Hernie inguinale

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Hernie inguinale
Maladie

Hernie inguinale du côté droit
Caractéristiques
Signes Cicatrices, Douleur inguinale, Péritonisme, Arrêt des bruits intestinaux, Ventre souple, Oedème local (approche clinique), Masse abdominale ou pelvienne (approche clinique), Asymétrie, Température corporelle élevée
Symptômes
Ballonnement, Arrêt du passage des selles et des gaz, Nausées et vomissements (approche clinique), Douleur abdominale chronique (approche clinique), Masse abdominale ou pelvienne (approche clinique), Douleur scrotale (approche clinique), Douleur abdominale aiguë (approche clinique), Inguinodynie
Diagnostic différentiel
Hématome, Varicocèle, Lymphome, Abcès, Testicule non descendu, Hydrocèle, Spermatocèle, Néoplasie testiculaire, Kyste, Lipome, ... [+]
Informations
Terme anglais Groin hernia, inguinal hernia
Autres noms hernie crurale
Wikidata ID Q1144039
Spécialité Chirurgie générale

Page non révisée

Les hernies sont définies comme une protrusion de matériel abdominal à travers d'une faiblesse de la paroi abdominale [1][2]. Une hernie inguinale est une ouverture dans une faiblesse des muscles oblique et transverse qui peut permettre la protusion d'organes intra-abdominaux ou extra-péritonéaux au niveau de l'aine. Les hernies inguinales peuvent être divisées en hernies indirectes, directes et fémorales en fonction de leur localisation.

Épidémiologie

Les hernies de la région de l'aine sont un problème fréquent. On estime que c'est 27 à 43%[1][2] des hommes qui en souffriront. Le problème est moins fréquent chez les femmes (< 5%) et apparaîtra plus tard au cours de leur vie[1][3]. Tant les hernies inguinales que fémorales se retrouvent le plus souvent à droite[2]. Ce phénomène serait attribué à la fermeture plus lente du processus vaginalis perméable du côté droit par rapport au côté gauche.

Hernie inguinale : Les hernies inguinales sont les hernies les plus fréquentes dans la région de l'aine, autant chez les hommes que chez les femmes[4], représentant à elles-seules 96%[1][5] des hernies de l'aine. Par ailleurs, elles comptent pour 75% des hernies de la paroi abdominale[2]. Les hommes représentent environ 90 % de toutes les hernies inguinales et les femmes environ 10 %.

  • Hernies directes vs indirectes : 2/3 des hernies sont indirectes, et 1/3 sont directes[5][6].

Hernie fémorale : Les hernies fémorales ne représentent que 3 % de toutes les hernies inguinales. Les hernies fémorales sont significativement plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes, avec un ratio variant de 4:1[4] à 10:1[2] selon les sources.

Étiologies

Les hernies inguinales sont considérées comme ayant à la fois une composante congénitale et acquise. La plupart des hernies de l'adulte sont considérées comme acquises.[7] Cependant, il existe des preuves qui suggèrent que la génétique joue également un rôle. Les patients ayant des antécédents familiaux connus de hernie sont au moins 4 fois plus susceptibles d'avoir une hernie inguinale que les patients sans antécédents familiaux connus.[2] Des études ont également montré que certaines maladies comme la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), le syndrome d'Ehlers-Danlos et le syndrome de Marfan contribuent à augmenter l'incidence de la hernie inguinale. On pense également que l'augmentation de la pression intra-abdominale, observée en cas d'obésité, de toux chronique, de port de charges lourdes et d'efforts dus à la constipation, joue également un rôle dans le développement d'une hernie inguinale.

Physiopathologie

Il existe trois types d'hernies inguinales.

Anatomie du triangle Hesselbachs: le muscle grand droit (en a), l'artère épigastrique inférieure (en b) et le ligament inguinal (en c).

