Hépatite C
Maladie | |||
Virus de l'hépatite C au microscope électronique | |||
Caractéristiques | |||
---|---|---|---|
Signes | Ictère , Aucun signe clinique , Douleur à la palpation de l'abdomen | ||
Symptômes |
Troubles neurocognitifs, Fatigue , Nausées et vomissements (approche clinique), Douleur abdominale, Asymptomatique , Selles acholiques , Perte de poids , Urine foncée, Malaises | ||
Diagnostic différentiel |
Gastrite, HELLP, Abcès hépatique, Cirrhose hépatique, Cancer du pancréas, Maladie de Wilson, Déficit en alpha-1 antitrypsine, Stéatose hépatique, Carcinome hépatocellulaire, Stéatohépatite non alcoolique, ... [+] | ||
Informations | |||
Terme anglais | Hepatitis C | ||
Autres noms | infection par le virus de l'hépatite C | ||
Spécialités | Infectiologie, gastro-entérologie, santé publique | ||
|
L'hépatite C est une hépatite virale causée par le virus du même nom[1].
Épidémiologie
La prévalence de l'hépatite C au Canada est de 0,8%, ce qui représente 250 000 Canadiens infectés[2], parmi lesquels 40% ignorent qu'ils sont infectés[2]. À l'échelle mondiale, 71 millions de personnes sont infectées et le nombre de décès annuel est présentement en augmentation[1].
La transmission est sanguine et se fait par[1]:
- le partage présent ou passé de matériel en lien avec l'injection ou l'inhalation de drogues
- le tatouage dans des conditions non stériles
- les transfusions sanguines (avant 1992)
- la mère au foetus (transmission verticale) dans environ 5 à 8% des cas (mais peut augmenter à 20% lorsqu'il y a co-infection avec le VIH)
- les HARSAH (et spécialement s'il y a co-infection avec le VIH)
- rare chez les hétérosexuels.
Les populations les plus touchées sont[3] :
- les personnes nées en 1945 et 1975 (66-75% des infections au Canada)
- les HARSAH (prévalence de 5%)
- les autochtones (5 fois plus touchés que le reste des Canadiens)
- les UDIV (jusqu'à 66% des UDIV actifs ou passés sont infectés par le VHC et représentent jusqu'à 85% des nouvelles infections)
- les immigrants de certains pays ou la prévalence est accrue (35%)[1]:
- l'Asie Centrale (prévalence de 3,6%)
- l'Europe de l'Est (prévalence de 3,3%)
- l'Afrique subsaharienne (prévalence de 2,1%)
- l'Égypte, le Pakistan, Taïwan, la Roumanie et la Syrie
- les détenus présents ou passés (prévalence de 24%).
Étiologies
L'étiologie de l'hépatite C est le virus de l'hépatite C (100 %) (VHC). Il existe 7 génotypes. Le génotype le plus fréquent est le 1. Le 3 est associé à plus de risques de stéatohépatite et de complications.[1][4]
Physiopathologie
Le virus à ARN de l’hépatite C pénètre dans l’hépatocyte via une endocytose médiée par au moins quatre molécules co-réceptrices. Après internalisation dans le cytoplasme, son ARN brin positif est non enrobé et traduit en dix peptides matures. Ceux-ci sont ensuite clivés à la fois par les protéases de l’hôte et par les protéases codées par le virus, connues sous le nom de sérine protéases NS3-4a. Ces peptides matures résident ensuite sur le réticulum endoplasmique, formant un complexe de réplication qui contient une enzyme importante, la protéine NS5B. Cette enzyme catalyse le brin d'ARN positif en son intermédiaire de brin négatif, qui à son tour sert de modèle pour la synthèse d'un nouveau brin positif. Ceux-ci sont ensuite emballés avec une glycoprotéine centrale et enveloppent des virions matures, qui quittent ensuite la cellule par exocytose. Le VHC ne peut pas s'intégrer dans le génome de l'hôte.[4]
