« Cancer du larynx » : différence entre les versions
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== Épidémiologie == | == Épidémiologie == | ||
Un nombre total de 210606 nouveaux cas de cancer du larynx a été diagnostiqué en 2017 de par le monde. Bien qu'on ait observé une augmentation du nombre de cas chez les femmes ces dernières décennies en rapport avec une consommation plus importante de tabac chez celles-ci; les hommes sont toujours beaucoup plus concerné, avec | Un nombre total de 210606 nouveaux cas de cancer du larynx a été diagnostiqué en 2017 de par le monde. Bien qu'on ait observé une augmentation du nombre de cas chez les femmes ces dernières décennies en rapport avec une consommation plus importante de tabac chez celles-ci; les hommes sont toujours beaucoup plus concerné, avec un ratio homme / femme de 5:1.<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Riccardo|nom1=Nocini|prénom2=Gabriele|nom2=Molteni|prénom3=Camilla|nom3=Mattiuzzi|prénom4=Giuseppe|nom4=Lippi|titre=Updates on larynx cancer epidemiology|périodique=Chinese Journal of Cancer Research|volume=32|numéro=1|date=2020-2|issn=1000-9604|pmid=32194301|pmcid=7072014|doi=10.21147/j.issn.1000-9604.2020.01.03|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7072014/|consulté le=2021-04-08|pages=18–25}}</ref> <ref>{{Citation d'un article|prénom1=Spencer L|nom1=James|prénom2=Degu|nom2=Abate|prénom3=Kalkidan Hassen|nom3=Abate|prénom4=Solomon M|nom4=Abay|titre=Global, regional, and national incidence, prevalence, and years lived with disability for 354 diseases and injuries for 195 countries and territories, 1990–2017: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2017|périodique=The Lancet|volume=392|numéro=10159|date=2018-11|issn=0140-6736|pmid=30496104|pmcid=PMC6227754|doi=10.1016/s0140-6736(18)32279-7|lire en ligne=https://doi.org/10.1016/S0140-6736(18)32279-7|consulté le=2021-04-08|pages=1789–1858}}</ref> La prévalence du cancer du larynx augmente avec l'âge et on observe un pic de l'incidence après 65 ans.<ref name=":1" /> Aux États Unis d'Amérique, on estime que 12620 nouveaux cas de cancer du larynx seront diagnostiqués en 2021 et que 3770 décès seront attribués à la maladie.<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Rebecca L.|nom1=Siegel|prénom2=Kimberly D.|nom2=Miller|prénom3=Hannah E.|nom3=Fuchs|prénom4=Ahmedin|nom4=Jemal|titre=Cancer Statistics, 2021|périodique=CA: A Cancer Journal for Clinicians|volume=71|numéro=1|date=2021|issn=1542-4863|doi=10.3322/caac.21654|lire en ligne=https://acsjournals.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.3322/caac.21654|consulté le=2021-04-15|pages=7–33}}</ref> Au Canada, le cancer du larynx représentait 0,9% des nouveaux cas de cancers chez les hommes en 2019 et on a observé une baisse du taux d'incidence normalisé selon l'âge de 2,6% chez les hommes ces dernières décennies (1984 à 2015).<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-CA|titre=Société canadienne du cancer|url=https://www.cancer.ca:443/fr-ca/region-selector-page/|site=www.cancer.ca|consulté le=2021-04-08}}</ref> | ||
== Physiopathologie == | == Physiopathologie == | ||
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Une exposition répétée de la muqueuse laryngée à diverses substances cancérogènes telle que la fumée de tabac conduit à des mutations génétiques acquises, susceptibles de provoquer une cascades d'effets de cancérisation. On pense qu'un minimum de 4 à 6 mutations est nécessaire pour la progression vers des tumeurs solides.<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Giovanni|nom1=Almadori|prénom2=Francesco|nom2=Bussu|prénom3=Gabriella|nom3=Cadoni|prénom4=Jacopo|nom4=Galli|titre=Multistep laryngeal carcinogenesis helps our understanding of the field cancerisation phenomenon: a review|périodique=European Journal of Cancer|volume=40|numéro=16|date=2004-11-XX|doi=10.1016/j.ejca.2004.04.023|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0959804904003727|consulté le=2021-04-12|pages=2383–2388}}</ref> | Une exposition répétée de la muqueuse laryngée à diverses substances cancérogènes telle que la fumée de tabac conduit à des mutations génétiques acquises, susceptibles de provoquer une cascades d'effets de cancérisation. On pense qu'un minimum de 4 à 6 mutations est nécessaire pour la progression vers des tumeurs solides.<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Giovanni|nom1=Almadori|prénom2=Francesco|nom2=Bussu|prénom3=Gabriella|nom3=Cadoni|prénom4=Jacopo|nom4=Galli|titre=Multistep laryngeal carcinogenesis helps our understanding of the field cancerisation phenomenon: a review|périodique=European Journal of Cancer|volume=40|numéro=16|date=2004-11-XX|doi=10.1016/j.ejca.2004.04.023|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0959804904003727|consulté le=2021-04-12|pages=2383–2388}}</ref> | ||
Plus de 95% des cancers du larynx sont des carcinomes épidermoïdes.<ref name=":3" /><ref name=":14" /> Ils débutent comme une affection précancéreuse appelée dysplasie, dont une proportion évolue vers une affection cancéreuse limitée à la muqueuse épithéliale, appelée carcinome in situ (CIS). Cette forme précoce de cancer peut, si elle n'est pas traitée évoluer en un cancer épidermoïde invasif susceptible de se propager aux structures avoisinantes. Un diagnostic précoce est donc un élément pronostic majeur des cancers du larynx.<ref name=":9">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=H.|nom1=Mehanna|prénom2=V.|nom2=Paleri|prénom3=A.|nom3=Robson|prénom4=R.|nom4=Wight|titre=Consensus statement by otorhinolaryngologists and pathologists on the diagnosis and management of laryngeal dysplasia: Editorial Communication|périodique=Clinical Otolaryngology|volume=35|numéro=3|date=2010-06-23|doi=10.1111/j.1749-4486.2010.02119.x|lire en ligne=http://doi.wiley.com/10.1111/j.1749-4486.2010.02119.x|consulté le=2021-04-19|pages=170–176}}</ref><ref name=":17" /> | Plus de 95% des cancers du larynx sont des carcinomes épidermoïdes.<ref name=":3" /><ref name=":14" /> Ils débutent comme une affection précancéreuse appelée dysplasie, dont une proportion évolue vers une affection cancéreuse limitée à la muqueuse épithéliale, appelée carcinome in situ (CIS). Cette forme précoce de cancer peut, si elle n'est pas traitée, évoluer en un cancer épidermoïde invasif susceptible de se propager aux structures avoisinantes. Un diagnostic précoce est donc un élément pronostic majeur des cancers du larynx.<ref name=":9">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=H.|nom1=Mehanna|prénom2=V.|nom2=Paleri|prénom3=A.|nom3=Robson|prénom4=R.|nom4=Wight|titre=Consensus statement by otorhinolaryngologists and pathologists on the diagnosis and management of laryngeal dysplasia: Editorial Communication|périodique=Clinical Otolaryngology|volume=35|numéro=3|date=2010-06-23|doi=10.1111/j.1749-4486.2010.02119.x|lire en ligne=http://doi.wiley.com/10.1111/j.1749-4486.2010.02119.x|consulté le=2021-04-19|pages=170–176}}</ref><ref name=":17" /> | ||