Hernie directe : C'est une faiblesse des muscles abdominaux qui entraîne généralement ce genre d'hernie. Le matériel abdominal fait protrusion dans la paroi au niveau du triangle d'Hesselbach, une zone anatomique de faiblesse naturelle. Il est composé: du muscle grand droit (en médial), de l'artère épigastrique inférieure (en latéro-supérieur) et du ligament inguinal (en inférieur). L'hernie est donc médiale à l'artère épigastrique inférieure. Étant donné sa localisation, il est très rare que le matériel abdominal se retrouve dans le scrotum[1][4].

Hernie indirecte : La non-fermeture du processus vaginalis après la descente des testicules de l'abdomen au scrotum durant l'embryogénèse explique une partie des hernies indirectes[5]. Il faut savoir que cette non-fermeture est présente chez 20%[4] des hommes, mais qu'elle ne causera pas d'hernie chez tous ces patients. Le matériel fera donc protrusion dans le canal inguinal via son passage dans l'anneau inguinal interne[1]. On retrouvera donc cette hernie en latéral des vaisseaux épigastriques inférieurs. C'est aussi pourquoi il est possible de retrouver du matériel dans le scrotum dans ce genre d'hernie[1][4].

Hernie fémorale[8][9] : Dans ce genre d'hernie, le matériel abdominal se glissera dans l'anneau fémoral agrandi en raison d'une faiblesse du plancher pelvien et de l'étirement des tissus. L'orifice fémoral est bordé par (1) la veine fémorale en latéral, (2) le ligament de Cooper en inféro-postérieur, (3) Le ligament inguinale en supéro-antérieur et (4) le ligament lacunaire en médial[2][4][3].

On retrouve un peu plus de hernie inguinale à droite. Ceci pourrait s'expliquer par:

  1. Le fait que la fermeture du processus vaginalis est plus lente du côté droit
  2. À gauche, le sigmoïde absorbe une partie des augmentations de pression abdominale, diminuant en partie le stress appliqué sur la paroi abdominale[2][1].

Il existe également d'autres hernies particulières, tels que:

  • Hernie inguinale par glissement: il s'agit d'hernies souvent irréductibles, anciennes, souvent volumineuses, devenues fixées par glissement et adhérences des viscères au sac herniaire, contenant souvent le caecum (du côté droit), le côlon sigmoïde et la vessie (du côté gauche). Ce type d'hernie constitue 1,5% de toutes les hernies inguinales et sont plus souvent indirecte que directe.
  • Hernie Pantaloon:[10] Il s'agit d'une hernie inguinale directe et indirecte, ipsilatérale et simultanée. Les sacs herniaires sont présents de part et d'autres des vaisseaux épigastriques inférieurs, et séparés par la paroi postérieure du canal inguinal descendue par la hernie directe.
  • Hernie Richter : Il s'agit d'hernies abdominales où seule une partie de la paroi intestinale est herniée. Elles représentent 10 % des hernies étranglées. Ces hernies évoluent plus rapidement vers la gangrène que les autres hernies étranglées, mais l'obstruction est moins fréquente.
  • Hernie Littre: la hernie de Littre est la protrusion d'un diverticule de Meckel à travers une ouverture abdominale potentielle.
  • Hernie d'Amyand: La hernie d'Amyand est une forme rare de hernie inguinale (moins de 1 % des hernies inguinales) qui se produit lorsque l'appendice est inclus dans le sac herniaire et devient incarcéré.
  • Hernie de Cooper: Une hernie de Cooper est une hernie fémorale avec deux sacs, le premier étant dans le canal fémoral, et le second passant par un défaut dans le fascia superficiel et apparaissant presque immédiatement sous la peau.