Le virus est détectable dans le plasma quelques jours après l'exposition, souvent 1 à 4 semaines. La virémie culmine au cours des 8 à 12 premières semaines d'infection, puis se stabilise ou chute à des niveaux indétectables (clairance virale) ; dans la majorité, 50% à 85%, elle persiste. L’infection persistante semble être due à de faibles réponses des lymphocytes T CD4+ et CD8+, qui ne parviennent pas à contrôler la réplication virale. Lorsqu’une infection chronique est établie, le VHC ne semble pas être cytopathique ; c'est la réponse inflammatoire locale qui déclenche la fibrogenèse. De multiples facteurs externes, notamment la consommation d’alcool, les co-infections VIH/VHB, l’infection par le génotype 3, la résistance à l’insuline, l’obésité et la stéatose hépatique non alcoolique, ont des liens avec la progression accélérée de la fibrose et de la cirrhose. La gravité de la fibrose hépatique est étroitement corrélée au risque accru de carcinome hépatocellulaire en facilitant les aberrations génétiques et en favorisant les clones néoplasiques.[4][5]
Présentation clinique
Facteurs de risque
Les facteurs de risque de l'hépatite C sont les suivants[1][6][7] :
- l'utilisation de drogues IV, par voie intranasales ou par inhalation avec du matériel de consommation partagé, ne serait-ce qu'une seule fois (facteur de risque principal)
- l'infection au VIH ou la prescription (incluant envisagée) d'une prophylaxie pré-exposition
- l'infection à l'hépatite B
- la lymphogranulomatose vénérienne
- l'exposition à du matériel non stérile utilisé pour la prestation de services médicaux, dentaires ou personnels, par exemple :
- des blessures professionnelles (p. ex. travailleurs de la santé exposés à du sang par suite d'une blessure par piqûre d'aiguille)
- la pratiques de tatouage ou de perçage corporel non sécuritaires et l'utilisation de matériel non stérile
- le partage d'articles de soins personnels
- les interventions chirurgicales
- la transfusion de sang ou de produits sanguins ou une greffe de cellules, de tissu ou d'organe reçue avant 1992 au Canada
- les interventions médicales invasives pratiquées dans un pays où les pratiques de prévention et de contrôle des infections ne sont pas normalisées et où la prévalence de l'hépatite C est élevée.
- la participation à des activités sexuelles comportant un risque de contact sanguin (par exemple, les relations sexuelles anales sans condom)
- la naissance, voyage ou résidence dans une région où la prévalence de l'hépatite C est élevée :
- l'Asie Centrale, l'Asie du Sud-Est
- l'Europe de l'Est
- l'Afrique du Nord et le Moyen Orient
- l'Afrique subsaharienne
- l'Australie et l'Océanie
- la naissance d'une personne enceinte atteinte d'hépatite C
- la grossesse avec des facteurs de risques de l'hépatite C (avant ou pendant la grossesse)
- l'hémodialyse.
Certaines populations sont touchées de façon disproportionnée par l'hépatite C[6] :
- les personnes injectant ou consommant des drogues
- les baby boomers (nés entre 1945 et 1965) même s'ils ne présentent pas de facteurs de risques
- les personnes provenant d'un pays où la prévalence du VHC est élevée
- les personnes vivant actuellement ou antérieurement dans un établissement correctionnel
- les peuples autochtones (Premières Nations, Inuit et Métis)
- les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (gbHARSAH).
Questionnaire
Dans la majorité des cas, l'infection par l'hépatite C est asymptomatique[1].
En aigu, l'infection peut se manifester par :
- une douleur à l'hypochondre droit [Pr: 10-20 %[8]]
- une perte de poids [Pr: 10-20 %[9]]
- un malaise [Pr: 10-20 %[10]][1][11]
- des nausées, une urine foncée et des selles blanches sont aussi possibles[4].
Les symptômes se présentent généralement 2 à 12 semaines après l'exposition[11].
En chronique, elle peut se manifester par une fatigue débilitante et des troubles neurocognitifs[note 1][1].
