« Gammapathie monoclonale de signification indéterminée » : différence entre les versions

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==Présentation clinique==
==Présentation clinique==
La majorité des patients MGUS non IgM sont asymptomatiques. Selon les critères mis à jour de 2014 du Groupe de travail international sur le myélome, le diagnostic de MGUS non IgM est basé sur trois critères : <ref name=":0" />
Le MGUS est généralement diagnostiqué comme une découverte fortuite lors de l'électrophorèse des protéines réalisée dans le cadre d'une évaluation d'une neuropathie périphérique, une anémie hémolytique, des éruptions cutanées, une hypercalcémie, une vitesse de sédimentation érythrocytaire élevée. Les patients sont généralement asymptomatiques.  
 
 
*Protéine monoclonale sérique inférieure à 30 g/L (3 g/dL)
*Moins de 10 % de plasmocytes clonaux dans la moelle osseuse
*L'absence de symptômes de CRAB (hypercalcémie, insuffisance rénale, anémie et, lésions osseuses suspectes de PCM)<ref name=":0" />
 
La MGUS non IgM est généralement diagnostiquée comme une découverte fortuite lors de l'électrophorèse des protéines réalisée dans le cadre d'une évaluation des troubles ou de la présentation de la maladie comme une neuropathie périphérique, une vascularite, une anémie hémolytique, des éruptions cutanées, une hypercalcémie, une vitesse de sédimentation érythrocytaire élevée. La MGUS non IgM n'est généralement pas considérée comme un processus néoplasique, avec un risque annuel de progression de 1 %. La MGUS non IgM peut évoluer vers une MCP, un plasmocytome solitaire ou une amylose. Deux facteurs importants influencent la progression de la MGUS non IgM. Le premier est la taille et le type de protéine M, et le second est le niveau d'immunoglobuline (inférieur à 5 g/L et supérieur à 25 g/L).<ref name=":8">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24144643</ref><ref name=":1" /><ref name=":5" /><ref name=":0" />


===Facteurs de risque===
===Facteurs de risque===
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==Examens paracliniques==
==Examens paracliniques==
Le MGUS est souvent suspecté, ou diagnostiqué, fortuitement lors de l'évaluation d'un patient présentant une atteinte osseuse, une protéinurie ou un taux sérique de protéines élevé.<ref>{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/diagnosis-of-monoclonal-gammopathy-of-undetermined-significance#H13|site=www.uptodate.com|consulté le=2022-03-05}}</ref>


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Examens paracliniques}}
Les examens paracliniques pertinents sont<ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=Madhav V.|nom1=Dhodapkar|prénom2=Rachael|nom2=Sexton|prénom3=Sarah|nom3=Waheed|prénom4=Saad|nom4=Usmani|titre=Clinical, genomic, and imaging predictors of myeloma progression from asymptomatic monoclonal gammopathies (SWOG S0120)|périodique=Blood|volume=123|numéro=1|date=2014-01-02|issn=1528-0020|pmid=24144643|pmcid=3879908|doi=10.1182/blood-2013-07-515239|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24144643/|consulté le=2022-03-05|pages=78–85}}</ref><ref name=":1" /><ref name=":0" /><ref name=":9">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29342381</ref> :
Les examens paracliniques pertinents sont :
 
*l'{{Examen paraclinique|nom=examen paraclinique 1|indication=Indication}} :
**le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 1}}
**le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 2}}
*l'{{Examen paraclinique|nom=examen paraclinique 2|indication=Indication}} :
**le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 3}}
**le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 4}}, ...
*...
 
La MGUS non IgM nécessite un ensemble complet d'investigations pour exclure cette entité pathologique des autres néoplasmes plasmocytaires. Les investigations doivent inclure une numération formule sanguine (CBC), une ponction/biopsie de moelle osseuse (BMA/BMB), une analyse immunohistochimique (IHC), une calcémie et une créatinine, une électrophorèse et une immunofixation des protéines sériques, une électrophorèse et une immunofixation des protéines urinaires, des chaînes légères sans sérum ( FLC), quantification des immunoglobulines, immunophénotypage par cytométrie en flux et études d'imagerie transversale.<ref name=":8" /><ref name=":1" /><ref name=":0" />
 
