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* Administration d'O<sub>2</sub> à haute concentration (> 60% si possible) avec oxymétrie continue | * Administration d'O<sub>2</sub> à haute concentration (> 60% si possible) avec oxymétrie continue | ||
* Réévaluation fréquente par spirométrie ou par mesure du débit de pointe (DEP) | * Réévaluation fréquente par spirométrie ou par mesure du débit de pointe (DEP) | ||
* Sulfate de magnésium IV (0,5 g/mL) | * '''Sulfate de magnésium''' IV (0,5 g/mL) | ||
** 2 g (4 mL) dilué dans 100 mL de D5W x 1 dose administrée sur 20 minutes | ** 2 g (4 mL) dilué dans 100 mL de D5W x 1 dose administrée sur 20 minutes | ||
* Épinéphrine IM (1 mg/mL) | * '''Épinéphrine''' IM (1 mg/mL) | ||
** 0,3-0,5 mg (0,3-0,5 mL) q20 minutes PRN | ** 0,3-0,5 mg (0,3-0,5 mL) q20 minutes PRN | ||
* Épinéphrine IV en injection | * '''Épinéphrine''' IV en injection | ||
** 1 mL de solution 1 mg/mL dilué dans 9 mL de chlorure de sodium 0,9% | ** 1 mL de solution 1 mg/mL dilué dans 9 mL de chlorure de sodium 0,9% | ||
** Administrer 0,1 mg (1 mL) IV sur 5-10 minutes | ** Administrer 0,1 mg (1 mL) IV sur 5-10 minutes | ||
* Épinéphrine IV en infusion | * '''Épinéphrine''' IV en infusion | ||
** 2 mL de solution 1 mg/mL dilué dans 250 mL de D5W | ** 2 mL de solution 1 mg/mL dilué dans 250 mL de D5W | ||
** Infuser à une vitesse de 1-4 μg/min | ** Infuser à une vitesse de 1-4 μg/min |
Version du 10 janvier 2021 à 13:02
Maladie | |
Pathophysiologie de l'asthme par accumulation de mucus | |
Caractéristiques | |
---|---|
Signes | Coma, Confusion, Arythmies, Tachycardie , Tirage , Tachypnée , Pouls paradoxal, Hyperinflation thoracique, Poitrine silencieuse, Faible effort respiratoire, ... [+] |
Symptômes |
Dyspnée , Expectorations, Douleur thoracique , Toux , Wheezing |
Diagnostic différentiel |
Insuffisance cardiaque, Maladie pulmonaire obstructive chronique, Myocardite, Tuberculose, Corps étranger, Fibrose kystique, Attaque de panique, Dysplasie bronchopulmonaire, Bronchiectasies, Bronchiolite, ... [+] |
Informations | |
Terme anglais | Asthma |
Autres noms | Syndrome obstructif réversible |
Wikidata ID | Q35869 |
Spécialités | Pneumologie, Médecine d'urgence, Médecine familiale |
|
L'asthme est une inflammation diffuse des voies respiratoires provoquée par divers stimuli induisant une bronchoconstriction réversible.
