Boiterie chez l'enfant (approche clinique)

De Wikimedica
Boiterie chez l'enfant
Approche clinique

Glissement épiphysaire de la tête fémorale
Caractéristiques
Symptômes discriminants Anorexie (symptôme), Sueurs nocturnes, Fatigue (symptôme), Arthralgie (symptôme), Douleur abdominale, Éruption cutanée, Perte de poids (signe clinique), Raideur matinale, Gonalgie (symptôme), Lombalgie (symptôme), ... [+]
Signes cliniques discriminants
Splénomégalie, Hématome, Position antalgique, Hépatomégalie, Scoliose, Conjonctivite, Tachycardie (signe clinique), Urétrite, Apparence toxique, Signe de Gower, ... [+]
Examens paracliniques
Protéine C réactive, Formule sanguine complète, Hémoculture, Scintigraphie osseuse, Vitesse de sédimentation, Culture de selles, Profil de coagulation, Créatine kinase, Radiographie du pied, Radiographie du genou, ... [+]
Drapeaux rouges
Pétéchies, Maladies inflammatoires intestinales, Anorexie (symptôme), Raideur articulaire, Purpura, Fracture, Ecchymose, Sueurs nocturnes, Fatigue (symptôme), Arthralgie (symptôme), ... [+]
Informations
Spécialités Pédiatrie, Orthopédie, Rhumatologie, Infectiologie, Médecine familiale, Médecine d'urgence

__NOVEDELETE__
Objectif du CMC
Boiterie chez l'enfant (20)

La boiterie chez l'enfant se présente par une démarche difficile qui témoigne d'une douleur, d'une faiblesse ou d'une maladie sous-jacente. Chez les plus jeunes enfants, elle peut se présenter comme un refus de marcher ou de mise en charge. Il s'agit d'une raison de consultation fréquente. Bien que la cause soit souvent bénigne, le clinicien doit être en mesure d'éliminer les causes plus graves.

Épidémiologie

Peu d'études se sont penchées sur l'épidémiologie de la boiterie chez l'enfant. Selon les données disponibles, la prévalence de la boiterie chez la patientèle pédiatrique est de 1,8 par 1000 enfants de moins de 14 ans et affecterait davantage les garçons que les filles du même âge.[1]

Étiologies

Les articulations les plus souvent atteintes lors d'une boiterie sont la hanche et le genou[2]. La cause la plus fréquente de boiterie chez l'enfant, tous âges confondus, est la synovite transitoire de la hanche.[1]

En fonction de la classe

Étiologie en fonction de la classe[3][4][5][1][6][7]
Classe étiologique Étiologies
Infectieuse
Inflammatoire
Biomécanique
Tumorale ou hématologique
Traumatique
Origine intra-abdominale
Indéterminée ou psychogène

La présence de maltraitance est toujours à considérer en présence de fractures ou de blessures qui ne concordent pas avec l'histoire rapportée, ou encore chez un enfant qui ne marche pas encore.

En fonction de l'âge

Étiologies selon le groupe d'âge[2][8]
Âge Étiologie
Tout âge
  • Synovite transitoire de la hanche
  • Étiologies traumatiques, comme les contusions, les fractures et les entorses
  • Arthrite septique
  • Ostéomyélite
  • Arthrite réactive
  • Arthrite secondaire à la maladie de Lyme
  • Tumeurs osseuses et autres néoplasies
1 à 4 ans
  • Dysplasie développementale de la hanche
  • Purpura d'Henoch-Schönlein
  • Fracture du nourrisson
  • Dystrophie musculaire
  • Troubles neurologiques, comme la paralysie cérébrale
  • Arthrite juvénile idiopathique
  • Hémarthrose
5 à 12 ans
  • Syndrome du Legg-Calvé-Perthes
  • Myosite
  • Fièvre rhumatismale aiguë
  • Dystrophie musculaire
  • Arthrite juvénile idiopathique
13 à 18 ans
  • Glissement épiphysaire de la tête fémorale
  • Tendinopathie
  • Syndrome d'Osgood-Schlatter
  • Ostéochondrite disséquante
  • Syndromes de surutilisation

Physiopathologie

Pour comprendre la physiopathologie de la boiterie, il est important de connaitre la physiologie normale de la démarche.

