Intubation à séquence rapide

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Intubation à séquence rapide
Procédure
Procédure
Informations
Terme anglais Rapid Sequence Intubation

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Intubation endotrachéale

L'intubation à séquence rapide (ISR) est une technique qui vise une prise en charge rapide des voies aériennes en administrant un agent d'induction suivi immédiatement d'un curare afin d'éviter l'aspiration du contenu gastrique dans les poumons lors de l'intubation de patients à risque.[1][2][3][4][5] Elle est la technique d'intubation la plus utilisée dans les contextes d'urgence.[3][5][6]

Indications

Intubation en général

Les indications d'une intubation en général sont les suivantes[7] :

Intubation à séquence rapide

Une ISR est effectuée chez les patients nécessitant une intubation (voir les indications générales ci-haut) et qui sont à risque d'aspiration pulmonaire[9] :

Contre-indications

Absolues

Les contre-indications absolues mènent souvent le clinicien à considérer une technique chirurgicale d'emblée (ex. : cricothyrotomie[7] ou tracheostomie[7]) :

Relatives

Les contre-indications relatives peuvent potentiellement mener à l'échec de la procédure[6] :

Techniques de remplacement

Os hyoïde et encoche thyroïdienne

Les techniques pouvant remplacer l'ISR sont les suivantes[2] :

Évaluation

AMPLE

L'acronyme AMPLE peut être utilisé comme aide-mémoire afin de questionner le patient avant l'intubation[10][12] :

  • Allergies
  • Médicaments
  • Passé médical
  • Last meal (dernier repas)
  • Évènement déclencheur.

Il est aussi conseillé de vérifier et de corriger les perturbations hémodynamiques du patient avant de commencer la préparation et la procédure.[10]

LEMON

L'acronyme LEMON permet d'identifier les patients pour lesquels on anticipe une laryngoscopie difficile. Si le patient présente plusieurs caractéristiques qui pourraient rendre la laryngoscopie difficile, une technique alternative d'intubation devrait être sélectionnée.

Évaluation LEMON[1]
Appréciation Difficulté Procédure
L (Looks) Vue extérieure de la tête et du visage en général La difficulté de la procédure augmente plus il y a des caractéristiques ci-contre Recherche de :
  • traumatisme facial
  • barbe
  • dents lâches
  • prothèses dentaires
  • grosses incisives.
E (Evaluate) Cou et bouche La difficulté de la procédure augmente plus les distances ci-contre diminuent Règle 3-3-2 :
  • 3 doigts peuvent-ils s'insérer entre les incisives?
  • 3 doigts peuvent-ils s'insérer entre la pointe du menton et l'os hyoïde?
  • 2 doigts peuvent-ils aller du haut de l'encoche thyroïdienne à l'os hyoïde?
M (Mallampati score) Partie postérieure du pharynx et partie visible de la luette La difficulté de la procédure augmente plus le score ci-contre est élevé Calcul du score :
  1. la totalité de la luette peut être visualisée
  2. seule la moitié de la luette peut être visualisée
  3. seule la base de la luette peut être visualisée
  4. la luette ne peut pas être visualisée.
O (Obstruction, obésité) Corps et voies respiratoires La difficulté de la procédure augmente plus il y a des caractéristiques ci-contre Calcul de l'IMC :


Recherche d'obstruction(s), comme par exemple :

  • cancer de la tête et du cou
  • épiglottite.
N (Neck) Mobilité du cou La difficulté de la procédure augmente si le cou n'est pas facilement manipulable Recherche de:
  • traumatisme
  • collier cervical
  • rigidité.

Anatomie

Généralités

Les voies aériennes supérieures comprennent la cavité buccale, le pharynx, le nasopharynx, l'oropharynx, l'hypopharynx et le larynx. Ces structures humidifient et réchauffent l'air et tirent leur apport sanguin des artères carotides externes et internes. Le nerf trijumeau fournit une innervation sensorielle aux muqueuses du nasopharynx, tandis que le nerf facial et le nerf glossopharyngien innervent l'oropharynx.[13]

En vue de différencier la trachée de l'oesophage, il est pertinent de connaître ces caractéristiques[13] :

  • la partie postérieure de la trachée est molle et membraneuse, tandis que la partie antérieure est formée d'anneaux cartilagineux
  • le diamètre trachéal adulte varie entre 15 et 20 mm.