== Présentation clinique == | == Présentation clinique == | ||
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* {{Symptôme|nom=Enrouement}} : C'est le symptôme le plus fréquent; il survient précocement dans les cancers de l'étage glottique et plus tardivement dans les cancers sus-glottiques et sous-glottiques <ref name=":15">{{Citation d'un article|prénom1=Talha Khan|nom1=Burki|titre=Symptoms associated with risk of laryngeal cancer|périodique=The Lancet Oncology|volume=20|numéro=3|date=2019-03|issn=1470-2045|doi=10.1016/s1470-2045(19)30066-x|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/s1470-2045(19)30066-x|consulté le=2021-04-09|pages=e135}}</ref> | * {{Symptôme|nom=Enrouement}} : C'est le symptôme le plus fréquent; il survient précocement dans les cancers de l'étage glottique et plus tardivement dans les cancers sus-glottiques et sous-glottiques <ref name=":15">{{Citation d'un article|prénom1=Talha Khan|nom1=Burki|titre=Symptoms associated with risk of laryngeal cancer|périodique=The Lancet Oncology|volume=20|numéro=3|date=2019-03|issn=1470-2045|doi=10.1016/s1470-2045(19)30066-x|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/s1470-2045(19)30066-x|consulté le=2021-04-09|pages=e135}}</ref> | ||
* {{Symptôme|nom=Odynophagie}} et {{Symptôme | nom = Otalgie (symptôme)|affichage=Otalgie}}: Plus fréquents en cas d'atteinte sus-glottique | * {{Symptôme|nom=Odynophagie}} et {{Symptôme | nom = Otalgie (symptôme)|affichage=Otalgie}}: Plus fréquents en cas d'atteinte sus-glottique | ||
* {{Symptôme | nom = Dysphagie (approche clinique)|affichage=Dysphagie}} et amaigrissement: | * {{Symptôme | nom = Dysphagie (approche clinique)|affichage=Dysphagie}} et amaigrissement: Très souvent tardifs quelque soit l'étage concerné | ||
* {{Symptôme|nom=Hémoptysies (symptôme)|affichage=Hémoptysie}}: Possible dans la forme sous-glottique | * {{Symptôme|nom=Hémoptysies (symptôme)|affichage=Hémoptysie}}: Possible dans la forme sous-glottique | ||
* {{Symptôme | nom = Dysphonie}} | * {{Symptôme | nom = Dysphonie}} | ||
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* Une évaluation de l'état général et de l'état nutritionnel du patient | * Une évaluation de l'état général et de l'état nutritionnel du patient | ||
* {{Examen clinique | nom = Examen ORL|affichage=Un examen ORL}} à la recherche d'un {{Signe | nom = stridor}}, d'une masse cervicale, et d'{{Signe | nom = Adénopathie|affichage=adénopathies}} fréquentes en cas d'atteinte sus-glottique ou sous-glottique. | * {{Examen clinique | nom = Examen ORL|affichage=Un examen ORL}} à la recherche d'un {{Signe | nom = stridor}}, d'une masse cervicale, et d'{{Signe | nom = Adénopathie|affichage=adénopathies}} fréquentes en cas d'atteinte sus-glottique ou sous-glottique. | ||
* L'examen doit également comporter une inspection du larynx soit par laryngoscopie indirecte ou par laryngoscopie directe flexible. La laryngoscopie flexible permet de vérifier la perméabilités des voies aériennes, de mettre en évidence des anomalies de la muqueuse, d'évaluer l'étendue locale de la tumeur et la mobilité des cordes vocales. | * L'examen doit également comporter une inspection du larynx soit par laryngoscopie indirecte ou par laryngoscopie directe flexible. La laryngoscopie flexible permet de vérifier la perméabilités des voies aériennes, de mettre en évidence des anomalies de la muqueuse, ainsi que d'évaluer l'étendue locale de la tumeur et la mobilité des cordes vocales. | ||
* Un examen de la cavité orale | * Un examen de la cavité orale à la recherche d'une autre localisation tumorale primaire et pour évaluer la dentition avant le traitement. | ||
* Une évaluation des comorbidités du patient à la recherche de pathologies cardiovasculaires, neurologiques ou broncho-pulmonaires susceptibles d'influencer la prise en charge. | * Une évaluation des comorbidités du patient à la recherche de pathologies cardiovasculaires, neurologiques ou broncho-pulmonaires susceptibles d'influencer la prise en charge. | ||
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Examens complémentaires en cas de suspicion de cancer du larynx<ref name=":14" /><ref name=":2" /><ref name=":17" /> | Examens complémentaires en cas de suspicion de cancer du larynx<ref name=":14" /><ref name=":2" /><ref name=":17" /> | ||
!Examen | !Examen complémentaires | ||
! | !Commentaires | ||
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|{{Examen paraclinique|nom=Tomodensitométrie|affichage=Tomodensitométrie de la tête et du cou}} | |{{Examen paraclinique|nom=Tomodensitométrie|affichage=Tomodensitométrie de la tête et du cou}} | ||
| rowspan="2" | | | rowspan="2" | | ||
* La TDM et/ou l'IRM est | * La TDM et/ou l'IRM est (sont) réalisée(s) chez tout patient suspect de cancer du larynx | ||
* Permet d'évaluer l'extension de la tumeur et sert à la classification par stades | * Permet d'évaluer l'extension de la tumeur et sert à la classification par stades | ||
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|{{Examen paraclinique|nom=Tomographie par émission de positrons}} | |{{Examen paraclinique|nom=Tomographie par émission de positrons}} | ||
|Peut être considérée dans les | |Peut être considérée dans les stades III et IV à la recherche de métastases à distance | ||
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|{{Examen paraclinique|nom=Tomodensitométrie|affichage=Tomodensitométrie du thorax}} et de la partie supérieure de l'abdomen | |{{Examen paraclinique|nom=Tomodensitométrie|affichage=Tomodensitométrie du thorax}} et de la partie supérieure de l'abdomen | ||
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=== Histopathologie === | === Histopathologie === | ||
Plus de 95% des cancers du larynx sont des carcinomes épidermoïdes. On distingue plusieurs formes de carcinomes épidermoïdes du larynx: le carcinome épidermoïde standard, le carcinome verruqueux, le carcinome à cellules fusiformes, le carcinome épidermoïde basaloïde et le carcinome épidermoïde papillaire. Parmi les autres formes histologiques moins fréquentes on peut citer le carcinome neuroendocrine, le lymphome, l'adénocarcinome, le plasmocytome | Plus de 95% des cancers du larynx sont des carcinomes épidermoïdes. On distingue plusieurs formes de carcinomes épidermoïdes du larynx: le carcinome épidermoïde standard, le carcinome verruqueux, le carcinome à cellules fusiformes, le carcinome épidermoïde basaloïde et le carcinome épidermoïde papillaire. Parmi les autres formes histologiques moins fréquentes on peut citer le carcinome neuroendocrine, le lymphome, l'adénocarcinome, le plasmocytome et les tumeurs métastatiques.<ref name=":14" /><ref name=":2" /><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Akina|nom1=Tamaki|prénom2=Brett A.|nom2=Miles|prénom3=Miriam|nom3=Lango|prénom4=Luiz|nom4=Kowalski|titre=AHNS Series: Do you know your guidelines? Review of current knowledge on laryngeal cancer|périodique=Head & Neck|volume=40|numéro=1|date=2018|issn=1097-0347|doi=10.1002/hed.24862|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/hed.24862|consulté le=2021-04-11|pages=170–181}}</ref> | ||