La démarche normale est composée de deux phases : la phase d'appui et la phase oscillante. La phase d'appui correspond à la période de contact entre le pied et le sol, tandis que la phase oscillante correspond à la période où le membre inférieur surélevé se balance pour avancer. Une dysfonction d'une ou l'autre des phases entraîne une boiterie[9].

De nombreuses composantes sont impliquées dans la démarche :

  • le système nerveux permet le contrôle, la force, le maintien de l'équilibre et la coordination des muscles et des mouvements des membres inférieurs nécessaires à la marche
  • les muscles :
    • les muscles glutéaux grands et moyens
    • les ischio-jambiers
    • le quadriceps
    • l'ilio-psoas
    • le tibial antérieur
    • le triceps sural.
  • les structures articulaires.

Une atteinte au fonctionnement d'une ou l'autre de ces structures, comme l'apparition d'une faiblesse musculaire ou d'une déformation articulaire, entraine une altération du mouvement de la marche et donc, il en résulte une boiterie non antalgique[9].

Une boiterie peut aussi être antalgique. Dans ce cas, l'enfant adopte une démarche compensatoire pour diminuer la douleur causée par une affection d'un ou des membres inférieurs. La boiterie antalgique se manifeste la plupart du temps par une diminution de la phase d'appui[1].

Évaluation clinique

Facteurs de risque

Les facteurs de risque à rechercher sont[10] :

Questionnaire

La synovite transitoire de la hanche et l'arthrite septique doivent être différenciées pour assurer une prise en charge adéquate et sécuritaire.
  • Un enfant ayant une synovite transitoire peut habituellement continuer ses activités, n'a pas d'apparence toxique et présente une résolution spontanée de la symptomatologie.
  • Un enfant atteinte d'une arthrite septique refusera la mise en charge, aura une apparence toxique et se verra dégrader rapidement et de manière catastrophique en l'absence de prise en charge.
Pensez à questionner l'enfant et les parents séparément lorsqu'il y a une suspicion de maltraitance.

Au questionnaire, les éléments suivants sont à rechercher[1][11][12] :

Examen clinique

Mesure de la vraie longueur des jambes
Toujours penser à examiner l'articulation au-dessus et l'articulation au-dessous ainsi que les structures adjacentes.
  • Par exemple, s'il y a une douleur à la hanche, il faut examiner le genou, l'abdomen, les OGE et la colonne lombaire.
  • Par exemple, s'il y a une douleur au genou, il faut examiner la hanche et la cheville.
En l'absence de trauma, une douleur hors de proportion à la mobilisation d'une articulation suggère une arthrite septique.

À l'examen clinique, les signes suivants sont à rechercher[1][11][13][14] :

Examens paracliniques

L'arthrite septique est fortement suspectée en présence de ces 4 critères :
  • une fièvre de > 38°C
  • une impossibilité de mise en charge
  • une vitesse de sédimentation de > 40 mm
  • une leucocytose de > 12 000/mm3.

Les examens paracliniques ne sont pas nécessaires si toutes les conditions suivantes sont remplies[15] :

  • il n'y a pas de drapeau rouge à l'examen physique et au questionnaire
  • le patient est ambulant et a une douleur minimale à la mise en charge
  • le diagnostic le plus probable est clair
  • le patient peut être réévalué dans les 7 jours au besoin.

Il est important de noter qu'en présence de symptômes systémiques, une formule sanguine complète, une vitesse de sédimentation et une protéine-C réactive doivent être demandées, ainsi qu'une radiographie de l'articulation atteinte.

Laboratoires

Selon le degré de suspicion clinique des différentes étiologies de boiterie chez l'enfant, les tests de laboratoire suivants doivent être demandés[1] :