Le frottis sanguin/périphérique est généralement normal. Cependant, certains cas peuvent montrer la formation de rouleaux. Le BMB montre généralement 3 à 5 % de plasmocytes matures (moins de 10 %) uniformément dispersés ou en petits amas occasionnels. CD138 est utile pour mettre en évidence ces plasmocytes dans le BMB. L'IHC des plasmocytes pour kappa et lambda démontrera une restriction monoclonale. La MGUS est caractérisée par la présence d'une protéine monoclonale (M) qui est produite par des plasmocytes clonaux et détectée par électrophorèse des protéines sériques et urinaires, et par immunofixation du sérum et de l'urine. L'immunophénotypage montre des plasmocytes monoclonaux qui sont des cellules CD38+ (brillantes) avec une population CD56 aberrante (peut également être négative). Les tests moléculaires pour la MGUS non IgM ont montré que cette entité pathologique présente généralement un caryotype normal en raison du nombre relativement faible de plasmocytes. Certains patients présentent des altérations chromosomiques du PCM qui incluent : t(11;14), t(4;14), t(14;16), délétions de 13q et hyperdiploïde. Aucune corrélation clinique pour ces altérations génétiques n'a été trouvée chez les MGUS non IgM.<ref name=":9">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29342381</ref><ref name=":1" /><ref name=":0" />


Le groupe de travail international sur le myélome (IMWG) 2019 recommande l'approche suivante pour l'imagerie transversale dans la MGUS :<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31162104</ref><ref name=":0" />
*une {{Examen paraclinique|nom=formule sanguine complète}} (FSC):
 
**une {{Signe paraclinique|nom=formation en rouleaux}}au frottis sanguin
L'imagerie du corps entier n'est recommandée que dans les cas de MGUS à haut risque. Étant donné que l'IgM-MGUS évolue généralement vers la macroglobulinémie de Waldenstrom et non vers le myélome multiple, l'imagerie osseuse de routine n'est pas recommandée.<ref name=":0" />
*un {{Examen paraclinique|nom=bilan rénal et ionique}}
 
*une {{Examen paraclinique|nom=électrophorèse et immunofixation des protéines sériques}} :
En cas de suspicion de MGUS non IgM à haut risque, un scanner du corps entier pour exclure un myélome multiple est recommandé. La tomodensitométrie a une sensibilité supérieure par rapport à une enquête squelettique pour la détection des lésions ostéolytiques chez les patients atteints de myélome multiple.<ref name=":0" />
**un {{Signe paraclinique|nom=pic monoclonal (protéine M)}}
 
*une {{Examen paraclinique|nom=électrophorèse et immunofixation des protéines urinaires}} :
Si la TDM corps entier n'est pas disponible, une étude squelettique conventionnelle ou une IRM corps entier sont des alternatives.<ref name=":0" />
**un {{Signe paraclinique|nom=pic monoclonal (protéine M)}}
 
*des {{Examen paraclinique|nom=chaînes légères libres sériques}} :
Chez les patients présentant des résultats équivoques à la TDM corps entier (ou à une enquête squelettique conventionnelle) et chez qui il existe un risque de développement d'un myélome, une IRM corps entier est recommandée (ou une IRM de la colonne vertébrale et du bassin si l'IRM corps entier n'est pas disponible) .<ref name=":0" />
**un {{Signe paraclinique|nom=ratio de chaînes légères libres plus de 1.65 ou moins de 0.26}}
 
**une {{Signe paraclinique|nom=augmentation du taux de la chaînes légère impliquée}}
Si la TDM corps entier est positive, une TEP/TDM doit être réalisée. Une imagerie osseuse de suivi n'est pas recommandée à moins qu'il n'y ait des signes de progression vers une maladie symptomatique (par exemple, douleur ou augmentation des paramètres sérologiques).<ref name=":0" />
*des {{Examen paraclinique|nom=immunoglobulines}} :
 
**un {{Signe paraclinique|nom=taux de protéine monoclonale moins de 30g/L}}
Chez les patients atteints de MGUS avec des résultats d'imagerie positifs pour les lésions focales et ostéolytiques, d'autres tumeurs malignes doivent également être exclues. Si nécessaire, une biopsie d'une telle lésion doit être réalisée.<ref name=":0" />
*une {{Examen paraclinique|nom=tomodensitométrie pancorporelle (basse dose, sans contraste)}} - chez les patients présentant un MGUS à haut risque (voir [[Évolution]]):
**considérer IRM si suspicion de lésions osseuses élevée malgrée tomodensitométrie normale
*une {{Examen paraclinique|nom=aspiration et biopsie de la moelle osseuse}} - chez les patients présentant un MGUS à haut risque (voir [[Évolution]]), FSC anormale, créatinine anormale, calcium anormal ou lésions osseuses:
**des {{Signe paraclinique|nom=plasmocytes matures (moins de 10%)}}.