== Approche clinique == | == Approche clinique == | ||
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- Enrouement persistant inexpliqué ou | - Enrouement persistant inexpliqué ou | ||
- Adénopathie cervicale persistante et inexpliquée </big>'''}} | - Adénopathie cervicale persistante et inexpliquée </big>'''}} | ||
Le diagnostic du cancer du larynx repose dans un premier temps sur une bonne anamnèse et un examen clinique réalisé par un spécialiste. L'enrouement persistant représente le maître symptôme dans la plupart des cas et doit faire l'objet d'une investigation chez tout patient de plus de 45 ans.<ref name=":10">{{Citation d'un lien web|titre=1 Recommendations organised by site of cancer {{!}} Suspected cancer: recognition and referral {{!}} Guidance {{!}} NICE|url=https://www.nice.org.uk/guidance/ng12/chapter/recommendations-organised-by-site-of-cancer#head-and-neck-cancers|site=www.nice.org.uk|consulté le=2021-04-11}}</ref> Les cancers du larynx sont | Le diagnostic du cancer du larynx repose dans un premier temps sur une bonne anamnèse et un examen clinique réalisé par un spécialiste. L'enrouement persistant représente le maître symptôme dans la plupart des cas et doit faire l'objet d'une investigation chez tout patient de plus de 45 ans.<ref name=":10">{{Citation d'un lien web|titre=1 Recommendations organised by site of cancer {{!}} Suspected cancer: recognition and referral {{!}} Guidance {{!}} NICE|url=https://www.nice.org.uk/guidance/ng12/chapter/recommendations-organised-by-site-of-cancer#head-and-neck-cancers|site=www.nice.org.uk|consulté le=2021-04-11}}</ref> Les cancers du larynx sont le plus souvent évidents après inspection du larynx avec un laryngoscope flexible en ambulatoire. Le diagnostic doit être confirmé par une biopsie et des examens d'imagerie doivent être réalisés pour la stadification.<ref name=":14" /><ref name=":17" /> | ||
Un statut socioéconomique bas et le retard de référence à un spécialiste sont associés à un diagnostic tardif du cancer du Larynx.<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Diana|nom1=Khalil|prénom2=Martin J.|nom2=Corsten|prénom3=Margaret|nom3=Holland|prénom4=Adele|nom4=Balram|titre=Does Socioeconomic Status Affect Stage at Presentation for Larynx Cancer in Canada’s Universal Health Care System?|périodique=Otolaryngology–Head and Neck Surgery|volume=160|numéro=3|date=2019-03|issn=0194-5998|issn2=1097-6817|doi=10.1177/0194599818798626|lire en ligne=http://journals.sagepub.com/doi/10.1177/0194599818798626|consulté le=2021-02-16|pages=488–493}}</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Matthew M.|nom1=Smith|prénom2=Anish|nom2=Abrol|prénom3=Glendon M.|nom3=Gardner|titre=Assessing delays in laryngeal cancer treatment|périodique=The Laryngoscope|volume=126|numéro=7|date=2016|issn=1531-4995|doi=10.1002/lary.25734|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/lary.25734|consulté le=2021-04-11|pages=1612–1615}}</ref> | Un statut socioéconomique bas et le retard de référence à un spécialiste sont associés à un diagnostic tardif du cancer du Larynx.<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Diana|nom1=Khalil|prénom2=Martin J.|nom2=Corsten|prénom3=Margaret|nom3=Holland|prénom4=Adele|nom4=Balram|titre=Does Socioeconomic Status Affect Stage at Presentation for Larynx Cancer in Canada’s Universal Health Care System?|périodique=Otolaryngology–Head and Neck Surgery|volume=160|numéro=3|date=2019-03|issn=0194-5998|issn2=1097-6817|doi=10.1177/0194599818798626|lire en ligne=http://journals.sagepub.com/doi/10.1177/0194599818798626|consulté le=2021-02-16|pages=488–493}}</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Matthew M.|nom1=Smith|prénom2=Anish|nom2=Abrol|prénom3=Glendon M.|nom3=Gardner|titre=Assessing delays in laryngeal cancer treatment|périodique=The Laryngoscope|volume=126|numéro=7|date=2016|issn=1531-4995|doi=10.1002/lary.25734|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/lary.25734|consulté le=2021-04-11|pages=1612–1615}}</ref> | ||
Ligne 222 : | Ligne 222 : | ||
== Traitement == | == Traitement == | ||
L'objectif principal du traitement est de guérir le cancer tout en préservant la fonction du larynx. Le traitement et ses résultats dépendent cependant de la localisation et du stade de la tumeur.<ref name=":17" /><ref name=":14" /> Si à un stade précoce de la maladie | L'objectif principal du traitement est de guérir le cancer tout en préservant la fonction du larynx. Le traitement et ses résultats dépendent cependant de la localisation et du stade de la tumeur.<ref name=":17" /><ref name=":14" /> Si à un stade précoce de la maladie une seule modalité thérapeutique (radiothérapie ou chirurgie) est le plus souvent suffisante, à un stade avancé la combinaison de différentes modalités thérapeutiques est très souvent nécessaire et doit se discuter au sein d'une équipe multidisciplinaire.<ref name=":14" /><ref name=":4">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Carmen|nom1=Salvador-Coloma|prénom2=Ezra|nom2=Cohen|titre=Multidisciplinary Care of Laryngeal Cancer|périodique=Journal of Oncology Practice|volume=12|numéro=8|date=2016-08-XX|issn=1554-7477|issn2=1935-469X|doi=10.1200/JOP.2016.014225|lire en ligne=https://ascopubs.org/doi/10.1200/JOP.2016.014225|consulté le=2021-04-12|pages=717–724}}</ref> | ||
{| class="wikitable" | {| class="wikitable" | ||
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* Chirurgie (microchirurgie assistée au laser le plus souvent) '''ou par''' | * Chirurgie (microchirurgie assistée au laser le plus souvent) '''ou par''' | ||
* Radiothérapie | * Radiothérapie | ||
Traitement électif des aires ganglionnaires jugulaires internes, supérieures, moyennes et inférieures bilatéralement | |||
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* Risque important d'envahissement ganglionnaire dans les tumeurs supraglottiques | * Risque important d'envahissement ganglionnaire dans les tumeurs supraglottiques | ||
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3 schémas thérapeutiques possibles: | 3 schémas thérapeutiques possibles: | ||
* '''Chimioradiothérapie concomitante:''' Bon contrôle locorégional de la tumeur et préservation du larynx. La {{Traitement|nom=cisplatine}} est la molécule la plus souvent utilisée. La bioradiothérapie avec le {{Traitement|nom=cetuximab}} est un traitement alternatif chez les patients ayant des contre-indications à la {{Traitement|nom=cisplatine}}. | * '''Chimioradiothérapie concomitante:''' Bon contrôle locorégional de la tumeur et préservation du larynx. La {{Traitement|nom=cisplatine}} est la molécule la plus souvent utilisée. La bioradiothérapie avec le {{Traitement|nom=cetuximab}} est un traitement alternatif chez les patients ayant des contre-indications à la {{Traitement|nom=cisplatine}}. | ||