Tests de laboratoire en présence de boiterie selon l'entité clinique suspectée
Examen paracliniques Explications
Biochimiques
Formule sanguine complète
  • Une thrombocytose et/ou une leucocytose peuvent indiquer la présence d'une infection ou d'une pathologie inflammatoire.
  • Des cytopénies peuvent indiquer la présence de néoplasie.
Protéine C réactive et vitesse de sédimentation
  • La VS et la CRP peuvent s'élever lors d'une infection, d'une néoplasie ou d'une maladie inflammatoire.
Analyse du liquide synovial
  • Dans l'arthrite septique, le liquide synovial sera habituellement opaque et comptera > 50 000 leucocytes, dont > 75 % correspondant à des neutrophiles.
  • En contexte de synovite transitoire, le liquide sera habituellement plutôt jaunâtre et clair et comptera < 15 000 leucocytes, et < 25 % de neutrophiles.
  • La présence de sang dans l'échantillon suggère une hémarthrose.
Anticorps anti-nucléaire
  • Un résultat fortement positif pour le ANA, ajouté à une clinique compatible, oriente vers un lupus érythémateux disséminé.
Profil de coagulation
  • Permet de diagnostiquer les hémophilies en présence d'hémarthrose.
Anticorps anti-streptolysine O (ASO)
  • L'anticorps ASO est positif en contexte d'infection récente au streptocoque de groupe A (SGA). Ainsi, un résultat positif en présence d'une clinique compatible suggère une fièvre rhumatismale aiguë.
Créatine kinase[8]
  • La créatine kinase sera élevée dans les dystrophies musculaires.
Sérologie pour la maladie de Lyme[16]
  • La recherche des IgM et IgG contre la bactérie Borrelia burgdorferi est indiquée en présence d'un tableau clinique compatible avec la maladie de Lyme et des manifestations cliniques des stades disséminés précoce et tardif en l'absence d'un érythème migrant isolé typique simultanément.
Microbiologiques
Culture du liquide synovial
  • Permet de déterminer et d'identifier le pathogène en cause lors d'une suspicion d'arthrite septique.
Hémoculture
  • À faire chez tous les patients fébriles qui ont une arthralgie.
  • Permet d'identifier la présence d'une infection disséminée dans un contexte d’arthrite septique ou d'ostéomyélite.
Culture osseuse
  • À compléter lors d'une suspicion d'ostéomyélite.
Culture de gorge
  • Permet de confirmer la présence de SGA lors d'une suspicion de fièvre rhumatismale aiguë.
Culture de selles

Recherche de gonorrhée et de chlamydia par PCR urinaire

  • À compléter lors d'une suspicion d'arthrite réactive ou d'arthrite gonococcique.

Imageries

Les modalités d'imagerie doivent être choisies en fonction des diagnostics les plus probables et des diagnostics à éliminer. La radiographie est la modalité utilisée en première intention en présence d'une boiterie chez l'enfant.

Indications d'imageries en contexte de boiterie selon l'étiologie suspectée
Modalités d'imagerie Indications[1][10] Trouvailles[3][10]
Radiographie de la hanche, de la cuisse, du genou, de la jambe, de la cheville et du pied
  • La radiographie doit être effectuée en première intention en présence d'une boiterie chez un enfant.
    • En cas de trouvailles à l'examen physique, une radiographie de l'articulation atteinte doit être complétée en utilisant les vues antéro-postérieure et latérale.
    • En cas d'un examen physique non concluant, une radiographie des deux membres inférieurs doit être effectuée afin d'identifier le site anatomique en cause.
    • Une radiographie des hanches en « pattes de grenouille » est indiquée pour détecter un glissement épiphysaire du col fémoral, lorsque celui-ci est suspecté.
Les trouvailles à la radiographie peuvent être multiples. Ainsi, il est important de connaitre les présentations plus communes des pathologies suspectées.
  • La radiographie est l'imagerie de choix pour la détection des fractures .
  • En présence d'une ostéomyélite, la radiographie montrera des lésions lytiques en phase aiguë, puis des réactions périostées après 10 jours.
  • La radiographie d'une synovite transitoire de la hanche montrera un espace interarticulaire élargi, suggérant un épanchement articulaire.
  • Le Legg-Calvé-Perthes peut se présenter sous 4 phases radiologiques :
    • la synovite transitoire de la hanche (qui apparait entre la première et la 3e semaine de l'atteinte)
    • l'ostéonécrose (qui se développe de 6 mois à 1 an après le diagnostic)
    • la fragmentation de la tête fémorale (entre la première et la 3e année)
    • la reconstruction, ce qui risque de conserver la déformation.
  • Le glissement épiphysaire du fémur proximal se manifestera à la radiographie par un déplacement postérieur de l'épiphyse fémorale.
  • La radiographie d'un Osgood-Shattler montrera une fragmentation de la tubérosité tibiale.
  • Les tumeurs osseuses peuvent être distinguées avec l'aide de certains signes radiographiques.
    • L'ostéome se présentera sous forme de lésion radiotranslucide entourée de sclérose importante.
    • L'ostéosarcome aura une apparence en « sunburst ». Un triangle de Codman peut également être aperçu à la radiographie.
    • Le sarcome d'Ewing se présentera en zone lytique mal définie, avec un bris cortical et une réaction périostée lamellaire (en oignon).
  • La maltraitance chez les enfants doit être suspectée en présence de fractures métaphysaires ou de fractures d'âges variés.

