Gingivite induite par le biofilm dentaire

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Gingivite induite par le biofilm dentaire
Maladie
Caractéristiques
Signes Plaque dentaire, Tartre, Gencive marginale oedématiée, Gencive marginale rougeâtre, Gencive marginale avec perte de la texture en pelure d'orange, Gencive qui peut saigner au sondage, Absence de perte d'attache
Symptômes
Halitose, Gingivorrhagie , Douleur gingivale, Asymptomatique
Diagnostic différentiel
Dermatite de contact, Sarcoïdose, Granulome pyogénique, Maladie d'Addison, Leucémies, Histoplasmose, Syphilis, Pemphigoïde, Gingivite ulcéronécrosante, Fibromatose gingivale héréditaire, ... [+]
Informations
Wikidata ID Q673083

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La gingivite est une affection inflammatoire de la gencive marginale. Il s'agit plus spécifiquement d'une inflammation qui se limite au tissu épithélial et conjonctif de celle-ci et qui n'induit aucune perte d'attache, comparativement à la parodontite.[1][2] Parmi toutes les maladies parodontales, la gingivite est considérée comme la plus courante. Il existe différentes formes de gingivite basées sur l'apparence clinique, l'étiologie, la sévérité de l'atteinte et la durée de l'infection. La forme de gingivite la plus répandue est celle induite par la plaque dentaire. La gingivite est caractérisée par une rougeur dans la zone touchée, une augmentation du fluide créviculaire, un oedème gingival ainsi qu'un saignement lors du sondage. La gingivite peut à l'occasion induire une douleur, bien que celle-ci soit majoritairement asymptomatique. [2][3] Principalement causé par les bactéries présentent dans la plaque, la gingivite peut être est influencée par des facteurs locaux, systémiques, génétiques et pharmacologiques.[2][4]

C'est une maladie inflammatoire réversible et qui, selon la cause et les facteurs de l'hôte, peut être plus ou moins étendue. La gingivite peut être décrite comme étant diffuse ou localisée à la gencive marginale ou la papille interdentaire.[5] La gingivite précède toujours la parodontite bien qu'elle n'évolue pas toujours vers la celle-ci. [3][5] On note cependant qu'une susceptibilité marquée à la gingivite augmenterait les chances de développer une parodontite future.[5]

Épidémiologie

La gingivite est une maladie inflammatoire très répandue, principalement causée par un manque d'hygiène qui entraine une accumulation de plaque et de tartre. Cette affection peut être vue chez tous les groupes d'âge, bien qu'elle semble être plus sévère chez l'adulte comparativement aux enfants d'âge prépubère, lorsque l'on compare des sujets ayant le même niveau de plaque. On note un pic de prévalence à l'adolescence, soit entre 9 et 14 ans.[5] En effet, selon l’ÉCSBQ 2012-2013, la gingivite touche la majorité des élèves du primaire, où seulement 29% des élèves de deuxièmes années et moins de 20% de ceux de sixième année présentent une gencive saine. Dans ces deux groupes d'âge, 50% des élèves présentent une gingivite légère et de 20-30% une gingivite modérée.[6] À partir de 60 ans, la prévalence de gingivite approche le100%.[5]

La prévalence de la gingivite serait plus grande chez les hommes que chez les femmes, car il a été constaté que les femmes ont tendance à maintenir une meilleure hygiène buccale.[5] Des études ont montré que la gingivite est plus répandue chez les personnes à faible statut socioéconomique. En effet, les personnes à statut socioéconomique élevé ont tendance à démontrer une attitude plus positive envers le maintien de l'hygiène buccale et à avoir un meilleur accès aux soins de santé. Des études ont montré que la gingivite était plus fréquente chez les femmes enceintes que chez les femmes non enceintes. En outre, la forme sévère de gingivite s'est révélée être prédominante chez les femmes enceintes.[7][4]

La susceptibilité de chaque individu à gingivite induite par la plaque dentaire semble variée selon la population et les caractéristiques individuelles de l'hôte de manière indépendante vis-à-vis le niveau de plaque.[5]