==Approche clinique==
==Approche clinique==
 
Lorsqu'un patient est suspecté d'avoir un diagnostic de MGUS, il est important de distinguer celui-ci des autres dyscrasies plasmocytaires à l'aide d'examens paracliniques. Ils nous permettront aussi d'établir un pronostic pouvant guider le suivi. Ces examens paracliniques sont décrits ci-haut et permettent d'établir le diagnostic selon le respect des critères diagnostiques décrits ci-dessous.
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Approche clinique}}


==Diagnostic==
==Diagnostic==
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==Diagnostic différentiel==
==Diagnostic différentiel==
Le diagnostic différentiel du MGUS inclut :


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}
*le {{Diagnostic différentiel|nom=Myélome multiple}}
Le diagnostic différentiel de la classe de maladie est :
*le {{Diagnostic différentiel|nom=myélome multiple indolent}}
 
*la {{Diagnostic différentiel|nom=macroglobulinémie de Waldenstrom}}
*le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 1}}
*la {{Diagnostic différentiel|nom=leucémie à plasmocytes}}
*le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 2}}
*l'{{Diagnostic différentiel|nom=amyloidose à chaînes légères (AL)}}
*le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 3}}
*la {{Diagnostic différentiel|nom=plasmocytose réactive (e.g.: maladies autoimmunes, cancer métastatique, VIH/SIDA, maladie hépatique chronique).}}
*...
 
Il est crucial de distinguer les MGUS non IgM des autres néoplasmes plasmocytaires avancés, car ces maladies nécessiteront une approche de gestion différente. Le diagnostic différentiel de la MGUS non IgM comprend : <ref name=":0" />
 
 
*Myélome plasmocytaire (couvant ou symptomatique) : tout patient présentant une protéine monoclonale sérique non IgM supérieure ou égale à 30 g/L ou présentant une concentration supérieure ou égale à 10 % de plasmocytes clonaux dans la moelle osseuse ne doit pas être diagnostiqué comme MGUS non IgM. De nombreux prestataires considèrent la PCM couvante comme une étape de transition entre la MGUS non IgM et la PCM symptomatique. La PCM Smoldering se distingue de la MGUS en fonction de la taille de la protéine M et du pourcentage de plasmocytes clonaux dans la moelle osseuse. Le PCM couvant se distingue du PCM symptomatique par la présence de symptômes de CRAB.<ref name=":5" />
*Macroglobulinémie de Waldenström (coulante ou symptomatique) : la MW est un trouble clinicopathologique distinct qui montre un lymphome lymphoplasmocytaire (LPL) dans la moelle osseuse et une gammapathie monoclonale IgM. Les symptômes comprennent une hyperviscosité sanguine, une lymphadénopathie ou une splénomégalie. Les critères de diagnostic de la MW de l'OMS (2017) incluent : <ref name=":5" />
 
*Gammopathie monoclonale IgM
*Cellules plasmatiques clonales inférieures à 10 %
*Absence de lésions des organes cibles (symptômes du CRAB)
*Absence de symptômes ou de signes d'amylose
 
<ref name=":0" />
 
 
*Gammopathie monoclonale d'importance rénale : cette entité pathologique est diagnostiquée lorsque le patient présente des critères diagnostiques pour la MGUS ainsi qu'une insuffisance rénale et des dépôts d'immunoglobulines monoclonales dans le rein par immunofluorescence.<ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23047823</ref>
*Myélome multiple latent à chaînes légères (protéinurie de Bence Jones idiopathique) : les critères diagnostiques de la LC-SMM comprennent :
 
*Chaînes légères monoclonales dans l'urine (protéinurie de Bence Jones)
*Pas d'expression des chaînes lourdes des immunoglobulines dans le sérum ou l'urine
*Aucun symptôme de PCM, de MW ou d'amylose à chaîne légère amyloïde
 
<ref name=":0" />
 
 
*Amylose primaire (chaîne légère amyloïde) et maladie des dépôts de chaînes légères : cette entité des néoplasmes plasmocytaires est associée au dépôt pathologique de chaînes légères monoclonales dans les tissus. Les critères de diagnostic comprennent la présence d'amyloïde dans les tissus et des signes de néoplasme des plasmocytes.
*Trouble lymphoprolifératif à cellules B<ref name=":0" />


==Traitement==
==Traitement==
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}
Les traitements suggérés sont les suivants :
*le {{Traitement|nom=traitement 1}}
*le {{Traitement|nom=traitement 2}}
*le {{Traitement|nom=traitement 3}}
*...