Épidémiologie
L'asthme est une pathologie courante, touchant environ 15 % à 20 % des personnes dans les pays développés et environ 2 % à 4 % dans les pays moins développés. C'est beaucoup plus fréquent chez les enfants. [1][2][3]
Dans l'enfance, l'asthme est plus fréquent chez les garçons avec un ratio homme/femme de 2:1. Puis, à la puberté, le ratio devient 1:1. Jusqu'à 40 % des enfants développeront une respiration sifflante, à un moment ou à un autre, qui sera diagnostiquée comme de l'asthme si elle est réversible par les bêta-2 agonistes, et ce, indépendamment des tests de la fonction pulmonaire.[1][2][3]
Après la puberté, la prévalence de l'asthme devient plus élevée chez les femmes ; les cas d'apparition à l'âge adulte après l'âge de 40 ans sont principalement des femmes.[4][3]
La prévalence de l'asthme est plus élevée aux âges extrêmes de la vie en raison de la réactivité des voies respiratoires et de l'infériorité de la fonction pulmonaire.[4][3] De tous les cas d'asthme, environ 66 % sont diagnostiqués avant l'âge de 18 ans. Près de 50 % des enfants asthmatiques présentent une diminution de la sévérité ou une disparition des symptômes au début de l'âge adulte.[3][5]
L'asthme est associé à une exposition à la fumée de tabac et aux particules inhalées et est donc plus fréquent dans les groupes présentant ces expositions environnementales. [1][2][3]
Étiologies
L'étiologie globale est complexe et encore mal comprise, en particulier lorsqu'il s'agit de savoir quels enfants asthmatiques continueront à souffrir d'asthme à l'âge adulte (jusqu'à 40% des enfants ont une respiration sifflante, seulement 1% des adultes ont asthme), mais il est admis qu'il s'agit d'une pathologie multifactorielle, influencée à la fois par la génétique et par l'exposition environnementale .[3]
Physiopathologie
L'asthme est une inflammation aiguë et entièrement réversible des voies respiratoires, souvent à la suite d'une exposition à un déclencheur environnemental. Le processus pathologique commence par l'inhalation d'un irritant (par exemple, l'air froid) ou d'un allergène (par exemple, le pollen), qui, en raison d'une hypersensibilité bronchique, entraîne une inflammation des voies respiratoires et une augmentation de la production de mucus. Cela conduit à une augmentation significative de la résistance des voies respiratoires, qui est plus prononcée à l'expiration.[3]
Une obstruction des voies respiratoires est due à la combinaison de l'infiltration par des cellules inflammatoires, l'hypersécrétion de mucus avec formation de bouchons de mucus et une contraction des muscles lisses.[3]
Ces changements réversibles peuvent devenir irréversibles au fil du temps en raison de l'épaississement de la membrane basale, le dépôt de collagène et la desquamation épithéliale ainsi que par le remodelage des voies respiratoires qui se produit dans les maladies chroniques (il y a hypertrophie et hyperplasie de la musculature lisse).[3]
Présentation clinique
Facteurs de risque
Classes des facteurs déclencheurs | Facteurs déclencheurs[3] |
---|---|
Pro-inflammatoires |
|
Irritatifs |
|
Mixtes |
|
Prédisposition génétique |
Questionnaire
Voici les éléments à rechercher au questionnaire si suspicion d'asthme [3]:
- une toux sèche périodique, souvent nocturne, récidivantes
- une sensation d'oppression thoracique
- le wheezing
- la dyspnée à l'effort et au repos
- des expectorations
- les symptômes s'aggravant la nuit, puis s'atténuent dans la journée[3]
- les symptômes sont aggravés par les allergies, l'exercice et les IVRS[3]
- les symptômes répondant rapidement aux B2-agonistes par inhalation.
Les symptômes sont variables, c'est-à-dire qu'ils sont accrus en présence de stimuli et pratiquement absents si l'asthme est bien contrôlé.
Voici un tableau résumant les différentes pathologies autres que l'asthme à considérer selon la sémiologie du patient[9].
Signes et/ou symptômes | Diagnostic différentiel |
---|---|
|
Rhino-sinusite allergique ou infectieuse |
|
Obstruction des voies respiratoires supérieures
|
|
|
|
Bronchiolite |
|
|
|
Coqueluche |
|
Dysplasie bronchopulmonaire |
|
Malformation congénitale des voies respiratoires |
|
|
|
Dyskinésie ciliaire primaire |
|
Reflux gastro-oesophagiens |
|
Oesophagite éosinophilique |
|
Troubles de la déglutition
(avec possible aspiration) |
|
Troubles immunitaires |
|
Oedème pulmonaire dû à:
|
Examen clinique
La clinique peut être normale en dehors d'une crise d'asthme ; étant donné que les symptômes varient dans le temps, l'examen physique varie également.[3]
À l'examen pulmonaire, on retrouve un ou plusieurs des signes suivants[3] :
- des sibilances (le plus fréquemment rencontré)
- certains signes peuvent également signaler un certain niveau de gravité, tel que retrouvé lors d'une exacerbation aiguë :
- une augmentation du temps expiratoire
- le wheezing
- une dyspnée à la parole
- la position penchée vers l'avant, les mains sur les cuisses (pour ouvrir leurs voies respiratoires)
- le tirage sus-sternal et intercostal
- la tachycardie
- la tachypnée
- l'hyperinflation thoracique
- l'anxiété
- certains éléments à l'examen physique signalent un état critique, dans lequel la vie du patient pourrait être en danger[note 1] :
- la cyanose centrale
- un débit expiratoire maximal inférieur à 33 % du meilleur résultat personnel
- une PCO2 normale
- une poitrine silencieuse (à cause de la forte diminution du flux d'air)
- une faible effort respiratoire
- une bradycardie (indiquant une fatigue musculaire respiratoire sévère)[3]
- des arythmies
- une hypotension artérielle
- un pouls paradoxal[note 2]
- de l'épuisement
- de la confusion et un coma.