* | |||
* '''Chimiothérapie d'induction suivie d'une radiothérapie:''' Bonne alternative pour préserver la fonctionnalité du larynx mais moins bon contrôle locorégional de la tumeur. La combinaison {{Traitement|nom=cisplatine}} + {{Traitement|nom=docétaxel}} + {{Traitement|nom=fluorouracil}} est la plus souvent utilisée. | * '''Chimiothérapie d'induction suivie d'une radiothérapie:''' Bonne alternative pour préserver la fonctionnalité du larynx mais moins bon contrôle locorégional de la tumeur. La combinaison {{Traitement|nom=cisplatine}} + {{Traitement|nom=docétaxel}} + {{Traitement|nom=fluorouracil}} est la plus souvent utilisée. | ||
* '''Thérapie séquentielle:''' Adjonction d'une chimiothérapie d'induction à la chimioradiothérapie concomitante. Risque de toxicité plus élevé | * | ||
* '''Thérapie séquentielle:''' Adjonction d'une chimiothérapie d'induction à la chimioradiothérapie concomitante. Risque de toxicité plus élevé. Pourrait être une bonne option pour les grosses tumeurs ou en cas d'envahissement ganglionnaire important. Le protocole le plus souvent utilisé est la combinaison {{Traitement|nom=cisplatine}} + {{Traitement|nom=docétaxel}} + {{Traitement|nom=fluorouracil}} pour l'induction suivi d'une chimioradiothérapie concomitante avec le {{Traitement|nom=carboplatine}}. | |||
|'''Indications''' | |'''Indications''' | ||
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'''Limites''' | '''Limites''' | ||
* Risque de toxicité qui pourrait dans certains cas entrainer un œdème ou une sténose, compromettant ainsi les voies respiratoires | * Risque de toxicité qui pourrait dans certains cas entrainer un œdème ou une sténose, compromettant ainsi les voies respiratoires | ||
* Traitement long | * Traitement long; le suivi peut être contraignant | ||
* Inapproprié pour les patients avec: | * Inapproprié pour les patients avec: | ||
** Âge avancé | ** Âge avancé | ||
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|'''Chirurgie de préservation du larynx''' | |'''Chirurgie de préservation du larynx''' | ||
* La sélection des patients éligibles se fait sur la base d'une évaluation préopératoire rigoureuse qui doit | * La sélection des patients éligibles se fait sur la base d'une évaluation préopératoire rigoureuse qui doit prendre en compte entre autres la mobilité des cordes vocales, le degré d'invasion des cartilages, la fonctionnalité du larynx, et le potentiel de réhabilitation post-opératoire. | ||
* La microchirurgie assistée au laser et la laryngectomie partielle ouverte sont des options utilisées | * La microchirurgie assistée au laser et la laryngectomie partielle ouverte sont des options utilisées | ||
* Un traitement adjuvant (radiothérapie ou chimioradiothérapie) est très souvent nécessaire | * Un traitement adjuvant (radiothérapie ou chimioradiothérapie) est très souvent nécessaire | ||
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** Si régression complète (documentée à la TDM, à l'IRM et à la TEP): surveillance | ** Si régression complète (documentée à la TDM, à l'IRM et à la TEP): surveillance | ||
** Si pas de réponse adéquate: chirurgie de rattrapage | ** Si pas de réponse adéquate: chirurgie de rattrapage | ||
** Si | ** Si persistance d'adénopathies à la TDM ou à la TEP ou résultats équivoques: dissection cervicale | ||
* Patients traités par chirurgie primaire: | * Patients traités par chirurgie primaire: | ||
** Dissection cervicale prophylactique si pas d'atteinte ganglionnaire (N0) ou atteinte précoce (N1) | ** Dissection cervicale prophylactique si pas d'atteinte ganglionnaire (N0) ou atteinte précoce (N1) | ||
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== Suivi == | == Suivi == | ||
La surveillance après le traitement des cancers de la tête et du cou a pour objectifs de détecter de manière précoce les récidives, de rechercher d'autres tumeurs primaires partageant les même facteurs de risque, d'évaluer et prendre en charge les complications tardives. Le suivi doit être multidisciplinaire et fait intervenir entre autres: oncologues, oto-rhino-laryngologistes, dentistes, diététiciens | La surveillance après le traitement des cancers de la tête et du cou a pour objectifs de détecter de manière précoce les récidives, de rechercher d'autres tumeurs primaires partageant les même facteurs de risque, d'évaluer et prendre en charge les complications tardives. Le suivi doit être multidisciplinaire et fait intervenir entre autres: oncologues, oto-rhino-laryngologistes, dentistes, diététiciens et spécialistes de la déglutition. Cette surveillance repose sur une évaluation clinique et la réalisation d'examens complémentaires<ref name=":5">{{Citation d'un article|langue=English|prénom1=Petr|nom1=Szturz|prénom2=Carl|nom2=Van Laer|prénom3=Christian|nom3=Simon|prénom4=Dirk|nom4=Van Gestel|titre=Follow-Up of Head and Neck Cancer Survivors: Tipping the Balance of Intensity|périodique=Frontiers in Oncology|volume=10|date=2020|issn=2234-943X|doi=10.3389/fonc.2020.00688|lire en ligne=https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fonc.2020.00688/full#h3|consulté le=2021-04-16}}</ref><ref name=":6">{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/posttreatment-surveillance-of-squamous-cell-carcinoma-of-the-head-and-neck#H3975700331|site=www.uptodate.com|consulté le=2021-04-16}}</ref> | ||
* Évaluation clinique<ref name=":5" /><ref name=":6" /><ref name=":7">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Ezra E. W.|nom1=Cohen|prénom2=Samuel J.|nom2=LaMonte|prénom3=Nicole L.|nom3=Erb|prénom4=Kerry L.|nom4=Beckman|titre=American Cancer Society Head and Neck Cancer Survivorship Care Guideline|périodique=CA: A Cancer Journal for Clinicians|volume=66|numéro=3|date=2016|issn=1542-4863|doi=10.3322/caac.21343|lire en ligne=https://acsjournals.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.3322/caac.21343|consulté le=2021-04-16|pages=203–239}}</ref> | * Évaluation clinique<ref name=":5" /><ref name=":6" /><ref name=":7">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Ezra E. W.|nom1=Cohen|prénom2=Samuel J.|nom2=LaMonte|prénom3=Nicole L.|nom3=Erb|prénom4=Kerry L.|nom4=Beckman|titre=American Cancer Society Head and Neck Cancer Survivorship Care Guideline|périodique=CA: A Cancer Journal for Clinicians|volume=66|numéro=3|date=2016|issn=1542-4863|doi=10.3322/caac.21343|lire en ligne=https://acsjournals.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.3322/caac.21343|consulté le=2021-04-16|pages=203–239}}</ref> | ||
** Elle se fait sur une base régulière d'un à trois mois durant la première année, deux à six mois durant la deuxième année, quatre à huit mois de la 3e à la 5e année, et annuellement après la cinquième année. | ** Elle se fait sur une base régulière d'un à trois mois durant la première année, deux à six mois durant la deuxième année, quatre à huit mois de la 3e à la 5e année, et annuellement après la cinquième année. | ||
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* Consommation d'aliments à mastiquer (carottes, biscottes...) | * Consommation d'aliments à mastiquer (carottes, biscottes...) | ||