Étiologies

Les maladies parodontales sont des infections multifactorielles qui requièrent souvent la collaboration de divers facteurs locaux, systémiques, génétiques, pharmacologiques et environnementaux.[2]

Sur la base de l'étiologie, les maladies gingivales peuvent être classées en 2 grandes catégories, soit induites par la plaque, ou non induites par la plaque dentaire. Chaque catégorie contient ensuite les différents types de gingivites.[2]

Gingivite induite par plaque[4][2]

Il s'agit de la cause la plus courante de gingivite. La plaque dentaire est un biofilm qui se forme à la surface des dents et est essentiel pour induire ce type de gingivite. S'il n'est pas retiré régulièrement, la plaque dentaire peut se minéraliser, durcir et ainsi former du tartre. Comme la plaque abrite un grand nombre de bactéries, une inflammation peut se produire dans la gencive en raison de celles-ci. Les bactéries impliquées dans les maladies parodontales peuvent être classifiées en complexe jaune, violet, orange et rouge selon Socransky et al. Les espèces dites saines, appartenant au complexe jaune et violet, tels que Streptococcus sanguis, Streptococcus mitis, Streptococcus oralis, Veillonella parvula et Actinomyces odontolyticus, sont les colonisateurs primaires et sont retrouvés dans la gingivite ou associé à un environnement sain. [2] L'infection commence généralement lorsque le système immunitaire du corps diminue en raison de certaines conditions locales ou systémiques.

Certains facteurs locaux peuvent contribuer à la formation de plaque, comme les restaurations dentaires inadéquates, les contacts dentaires ouverts, le mauvais alignement des dents ou tous autres obstacles qui rendent l'élimination de la plaque difficile par le brossage. [2] Les traumas locaux, les anomalies dentaires dont les perles d'émail ou les sillons, les fractures dentaires, les caries, les récessions gingivales, les respirateurs buccaux ou des facteurs iatrogéniques tels que les appareils orthodontiques ou les prothèses dentaires amovibles, sont également des facteurs locaux associés à cette affection.[5]

La gingivite induite par la plaque dentaire peut être modifiée ou influencée par certains facteurs systémiques endocriniens ou certaines dyscrasies sanguines, dont la leucémie. La puberté, le cycle menstruel, la grossesse et le diabète sont les conditions endocriniennes principalement associées à la gingivite, médiée par un changement au niveau des hormones stéroïdiennes, dont l'estrogène et la progestérone principalement.[2] La gingivite associée à la leucémie peut conduire à un gonflement gingival diffus.[8][4] La gingivite associée aux facteurs systémiques est liée à une augmentation de la bactérie Prevotella intermedia. Une inflammation sévère peut se produire avec une quantité minime de plaque dentaire.[2]

  1. Gingivite pubertaire: À la puberté, l'inflammation gingivale se produit même sans présence de plaque. C'est ce qu'on appelle la gingivite de la puberté. Il a été constaté que dans le cytoplasme des cellules de la gencive, des récepteurs pour les estrogènes et la testostérone sont présents et que ceux-ci ont une forte affinité pour ces hormones. Les récepteurs des estrogènes sont spécifiquement présents dans les couches basales et épineuses de l'épithélium. Dans le tissu conjonctif, ces récepteurs se trouvent dans les fibroblastes et les cellules endothéliales des petits vaisseaux. Par conséquent, la gencive est un organe cible facile pour ces hormones stéroïdiennes entrainant ainsi une gingivite. Il a été observé que pendant l'adolescence, la gingivite apparait plus tôt chez les filles (onze à treize ans) que chez les garçons (treize à quatorze ans) .[9][4] La gingivite hyperplasique spongiotique juvénile localisée a récemment été documentée et se présente comme une altération papillaire rouge vif avec saignement spontané. Celui-ci ne semble pas répondre à une amélioration de l'hygiène buccale et peut être vu chez l'enfant prépubère également, avec un âge médian de 12 ans.[5]
  2. Gingivite de grossesse: Il a été documenté dans la littérature que pendant la grossesse, il y a une augmentation du niveau d'hormones sexuelles féminines circulantes qui sont responsables de la gingivite de grossesse.[10][11] Lors de la grossesse, les femmes sont également plus susceptibles de développer un granulome pyogène.[2] Que ce soit pendant la puberté, la grossesse ou par l'utilisation de contraceptifs oraux, la femme devient plus susceptible à la gingivite, lorsqu'exposée à des niveaux importants de progestérone.[5]
  3. Maladie parodontale associée au diabète: les manifestations orales vues dans le diabète sont majoritairement associées au diabète de type 1. Ces patients sont plus sujets aux maladies parodontales qui progressent plus rapidement. Chez les patients mal contrôlés, un érythème diffus de la gencive attachée peut être vu.[5]

