Ménopause (situation clinique)
Constatations cliniques
Définition : période d'aménorrhée de plus de 12 mois en absence de grossesse
Préménopause : période de fécondité entre la ménarche et la ménopause
Transition ménopausique : période qui précède les dernières menstruations, débute en moyenne à 45 ans et durant de 2 à 8 ans. Marquée par des cycles irréguliers et des taux d'hormones fluctuants
Périménopause : période entre le début de la transition ménopausique et le diagnostic de ménopause
Deux types:
- Physiologique : en moyenne entre 50 et 51 ans en Amérique du Nord, causée par la baisse physiologique de réponse aux hormones FSH-LH des ovaires.
- Insuffisance ovarienne précoce : insuffisance ovarienne d'étiologie variée se produisant avant 40 ans
L'objectif présent ne touche que la ménopause physiologique
Signes et symptômes
Urogénitaux
Atrophie vaginale
La diminution du taux de collagène et d'élastine entraîne une modification atrophique des tissus. Éventuellement, ce changement entraîne une sécheresse vaginale qui peut causer du prurit vulvaire et de la dyspareunie
Dysfonction sexuelle
Baisse de libido causée par la cessation de la production d'oestrogène, la baisse d'androgènes surrénaliens et la baisse d'androgènes ovariens
Il est à noter toutefois qu'une femme avec des sentiments positifs pour son partenaire et bien-être mental et physique conserve un désir sexuel satisfaisant malgré la baisse d'hormones
Infections urinaires récurrentes
Incidence accrue d'infections urinaires récurrentes chez la femme par augmentation du pH vaginal causé par une baisse de la synthèse du glycogène dans la muqueuse, qui elle est entraînée par la baisse d'oestrogènes.
Incontinence urinaire et prolapsus du plancher pelvien
La dégénérescence des fibres élastiques, du collagène et des muscles cause un amincissement de la muqueuse vaginale qui cause un abaissement du seuil sensoriel de la contraction du détrusor et donc une diminution du plancher pelvien. Éventuellement, la baisse du plancher pelvien peut causer de l'incontinence urinaire et même un prolapsus des organes pelviens.
Vasomoteurs
Bouffées de chaleurs intenses situées principalement dans le thorax, le cou et le visage.
Durée : 1-5 minutes
Plus fréquentes la nuit
S'accompagnent généralement de palpitations, de sudation, de diaphorèse et d'anxiété, ce qui peut faire ressembler l'épisode à un problème coronarien
Les bouffées de chaleur peuvent affecter le sommeil et donc la qualité de vie des patientes.
Facteurs contribuants
- Ethnies plus touchées : Afro-américaine>Hispaniques>Caucasiennes>Chinoises>Japonaises
- IMC>27
- Sédentarité
- Tabagisme
- Température ambiante élevée
Changements métaboliques et cardiaques
Dyslipidémie
Les oestrogènes jouent un certain rôle protecteur en limitant la concentration de LDL en contrôlant le niveau de cholestérol total. La baisse d'oestrogène amène donc une augmentation de la cholestérolémie et du taux de LDL. Ce profil lipidique plus néfaste augmente le risque cardio-vasculaire
Gain pondéral et redistribution des graisses
Le vieillissement et les changements hormonaux entraînent un gain de poids physiologique par ralentissement du métabolisme basal. De plus, le vieillissement amène les tissus adipeux à s'accumuler dans la partie supérieure du corps (distribution centripète) donc il y a augmentation de la graisse abdominale. La redistribution centripète favorise la résistance à l'insuline, donc augmente les risques de diabète de type 2 et de MCAS.
Musculo-squelettiques
Ostéoporose
L'oestrogène inhibe la résorption osseuse. En post-ménopause, la baisse d'oestrogène favorise l'activité ostéoclastique. De plus, le vieillissement osseux normal inhibe l'activité ostéoblastique, donc la formation osseuse diminue.
Psychologiques
La labilité émotionnelle fréquente est attribuée aux taux fluctuants d'oestrogène.
De plus, la perte du statut reproductif peut être perçue de manière négative par la femme voulant encore des enfants, et les changements physiques peuvent nuire l'estime. Tous ces facteurs peuvent prédisposer la femme à avoir des symptômes dépressifs
Examens pertinents
Le diagnostic est clinique, le taux de FSH est rarement nécessaire (femme d'âge inférieur à la moyenne). En cas de ménopause, il sera élevé (>40)
Ne pas négliger la possibilité de grossesse