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== Étiologies ==
== Étiologies ==
* L''''adénovirus''' est la cause la plus fréquente de conjonctivite virale, causant entre 65% et 90% des cas de conjonctivite virale. <ref>{{Citation d'un article|prénom1=Terrence P.|nom1=O'Brien|prénom2=Bennie H.|nom2=Jeng|prénom3=Marguerite|nom3=McDonald|prénom4=Michael B.|nom4=Raizman|titre=Acute conjunctivitis: truth and misconceptions|périodique=Current Medical Research and Opinion|volume=25|numéro=8|date=2009-08|issn=1473-4877|pmid=19552618|doi=10.1185/03007990903038269|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19552618|consulté le=2020-08-11|pages=1953–1961}}</ref> L'adénovirus fait partie de la famille des ''Adenoviridae,'' un virus à ADN double brin, non enveloppé. Il peut engendrer une conjonctivite virale folliculaire non spécifique, la fièvre pharyngoconjonctivale (PCF) ou la kératoconjonctivite épidémique (EKC). <ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Amir A.|nom1=Azari|prénom2=Neal P.|nom2=Barney|titre=Conjunctivitis: a systematic review of diagnosis and treatment|périodique=JAMA|volume=310|numéro=16|date=2013-10-23|issn=1538-3598|pmid=24150468|pmcid=4049531|doi=10.1001/jama.2013.280318|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24150468|consulté le=2020-08-11|pages=1721–1729}}</ref> La conjonctivite virale peut être obtenue par contact direct avec le virus, par transmission aérienne et par le biais de réservoirs, tels que les piscines. <ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Jie|nom1=Li|prénom2=Xiaoyan|nom2=Lu|prénom3=Baoming|nom3=Jiang|prénom4=Yiwei|nom4=Du|titre=Adenovirus-associated acute conjunctivitis in Beijing, China, 2011-2013|périodique=BMC infectious diseases|volume=18|numéro=1|date=03 20, 2018|issn=1471-2334|pmid=29558885|pmcid=5859447|doi=10.1186/s12879-018-3014-z|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29558885/|consulté le=2020-08-03|pages=135}}</ref><ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=A. S.|nom1=Sow|prénom2=H.|nom2=Kane|prénom3=A. M.|nom3=Ka|prénom4=F. T.|nom4=Hanne|titre=[Senegalese experience with acute viral conjunctivitis]|périodique=Journal Francais D'ophtalmologie|volume=40|numéro=4|date=2017-04|issn=1773-0597|pmid=28342559|doi=10.1016/j.jfo.2016.12.008|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28342559/|consulté le=2020-08-03|pages=297–302}}</ref> La plupart des conjonctivites virales sont très contagieuses durant une période de 10 à 14 jours. Le lavage fréquent des mains et la prévention de tout contact avec la surface oculaire sont essentiels pour minimiser la transmission.  
* L''''{{Étiologie|nom=adénovirus}}''' est la cause la plus fréquente de conjonctivite virale, causant entre 65% et 90% des cas de conjonctivite virale. <ref>{{Citation d'un article|prénom1=Terrence P.|nom1=O'Brien|prénom2=Bennie H.|nom2=Jeng|prénom3=Marguerite|nom3=McDonald|prénom4=Michael B.|nom4=Raizman|titre=Acute conjunctivitis: truth and misconceptions|périodique=Current Medical Research and Opinion|volume=25|numéro=8|date=2009-08|issn=1473-4877|pmid=19552618|doi=10.1185/03007990903038269|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19552618|consulté le=2020-08-11|pages=1953–1961}}</ref> L'adénovirus fait partie de la famille des ''Adenoviridae,'' un virus à ADN double brin, non enveloppé. Il peut engendrer une conjonctivite virale folliculaire non spécifique, la fièvre pharyngoconjonctivale ou la kératoconjonctivite épidémique. <ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Amir A.|nom1=Azari|prénom2=Neal P.|nom2=Barney|titre=Conjunctivitis: a systematic review of diagnosis and treatment|périodique=JAMA|volume=310|numéro=16|date=2013-10-23|issn=1538-3598|pmid=24150468|pmcid=4049531|doi=10.1001/jama.2013.280318|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24150468|consulté le=2020-08-11|pages=1721–1729}}</ref> La conjonctivite virale peut être obtenue par contact direct avec le virus, par transmission aérienne et par le biais de réservoirs, tels que les piscines. <ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Jie|nom1=Li|prénom2=Xiaoyan|nom2=Lu|prénom3=Baoming|nom3=Jiang|prénom4=Yiwei|nom4=Du|titre=Adenovirus-associated acute conjunctivitis in Beijing, China, 2011-2013|périodique=BMC infectious diseases|volume=18|numéro=1|date=03 20, 2018|issn=1471-2334|pmid=29558885|pmcid=5859447|doi=10.1186/s12879-018-3014-z|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29558885/|consulté le=2020-08-03|pages=135}}</ref><ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=A. S.|nom1=Sow|prénom2=H.|nom2=Kane|prénom3=A. M.|nom3=Ka|prénom4=F. T.|nom4=Hanne|titre=[Senegalese experience with acute viral conjunctivitis]|périodique=Journal Francais D'ophtalmologie|volume=40|numéro=4|date=2017-04|issn=1773-0597|pmid=28342559|doi=10.1016/j.jfo.2016.12.008|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28342559/|consulté le=2020-08-03|pages=297–302}}</ref> La plupart des conjonctivites virales sont très contagieuses durant une période de 10 à 14 jours. Le lavage fréquent des mains et la prévention de tout contact avec la surface oculaire sont essentiels pour minimiser la transmission.  