N.B. Les radiographies peuvent être initialement faussement négatives en présence de fractures, du syndrome de Legg-Calvé-Perthes, d'une ostéomyélite ou d'une arthrite septique. Ainsi, un contrôle doit être complété dans les semaines suivantes ou une autre modalité d'imagerie doit être employée.

IRM de la hanche, de la cuisse, du genou, de la jambe, de la cheville et du pied
  • Cette modalité permet :
    • la visualisation des articulations, des tissus mous, du cartilage et de la moelle osseuse
    • le diagnostic précoce de lésions initialement non visibles à la radiographie.
  • L'IRM est également indiqué lors d'une suspicion d'ostéomyélite, malgré des radiographies négatives.
  • En présence d'ostéomyélite, des modifications dans la moelle osseuse peuvent être détectées.
  • Lors d'une suspicion d'étiologie inflammatoire, l'IRM permet de distinguer la synovite transitoire de la hanche d'un épanchement articulaire : les tissus synoviaux rehaussent à l'IRM, alors que l'épanchement, non.
Tomodensitométrie de la hanche, de la cuisse, du genou, de la jambe, de la cheville et du pied
  • Cette modalité permet de détecter la présence de fractures occultes, d'une ostéomyélite, de tumeurs et de lésions métastatique.
  • L'IRM est préférable au TDM osseux, mais celui-ci peut-être utilisé en cas d'impossibilité de compléter l'IRM.
Scintigraphie osseuse
  • À utiliser lorsque les autres modalités d'imagerie sont équivoques.
Échographie articulaire
  • L'échographie est à utiliser lors d'une suspicion d'épanchement articulaire.
  • Une écographie dynamique entre 6 semaines et 4 mois d'âge permet l'évaluation d'une dysplasie congénitale de la hanche[7].
  • L'échographie permet de confirmer la présence et la quantité de liquide, mais ne peut déterminer l'étiologie de l'épanchement.
  • Lors de suspicion d'arthrite septique, une aspiration du liquide doit être faite, guidée par échographie.

Drapeaux rouges

En présence d'une boiterie chez un enfant, il est primordial d'identifier les drapeaux rouges suivants[17][18][15] :

Traitement

Prise en charge générale

Le traitement de la boiterie chez l'enfant consiste en premier lieu à la gestion de la douleur, si présente, puis en la prise en charge de la cause de la boiterie[19] :

Prise en charge spécifique

Il est important de reconnaitre les conditions ou situations nécessitant une référence en spécialité[20] :

