Hyperglycémie
Maladie | |
Caractéristiques | |
---|---|
Signes | Faiblesse musculaire, Vision trouble, Asymptomatique , Aucun signe clinique , Perte de poids |
Symptômes |
Polyphagie, Infections, Vertige , Fatigue , Polydipsie , Polyurie |
Informations | |
Wikidata ID | Q271993 |
Spécialité | Endocrinologie |
|
Anomalies de la glycémie (37-1)
L'hyperglycémie est définie comme l'élévation de la glycémie au delà des valeurs normales suivantes[1]:
- glycémie à jeun > 7 mmol / L
- glycémie postprandiale > 10 mmol / L.
L'hyperglycémie peut s'observer autant chez les patients diabétiques que les non diabétiques. Cette page traite de l'hyperglycémie aiguë.
Pour la prise en charge à long terme de l'hyperglycémie chronique, se référer à la page diabète sucré.
Étiologies
Les causes d'hyperglycémie sont nombreuses. On peut les regrouper de la manière suivante:
- les causes aiguës[2]:
- état inflammatoire important
- certains médicaments (ex.: glucocorticoïdes, antipsychotiques, phénytoïne)
- apports exogènes importants: nutrition parentérale et solutés dextrosés
- hyperglycémie réactive postopératoire.
- les causes chroniques décompensées, mal contrôlées ou découverts de novo[2]:
- diabète sucré (prédiabète, diabète de type 2, diabète de type 1 et diabète gestationnel) et ses complications (acidocétose diabétique et état hyperosmolaire)
- troubles endocriniens: syndrome de Cushing, acromégalie, phéochromocytome
- maladies pancréatiques : fibrose kystique, pancréatite chronique, cancer du pancréas.
Physiopathologie
L'insuline est la principale hormone hypoglycémiante de l'organisme. De ce fait, elle régule l'homéostasie glucidique. La physiopathologie de l'hyperglycémie résulte d'une carence en insuline et survient dans l'une des conditions suivantes[3]:
- un excès de production (ex.: état de stress) ou d'apport exogène en glucose (ex: nutrition parentérale, solutés);
- une résistance à l'action de l'insuline par augmentation des taux de catécholamines (principal mécanisme dans le diabète de type 2 et les endocrinopathies);
- une insuffisance de sécrétion d'insuline due à la destruction des cellules bêta des ilots de Langherans qui peut être d'origine auto-immune (diabète type 1) ou inflammatoire (pancréatite, hémochromatose, cancer du pancréas, fibrose kystique).
L'hyperglycémie cause une diminution du volume extracellulaire par appel osmotique entrainant des pertes urinaires d'eau et d'électrolyte (notamment de potassium qui sort de l'espace intracellulaire). Si l'effet perdure ou s'accentue, il peut mener à des conditions aigues comme l'acidocétose diabétique ou l'hyperglycémie hyperosmolaire[3].
Présentation clinique
Facteurs de risque
Les facteurs de risque de l'hyperglycémie sont:
- l'âge
- l'obésité
- une grossesse
- une mauvaise compliance au traitement
- une maladie grave
- une hospitalisation, un séjour aux soins intensifs ou une chirurgie.
Questionnaire
L'hyperglycémie a très souvent un début insidieux, sans manifestations cliniques. Seront également rapportés [2][4]:
- de la polyurie
- de la polydipsie.
Les cas d'hyperglycémie sévère peuvent se traduire cliniquement de diverses manières[5][6] :
- de l'HTO
- des nausées et des vomissements
- de la douleur abdominale
- de la fatigue
- une vision trouble
- des paresthésies
- de la dysesthésie
- une léthargie
- des déficits neurologiques focaux
- une altération de l'état de conscience
- un coma.
Examen clinique
L'hyperglycémie n'a normalement pas de signes cliniques. L'examen physique permet de mettre en évidence des complications de l'hyperglycémie[2][5][7]:
- aux signes vitaux: présence d'hypotension, de tachycardie, tachypnée
- à l'apparence générale: l'altération de l'état de conscience pouvant aller jusqu'au coma, des signes de déshydratation (muqueuses sèches, un pli cutané), une haleine fruitée
- à l'examen cardiovasculaire: un temps de recoloration capillaire diminué, des extrémités froides, un pouls radial diminué.
Les complications d'un diabète mal traité peuvent être aussi mises en évidence[6]:
- à l'examen des membres inférieurs: des signes de pied diabétique (ulcères, callosités, infections, gangrène, hypoesthésie en gants et chaussettes)
- à l'examen cardiaque: des signes de MCAS (souffles, déplacement du choc apexien)
- à l'examen vasculaire périphérique: des signes de MVAS (perte de pilosité, froideur, ulcères, érythème, atrophie cutanée, hypertrophie des ongles, plaies)
- à l'examen neurologique: une neuropathie diabétique (hypoesthésie en gants et chaussettes, diminution de la proprioception et de la perception des vibrations).
- à l'examen ophtalmologique: des signes de rétinopathie diabétique (exsudats rétiniens)
Examens paracliniques
Les examens paracliniques doivent être faits dans l'objectif de mettre en évidence l'étiologie de l'hyperglycémie.