Examen clinique
La plupart du temps, l'examen physique est normal[1].
En phase aiguë, les signes suivants peuvent être observés :
- à l'apparence générale : un ictère [Pr: 20-30 %[12]]
- à l'examen abdominal : une douleur à la palpation de l'hypochondre droit.
Il faut être à l'affut des complications de l'hépatite C[1] :
- une cirrhose: ascite, hémorragies digestives, encéphalopathie
- une cryoglobulinémie mixte avec vasculite: myalgies, arthralgies, purpura, ulcérations cutanées, polyneuropathie, néphropathie
- un syndrome sec
- un diabète de type 2
- un lymphome B non hodkinien
- une porphyrie cutanée tardive.
Examens paracliniques
Les examens paracliniques pertinents pour le diagnostic sont :
- l'anti-VHC[Se: 97 %] indique une infection passée, mais pas forcément une infection active :
- il est détectable en 6 à 8 semaines (avant, le test sera faussement négatif [période fenêtre ou période muette][1])
- la période fenêtre se termine 3 mois après l'exposition (sauf chez les patients positifs au VIH ou immunosupprimés); répéter la sérologie si elle a été négative avant le délai de 3 mois[1]
- l'infection peut être symptomatique avant la présence d'anticorps, un test négatif en présence d'hépatite n'exclue pas une infection par le VHC[1]
- les anticorps maternels chez le nourrisson peuvent persister jusqu'à 18 mois, rendant le diagnostic difficile[13]. Attendre l'âge de 12 à 18 mois avant de dépister[1].
- l'ARN du VHC indique une infection active (détectables en 1 - 2 semaines[14])
- vu les taux élevés de clairance spontanée du virus, ce test peut être répété à 6 mois pour établir la chronicisation
- si l'ARN du VHC est négatif, le doser à chaque 3 mois pour 1 an afin de confirmer la guérison[15]
- à doser 3 semaines après l'exposition même avec un anti-HCV négatif chez les immunodéprimés qui présentent une élévation des enzymes hépatiques[1]
- à doser entre 3 et 4 semaines après toute exposition à une source connue
- en cas d'ARN du VHC positif, un génotypage du VHC pourra être fait si un traitement qui ne couvre pas tous les génotypes est choisi[1].
Les bilans sanguins suivants sont à faire[1]:
- une FSC: pourrait montrer une complication de la cirrhose (comme la thrombopénie)
- un bilan hépatique (AST, ALT, GGT, phosphatase alcaline, bilirubine, INR, albumine)
- ce dernier pourra montrer dans la page aiguë de la maladie une élévation de l'ALT et de la bilirubine
- dans la phase chronique une ALT légèrement élevée
- en cas de cirrhose, la bilirubine et l'INR pourront être élevés et l'albumine basse
- une créatinine.
Il faut éliminer les co-infections[1]:
Une échographie abdominale pourrait montrer des signes de cirrhose et sert à dépister le carcinome hépatocellulaire.
Tous les patients devront avoir une évaluation du degré de fibrose (score APRI[VPN: 91 %[16]], Fib-4 [< 1,45[VPN: 90 - 94,7 %[17]], > 3,25[VPP: 65 - 82 %[18]][note 2]], FibroScan[VPP: < 80 %[19]][VPN: > 90 %[20]])[21]. Les tests APRI et Fib-4 peuvent être combinés. S'ils sont négatifs, le FibroScan n'est pas nécessaire[1].
Un bilan de cirrhose pourrait être aussi ajouté s'il n'est pas clair que l'hépatite C est en cause ou si la cirrhose progresse anormalement vite[1] :
- les anticorps anti-nucléaires, les anticorps anti-muscle lisse, anticorps anti-LKM et les anticorps anti-mitochondries
- les IgG, les IgM, les IgA
- la ferritine, le coefficient de saturation en fer, l'alpha-1-antitrypsine et la céruloplasmine.
