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}}</noinclude>{{Page objectif du CMC|identificateur=27-3|nom=Détresse respiratoire chez l'enfant}}Les troubles respiratoires sont une raison de consultation fréquente en pédiatrie. Plusieurs pathologies communes, comme le bronchospasme ou la pneumonie, peuvent mener à une détresse respiratoire. Elle est définie comme un effort respiratoire accru et une augmentation de la fréquence de la respiration<ref name=":1" />. Cette détresse respiratoire peut rapidement se détériorer et entraîner des conséquences désastreuses si elle n'est pas immédiatement prise en charge. L'évaluation | }}</noinclude>{{Page objectif du CMC|identificateur=27-3|nom=Détresse respiratoire chez l'enfant}}Les troubles respiratoires sont une raison de consultation fréquente en pédiatrie. Plusieurs pathologies communes, comme le bronchospasme ou la pneumonie, peuvent mener à une détresse respiratoire. Elle est définie comme un effort respiratoire accru et une augmentation de la fréquence de la respiration<ref name=":1" />. Cette détresse respiratoire peut rapidement se détériorer et entraîner des conséquences désastreuses si elle n'est pas immédiatement prise en charge. L'évaluation de l'ABC dès que l'on rencontre le patient permet une intervention rapide pouvant sauver la vie du patient. | ||
== Étiologies et physiopathologie == | == Étiologies et physiopathologie == | ||
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* MMH: prématurité (surtout <34 semaines), diabète maternel en grossesse, césarienne | * MMH: prématurité (surtout <34 semaines), diabète maternel en grossesse, grossesses multiples,césarienne | ||
* TTNN: terme, césarienne | * TTNN: à terme, césarienne | ||
La TTNN est un diagnostic d'exclusion<ref name=":0" />. | La TTNN est un diagnostic d'exclusion<ref name=":0" />. | ||
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# Les voies respiratoires ('''''<u>A</u>irways''''') : le '''passage de l’air''' par le nez ou la bouche, s'il y a une obstruction ou un corps étranger visibles | # Les voies respiratoires ('''''<u>A</u>irways''''') : le '''passage de l’air''' par le nez ou la bouche, s'il y a une obstruction ou un corps étranger visibles | ||
# La respiration ('''''<u>B</u>reathing''''') : la '''fréquence respiratoire''' et sa régularité, les bruits audibles (stridor, wheezing), le tirage | # La respiration ('''''<u>B</u>reathing''''') : la '''fréquence respiratoire''' et sa régularité, les bruits audibles (stridor, wheezing), le tirage | ||
# La '''<u>C</u>irculation''' : les '''pouls''', la fréquence cardiaque, la coloration du patient (la pâleur ou la cyanose sont inquiétants), la saturation, la tension artérielle, | # La '''<u>C</u>irculation''' : les '''pouls''', la fréquence cardiaque, la coloration du patient (la pâleur ou la cyanose sont inquiétants), la saturation, la tension artérielle, le refill capillaire | ||
L’état de conscience du patient doit aussi être évalué. La perte de conscience à la suite d'un épisode de détresse respiratoire est un signe de gravité. | L’état de conscience du patient doit aussi être évalué. La perte de conscience à la suite d'un épisode de détresse respiratoire est un signe de gravité. | ||
Si une de ces étapes est négative, il faut résoudre la situation avant d’aller plus loin (voir la section ''Prise en charge''). | Si une de ces étapes est négative, il faut résoudre la situation avant d’aller plus loin (voir la section ''Prise en charge''). Après l’ABC, on peut compléter la prise de signes vitaux (SV) avec la température (rectale, de préférence). Un monitoring étroit des SV est souvent nécessaire afin d’identifier rapidement la détérioration clinique du patient. | ||
Après l’ABC, on peut compléter la prise de signes vitaux (SV) avec la température (rectale, de préférence). Un monitoring étroit des SV est souvent nécessaire afin d’identifier rapidement la détérioration clinique du patient. | |||
