + Métronidazole 500 mg PO TID | ||
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|Aspiration à l'aiguille guidée sous échographie + | |Aspiration à l'aiguille guidée sous échographie + | ||
antibiothérapie appropriée | antibiothérapie appropriée | ||
|En présence d'abcès, on doit éviter le drainage chirurgical afin de diminuer les risques de fistule laiteuse. On favorisera en effet la ponction/aspiration sous échographie. Si échec avec récidive de l'abcès, on pourra alors aller drainer et mettre une mèche. | |En présence d'abcès, on doit éviter le drainage chirurgical afin de diminuer les risques de fistule laiteuse ou la création d'orifice secondaire (sinus). On favorisera en effet la ponction/aspiration sous échographie. Si échec avec récidive de l'abcès, on pourra alors aller drainer et mettre une mèche. | ||
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!Si infection récurrente | !Si infection récurrente | ||
|Excision chirurgicale des canaux | |Excision chirurgicale des canaux inflammés | ||
La chirurgie consiste en: | La chirurgie consiste en: | ||
Version du 21 février 2022 à 17:44
La mastite péricanalaire, aussi appelé maladie de Zuska, est une affection inflammatoire bénigne affectant les canaux sous-aréolaires, formant généralement des abcès. Elle englobe généralement les abcès du sein situés dans la région rétro-aréolaire ou péri-aréolaire mais pas ceux situés en périphérie du sein.[1]
Maladie | |
Caractéristiques | |
---|---|
Signes | Mastalgie, Signes vitaux normaux, Abcès mammaire, Masse péri-aréolaire, Masse sous-aréolaire, Inversion du mamelon, Écoulement épais du mamelon, Fistules drainantes, Érythème mammaire |
Symptômes |
Mastalgie, Afébrile, Érythème mammaire, Tuméfaction mammaire |
Diagnostic différentiel |
Sarcoïdose, Ectasie canalaire, Granulomatose de Wegener, Abcès mammaire, Cellulite bactérienne, Galactocèle, Fibroadénome du sein, Engorgement des seins, Carcinome inflammatoire du sein, Fibroadénome lactationnel, ... [+] |
Informations | |
Terme anglais | Periductal mastitis |
Autres noms | maladie de Zuska |
Spécialités | Chirurgie générale, Médecine familiale, Médecine d'urgence |
|
Épidémiologie
Les patientes atteintes de mastite péricanalaire sont le plus souvent des femmes en âge de procréer et l'inflammation est presque exclusivement associée à la consommation de tabac.[2] La mastite péricanalaire survient chez 5 % à 9 % des femmes dans le monde.[3][4]
Étiologies
La cause de la mastite péricanalaire n'est pas claire. Cependant, beaucoup suggèrent que le tabagisme peut être associé au développement de la maladie par des dommages directs aux conduits suivi d'une inflammation ultérieure. Des bactéries ont été isolées dans des cultures chez 62 à 85 % des patientes atteintes de mastite péricanalaire, et les organismes responsables les plus courants incluent[5]:
- le staphylococcus aureus
- le pseudomonas aeruginosa
- les enterococcus
- les bacteroides
- les proteus.
L'abcès sous-aréolaire peut se développer à la fois pendant l'allaitement ou extrapuerpérale. Il est souvent évasé de haut en bas avec des fistules multiples. Comme cette pathologie est associée au tabac, on suppose que l'effet toxique direct lié au tabagisme ou encore les changements hormonaux pourraient provoquer une métaplasie squameuse des canaux galactophores, provoquant alors une obstruction, qui éventuellement est suivie d'une inflammation, d'une prolifération bactérienne et de la création d'un abcès. Cependant, il n'a pas été établi si la lésion régresse lors de la cessation du tabac. [6][7]
Physiopathologie
La physiopathologie de la mastite péricanalaire reste incertaine. L'abcès formé est un abcès sous-cutané du tissu mammaire sous l'aréole du mamelon. Il s'agit d'une inflammation généralement aseptique, associée à une métaplasie squameuse des canaux galactophores.[1][8]On pense que le tabagisme joue un rôle dans la pathogenèse, en endommageant directement ou indirectement les conduits, entraînant un blocage du canal, conduisant à une nécrose et une infection subséquente.[9] Une étude récente a montré qu'il y avait une régulation positive des cytokines IFN-γ et IL-12A chez les patientes atteintes de mastite péricanalaire par rapport aux témoins.[10] Ces cytokines sont sécrétées par les cellules TH1 jouant un rôle dans l'éradication des agents pathogènes étrangers. La régulation positive de ces cytokines suggère que les réponses immunitaires peuvent jouer un rôle dans la pathogenèse de la mastite péricanalaire. [4]
-
Canaux galactophores
-
Anatomie du sein
Présentation clinique
Facteurs de risque
Certains facteurs peuvent causer la mastite péricanalaire et la formation d'une métaplasie squameuse des canaux galactophores [1]:
- le tabagisme
- une modification réactive de l'inflammation chronique
- une modification hormonale systémique
- un dérèglement de l'expression de la bêta-caténine
- une modifications du métabolisme ou de l'expression de l'acide rétinoïque et de la vitamine D
- une carence en vitamine A (qui peut provoquer une épidermisation des canaux et une métaplasie squameuse).