Le larynx, situé au dessus des cordes vocales, est innervé par la branche laryngée supérieure du nerf vague. Celle-ci fournit une innervation afférente à la base de la langue et de la vallécule[13] (vallée entre la langue et l'épiglotte).[1]

Afin de faciliter la visualisation des cordes vocales pendant une intubation, il est utile d'identifier le cartilage cricoïde. Celui-ci qui prend la forme d'un anneau et se situe en dessous de la membrane cricothyroïdienne (un repère de la cricothyroïdotomie émergente).[13]

Le ligament hyoépiglottique attache l'os hyoïde au larynx et s'insère à la base de la vallécule. Ce ligament permet de soulever l'épiglotte en avant pendant l'intubation pour exposer les cordes vocales.[13]

L'épiglotte sert de repère principal pour l'intubation endotrachéale. Son origine se trouve à la base de la langue. Lors de l'intubation avec une lame Macintosh, la pointe de la lame doit idéalement être placée à la base de la langue dans la vallécule. Un mouvement ventral et inférieur de la lame révèle les cordes vocales.[1]

Le système de notation Cormack et Lehane (cliquer ici) permet d'évaluer la vision des cordes vocales durant la procédure et d'estimer les chances de réussite de l'intubation. Une vue de grade 1 des cordes indique une forte probabilité d'intubation réussie. Les grades successifs révèlent moins de cordes et diminuent les chances de réussite de l'intubation.[1]

Au niveau de la cinquième colonne vertébrale thoracique (T5), la trachée se divise en bronches principales droite et gauche. L'angle entre la trachée et la bronche du tronc principal gauche est plus aigu, ce qui rend moins probable l'entrée d'un objet étranger dans ce tronc. L'angle obtus entre la trachée et la bronche du tronc principal droit favorise l'intubation dans cette dernière si la sonde endotrachéale est avancée trop loin.[13]

Chez l'enfant

Les repères anatomiques peuvent également être identifiés chez les enfants, mais quelques considérations supplémentaires doivent être prises en compte[13] :

  • les enfants ont un angle plus aigu entre leur épiglotte et leur glotte, ce qui rend la visualisation des cordes vocales plus difficile lors de l'utilisation d'un laryngoscope :
    • la tête d’un enfant est proportionnellement plus grande que chez l'adulte, ce qui explique qu'un décubitus dorsal entraîne une position fléchie de leur cou (cela peut être corrigé en utilisant un rouleau d'épaule pour étendre la tête et ainsi surmonter la flexion)
    • la langue d'un enfant est plus large et obstrue plus facilement les voies respiratoires
    • le larynx d'un enfant est plus céphalique et plus antérieur que celui des adultes
  • les enfants ont une trachée plus courte, ce qui rend plus probable l'intubation de la bronche principale droite
  • les enfants de 12 ans ou moins ont une membrane cricothyroïdienne plus petite et leur larynx est plus souple, en forme d'entonnoir et en position rostrale[7].

Il est aussi bon de noter que les dimensions de la trachée dépendent de l'âge et du sexe de l'enfant.[7]

Équipement

Le truc SOAPME permet de ne pas oublier d'éléments essentiels: Suction, Oxygen, Airway, Pharmacology, Monitoring, Equipment.[14]