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|+Fréquences respiratoires normales selon l'âge<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr|nom1=Canada|prénom1=Santé|titre=Soins des enfants et des adolescents - Chapitre 10 - Appareil respiratoire - Canada.ca|url=https://www.canada.ca/fr/services-autochtones-canada/services/sante-premieres-nations-inuits/services-soins-sante/soins-infirmiers/guide-pratique-clinique-personnel-infirmier-soins-primaires/soins-enfants-adolescents/chapitre-10-appareil-respiratoire.html#a25|site=www.canada.ca|consulté le=2018-10-16}}</ref> | |+Fréquences respiratoires normales selon l'âge<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr|nom1=Canada|prénom1=Santé|titre=Soins des enfants et des adolescents - Chapitre 10 - Appareil respiratoire - Canada.ca|url=https://www.canada.ca/fr/services-autochtones-canada/services/sante-premieres-nations-inuits/services-soins-sante/soins-infirmiers/guide-pratique-clinique-personnel-infirmier-soins-primaires/soins-enfants-adolescents/chapitre-10-appareil-respiratoire.html#a25|site=www.canada.ca|consulté le=2018-10-16}}</ref> | ||
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Version du 9 août 2020 à 17:25
Détresse respiratoire chez l'enfant (27-3)
Les troubles respiratoires sont une raison de consultation fréquente en pédiatrie. Plusieurs pathologies communes, comme le bronchospasme ou la pneumonie, peuvent mener à une détresse respiratoire. Elle est définie comme un effort respiratoire accru et une augmentation de la fréquence de la respiration[1]. Cette détresse respiratoire peut rapidement se détériorer et entraîner des conséquences désastreuses si elle n'est pas immédiatement prise en charge. L'évaluation de l'ABC dès que l'on rencontre le patient permet une intervention rapide pouvant sauver la vie du patient.
Étiologies et physiopathologie
Différentes pathologies peuvent causer une détresse respiratoire dans la population pédiatrique[2][1]. Le CMC classifie les différentes étiologies selon la localisation de l'atteinte responsable de la détresse respiratoire[3].
Localisation de l'atteinte | Pathologies |
---|---|
Affections des voies respiratoires supérieures |
|
Affections des voies respiratoires inférieures ou des poumons |
|
Affections pleurales |
|
Affections neurologiques et neuromusculaires |
|
Affections cardiaques |
|
Autre |
|
.
Physiopathologie
La physiopathologie dépend de la cause sous-jacente. Dans les affections des voies respiratoires, c’est habituellement une obstruction mécanique qui bloque le passage de l’air. Les causes pulmonaires peuvent être par un blocage mécanique, par une atteinte de la circulation pulmonaire ou encore, par un mauvais échange gazeux entre les alvéoles et les capillaires pulmonaires. Les causes neuromusculaires sont plutôt la cause d’une expansion thoracique et diaphragmatique non optimale ou d’une atteinte cérébrale du centre de la respiration. Finalement, les causes hématologiques et métaboliques peuvent avoir différents mécanismes, dont une augmentation de la ventilation lors d’une demande accrue en oxygène ou lors d’une acidose métabolique pour évacuer du dioxyde de carbone.
Histoire
Trouvaille | Penser à ... | Précision |
---|---|---|
Âge | ||
Nouveau-né | Maladie des membranes hyalines (MMH) | Facteurs de risque:
La TTNN est un diagnostic d'exclusion[2]. |
Quelques semaines | Cardiopathies congénitales | |
< 2 ans | Bronchiolite | |
1 à 3 ans | Laryngite | |
> 3 ans | Épiglottite | |
Grossesse et accouchement | ||
Opiacés lors de la grossesse ou à l'accouchement | Détresse respiratoire d'origine neurologique | La prise de morphine lors du travail peut causer une détresse respiratoire[2]. |
Prématurité | Maladie des membranes hyalines | |
Fièvre maternelle en travail, rupture des membranes prolongée | Infection néonatale (pneumonie, sepsis) | |
