Gastrectomie pariétale

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Gastrectomie pariétale
Procédure

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Système Digestif
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Autres noms gastrectomie verticale, gastrectomie en manchon, sleeve gastrectomy
Spécialités Chirurgie générale, endocrinologie, gastro-entérologie, chirurgie bariatrique

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La gastrectomie pariétale (ou verticale) est une intervention bariatrique qui consiste à retirer de façon longiligne le fundus et les portions latérales gauches du corps et de l'antre gastrique ; laissant un volume résiduel d'environ 100 mL le long de la petite courbure gastrique [1]. Ainsi, il s'agit d'une intervention bariatrique dit restrictive, mais également métabolique par les changements neurohormonaux imputables au retrait des cellules pariétales gastriques[1]. La perte de poids attendue est d'environ 25%.[1]

La gastrectomie pariétale, l'une des chirurgies bariatriques les plus populaires de l'ère moderne, a été réalisée pour la première fois en 1990 comme la première portion d'une opération en deux étapes pour la dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)[2]. La première gastrectomie pariétale laparoscopique a été réalisée en 1999. L'indication initiale d'une gastrectomie verticale était chez les patients présentant une super obésité (IMC> 60) pour induire une perte de poids afin de subir plus en toute sécurité la deuxième étape BPD-DS.[3] En suivant ces patients, il a été noté qu'ils avaient d'excellentes réductions de l'excès de poids corporel et en 2008, les indications de la gastrectomie laparoscopique (LSG) ont été publiées.[4] Par rapport à d'autres chirurgies de perte de poids, la gastrectomie pariétale est techniquement plus facile avec relativement moins de morbidité et est donc devenue la chirurgie de perte de poids la plus courante pratiquée aux États-Unis. [5] Actuellement, il y a 3 gastrectomies pour un Y-de-Roux aux États-Unis[1].

Globalement, on retient les avantages suivants pour la gastrectomie verticale[1] :

  • intervention de courte durée
  • faible morbidité
  • profil d'effets secondaires faible
  • bonne qualité de vie

Les limitations de la gastrectomie sont toutefois les suivants :

  • moins de perte de poids que les autres procédures
  • moins de correction des comorbidités métaboliques que les autres procédures
  • augmentation du risque de reflux gastro-oesophagien (5-10%)[1]

Indications et contre-indications

Les indications, ainsi que les contre-indications absolues et relatives de la gastrectomie pariétales sont les critères usuels d'une candidature bariatrique.

Évaluation

L'évaluation bariatrique est multidisciplinaire. La sélection des patients a été établie pour minimiser les complications chirurgicales et maximiser les bénéfices d'une ressource limitée. L'évaluation devra donc statuer sur la santé mentale, médicale et nutritionnelle, ainsi qu'optimiser les comorbidités pour diminuer les complications chirurgicales.

Anatomie

La gastrectomie pariétale est une intervention bariatrique qui consiste à retirer de façon longiligne le fundus de l'estomac et les portions latérales gauches du corps et de l'antre gastrique:

L'estomac est divisé en cardia (juste distal à la jonction GE), le fundus (attenant au diaphragme gauche), le corps, l'antre et le pylore. La petite courbure se trouve sous les segments médiaux du foie et comprend l'incisura angularis qui peut être identifiée comme la jonction des axes vertical et horizontal de la petite courbure. La grande courbure est le long bord latéral gauche de l'estomac et supporte l'épiploon. Le bord gauche de l'œsophage intra-abdominal et le fundus se rencontrent à un angle aigu appelé «angle de His». Postérieurement à l'estomac se trouve l'arriète-cavité qui est un espace potentiel antérieur au pancréas et bordé par l'artère splénique, la rate, le rein gauche et le mésocôlon transverse.