L'équipement nécessaire selon SOAPME
Avoir à sa disposition le matériel suivant[1][8] :
S (Suction)
  • Un cathéter de succion avec un embout d'aspiration Yankauer.
O (Oxygen)
  • Un masque à valve avec sac connecté à de l'oxygène.
  • Un dispositif de ventilation post-intubation[10].
A (Airway)
  • Un tube endotrachéal avec un brassard gonflable :
    • La taille du tube endotrachéal est en général de 7,0 à 7,5 mm de diamètre interne pour les femmes et de 7,5 à 8,0 mm pour les hommes (des tubes plus petits ne permettent pas d'effectuer une bronchoscopie si cela devient nécessaire).
    • Deux tubes supplémentaires devraient être préparés au cas où l'estimation initiale de la taille est inexacte (préparer une taille plus petite et une taille plus grande)[14].
    • Pour vérifier la présence de fuites, gonfler et dégonfler le brassard gonflable.
  • Des laryngoscopes à lame droite/courbe (Miller ou Macintosh)[note 1][note 2].
  • Une bougie.
  • Un stylet à insérer dans le tube (plier son bout en position de crosse de hockey une fois à l'intérieur).
  • Du lubrifiant stérile (la lubrification du tube avec du K-Y Jelly facilite la procédure et diminue les risques de microaspiration[12]).
  • Une canule et une trompette nasale.
P (Pharmacology)
M (Monitoring)
  • En continu[14] cardiaque :
    • tension artérielle[2][8]
    • oxymètre de pouls[14]
    • fréquence cardiaque[14].
  • En continu[14] respiratoire :
E (Equipment)
  • Du matériel de secours dans le cas où l'intubation est difficile :
    • un masque laryngé pour éviter une obstruction et maintenir une voie respiratoire[16]
    • un kit de cricothyroïdotomie.
  • Deux intraveineuses de gros calibre.
  • Du matériel de réanimation[14].
  • Un oreiller ou des serviettes qui peuvent être placées sous la tête du patient.
  • Du matériel de protection pour le clinicien incluant des lunettes et un masque.
  • Du matériel de fixation du tube endotrachéal incluant du ruban adhésif et un collier de fixation trachéal.
Agents d'induction (sédatifs)
Agent pharmacologique Dose (adulte) Dose (enfant) Indications Contre-indications Effets secondaires
Étomidate 0,2 mg/kg – 0,3 mg/kg IV[10] 0,2 mg/kg – 0,3 mg/kg IV[10]
  • Instabilité hémodynamique[9] (hypovolémie ou hémorragie)[14]
  • Traumatismes, dont ceux au niveau de la tête[14]
  • Mouvements myocloniques[14]
  • Insuffisance surrénale[17]
Midazolam 0,05 mg/kg – 0,15 mg/kg IV


OU

0,1 mg/kg – 0,2 mg/kg IM (dose de secours)[10]

0,05 mg/kg – 0,15 mg/kg IV


OU


0,1 mg/kg – 0,2 mg/kg IM (dose de secours)[10]

  • Pas d'accès IV[9]
  • Instabilité hémodynamique[9]
  • Insuffisance cardiaque[9]
  • Âge avancé[9]
  • Maladie du foie[9]
Fentanyl 2 µg/kg – 3 µg/kg IV[10] 1 µg/kg – 2 µg/kg IV[10]
  • Atténuer le système sympathique[9]
  • Hypotension[9]
  • Rigidité musculaire[9]
  • Le patient doit pouvoir tolérer une diminution de sa ventilation pendant près d'une minute[9]
--
Kétamine 0,5 mg/kg – 2 mg/kg IV


OU


2 mg/kg – 5 mg/kg IM (dose de secours)[10]

1 mg/kg – 2 mg/kg IV


OU


2 mg/kg – 5 mg/kg IM (dose de secours)[10]

  • Asthme[9]
  • Instabilité hémodynamique[9]
  • Maladie réactive des voies respiratoires[17]
  • Hypertension intracrânienne[10]
  • Hypertension[9]
  • Sécrétions orales significatives[9]
  • Augmentation de la pression intracrânienne[14]Augmentation de la pression intraoculaire[14]
  • Augmentation de la tension artérielle[14]
  • Augmentation du rythme cardiaque[14]
Propofol 1 mg/kg – 2,5 mg/kg IV[10] 2 mg/kg – 4 mg/kg IV[10]
  • Patient stable hémodynamiquement[9]
  • Bronchospasme[9]
  • Traumatisme au niveau de la tête[9]
  • Pression intracrânienne augmentée[9]
  • Status epilepticus[17]
  • Maladie réactive des voies respiratoires[17]
  • Hypotension[10]
  • Fraction d'éjection diminuée[9]
  • Allergie aux oeufs, à l'huile de soya ou à l'EDTA[14]
Thiopental 3 mg/kg – 4 mg/kg IV[14] --
  • Pression intracrânienne augmentée[14]
  • Instabilité hémodynamique[14]
  • Status epilepticus[17]
  • Effets cardiovasculaires[14]
Méthohexital 1.5 mg/kg IV[9] --
  • Traumatisme au niveau de la tête[9]
  • Pression intracrânienne augmentée[9]
  • Patient stable hémodynamiquement[9]
  • Relâchement d'histamine[14]
Bloqueur neuromusculaire (curare)
Agent pharmacologique Dose (adulte) Dose (enfant) Indications Contre-indications
Succinylcholine 1 mg/kg IV[10]