Streptoccoque du groupe B non-couvert | Infection néonatale (sepsis à SGB) | Pour que le SGB soit couvert, il doit y avoir un délais d'au moins 4 heures entre l'administration de la pénicilline ou de l'ampicilline et la naissance du bébé [5]. |
Liquide amniotique méconial | Infection néonatale (pneumonie) | |
Iléus méconial | Fibrose kystique du pancréas | |
Personnels | ||
Atopie (eczéma, asthme, allergies) | Bronchospasme | |
Maladie connue, malformations connues | Peut nous orienter vers un diagnostic en particulier selon la pathologie connue (exemples de syndromes prédisposant à des malformations cardiaques ou à une immunodéficience pouvant expliquer des infections sévères; exemple d'une fente palatine qui pourrait prédisposer à une mauvaise déglutition et à une aspiration) | |
Chirurgicaux | ||
Chirurgie de toute sorte | Embolie Pulmonaire | Immobilisation lors de l'hospitalisation accroit le risque d'embolie pulmonaire |
Familiaux | ||
Atopie (eczéma, asthme, allergies) | Bronchospasme | |
Maladies neuromusculaires | Maladies neuromusculaires | Plusieurs maladies neuromusculaires ont une origine génétique |
Fibrose kystique du pancréas | Fibrose kystique du pancréas | La fibrose kystique est une maladie récessive d'origine génétique. |
Trouvaille | Penser à ... | Précision |
---|---|---|
Environnement
|
Asthme, bronchospasme | |
Développement moteur anormal
|
Maladie neuromusculaire | |
Absence de vaccination | Épiglottite | H. influenzae de type B est le principal pathogène de l'épiglottite. La vaccination contre ce pathogène a permis de diminuer l'incidence de cette maladie [6]. |
Trouvaille | Penser à ... | Précision |
---|---|---|
Provoqué | ||
Contact infectieux | Infection respiratoire | |
Contact allergène | Bronchospasme
Angio-oedème - anaphylaxie |
|
Air froid | Bronchospasme | |
Sport | Bronchospasme | |
Boires | Cardiopathies congénitales | |
Étouffement | Corps étranger
Pneumonie d'aspiration |
|
Traumatisme crânien | Saignement intracrânien | |
Pallié | ||
Air frais et humide | Laryngotrachéobronchite[7] | |
Qualité | ||
Stridor | Obstruction respiratoire haute (laryngite, laryngotrachéobronchite, angio-oedème - anaphylaxie, corps étranger) | Rarement, l'épiglottite se présente avec un stridor. |
Wheezing | Obstruction respiratoire basse (Bronchospasme, bronchiolite) | |
Grunting[note 1] | Tachypnée transitoire du nouveau-né
Maladie des membranes hyalines Aspiration méconiale - Pneumonie chimique |
Habituellement observé chez les nouveaux-nés[8] |
Apnées | Maladies neuro-musculaires
Immaturité centrale (chez le prématuré) |
|
Symptômes associés | ||
Fièvre, frissons | Infection respiratoire | L'infection respiratoire peut toucher les voies respiratoires supérieures ou inférieures ou les poumons. |
Expectorations colorées, rhinorrhée | Infection respiratoire | |
Toux productive | Infection respiratoire | |
Drooling[9] | Épiglottite | |
Dysphagie[9] | Épiglottite | |
Dysphonie, voix rauque[9] | Épiglottite | |
Cassure dans la courbe de croissance | Fibrose kystique du pancréas | |
Oedème du visage et buccal, urticaire | Angio-oedème - anaphylaxie | |
Infections respiratoires fréquentes | Asthme | |
Temporalité | ||
Aigu (quelques minutes) | Bronchospasme | |
Quelques heures | Bronchospasme
Infection respiratoire |
|
Croissant depuis quelques jours, apogée après 2-3 jours | Bronchiolite | Dans la population < 2 ans; sinon une autre infection respiratoire peut être responsable |
Depuis la naissance | Atrésie des choanes
Autre malformations congénitales des voies respiratoires |
|
Quelques jours ou semaines après la naissance | Cardiopathies congénitales | L'apparition des symptômes peut survenir lors de la transition de la circulation foetale vers la circulation mature ou lorsque l'enfant comment à devenir plus actif. |
Fin automne et hiver | Bronchiolite[10]
IVRS et autres infections respiratoires |
Cette période correspond au pic d'incidence du Virus respiratoire syncytial, la cause principale des bronchiolites. |