Le traitement n'est généralement pas recommandé pour les patients atteints de MGUS. Comme il existe un risque de progression vers une malignité lymphoproliférative, un suivi à long terme est conseillé.<ref name=":0" />
Le traitement n'est généralement pas recommandé pour les patients atteints de MGUS. Comme il existe un risque de progression vers une malignité lymphoproliférative, un suivi à long terme est conseillé.<ref name=":0" />


Si un patient a une protéine M IgM, une biopsie de la moelle osseuse et une tomodensitométrie (TDM) de l'abdomen peuvent être utiles pour détecter la macroglobulinémie de Waldenström ou d'autres troubles lymphoprolifératifs.<ref name=":0" />
==Suivi==
 
Le '''MGUS''' peut être suivi par<ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=MGUS Follow-Up|url=https://www.cancercare.mb.ca/export/sites/default/For-Health-Professionals/.galleries/files/blood-disorders-day-files/bd-day-algorithms/BDD-MGUS-Follow-up.pdf|site=www.cancercare.mb.ca}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Ronald S.|nom1=Go|prénom2=S. Vincent|nom2=Rajkumar|titre=How I manage monoclonal gammopathy of undetermined significance|périodique=Blood|volume=131|numéro=2|date=2018-01-11|issn=0006-4971|pmid=29183887|pmcid=5757684|doi=10.1182/blood-2017-09-807560|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5757684/|consulté le=2022-03-05|pages=163–173}}</ref>:
Les neuropathies associées à la MGUS ne sont généralement pas traitées, sauf en cas de gammapathie monoclonale IgM invalidante ou de MGUS IgG/IgA associée à une neuropathie démyélinisante inflammatoire chronique (CIDP). Environ 80 % des patients atteints de CIDP IgG/IgA MGUS répondent à l'un des traitements typiques de la CIDP et certains patients se stabilisent sans traitement. Les patients atteints de MGUS présentant une ostéopénie ou une ostéoporose associée peuvent bénéficier d'un traitement par bisphosphonates intraveineux.<ref name=":0" />


L'intensité du suivi chez les patients atteints de MGUS est guidée par la stratification du risque. Un suivi initial à six mois est recommandé, avec des visites ultérieures programmées en fonction du niveau de risque. Si des essais cliniques de stratégies préventives sont disponibles, les patients à haut risque de progression doivent être encouragés à participer.<ref name=":0" />
* une FSC<sup></sup>
* un bilan rénal<sup></sup>
* un calcium<sup></sup>
* une électrophorèse des protéines<sup></sup>
* le taux chaînes légères libres<sup></sup>.


==Suivi==
Le suivi peut être arrêté lorsqu'il y a une stabilité des investigations à 6 mois chez un patient à bas risque selon l'échelle présentée dans la section [[Utilisateur:Jemi Kaoumi/Brouillons/Myélome multiple#.C3.89volution|évolution]]. Ces patients ne présentent qu'un risque de progression de 2% en 20 ans. Ceux à bas risque mais présentant des symptômes compatibles avec une dyscrasie plasmocytaire, ainsi que ceux avec une stabilité des investigations à 6 mois et une stratification à risque intermédiaire ou élevé doivent être suivis annuellement. Une progression indique l'investigation pour un MM.


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Suivi}}
Les patients affectés par le MGUS doivent être éduqués quant à l'évolution possible envers le MM selon leurs facteurs pronostics. Un suivi adéquat permettrait un diagnostic précoce et ainsi l'initiation du traitement pour le MM, ainsi que le MM indolents dans certains centres hospitaliers.


==Complications==
==Complications==
La gammapathie monoclonale de signification indéterminée (MGUS) peut évoluer pour développer des troubles myéloprolifératifs ou d'autres affections graves telles que :


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}
*le {{Complication|nom=myélome multiple}}
Les complications de cette classe de maladie sont :
*la {{Complication|nom=macroglobulinémie de Waldenstrom}}
 
*l'{{Complication|nom=amyloidose à chaînes légères (AL)}}
*la {{Complication|nom=complication 1}}
*le {{Complication|nom=syndrome POEMS}}.
*la {{Complication|nom=complication 2}}
*la {{Complication|nom=complication 3}}
*...
 