D'autres facteurs de risque sont[10][4] :
- l'obésité
- le diabète
- l'hyperprolactinémie
- La grossesse et l'allaitement
- les dysthyroïdies.
Questionnaire
Les symptômes peuvent inclure les éléments suivants :
- de la fièvre (> 38,3°C), des frissons, des myalgies ou un malaise non spécifique
- une mastalgie
- un érythème mammaire
- une tuméfaction mammaire.
Examen clinique
Les caractéristiques de la mastite péricanalaire comprennent :
- l'examen des seins[4][11]:
- une masse péri-aréolaire
- une masse sous-aréolaire
- de la douleur
- un érythème
- une inversion du mamelon
- un écoulement épais du mamelon
- un abcès mammaire
- des fistules drainantes.
- la patient présente rarement des symptômes infectieux systémiques (contrairement à la mastite lactationnelle).
Examens paracliniques
La mastite péricanalaire est avant tout un diagnostic clinique. Certains examens supplémentaires peuvent être effectués pour exclure l'abcès ou si les signes d'infection ne régressent pas après un traitement antibiotique. S'il existe une masse associée et un risque de malignité, il faut également faire les investigations[3][4]:
- une échographie mammaire
- une mammographie
Si un drainage ou biopsie à l'aiguille sont effectués, il faut obtenir :
- une coloration Gram
- une culture (préciser le traitement, éliminer le SARM chez les patientes à risque)
Une mastite non lactationnelle récidivante chez une femme ménopausée est suspecte. On devra suivre et imager la patiente après le traitement antibiotique pour éliminer une lésion sous-jacente.
Histopathologie
La mastite péricanalaire est caractérisée par une métaplasie squameuse des canaux galactophores (Squamous metaplasia of lactiferous ducts- abrégé en SMOLD ). En effet, la dernière section des canaux galactophores est toujours tapissée d'un épithélium pavimenteux kératinisé qui semble avoir des fonctions physiologiques importantes. La kératine, qui possède des propriétés bactériostatiques, forme par exemple, des bouchons qui bouchent l'entrée des conduits. Dans la mastite péricanalaire, la muqueuse kératinisée qui s'étend plus profondément dans les canaux, créant ainsi un remplacement de l'épithélium cuboïde normal à double couche des canaux galactophores par des couches cellulaires squameuses kératinisées. Certains auteurs parlent d'une épidermisation, car l'épithélium résultant de ce changement est très similaire à une peau normale. Le SMOLD est rare chez les femmes préménopausées (peut-être 0,1 à 3 %) mais plus fréquent (peut-être jusqu'à 25 %) chez les femmes ménopausées où il ne cause aucun problème.[12] Cette métaplasie semble être une lésion complètement bénigne et peut même exister sans provoquer de symptômes. En principe, elle devrait être complètement réversible, comme le suggère la classification en métaplasie. Les bouchons de kératine (débris) produits par le SMOLD ont été proposés comme la cause d'abcès sous-aréolaires récurrents en provoquant une stase sécrétoire. La perméabilité de la muqueuse épidermique est également différente de celle de la muqueuse normale, ce qui empêche la résorption des sécrétions glandulaires. Cette résorption est nécessaire pour éliminer les sécrétions bloquées à l'intérieur du canal, et elle affecte l'équilibre osmotique qui à son tour est un mécanisme important dans le contrôle de la lactogenèse (ceci est pertinent à la fois dans la mastite puerpérale et non puerpérale).