Ligaments

  • Ligament gastro-hépatique: Petite courbure vers le bord médial du foie, contient les artères gastriques gauche et droite. Peut contenir une artère hépatique gauche récurrente
  • Ligament gastrophrénique : Relie le fundus vers l'hémidiaphragme gauche
  • Ligament gastrosplénique : Grande courbure de la rate et contient les vaisseaux gastriques courts
  • Ligament gastro-colique : Estomac inférieur au côlon transverse, considéré comme faisant partie du grand épiploon et contenant les vaisseaux gastro-épiploïquesVascularisation de l'estomac (foie relevé pour fin de l'illustration), Dr Gray

Vascularisation

Le tronc coeliaque a trois branches : artères gastrique gauche, hépatique commune et splénique. L'artère gastrique gauche longe la petite courbure supérieure et s'anastomose avec l'artère gastrique droite. L'artère gastrique gauche est le principal apport sanguin à l'estomac après une gastrectomie verticale et elle dégage de nombreuses branches postérieures qui doivent rester ininterrompues pendant la dissection de la surface postérieure de l'estomac. L'artère hépatique commune donne l'artère gastroduodénale qui passe derrière la première partie du duodénum. L'artère gastrique droite est une branche de l'artère hépatique propre et rejoint l'artère gastrique gauche le long de la petite courbure. L'artère gastro-épiploïque droite se branche ensuite à partir de l'artère gastroduodénale et passe dans le ligament gastrocolique (épiploon) le long de la grande courbure pour rejoindre l'artère gastroépiploïque gauche qui est une branche de l'artère splénique courant le long de la plus grande courbure de latéral à médial. L'artère splénique dégage également 3 à 5 artères gastriques courtes circulant dans le ligament gastrosplénique vers le fundus gastrique.

Fonctionnement

La gastrectomie verticale est une chirurgie pour contrer l'obésité par différents mécanismes. D'abord, il s'agit d'une procédure restrictive puisque le volume gastrique est diminué significativement. Le patient aura un volume post-opératoire d'environ 100 mL (½ tasse), puis environ 250 mL à deux ans post-opératoire. Il y a également une composante neurohormonale. La vidange gastrique est accélérée par un relâchement plus précoce de la GLP-1 et de la PYY3-36 (un sous-type de neuropeptide Y très orexigène). Le bolus alimentaire arrivant plus rapidement dans l'intestin, la satiété est obtenue plus rapidement par rétroaction négative. L'estomac amputé de son fundus et de la majorité de son corps sécrète moins de ghreline gastrique - hormone orexigène sécrétée par les cellules pariétales du fundus et du corps gastrique et donc le patient a moins d'appétit globalement.

Préparation

Le patient aura une préparation minutieuse par l'équipe multidisciplinaire. D'abord, tel que discuté ci-haut, plusieurs patients bénéficieront d'un régime faible en calories et élevés en protéines afin de diminuer le volume hépatique pour favoriser une exposition de l'estomac. Le patient recevra une antibioprophylaxie (ex. : céfazoline 2 ou 3g) pondérée selon son poids. Finalement, le patient doit recevoir une thromboprophylaxie ajustée à son poids sous forme d'héparine sous-cutanée et on lui installera des jambières à compression séquentielle.

Le patient sera placé en décubitus dorsal. Selon la préférence du chirurgien, il sera les jambes fermées ou écartées (split-leg). L'opérateur principal sera à droite ou entre les jambes. L'assistant se placera à gauche du patient.

Après l'induction anesthésique, on placera le patient en Fowler (Tredelenburg inversé). Une sonde orogastrique pour décomprimée l'estomac sera installée puis retirée avant la manipulation de celui-ci par le chirurgien.

Équipement

L'équipement laparoscopique de base est nécessaire pour cette opération qui comprendra l'insufflation avec du gaz CO2, des champs chirurgicaux, des moniteurs, des instruments laparoscopiques, l'électrocautérisation et des trocarts. Contrairement aux procédures laparoscopiques conventionnelles, avec les patients bariatriques, vous aurez besoin de trocarts plus longs ainsi que d'instruments laparoscopiques plus longs pour s'adapter à la paroi abdominale plus épaisse.[5]

Sont également requis: [5]