Les tests suivants doivent être envisagés:
- Électrolytes sériques
- Fonction rénale (Urée, Créatinine)
- ECG
- ALT
- Bilan lipidique
- TSH (en particulier si diabète type1)
- bandelette urinaire à la recherche d'une cétonurie
- Gaz de sang artériel[8][2]
Approche clinique
L'approche clinique de l'hyperglycémie doit commencer par la recherche de l'étiologie et l'identification de situations d'urgence (acidocétose diabétique et état hyperosmolaire).
Les investigations initiales sont:
- Glycémie
- HbA1c
- Bilan de base
- CRP
- Tous autres examens adaptés à l'étiologie suspectée
Si le patient est connu diabétique, il faut également évaluer la compliance à la médication.
Si le patient n'est pas connu diabétique:
- Rechercher des causes réversibles: utilisation de corticostéroides, était inflammatoire (infection, post-opératoire), hyperglycémie chez la femme enceinte
La plupart des diabètes de type 1 sont découverts lors d'un épisode d'acidocétose diabétique.
Donner aussi les grandes lignes du diagnostic du diabète de type 2.
Traitement
Les objectifs et stratégies de traitement doivent être individualisés. Ils visent l’élimination des symptômes d'hyperglycémie et la réduction des complications à long terme.[2]
Le traitement doit inclure de[6]:
- Traiter l'étiologie si pertinent;
- Revoir les médicaments et la prise récente;
- Revoir les habitudes de vie et la compliance médicamenteuse;
- Si suspicion de diabète type 2: démarrer hypoglycémiants oraux d'emblée;
- Considérer insuline pour patients sous corticothérapie;
- En contexte ambulatoire: majorer l'insuline, les hypoglycémiants oraux et débuter l'insuline au besoin;
- En contexte hospitalier: débuter une échelle d'insuline ou une perfusion d'insuline.
L'insulinothérapie est généralement recommandée en cas d'élévation persistante de la glycémie ≥ 10 mmol/L. L'objectif est un contrôle glycémique modéré (entre 7.8–10 mg/dL).
La glycémie devrait être vérifiée toutes les 4 à 6 heures au minimum, soit avant chaque repas et au coucher.
La prévention et le traitement de l'hypoglycémie (généralement définie comme ≤ 3.9 mmol/L) doivent aussi être considérés.
Si la glycémie demeure difficile à controler après les investigations de base, il faut envisager une consultation en endocrinologie.
Suivi
Au suivi, le patient avec un diabétique de novo devra être revu ou dirigé vers une clinique de diabète. Au minimu, sa glyquée devra être recontrôlée. L'éducation du patient sera la clé de la prise en charge. En effet, il est important de s'assurer que le patient comprenne bien les causes de sa maladie, les complications aiguës et chroniques possibles, et les mesures de prévention[5].
S'il s'agit d'une hyperglycémie postopératoire, la prise en charge et le suivi sont multidisciplinaires et se font en milieu hospitalier avec pour objectif une glycémie à jeun entre 4.0-7.0 mmol/l. L'hyperglycémie est courante en postopératoire .[9][2]
Complications
L'hyperglycémie si non contrôlée peut entraîner les complications suivantes[10]:
- l'état hyperosmolaire et l'acidocétose diabétique
- les infections
- une guérison lente des plaies
- un allongement du séjour hospitalier.
- complications microvasculaires et macrovasculaires
Prévention
L'hyperglycémie peut être prévenue par les mesures suivantes[2]:
- alimentation saine
- activité physique
- perte de poids
- compliance au traitement
- surveillance de la glycémie
- vérification DIE de la pertinence des solutés et des médicaments hyperglycémiants
- en milieu hospitaliser, l'utilisation de protocoles d'insuline bien ajustés[10].
Références
- Cette page a été modifiée ou créée le 2020/05/24 à partir de Hyperglycemia (StatPearls / Hyperglycemia (2020/02/25)), écrite par les contributeurs de StatPearls et partagée sous la licence CC-BY 4.0 international (jusqu'au 2022-12-08). Le contenu original est disponible à https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28613650 (livre).
- ↑ « L'hyperglycémie », sur Diabète Québec (consulté le 14 novembre 2021)
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 et 2,7 (en) Mouri M et Badireddy M, « Hyperglycemia », sur PubMed (PMID 28613650, consulté le 24 mai 2020)
- ↑ 3,0 et 3,1 Jeannette Goguen, « Urgences hyperglycémiques chez l'adulte », Elsevier, (lire en ligne)
- ↑ « Hyperglycemia (High Blood Glucose) | ADA », sur diabetes.org (consulté le 26 octobre 2022)
- ↑ 5,0 5,1 et 5,2 « Diabète sucré - Troubles endocriniens et métaboliques », sur Édition professionnelle du Manuel MSD (consulté le 14 novembre 2021)
- ↑ 6,0 6,1 et 6,2 « My Site - Ressources Françaises », sur guidelines.diabetes.ca (consulté le 16 novembre 2021)
- ↑ « Hyperglycémie », Wikipédia, (lire en ligne)
- ↑ https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31074371
- ↑ https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28121636
- ↑ 10,0 et 10,1 Charles Kodner, Laurie Anderson et Katherine Pohlgeers, « Glucose Management in Hospitalized Patients », American Family Physician, vol. 96, no 10, , p. 648–654 (ISSN 0002-838X et 1532-0650, lire en ligne)