Hiver | Laryngite |
Trouvaille | Penser à ... | Précision |
---|---|---|
Neurologique | ||
Épilepsie | Maladie neurologique
Pneumonie d'aspiration |
|
Musculaire | ||
Faiblesse musculaire (difficulté à marcher, se lever debout, à monter des marches, etc.) | Maladie neuromusculaire | |
Cardiaque | ||
Cyanose péribuccale | Cardiopathies congénitales | Ces symptômes peuvent être prépondérants aux boires. |
Perte de conscience | ||
Sudation ou hypotonie aux boires | ||
Pulmonaire | ||
Symptômes chroniques de toux (surtout nocturne), dyspnée à l'effort ou au froid
Histoire d'infections respiratoires lentement résolutives |
Asthme décompensé en bronchospasme | |
Digestif | ||
Reflux gastro-oesophagien | Aspiration, pneumonie secondaire possible | |
Vomissements | Angio-oedème - anaphylaxie | |
Stéatorrhée | Fibrose kystique du pancréas | |
Douleur abdominale | Pneumonie | Surtout pour les pneumonies de la base |
Dermatologie | ||
Rash | Infection virale
Scarlatine (associée à amygdalite à streptocoque du groupe A) |
|
Urticaire, prurit, érythème | Angio-oedème - Anaphylaxie | |
Eczéma | Asthme - bronchospasme | Contexte d'atopie possible |
Endocrinien | ||
Polyurie, polydipsie, polyphagie, perte de poids | Acidocétose diabétique |
Examen physique
La première étape essentielle est d’évaluer si le patient se trouve dans un état critique. Il faut procéder à l’ABC [4]:
- Les voies respiratoires (Airways) : le passage de l’air par le nez ou la bouche, s'il y a une obstruction ou un corps étranger visibles
- La respiration (Breathing) : la fréquence respiratoire et sa régularité, les bruits audibles (stridor, wheezing), le tirage
- La Circulation : les pouls, la fréquence cardiaque, la coloration du patient (la pâleur ou la cyanose sont inquiétants), la saturation, la tension artérielle, le refill capillaire
L’état de conscience du patient doit aussi être évalué. La perte de conscience à la suite d'un épisode de détresse respiratoire est un signe de gravité.
Si une de ces étapes est négative, il faut résoudre la situation avant d’aller plus loin (voir la section Prise en charge). Après l’ABC, on peut compléter la prise de signes vitaux (SV) avec la température (rectale, de préférence). Un monitoring étroit des SV est souvent nécessaire afin d’identifier rapidement la détérioration clinique du patient.
Âge | Fréquence respiratoire |
---|---|
0 à 6 mois | 30-60/minute |
6 mois à 1 an | 30-50/minute |
1 an à 3 ans | 24-40/minute |
3 à 5 ans | 22-34/minute |
5 à 12 ans | 16-30/minute |
>12 ans | 12-20/minute |
En cas de suspicion d'une épiglottite, il ne faut PAS procéder à l'examen oropharyngé à l'aide d'un abaisse-langue, car il y aurait un risque de causer un laryngospasme. Il ne faut pas demander au patient de se coucher non plus.
Test | Trouvaille | Penser à... | Précisions |
---|---|---|---|
Apparence et état général | |||
Coloration | Cyanose, pâleur | Signe de sévérité | |
Position | Assis, penché vers l'avant | Épiglottite | |
Activité du patient | L'agitation peut être un signe de sévérité, mais il faut aussi s'inquiéter d'un patient qui devient calme après avoir été agité.[12] | ||
Parole | Chez les enfants en âge de parler, la progression de l'insuffisance respiratoire sera marquée par l'apparition (parfois graduelle) d'une incapacité à parler[12]. | ||
Doigts et orteils | Hippocratisme digital | Fibrose kystique du pancréas
Bronchiectasies |
|
Signes vitaux | |||
Fréquence cardiaque | Tachycardie | La tachycardie peut être présente dans la majorité des causes de détresse respiratoire. | |
Bradycardie | La bradycardie peut être un signe de sévérité et d'une détresse respiratoire prolongée. Il faut agir rapidement. | ||
Température | Hyperthermie | Infection respiratoire
Sepsis |
Épiglottite: fièvre élevée[9]
Pneumonie: hyperthermie possible (voire importante), mais parfois absente |
Hypothermie | |||