Présentation clinique

Facteurs de risque

Les facteurs de risque de la hernie inguinale comprennent:[4][11]

Questionnaire

Les hernies inguinales peuvent se manifester par toute une série de symptômes différents. La plupart des patients présentent un renflement dans la région de l'aine ou une douleur dans l'aine. Certains décriront une douleur ou un renflement qui s'aggrave avec l'activité physique ou la toux. Les symptômes à questionner sont:[1][2]

  • masse abdominale ou pelvienne : apparaissant / augmentant de volume le plus fréquemment après un exercice physique comme la marche, lors de manoeuvres de Valsalva ou après une longue période en position debout.
  • douleur abdominale chronique (plus spécifiquement dans la région inguinale) provoqué par l'exercice physique ou le Valsalva, parfois décrit comme un brûlement ou comme un pincement par les patients et qui se situe dans la région inguinale. La douleur peut parfois irradier dans la jambe et/ou dans le scrotum.
  • douleur abdominale aiguë (plus spécifiquement dans la région inguinale) : attention, en cas de douleur aiguë, penser à une complication de l'hernie (strangulation et/ou incarcération)
  • douleur scrotale (dans certains cas), une douleur irradiant dans la grande lèvre chez la femme
  • nausées et vomissements, ballonnement, arrêt du passage des selles et des gaz (en cas d'incarcération / strangulation).

Examen clinique

On accorde une très grande importance à l'examen physique de l'abdomen dans le diagnostic d'une hernie inguinale. Souvent, le questionnaire et l'examen physique seront suffisants pour confirmer le diagnostic. Un examen physique adéquat fait par un chirurgien a une sensibilité de 75% et une spécificité de 96%[1]. Même pour un patient avec une hernie incarcérée et strangulée, le questionnaire et l'examen physique sont le plus souvent suffisant. Il ne faut pas retarder une chirurgie d'urgence pour attendre un résultat.[1][2][5]

  • signes vitaux : fièvre*
  • inspection : cicatrices, asymétrie ou masse abdominale ou pelvienne, oedème*
  • auscultation abdominale : arrêt des bruits intestinaux*
  • palpation abdominale: ventre souple, douleur inguinale*, péritonisme* (rarement présent, étant donné que le matériel ischémique est contenu dans le sac herniaire. Si présence, suspecter un retour de matériel du sac herniaire vers la cavité abdominale).
  • palpation de la hernie : D'abord, palper la région inguinale et la région scrotale, en décubitus dorsal et debout. Tout en palpant, demander au patient de faire une manoeuvre de Valsalva (tousser) pour faire ressortir une hernie difficile à objectiver au repos. Ensuite, en inversant la peau du scrotum, tenter de palper une hernie dans le canal inguinal en passant par l'anneau inguinal externe. Encore une fois, demander au patient de tousser. Ne pas oublier d'examiner de la même manière l'aine controlatérale.
  • réduire l'hernie : Après avoir mis en évidence une hernie, il est possible de tenter de la réduire. Cependant, cette manoeuvre est déconseillée en cas de douleur ou dans le contexte d'une incarcération/strangulation, puisqu'elle pourrait entraîner une péritonite de l'abdomen complet à la re-entrée du matériel intestinal dans la cavité[3].

*Ces signes sont retrouvés en cas de complication de la hernie comme dans une incarcération ou une strangulation.

Il est à noter que les hernies fémorales seront palpées en-dessous du canal inguinal, latéralement au tubercule du pubis et médialement au canal fémoral (on le retrouve en palpant le pouls fémoral).

Examens paracliniques

Hernie inguinale droite contenant le dôme de la vessie s'étendant dans le scrotum.

Aucun bilan sanguin n'est nécessaire pour une hernie non compliquée [5]. Dans certains cas, il peut être difficile d'objectiver une hernie à l'examen physique malgré des symptômes correspondants, notamment chez les patients obèses. Dans d'autres cas, le clinicien voudra exclure une complication. Il est alors approprié de poursuivre l'investigation avec des examens paracliniques[2].