* Prise régulière de petites quantités de liquides sans sucre | * Prise régulière de petites quantités de liquides sans sucre | ||
* Utilisation de stimuli non pharmacologiques (substances acides | * Utilisation de stimuli non pharmacologiques (substances acides ou amères), ou pharmacologiques ({{Traitement|nom=pilocarpine}}, {{Traitement|nom=cevimeline}}) | ||
* Utilisation de substituts salivaires | * Utilisation de substituts salivaires | ||
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|{{Complication|nom=Dysphonie}} | |{{Complication|nom=Dysphonie}} | ||
|Elle dépend de la modalité thérapeutique utilisée et est plus fréquente en cas de laryngectomie totale | |Elle dépend de la modalité thérapeutique utilisée et est plus fréquente en cas de laryngectomie totale | ||
| | |Différents moyens de traitement peuvent être utilisés: | ||
* Larynx artificiel | * Larynx artificiel | ||
* Prothèse vocale | * Prothèse vocale | ||
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== Évolution == | == Évolution == | ||
Le cancer du larynx a un taux de survie global à 5 ans de 61% et celui-ci varie en fonction du stade et de la localisation de la tumeur.<ref>{{Citation d'un lien web|langue=en|titre=Cancer of the Larynx - Cancer Stat Facts|url=https://seer.cancer.gov/statfacts/html/laryn.html|site=SEER|consulté le=2021-04-18}}</ref> Ainsi, le taux de survie à 5 ans est de 78% dans les tumeurs limitées au larynx, de 45% en cas d'envahissement | Le cancer du larynx a un taux de survie global à 5 ans de 61% et celui-ci varie en fonction du stade et de la localisation de la tumeur.<ref>{{Citation d'un lien web|langue=en|titre=Cancer of the Larynx - Cancer Stat Facts|url=https://seer.cancer.gov/statfacts/html/laryn.html|site=SEER|consulté le=2021-04-18}}</ref> Ainsi, le taux de survie à 5 ans est de 78% dans les tumeurs limitées au larynx, de 45% en cas d'envahissement locorégional, et de 34% en cas de métastases à distance.<ref name=":2" /> Les tumeurs de l'étage glottique diagnostiquées à un stade précoce ont le meilleur pronostic avec un taux de survie à 5 ans de 90%.<ref name=":8" /> | ||
== Prévention == | == Prévention == | ||
L'arrêt de la consommation de tabac est associée à une réduction de l'incidence du cancer du larynx d'autant plus importante que l'arrêt du tabac se fait tôt.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Cristina|nom1=Bosetti|prénom2=Silvano|nom2=Gallus|prénom3=Richard|nom3=Peto|prénom4=Eva|nom4=Negri|titre=Tobacco Smoking, Smoking Cessation, and Cumulative Risk of Upper Aerodigestive Tract Cancers|périodique=American Journal of Epidemiology|volume=167|numéro=4|date=2008-02-15|issn=0002-9262|doi=10.1093/aje/kwm318|lire en ligne=https://doi.org/10.1093/aje/kwm318|consulté le=2021-04-19|pages=468–473}}</ref> <ref name=":11">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=M.|nom1=Marron|prénom2=P.|nom2=Boffetta|prénom3=Z.-F.|nom3=Zhang|prénom4=D.|nom4=Zaridze|titre=Cessation of alcohol drinking, tobacco smoking and the reversal of head and neck cancer risk|périodique=International Journal of Epidemiology|volume=39|numéro=1|date=2010-02-01|issn=0300-5771|issn2=1464-3685|pmid=19805488|pmcid=PMC2817090|doi=10.1093/ije/dyp291|lire en ligne=https://academic.oup.com/ije/article-lookup/doi/10.1093/ije/dyp291|consulté le=2021-04-19|pages=182–196}}</ref> De même, l'arrêt de la consommation d'alcool est associé à une baisse du risque de cancer du larynx chez les patients ayant une consommation concomitante de tabac.<ref name=":11" /> Par ailleurs, il a été suggéré que la pratique d'une activité physique modérée à intense, de même qu'une alimentation riche en fibres pourraient aider à réduire le risque de cancer du larynx.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Riccardo|nom1=Nocini|prénom2=Fabian|nom2=Sanchis-Gomar|prénom3=Giuseppe|nom3=Lippi|titre=Physical activity and laryngeal cancer|périodique=Annals of Translational Medicine|volume=7|numéro=23|date=2019-12-XX|pmid=32042807|pmcid=PMC6990019|doi=10.21037/atm.2019.11.65|lire en ligne=http://atm.amegroups.com/article/view/32254/html|consulté le=2021-04-19|pages=791–791}}</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Daisuke|nom1=Kawakita|prénom2=Yuan-Chin Amy|nom2=Lee|prénom3=Federica|nom3=Turati|prénom4=Maria|nom4=Parpinel|titre=Dietary fiber intake and head and neck cancer risk: A pooled analysis in the International Head and Neck Cancer Epidemiology consortium: Dietary fiber and head and neck cancer|périodique=International Journal of Cancer|volume=141|numéro=9|date=2017-11-01|pmid=28710831|pmcid=PMC5797849|doi=10.1002/ijc.30886|lire en ligne=http://doi.wiley.com/10.1002/ijc.30886|consulté le=2021-04-19|pages=1811–1821}}</ref> La prévention du cancer du larynx repose donc essentiellement sur une modification des habitudes de vie avec pour objectif de réduire les facteurs de risque dont le tabac est le plus important. Le diagnostic et la prise en charge précoce des formes précancéreuses pourrait prévenir la progression vers une forme invasive | L'arrêt de la consommation de tabac est associée à une réduction de l'incidence du cancer du larynx d'autant plus importante que l'arrêt du tabac se fait tôt.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Cristina|nom1=Bosetti|prénom2=Silvano|nom2=Gallus|prénom3=Richard|nom3=Peto|prénom4=Eva|nom4=Negri|titre=Tobacco Smoking, Smoking Cessation, and Cumulative Risk of Upper Aerodigestive Tract Cancers|périodique=American Journal of Epidemiology|volume=167|numéro=4|date=2008-02-15|issn=0002-9262|doi=10.1093/aje/kwm318|lire en ligne=https://doi.org/10.1093/aje/kwm318|consulté le=2021-04-19|pages=468–473}}</ref> <ref name=":11">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=M.|nom1=Marron|prénom2=P.|nom2=Boffetta|prénom3=Z.-F.|nom3=Zhang|prénom4=D.|nom4=Zaridze|titre=Cessation of alcohol drinking, tobacco smoking and the reversal of head and neck cancer risk|périodique=International Journal of Epidemiology|volume=39|numéro=1|date=2010-02-01|issn=0300-5771|issn2=1464-3685|pmid=19805488|pmcid=PMC2817090|doi=10.1093/ije/dyp291|lire en ligne=https://academic.oup.com/ije/article-lookup/doi/10.1093/ije/dyp291|consulté le=2021-04-19|pages=182–196}}</ref> De même, l'arrêt de la consommation d'alcool est associé à une baisse du risque de cancer du larynx chez les patients ayant une consommation concomitante de tabac.<ref name=":11" /> Par ailleurs, il a été suggéré que la pratique d'une activité physique modérée à intense, de même qu'une alimentation riche en fibres pourraient aider à réduire le risque de cancer du larynx.