Fréquence respiratoire | Tachypnée | On s'attend à ce qu'elle soit augmentée en détresse respiratoire | |
Bradypnée | La bradypnée qui survient en contexte de détresse respiratoire est inquiétante, car elle est un signe de fatigue respiratoire du patient. | ||
Tension artérielle | Hypotension | Choc (septique, cardiotonique, obstructif, hypovolémique, anaphylaxie) | Signe de sévérité |
Pouls paradoxal | Tamponade cardiaque (traumatisme, pneumothorax sous-tension, bronchospasme sévère) | ||
Saturation | Abaissée | Obstruction basse des voies respiratoires, atteinte pulmonaire (pneumonie, bronchospasme, bronchiolite, etc), atteinte cardiaque | < 90% signe une atteinte très sévère |
Normale | Obstruction haute des voies respiratoires (exemples d'une laryngite, d'un hémangiome sous-glottique) | Une désaturation dans une obstruction respiratoire haute est un signe de sévérité. | |
Examen ORL | |||
Examen oropharyngé | Hypertrophie amygdalienne avec exsudats | Amygdalite | |
Érythème pharyngé | Infection respiratoire | Une pharyngite peut accompagner différentes infections des voies respiratoires, dont une laryngite | |
Oedème buccal | Angio-oedème - anaphylaxie | ||
Nez | Rhinorrhée | IVRS | Une IVRS peut accompagner différentes infections des voies respiratoires, dont une laryngite |
Cou, mandibule | Adénopathies (maxillaires, cervicales) | Infection haute (IVRS, laryngite, abcès rétro-phraryngé, épiglottite, amygdalite, etc.) | |
Examen cardiaque | |||
Choc apexien | Étalé ou déplacé | Cardiopathie congénitale | |
Auscultation | Souffle, bruits surajoutés, bruit de galop | Cardiopathie congénitale | |
Hyperdynamisme | Infection (pneumonie sévère, sepsis, fièvre, etc.) | ||
Pouls | Diminution des pouls fémoraux en comparaison avec les pouls brachiaux | Coarctation de l'aorte | |
Examen pulmonaire | |||
Temps inspiration/ expiration | Augmentation du temps inspiratoire | Signe d'une obstruction haute (laryngite, épiglottite, hémangiome sous-glottique, etc.) | |
Augmentation du temps expiratoire | Signe d'une obstruction basse (bronchospasme, pneumonie, bronchiolite,etc.) | ||
Tirage |
À caractériser:
|
Plus il y a de niveaux d'atteints, plus la détresse respiratoire est sévère. | |
Mouvement thoraco-abdominal | Paradoxal | Détresse respiratoire importante | |
Auscultation | Thorax silencieux | Bronchospasme très sévère | |
Diminution localisée du murmure vésiculaire | Pneumonie | ||
Ronchis | Pneumonie | ||
Souffle tubaire | Pneumonie | ||
Sibilances | Bronchospasme | ||
Crépitants | Oedème pulmonaire (cause cardiaque) | ||
Examen abdominal | |||
Palpation du foie | Hépathomégalie | Cardiopathie congénitale | |
Examen Neurologique/locomoteur | |||
Signe de Kernig | Flexion des genoux | Méningite
Hémorragie subarachnoidienne |
|
Reflexes ostéotendineux | Augmentés | Hémorragie intraparenchymateuse | |
Signe de Gower | Transition de genoux à debout à l'aide des mains | Maladie neuromusculaire | |
Démarche | Démarche instable, fatigabilité du patient, chutes | Maladie neuromusculaire | |
Cérébelleuse | Hémorragie intraparenchymateuse | ||
Examen dermatologique | |||
Rash | Infection virale
Scarlatine (associée à amygdalite à streptocoque du groupe A) |
||
Urticaire, érythème | Angio-oedème - Anaphylaxie | ||
Eczéma | Asthme - Bronchospasme | Contexte d'atopie possible |
Investigation
Il faut ajuster les investigations au contexte clinique. Il faudra abord stabiliser le patient avant de procéder à ces tests. Le gaz capillaire est utile pour déterminer les répercussions métaboliques de la détresse respiratoire, permet de voir s'il y a compensation et donne une idée de la durée de la détresse (s'il y a présence de compensation ou non).
Certaines suggèrent de réaliser une radiographie pulmonaire à tous. Dans l'éventualité où elle serait normale, cela aurait au moins permis d'avoir une radiographie de référence pour des épisodes subséquents. Cela n'est par contre pas suggéré par les guides de pratique actuels.
