Dermatite atopique
Maladie | |||
Eczéma sur les mains | |||
Caractéristiques | |||
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Signes | Excoriations, Plaque, Suintement, Papule, Pityriasis alba, Squames, Lignes de Dennie-Morgan , Paumes hyperlinéaires, Kératose pilaire, Xérose, ... [+] | ||
Symptômes |
Infections, Prurit cutané , Xérose, Diaphorèse , Allergies alimentaires, Apparition de la condition en jeune âge, Tissus rêches, Laine, Détergents, Allergènes de contact, ... [+] | ||
Diagnostic différentiel |
Dermatite de contact, Éruptions médicamenteuses, Syndrome de Wiskott-Aldrich, Eczéma nummulaire, Infections fongiques cutanées, Dysplasie ectodermique, Syndrome d'hyper IgE, Syndrome de Netherton, Dermatite séborrhéique, Gale, ... [+] | ||
Informations | |||
Terme anglais | Eczema, Atopic dermatitis | ||
Autres noms | Dermatite atopique, Dermite atopique, Eczéma atopique, Eczéma | ||
Wikidata ID | Q229256 | ||
Spécialités | Dermatologie, Allergologie, Médecine familiale, Médecine interne, Pédiatrie, Médecine d'urgence | ||
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La dermatite atopique, ou eczéma atopique, est la forme la plus courante de dermatite et débute le plus souvent en jeune âge. Les lésions cutanées varient selon l'âge et s'accompagnement de prurit et souvent de xérose. [1]
Épidémiologie
La prévalence à vie de la dermatite atopique est d'environ 15 à 30 % chez les enfants et de 2 à 10 % chez les adultes. Environ 60 % des cas se développeront au cours de la 1ère année de vie. La prévalence de la dermatite atopique est plus fréquente dans les zones rurales que dans les zones urbaines. Cette incidence met l'accent sur le lien avec les facteurs liés au mode de vie et à l'environnement dans les mécanismes de la dermatite.
La dermatite atopique fait partie de la triade de l'atopie (dermatite atopique, asthme et rhinite allergique). Environ 50 % des patients atteints de dermatite atopique sévère développeront de l'asthme et 75 % développeront une rhinite allergique.[2][1]
Physiopathologie
Il existerait une composante génétique à la dermatite atopique. Une mutation courante a été observée dans le gène Filaggrine, un gène vital pour la maturité des cellules de la peau. Ce gène est responsable de la création des cornéocytes plats et durs qui forment la couche protectrice la plus externe de la peau. Chez un patient avec des cellules cutanées normales, les cornéocytes sont étroitement emballés de manière organisée. Un patient porteur d'une mutation du gène Filaggrine aura une barrière cutanée dysfonctionnelle en raison de l'organisation aléatoire des cellules de la peau.
La dermatite atopique est en effet étroitement liée à un dysfonctionnement de la barrière cutanée. L'eau s'échappe plus facilement de la peau, conduisant ainsi à une xérose cutanée. Les allergènes et les irritants peuvent également pénétrer plus facilement cette barrière altérée.
Les personnes atteintes d'eczéma ont également un nombre réduit de bêta-défensines dans la peau. Les bêta-défensines sont des peptides de défense de l'hôte qui sont essentiels pour combattre certaines bactéries, virus et champignons. Une diminution de ces peptides entraîne une augmentation de la colonisation et de l'infection, en particulier avec Staphylococcus aureus.[3][1]
Présentation clinique
Facteurs de risque
Les facteurs de risque sont :
Questionnaire
Essentiellement, le patient mentionnera les éléments suivants :
- des lésions cutanées, uniques ou multiples
- le prurit est chronique et récidivant
- la xérose
- l'apparition de la condition en jeune âge.
Les déclencheurs (ou facteurs de détérioration) peuvent inclure :
- des composantes environnementales, comme le changement de saison et le faible taux d'humidité ambiant
- la présence d'irritants cutanés, tels que des tissus rêches, de la laine, la sudation, les détergents, etc.
- des infections (ex. Staphylococcus aureus)
- des allergies environnementales (ex. allergènes de contact)
- des allergies alimentaires : il s'agit d'un déclencheur chez une minorité de patients seulement (à considérer en cas de dermatite atopique modérée à sévère, réfractaire).