  • échographie de la région inguinale (sensibilité de 86%, spécificité de 87%[2]) : Elle est facilement utilisable par sa disponibilité. Pour bien objectiver la présence d'une hernie, l'examinateur demandera au patient de faire une manoeuvre de Valsalva. C'est l'examen le plus demandé comme première investigation d'une hernie[1].
  • TDM de la région inguinale (sensibilité de 80%, spécificité de 65%[2]) : Le TDM permet à la fois de confirmer ou d'infirmer la présence d'une hernie, en plus d'exclure d'autres causes de douleur de la région inguinale et des complications d'une hernie. C'est l'examen à choisir si l'on veut éliminer une incarcération ou une strangulation[3].
  • IRM de la région inguinale (sensibilité de 95%, spécificité de 96%[2]) : Malgré ses très bonnes sensibilité et spécificité, l'IRM est difficilement accessible et donc peu utilisé dans l'investigation des hernies inguinales. Elle est utile pour évaluer les pathologies tendineuses inguinales (non herniaires), comme la «hernie du sportif».
  • laparoscopie diagnostique : utilisée en dernier recours si les autres méthodes n'ont pas réussi à objectiver une hernie mais que la clinique est très correspondante avec une hernie[1]. Elle peut être utilisée comme examen opératoire complémentaire dans un cas de récidive afin de préciser le geste chirurgical à entreprendre.

Approche clinique

Toute suspicion d'hernie devrait se mériter une consultation en chirurgie. Le chirurgien pourra par la suite déterminer la nécessité d'opérer le patient[2][5]. Une suspicion de hernie incarcérée devra être adressée rapidement par l'évaluation d'un expert.

Diagnostic

La plupart des hernies inguinales sont diagnostiquées grâce à une anamnèse et un examen physique approfondis. Lorsque les antécédents suggèrent fortement la présence d'une hernie, mais que l'examen ne permet pas d'en déceler une, ou lorsque l'obésité limite l'examen physique, une investigation radiologique peut être justifiée.

Diagnostic différentiel

Liposarcome rétro-péritonéal géant récurrent se présentant comme une hernie inguinale récurrente.

Appareil génital masculin : Ces lésions se localisent proches du scrotum, une hernie inguinale peut mimer d'autres pathologies de l'appareil génital masculin : [3][5][12]

Appareil génital féminin :

Dissection du sac herniaire incluant la vessie et les viscères.

Autres : D'autres pathologies pouvant mimer une hernie inguinale sont:

Autres causes de douleur inguinale :

Dissection du sac herniaire incluant la vessie et les viscères.

Traitement

  • observation : Pour les hernies inguinales asymptomatiques ou très légèrement symptomatiques, les nouvelles données montrent qu'il est possible de choisir une méthode conservatrice et d'observer l'évolution du patient, sans augmentation significative des risques d'incarcération et de strangulation[2]. Une étude randomisée-contrôlée de Dr Fitzgibbons et al., parue en 2006 dans le JAMA, met en évidence que le «watchful waiting» serait sécuritaire et qu'à 2 ans, 23% des hommes se faisaient finalement opérer[13]. En vertu de cette étude, les critères d'observation ne s'appliquent qu'aux hommes adultes. On doit bien enseigner au patient les signes d'incarcération. Le même groupe d'étude a republié après 7 ans supplémentaires d'observation : le risque de se faire opérer serait finalement de 68% à 10 ans. Les patients plus âgés ont davantage de risque d'évoluer et d'obtenir une approche chirurgicale[14].
  • bande herniaire : Les bandes herniaires sont en vente libre dans les pharmacies. Il s'agit d'un dispositif externe servant à contenir la hernie mécaniquement, en métal ou en plastique. Si certains patients peuvent voir une amélioration avec leur utilisation, leur efficacité n'a pas été prouvée par la littérature[1]. De plus, en cas de mauvaise utilisation de la bande, certains cas de trauma au contenu de la hernie ont été rapportés[1].
  • Intervention chirurgicale pour la réparation ouverte d'une hernie inguinale droite
    herniorraphie (cure chirurgicale) : une chirurgie élective est recommandée aux patients porteurs d'une hernie inguinale symptomatique et à tous les patients avec une hernie fémorale (risques beaucoup plus grands de complications soit la strangulation[2]). Une chirurgie d'urgence est nécessaire pour les patients avec une hernie compliquée (incarcération / strangulation). Il est possible d'opérer la hernie par voie laparoscopique ou par voie ouverte. Les deux approches donnent des résultats similaires, et le choix dépendra de l'expérience du chirurgien, de la hernie et des comorbidités du patient[1].