  • une référence en orthopédie :
    • l'arthrite septique (en concomitance avec la pédiatrie)
    • le glissement de l'épiphyse fémoral
    • une lésion néoplasique
    • l'ostéochondrite disséquante
    • des résultats de laboratoire suggérant une cause infectieuse, malgré des imageries négatives
  • une référence en pédiatrie :
    • l'arthrite septique (en concomitance avec l'orthopédie)
    • des résultats de laboratoires suggérant une cause néoplasique, malgré des imageries négatives
    • une suspicion de maltraitance
    • une diminution de l'état général du patient
    • des symptômes durant plus de 7 jours
    • une incapacité de mise en charge ou de mouvements malgré l'analgésie
  • une référence en rhumatologie :
    • l'arthrite juvénile idiopathique ou une arthrite en lien avec une MII.
Prise en charge générale de diverses causes de boiterie chez l'enfant[11]
Causes Prise en charge
Arthrite septique L'arthrite septique est une pathologie qui nécessite une prise en charge rapide.
  • Débuter un antibiotique empirique le plus rapidement possible, avant même la réception du résultat de la culture.
    • La céfazoline est un choix judicieux.
    • Assurer la couverture de Neisseria gonorrhoeae chez l'adolescent, selon le niveau de suspicion.
  • L'antibiotique doit être ajusté selon le résultat de la culture.
  • En présence d'épanchement articulaire, l'aspiration du liquide synovial peut être nécessaire.
  • Une référence en orthopédie pour un drainage chirurgical urgent doit être complétée si la hanche ou le genou est atteint.
Arthrite virale L'arthrite virale est une cause de boiterie auto-résolutive. La prise en charge se base sur le contrôle de la douleur par analgésie.
Arthrite réactive L'arthrite réactive est une cause de boiterie habituellement auto-résolutive en quelques semaines. La prise en charge se base sur le contrôle de la douleur par analgésie.
Synovite transitoire de la hanche La synovite transitoire de la hanche est une cause de boiterie habituellement auto-résolutive en quelques jours à semaines. La prise en charge se base d'abord sur le contrôle de la douleur par analgésie.
  • Une mise en traction de la hanche peut être tentée si l'analgésie est insuffisantes après quelques jours.
  • Une radiographie de contrôle, 3 mois après le diagnostic, est nécessaire afin d'éliminer un Legg-Calvé-Perthès.
Maladie de Lyme Le traitement de la maladie de Lyme se fait par la prise d'antibiotiques :
  • le cefuroxime 30 mg/kg/jour (maximum de 500 mg par jour) PO en 2 doses x 20 jours OU
  • la doxycycline 2 mg/kg (maximum de 100 mg par dose) PO BID x 14 jours, pour les enfants de > 8 ans seulement.

La maladie de Lyme est une maladie à déclaration obligatoire (MADO).

Legg-Calvé-Perthès Le contrôle de la douleur et la réadaptation sont essentiels à la prise en charge du LCP. Les éléments suivants doivent être effectués :
  • l'analgésie
  • le repos du membre avec mise en traction ± le port de béquilles
  • l'abduction passive à l'aide d'un plâtre, d'une orthèse ou d'une chirurgie
  • une référence en physiothérapie pour réadaptation
  • une référence en orthopédie.
Glissement de l’épiphyse fémorale Le glissement épiphysaire de la tête fémorale doit être référé en orthopédie pour un traitement chirurgical.
Dysplasie congénitale de la hanche[7] La prise en charge de la dysplasie congénitale de la hanche dépend de l'âge du patient :
  • Avant l'âge de 6 mois, le harnais de Pavlik permet le positionnement de la hanche en abduction et rotation externe.
  • Après l'âge de 6 mois ou lors d'un échec au harnais, une référence en orthopédie permet d'effectuer :
    • un examen sous anesthésie générale
    • une ténotomie des adducteurs associée à une immobilisation par plâtre.
  • Après l’âge de la marche, une référence en orthopédie doit être faite pour réduction ouverte et ostéotomie pelvienne.
Maladie d’Osgood-Schlatter La maladie d'Osgood-Schlatter est habituellement auto-résolutive avec la fin de la croissance. La prise en charge symptomatique se base sur :
  • le contrôle de la douleur, par l'entremise de :
    • l'analgésie, le repos et la physiothérapie
  • la limitation des sports de sauts (ex. : basketball, volleyball) ou d'endurance.
Ostéochondrite disséquante
  • L'ostéochondrite disséquante doit être référée en orthopédie pour évaluation et réparation de la lésion au besoin.
  • L'utilisation de béquilles pour diminuer la mise en charge permet une meilleure évolution.
  • Un suivi radiologique doit être fait durant la période de croissance.
Arthrite idiopathique juvénile
  • L'arthrite juvénile idiopathique doit être référée en rhumatologie pédiatrique.
  • La prise en charge générale consiste en l'analgésie (avec infiltration de corticostéroïdes au besoin), la physiothérapie, l'ergothérapie et le port d'orthèses.
Maladie sérique La prise en charge de la maladie sérique comprend[21] :
  • le retrait de l’agent causal
  • les antihistaminiques pour le prurit
    • la cétirizine
      • chez les enfants entre 6 mois et 2 ans : 2,5 mg PO die
      • chez les enfants de 2 à 5 ans : 2,5 à 5 mg PO die
      • chez les enfants de > 5 ans et les adolescents, 5 à10 mg PO die.
    • la loratadine
      • chez les enfants de 2 à 6 ans : 5 mg PO die
      • chez les enfants de ≥ 6 ans et les adolescents : 10 mg PO die
    • la dyphenhydramine 0,5 à 1,25 mg/kg (maximum de 50 mg par dose) IV ou IM q 6 h PRN
    • D'autres antihistaminiques peuvent être utilisés.
  • l'acétaminophène, pour l'action antipyrétique
  • la prednisone pour les arthralgies
    • Donner 0,5 à 1 mg/kg/jour pour quelques jours, puis cesser graduellement, pour un total de moins de 7 jours.
Purpura d’Henoch-Schönlein Le purpura d'Henoch-Shonlein est une maladie auto-résolutive, à traitement symptomatique, qui nécessite un suivi rapproché de l'évolution, de la tension artérielle et de l'analyse et culture d'urine.
  • Le contrôle de la douleur est fait par analgésie.
  • La prednisone peut améliorer les douleurs abdominales.
Douleurs de croissance Les douleurs de croissance peuvent être contrôlées par l'analgésie, l'application locale de chaleur et en massant la région douloureuse.