La gingivite induite par la plaque peut également être modifiée par des médicaments.[4] Divers médicaments utilisés pour les conditions systémiques peuvent provoquer des effets secondaires de la gingivite, dont les plus importants sont la phénytoïne, les inhibiteurs des canaux calciques et la cyclosporine A. ceux-ci sont respectivement associés à de l'hyperplasie gingivale dans 50%, 20% et 20-30% des cas.[2] La nifedipine est l'inhibiteur de canaux calcique avec l'association la plus forte. Le diltiazem, l'amlodipine et le vérapamil y sont quant à eux plus faiblement associés. [5] On pense que le mécanisme derrière cette inflammation gingivale est la capacité des métabolites de ces médicaments à induire la prolifération des fibroblastes. Un déséquilibre entre la synthèse et la dégradation de la matrice extracellulaire conduit à l'accumulation de protéines immatures dans la matrice extracellulaire, notamment le collagène. Cela, à son tour, entraine une gingivite.[4] Il est à noter que la sévérité de l'atteinte varie selon les facteurs de l'hôte ainsi que son niveau d'hygiène. Une hygiène buccale stricte permettrait de contrôler adéquatement l'hyperplasie, bien que cela semble avoir moins d'effet lors de la prise de cyclosporine.[5] Comme mentionné plus haut, les contraceptifs oraux sont également associés. L'association entre la médication et la gingivite semble d'autant plus marquée chez les fumeurs.[5]

La gingivite induite par la plaque peut finalement être modifiée par la nutrition, donc plus spécifiquement par un déficit en acide ascorbique ou vitamine C. [4][2] Ceci s'appelle communément le scorbut et est associé à un manque de fruits et légumes. Il résulte en une synthèse inadéquate en collagène. [5] Il a également été constaté que le mode de vie moderne avec l'apport d'une quantité accrue de glucides raffinés et un ratio accru d'acides gras oméga-6 et oméga-3 peut favoriser le processus inflammatoire.[12] Le mécanisme par laquelle les glucides à indice glycémique élevé favorisent le processus inflammatoire, c'est par l'activation de NFkB et le stress oxydatif.[13][14][4]

Gingivite non induite par la plaque[2]

La gingivite infectieuse[4] est un type de gingivite non induite par la plaque et spécifique à une bactérie, un virus ou une infection fongique. [2] Elle peut être induite par des bactéries, telles que le Neisseria gonorrhea, le Treponema pallidium, ou des virus, tel le VIH et ceux de type herpétique vu dans l'herpès buccal, la gingivostomatite herpétique primaire et le virus Varicella-zoster.[2] Certaines infections fongiques peuvent également donner une gingivite, comme dans les cas d'une candidose diffus ou un érythème gingival local.[2]

La gingivite non induite par la plaque dentaire peut également être d'origine génétique et vue notamment dans la fibromatose gingivale héréditaire . [2] Ceci est dû à une prolifération de collagène au niveau du tissu conjonctif fibreux de la gencive. La fibromatose gingivale peut être idiopathique ou familiale et apparait habituellement avec l'éruption des dents permanentes. L'atteinte peut être diffuse ou localisée avec une prédominance au maxillaire supérieur. La présentation clinique est une gencive hyperplasique, ferme, de coloration normale. [5]