  • 3 trocarts de 5 mm pour les instruments et l'écarteur hépatique, 1 trocart Optiview pour le laparoscope (10-12 mm), 1 ou 2 trocarts de 12 mm pour l'agrafeuse
  • 1 aiguille de Veress standard ou extra-longue
  • écarteur hépatique (ex. : écarteur de Nathanson)
  • laparoscope 30 degrés, lentille 5 ou 10 mm
  • agrafeuse linéaire endoscopique avec différentes épaisseurs de cartouche (en moyenne 5 à 6 applications)
  • bougie de 34 Fr (selon la préférence du chirurgien)
  • endoscope flexible au besoin
  • dispositif d'énergie laparoscopique
  • porte-aiguille laparoscopique
  • clippeuse vasculaire
  • sutures à peau
  • un sac endoscopique pour l'extraction de l'estomac

Technique

Il existe de nombreuses façons d'effectuer une gastrectomie laparoscopique en manchon, et une procédure type est présentée ici.

Exemples de positionnement des trocarts laparoscopiques pour une gastrectomie pariétale

Entrée et mise en place

L'entrée dans l'abdomen commence dans le quadrant supérieur gauche (point de Palmer) et la technique utilisée est à la discrétion du chirurgien. Habituellement, l'aiguille de Veress est utilisée puis le trocart Optiview est introduit avec le laparoscope. L'abdomen est insufflé à une pression de 15 mmHg et l'abdomen est exploré visuellement avec un laparoscope. Un pneumopéritoine de 12 mmHg a été proposé dans les protocoles ERAS, mais le patient doit être fortement curarisé. Le placement du trocart sera le suivant:

  • Trocart de 5 mm dans le quadrant supérieur gauche, ligne axillaire antérieure (port de l'assistant)
  • Trocart de 5 ou 12 mm dans la ligne médio-claviculaire supérieure gauche pour la main droite du chirurgien
  • Trocart de 5 ou 12 mm dans la ligne médio-claviculaire paramédiane supérieure droite pour la main gauche du chirurgien
  • Trocart de 12 mm placé au niveau ou juste au-dessus de l'ombilic (habituellement une longueur de main sous l'apophyse xyphoïde) poir la caméra
  • Écarteur de foie placé dans la zone sous-xiphoïde via un trocart 5 mm. L'écarteur Nathanson est habituellement utilisé.
  • Une fois tous les ports insérés et le foie rétracté, le patient est placé en Trendelenburg inversé, le patient est en split-leg et donc le chirurgien est entre les jambes du patient, l'assistant est à gauche de celui-ci.

Mobilisation de la grande courbure

La dissection commence par la division de l'épiploon à quelques centimètres en amont du pylore. On divise l'épiploon en tentant de préserver le plus possible sa vascularisation en utilisant un appareil d'électrochirurgie. On monte le long de la grande courbure jusqu'à rencontrer les vaisseaux courts du pôle supérieur de la rate. D'ailleurs, celui-ci peut devenir ischémique (bleuté) en cours de procédure car la rate a une circulation terminale. La dissection est poursuivie pour diviser complètement le ligament gastrophrénique jusqu'à mobiliser l'angle de His. On doit bien voir le pilier gauche du diaphragme.

Dissection de la grande courbure en décrochant l’épiploon avec un appareil d’électrochirurgie. Foie surélevé par l’écarteur Nathason. Rate lobulée au fond à droite de l’image.
Ligature du ligament gastrosplénique contenant les vaisseaux courts.

Identification et réparation d'une hernie hiatale

Après avoir exposé le pilier gauche du diaphragme, on doit évaluer s'il y a une hernie hiatale. Si tel est le cas, il est recommandé d'en réduire le contenu et le sac et de réparer la hernie avec un rapprochement des piliers. On utilise des sutures en X interrompues en arrière de l'oesophage.

Mobilisation postérieure

L'épiploon étant séparé complètement de la grande courbure, on accède à l'arrière-cavité des épiploons. L'estomac est soulevé antérieurement pour exposer sa paroi postérieure. Toutes les adhérences doivent être défaites, en prenant soin de ne pas transmettre de chaleur de l'appareil d'électrochirurgie sur la capsule pancréatique. On doit visualiser la petite courbure. La vascularisation de celle-ci servira de point de repère pour l'application des recharges de l'agrafeuse.