Suivi

Radiographie d'un patient atteint du Legg-Perthes [1]

Le suivi d'une boiterie chez l'enfant dépend de la cause sous-jacente.[11]

  • La synovite transitoire de la hanche doit être suivie par radiologie, 3 mois après le diagnostic, afin d'éliminer un LCP.
  • L'ostéochondrite disséquante nécessite un suivi radiologique durant la période de croissance.
  • L'arthrite juvénile idiopathique est suivie en rhumatologie.
  • Les pathologies graves traitables doivent être suivies afin d'en assurer la résolution.
  • Certaines causes de boiterie, comme l'arthrite réactive et la synovite transitoire de la hanche, sont auto-résolutives.

Chez un enfant afébrile, ayant un bon état général, dont les radiographies sont négatives ou la condition est non-urgente, un suivi en externe peut être suffisant[19].

Le suivi de chacune des causes de boiterie sera discuté séparément dans les pages spécifiques aux pathologies.

Complications

La présence d'une boiterie peut entraîner certaines complications si elle n'est pas prise en charge dans un délai raisonnable.

Les complications incluent :

Les complications propres aux pathologies spécifiques de boiterie seront discutées sur leur page respective.

Notes

  1. Synonyme : Legg-Clavé-Perthes
  2. Synonyme : luxation congénitale de la hanche
  3. Synonyme : Osgood-Schlatter
  4. Demander au patient de se placer en décubitus dorsal, les genoux en extension. Avec l'aide d'un ruban à mesurer, mesurer la distance entre l'épine iliaque antéro-supérieure et la malléole interne pour chacun des membres inférieurs. Calculer la moyenne des mesures prises pour chacun des membres inférieurs.
  5. Pour évaluer la démarche d'une patient, celui-ci doit être pieds nus et effectuer plusieurs allers et retours d'une distance d'au moins 4 à 5 mètres. Les éléments à examiner sont les suivants :
    • l'amplitude et la symétrie des pas
    • la participation du tronc et la stabilité à la marche
    • le balancement des bras
    • la phase d'appui et phase oscillante.
  6. Atteinte de l’articulation sacro-iliaque si la douleur est localisée en lombaire par le patient. Si le patient localise sa douleur dans l'aine ou à la hanche, on considère que la douleur provient de cet endroit.
  7. Néoplasie, infection, inflammation
  8. Les antibiotiques doivent ensuite être ajustés selon le résultat des cultures, s'il y a lieu.