Approche clinique
Lors de l'infection aiguë, les anticorps seront détectables en 6 à 8 semaines (avant cette période, le test sera faussement négatif[note 3]). L'infection peut être symptomatique avant que les anticorps soient présents. Un test négatif en présence d'hépatite n'exclue pas une infection par le VHC. La période fenêtre se termine après 3 mois, sauf chez les patients immunosupprimés ou atteints par le VIH[1].
Devant une infection active aiguë, il est possible de répéter les sérologies à tous les mois pour 6 mois afin de donner la chance au patient de se débarrasser lui-même du virus[1]. La guérison spontanée est plus fréquente chez les cas symptomatiques, les < 40 ans et les femmes[14]. Un ARN du VHC toujours positif après 6 mois indique une infection chronique.
Si l'ARN du VHC est négatif, il faut le doser à chaque 3 mois[1] pour 1 an afin de confirmer la guérison[15].
Diagnostic
L'hépatite C est diagnostiquée par un anti-VHC ET un ARN de l'hépatite C positif[1].
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel de l'hépatite C est[4] :
- pour une atteinte hépatocellulaire :
- l'hépatite auto-immune
- l'hépatite alcoolique : généralement, le ratio AST / ALT sera > 1 (tandis que c'est le contraire dans les hépatites virales)[22]
- le carcinome hépatocellulaire
- l'abcès hépatique
- l'hépatite virale autre que l'hépatite C (A, B, D, E)
- la stéatose hépatique et la stéatohépatite non alcoolique[23]
- l'hémochromatose, la maladie de Wilson ou le déficit en alpha-1 antitrypsine[23]
- l'hépatite médicamenteuse
- l'hépatite ischémique
- les métastases hépatiques
- la cirrhose
- pour une atteinte cholestatique :
- la cholangite
- la cholécystite
- la cholélithiase
- la cirrhose biliaire primitive
- la cholangite sclérosante primitive
- la cholestase intrahépatique de la grossesse ou le syndrome de HELLP
- d'autres pathologies digestives :
- la pancréatite aiguë/chronique
- le cancer du pancréas
- la gastrite
- la gastroentérite
- l'ulcère gastrique ou duodénal.
Traitement
Hépatite C aiguë
Une clairance spontanée est observée dans 15 à 25% des cas à 6 mois[24]. Il n'est pas recommandé de traiter dans la phase aiguë (à moins de circonstances exceptionnelles, comme une contamination professionnelle, par une greffe, etc.) quoique certaines sociétés savantes recommandent le traitement dans la phase aiguë aussi[1].
Un suivi de la charge virale à chaque mois pendant 6 mois sera fait. Si la charge reste positive après 6 mois, une hépatite C chronique est installée[1].
Hépatite C chronique
Tous les patients avec un ARN-VHC positif peuvent être traités, et ce, sans égard à leur stade d'évolution. Les indications d'un traitement urgent sont[21]:
- le score de fibrose
- la présence de manifestations extra-hépatiques (cryoglobulinémie mixte, porphyrie cutanée tardive, etc.)
- la motivation du patient car le traitement est long
- des priorités dans la prise en charge du patient (un sevrage alcoolique peut être plus urgent).
Il existe quatre combinaisons de traitements différents et chacune est composée de deux AAD[note 4]. Leur taux d'efficacité est de 95 à 100% et elles sont très bien tolérées, avec comme effets secondaires des légères céphalées, des diarrhées et de la fatigue.
L'utilisation active de drogues (IV ou non) ou d'alcool n'est pas une contre-indication[1].
Ce sont souvent les interactions médicamenteuses qui vont dicter le choix du traitement[21].
Traitement | Posologie | Effets secondaires | Génotypes | Efficacité | Précision |
---|---|---|---|---|---|
Sofosbuvir/ledipasvir | 1 co PO DIE x 8 à 12 semaines | Effets secondaires légers:
|
1, 4, 5 et 6 | 95 - 98% |
|
Elbasvir/grazoprevir | 1 co PO DIE x 8 à 12 semaines | Effets secondaires légers:
|
1 et 4 | 95 - 100% |
|
Sofosbuvir/velpatasvir | 1 co PO DIE x 12 semaines | Effets secondaires légers:
|
Tous | 95 - 100% |
|
Glecaprevir/pibrentasvir | 3 co PO DIE x 8 à 12 semaines | Effets secondaires légers:
|
Tous | 95 - 100% |
|
Le traitement à l'interféron n'a plus d'indications[1].