* Le '''virus herpès simplex (HSV''') peut causer une conjonctivite. Elle est courante chez les enfants et associée à une conjonctivite folliculaire.
* Le '''{{Étiologie|nom=virus herpès simplex}} (HSV''') peut causer une conjonctivite. Elle est courante chez les enfants et associée à une conjonctivite folliculaire.


* Le '''virus varicelle-zona (VZV)''' peut provoquer une conjonctivite, soit par contact direct avec les yeux ou les lésions cutanées, soit par inhalation de particules infectées en suspension.
* Le '''{{Étiologie|nom=virus varicelle-zona}} (VZV)''' peut provoquer une conjonctivite, soit par contact direct avec les yeux ou les lésions cutanées, soit par inhalation de particules infectées en suspension.


* Les '''picornavirus''' provoquent des conjonctivites hémorragiques aiguës qui sont hautement infectieuses.
* Les '''{{Étiologie|nom=picornavirus}}''' provoquent des conjonctivites hémorragiques aiguës qui sont hautement infectieuses.


* Le '''virus de l'immunodéficience humaine''' ('''VIH)''' peut également provoquer une conjonctivite caractérisée par de l'irritation, de l'hyperémie et des larmoiements.
* Le '''{{Étiologie|nom=virus de l'immunodéficience humaine}}''' ('''VIH)''' peut également provoquer une conjonctivite caractérisée par de l'irritation, de l'hyperémie et des larmoiements.


== Physiopathologie ==
== Physiopathologie ==
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Quelle que soit l'étiologie, la plupart des cas de conjonctivite peuvent être classés comme papillaires ou folliculaires. Aucune classification n'est pathognomonique pour une entité pathologique particulière.
Quelle que soit l'étiologie, la plupart des cas de conjonctivite peuvent être classés comme papillaires ou folliculaires. Aucune classification n'est pathognomonique pour une entité pathologique particulière.


La <u>conjonctivite papillaire</u> provoque un arrangement en mosaïque de nodules aplatis avec un centre vasculaire. Les différentes causes de papilles sont la conjonctivite bactérienne, la conjonctivite allergique, la blépharite chronique, le port prolongé de lentilles cornéennes, la kératoconjonctivite limbique supérieure et le syndrome de flaccidité palpébrale (''Floppy Eyelid Syndrome''). <ref name=":1">{{Citation d'un ouvrage|langue=Anglais|auteur1=Brad Bowling|titre=Kanski's Clinical Ophthalmology
La '''conjonctivite papillaire''' provoque un arrangement en mosaïque de nodules aplatis avec un centre vasculaire. Les différentes causes de papilles sont la conjonctivite bactérienne, la conjonctivite allergique, la blépharite chronique, le port prolongé de lentilles cornéennes, la kératoconjonctivite limbique supérieure et le syndrome de flaccidité palpébrale (''Floppy Eyelid Syndrome''). <ref name=":1">{{Citation d'un ouvrage|langue=Anglais|auteur1=Brad Bowling|titre=Kanski's Clinical Ophthalmology
A Systematic Approach|passage=|lieu=|éditeur=Elsevier|date=2016|numéro d'édition=Eighth|pages totales=|lire en ligne=}}</ref>  
A Systematic Approach|passage=|lieu=|éditeur=Elsevier|date=2016|numéro d'édition=Eighth|pages totales=|lire en ligne=}}</ref>  