OU


4 mg/kg – 5 mg/kg IM (dose de secours)

[10]

si ≥ 1 an: 1 mg/kg –

2 mg/kg IV


si <1 an: 2 mg/kg – 3 mg/kg IV


OU

4 mg/kg – 5 mg/kg IM (dose de secours)

[10]

  • Si aucune contre-indication[9]
  • Pseudocholinestérases atypiques[10]
  • Hyperkaliémie présente ou à risque d'apparaître[9][10]
  • Hypertension intracrânienne ou oculaire[10]
  • Brûlures étendues[10]
  • Plégie[10]
  • Hyperthermie maligne[9]
Rocuronium 1,2 mg/kg IV[10] 1,2 mg/kg IV[10]
  • S'il y a des contre-indications pour la succinylcholine[9]
  • Désir d’une évaluation neurologique rapide[10]
  • Impossibilité de ventiler le patient avec un masque[9]
  • Allergie[14]
Vécuronium 0.1-0.2 mg/kg IV[9] --
  • S'il n'y a pas de succinylcholine ou de rocuronium disponible[9]
  • Intubation qui devra se prolonger[9]
  • De la succinylcholine ou du rocuronium sont déjà disponibles[9]
  • Allergie[14]
Pancuronium 0.1 mg/kg IV[14] -- --
Il est important de vérifier que la lumière du laryngoscope fonctionne bien avant de curariser le patient.
Prémédication au besoin
Agent pharmacologique Dose (adulte) Dose (enfant) Indications Contre-indications Effets secondaires
Lidocaïne 1.5 mg/kg IV[9] --
  • Augmentation de la pression intracrânienne[14][17]
  • Maladie réactive des voies respiratoires[14]
  • Traumatisme au niveau de la tête ou du cerveau[17]
  • Cause de la blessure inconnue[17]
Fentanyl 2–3 µg/kg IV[14] --
  • Augmentation de la pression intracrânienne[14]
  • Rupture d'un vaisseau majeur[14]
  • Maladie de l'artère coronaire[14]
  • Hémorragie intracrânienne[17]
Atropine 0.02 mg/kg IV[9] --
  • Bradycardie[9][14]
  • Sécrétions abondantes[9]
  • Patient de moins de 10 ans[14]
Midazolam 1-2 mg IV[9] --
  • Anxiété[9]
  • Intubation possiblement difficile[9]
  • Prise d'opioïdes[9]
--
Rocuronium 0.06 mg/kg IV (ne pas donner une dose supérieure)[14] --
  • Augmentation de la pression intracrânienne[14]
  • Augmentation de la pression intraoculaire[14]
  • Traumatisme au niveau de la tête ou du cerveau[17]
  • Cause de la blessure inconnue[17]
  • Paralysie incomplète[14]
Présseur de dose au bseoin
Agent pharmacologique Dose Indications Contre-indications
Phényléphrine 50-200 µg IV[9][15] Tension artérielle du patient chute à un niveau critique[15]
Éphédrine 5–20 µg IV[15] Tension artérielle du patient chute à un niveau critique[15]
  • Hypertension[19]
  • Tachycardie[19]
  • Sténose aortique[19]
  • Rétention urinaire[19]
  • Hyperplasie prostatique[19]
  • Traitement récent avec des IMAO (14 jours)[19]

Technique

Contenu TopMédecine
  • Les “checklists” en intubation, un essentiel? (MU) (SI)
  • Oxygénation et intubation (MU) (SI) (SPU)

La technique de l'ISR peut être décrite par les 7 "P" (Préparation, Pré-oxygénation, Pré-traitement, Paralysie avec induction, Protection et Positionnement, Placement du tube et gestion, Plan B).