Examens paracliniques
La méthode diagnostique de choix est la spirométrie, celle-ci doit être effectuée avant le traitement pour déterminer la gravité du trouble.
Examen paraclinique | Explications |
---|---|
Spirométrie |
|
Essai thérapeutique[9] |
|
Débit expiratoire de pointe (DEP)[note 3][3] |
|
Provocation à la méthacholine (ou à l'histamine) |
|
Oxymétrie de pouls |
|
Électrolytes sanguins |
|
Gaz artériel, capillaire ou veineux |
|
ECG |
|
Spirométrie à l'effort |
|
Radiographie pulmonaire |
|
Tomodensitométrie thoracique |
|
Approche clinique
Lorsqu'un patient, surtout s'il est jeune, se présente pour dyspnée et toux, il convient de suspecter un asthme. Il est alors important de rechercher d'autres formes d'atopie, comme de l'eczéma ou une rhinite, ainsi que de s'informer sur le contexte de survenue des symptômes; il importe de savoir si ceux-ci apparaissent ou sont exacerbés au froid, à l'effort, lors de l'exposition au tabac ou lors de l'exposition à un allergène.
Lors de l'examen physique, des sibilances lors de l'auscultation pulmonaire, accompagnées ou non de wheezing, sont fort suspects d'une bronchoconstriction due à l'asthme. Il faut aussi rechercher cyanose, tirage, tachycardie, tachypnée et saturation en oxygène diminuée, car ceux-ci sont des signes d'une crise d'asthme, qu'il faut alors traiter rapidement.
Afin de confirmer le diagnostic chez un patient de 6 ans et plus, il faut faire une spirométrie. Si celle-ci indique un VEMS/CVF diminué, un VEMS diminué et une réversibilité du syndrome obstructif à la suite de la prise de bêta-2-agonistes à courte action (c'est-à-dire une hausse du VEMS de 12% et de 200 mL suite à la prise des bronchodilatateurs), le diagnostic d'asthme est confirmé. D'autres tests, comme un débit de pointe, un test de provocation à la métacholine, une oxymétrie de pouls, un ECG et un gaz artériel peuvent être utilisés pour caractériser la sévérité de l'asthme.
Afin de confirmer le diagnostic chez un enfant entre 1 an et 5 ans, il faut faire un essai thérapeutique. Des médicaments servant à traiter l'asthme sont débutés et l'asthme est confirmé si les symptômes d'obstruction du flot d'air s'améliorent suite à la prise des agents pharmacologiques.