La gingivite peut également être associée à une réaction allergique.[2] Une réaction hypersensible à un allergène peut déclencher l'infiltration des plasmocytes dans la gencive et provoquer une gingivite plasmocytaire. L'allergène peut être du chewing-gum, certains composants du dentifrice, de la cannelle, de la menthe, du poivron rouge, du rince-bouche, etc.[4][2] Ce type de gingivite peut être associé à une douleur d'apparition rapide, avec un érythème diffus et une perte de la texture normale en pelure d'orange de la gencive.[5]

Outre les réactions allergiques, d'autres manifestations de conditions systémiques peuvent être liées aux gingivites non induites par la plaque,dont les désordres mucocutannés, incluant le lichen plan, le pemphigoïde, le pemphigus vulgaire, l'érythème multiforme et le lupus érythémateux. [2]

Finalement, une gingivite appelée la gingivite à corps étranger peut être vue lors d'une altération de gencive lors d'une intervention dentaire permettant l'introduction de corps étranger dans les tissus gingivaux, tel que de l'aluminium, de l'argent, du silicone, etc. Ils se présentent sous la forme de macules, solitaires ou multiples, rouge ou rouge et blanc. Une douleur est habituellement retrouvée et ce type de gingivite ne répond habituellement pas aux traitements d'hygiène buccale. [5]

En dehors de cela, divers facteurs de risque peuvent contribuer à la gingivite. Il s'agit notamment des habitudes personnelles du patient, tels le tabagisme et tabac à chiquer, et des conditions locales, telles la xérostomie ou les dents serrées.[4]

Physiopathologie

La gingivite est, tel que mentionné plus haut, majoritaire causé par la plaque dentaire. En effet, une hygiène buccale inadéquate entraîne une accumulation de plaque bactérienne qui, si elle n'est pas éliminée, déclenche une réponse inflammatoire aigüe en moins d'une semaine. [4] La gingivite est une maladie est associé à une réaction inflammatoire induite par les cytokines pro-inflammatoires, qui sont connues pour être responsables de l'équilibre entre les réponses immunitaires humorales et à médiation cellulaire.[15] Au stade initial, on note une infiltration de neutrophiles polymorphonucléaires dans le tissu conjonctif et une augmentation du liquide creviculaire gingival.[4][5] Par la suite, une infiltration lymphocytes, de cellules plasmatiques et inflammatoires s'en suivent pour donner un infiltrat mixte.[5][4] Rappelons que comparativement à la parodontite, la gingivite n'induit pas de perte d'attache.

La gingivite est soumise à quatre étapes différentes avant de passer à la parodontite si elle n'est pas traitée. Les différentes étapes de la gingivite ont été expliquées pour la première fois par Page et Schroeder en 1976.[16][4]

  • Lésion initiale
  • Lésion précoce
  • Lésion établie
  • Lésion avancée[4]

Lésion initiale: il s'agit de la première étape de la gingivite caractérisée par la réponse des leucocytes et des cellules endothéliales résidentes à la plaque (un biofilm bactérien). Cette étape est dépourvue de tout signe clinique d'inflammation. Cependant, dans les coupes histologiques, les changements sont évidents. Les vaisseaux sanguins locaux se dilatent en réponse aux neuropeptides, qui sont produits par les cytokines en raison des produits métaboliques des bactéries. Ensuite, les neutrophiles commencent à migrer vers le site inflammatoire.[4]

Lésion précoce: ce stade se caractérise par une augmentation du nombre de neutrophiles. À ce stade, les signes cliniques de la gingivite, tels que les rougeurs et les saignements gingivaux, commencent à apparaitre. Il y a une augmentation du liquide creviculaire gingival.[4]

Lésion établie: cette étape est marquée par un passage d'une réponse immunitaire innée à une réponse immunitaire acquise. Il y a une activité collagénolytique accrue à ce stade avec une augmentation du nombre de macrophages, de plasmocytes, de lymphocytes T et B. cliniquement, des changements dans la couleur et le contour de la gencive peuvent être facilement observés avec des saignements gingivaux. Il est classé sous le stade modéré à sévère de la gingivite.[4]

Lésion avancée: cette étape est une transition vers la parodontite. Elle se caractérise par une perte d'attachement irréversible. Les changements inflammatoires et l'infection bactérienne commencent à affecter les tissus de soutien des dents et les structures environnantes telles que la gencive, le ligament parodontal et l'os alvéolaire, entraînant leur destruction et, éventuellement, une perte de dents.