Préparation

Cette étape survient à peu près 10 minutes avant l'induction et devrait durer environ 4 minutes.[17] Les étapes sont les suivantes :

  • Réaliser l'évaluation du patient et rechercher des signes d'intubation difficile ou de contre indications[14].
  • Identifier des plans de secours dans le cas où l'intubation ne fonctionnerait pas[1].
  • Corriger les anomalies hémodynamiques si présentes[10].
  • Placer le patient dans une pièce où la procédure peut facilement se dérouler et où une réanimation d'urgence peut être entreprise au besoin[5].
  • Ajuster l'éclairage de la pièce afin de faciliter la réussite de l'intubation[1].
  • Préparer tout le matériel nécessaire (incluant celui des plans de rechange[1]) et vérifier qu'il est fonctionnel[2].
  • Avoir à ses côtés le personnel nécessaire (idéalement au moins deux ou trois membres supplémentaires)[7] :
    • en plus du médecin, un inhalothérapeute, une infirmière et un technicien en soins infirmiers
  • Attribuer clairement les rôles à chaque membre de l'équipe[1] :
    • le clinicien principal est chargé de diriger l'équipe, de gérer les voies respiratoires et d'intuber le patient
    • un membre du personnel infirmier est responsable de fournir les médicaments d'induction et les bloqueurs neuromusculaire au début de la procédure (celui-ci doit attendre l'approbation du clinicien avant d'administrer les médicaments)
    • un membre qualifié de l'équipe peut se procurer l'équipement, peut s'occuper du masque à valve, peut appliquer une pression cricoïde lors de l'intubation et peut confirmer la mise en place du tube à la suite de la procédure
  • Préparer et installer les moniteurs responsables d'évaluer les signes vitaux[2][14]
  • Installer les deux intraveineuses de gros calibre[2][5].

Pré-oxygénation

Cette étape survient à peu près 5 minutes avant l'induction[17] et devrait durer environ 3 minutes.[5] Les étapes sont les suivantes :

  • Garder le patient en position assise[8].
  • Donner au patient de l'oxygène 100% pour une durée de 3 à 5 minutes à l'aide d'un masque sans recycleur (la canule ou la trompette nasale peuvent aussi être ajoutées)[8] :
    • S'assurer que le masque est bien scellé sur le visage du patient[1]
    • Si, selon la situation, cette étape doit être réalisée plus rapidement, le patient peut respirer 8 fois à son maximum en même temps de recevoir de l'oxygène pour accélérer le processus[5]
    • La canule ou la trompette nasale peuvent demeurer en place durant l'intubation si jugé nécessaire[8]
  • Éviter d'administrer de l'oxygénation à pression positive, mais si cela s'avère absolument nécessaire, utiliser la technique de Sellick[2][11][14].

Pré-traitement

Cette étape optionnelle[2][14] survient à peu près 3 minutes avant l'induction et devrait durer environ 3 minutes.[17] Les étapes sont les suivantes :

  • Indications[11][14][20] :
    • pression intracrânienne élevée : lidocaïne et fentanyl
    • problème cardiaque ou vasculaire significatif (ex. : dissection artérielle, ischémie cardiaque ou hémorragie intracrânienne) : fentanyl
    • problèmes respiratoires significatifs (ex. : maladie réactive) : lidocaïne
    • enfant (10 ans et moins) : atropine
    • bradycardie : atropine.
  • Cette étape peut être réalisée en même temps que la pré-oxygénation pour sauver du temps[14].
  • Si cette étape s'avère nécessaire, il est conseillé d'avoir administré les médicaments 3 minutes avant la paralysie avec induction[14].
  • Il est important de connaître les contre-indications des pré-médications avant de les administrer[2] (voir les tableaux de la section équipement).