La gammapathie monoclonale de signification indéterminée (MGUS) peut évoluer pour développer des troubles myéloprolifératifs ou d'autres affections graves telles que :<ref name=":0" />
 
 
*Myélome multiple
*Amylose à chaîne légère
*Macroglobulinémie de Waldenstrom
*Lymphome
*Ostéoporose
*Thromboembolie veineuse<ref name=":0" />


==Évolution==
==Évolution==
La gammapathie monoclonale de signification indéterminée (MGUS) a un risque de progression vers le MM d'environ 1 % par an<ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=S. Vincent|nom1=Rajkumar|prénom2=Robert A.|nom2=Kyle|prénom3=Francis K.|nom3=Buadi|titre=Advances in the Diagnosis, Classification, Risk Stratification, and Management of Monoclonal Gammopathy of Undetermined Significance: Implications for Recategorizing Disease Entities in the Presence of Evolving Scientific Evidence|périodique=Mayo Clinic Proceedings|volume=85|numéro=10|date=2010-10|issn=0025-6196|pmid=20884827|pmcid=2947967|doi=10.4065/mcp.2010.0520|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2947967/|consulté le=2022-03-05|pages=945–948}}</ref>.


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Évolution}}
Un modèle de stratification du risque du progression du MGUS vers le MM a été présenté dans une étude de ''Mayo Clinic''. Les 3 facteurs de risques majeurs prédisant la progression sont:
Selon une étude de cohorte basée sur la population, le risque de progression vers un myélome multiple chez les patients atteints de MGUS à chaîne légère est de 0,3 %.<ref name=":2" /><ref name=":3">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20472173</ref><ref name=":0" />
 
La MGUS non IgM est considérée comme une affection prénéoplasique avec un risque annuel de progression d'environ 1 %. Le risque de progression est augmenté lorsque la protéine M est supérieure ou égale à 15 g/L et avec un ratio de chaînes légères libres anormal. La MGUS non IgM ne nécessite pas de traitement. Cependant, la prise en charge des patients atteints de MGUS non IgM nécessite une compréhension du risque de progression de la maladie. Généralement, un suivi étroit est recommandé pour ces patients. La plupart des prestataires pensent que tous les patients atteints de MGUS non IgM doivent subir un examen clinique et une évaluation en laboratoire de la progression de la maladie chaque année.
 


*Taux de protéine monoclonale sérique supérieur ou égal à 15 g/L (1,5 g/dL)
* un ratio de chaînes légères libres anormal
*MGUS non IgG (c'est-à-dire IgA, IgM et IgD MGUS)
* la présence d'un MGUS non-IgG
*Ratio anormal de chaînes légères libres de sérum<ref name=":0" />
* un niveau de protéine sérique monoclonale au-delà de 15g/L


Les patients présentant trois facteurs de risque sont classés comme MGUS à haut risque ; les patients présentant deux facteurs de risque sont classés comme MGUS à risque intermédiaire élevé. Les patients présentant un facteur de risque sont classés comme MGUS à faible risque intermédiaire. Les patients sans facteurs de risque sont classés comme MGUS à faible risque. Malgré une observation étroite, certains patients MGUS non IgM peuvent présenter une progression brutale vers la PCM.<ref name=":9" /><ref name=":5" /><ref name=":12">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8562962</ref><ref name=":13">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17418070</ref><ref name=":14">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11896113</ref><ref name=":0" />
La stratification du risque de progression se fait selon la présence de ces facteurs de risque<ref name=":3" />:
{| class="wikitable"
|+Risque de progression du MGUS vers le MM selon la présence de facteurs de risque
!
!Risque absolu de progression en 20 ans (%)
|-
|Bas risque
(aucun facteur de risque)
|5
|-
|Risque bas-intermédiaire
(1 facteur de risque)
|21
|-
|Risque intermédiaire-élevé
(2 facteurs de risque)
|37
|-
|Risque élevé
(3 facteurs de risque)
|58
|}