Diagnostic
Âge 1 à 5 ans
Avec signes d'obstruction
Le diagnostic d'asthme est posé chez un enfant (critères 1 + 2 + 3)[9] :
- ayant des épisodes récurrents (≥ 2 épisodes) d'exacerbations asthmatiformes
- les symptômes sont préférablement documentés par des professionnels de la santé (préférable)
- les symptômes peuvent être documentés par les parents, mais les symptômes doivent être convaincants (alternatif)
- s'il y a eu 1 seul épisode avec réversibilité, il s'agit alors d'asthme suspecté : le diagnostic d'asthme n'est posé qu'au deuxième épisode
- qu'il y a amélioration de ses symptômes suite à une thérapie médicamenteuse visant à corriger l'asthme (voir tableau)
- l'amélioration est documentée par un professionnel de la santé (préférable) ; la durée d'observation et le traitement recommandé pour évaluer la réversibilité varie en fonction de la gravité des symptômes (voir tableau ci-bas)
- l'amélioration peut être documentée par les parents (alternatif)
- une réversibilité des symptômes convaincants après administration de BACA
- une amélioration des symptômes après un traitement de 3 mois de CSI ± BACA
- sans éléments pouvant suggéré un diagnostic alternatif.
Degré de sévérité de l'obstruction bronchique | Agent administré | Dose | Période d'observation |
---|---|---|---|
Léger | Salbutamol |
|
30 minutes |
Modéré à sévère | Salbutamol |
|
60 minutes |
Corticostéroïde |
|
3-4 heures |
Une réponse sous-optimale au salbutamol est attendue chez un enfant avec un asthme qui dure depuis longtemps et qui est mal contrôlé. En effet, l'obstruction du flot d'air n'est alors pas attribuable au bronchospasme, mais plutôt à l'inflammation, ce qui explique la faible réponse aux bronchodilatateurs.[9]
Sans signes d'obstruction du flot d'air
La plupart des enfants asthmatiques sont asymptomatiques ne présente aucun signe d'obstruction du flot d'air à l'examen physique lors de leur évaluation. Dans ces cas, l'asthme est suspecté lorsque le patient répond à tous ces critères (1+2+3) [9]:
- ≥ 2 épisodes de symptômes compatibles avec l'asthme
- aucune documentation antérieure par un professionnel de la santé de signes obstructifs à l'examen physique OU d'amélioration après la prise de traitement pour l'asthme
- aucun diagnostic alternatif.
Lorsque l'asthme est suspecté, la conduite à tenir est de débuter un traitement pharmacologique de l'asthme avec des corticostéroïdes inhalés et/ou du salbutamol (dépend de la gravité des symptômes) afin d'évaluer s'il y a une amélioration des symptômes. L'évaluation de la réversibilité des symptômes d'asthme via le salbutamol PRN est faite par les parents tandis que celle via les corticostéroïdes est faite par le médecin après 3 mois. Le diagnostic d'asthme est posé s'il y a amélioration des symptômes à l'intérieur de la période normale (voir tableau).[9]
Degré de sévérité | Agent administré | Dose | Amélioration des symptômes |
---|---|---|---|
|
Salbutamol |
|
30 minutes |
|
Salbutamol |
|
30 minutes |
Corticostéroïde
inhalé |
|
3 mois |
Un suivi est fait à 6 semaines et 3 mois afin de s'assurer de l'adhérence au traitement.[9]
Âge > 6 ans
Dans cette tranche d'âge, le diagnostic repose sur l'anamnèse, l'examen physique et les résultats aux épreuves respiratoires. La spirométrie est la méthode diagnostique de choix. Si la spirométrie est non concluante, d'autres examens diagnostiques sont recommandés.
Enfant | Adulte |
---|---|
EXAMEN DIAGNOSTIQUE | |
Spirométrie | |
Critères 1 + 2 :
|
Critères 1 + 2 :
|
Débit de pointe[note 4] | |
DEP augmenté post-bronchodilatateur ≥ 20% | Critères 1 OU 2 :
|
Test de provocation à la métacholine | |
PC20 < 4 mg/mL [note 5] | |
Test de provocation à l'exercice | |
VEMS diminué post-exercice ≥ 10-15% |
Classification de l'asthme
Score de PRAM
Le score PRAM permet de classifier la sévérité d'une exacerbation aiguë de l'asthme chez l'enfant [11].