Mobilisation postérieure de l’estomac en divisant les adhérences dans l’arrière-cavité.

Placement de la bougie

Une bougie orogastrique de 32 à 40 Fr est placée sous visualisation laparoscopique. L'anesthésiste pousse la bougie jusqu'au pylore de sorte que l'on mette légèrement en tension la zone pré-pylorique où les dernières attaches épiploïques ont été divisées.

  • Taille de la bougie : la bougie sert de guide pour l'application des cartouches d'autosuture pour créer un manchon autour de la bougie. Une bougie trop petite créé une gastrectomie trop étroite et donc augmente la résistance et la pression intra-luminale. Ceci augmenterait le risque de fuite. A contrario, une bougie trop large créerait un réservoir trop flasque et la perte de poids ne serait pas optimale. Lors de la cinquième conférence internationale, il a été recommandé d'utiliser une grande bougie (la médiane était de 36 Fr) .[6]
  • Longueur du pylore : il y a débat sur le point de départ de la première charge d'agrafes en terme de distance du pylore. Des distances de 2 à 6 cm sont pratiquées aujourd'hui et la quantité d'antre retenu détermine sa signification clinique. Avec une distance de 2 cm, plus d'antre est réséqué et le reste gastrique est relativement plus petit. Ceci, en théorie, produira une augmentation de la perte de poids excessive mais peut conduire à plus de complications de l'augmentation de la pression intragastrique distale. Des études comparant une distance de 2 cm et une distance de 4 à 6 cm ont montré des résultats mitigés. L'un a montré des résultats égaux en considérant la perte de poids et les complications [7], et l'autre a démontré une perte de poids accrue sans augmentation des complications pour la longueur de 2 cm.[8] L'opinion de la conférence internationale était de commencer la résection à au moins 3 cm du pylore. [5]

Résection gastrique

Une agrafeuse endoscopique de 60 mm de long est utilisée pour suturer et trancher l'estomac dans son axe vertical. La mise à feu est commencée à environ 5 cm proximal au pylore le long de la bougie et avec un angle parallèle à la petite courbure. Il faut s'assurer que l'agrafeuse englobe des longueurs égales de l'estomac antérieur et postérieur pour éviter la «spirale» du manchon - la mise en tension de la grande courbure par l'assistant est essentielle pour ce faire. Les lignes d'agrafes sont tirées séquentiellement le long de la bougie vers l'angle de His. En moyenne, l'épaisseur de paroi de l'antre, du corps et des fonds est respectivement de 3,1, 2,4 et 1,7 mm [9] Le but est d'utiliser une agrafeuse avec des agrafes suffisamment hautes pour accueillir l'antre le plus épais par opposition au fond de l'œil plus fin . Certains ont préconisé des résultats supérieurs en utilisant une hauteur d'agrafe plus haute en distal et une hauteur d'agrafe plus courte en proximal à l'approche du fundus.[10] On utilise des agrafes de plus en plus petites (exemples avec Echelon, on utilise d'abord des agrafes noires ou vertes, puis dorées, et finalement bleues). De 5 à 6 applications sont nécessaires.

Il ne doit plus rester de cardia à la dernière application de cartouche.

  • Renforcement de la ligne d'agrafage - les principaux objectifs du renforcement de la ligne d'agrafage sont de réduire les taux de fuite et d'hémorragie de la ligne d'agrafage. Il existe de nombreuses techniques pour ce faire et se divisent en deux catégories principales, la surpiqûre (clips endoscopiques ou surjet de Maxon) et le renforcement. Dans une méta-analyse récente en 2016, en comparant le renforcement à l'absence de renforcement, il n'y avait pas de différence statistiquement significative dans le taux de fuite, mais il a montré une diminution des complications globales, y compris le saignement de la ligne d'agrafage. Lors de la comparaison entre le surjet et le renforcement, le surjet a révélé des avantages plus faibles avec des temps de fonctionnement plus longs et un taux de complications plus élevé ; mais est moins coûteuse. Néanmoins, le concensus jusqu'à ce jour est d'utiliser une technique ou l'autre, afin de diminuer le risque de saignement.