Examen clinique
À l'examen dermatologique[1], on pourra retrouver les éléments suivants :
- des papules ou des plaques érythémateuses et/ou squameuses, souvent mal délimitées
- des excoriations
- à l'occasion, il y a un suintement ou des croûtes, parfois même des vésicules[note 1]
- une lichénification des lésions cutanées en cas de grattage ou frottement régulier[note 2][note 3]
- certaines caractéristiques sont spécifiques à certains groupes d'individus :
- chez les nourrissons et les jeunes enfants, les lésions atteignent le visage, le cou et la surface des extenseurs
- chez les patients d'origine africaine ou asiatique, une accentuation folliculaire et des petites papules planes (eczéma papuleux) sont les plus fréquents
- autres signes cliniques possibles:
-
Lignes de Dennie-Morgan
-
Exczéma au creux poplité
-
Eczéma sévère sur les bras
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Eczéma sur les mains
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-
Dermatite atopique sévère chez un nourrisson
-
Dermatite atopique sur les joues d'un enfant
Examens paracliniques
Le diagnostic de l'eczéma est clinique. Certaines investigations peuvent être tentées en cas de doute sur le diagnostic ou le facteur déclencheur/contributoire[1].
- Un test d'allergie épicutané peut mettre en évidence un ou des allergènes de contact.[note 5]
- Une culture cutanée bactérienne, virale ou fongique est de mise en cas de doute sur une surinfection.
- La biopsie cutanée n'est pas indiquée de routine. L'histopathologie observée dans la dermatite atopique est non spécifique.
- Pour les lésions aiguës, on décrira une légère hyperplasie épidermique, des infiltrations lymphocytaires et de macrophages le long du plexus veineux du derme et de l'œdème intercellulaire de l'épiderme (spongiose).
- Pour les lésions chroniques, on décrira une hyperplasie épidermique accrue, une hyperkératose cutanée, un infiltrat cellulaire inflammatoire dermique persistant avec des lymphocytes et des macrophages et une absence de spongiose.
Diagnostic
Il n'y a pas de critères diagnostiques pour l'eczéma. Le diagnostic est généralement clinique[1] :
- certaines caractéristiques essentielles au diagnostic :
- le prurit est chronique et récidivant
- la distribution est typique pour l'âge
- les caractéristiques souvent présentes et qui supportent le diagnostic :
- la xérose
- l'apparition de la condition en jeune âge.
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel de la dermatite atopique comprend plusieurs dermatites dont certaines peuvent être surajoutées à la condition de base[9]:
- la dermatite de contact (allergique ou irritative)
- les infections fongiques cutanées (ex: tinea corporis)
- la dermatite séborrhéique
- l'eczéma nummulaire
- certaines éruptions médicamenteuses
- la gale
- le psoriasis
- la dysplasie ectodermique
- le syndrome d'hyper IgE
- le syndrome de Netherton
- le syndrome de Wiskott-Aldrich.
Traitement
Mesures non pharmacologiques
Mesure | Explications |
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Hygiène de base |
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Hydratant cutané |
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Éviter les facteurs déclencheurs |
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Traitement pharmacologique
Objectif du traitement | Classe de médicament | Explications |
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Traitement des lésions | corticostéroïdes topiques[note 6] |
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Inhibiteurs de calcineurine |
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Inhibiteur de PDE-4 |
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Traitement symptomatique du prurit | Non pharmacologique | |
Anti-prurigineux topiques | ||
Antihistaminiques[10] |
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Traitement avancé |
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Corticostéroïde | Puissance | Utilisation et notes supplémentaires |
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Hydrocortisone 1 et 2,5 % | Très faible |
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Désonide | Faible |
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Hydroval (Valérate d'hydrocortisone à 0,2%) | Modéré |
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Betaderm 0,05% (Valérate de bétaméthasone) | Modéré |
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Betaderm 0,1% (Valérate de bétaméthasone) | Modéré |
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Topicort 0,25% (Désoximétasone) | Puissant |
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Dermovate (Clobétasol propionate) | Ultra-puissant |
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Suivi
Le suivi dépend :
- du contrôle actuel du patient (bon ou sous-optimal)
- de la médication utilisée par le patient (par exemple, traitement topique léger par rapport à de la médication orale)
- des moments prévus de détérioration de l'eczéma (ex: changement de saison)
- de la capacité du patient à gérer l'entretien régulier et les poussées de son eczéma.