Suivi pendant le traitement
Le suivi et la prise en charge peut se faire par le MD de famille, le spécialiste ou les deux dépendant de l’expertise et des ressources[21].
- Les laboratoires de prise en charge auront été fait avant le début du traitement.
- À la semaine 4: FSC, bilan hépatique complet, créatinine et charge virale (si doutes sur l'adhésion)[1]
- Consulter un spécialiste en cas de détérioration des bilans.
- À la semaine 8 : bilan hépatique si elbasvir/grazoprévir
- À 12 semaines post traitement : FSC, ALT, créatinine et charge virale. [1]
- Si la charge virale est indétectable, le traitement est un succès (réponse virologique soutenue [RVS12]) quoique la maladie hépatique sous-jacente ne sera probablement pas guérie.
- Si les ALT sont toujours élevés, envisager une autre cause de maladie hépatique.
- L'utilisation de ribavirine demande un suivi particulier.
Il est recommandé de planifier une visite médicale en pré-traitement, au mi-traitement (optionnelle) et après la réception du résultat de la charge virale 12 semaines post-traitement[21].
Conseils au patient
Les conseils suivants sont à prodiguer aux patients nouvellement diagnostiqués.
Catégorie du conseil | Conseils |
---|---|
Pour limiter la progression de l'atteinte hépatique |
|
Vaccination |
|
Réduction de la transmission |
|
Femme en âge de procréer |
|
Suivi
Contraitement au VHB, chez les patients atteints du VHC, il faut passer par le stade de cirrhose afin d'avoir un risque de développer un CHC[21]. Chez les patients cirrhotiques donc :
- effectuer une échographie addominale à tous les 6 mois
- l'AFP peut être inclus mais ne doit pas être utilisée seul (car il manque de spécificité).
Évidemment, un patient avec une infection active au VHC et qui n'est pas traité aura besoin d'un suivi rapproché, minimalement annuel. Le stade de fibrose est à réévaluer tous les 2-3 ans et annuellement en présence de facteurs favorisant la fibrose (alcool, diabète de type 2, stéatose hépatique, co-infection VIH ou VHB). Le suivi de la charge virale n'est pas nécessaire dans un contexte de suivi sans traitement[1].
Après la guérison
Le patient sera dépisté selon ses facteurs de risques car une réinfection est possible[1].
Le suivi dépend du stade de fibrose.
Fibrose | Suivi |
---|---|
F1 ou F2 | Aucun |
F3 (sévère) et cirrhose | Contrôler les facteurs associés à la progression de la fibrose et à la décompensation de la cirrhose |
Complications
Les complications de l'hépatite C se développent sur 20 - 30 ans et incluent[25] :
- la cirrhose hépatique (la consommation d'alcool, le diabète de type 2 et la stéatose hépatique augmentent le risque de fibrose avancé et donc de cirrhose)[1]
- des troubles extra-hépatiques :
- généraux :
- auto-immuns :
- un purpura thrombocytopénique immun (PTI)
- la vasculite cryoglobulinémique (2 %): des cryoglobulines peuvent cependant être détectées chez 50% des personnes infectées mais ne causeront pas de vasculites[26]
- la polyarthrite rhumatoïde
- néoplasiques : le lymphome non-hodgkinien à cellules B et le MGUS
- métaboliques : le diabète de type 2 (20-50 %)[27]
- cardiaques : le syndrome coronarien aigu
- dermatologiques : la porphyrie cutanée tardive, le lichen plan, du purpura, un érythème nécrolytique acral, du phénomène de Raynaud
- rénales : la glomérulonéphrite membranoproliférative
- neurologiques : une maladie cérébrovasculaire (ICT ou AVC)
- ophtalmologiques : une xérose oculaire, une rétinopathie ischémique
- pulmonaires : fibrose pulmonaire idiopathique
- thyroïdiennes : une hypo/hyperthyroïdie et une thyroïdite
- la transmission verticale (4,3% chez les mères non infectées par le VIH et 30% sinon)[1].