La <u>conjonctivite folliculaire</u> est observée dans une variété de conditions, principalement la conjonctivite virale et la conjonctivite à chlamydia, le syndrome oculoglandulaire de Parinaud et l'hypersensibilité à des médicaments topiques. <ref name=":1" /> Contrairement aux papilles, les follicules sont de petits nodules en forme de dôme sans vaisseau central proéminent. Les follicules de la conjonctivite folliculaire sont généralement visibles dans la conjonctive palpébrale inférieure et le fornix. <ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=Susana A.|nom1=Alfonso|prénom2=Jonie D.|nom2=Fawley|prénom3=Xiaoqin|nom3=Alexa Lu|titre=Conjunctivitis|périodique=Primary Care|volume=42|numéro=3|date=2015-09|issn=1558-299X|pmid=26319341|doi=10.1016/j.pop.2015.05.001|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26319341/|consulté le=2020-08-03|pages=325–345}}</ref>
La '''conjonctivite folliculaire''' est observée dans une variété de conditions, principalement la conjonctivite virale et la conjonctivite à chlamydia, le syndrome oculoglandulaire de Parinaud et l'hypersensibilité à des médicaments topiques. <ref name=":1" /> Contrairement aux papilles, les follicules sont de petits nodules en forme de dôme sans vaisseau central proéminent. Les follicules de la conjonctivite folliculaire sont généralement visibles dans la conjonctive palpébrale inférieure et le fornix. <ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=Susana A.|nom1=Alfonso|prénom2=Jonie D.|nom2=Fawley|prénom3=Xiaoqin|nom3=Alexa Lu|titre=Conjunctivitis|périodique=Primary Care|volume=42|numéro=3|date=2015-09|issn=1558-299X|pmid=26319341|doi=10.1016/j.pop.2015.05.001|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26319341/|consulté le=2020-08-03|pages=325–345}}</ref>
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|+Distinction entre papilles et follicules conjonctivaux <ref name=":1" />
!Papilles
!Papilles
!Follicules
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|Nodules en forme de dôme sans vaisseau central proéminent
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|Causes fréquentes de papilles conjonctivales:
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* Conjonctivite bactériennes
* Conjonctivite bactériennes
* Conjonctivite allergique
* Conjonctivite allergique
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* Kératoconjonctivite limbique supérieure
* Kératoconjonctivite limbique supérieure
* Syndrome de flaccidité palpébrale (''Floppy Eyelid Syndrome'')
* Syndrome de flaccidité palpébrale (''Floppy Eyelid Syndrome'')
|Causes fréquentes de follicules conjonctivaux:
|'''Causes fréquentes de follicules conjonctivaux'''
* Conjonctivite virale
* Conjonctivite virale
* Conjonctivite à chlamydia
* Conjonctivite à chlamydia
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== Présentation clinique ==
== Présentation clinique ==
Les patients atteints d'une conjonctivite virale présentent généralement des symptômes non-spécifiques, incluant une sensation de corps étranger ou de brûlure, des démangeaisons et de la photosensibilité. Les yeux sont hyperémiés avec écoulements aqueux. Les patients atteints de conjonctivite bactérienne, quant à eux, présentent des symptômes similaires, mais l'écoulement oculaire est plutôt mucopurulent.


