Exanthème médicamenteux
Maladie | |
Rash après le 8ème jours d'amoxicilline | |
Caractéristiques | |
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Signes | Macules érythémateuses, Blanchissant à la pression, Plaques, Taches, Papules, Exanthème, Température corporelle élevée |
Symptômes |
Éruption centripète, Prurit cutané |
Diagnostic différentiel |
Dermatomyosite, AGEP, Rash viral, TEN, SJS, Maladie du greffon contre l'hôte, Maladie de Kawasaki, Scarlatine, DRESS, Fixed drug reaction, ... [+] |
Informations | |
Terme anglais | Morbiliform drug eruption |
Autres noms | Rash à l'amoxicilline, éruption cutanée due à l'ampicilline ou l'amoxicilline, éruption médicamenteuse morbiliforme, rash médicamenteux. réaction d'hypersensibilité de type 4 sans critères de sévérité |
SNOMED CT ID | 238813009 |
Spécialités | Dermatologie, allergologie |
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Un exanthéme médicamenteux est une éruption cutanée causée par la prise d'un médicament. Elles sont le plus souvent causées par des antibiotiques et spécialement l'amoxicilline (Rash à l'amoxicilline)[1].
Épidémiologie
Cette éruption survient chez à peu près 2% des patients prenant un nouvel agent[1]. Chez les enfants, ce seront 3 à 10% qui développeront une éruption secondaires à la prise d'amoxicilline[2].
Étiologies
Les médicaments suivants sont fréquemment responsables de l'éruption[1]:
- béta-lactames (pénicillines [spécialement l'amoxicilline et l'ampicilline], céphalosporines)
- anticonvulsivants
- sulfonamidés
- AINS
Physiopathologie
L'éruption est causée par une réaction d'hypersensibilité de type IV, où des lymphocytes T activés déclenchent une réaction inflammatoire par le largage de cytokines[3].
Présentation clinique
Facteurs de risque
Les facteurs de risques[1]:
- infection virale et spécialement la mononucléose infectieuse[RR: 8-9[4]]
- ATCD familiaux ou ATCD personnels
- immunodéficience
- polypharmacie
Questionnaire
Au questionnaire[1]:
- Début de l'éruption 1-2 semaines après avoir débuté le médicament
- Début en 1-3 jours lors d'une réexposition
- Éruption centripète[note 1]
- prurit léger
Examen clinique
À l'examen clinique[1]:
- signes vitaux: fièvrelégère
- examen cutané:
- exanthème maculopapulaire (macules et papules érythémateuses, blanchissant à la pression, pouvant coalescer et créer des plaques ou taches)
- régions axillaires, des sous-vêtements, mains et pieds généralement épargnés[note 2]
- les ongles et les cheveux ne sont pas atteints
- examen de la bouche: pas d'atteinte des muqueuses
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Rash à l'amoxil ayant débuté 8 jours après le début du traitement. Cette photo a été prise 24 heures après le début.
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Le même rash 8 heures après la première image. Les papules sont en train de coalescer.
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23 heures après la première image.
Examens paracliniques
Les examens paracliniques ne sont pas nécessaires, à moins que le patient soit inquiétant[1]:
- FSC: éosinophilie légère à l'occasion
- CRP
- Sérologies virales afin d'éliminer un rash viral
- Biopsie cutanée
Approche clinique
En présence d'un rash médicamenteux, le défi principal est de déterminer s'il est dû à la prise d'un médicament ou si c'est un rash viral. Un rash médicamenteux, spécialement ceux causés par la pénicilline entraînera beaucoup de tracas dans le futur du patient, car la preuve devra être faite qu'il n'est pas allergique.
Parfois, un calendrier détaillé de la prise de médicaments devra être construit afin de trouver le coupable[1].
Diagnostic
Le diagnostic de l'éruption est clinique et réalisé à partir de l'examen physique, le questionnaire et l'histoire médicamenteuse.
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel est principalement constitué des autres maladies éruptives[1]:
- rougeole, rubéole, scarlatine, rash viral non spécifique
- maladie de Kawasaki
- dermatomyosite
- maladie du greffon contre l'hôte
- SJS/TEN, AGEP, DRESS: sont aussi des complications de l'exanthème médicamenteux
- Fixed drug reaction
Traitement
Le traitement pour les cas légers[1]:
- Cesser le médicament en cause
- Surveillance de l'évolution des signes et symptômes
- Émollients et stéroïdes topiques
- Les antihistaminiques peuvent être utiles lorsque le prurit est important:
- diphenhydramine 25-50 mg q 6h (5mg / kg en 4 doses)
- cétirizine 10-20 mg die (2.5 mg die <= 6 ans et 5 - 10 mg par jour après 6 ans)
Les critères d'hospitalisation sont[1]:
- érythrodermie
- fièvre élevée et diminution importante de l'état général
- atteinte des muqueuses
- douleur cutanée
- bulles et pustules, purpura palpable
- atteinte d'un autre organe.
Suivi
Une éruption médicamenteuse n'est pas forcément synonyme d'allergie. Cependant, le patient devra soit être référé en allergologie ou lors de la prochaine prise du médicament, le faire sous observation en milieu hospitalier.
Complications
Les réactions médicamenteuses plus sévères peuvent dans les débuts se présenter comme un simple rash[1]:
Évolution
L'éruption s'améliore en 48h et disparaît en 1-2 semaines. Si le médicament est continué l'éruption pour disparaître, rester stable ou progresser en érythrodermie.
Notes
Références
- ↑ 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 et 1,11 « Morbilliform drug reaction | DermNet NZ », sur dermnetnz.org (consulté le 29 mars 2021)
- ↑ (en) « Amoxicillin », Wikipedia, (lire en ligne)
- ↑ (en) Annick M. Barbaud, « Role of Delayed Cellular Hypersensitivity and Adhesion Molecules in Amoxicillin-Induced Morbilliform Rashes », Archives of Dermatology, vol. 133, no 4, , p. 481 (ISSN 0003-987X, DOI 10.1001/archderm.1997.03890400081011, lire en ligne)
- ↑ https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1237570/