==Prévention==
==Prévention==
 
Il est impossible de prévenir l'apparition du MGUS.
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Prévention}}
Les patients atteints de gammapathie monoclonale de signification indéterminée (MGUS) n'ont pas de traitement spécifique, ils doivent subir un examen clinique détaillé, une électrophorèse des protéines sériques et urinaires régulièrement tous les six à douze mois pour rechercher une progression de la maladie. Les patients souffrant d'ostéopénie ou d'ostéoporose peuvent bénéficier d'un traitement par bisphosphonates.<ref name=":0" />


==Références==
==Références==

Version du 5 mars 2022 à 08:47

Gammapathie monoclonale de signification indéterminée (MGUS)
Maladie
Caractéristiques
Signes Aucun signe clinique
Symptômes
Asymptomatique
Diagnostic différentiel
Myélome multiple, Macroglobulinémie de Waldenstrom, Leucémie à plasmocytes, Plasmocytose réactive, Myélome multiple indolent, Amyloidose à chaînes légères
Informations
Terme anglais Monoclonal gammopathy of undetermined significance
Spécialité hématologie

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La gammapathie monoclonale d'importance indéterminée (MGUS ou Monoclonal Gammopathy of Undetermined Significance) est un trouble des plasmocytes précancéreux asymptomatique qui se caractérise par la présence de protéines M sériques inférieures à 30 g/L ou 3 g/dL, des plasmocytes clonaux au niveau de la moelle osseuse inférieurs à 10 %, l'absence de lésions d'organes cibles liées au myélome multiple (symptômes du CRAB : hyperCalcémie, insuffisance Rénale, Anémie et lésions osseuses [Bony lesions]) et l<absence de lymphome à cellules B ou d'une autre maladie connue pour produire une protéine M.

Épidémiologie

La gammapathie monoclonale de signification indéterminée (MGUS) est observée chez environ 2 % à 3 % des adultes de plus de 50 ans et chez 5 % des adultes de plus de 70 ans. Le MGUS est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes (1,5 : 1) et 2 à 3 fois plus fréquent chez les afro-américains que chez les caucasiens. Les MGUS non-IgM représentent jusqu'à 85 % des cas de MGUS ; les MGUS à IgM représentent jusqu'à 15% des cas de MGUS.[1][2][3]

Étiologies

étiologie

Aucune cause spécifique de MGUS non IgM n'a été identifiée. Cependant, la maladie peut être associée à certains troubles non malins tels que les troubles du tissu conjonctif, les neuropathies périphériques, les maladies dermatologiques telles que le déficit acquis en inhibiteur de la C1 estérase (œdème de Quincke), les maladies endocriniennes et les infections hépatiques telles que l'infection par le virus de l'hépatite C et le VIH.[1][2][4] Des études basées sur la population en Europe du Nord et aux États-Unis montrent un risque accru de MGUS chez les parents au premier degré de personnes atteintes de MGUS ou de myélome multiple, soutenant un rôle pour les gènes de susceptibilité germinale, les influences environnementales partagées ou une interaction entre les deux. Les anomalies génétiques oncogéniques, les altérations chromosomiques et les facteurs de risques environnementaux potentiels sont décrits en détail sur la page myélome multiple.

Physiopathologie

Les plasmocytes clonaux produisant des MGUS non-IgM résident dans la moelle osseuse.[5][4][3]

Le MGUS est généralement considérée comme un trouble prénéoplasique qui n'évolue pas toujours vers une entité maligne. Il existe trois types distincts de MGUS : [5][3]

  • les MGUS non-IgM (IgG, IgA, IgD) représentant la majorité des cas de MGUS
  • le MGUS à IgM
  • le MGUS à chaînes légères[3]

Le MGUS non-IgM peut évoluer vers une tumeur maligne des plasmocytes, tel un myélome multiple. Le MGUS à IgM peut évoluer vers une macroglobulinémie de Waldenstrom, une amyloïdose à chaînes légères d'immunoglobulines (AL) ou un lymphome. Le MGUS à chaînes légères (kappa ou lambda) est caractérisé par une protéine monoclonale dépourvue du composant de la chaîne lourde formant l'immunoglobuline. Le MGUS à chaînes légères peut montrer une progression vers une protéinurie de Bence Jones idiopathique, un myélome multiple à chaînes légères, une amyloïdose (AL) ou une maladie de dépôt de chaînes légères.