Références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 et 1,7 Sameer Naranje, Derek M. Kelly et Jeffrey R. Sawyer, « A Systematic Approach to the Evaluation of a Limping Child », American Family Physician, vol. 92, no 10,‎ , p. 908–916 (ISSN 1532-0650, PMID 26554284, lire en ligne)
  2. 2,0 et 2,1 (en) « Evaluation of the child with a limp », sur uptodate.com, (consulté le 5 novembre 2022)
  3. 3,0 et 3,1 Jean Turgeon et al, Dictionnaire de pédiatrie de Weber, Montréal, Chenelière Éducation, , 1366 p. (ISBN 9782765047469), p. 384-392
  4. Jean Turgeon et al, Dictionnaire de pédiatrie Weber, Montréal, Chenelière Éducation, , 1366 p. (ISBN 9782765047469), p. 1017-1019
  5. Philippe Furger et al, Dr-MÉD.ca, Québec, D&F, , 1350 p. (ISBN 978-3-905699-22-7), p. 816-821
  6. Jean Turgeon et al, Dictionnaire de pédiatrie Weber, Montréal, Chenelière Éducation, , 1366 p. (ISBN 9782765047469), p. 136-141
  7. 7,0 7,1 et 7,2 Turgeon, Jean, (1960- ...)., Hervouet-Zeiber, Catherine., Ovetchkine, Philippe. et Bernard-Bonnin, Anne-Claude., Dictionnaire de pédiatrie Weber, De Boeck, dl 2015, cop. 2015, 1366 p. (ISBN 978-2-8041-9045-3 et 2-8041-9045-5, OCLC 907962960), p. 703-705
  8. 8,0 et 8,1 (en) Cláudio Santili, Wilson Lino Júnior, Ellen de Oliveira Goiano et Romero Antunes Barreto Lins, « LIMPING IN CHILDREN », Revista Brasileira de Ortopedia (English Edition), vol. 44, no 4,‎ , p. 290–298 (PMID 27022509, Central PMCID PMC4799062, DOI 10.1016/S2255-4971(15)30156-7, lire en ligne)
  9. 9,0 et 9,1 GASQ DD, Cormier DC. Physiologie et évaluation de la marche [En ligne]. CHU de Toulouse; 2022 [cité le 2 janv 2023]. Disponible: https://clarolineconnect.univ-lyon1.fr/clarolinepdfplayerbundle/pdf/6861869
  10. 10,0 10,1 10,2 et 10,3 (en) « Approach to hip pain in childhood », sur uptodate.com, (consulté le 23 décembre 2022)
  11. 11,0 11,1 11,2 et 11,3 Maxime Ouellet, Préparation à l’examen du Conseil Médical Canadien (CMC) : Résumé des objectifs et situations cliniques essentielles du CMC, Québec, , 325 p. (lire en ligne)
  12. 12,0 et 12,1 (en) « Overview of the causes of limp in children », sur uptodate.com, (consulté le 22 novembre 2022)
  13. Netgen, « Les boiteries de l'enfant », sur Revue Médicale Suisse (consulté le 11 octobre 2020)
  14. Anciens Combattants Canada, « Inégalité de longueur des membres inférieurs - Lignes directrices sur l'admissibilité au droit à pension - Anciens Combattants Canada », sur www.veterans.gc.ca, (consulté le 11 octobre 2020)
  15. 15,0 et 15,1 « Clinical Practice Guidelines : The limping or non-weight bearing child », sur www.rch.org.au (consulté le 18 mars 2023)
  16. « Maladie de Lyme aux stades localisé et disséminé - outil d'aide au diagnostic », sur inesss.qc.ca, (consulté le 24 décembre 2022)
  17. « Boiterie aigüe isolée », sur Urgence CHU Sainte-Justine (consulté le 12 octobre 2020)
  18. Shehzaad A. Khan, Hassan Raja et Abdul Waheed, « The limping child - when to worry and when to refer: a GP's guide », The British Journal of General Practice: The Journal of the Royal College of General Practitioners, vol. 70, no 698,‎ , p. 467 (ISSN 1478-5242, PMID 32855147, Central PMCID 7449436, DOI 10.3399/bjgp20X712565, lire en ligne)
  19. 19,0 et 19,1 (en) « Clinical Pratice Guidelines - The limping or non-wight bearing child », sur rch.org.au, (consulté le 29 décembre 2022)
  20. (en) « Clinical Pratice Guidelines - The limping or non-wight bearing child », sur rch.org.au, (consulté le 29 décembre 2022)
  21. (en) « Serum sickness and serum sickness-like reactions », sur uptodate.com, (consulté le 30 décembre 2022)
Les sections suivantes sont remplies automatiquement et se peupleront d'éléments à mesure que des pages sont crées sur la plateforme. Pour participer à l'effort, allez sur la page Gestion:Contribuer. Pour comprendre comment fonctionne cette section, voir Aide:Fonctions sémantiques.