Endoscopie

Cette étape est optionnelle. Elle est suggérée lors des reprises de gastrectomie verticale ou si on a un doute sur l'intégrité de la ligne d'agrafe. Un endoscope flexible est soigneusement inséré dans l'œsophage et la ligne d'agrafage est visualisée pour l'intégrité et l'hémostase. L'estomac restant peut être immergé dans le liquide d'irrigation, puis insufflé avec l'endoscope pour rechercher une fuite. Il est aussi possible d'instiller une solution colorée par du bleu de méthylène.

  • Test de fuite peropératoire - ceci est à la discrétion du chirurgien car il a eu des résultats incohérents. Une analyse rétrospective multicentrique en 2017 a démontré une faible sensibilité du test de fuite peropératoire pour prédire les fuites postopératoires. Ils ont démontré que le test de fuite peropératoire était négatif chez 91% des patients qui ont finalement développé une fuite de la ligne d'agrafes.[11]
On observe toute la ligne d’agrafes pour s’assurer de son intégrité et de l’absence de saignement.

Retrait de l'estomac

L'estomac est mis dans un sac endoscopique afin de diminuer la contamination de la paroi du trou de trocart qui servira de site d'extraction. Habituellement, on utilise le site de trocart de 12 mm paramédian droit.

Fermeture

Une fermeture aponévrotique avec un passe-fil est effectuée sur le site du port de travail élargi pour l'extraction et la fermeture cutanée est effectuée sur tous les sites.

Complications

Le tableau suivant illustre les complications suivant une gastrectomie pariétale par laparoscopie:

CRITÈRES HUTTER BIRKMEYER CARLIN INGE
Nombre de patients 944 854 2949 67
Âge (années) Mean = 47 37-55 Mean = 46 13-19
Mortalité 0.11 0 0.07 0
Fuite par perforation 0.74 0.35 0.9 1.5
Infection du site chirurgical 2.0 2.2 2.2 3
Embolie pulmonaire/thromboembolie veineuse 0.32 0.9 0.5 0
Réoperation 3.0 0.6 1.4 1.5
Saignement 0.6 0.6 1.1 0

Actuellement, la morbidité et la mortalité à 30 jours d'une gastrectomie en manchon laparoscopique dans la littérature varient respectivement de 0 à 17,5% et de 0 à 1,2 %.[12] [5]

Comme pour de nombreuses opérations, les complications peuvent être divisées entre précoces et tardives.

Précoces

Hémorragie

L'incidence rapportée est comprise entre 1 et 6% en postopératoire et peut être intraluminale ou intraabdominale.[13] Les saignements extraluminaux proviennent généralement de la ligne d'agrafage, de la rate, du foie ou de la paroi abdominale. Ceci est traité avec une réopération à la discrétion du chirurgien. Pour les saignements intraluminaux, le patient peut présenter une méléna ou une hématémèse avec une goutte d'hématocrite concomitante. Cela peut être traité par des moyens endoscopiques et plus rarement une intervention chirurgicale. [5]

Il existe des preuves pour soutenir le renforcement de la ligne d'agrafage pour éviter les saignements. Il y a eu plus de succès lors de la comparaison des matériaux de contrefort par opposition au renforcement des sutures de ligne d'agrafes. Il y a encore une controverse dans ce domaine, et une conclusion définitive n'a pas encore été tirée. [14][5]

Fuite

L'incidence des fuites postopératoires lors de la gastrectomie par manchon laparoscopique est comprise entre 2 et 3% .[15] La cause de la fuite chez les patients souffrant de gastrectomie par manchon est une augmentation de la pression relayée sur la ligne d'agrafage en cas d'ischémie relative. Ceci est généralement situé juste en dessous de la jonction GE où il y a une ischémie relative en raison de la dépendance aux vaisseaux gastriques courts sacrifiés. L'augmentation de la pression peut être due à un rétrécissement distal causé par une bougie de petit calibre, un rétrécissement ou une erreur technique de tir de l'agrafeuse trop près de l'incisura angularis. Il y a eu des résultats et des opinions mitigés sur la question de savoir si le renforcement de la ligne d'agrafage peut réduire le taux de fuite postopératoire et des études supplémentaires sont nécessaires. Il a été démontré qu'une plus grande taille de bougie réduira l'incidence des fuites chez les patients souffrant de gastrectomie en manchon.