Présentation clinique

Histoire[4]

Dans la plupart des cas, la gingivite peut passer inaperçue chez le patient, car la maladie peut exister et progresser sans aucun symptôme. S'il est asymptomatique, le patient peut avoir des antécédents de saignement de la gencive lors du brossage, de la soie dentaire et parfois de la consommation d'aliments particulièrement durs (pommes) ainsi que d'une mauvaise haleine qui ne disparaît pas même après le brossage.[4] Dans certains types de gingivite, une douleur peut être présente, comme dans la gingivite allergique ou à corps étranger.[5]

Examen physique[4]

L'examen physique de la cavité buccale par le dentiste peut révéler la présence d'une gencive marginale oedématiée, rougeâtre, avec perte de la texture en pelure d'orange et qui peut saigner au sondage en fonction du stade de la gingivite.[4] Le sondage parodontal, le saignement gingival, la présence de tartre et plaque ainsi que l'apparence des gencives seront des indices indispensables pour poser un diagnostic de gingivite lors de l'examen du patient. L'indice PSR, est un outil de dépistage de plus en plus utilisé par les dentistes, qui permet le dépistage rapide des maladies parodontales et permet ensuite d'orienter le plan de traitement et promouvoir la prévention.[17]

Selon Löe and Silness, 1963, l'inflammation peut être classifiée selon un index gingival.[18]

  • Grade 0: gencive normale, aucun signe d'inflammation gingivale
  • Grade I: inflammation légère; changement minime de coloration et de texture, sans saignement gingival au sondage
  • Grade II: Inflammation modérée; rougeur, oedème, hypertrophie de la gencive avec saignement au sondage
  • Grade III: Inflammation sévère; rougeur et oedème important avec une gencive sujette au saignement spontané et ulcération possible

L'indice de saignement gingival est également un outil indispensable pour le dentiste lors de l'examen du patient. Plusieurs index de saignement gingival existent, mais majoritairement les cliniciens vont utiliser un index où l'on note la présence ou l'absence de saignement au sondage. Le saignement au sondage s'avère en fait être selon de nombreuses études, une indication fidèle de l'inflammation gingivale et un des premiers signes de la maladie.[18] Il permet également d'avoir un signe clinique objectif qui peut également être un outil d'information et de motivation pour les patients. [18]

4.1 Facteurs de risques

Plusieurs facteurs de risques locaux et systémiques peuvent prédisposer aux maladies parodontales.

facteurs de risques locaux:

  • Anatomie dentaire: furcations, projection d'émail cervical, sillons, les contacts dentaires ouverts et l'impaction alimentaire.
  • Les facteurs iatrogéniques tels les restaurations défectueuses, la violation de l'espace biologique lors des traitements dentaires, les appareils dentaires amovibles ou fixes
  • La carie dentaire, les factures dentaires, les traumas, la récession gingivale, attachement haut des freins buccaux, le chevauchement dentaire et le manque d'hygiène buccal sont également des facteurs de risque important. [5][2]

Facteurs de risques systémiques:

  • Le diabète non contrôlé
  • le VIH/SIDA
  • Le tabagisme
  • le débalancement des hormones sexuelles
  • prédisposition génétique
  • obésité
  • stress
  • la nutrition
  • syndrome de Down
  • l'immunosuppression
  • la médication [5][2]

Examens paracliniques

La gingivite étant une maladie des tissus mous, l'évaluation radiographique n'est pas utile. Les enquêtes en laboratoire ne sont également pas systématiquement nécessaires.[4]