Une référence en dermatologie est nécessaire s'il y a[10]:
- un mauvais contrôle des crises malgré la prise en charge de première ligne optimisée
- une perte de contrôle des complications infectieuses
- une suspicion de dermatite de contact allergique sous-jacente.
Complications
En raison de la barrière cutanée dysfonctionnelle observée dans la dermatite atopique, les patients courent un risque accru d'infection par des agents pathogènes bactériens, viraux et fongiques[1][11]:
- la surinfection bactérienne (cellulite, impétigo [impétiginisation], furoncles, etc.), le plus souvent à S. aureus[note 7][12][13]
- l'eczéma herpeticum[note 8]
- l'eczéma coxsackium[note 9].
-
Lésion d'impétigo
-
Eczéma herpeticum
Évolution
Chez plus de la moitié des enfants, l'eczéma et ses symptômes disparaîtront à l'âge adulte. Cependant, il y a persistance accrue de la maladie chez les enfants atteints d'une forme chronique, d'une apparition tardive ou d'une maladie plus grave.[14]
Prévention
Il est essentiel de déterminer les déclencheurs pour un patient atteint de dermatite atopique. La réduction ou l'élimination de ces déclencheurs est une étape importante dans le traitement de la dermatite atopique. Les patients peuvent constater une amélioration de l'état de leur peau et une réduction des poussées s'ils évitent les allergènes et les irritants.[1]
Notes
- ↑ Plus fréquent dans la dermatite atopique infantile
- ↑ Épaississement de la peau avec exagération des lignes cutanées causé par le grattage ou le frottement.
- ↑ Survient surtout chez les adolescents et les adultes
- ↑ Forme plus indolente de l'eczéma. Macules hypopigmentées mal délimitées, parfois légèrement squameuses, surtout présentes au visage des enfants.
- ↑ En anglais : patch test
- ↑ L'utilisation à long terme de stéroïdes topiques peut provoquer une atrophie (amincissement de la peau), des vergetures (stries), de l'acné, des télangiectasies et une dermatite de rebond/rosacée.
- ↑ Environ 10 % des personnes en bonne santé sont colonisées par S. aureus par rapport à plus de 90 % des patients atteints de DA. La densité de la colonisation par S. aureus est en corrélation avec la gravité de la dermatite. En cas d'infections récidivantes, une décolonisation peut être tentée. La prise en charge se fait par la culture des lésions et l'antibiothérapie topique (ex: acide fusidique) pour des lésions localisées ou orale pour des lésions étendues (les céphalosporines de 1ére génération représentent un traitement empirique intéressant).
- ↑
- Surinfection de l'eczéma par HSV-1.
- Il s'agit d'une urgence médicale avec des complications telles que la kérato-conjonctivite, la méningite, l'encéphalite ou la septicémie bactérienne secondaire.
- Cela se présente avec une éruption cutanée vésiculeuse, de la fièvre, un malaise généralisé et des adénopathies.
- De nombreuses érosions monomorphes dites "punched-out" avec une croûte hémorragique sont présentes.
- Les lésions peuvent être étendues, mais atteinte plus fréquente à la tête, au cou et au tronc
- ↑
- Typiquement associé à l'entérovirus coxsackievirus A16.
- Plus étendu que le classique pied-main-bouche.
- Vésicules/bulles qui évoluent vers des ulcères et croûtes dans des sites atteints par la dermatite atopique.
- Évolution bénigne, comme le pied-main-bouche classique.
Références
- Cette page a été modifiée ou créée le 2021/05/31 à partir de Eczema (StatPearls / Eczema (2020/11/20)), écrite par les contributeurs de StatPearls et partagée sous la licence CC-BY 4.0 international (jusqu'au 2022-12-08). Le contenu original est disponible à https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30855797 (livre).
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 et 1,9 Valerie Nemeth et Justin Evans, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 30855797, lire en ligne)
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- ↑ https://doi.org/10.1016%2Fj.jpeds.2015.03.033
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