Test | Quand l'utilisation de ce test est-elle justifiée | Résultats évocateurs | Penser à ... |
---|---|---|---|
Gaz capillaire | Tous les cas de détresse respiratoire | Alcalose respiratoire | Contexte d'hyperventilation, exemple d'un bronchospasme |
Acidose respiratoire | Cela peut signifier une détérioration du patient puisqu'il n'est plus en mesure de bien se ventiler et d'expulser le dioxyde de carbone. | ||
Acidose métabolique | Acidocétose diabétique (ou autres causes d'acidose métabolique; la compensation se fait par augmentation de la fréquence respiratoire) | ||
Normal | Le gaz peut être normal dans les obstructions respiratoires hautes. L'hypercapnie est tardive dans ces situations[9]. | ||
Glycémie | Convulsions récentes
Diabète suspecté |
Élevée (valeurs varient selon si le patient est à jeun ou non) | Acidocétose diabétique |
Basse | Hypoglycémie | ||
Formule sanguine complète | Contexte infectieux nécessitant hospitalisation
Suspicion d'anémie |
Leucocytose | Infection (pneumonie, laryngite, épiglottite, IVRS, etc.) |
Neutrocytose | Infection, ne permettrait pas d'éliminer une cause virale | ||
Neutropénie | Infection sévère | ||
Stabs | Infection sévère | ||
Anémie | Anémie | ||
Hémocultures | Contexte infectieux avec fièvre | Positives | Sepsis
Pneumonie avec sepsis secondaire |
Protéine C réactive | Contexte infectieux | Augmentée | Contexte infectieux ou inflammatoire, non-spécifique |
Normale | Ne nous permet pas d'exclure une cause infectieuse | ||
CK | Suspicion d'une maladie neuro-musculaire | Augmentés | Maladie neuro-musculaire |
Troponines | Suspicion d'une myocardite ou d'une souffrance cardiaque | Augmentées | Myocardite
Atteinte cardiaque autre |
D-dimères | Faible probabilité d'embolie pulmonaire | Augmentés | Ne permet PAS le diagnostic d'embolie pulmonaire, poursuivre investigations (voir plus bas) |
Normaux | Permet d'éliminer l'embolie pulmonaire lorsque la probabilité clinique était faible. | ||
Recherche virale et/ou culture des sécrétions nano-pharyngées[10][13]
*Pourrait se faire sur les expectorations à partir de 10 ans |
Suspicion de bronchiolite, MAIS diagnostic incertain (pour recherche VRS)
Suivi d'une éclosion intra-hospitalière Suspicion d'influenza amenant une détresse respiratoire |
Positive | Selon l'agent positif:
|
PCR pour M. pneumoniea[14] | Suspicion d'une pneumonie secondaire à cet agent pathogène (patient de 6 à 18 ans, radiographie suggestive de foyers multifocaux, etc.) | Positive | Pneumonie à M. pneumoniae |
Test à la sueur | Infections respiratoires répétées dans un contexte de cassure de la courbe de croissance
Histoire familiale de fibrose kystique du pancréas |
Augmenté | Fibrose kystique du pancréas |
Radiographie cervicale | Suspicion d'une obstruction haute (épiglottite, abcès rétro-pharyngé, larygotrachéobronchite) | Oedème épiglotte | Épiglottite |
Oedème des tissus mous rétro-pharyngiens | Abcès rétro-pharyngé | ||
Radiographie pulmonaire[note 2] | Contexte infectieux avec toux
Contexte de dyspnée soudaine |
Infiltrats alvéolaires localisés, consolidation et opacités | Pneumonie[note 3] |
Hypodensité, perte de la vascularisation et de la trame bronchique, détachement pleural | Pneumothorax | ||
Oedème pulmonaire, avec ou sans épanchement pleural | Pathologie cardiaque | ||
Angio-TDM | Probabilité clinique d'embolie pulmonaire
D-dimères augmentés |
Positif | Embolie pulmonaire |
Laryngoscopie, bronchoscopie | Suspicion de corps étranger
Suspicion de malacie Épiglottite (si autres modalités non diagnostiques) |
Corps étranger | |
IRM cérébral | Suspicion d'un saignement intracrânien | Positif | Saignement intracrânien |
ECG | Suspicion d'une cause cardiaque | Anormal | Pathologie cardiaque |
Échocardiographie | Suspicion d'une cause cardiaque | Anormal | Pathologie cardiaque |
Spirométrie (en dehors du contexte aigu) | Suspicion d'asthme | Anormal | Asthme (ou autres pathologies pulmonaire moins fréquentes) |
IgE spécifiques, tests d'allergie (en dehors du contexte aigu) | Suspicion d'un bronchospasme avec asthme sous-jacent
Angio-oedème - Anaphylaxie Pas d'allergies connues |
Anormaux | Bronchospasme secondaire à asthme |
Prise en charge
La détresse respiratoire peut rapidement mener à la mort du patient. Il est donc primordial de rapidement procéder à l’ABC et à la stabilisation du patient. L’ABC doit se faire avant l’histoire, l’examen physique approfondi ou une investigation plus poussée.