Évolution
0 an | 10 ans | 20 ans | 30 ans | |
---|---|---|---|---|
→→→→→→→→→→→→→→→→→→ Temps →→→→→→→→→→→→→→→→→→ | ||||
Exposition initiale (phase aiguë) | Phase chronique | |||
|
⇒⇒⇒⇒⇒⇒ | Cirrhose (progression sur 20-30 ans) et accélérée avec le VIH, VHB et/ou l'alcool | ||
Maladie hépatique terminale (4% par année) | Hépatome (1,5% par année) | |||
⇒ | Transplantation ou décès (3-4%) |
Chez les patients traités avec une réponse virologique soutenue (ARN non détecté après 12 semaines) on observe :
- une éradication virale[29]
- un renversement de la fibrose et parfois même de la cirrhose[1]
- une amélioration de l'évolution clinique lorsque la cirrhose est établie avec une diminution[30]:
- des décompensations hépatiques
- du CHC
- de la mortalité
- une amélioration histologique du foie[31]
- diminution des maladies cardiovasculaires et cérébrovasculaires.
Une fois la réponse virologique soutenue obtenue, le virus ne reviendra pas. Il est toutefois possible de se réinfecter[21].
Prévention
La prévention de l'hépatite C inclut les mesures suivantes[3] :
- les programmes de seringues et d'aiguilles, le traitement par agoniste opioïdes et la prévention de l'utilisation de drogues
- les pratiques sexuelles sécuritaires, notamment l'utilisation de méthodes barrières (p. ex: condom)
- l'éducation concernant le VHC et l'offre de services intégrés aux populations à risque
- le traitement des personnes infectées, réduisant le risque de réinfection
- le dépistage de l'infection au VHC chez les populations à risque, y compris ceux ayant été infectés dans le passé
- le traitement des femmes enceintes ayant une infection active afin d'éviter la transmission verticale.
Un vaccin contre l'hépatite C n'est présentement pas disponible[3].
Dépistage
Effectuer le dépistage du VHC en utilisant d'une approche fondée sur les risques[6].
- Outre le dépistage fondé sur les facteurs de risque, il est recommandé d'effectuer des tests de détection aux personnes qui présentent des symptômes ou des signes cliniques de maladie hépatique ou une anomalie de la biochimie du foie (bilan hépatite perturbé).
- Le dépistage du VHC est également indiqué chez les personnes ayant un diagnostic d'infection par le VHB ou par le VIH.
En présence continue de facteurs de risques, procéder au dépistage de manière annuelle. Si les facteurs de risques sont importants et répétés (p. ex: UDIV, HARSAH avec partenaires multiples et relations non protégées), procéder au dépistage aux 3 à 6 mois.[1]
Si un patient n'est pas connu comme ayant été infecté par le VHC, demander l'anti-HCV. Les anticorps sont détectables en 6 à 8 semaines (jusqu'à 12 semaines) et persistent à vie. En cas d'anti-HCV positif, effectuer un test d'ARN. Ce dernier sera positif en 1 à 3 semaines en cas d'infection active. Un patient avec un anti-HCV positif mais un ARN négatif a déjà été contact avec l'hépatite C, mais ne l'a plus.
Notes
- ↑ 1,0 et 1,1 Distincts de l'encéphalopathie hépatique.
- ↑ 30% des sujets se trouvent dans la zone non contributive (entre 1,45 et 3,25).
- ↑ Période fenêtre ou période muette. Il s'agit de la période avant la séroconversion.
- ↑ La combinaison est essentielle car en monothérapie le développement de résistance est très rapide.