Paramètre | Valeur | Score |
---|---|---|
Satuation en oxygène | > 94 % | 0 |
92-94 % | 1 | |
< 92 % | 2 | |
Tirage sus-sternal | Absent | 0 |
Présent | 2 | |
Contraction des muscles scalènes | Absente | 0 |
Présente | 2 | |
Murmure vésiculaire | Normal | 0 |
↓ aux base | 1 | |
↓ base + apex | 2 | |
Minimal ou absent | 3 | |
Sibilances | Absentes | 0 |
Expiratoires seulement | 1 | |
Inspiratoire ± expiratoires | 2 | |
Audible sans stéthoscope ou absentes
(murmure vésiculaire minimal ou absent) |
3 |
Les pointages sont donc additionnés pour établir le score PRAM situé entre 0 et 12. Le pointage obtenu permettra de classifier la sévérité de la crise d'asthme ainsi[11] :
- PRAM 0-3 : crise légère
- PRAM 4-7 : crise modérée
- PRAM 8-12 : crise sévère.
Classification de la sévérité de l'asthme
Cette classification permet de recommander un traitement initial en fonction de la sévérité des symptômes.
Classe | Caractéristiques |
---|---|
Asthme intermittent |
|
Asthme léger persistant |
|
Asthme modéré persistant |
|
Asthme sévère persistant |
|
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel principal de l'asthme est[3][13]:
- l'anaphylaxie
- l'obstruction des voies respiratoires supérieures (corps étranger, tumeur, anneau vasculaire)
- une dysfonction des cordes vocales
- la maladie pulmonaire obstructive chronique
- des causes cardiaques
- l'insuffisance cardiaque
- une myocardite
- une péricardite
- le reflux gastro-oesophagien
- la rhinosinusite allergique ou rhinosinusite infectieuse
- le faux croup
- certaines maladies infectieuses
- la laryngite striduleuse
- la trachéite
- la bronchiolite
- la pneumonie
- la tuberculose
- la coqueluche
- les maladies congénitales et génétiques de l'enfance
- l'aspiration
- l'atélectasie
- les bronchiectasies
- l'oesophagite éosinophilique
- les troubles de la déglutition
- le syndrome d'hyperventilation et l'attaque de panique.
Traitement
S'il n'est pas corrigé rapidement, l'asthme peut devenir plus difficile à traiter, car la production de mucus empêche le médicament inhalé d'atteindre la muqueuse. L'inflammation devient également plus œdémateuse. Ce processus est résolu avec des bêta-2 agonistes (par exemple, salbutamol, salmétérol, albuterol) et peut être aidé par des antagonistes des récepteurs muscariniques (par exemple, bromure d'ipratropium), qui agissent pour réduire l'inflammation et détendre la musculature bronchique, ainsi que pour réduire la production de mucus.[3][14] Des corticostéroïdes oraux peuvent aussi êtres utilisés.
Principes de base
Voici les grandes lignes à retenir dans l'élaboration d'un traitement visant la maitrise de l'asthme chez un patient:
- Instituer un traitement axé sur l'amélioration à long terme de l'asthme[3]
- Déterminer quel est le niveau de maitrise optimal[3]
- Déterminer le plus bas niveau de traitement qui permettra de maintenir cette maitrise[3]
- Donner la priorité au traitement de l'inflammation et, si requis, ajouter d'autres médicaments pour optimiser la maitrise de l'asthme[3]
- Assurer un enseignement et un suivi adéquats
Principes non pharmacologiques
Celles-ci sont à peu près les mêmes pour les enfants et les adultes:
- Éviter les facteurs déclencheurs[3]
- bonnes habitudes de vie[3]
- exercice physique régulier[3]
- perte de poids[3]
- Éducation sur l'importance de l'adhérence au traitement[9][10]
- Éducation sur les bonnes techniques d'inhalation[9][10]
- choix d'un inhalateur approprié[9]
- Enfant entre 1 an et 3 ans: Aérochambre et masque facial ajusté
- Enfant de 4 et 5 ans: Aérochambre et embout buccal
- plan d'action écrit[10]
- Permet une auto-supervision de ses symptômes et du contrôle de son asthme
- Contient des indications claires des mesures à prendre en cas de perte de contrôle
- Contient des indications claires sur les circonstances dans lesquelles il est important de consulter un médecin
Traitement pharmacologique de l'exacerbation aiguë
Enfant
Gravité | Critère | Médication |
---|---|---|
Légère | PRAM 1-3
VEMS ≥ 70 % |
|
Modérée | PRAM 4-5
VEMS 60-70 % |
|
Modérée-sévère | PRAM 6-7
VEMS 50-60 % |
|
Sévère | PRAM 8-10
VEMS < 50 % |
|
Très sévère | PRAM 11-12
Insuffisance respiratoire |
|
Il est possible de renvoyer le patient à la maison s'il respecte ces critères[18]:
- pas de tirage pendant au moins 1-2 heures après le dernier traitement bronchodilatateur
- bonne entrée d'air à l'auscultation pulmonaire, avec au maximum de légères sibilances
- SaO2 à l'air ambiant > 90%
- Score PRAM ≤ 3
Il faut garder le patient pour une observation prolongée/admission s'il présente ces critères[18][3]:
- une crise modérée-sévère persistant pendant plus de 4-6 heures après la prise de corticostéroïdes
- toute situation psychosociale rendant le traitement à la maison difficile
- tout besoin en oxygène
- patient qui a besoin de nébulisations
- des comorbidités importantes.