Si un des critères de l'ABC manque, il faut:
- A : retirer l’obstruction
- Une aspiration des sécrétions peut être nécessaire ;
- S'il y a évidence d'un corps étranger et que l'étouffement est très récent, la méthode d'Heimlich peut être tentée ;
- Une laryngoscopie d'urgence peut être tentée si elle est disponible rapidement ;
- Si chacune des étapes suivantes échoue et que l'air ne passe toujours pas, il faut intuber. Si l'intubation est impossible (notamment lorsque l'obstruction est haute), une crycothyrotomie peut être faite en dernier recours [1]. https://www.uptodate.com/contents/emergency-evaluation-of-acute-upper-airway-obstruction-in-children?topicRef=6463&source=see_link#H1
- B : Ventiler le patient et lui administrer de l'oxygène
- D'abord tenter le masque pour ventilation avec ballon
- Si la saturation ne s'améliore pas, intuber le patient
- C : Massage cardiaque
Une fois l'ABC du patient stabilisée, différentes approches peuvent être envisagées selon la pathologie sous-jacente.
Lorsque l’obstruction des voies respiratoires est inflammatoire, la nébulisation de corticostéroïdes ou la prise per os peut permettre de lever l’obstruction. Par contre, lors d’une obstruction physique ou lorsque l’inflammation est trop importante, l’intubation peut être nécessaire.
Il faut toujours s'assurer de la capacité d'hydratation des patients, surtout chez les nouveaux-nés. Dans le cas où ils sont incapables de bien s'hydrater (boire ou manger), il faut penser à mettre un soluté de maintient.
Pathologies | Prise en charge |
---|---|
Laryngite[9] |
|
Épiglottite[9] |
|
Bronchospasme sévère[12] |
Dans les cas très sévères, on peut envisager le sulfate de magnésium, l'aminophylline intraveineuse, le salbutamol intraveineux, l'adrénaline et l'intubation. |
Bronchiolite | Hospitaliser le patient si la détresse respiratoire est importante ou s'il présente de nombreuses comorbidités.
Il y a encore peu d'évidence clair sur l'efficacité de ces traitements, mais on peut essayer:
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Pneumothorax[15] | Si bonne réponse clinique à oxygène, observer à l'hôpital
Drain thoracique si sévère ou détresse respiratoire importante |
Angio-oedème - Anaphylaxie[16] |
Si un bronchospasme est associé, voir la conduite à tenir plus haute. Si choc:
Il faut être prêt à intuber le patient au besoin. |
Pneumonie[17] |
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Dépression respiratoire aux opiacés (exemple du nouveau-né)[2] | Naloxone |
Suivi
Le suivi dépendra de la cause sous-jacente. Dans le cas d’un bronchospasme chez un patient asthmatique, un suivi de la compliance médicamenteuse et environnementale et de la fréquence des symptômes sera pertinent (voir section Asthme). Une infection respiratoire aiguë, sans comorbidité et dont les symptômes de détresse respiratoire sont résolus, ne nécessitera pas de suivi particulier, à moins d’une détérioration de l’état du patient. Dans le cas d'une anaphylaxie sans allergie connue, une référence en immunologie pour la réalisation de tests serait pertinente.
Pour les maladies plus complexes (cardiopathies congénitales, fibrose kystique du pancréas, etc.), une référence vers les spécialistes concernés serait de mise.
Complications
Les complications dépendent encore de la cause sous-jacente et du délais de prise en charge. Parmi celles-ci, on retrouve:
- Insuffisance respiratoire
- Abcès pulmonaire, empyème (en cas de pneumonie)
- À suspecter lorsqu'il n'y a pas de réponse à l'antibiothérapie après 48 heures. Il faut réaliser une nouvelle radiographie pulmonaire[13]
- Ischémie cérébrale, encéphalopathie atoxique (lors d'une détresse sévère prolongée)
- Atteinte pulmonaire chronique (exemple de l'atélectasie), nécessité d'oxygénothérapie
- Mort
- Choc post-traumatique chez l'enfant (ou les parents)
Drapeaux rouges
Une altération de l’état de conscience ou une atteinte de l’ABC nécessite une intervention immédiate.
Un traumatisme crânien récent doit faire penser au saignement intracrânien.
Une cassure dans la courbe de croissance dans un contexte d’infections respiratoires récurrentes doit faire évoquer le diagnostic de fibrose kystique du pancréas ou une cardiopathie congénitale.