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Riccardo|nom1=Nocini|prénom2=Fabian|nom2=Sanchis-Gomar|prénom3=Giuseppe|nom3=Lippi|titre=Physical activity and laryngeal cancer|périodique=Annals of Translational Medicine|volume=7|numéro=23|date=2019-12-XX|pmid=32042807|pmcid=PMC6990019|doi=10.21037/atm.2019.11.65|lire en ligne=http://atm.amegroups.com/article/view/32254/html|consulté le=2021-04-19|pages=791–791}}</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Daisuke|nom1=Kawakita|prénom2=Yuan-Chin Amy|nom2=Lee|prénom3=Federica|nom3=Turati|prénom4=Maria|nom4=Parpinel|titre=Dietary fiber intake and head and neck cancer risk: A pooled analysis in the International Head and Neck Cancer Epidemiology consortium: Dietary fiber and head and neck cancer|périodique=International Journal of Cancer|volume=141|numéro=9|date=2017-11-01|pmid=28710831|pmcid=PMC5797849|doi=10.1002/ijc.30886|lire en ligne=http://doi.wiley.com/10.1002/ijc.30886|consulté le=2021-04-19|pages=1811–1821}}</ref> La prévention du cancer du larynx repose donc essentiellement sur une modification des habitudes de vie avec pour objectif de réduire les facteurs de risque dont le tabac est le plus important. Le diagnostic et la prise en charge précoce des formes précancéreuses pourrait prévenir la progression vers une forme invasive, ce qui justifie la réalisation d'une fibroscopie en cas de suspicion chez un patient de plus de 45 ans.<ref name=":9" /><ref name=":10" /> | ||
== Références == | == Références == |
Version du 19 avril 2021 à 21:03
Maladie | |
Cancer du larynx vu lors d'une endoscopie | |
Caractéristiques | |
---|---|
Signes | Adénopathies cervicales, Stridor, Masse cervicale, Tirage , Dysphonie, Perte de poids (approche clinique), Tumeur laryngée |
Symptômes |
Dysphagie, Toux chronique, Dyspnée , Odynophagie, Dysphonie, Otalgie , Asthénie , Dysphagie (approche clinique), Hémoptysies , Perte de poids |
Diagnostic différentiel |
Sialadénite, Kyste du canal thyréoglosse, Kyste de la fente branchiale, Laryngocèle, Papillomatose respiratoire récurrente, Laryngite chronique, Lymphadénite bactérienne, Oedème de Reinke, Polype laryngé, Nodule laryngé, ... [+] |
Informations | |
Wikidata ID | Q852423 |
|
Le cancer du larynx est l'un des cancers les plus fréquents de la tête et du cou et peut constituer une source importante de morbidité et de mortalité.[1][2] Toutes les parties du larynx peuvent être touchées et l'étage glottique est le plus souvent atteint.[3][4] Le carcinome malpighien est la forme la plus fréquente des tumeurs malignes du larynx.[5][6] Le tabac et l'alcool représentent les principaux facteurs de risque modifiables du cancer du larynx et il est beaucoup plus souvent diagnostiqué chez l'homme que chez la femme.[7][8]
Épidémiologie
Un nombre total de 210606 nouveaux cas de cancer du larynx a été diagnostiqué en 2017 de par le monde. Bien qu'on ait observé une augmentation du nombre de cas chez les femmes ces dernières décennies en rapport avec une consommation plus importante de tabac chez celles-ci; les hommes sont toujours beaucoup plus concerné, avec un ratio homme / femme de 5:1.[9] [10] La prévalence du cancer du larynx augmente avec l'âge et on observe un pic de l'incidence après 65 ans.[9] Aux États Unis d'Amérique, on estime que 12620 nouveaux cas de cancer du larynx seront diagnostiqués en 2021 et que 3770 décès seront attribués à la maladie.[11] Au Canada, le cancer du larynx représentait 0,9% des nouveaux cas de cancers chez les hommes en 2019 et on a observé une baisse du taux d'incidence normalisé selon l'âge de 2,6% chez les hommes ces dernières décennies (1984 à 2015).[12]
Physiopathologie
Le larynx est un organe essentiel puisqu'il assure la protection des voies respiratoires pendant la déglutition, la liberté des voies aériennes et la phonation.[13] Les fonctions du larynx peuvent être affectées en cas de cancer selon la taille et la localisation de la tumeur. En effet, les tumeurs de l'étage sus-glottique peuvent à un stade avancé entrainer une obstruction des voies aériennes; les tumeurs glottiques quant à elles entrainent très souvent des troubles de la phonation de manière précoce.[6][14]
Une exposition répétée de la muqueuse laryngée à diverses substances cancérogènes telle que la fumée de tabac conduit à des mutations génétiques acquises, susceptibles de provoquer une cascades d'effets de cancérisation. On pense qu'un minimum de 4 à 6 mutations est nécessaire pour la progression vers des tumeurs solides.[15]
Plus de 95% des cancers du larynx sont des carcinomes épidermoïdes.[5][6] Ils débutent comme une affection précancéreuse appelée dysplasie, dont une proportion évolue vers une affection cancéreuse limitée à la muqueuse épithéliale, appelée carcinome in situ (CIS). Cette forme précoce de cancer peut, si elle n'est pas traitée, évoluer en un cancer épidermoïde invasif susceptible de se propager aux structures avoisinantes. Un diagnostic précoce est donc un élément pronostic majeur des cancers du larynx.[16][17]
Présentation clinique
Facteurs de risque
Plusieurs facteurs ont été décrits comme associés à la survenue du cancer du larynx.[18][14]
- Le tabagisme : La consommation de tabac est le principal facteur de risque du cancer du larynx.[19][20]
- La consommation d'alcool : Bien que le rôle étiologique de l'alcool soit moins clair que celui du tabac dans la survenue du cancer du larynx, il a avec ce dernier un effet synergique sur le risque de survenue du cancer du larynx.[21][22]
- L'infection par le Papilloma Virus Humain : 3,5% des cancers du larynx ont été attribués à l'infection par le Papilloma Virus Humain (PVH); le PVH 16 est le type le plus souvent identifié.[23]
- Le reflux gastro-œsophagien : Il peut être responsable d'une irritation chronique de la muqueuse laryngée et augmenter ainsi le risque de cancer du larynx.[24]
- L'âge avancé
- Le sexe masculin
- L'exposition à l'amiante, à la fumée de diesel ou à la poussière de bois a également été décrite comme facteur de risque du cancer du larynx.[25]
Questionnaire
Les patients atteints d'un cancer du larynx peuvent présenter différents symptômes qu'il convient de rechercher à chaque fois. Ceux-ci diffèrent en fonction de l'étage touché: [6][14][17]
- enrouement : C'est le symptôme le plus fréquent; il survient précocement dans les cancers de l'étage glottique et plus tardivement dans les cancers sus-glottiques et sous-glottiques [26]
- odynophagie et Otalgie: Plus fréquents en cas d'atteinte sus-glottique
- Dysphagie et amaigrissement: Très souvent tardifs quelque soit l'étage concerné
- Hémoptysie: Possible dans la forme sous-glottique
- dysphonie
- Toux persistante
- dyspnée
Examen clinique
L'examen clinique d'un patient suspect de cancer du larynx doit être minutieux et comporter:[6][14][26]
- Une évaluation de l'état général et de l'état nutritionnel du patient
- Un examen ORL à la recherche d'un stridor, d'une masse cervicale, et d'adénopathies fréquentes en cas d'atteinte sus-glottique ou sous-glottique.