=== Facteurs de risque ===
=== Facteurs de risque ===
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=== Questionnaire ===
=== Questionnaire ===
Les symptômes associés à la conjonctivite virale sont généralement non-spécifiques. <ref name=":1" />
Les symptômes associés à la conjonctivite virale sont généralement non spécifiques<ref name=":1" /> :
* Larmoiement
* {{Symptôme|nom=yeux rouges|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}
* Sensation de corps étranger
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* Picotement
* {{Symptôme|nom=sensation de corps étranger oculaire|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}
* Inconfort/légère douleur
* {{Symptôme|nom=sensation de brûlure oculaire|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}
* Brûlure
* {{Symptôme|nom=prurit oculaire|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}
* {{Symptôme|nom=photosensibilité oculaire|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}
* {{Symptôme|nom=picotement oculaire|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}
* {{Symptôme|nom=inconfort oculaire|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}/{{Symptôme|nom=douleur oculaire légère|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}
* {{Symptôme|nom=sensation de brûlure oculaire|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}.
Il est à noter qu'une douleur oculaire franche et une photophobie supposent généralement une implication cornéenne.  
Il est à noter qu'une douleur oculaire franche et une photophobie supposent généralement une implication cornéenne.  
Les patients atteints de conjonctivite bactérienne, quant à eux, présentent des symptômes similaires, mais l'écoulement oculaire est plutôt mucopurulent.


=== Examen clinique ===
=== Examen clinique ===

Version du 22 novembre 2020 à 13:24

Conjonctivite virale
Classe de maladie

Caractéristiques
Signes Acuité visuelle normale, Hyperémie conjonctivale diffuse, Lymphadénopathies pré-auriculaires, Vésicules faciales, Vésicules palpébrales, Oedème palpébral, Follicules conjonctivaux, Membrane conjonctivale, Pseudomembrane conjonctivale, Infiltrats focaux sous-épithéliaux cornéens
Symptômes
Larmoiement, Yeux rouges, Écoulement oculaire clair, Sensation de corps étranger oculaire, Sensation de brûlure oculaire, Prurit oculaire, Photosensibilité oculaire, Picotement oculaire, Inconfort oculaire, Douleur oculaire légère
Étiologies
Virus varicelle-zona, Virus de l'immunodéficience humaine, Adénovirus, Virus herpès simplex, Picornavirus
Informations
Terme anglais Conjonctivite virale

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La conjonctive est une fine membrane semi-transparente qui couvre à la fois la sclère et la surface interne des paupières. Elle se termine au limbe cornéoscléral. La partie couvrant la sclère est nommée conjonctive bulbaire, et la partie couvrant la surface interne des paupières est la conjonctive palpébrale. La conjonctivite est une inflammation du tissu conjonctival due à une infection ou à d'autres irritants. Les causes les plus courantes de conjonctivite sont virales, allergiques et bactériennes.

Étiologies

  • L'adénovirus est la cause la plus fréquente de conjonctivite virale, causant entre 65% et 90% des cas de conjonctivite virale. [1] L'adénovirus fait partie de la famille des Adenoviridae, un virus à ADN double brin, non enveloppé. Il peut engendrer une conjonctivite virale folliculaire non spécifique, la fièvre pharyngoconjonctivale ou la kératoconjonctivite épidémique. [2] La conjonctivite virale peut être obtenue par contact direct avec le virus, par transmission aérienne et par le biais de réservoirs, tels que les piscines. [3][4] La plupart des conjonctivites virales sont très contagieuses durant une période de 10 à 14 jours. Le lavage fréquent des mains et la prévention de tout contact avec la surface oculaire sont essentiels pour minimiser la transmission.
  • Le virus herpès simplex (HSV) peut causer une conjonctivite. Elle est courante chez les enfants et associée à une conjonctivite folliculaire.
  • Le virus varicelle-zona (VZV) peut provoquer une conjonctivite, soit par contact direct avec les yeux ou les lésions cutanées, soit par inhalation de particules infectées en suspension.
  • Les picornavirus provoquent des conjonctivites hémorragiques aiguës qui sont hautement infectieuses.

Physiopathologie

Quelle que soit l'étiologie, la plupart des cas de conjonctivite peuvent être classés comme papillaires ou folliculaires. Aucune classification n'est pathognomonique pour une entité pathologique particulière.