Les patients peuvent être asymptomatiques mais présentent fréquemment de la fièvre, une tachycardie et une tachypnée, une fréquence cardiaque élevée étant le premier signe. Le test diagnostique de choix est un scanner avec contraste oral et IV qui démontre une sensibilité et une spécificité relativement élevées. Une série de contraste UGI a une spécificité élevée, mais une faible sensibilité et n'est donc pas recommandée comme imagerie diagnostique de première intention. [5]

Les fuites doivent être classées comme aiguë (<5 jours après l'opération) ou chronique (> 4 semaines après l'opération). Chez le patient aigu et instable, l'exploration avec drainage de la fuite et mise en place d'une sonde d'alimentation distale est la gestion de choix. Chez le patient chronique, la prise en charge chirurgicale est moins réussie. S'ils sont instables, le patient nécessitera une opération comme décrit pour une fuite aiguë. Pour une fuite / fistule chronique chez un patient stable, le traitement est conservateur en utilisant le drainage de l'abcès s'il est présent, des antibiotiques, du NPO, du TPN et un stenting endoluminal. La plupart des fistules / fuites chroniques se referment dans la fourchette de 4 semaines à 3 mois.[16][5]

Tardives

Stricture

Cette complication a une incidence allant jusqu'à 4% et peut se présenter de manière aiguë secondaire à un œdème ou plus souvent de manière chronique. Les symptômes courants sont la dysphagie, les nausées et les vomissements et la localisation la plus fréquente est l'incisura angularis. Dans le contexte aigu, cela est probablement secondaire à un œdème ou à une torsion due à des problèmes techniques. L'image diagnostique de choix est une étude de contraste UGI. Le traitement de la sténose aiguë est conservateur et ne nécessite une intervention chirurgicale qu'en cas de non-résolution. Les patients qui présentent des sténoses chroniques doivent subir des dilatations endoscopiques du ballon et peuvent nécessiter plusieurs interventions pour une amélioration à long terme. L'échec de la prise en charge endoscopique nécessitera une intervention chirurgicale avec soit une séromyotomie laparoscopique, soit une conversion en une procédure de pontage gastrique.[17][5]

Reflux gastro-œsophagien

Le RGO sévère est une contre-indication relative à la gastrectomie en manchon. Il y a eu des résultats contradictoires dans la littérature, mais beaucoup ont préconisé le développement ou l'aggravation des symptômes de reflux.Les traitements de première intention sont des IPP, mais si le patient présente des symptômes sévères et est réfractaire au traitement médical, ils peuvent nécessiter une conversion en pontage gastrique Roux-en-Y.[18][5]

Carences nutritionnelles

Toutes les procédures bariatriques présentent des carences en nutriments et sont largement évitées par des tests de routine et une supplémentation quotidienne. Il existe des données montrant une diminution de l'incidence de la carence en nutriments par rapport au patient ayant subi un pontage gastrique, à l'exception du folate.[5]

Suivi

Le suivi du patient bariatrique est la pierre angulaire du succès à long terme. Pour plus de détails concernant le suivi du patient ayant subi une gastrectomie pariétale, vous pouvez consulter les lignes directrices canadiennes : http://obesitycanada.ca/wp-content/uploads/2020/08/14-Table-1-with-links-1.pdf .