Notes
- ↑ Expiration avec glotte semi-ouverte pour faire une résistance à l’expulsion de l’air et augmenter les pressions dans la cage thoracique. C'est un signe de sévérité de la détresse respiratoire.
- ↑ Lors de la forte suspicion d'une bronchiolite, il n'est pas nécessaire de faire une radiographie pulmonaire, sauf si l'on veut éliminer une autre cause, une complication pulmonaire (atélectasie, pneumonie) ou si l'état du patient est très sévère. (Réf. SCP "La bronchiolite : recommandations pour le diagnostic, la surveillance et la prise en charge des enfants de un à 24 mois", 2018)
- ↑ Lorsque la clinique (symptômes et examen physique) oriente vers une pneumonie non compliquée ne nécessitant pas une hospitalisation, la radiographie pulmonaire ne serait pas nécessaire. (Réf. "La pneumonie non compliquée chez les enfants et les adolescents canadiens en santé : points de pratique sur la prise en charge", SCP, 2018)
Références
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- ↑ 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Jean Turgeon, Dictionnaire de pédiatrie Weber 3e édition, Montréal, Chenelière éducation, , 1366 p. (ISBN 978-2-7650-4746-9), p. 339-345
- ↑ « Détresse respiratoire chez l'enfant - 27-3 », sur Le conseil médical du Canada (consulté le 13 octobre 2018)
- ↑ 4,0 4,1 et 4,2 « UpToDate », sur www.uptodate.com (consulté le 16 octobre 2018)
- ↑ Société canadienne de pédiatrie, « La prise en charge des nouveau-nés à terme à risque de sepsis bactérien d’apparition précoce | Société canadienne de pédiatrie », sur www.cps.ca (consulté le 14 octobre 2018)
- ↑ (en-US) « Epiglottitis - Ear, Nose, and Throat Disorders - Merck Manuals Professional Edition », Merck Manuals Professional Edition, (lire en ligne)
- ↑ (en-US) « Croup - Pediatrics - Merck Manuals Professional Edition », Merck Manuals Professional Edition, (lire en ligne)
- ↑ (en-US) « Overview of Perinatal Respiratory Disorders - Pediatrics - Merck Manuals Professional Edition », Merck Manuals Professional Edition, (lire en ligne)
- ↑ 9,0 9,1 9,2 9,3 9,4 9,5 9,6 et 9,7 Jean Turgeon, Dictionnaire de pédiatrie Weber, Montréal, Chenelière éducation, , 1366 p. (ISBN 978-2-7650-4746-9), p. 824-829
- ↑ 10,0 et 10,1 Société canadienne de pédiatrie, « La bronchiolite : recommandations pour le diagnostic, la surveillance et la prise en charge des enfants de un à 24 mois | Société canadienne de pédiatrie », sur www.cps.ca (consulté le 16 octobre 2018)
- ↑ Santé Canada, « Soins des enfants et des adolescents - Chapitre 10 - Appareil respiratoire - Canada.ca », sur www.canada.ca (consulté le 16 octobre 2018)
- ↑ 12,0 12,1 et 12,2 Société canadienne de pédiatrie, « La prise en charge du patient pédiatrique présentant une exacerbation aiguë de l’asthme | Société canadienne de pédiatrie », sur www.cps.ca (consulté le 16 octobre 2018)
- ↑ 13,0 et 13,1 Société canadienne de pédiatrie, « La pneumonie non compliquée chez les enfants et les adolescents canadiens en santé : points de pratique sur la prise en charge | Société canadienne de pédiatrie », sur www.cps.ca (consulté le 17 octobre 2018)
- ↑ Jean Turgeon, Dictionnaire de pédiatrie Weber, Montréal, Chenelière éducation, , 1366 p. (ISBN 978-2-7650-4746-9), p. 920-927
- ↑ « UpToDate », sur www.uptodate.com (consulté le 16 octobre 2018)
- ↑ Jean Turgeon, Dictionnaire de pédiatrie Weber, Montréal, Chenelière éducation, , 1366 p. (ISBN 978-2-7650-4746-9), p. 113-116
- ↑ Société canadienne de pédiatrie, « La pneumonie non compliquée chez les enfants et les adolescents canadiens en santé : points de pratique sur la prise en charge | Société canadienne de pédiatrie », sur www.cps.ca (consulté le 17 octobre 2018)