Les examens paracliniques possibles incluent la culture bactérienne, la biopsie, la cytologie ainsi que le signe de nikolsky.[2]

Approche clinique

Dans l'approche clinique de la gingivite, le clinicien doit d'abord revoir les habitudes d'hygiène du patient et sa motivation vis-à-vis sa santé buccale. Il est par la suite important de vérifier ses habitudes de vies, ses habitudes orales, son alimentation, son histoire médicale et dentaire. L'examen intra et extraoral peut par la suite être effectué.[2]

Diagnostic

Le diagnostic de la gingivite repose principalement sur l'identification de l'étiologie en cause. Il est donc important de pouvoir déterminer la présence ou non de plaque ainsi que de compléter l'histoire du patient et l'examen physique.[2]

Diagnostic différentiel

La gingivite doit être différenciée de la parodontite sur le plan clinique, et les deux peuvent présenter les mêmes caractéristiques, telles que des saignements gingivaux lors du sondage.[19] Elles peuvent être différenciées histologiquement et radiographiquement.[4] L'absence de perte d'attache permet de différencier la gingivite de la parodontite.[2]

Traitement

L'objectif principal du traitement de la gingivite est de réduire l'inflammation.

Le plan de traitement sera variable selon l'étiologie de la gingivite. Cependant, puisque la grande majorité des gingivites sont induites par la plaque, le traitement primaire consiste d'abord à contrôler le niveau de plaque. Il est à noter que chaque patient nécessite un plan de traitement adapté à sa condition qui pourra être élaboré par le dentiste. Selon l'étiologie en cause, d'autres traitements que ceux abordés peuvent être utilisés dont la gingivectomie, les antibiotiques, la modification de la médication du patient, etc.[2] Le traitement primaire de la gingivite reste cependant pratiquement toujours le contrôle de l'hygiène dentaire pour réduire au maximum la plaque dentaire. Si malgré un contrôle efficace de la plaque dentaire, la gingivite est toujours présente, il est alors possible d'investiguer davantage pour trouver l'étiologie en cause et ainsi effectuer le traitement associé. [5]

Le traitement primaire consiste à effectuer un détartrage au cabinet dentaire, en utilisant différents instruments pour éliminer les dépôts de plaque dentaire et de tartre. Des médicaments sous forme de rince-bouche antiseptique contenant de la chlorhexidine peuvent également être utilisés par le patient pour désinfecter la bouche. D'autres causes, comme une prothèse défectueuse, doivent être identifiées par le dentiste et être adressées.[4]

Le plan de traitement du contrôle de la plaque dentaire doit également passer par les techniques d'hygiène buccale du patient. La technique de brossage, le passage de la soie dentaire ainsi que les habitudes alimentaires doivent être revus par le professionnel. [5] Le patient doit également comprendre sa condition et être motivé à effectuer les changements nécessaires pour contrôler sa maladie.[2]

Suivi

Un suivi suite à l'évaluation initiale du patient et le détartrage est essentiel pour réévaluer la condition du patient et continuer le renforcement de l'hygiène oral. Le suivi doit être effectué au moins 4 semaines suivant la thérapie initiale pour permettre la guérison du tissu gingival. Il permettra de voir s'il y a persistance de signes et symptômes ainsi que de cibler ce qui peut être fait pour augmenter le contrôle de la plaque par le patient. [5][2]

Complications

La complication ou les séquelles les plus courantes de la gingivite chronique, si elle n'est pas traitée, sont la progression de l'inflammation vers les tissus et les os sous-jacents, entrainant une parodontite. La conséquence ultime d'un tel évènement est la perte de dents. La gingivite précède toujours la parodontite. Cependant, la gingivite ne progresse pas toujours en parodontite. [4]