La conjonctivite papillaire provoque un arrangement en mosaïque de nodules aplatis avec un centre vasculaire. Les différentes causes de papilles sont la conjonctivite bactérienne, la conjonctivite allergique, la blépharite chronique, le port prolongé de lentilles cornéennes, la kératoconjonctivite limbique supérieure et le syndrome de flaccidité palpébrale (Floppy Eyelid Syndrome). [5]

La conjonctivite folliculaire est observée dans une variété de conditions, principalement la conjonctivite virale et la conjonctivite à chlamydia, le syndrome oculoglandulaire de Parinaud et l'hypersensibilité à des médicaments topiques. [5] Contrairement aux papilles, les follicules sont de petits nodules en forme de dôme sans vaisseau central proéminent. Les follicules de la conjonctivite folliculaire sont généralement visibles dans la conjonctive palpébrale inférieure et le fornix. [6]

Distinction entre papilles et follicules conjonctivaux [5]
Papilles Follicules
Mosaïque de nodules aplaties avec centre vasculaire Nodules en forme de dôme sans vaisseau central proéminent
Causes fréquentes de papilles conjonctivales
  • Conjonctivite bactériennes
  • Conjonctivite allergique
  • Blépharite chronique
  • Port de lentilles cornéennes
  • Kératoconjonctivite limbique supérieure
  • Syndrome de flaccidité palpébrale (Floppy Eyelid Syndrome)
Causes fréquentes de follicules conjonctivaux
  • Conjonctivite virale
  • Conjonctivite à chlamydia
  • Syndrome oculoglandulaire de Parinaud
  • Hypersensibilité à certains médicaments topiques

Présentation clinique

Facteurs de risque

Les patients qui présentent une conjonctivite virale ont généralement des antécédents récents d'infection des voies respiratoires supérieures ou de contact récent avec une personne malade.

Questionnaire

Les symptômes associés à la conjonctivite virale sont généralement non spécifiques[5] :

Il est à noter qu'une douleur oculaire franche et une photophobie supposent généralement une implication cornéenne.

Les patients atteints de conjonctivite bactérienne, quant à eux, présentent des symptômes similaires, mais l'écoulement oculaire est plutôt mucopurulent.

Examen clinique

L'examen clinique se réalise généralement à la lampe à fente.

Plusieurs signes peuvent être objectivés lors d'un examen à la lampe à fente. [5]

  • Oedème palpébral léger à sévère
  • Hyperémie conjonctivale
  • Follicules conjonctivaux
  • Kératite (kératite ponctuée superficielle ou infiltrats sous-épithéliaux)
  • Membrane ou pseudomembrane conjonctivale
  • Lymphadénopathie pré-auriculaire

L'acuité visuelle, qui doit être évaluée à prime abord au sein d'un examen ophtalmologique, est généralement conservée ou légèrement diminuée. La cornée peut présenter des infiltrats focaux sous-épithéliaux. La conjonctive est diffusément hyperémiée et peut également être œdémateuse (chémosis).

Dans certains cas, une membrane ou une pseudomembrane peut être objectivée au niveau de la conjonctive, notamment au sein de la conjonctivite sévère à adénovirus, de la conjonctivite gonococcique et certaines autres conjonctivites bactériennes, et le syndrome de Stevens-Johnson. [5] Des follicules peuvent être observés sur la conjonctive palpébrale.

La palpation des ganglions lymphatiques pré-auriculaires peut révéler un ganglion sensible et aidera à différencier la conjonctivite virale de la conjonctivite bactérienne. Il est à noter que la cause la plus commune de lymphadénopathie associée à la conjonctivite est une infection virale. Par contre, une lymphadénopathie est possible chez les patients atteints d'une conjonctivite à chlamydia ou d'une conjonctivite bactérienne sévère, et du syndrome oculoglandulaire de Parinaud.[5]

Lors d'une atteinte à HSV, des vésicules peuvent apparaître sur le visage ou les paupières et la vision peut être affectée. Une atteinte de la cornée peut survenir.[7]

Examens paracliniques

Les tests de laboratoire ne sont généralement pas indiqués, sauf si le diagnostic est incertain ou si les symptômes persistent. Les tests de laboratoire peuvent également être indiqués dans certaines situations, telles qu'une suspicion d'infection à chlamydia ou de gonorrhée, des quantités excessives d'écoulement, ou chez un patient immunosupprimé. Les médecins peuvent effectuer des tests pour identifier positivement l'adénovirus. Cependant, les ophtalmologistes établissent généralement le diagnostic cliniquement, sans tests supplémentaires.[8]

Diagnostic différentiel

Plusieurs diagnostics différentiels sont à éliminer lorsqu'un patient se présente avec de la rougeur oculaire [2]:

  • Sécheresse oculaire (kératite sèche)
  • Kératite
  • Uvéite
  • Glaucome à angle fermé
  • Épisclérite
  • Sclérite
  • Cellulite préseptale
  • Cellulite orbitale
  • Fistule carotido-caverneuse
  • Endophtalmie
  • Hémorragie sous-conjonctivale
  • Autres causes de conjonctivite (bactérienne, allergique ou autres)

Traitement

Le traitement de la conjonctivite virale vise à soulager les symptômes plutôt qu'à éradiquer l'infection virale auto-limitée. La résolution spontanée de la conjonctivite virale peut prendre jusqu'à 3 semaines. Aucun traitement spécifique n'est généralement nécessaire. [5]

Afin de soulager les symptômes, l'utilisation de larmes artificielles quatre fois par jour ou plus, avec des larmes artificielles sans agent de conservation, peut être recommandée. Des compresses froides au niveau de la zone péri-oculaire peuvent également soulager les symptômes. [5]

Pour prévenir la propagation de l'infection à l'autre œil ou à d'autres personnes, le patient doit exercer une bonne hygiène des mains et éviter de se toucher les yeux. Les patients doivent être informés de leur haut taux de contagion et devraient éviter d'aller au travail ou à l'école jusqu'à résolution des symptômes.

Si une membrane ou une pseudomembrane est objectivée à la lampe à fente, elle peut être décollée afin d'améliorer le confort du patient et empêcher toute formation de cicatrice.

Les stéroïdes topiques peuvent aider à la résolution des symptômes en diminuant l'inflammation, mais doivent être utilisés avec précaution, car ils peuvent également prolonger la durée de l'infection virale. La pression intra-oculaire doit être surveillée s'il y a utilisation prolongée de stéroïdes topiques. [5] Les stéroïdes doivent être réservés aux patients ayant une vision diminuée en raison de leurs infiltrats sous-épithéliaux ou s'il y a une injection conjonctivale sévère provoquant plus d'inconfort qu'attendu. [9][10]

Dans de rares cas, des agents antiviraux topiques ou oraux peuvent être prescrits pour prendre en charge le virus de l'herpès simplex (HSV) ou varicelle-zona (VZV).

Certains patients peuvent bénéficier d'antihistaminiques s'il y a démangeaison.

L'utilisation d'antibiotiques n'est pas indiquée. [11]

Complications

  • Kératite ponctuée
  • Surinfection bactérienne
  • Cicatrices conjonctivales
  • Ulcération cornéenne
  • Infection chronique

Évolution

La majorité des cas de conjonctivite virale sont auto-résolutifs. Dans de rares cas, une infection chronique peut survenir. La plupart des cas se résolvent spontanément en 14 à 30 jours.

Références

__NOVEDELETE__
  1. Terrence P. O'Brien, Bennie H. Jeng, Marguerite McDonald et Michael B. Raizman, « Acute conjunctivitis: truth and misconceptions », Current Medical Research and Opinion, vol. 25, no 8,‎ , p. 1953–1961 (ISSN 1473-4877, PMID 19552618, DOI 10.1185/03007990903038269, lire en ligne)
  2. 2,0 et 2,1 Amir A. Azari et Neal P. Barney, « Conjunctivitis: a systematic review of diagnosis and treatment », JAMA, vol. 310, no 16,‎ , p. 1721–1729 (ISSN 1538-3598, PMID 24150468, Central PMCID 4049531, DOI 10.1001/jama.2013.280318, lire en ligne)
  3. Jie Li, Xiaoyan Lu, Baoming Jiang et Yiwei Du, « Adenovirus-associated acute conjunctivitis in Beijing, China, 2011-2013 », BMC infectious diseases, vol. 18, no 1,‎ 03 20, 2018, p. 135 (ISSN 1471-2334, PMID 29558885, Central PMCID 5859447, DOI 10.1186/s12879-018-3014-z, lire en ligne)
  4. A. S. Sow, H. Kane, A. M. Ka et F. T. Hanne, « [Senegalese experience with acute viral conjunctivitis] », Journal Francais D'ophtalmologie, vol. 40, no 4,‎ , p. 297–302 (ISSN 1773-0597, PMID 28342559, DOI 10.1016/j.jfo.2016.12.008, lire en ligne)
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