Références
- ↑ 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 1,11 1,12 1,13 1,14 1,15 1,16 1,17 1,18 1,19 1,20 1,21 1,22 1,23 1,24 1,25 1,26 1,27 1,28 1,29 1,30 1,31 1,32 1,33 1,34 1,35 1,36 1,37 1,38 1,39 1,40 1,41 1,42 1,43 et 1,44 La prise en charge et le traitement des personnes infectées par le virus de l'hépatite C, Québec, Direction des communications du ministère de la Santé et des Services sociaux, , 92 p. (ISBN 978-2-550-91977-3, lire en ligne)
- ↑ 2,0 et 2,1 Robert P. Myers, Mel Krajden, Marc Bilodeau et Kelly Kaita, « Burden of disease and cost of chronic hepatitis C infection in Canada », Canadian Journal of Gastroenterology & Hepatology, vol. 28, no 5, , p. 243–250 (ISSN 2291-2797, PMID 24839620, Central PMCID 4049256, DOI 10.1155/2014/317623, lire en ligne)
- ↑ 3,0 3,1 et 3,2 « Modèle directeur pour guider les efforts d'élimination de l'hépatite C au Canada », sur canhepc.ca, (consulté le 13 janvier 2024)
- ↑ 4,0 4,1 4,2 4,3 et 4,4 (en) Hajira Basit, Isha Tyagi et Janak Koirala (publié à l'origine en CC-BY), Hepatitis C, StatPearls Publishing, (PMID 28613647, lire en ligne)
- ↑ Gina M. Simoncini et David E. Koren, « Hepatitis C Update and Expanding the Role of Primary Care », Journal of the American Board of Family Medicine: JABFM, vol. 32, no 3, , p. 428–430 (ISSN 1558-7118, PMID 31068409, DOI 10.3122/jabfm.2019.03.180286, lire en ligne)
- ↑ 6,0 6,1 et 6,2 Agence de la santé publique du Canada, « Pour les professionnels de la santé : hépatite C », sur www.canada.ca, (consulté le 14 décembre 2023)
- ↑ (en) Hemant Shah, Marc Bilodeau, Kelly W. Burak et Curtis Cooper, « The management of chronic hepatitis C: 2018 guideline update from the Canadian Association for the Study of the Liver », Canadian Medical Association Journal, vol. 190, no 22, , E677–E687 (ISSN 0820-3946 et 1488-2329, PMID 29866893, Central PMCID PMC5988519, DOI 10.1503/cmaj.170453, lire en ligne)
- ↑ https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7147910/
- ↑ https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7147910/
- ↑ https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7147910/
- ↑ 11,0 et 11,1 Sarah Schillie, Carolyn Wester, Melissa Osborne et Laura Wesolowski, « CDC Recommendations for Hepatitis C Screening Among Adults — United States, 2020 », MMWR Recommendations and Reports, vol. 69, no 2, , p. 1–17 (ISSN 1057-5987, PMID 32271723, Central PMCID 7147910, DOI 10.15585/mmwr.rr6902a1, lire en ligne)
- ↑ https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7147910/
- ↑ « Vertical transmission of the hepatitis C virus: Current knowledge and issues », Paediatrics & Child Health, vol. 13, no 6, , p. 529–541 (ISSN 1205-7088, PMID 19436425, Central PMCID 2532905, lire en ligne)
- ↑ 14,0 14,1 et 14,2 Resat Ozaras et Veysel Tahan, « Acute hepatitis C: prevention and treatment », Expert Review of Anti-Infective Therapy, vol. 7, no 3, , p. 351–361 (ISSN 1744-8336, PMID 19344247, DOI 10.1586/eri.09.8, lire en ligne)
- ↑ 15,0 et 15,1 « Hépatite C », sur lanthiermed.com (consulté le 24 décembre 2023)
- ↑ https://doi.org/10.1002/hep.21835
- ↑ https://aasldpubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/hep.21178