Présentation clinique

Le MGUS est généralement diagnostiqué comme une découverte fortuite lors de l'électrophorèse des protéines réalisée dans le cadre d'une évaluation d'une neuropathie périphérique, une anémie hémolytique, des éruptions cutanées, une hypercalcémie, une vitesse de sédimentation érythrocytaire élevée. Les patients sont généralement asymptomatiques.

Facteurs de risque

Les facteur de risque principal pour le développement du MGUS est l'âge. Les autres facteurs de risques, augmentant aussi le taux de progression vers le myélome multiple, sont discutés dans la page myélome multiple.

Questionnaire

Le MGUS est décrit comme asymptomatique. La présence de symptômes s'apparentant au myélome multiple devrait guider le clinicien vers une investigation plus poussée.

Examen clinique

Le MGUS est décrit comme asymptomatique. La présence de signes s'apparentant au myélome multiple devrait guider le clinicien vers une investigation plus poussée.

Examens paracliniques

Le MGUS est souvent suspecté, ou diagnostiqué, fortuitement lors de l'évaluation d'un patient présentant une atteinte osseuse, une protéinurie ou un taux sérique de protéines élevé.[6]

Les examens paracliniques pertinents sont[7][5][3][8] :

Approche clinique

Lorsqu'un patient est suspecté d'avoir un diagnostic de MGUS, il est important de distinguer celui-ci des autres dyscrasies plasmocytaires à l'aide d'examens paracliniques. Ils nous permettront aussi d'établir un pronostic pouvant guider le suivi. Ces examens paracliniques sont décrits ci-haut et permettent d'établir le diagnostic selon le respect des critères diagnostiques décrits ci-dessous.

Diagnostic

Le MGUS peut être diagnostiqué lorsque[9][10]:

  1. les protéines monoclonales sériques < 30g/L ET
  2. les plasmocytes clonaux sont <10% dans la moelle osseuse ET
  3. il y a une absence d'atteinte CRAB ou d’amyloïdose attribuable à un syndrome lymphoprolifératif
  4. le sous-type de MGUS à chaînes légères est diagnostiqué selon la présence de tous les critères suivants:
    1. un ratio de chaînes légères libres >1.65 ou <0.26
    2. une augmentation du taux de la chaînes légère impliquée
    3. une absence d'expression de chaînes lourdes à l'immunofixation
    4. une absence d'atteinte d'organe cible
    5. des plasmocytes clonaux <10% dans la moelle osseuse
    6. protéinurie monoclonale <500mg / 24h

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel du MGUS inclut :

Traitement

Le traitement n'est généralement pas recommandé pour les patients atteints de MGUS. Comme il existe un risque de progression vers une malignité lymphoproliférative, un suivi à long terme est conseillé.[3]

Suivi

Le MGUS peut être suivi par[11][12]:

  • une FSC
  • un bilan rénal
  • un calcium
  • une électrophorèse des protéines
  • le taux chaînes légères libres.

Le suivi peut être arrêté lorsqu'il y a une stabilité des investigations à 6 mois chez un patient à bas risque selon l'échelle présentée dans la section évolution. Ces patients ne présentent qu'un risque de progression de 2% en 20 ans. Ceux à bas risque mais présentant des symptômes compatibles avec une dyscrasie plasmocytaire, ainsi que ceux avec une stabilité des investigations à 6 mois et une stratification à risque intermédiaire ou élevé doivent être suivis annuellement. Une progression indique l'investigation pour un MM.

Les patients affectés par le MGUS doivent être éduqués quant à l'évolution possible envers le MM selon leurs facteurs pronostics. Un suivi adéquat permettrait un diagnostic précoce et ainsi l'initiation du traitement pour le MM, ainsi que le MM indolents dans certains centres hospitaliers.

Complications

La gammapathie monoclonale de signification indéterminée (MGUS) peut évoluer pour développer des troubles myéloprolifératifs ou d'autres affections graves telles que :

Évolution

La gammapathie monoclonale de signification indéterminée (MGUS) a un risque de progression vers le MM d'environ 1 % par an[13].

Un modèle de stratification du risque du progression du MGUS vers le MM a été présenté dans une étude de Mayo Clinic. Les 3 facteurs de risques majeurs prédisant la progression sont:

  • un ratio de chaînes légères libres anormal
  • la présence d'un MGUS non-IgG
  • un niveau de protéine sérique monoclonale au-delà de 15g/L

La stratification du risque de progression se fait selon la présence de ces facteurs de risque[13]:

Risque de progression du MGUS vers le MM selon la présence de facteurs de risque
Risque absolu de progression en 20 ans (%)
Bas risque

(aucun facteur de risque)

5
Risque bas-intermédiaire

(1 facteur de risque)

21
Risque intermédiaire-élevé

(2 facteurs de risque)

37
Risque élevé

(3 facteurs de risque)

58

Prévention

Il est impossible de prévenir l'apparition du MGUS.