Signification clinique

Résultats attendus

Des données à long terme sont maintenant disponibles sur les résultats de la gastrectomie. La perte de poids moyenne en excès («excess weight loss») après cinq ans pour une gastrectomie laparoscopique pariétale serait d'environ 60%, la perte de poids moyenne étant de 25%, et la résolution des comorbidités est excellente. Une méta-analyse réalisée en 2017 a comparé les résultats à mi-parcours et à long terme entre la gastrectomie pariétale et le Y-de-Roux La conclusion était qu'à mi-parcours (3 à 5 ans après l'opération) les deux chirurgies avaient des résultats similaires en termes de perte de poids excessive et de résolution ou d'amélioration des comorbidités. Les données à long terme ont démontré que le bypass gastrique a finalement entraîné une perte de poids supérieure, mais l'amélioration des comorbidités est restée la même entre les deux procédures.[19][5]

Voici un résumé de la résolution[20] des comorbidités associées à l'obésité en fonction de la procédure effectuée[Note 1] :

Résolution des comorbidités en fonction de la procédure bariatrique
Gastrectomie pariétale Y-de-Roux Dérivation bilio-pancréatique

avec switch duodénal

Perte de poids total (%) 25 30 40
Taux de résolution du diabète de type 2 30 40 80
Taux de résolution de l'hypertension (%) 30 40 60
Taux de résolution de l'apnée/hypopnée du sommeil 40 50 70
Taux de résolution du reflux gastro-oesophagien
Taux de résolution de la dyslipidémie 65 95

Reprise de poids

La gastrectomie verticale comme pont vers la dérivation bilio-pancréatique

Vu l'importante incidence de morbidité et de mortalité, 23% et 7% respectivement, chez les patients avec un IMC supérieur à 60 kg/m2 qui subissent une dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS), les chirurgiens ont développé une procédure en deux temps, ayant comme première étape la gastrectomie pariétale pour le taux de morbidité. Le Clinical Issues Committee du ASMBS a analysé 13 études incluant 821 patients à haut risque ayant subi ce type de procédure. En moyenne, l'IMC préopératoire était de 60, puis 4 à 60 mois en suivi post-opératoire, leur IMC était à 45. Les complications observés chez cette population à haut risque a démontré un taux de fuite à 1,2%, un taux de saignement à 1,6%, et une mortalité à 0,24%. Le ASMBS conclut donc que la gastrectomie pariétale est de valeur en tant qu'étape initiale d'une chirurgie bariatrique chez une population à haut risque

%. The ASMBS concluded that LSG has value as the initial stage of a bariatric surgery in a high-risk population (

Notes

  1. Les résultats de la bande gastrique ne sont pas inclus dans ce tableau puisque cette procédure n'est plus recommandée dans les lignes directrices canadiennes

Références

__NOVEDELETE__
  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 Reavis, Kevin M.,, Barrett, Allison M.,, Kroh, Matthew, et Society of American Gastrointestinal Endoscopic Surgeons,, The SAGES manual of bariatric surgery (ISBN 978-3-319-71282-6 et 3-319-71282-9, OCLC 1031089500, lire en ligne)
  2. Picard Marceau, Simon Biron, Roch-André Bourque et Martin Potvin, « Biliopancreatic Diversion with a New Type of Gastrectomy », Obesity Surgery, vol. 3, no 1,‎ , p. 29–35 (DOI 10.1381/096089293765559728, lire en ligne)
  3. Philippe Topart, Guillaume Becouarn et Patrick Ritz, « Should biliopancreatic diversion with duodenal switch be done as single-stage procedure in patients with BMI > or = 50 kg/m2? », Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery, vol. 6, no 1,‎ , p. 59–63 (ISSN 1878-7533, PMID 19640795, DOI 10.1016/j.soard.2009.04.016, lire en ligne)
  4. Drake Eric Bellanger et Frank L. Greenway, « Laparoscopic sleeve gastrectomy, 529 cases without a leak: short-term results and technical considerations », Obesity Surgery, vol. 21, no 2,‎ , p. 146–150 (ISSN 1708-0428, PMID 21132397, DOI 10.1007/s11695-010-0320-y, lire en ligne)
  5. 5,00 5,01 5,02 5,03 5,04 5,05 5,06 5,07 5,08 5,09 5,10 5,11 et 5,12 Kevin Seeras, Senthilkumar Sankararaman et Peter P. Lopez, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 30085577, lire en ligne)
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