Paralysie avec induction

Cette étape devrait durer quelques secondes seulement.[5] Les étapes sont les suivantes :

  • Arrêter d'administer l'oxygène (sauf chez les patients avec une saturation en O2 inférieure à 90% qui indique la nécessité de continuer la pré-oxygénation)[21].
  • S'assurer que le masque et la canule nasale restent encore bien fixés sur le visage[5].
  • Administrer, par voie intraveineuse, le sédatif choisi et ensuite le curare choisi[14][20][17] :
    • l'administration devrait être rapide[5]
    • la séquence peut survenir presque en simultané[2]
    • le choix de la médication se fait par rapport à la situation clinique et par rapport à l'expérience du médecin[14] (voir les tableaux de la section équipement).
Cartilage cricoïde

Protection et positionnement

Cette étape survient 30 secondes après le début de l'induction et devrait durer une quinzaine de secondes.[5] Les étapes sont les suivantes :

  • Aligner parallèlement l'axe oral, pharyngé et laryngé (élévation de la tête avec maintien de l'articulation atlanto-occipitale)[10][14] :
    • idéalement, le cou devrait être fléchi au niveau de la colonne cervicale inférieure (C6-C7) et devrait être étendu au niveau de la colonne cervicale supérieure (C1-C2) pour une meilleure visualisation de l'anatomie, y compris de l'épiglotte et des cordes vocales.[1]
  • Réaliser la manoeuvre de Sellick[2][14] :
    • appliquer une pression derrière le cartilage cricoïde vers le bas à l'aide du pouce et de l'index
    • maintenir cette position jusqu'à la confirmation de la fin de l'intubation
    • un membre de l'équipe devrait être spécifiquement assigné à s'occuper de cette manoeuvre[2]
Positionnement d'un tube endotrachéal

Placement du tube et gestion

L'intubation

Les étapes d'intubation sont les suivantes :

  • ouvrez la bouche du patient avec la technique des ciseaux[1] :
    • placez le pouce droit sur le majeur droit et insérez la main droite dans la bouche du patient
    • cisaillez la bouche du patient en croisant le pouce et le majeur
  • insérez le laryngoscope dans la bouche du patient avec un mouvement de balayage de la droite vers la gauche, en déplaçant la langue hors de la vue[1]
  • localisez l'épiglotte et placez le laryngoscope dans la vallécule[1] :
    • effectuez un mouvement ventral et inférieur en gardant le poignet rigide sans abduction ni «balancement» de ce dernier
    • effectuez une succion afin d'obtenir une meilleure vue et éliminer les débris (au besoin)
    • appliquez une pression sur le cartilage thyroïdien afin de trouver la glotte et de la garder en vue
  • passez le tube endotrachéal à travers les cordes vocales et retirez le stylet[1]
  • continuez d'avancer le tube en vous basant sur la formule de Chula (profondeur du tube = 0.1(hauteur en cm) + 4) qui indique la profondeur à laquelle la sonde endotrachéale doit être avancée lorsqu'elle est mesurée au niveau des dents du patient[1]
  • une fois que le tube est avancé à la bonne distance, gonflez le brassard.[1]

La vérification

Afin de vérifier que le tube est bien placé, utilisez les mesures suivantes :

  • utilisez un capnographe à la recherche de CO2 (étape obligatoire)[2][5][20][21]
  • utilisez un vérificateur de position oesophagienne[2]
  • vérifiez la présence de condensation sur le tube endotrachéal[1]
  • auscultez les poumons bilatéralement [1][20].

L'après intubation

Les étapes à réaliser suite à la confirmation du placement du tube sont les suivantes :

  • immobilisez le tube avec du ruban adhésif ou avec un collier de fixation trachéal[8]
  • relâchez la manoeuvre de Sellick[20]
  • débutez la ventilation mécanique[5]
  • réalisez une radiographie thoracique afin de confirmer le placement du tube endotrachéal[1][5][14] (le bout du tube devrait être vers la moitié de la trachée[20])
  • maintenez la sédation sur le long terme[5]
  • évitez de maintenir la paralysie sur le long terme (l'échelle de sédation Richmond peut être utilisée comme guide)[5]
  • gardez actifs les moniteurs des signes vitaux[21]
  • effectuez des gaz artériels[21]
  • recherchez la présence de complications[8]
  • revérifiez de temps en temps que le tube est encore bien placé[8].