Références

__NOVEDELETE__
  1. 1,0 et 1,1 Robert A. Kyle et S. Vincent Rajkumar, « Monoclonal gammopathy of undetermined significance », British Journal of Haematology, vol. 134, no 6,‎ , p. 573–589 (ISSN 0007-1048, PMID 16938117, DOI 10.1111/j.1365-2141.2006.06235.x, lire en ligne)
  2. 2,0 et 2,1 Niels Weinhold, David C. Johnson, Andrew C. Rawstron et Asta Försti, « Inherited genetic susceptibility to monoclonal gammopathy of unknown significance », Blood, vol. 123, no 16,‎ , p. 2513–2517; quiz 2593 (ISSN 1528-0020, PMID 24449210, DOI 10.1182/blood-2013-10-532283, lire en ligne)
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 et 3,5 Hatem Kaseb, Pavan Annamaraju et Hani M. Babiker, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 29939657, lire en ligne)
  4. 4,0 et 4,1 Steven H. Swerdlow, Elias Campo, Stefano A. Pileri et Nancy Lee Harris, « The 2016 revision of the World Health Organization classification of lymphoid neoplasms », Blood, vol. 127, no 20,‎ , p. 2375–2390 (ISSN 1528-0020, PMID 26980727, Central PMCID 4874220, DOI 10.1182/blood-2016-01-643569, lire en ligne)
  5. 5,0 5,1 et 5,2 S. Vincent Rajkumar, Meletios A. Dimopoulos, Antonio Palumbo et Joan Blade, « International Myeloma Working Group updated criteria for the diagnosis of multiple myeloma », The Lancet. Oncology, vol. 15, no 12,‎ , e538–548 (ISSN 1474-5488, PMID 25439696, DOI 10.1016/S1470-2045(14)70442-5, lire en ligne)
  6. « UpToDate », sur www.uptodate.com (consulté le 5 mars 2022)
  7. Madhav V. Dhodapkar, Rachael Sexton, Sarah Waheed et Saad Usmani, « Clinical, genomic, and imaging predictors of myeloma progression from asymptomatic monoclonal gammopathies (SWOG S0120) », Blood, vol. 123, no 1,‎ , p. 78–85 (ISSN 1528-0020, PMID 24144643, Central PMCID 3879908, DOI 10.1182/blood-2013-07-515239, lire en ligne)
  8. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29342381
  9. (en-US) « International Myeloma Working Group (IMWG) criteria for the diagnosis of multiple myeloma », sur International Myeloma Foundation (consulté le 21 janvier 2022)
  10. Munshi NC, Longo DL, Anderson KC. Plasma Cell Disorders. In: Jameson J, Fauci AS, Kasper DL, Hauser SL, Longo DL, Loscalzo J. eds. 'Harrison's Principles of Internal Medicine, 20e'. McGraw Hill; 2018. Accessed November 06, 2021. https://accessmedicine-mhmedical-com.acces.bibl.ulaval.ca/content.aspx?bookid=2129&sectionid=192018291
  11. « MGUS Follow-Up », sur www.cancercare.mb.ca
  12. Ronald S. Go et S. Vincent Rajkumar, « How I manage monoclonal gammopathy of undetermined significance », Blood, vol. 131, no 2,‎ , p. 163–173 (ISSN 0006-4971, PMID 29183887, Central PMCID 5757684, DOI 10.1182/blood-2017-09-807560, lire en ligne)
  13. 13,0 et 13,1 S. Vincent Rajkumar, Robert A. Kyle et Francis K. Buadi, « Advances in the Diagnosis, Classification, Risk Stratification, and Management of Monoclonal Gammopathy of Undetermined Significance: Implications for Recategorizing Disease Entities in the Presence of Evolving Scientific Evidence », Mayo Clinic Proceedings, vol. 85, no 10,‎ , p. 945–948 (ISSN 0025-6196, PMID 20884827, Central PMCID 2947967, DOI 10.4065/mcp.2010.0520, lire en ligne)
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