Diagnostic
La mastite péricanalaire est un diagnostic clinique qui repose sur un examen approfondi des seins et la présence de facteurs de risque (tabagisme).
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel de la mastite péricanalaire inclut les maladies suivantes [4]:
- la mastite lactationnelle
- la mastite granulomateuse idiopathique
- la mastite tuberculeuse
- l'engorgement des seins
- un conduit galatoctophore obstrué
- une ectasie canalaire
- un abcès mammaire
- le galactocèle
- le carcinome inflammatoire du sein
- le fibroadénome lactationnel
- un fibroadénome
- un kyste mammaire
- une cellulite
- une infection à levures
- la sarcoïdose et la granulomatose de Wegener.
Traitement
Traitement | Commentaire | |
---|---|---|
Traitement empirique | Amoxicilline-Clavulanate 875 mg PO BID | La durée optimale n'est pas déterminée. Si la médication semble donner une réponse rapide et complète, la durée des antibiotiques pourrait être entre 5 à 7 jours, mais peut aller jusqu'à 10 à 14 jours si cela s'avère nécessaire. Le Métronidazole sera utilisé si on suspecte une infection anaérobe[2][13]. |
Dicloxacilline 500 mg PO QID + Métronidazole 500 mg PO TID | ||
Céphalexine 500 mg PO QID + Métronidazole 500 mg PO TID | ||
TMP-SMX 1 CO DS PO BID ou Doxycycline 100 mg PO BID | Si le risque d'infection à SARM [note 1] est élevé. | |
Si présence d'abcès | Aspiration à l'aiguille guidée sous échographie +
antibiothérapie appropriée |
En présence d'abcès, on doit éviter le drainage chirurgical afin de diminuer les risques de fistule laiteuse ou la création d'orifice secondaire (sinus). On favorisera en effet la ponction/aspiration sous échographie. Si échec avec récidive de l'abcès, on pourra alors aller drainer et mettre une mèche. |
Si infection récurrente | Excision chirurgicale des canaux inflammés
La chirurgie consiste en:
Ultimement la mastectomie centrale sera nécessaire si échec. |
|
Habitus | Il est également conseillé aux patients de cesser le tabac, car il réduirait les risques d'infections répétées |
Suivi
Un suivi clinique est suggéré. Chez la femme post-ménopausée, on insistera sur une imagerie de contrôle après résolution des symptômes pour s'assurer de l'absence de néoplasie sous-jacente.
Complications
Les complications liées à la mastite péricanalaire sont [4]:
- l'abcès mammaire (5-11 %)[note 2][14][15]
- les fistules mammaires
- la récidive de mastite
- des cicatrices ou des déformation du sein.
Évolution
La majorité des patientes atteintes de mastite se rétabliront avec un traitement approprié. Le taux de récidive de la mastite péricanalaire est de 4-28%. [16][4]
Prévention
La mastite péricanalaire se rencontre presque exclusivement chez les fumeurs. Encourager l'arrêt du tabac est important et peut aider à réduire le risque d'inflammation récurrente.[4]
Notes
- ↑ Facteurs de risque d'infection SARM:
- Risques associés aux services de santé:
- Hospitalisation récente
- Résidence dans un centre de longue durée
- Chirurgie récente
- Hémodialyse
- Infection au VIH
- Utilisation de drogues intraveineuse
- Utilisation antérieure d'antibiotique
- Service militaire
- Incarcération
- Partage d'équipement sportif
- Partage d'aiguilles, de rasoirs ou autres objets tranchants
- ↑ L'abcès peut être confirmé par échographie et devrait être traité par aspiration à l'aiguille ou drainage chirurgical. Le liquide retiré de l'abcès devrait être envoyé en culture, et l'administration d'antibiotique approprié devrait être amorcée.
Références
- Cette page a été modifiée ou créée le 2021/12/21 à partir de Acute Mastitis (StatPearls / Acute Mastitis (2021/07/21)), écrite par les contributeurs de StatPearls et partagée sous la licence CC-BY 4.0 international (jusqu'au 2022-12-08). Le contenu original est disponible à https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/32491714 (livre).
- Cet article a été créé en partie ou en totalité le 2021-12-30 à partir de Chirurgie (application), créée par Dre Hélène Milot, Dr Olivier Mailloux et collaborateurs et partagé sous la licence CC-BY-SA 4.0 international
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