Les différents types de réparation ouverte d'hernies inguinales sont:

  • réparation tissulaire:
  • Procédure de la réparation de Lichtenstein
    Illustration d'une réparation de hernie inguinale.
    réparation de Lichtenstein: La réparation par maillage ouvert la plus courante est celle de Lichtenstein, qui est la première réparation sans tension qui renforce le plancher inguinal avec un maillage prothétique. Décrite initialement en 1989, cette réparation implique la fixation du filet à l'aide d'une suture permanente à la gaine du muscle droit antérieur, à l'aponévrose oblique interne, à la tubérosité pubienne et au bord du ligament inguinal.

Les chirurgies minimalement invasives disponibles pour le traitement des hernies sont:

  • réparation prépéritonéale transabdominale: La hernioplastie transabdominale prépéritonéale (TAPP) consiste en l'insertion d'un renfort prothétique dans l'espace prépéritonéal. Ses avantages sont ceux de toute procédure laparoscopique : réduction de l'inconfort, de l'invalidité, bénéfice cosmétique et, par opposition à la voie totalement extrapéritonéale (TEP), facilité d'apprentissage et possibilité de cure bilatérale. La réparation de la hernie inguinale prépéritonéale transabdominale est effectuée avec le patient en position de Trendelenburg. On accède à l'abdomen par une incision curviligne au niveau du bord inférieur de l'ombilic et on place un orifice de 10 mm. Il existe souvent une hernie ombilicale concomitante ; celle-ci doit être évaluée par un examen préopératoire et au moment de l'incision.
  • réparation extrapéritonéale totale: il s'agit d'une méthode efficace et peu invasive de traitement des hernies qui évite de pénétrer dans l'abdomen. Ses indications se sont développées et élargies au fil du temps pour englober presque tout le spectre des hernies de l'aine.
Cas spéciaux où un type d'approche sera privilégié[1][15]
Type d'approche Indications
Réparation ouverte
  • Hernie récidivante ayant été précédemment réparée par voie laparoscopique
  • Hernie compliquée (incarcérée, strangulée...)
  • Anesthésie générale non recommandée
  • Chirurgie antérieure ayant nécessité un accès au pré-péritoine (hystérectomie, césarienne, certaines laparotomies)
  • Présence d'ascite
Réparation laparoscopique
  • Hernie récidivante ayant précédemment réparée par voie ouverte
  • Hernie fémorale
  • Hernies bilatérales

Peu importe l'approche choisie, il est possible de mettre une prothèse synthétique ou non. La pose d'une mèche permet de réduire l'incidence des récidives de l'hernie[2]. La pose d'une mèche sera évitée dans le contexte d'une hernie compliquée, en raison des risques d'infection reliés à cette chirurgie potentiellement contaminée[3].

En cas de strangulation, procéder à l'opération dans les 4 à 6 heures suivant l'apparition des symptômes permettra de réduire le plus possible les risques de résection de matériel herniaire, dont une résection d'intestin[1].

Suivi

La réparation de la hernie inguinale est généralement effectuée en ambulatoire, le patient pouvant être libéré le jour même de l'opération. Le patient doit être capable d'uriner de manière autonome avant sa sortie. Des narcotiques peuvent être administrés pour contrôler la douleur mais doivent être alternés avec des AINS ou de l'acétaminophène. Les patients doivent être informés de leur expérience de la douleur et des effets secondaires de l'utilisation de narcotiques. Un laxatif doit être utilisé pour éviter la constipation lors de l'utilisation de narcotiques.

Les patients sont généralement capables de poursuivre leur régime alimentaire selon leur tolérance jusqu'à un régime régulier le jour de la sortie. Le patient peut généralement prendre une douche 24 à 48 heures après la sortie, selon la préférence du chirurgien. L'activité doit se limiter à ne pas soulever plus de 10 livres la première semaine, 20 livres la semaine suivante, et à soulever selon les besoins par la suite. Les activités vigoureuses doivent être évitées pendant 4 à 6 semaines. Cependant, le retour au travail dépend des activités professionnelles individuelles et de l'expérience de la douleur du patient et doit donc être déterminé au cas par cas.