Plan B (si les étapes précédentes n'ont pas fonctionné)

Si la sonde endotrachéale ne peut pas être placée en utilisant la technique standard, plusieurs autres méthodes peuvent être utilisées (gardez à l'esprit que le point le plus important est de maintenir une bonne saturation)[10] :

  • commencez par effectuer au moins trois essais par laryngoscopie directe[10] ou utilisez un laryngoscope vidéo-assisté (glidescope) pour obtenir une meilleure vue de la glotte[1]
  • si tous ces essais d'intubation n'ont pas fonctionné, essayez de maintenir l'oxygénation en utilisant un masque laryngé, puis de continuer l'intubation ou de réveiller le patient selon la situation
  • si le maintien d'une oxygénation ne fonctionne pas, essayez de curariser et réessayez de ventiler avec le masque, puis réveillez le patient si possible
  • si rien de tout cela n'a fonctionné, effectuez une cricothyroïdectomie ou une trachéostomie

Un cas particulier pertinent à connaître est la prise en charge d'une vue Cormack et Lehane de grade 4[1] :

  • l'utilisation de l'inducteur ou de la bougie de sonde trachéale peut permettre de placer le tube à l’intérieur de la trachée
  • si la bougie atteint le long de la paroi de la trachée, les crêtes caractéristiques des anneaux trachéaux seront ressenties et le tube endotrachéal pourra alors être introduit.

Situations particulières

Patient obèse

Lors du positionnement d'un patient obèse, il peut être indiqué d'élever son menton. Cela est réalisé en plaçant un objet confortable sous ses épaules et sa tête.[10]

Patiente enceinte

Voici quelques considérations à prendre en compte[10] :

  • lors du positionnement d'une patiente en état de grossesse, il peut être pertinent de placer un objet confortable sous la hanche droite
  • l'agent d'induction à utiliser de préférence devrait être le propofol
  • il n'est pas recommandé d'utiliser des opioïdes
  • un monitorage du foetus devrait être réalisé.

Enfants

Voici quelques considérations à prendre en compte[7] :

  • afin d'approximer le diamètre du tube endotrachéal, les méthodes suivantes peuvent être utilisées :
    • la formule Cole pour les tubes sans brassard : diamètre en mm = (16 + âge en années) / 4
    • la formule Motoyama chez les enfants âgés de 2 ans ou plus: en mm = (âge en années) / 4 + 3,5
    • la formule de Khine chez les enfants de moins de 2 ans: en mm = (âge en années) / 4 + 3,0
    • la mesure du diamètre sous la glotte à l'aide d'ultrasons chez les enfants âgés d'un mois jusqu'à six ans
  • pour les enfants âgés de 1 mois à 6 ans, la mesure du diamètre des voies respiratoires sous-glottiques par ultrasons permet de mieux sélectionner une sonde endotrachéale de taille appropriée que les formules
  • placer un objet confortable sous les épaules chez les jeunes enfants peut faciliter l'intubation[12]
  • placer un objet confortable sous la tête chez les adolescents peut faciliter l'intubation[12].

Gériatrie

Il faut considérer qu'une étape de réanimation est généralement plus compliquée à réaliser chez cette population.[22]

Complications

Voici une liste de complications qui peuvent survenir à cause de la procédure[7] :

Il est pertinent de noter que l'intubation d'un patient ayant subi des blessures à la poitrine peut causer[7] :

  • un pneumothorax sous tension :
    • les patients atteints d'un pneumothorax doivent avoir une sonde thoracique avant l'intubation
  • une fuite d'air due à une blessure bronchique :
    • occlure un segment du poumon endommagé avec un bloqueur bronchique peut éviter les fuites d'air.

Suivi

La section facultative Suivi ne contient pour le moment aucune information.
Si la section est n'est pas jugée nécessaire, elle peut être supprimée.

Description: Section qui décrit le suivi à effectuer après le traitement (suivi radiologique, biochimique, clinique, etc.). Précisez la fréquence du suivi.
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Exemple:
 

Références

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  1. La lame Macintosh possède une spatule incurvée qui est utilisée pour se rapprocher de la courbure de la langue et qui permet de déplacer l'épiglotte, la mandibule, l'os hyoïde et d'autres tissus mous hors de la vue de la glotte. La lame Macintosh doit être placée à l'intérieur de la vallécule à la base de la langue. Une lame Miller est plate et elle permet de passer par dessus l'épiglotte afin de révéler les cordes vocales.
  2. Une lame Macintosh 3 mesure 13 cm et convient à la plupart des adultes de taille moyenne. Une lame Macintosh 4 de 15,5 cm peut être utile si la lame Macintosh 3 est trop courte.
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