- L'examen doit également comporter une inspection du larynx soit par laryngoscopie indirecte ou par laryngoscopie directe flexible. La laryngoscopie flexible permet de vérifier la perméabilités des voies aériennes, de mettre en évidence des anomalies de la muqueuse, ainsi que d'évaluer l'étendue locale de la tumeur et la mobilité des cordes vocales.
- Un examen de la cavité orale à la recherche d'une autre localisation tumorale primaire et pour évaluer la dentition avant le traitement.
- Une évaluation des comorbidités du patient à la recherche de pathologies cardiovasculaires, neurologiques ou broncho-pulmonaires susceptibles d'influencer la prise en charge.
Examens paracliniques
Examen complémentaires | Commentaires |
---|---|
Tomodensitométrie de la tête et du cou |
|
IRM de la tête et du cou | |
Tomographie par émission de positrons | Peut être considérée dans les stades III et IV à la recherche de métastases à distance |
Tomodensitométrie du thorax et de la partie supérieure de l'abdomen | Le poumon et le foie constituent les localisations à distance les plus fréquentes dans le cancer du larynx. La TDM du thorax et de l'abdomen doit être réalisée en cas de suspicion de métastase |
Biopsie de la lésion principale |
|
Biopsie ganglionnaire | Une aspiration à l'aiguille fine des adénopathies présentent permet d'en déterminer la nature tumorale ou non |
Bilan biologique | Avant toute intervention chirurgicale quelques analyses doivent être réalisées notamment:
|
Histopathologie
Plus de 95% des cancers du larynx sont des carcinomes épidermoïdes. On distingue plusieurs formes de carcinomes épidermoïdes du larynx: le carcinome épidermoïde standard, le carcinome verruqueux, le carcinome à cellules fusiformes, le carcinome épidermoïde basaloïde et le carcinome épidermoïde papillaire. Parmi les autres formes histologiques moins fréquentes on peut citer le carcinome neuroendocrine, le lymphome, l'adénocarcinome, le plasmocytome et les tumeurs métastatiques.[6][14][27]
Approche clinique
Le larynx est divisé en trois régions anatomiques: l'étage sus-glottique, l'étage glottique et l'étage sous-glottique. La stadification des cancers épidermoïdes du larynx est déterminée par le site de l'atteinte et est basée sur le système TNM développé par l'American Joint Committee on Cancer (AJCC). Les informations de stadification sont recueillies à partir de l'examen physique, de l'évaluation endoscopique et de l'imagerie. La stadification doit être précise puisqu'elle détermine le choix des modalités thérapeutiques. [28][6]
T: Tumeur primitive | |
---|---|
TX | Renseignements insuffisants pour classer la tumeur primitive |
T0 | Pas de signe de tumeur primitive |
Tis | Carcinome in situ |
Étage sus-glottique | |
T1 | Tumeur limitée à une sous-localisation de l’étage sus-glottique avec mobilité normale des cordes vocales |
T2 | Tumeur envahissant la muqueuse de plus d’une sous-localisation de l’étage susglottique ou glottique ou extraglottique (muqueuse de la base de la langue, vallécule, paroi interne du sinus piriforme) sans fixation du larynx |
T3 | Tumeur limitée au larynx avec fixation glottique et/ou envahissement des régions suivantes : régions rétrocricoïdienne, espace préépiglottique, espace paraglottique et/ou corticale interne du cartilage thyroïde |
T4a | Tumeur envahissant le cartilage thyroïde et/ou envahissant les tissus extralaryngés, c'est-à-dire la trachée, les tissus mous du cou dont les muscles profonds/extrinsèques de la langue (génioglosse, hyoglosse, palatoglosse et styloglosse), les muscles sous-hyoïdiens, la glande thyroïde et l’œsophage |
T4b | Tumeur envahissant l’espace prévertébral, les structures médiastinales, ou englobant l’artère carotide. |
Étage glottique | |
T1 | Tumeur limitée à une ou deux cordes vocales (pouvant envahir la commissure antérieure ou postérieure), avec mobilité normale |
T1a | Tumeur limitée à une corde vocale |
T1b | Tumeur envahissant les deux cordes vocales |
T2 | Tumeur envahissant l’étage sus- et/ou sous-glottique, et/ou diminution de la mobilité glottique |
T3 | Tumeur limitée au larynx avec fixité de la corde vocale et/ou envahissant l’espace paraglottique et/ou avec lyse minime du cartilage thyroïde (corticale interne) |
T4a | Tumeur envahissant le cartilage thyroïde ou les tissus extralaryngés, c'est-à-dire la trachée, les tissus mous du cou notamment la musculature profonde/extrinsèque de la langue (génioglosse, hyoglosse, palatoglosse et styloglosse), les muscles sous hyoïdiens, la thyroïde, l’œsophage |
T4b | Tumeur envahissant l’espace prévertébral, les structures médiastinales, ou englobant l’artère carotide |
Étage sous-glottique | |
T1 | Tumeur limitée à la sous-glotte |
T2 | Tumeur étendue au plan glottique avec mobilité normale ou diminuée |
T3 | Tumeur limitée au larynx avec fixation glottique |
T4a | Tumeur envahissant le cartilage cricoïde ou le cartilage thyroïde et/ou les tissus extralaryngés, c'est-à-dire la trachée, les tissus mous du cou notamment, la musculature profonde/extrinsèque de la langue (génioglosse, hyoglosse, palatoglosse et styloglosse), les muscles sous-hyoïdiens, la thyroïde, l’œsophage. |
T4b | Tumeur envahissant l’espace prévertébral, les structures médiastinales, ou englobant l’artère carotide. |
N: Adénopathies régionales | |
N1 | Métastase dans un seul ganglion lymphatique homolatéral ≤ 3 cm dans sa plus grande dimension sans extension extraganglionnaire N3a Métastase dans un ganglion lymphatique > 6 cm dans sa plus grande dimension, sans extension extraganglionnaire N3b Métastase(s) ganglionnaire(s) unique ou multiples avec signe clinique d’extension extraganglionnaire* |
N2 | Métastases telles que : |
N2a | Métastase dans un seul ganglion lymphatique homolatéral > 3 cm mais ≤ 6 cm dans sa plus grande dimension sans extension extraganglionnaire |
N2b | Métastases ganglionnaires multiples homolatérales, toutes ≤ 6 cm dans leur plus grande dimension, sans extension extraganglionnaire |
N2c | Métastases ganglionnaires bilatérales ou controlatérales, toutes ≤ 6 cm dans leur plus grande dimension, sans extension extraganglionnaire |
N3a | Métastase dans un ganglion lymphatique > 6 cm dans sa plus grande dimension, sans extension extraganglionnaire |
N3b | Métastase(s) ganglionnaire(s) unique ou multiples avec signe clinique d’extension extraganglionnaire |
M: Métastases à distance | |
M0 | Pas de métastases à distance |
M1 | Présence de métastase(s) à distance |
Diagnostic
- Enrouement persistant inexpliqué ou
- Adénopathie cervicale persistante et inexpliquéeLe diagnostic du cancer du larynx repose dans un premier temps sur une bonne anamnèse et un examen clinique réalisé par un spécialiste. L'enrouement persistant représente le maître symptôme dans la plupart des cas et doit faire l'objet d'une investigation chez tout patient de plus de 45 ans.[29] Les cancers du larynx sont le plus souvent évidents après inspection du larynx avec un laryngoscope flexible en ambulatoire. Le diagnostic doit être confirmé par une biopsie et des examens d'imagerie doivent être réalisés pour la stadification.[6][17]