La gingivite ulcéronécrosante (GUN) est un type de gingivite sévère qui peut survenir entre autres lorsque le patient néglige complètement l'hygiène buccale ou lorsque le système immunitaire du patient est compromis.[4] Elle est associée à diverses bactéries dont Bacillus fusiformis, Borrelia vincentti, P. intermedia. C'est infection se présente souvent à la suite d'un stress psychologique important et a notamment été fréquent observé chez les militaires de la Première Guerre mondiale, d'où son surnom de "trench mouth". Elle peut également être vue dans des cas d'immunosuppression, de tabagisme, de déficit en hygiène buccale et nutritive.[5] Avec une prévalence de moins de 0,1%, la GUN se présente sous l'aspect de papilles dites tronchées, très oedématiées et hémorragiques. Il peut y avoir recouvrement d'une pseudomembrane au niveau des zones de nécrose. Celle-ci s'accompagne d'une halitose, d'un gout métallique, de douleur importante ainsi que de saignement spontané. Si elle n'est pas traitée, la gingivite ulcéronécrosante peut évoluer vers la parodontite ulcéronécrosante ou la stomatite nécrotique. Le traitement constitué d'un débridement et d'un détartrage avec une anesthésie locale est nécessaire. L'ajout d'un rince-bouche à la chlorexidine, une augmentation de l'hygiène par le patient sont également à inclure. L'antibiothérapie peut selon le cas être bénéfique surtout en cas de fièvre. S'il n'y a pas de résolution, il faudra investiguer pour éliminer une infection au VIH ou la mononucléose.[5]

Évolution

La gingivite, si elle est identifiée et traitée, peut être facilement résolue, car la condition est réversible à ses débuts. Cependant, la gingivite chronique, si elle n'est pas traitée, peut évoluer vers une parodontite et peut finalement entrainer une destruction osseuse, pouvant entrainer une mobilité dentaire et la perte des dents.[4]

Prévention

La prévention et le maintien d'une bonne hygiène orale sont les pierres angulaires du traitement des maladies parodontales.[2] Le patient doit être éduqué sur l'importance de celle-ci, pour empêcher la formation de plaque et, par conséquent, la gingivite. La technique de brossage, la fréquence de brossage (deux fois par jour) ainsi que l'utilisation de la soie dentaire sont tous des sujets qui doivent être abordés avec le patient par le dentiste ou l'hygiéniste dentaire. Des adjuvants, tel les brossettes interdentaires et les rince-bouches peuvent également être discutés selon le cas. Un suivi régulier chez le dentiste doit également faire partie du plan de prévention pour le suivi et le maintien de la santé buccodentaire. [2] Il convient également de souligner l'importance d'une alimentation équilibrée, de saines habitudes de vies ainsi que la cessation du tabagisme.

Amélioration des résultats de l'équipe de soins de santé

Pour améliorer les résultats du traitement de la gingivite, une approche interprofessionnelle est parfois nécessaire pour identifier les causes de la gingivite et intervenir à un stade précoce. En outre, une connaissance approfondie du modèle épidémiologique est nécessaire pour planifier les services de santé publique, car la gingivite induite par la plaque peut être observée à tout âge de la population dentée. La complication de la gingivite, c'est-à-dire la parodontite, ne se limite pas à la perte des dents, mais elle a également un effet sur la santé générale du système. Ainsi, les dentistes et les médecins doivent être conscients des effets néfastes de la parodontite sur la santé systémique du patient.[4] La relation entre diverses problématiques de santé et la parodontite est en effet grandement démontré dans les études, notamment son lien avec le diabète, les maladies cardiovasculaires, les cancers gastro-intestinal et buccal, la grossesse et les infections respiratoires pour n'en nommer que quelques-uns.[20]

Références

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  2. 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 2,11 2,12 2,13 2,14 2,15 2,16 2,17 2,18 2,19 2,20 2,21 2,22 2,23 2,24 2,25 2,26 2,27 2,28 2,29 2,30 et 2,31 Serio, Francis G.,, Hawley, Charles E., et Tsukiyama, Teppei,, Manual of clinical periodontics (ISBN 978-1-59195-332-6 et 1-59195-332-4, OCLC 880844151, lire en ligne)
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