Complications

Complications pré-opératoires : Les hernies fémorales sont le plus à risque de strangulation (15 à 20%[3]) et d'incarcération. De plus, les petites hernies et celles dont le col est petit sont plus à risque de complications que les grandes hernies[1].

  • incarcération : Une hernie peut devenir incarcérée, c'est à dire que son contenu reste coincé en dehors de la cavité abdominal (dans le sac herniaire) et il est impossible de la réduire[1].
  • strangulation : Il s'agit du phénomène ischémique du contenu herniaire suite à une incarcération. Étant donné qu'il est coincé, l'apport vasculaire et le retour veineux du contenu herniaire se retrouvent tous les deux compromis, ce qui cause un oedème du matériel, une ischémie et éventuellement de la nécrose[1]. Ne jamais tenter de réduire la hernie si le patient est septique ou des signes de gangrène sont présents. Un peu comme une obstruction «closed-loop», une strangulation peut finir par causer une perforation intestinale et d'autres complications subséquentes.

Complications post-opératoires

Les rapports de complications après une réparation élective de hernie inguinale sont d'environ 10 % dans l'ensemble. Les complications les plus fréquemment rapportées sont similaires à celles observées dans d'autres opérations et comprennent le sérome, l'hématome, la rétention urinaire et l'infection du site chirurgical. Deux complications graves directement liées à une hernie inguinale sont la récidive de la hernie et la douleur chronique.

  • récidive (3 à 5% avec prothèse, 10-15% sans prothèse[2]): Les facteurs de risque d'une récidive sont les mêmes que pour une hernie primaire[3][5]. Il est possible de réopérer une hernie récidivante, en utilisant la technique inverse lorsque possible (utilisation d'une technique laparoscopique si la première opération était ouverte, et vice-versa)[2].
  • douleur post-opératoire ou paresthésie (10%[2] à 15%[3]) : Il s'agit d'une douleur chronique apparue en post-opératoire à la suite d'un trauma d'un ou plusieurs nerfs de la région inguinale (ilio-inguinal, génito-fémoral ou ilio-hypogastrique). Il est recommandé de traiter la douleur avec des anti-inflammatoires ou des injections (blocs nerveux). En cas de douleur réfractaire limitant de façon significative les activités du patient, il peut être possible de procéder à une neurectomie des trois nerfs en salle d'opération au besoin[2].
  • autres complications (<10%[2]) : sérome, hématome (3%), rétention urinaire, infection de plaie, occlusion de la veine fémorale, colite ischémique.

Évolution

Globalement, les hernies inguinales sont associées à un bon pronostic. Il est généralement admis que toutes les hernies inguinales doivent être réparées, mais cette idée a récemment été remise en question. Des articles récents suggèrent que l'attente vigilante (watchful-waiting) est une option sûre et acceptable pour les hommes dans les cas asymptomatiques ou peu symptomatiques. L'attente vigilante est considérée comme une option thérapeutique acceptable car le risque d'incarcération et d'étranglement était minime dans les études. Il est généralement admis que tous les patients souffrant d'une hernie qui sont médicalement autorisés à subir une intervention chirurgicale, ainsi que les patients souffrant d'une hernie inguinale symptomatique, devraient se voir proposer une intervention chirurgicale élective. Les hernies fémorales doivent toujours être réparées car elles présentent un risque élevé d'incarcération. Le risque de complication est accru en cas de hernie incarcérée, étranglée et récidivante.

Prévention

La prévention des hernies inguinales passe par l'amélioration des facteurs de risque : perte de poids, cessation tabagique, limiter la prise chronique de corticostéroïde[2].

Références

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  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 1,11 1,12 1,13 1,14 1,15 1,16 1,17 1,18 1,19 et 1,20 David C. Brooks et Mary Hawn, « Classification, clinical features and diagnosis of inguinal and femoral hernias in adults », sur www.uptodate.com (consulté le 24 avril 2020)
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