Un statut socioéconomique bas et le retard de référence à un spécialiste sont associés à un diagnostic tardif du cancer du Larynx.[30][31]
Diagnostic différentiel
Devant toute suspicion de cancer du larynx, les autres causes d'enrouement et de masse cervicale ci-dessous doivent être éliminées. L'évaluation clinique complète permet en général de faire la différence.[2][18]
- Sialadénite aiguë et chronique
- Lymphadénopathie bactérienne
- Pathologies bénignes des cordes vocales: Œdème de Reinke, papillomatose respiratoire récurrente, polypes et nodules, granulome
- Laryngite chronique
- Tumeurs bénignes (rares)
Traitement
L'objectif principal du traitement est de guérir le cancer tout en préservant la fonction du larynx. Le traitement et ses résultats dépendent cependant de la localisation et du stade de la tumeur.[17][6] Si à un stade précoce de la maladie une seule modalité thérapeutique (radiothérapie ou chirurgie) est le plus souvent suffisante, à un stade avancé la combinaison de différentes modalités thérapeutiques est très souvent nécessaire et doit se discuter au sein d'une équipe multidisciplinaire.[6][32]
Localisation de la tumeur | Modalités thérapeutiques | commentaires |
---|---|---|
Supraglotte | Approche conservatrice par:
Traitement électif des aires ganglionnaires jugulaires internes, supérieures, moyennes et inférieures bilatéralement |
|
Glotte | Approche conservatrice par:
Surveillance cervicale (pas de traitement électif des aires ganglionnaires) |
|
sous-glotte |
|
|
Modalités thérapeutiques | Indications et limites |
---|---|
Chimiothérapie combinée à la radiothérapie
3 schémas thérapeutiques possibles:
|
Indications
Limites
|
Chirurgie
Deux approches: Chirurgie de préservation du larynx et laryngectomie totale |
Indication: Patients ne pouvant ou ne voulant pas recevoir de chimiothérapie combinée à la radiothérapie |
Chirurgie de préservation du larynx
|
Indication: Petites tumeurs primaires mais stade avancé du fait de la charge ganglionnaire du cou |
Laryngectomie totale | Indications
Limites
|
Prise en charge cervicale
Elle dépend de différents facteurs dont la localisation et l'extension de la tumeur primaire, la modalité thérapeutique utilisée et la réponse au traitement.
|
Suivi
La surveillance après le traitement des cancers de la tête et du cou a pour objectifs de détecter de manière précoce les récidives, de rechercher d'autres tumeurs primaires partageant les même facteurs de risque, d'évaluer et prendre en charge les complications tardives. Le suivi doit être multidisciplinaire et fait intervenir entre autres: oncologues, oto-rhino-laryngologistes, dentistes, diététiciens et spécialistes de la déglutition. Cette surveillance repose sur une évaluation clinique et la réalisation d'examens complémentaires[37][38]
- Évaluation clinique[37][38][39]
- Elle se fait sur une base régulière d'un à trois mois durant la première année, deux à six mois durant la deuxième année, quatre à huit mois de la 3e à la 5e année, et annuellement après la cinquième année.
- Les patients doivent être éduqués sur les signes et symptômes de récidive locale notamment: enrouement, douleur, dysphagie, saignement, dyspnée, stridor, masse cervicale.
- Un examen ORL complet avec laryngoscopie flexible doit être réalisé.
- L'arrêt du tabac et de l'alcool est recommandé.
- Examens complémentaires[38][39]
- Un dosage de la TSH doit être réalisé chez tout patient traité par radiothérapie à la recherche d'une hypothyroïdie
- Une évaluation radiologique du traitement doit être faite par TDM, IRM et/ou TEP scanner après douze semaines chez les patients traités par radiothérapie ou chimioradiothérapie; et dans les six mois suivants un traitement chirurgical.
- La TDM, l'IRM, la TEP et l'échographie peuvent être utilisées pour la surveillance à la recherche de récidives.
- Une tomodensitométrie à faible dose des poumons doit être réalisée chaque année chez les patients ayant une histoire de tabagisme de 20 ans ou plus.
Complications
Le traitement du cancer du larynx peut être associé à diverses complications, fonctionnelles ou non qu'il convient de rechercher pour une prise en charge adéquate.
Complications | Commentaires | Prise en charge |
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xérostomie | Résulte de la destruction des glandes salivaires par la radiothérapie |
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Dysphagie / aspiration | La dysphagie peut être évaluée cliniquement, ou radiologiquement par manométrie, fibroscopie ou vidéofluoroscopie |
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dysphonie | Elle dépend de la modalité thérapeutique utilisée et est plus fréquente en cas de laryngectomie totale | Différents moyens de traitement peuvent être utilisés:
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hypothyroïdie | Il s'agit d'une hypothyroïdie primaire résultant d'une destruction directe de la thyroïde soit:
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Des fistules cutanées, et les complications liées à la trachéotomie pourraient également survenir.[17][14]
Évolution
Le cancer du larynx a un taux de survie global à 5 ans de 61% et celui-ci varie en fonction du stade et de la localisation de la tumeur.[41] Ainsi, le taux de survie à 5 ans est de 78% dans les tumeurs limitées au larynx, de 45% en cas d'envahissement locorégional, et de 34% en cas de métastases à distance.[14] Les tumeurs de l'étage glottique diagnostiquées à un stade précoce ont le meilleur pronostic avec un taux de survie à 5 ans de 90%.[33]
Prévention
L'arrêt de la consommation de tabac est associée à une réduction de l'incidence du cancer du larynx d'autant plus importante que l'arrêt du tabac se fait tôt.[42] [43] De même, l'arrêt de la consommation d'alcool est associé à une baisse du risque de cancer du larynx chez les patients ayant une consommation concomitante de tabac.[43] Par ailleurs, il a été suggéré que la pratique d'une activité physique modérée à intense, de même qu'une alimentation riche en fibres pourraient aider à réduire le risque de cancer du larynx.[44][45] La prévention du cancer du larynx repose donc essentiellement sur une modification des habitudes de vie avec pour objectif de réduire les facteurs de risque dont le tabac est le plus important. Le diagnostic et la prise en charge précoce des formes précancéreuses pourrait prévenir la progression vers une forme invasive, ce qui justifie la réalisation d'une fibroscopie en cas de suspicion chez un patient de plus de 45 ans.[16][29]
Références
- Cette page a été modifiée ou créée le 2021/02/15 à partir de Laryngeal Cancer (StatPearls / Laryngeal Cancer (2020/08/10)), écrite par les contributeurs de StatPearls et partagée sous la licence CC-BY 4.0 international (jusqu'au 2022-12-08). Le contenu original est disponible à https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30252332 (livre).
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