- ↑ https://aasldpubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/hep.21178
- ↑ https://www.gastrojournal.org/article/S0016-5085(12)00230-2/fulltext
- ↑ https://www.gastrojournal.org/article/S0016-5085(12)00230-2/fulltext
- ↑ 21,0 21,1 21,2 21,3 21,4 21,5 et 21,6 Opinion d'expert (Marie-Louise Vachon, M.D., M.Sc., FRCP(C)) [2019-11-14] Congrès d'infectiologie de la FMOQ
- ↑ J. A. Cohen et M. M. Kaplan, « The SGOT/SGPT ratio--an indicator of alcoholic liver disease », Digestive Diseases and Sciences, vol. 24, no 11, , p. 835–838 (ISSN 0163-2116, PMID 520102, DOI 10.1007/BF01324898, lire en ligne)
- ↑ 23,0 et 23,1 Edoardo G. Giannini, Roberto Testa et Vincenzo Savarino, « Liver enzyme alteration: a guide for clinicians », CMAJ : Canadian Medical Association Journal, vol. 172, no 3, , p. 367–379 (ISSN 0820-3946, PMID 15684121, DOI 10.1503/cmaj.1040752, lire en ligne)
- ↑ 24,0 et 24,1 (en) David L. Thomas, Chloe L. Thio, Maureen P. Martin et Ying Qi, « Genetic variation in IL28B and spontaneous clearance of hepatitis C virus », Nature, vol. 461, no 7265, , p. 798–801 (ISSN 0028-0836 et 1476-4687, PMID 19759533, Central PMCID PMC3172006, DOI 10.1038/nature08463, lire en ligne)
- ↑ (en-US) David L. Maness, Elly Riley et Grant Studebaker, « Hepatitis C: Diagnosis and Management », American Family Physician, vol. 104, no 6, , p. 626–635 (ISSN 1532-0650 et 0002-838X, lire en ligne)
- ↑ (en) Nuria Montero, Alexandre Favà, Eva Rodriguez et Clara Barrios, « Treatment for hepatitis C virus-associated mixed cryoglobulinaemia », Cochrane Database of Systematic Reviews, vol. 2018, no 5, (PMID 29734473, Central PMCID PMC6494545, DOI 10.1002/14651858.CD011403.pub2, lire en ligne)
- ↑ (en) Patrice Cacoub, Laura Gragnani, Cloe Comarmond et Anna Linda Zignego, « Extrahepatic manifestations of chronic hepatitis C virus infection », Digestive and Liver Disease, vol. 46, , S165–S173 (DOI 10.1016/j.dld.2014.10.005, lire en ligne)
- ↑ A. M. Di Bisceglie, « Natural history of hepatitis C: its impact on clinical management », Hepatology (Baltimore, Md.), vol. 31, no 4, , p. 1014–1018 (ISSN 0270-9139, PMID 10733560, DOI 10.1053/he.2000.5762, lire en ligne)
- ↑ Sarah Maylin, Michelle Martinot–Peignoux, Rami Moucari et Nathalie Boyer, « Eradication of Hepatitis C Virus in Patients Successfully Treated for Chronic Hepatitis C », Gastroenterology, vol. 135, no 3, , p. 821–829 (ISSN 0016-5085, DOI 10.1053/j.gastro.2008.05.044, lire en ligne)
- ↑ Thierry Poynard, John McHutchison, Michael Manns et Christian Trepo, « Impact of pegylated interferon alfa-2b and ribavirin on liver fibrosis in patients with chronic hepatitis C », Gastroenterology, vol. 122, no 5, , p. 1303–1313 (ISSN 0016-5085, PMID 11984517, DOI 10.1053/gast.2002.33023, lire en ligne)
- ↑ Bart J. Veldt, E. Jenny Heathcote, Heiner Wedemeyer et Juerg Reichen, « Sustained virologic response and clinical outcomes in patients with chronic hepatitis C and advanced fibrosis », Annals of Internal Medicine, vol. 147, no 10, , p. 677–684 (ISSN 1539-3704, PMID 18025443, DOI 10.7326/0003-4819-147-10-200711200-00003, lire en ligne)