Adulte
Les mesures suivantes sont applicables aux patients âgés de 16 ans et plus.[19]
Étape du traitement | Mesures |
---|---|
Traitement initial |
ET
|
Pour les patients ayant VEMS ou DEP < 60% ou ayant de la dyspnée modérée-sévère:
| |
Si aucune réponse au traitement initial:
Traitement de l'asthme sévère |
Si VEMS ou DEP sont impossibles ou sont < 40%:
ET
ET
ET
|
Si aucune réponse au traitement de l'asthme sévère:
Traitement de l'asthme potentiellement mortel |
|
Si aucune réponse au traitement de l'asthme potentiellement mortel:
Traitement de l'asthme réfractaire |
|
Si toujours aucune réponse au traitement:
|
Certains critères sont à observer afin de décider de l'orientation du patient. Le patient peut être renvoyé chez lui s'il respecte ces critères [19]:
- Examen physique : Aucune détresse respiratoire, Fréquences cardiaque et respiratoire normales
- Stable, Réponse clinique soutenue au dernier traitement
- VEMS ou DEP > 60% de la valeur prédite
- SaO2 > 98% à l'air ambiant
Des mesures sont alors à prendre au moment de renvoyer le patient chez lui [19]:
- Évaluer le niveau d'éducation du patient sur sa condition et sur la technique d'inhalation
- S'assurer de l'accès à une quantité suffisante de B2-agonistes et de corticostéroïdes inhalés pour le traitement chronique
- Prescrire Prednisone 30-60 mg PO die x 7-14 jours
- Prescire un corticostéroïde inhalé
Les critères suivants sont plutôt signes une mauvaise réponse au traitement et indiquent qu'il faut procéder à l'hospitalisation du patient [19]:
- Examen physique: Symptômes sévères, Somnolence, Confusion
- VEMS ou DEP impossibles à effectuer ou < 40% de la valeur prédite
- SaO2 < 95% à l'air ambiant
Traitement chronique
Enfant 1-5 ans
Degré de sévérité des symptômes d'asthme | Agent administré | Dose |
---|---|---|
|
Salbutamol |
|
|
Salbutamol |
|
Corticostéroïdes |
|
Si un enfant ayant des symptômes légers et intermittents et des exacerbations légères ne répond pas adéquatement à l'utilisation PRN de salbutamol, il est d'ajouter des corticostéroïdes inhalés à une dose faible, puis à une dose moyenne si la réponse est toujours sous-optimale.[9]
Enfant 6 - 11 ans
Étape | Classe pharmacologique | Médicaments |
---|---|---|
Étape 1 | BACA PRN |
|
Étape 2 | BACA PRN + CSI faible dose |
|
Étape 3 | BACA PRN + CSI dose modérée |
|
Étape 4 | BACA PRN + CSI dose modérée/élevée + BALA/ARLT |
|
Étape 5 | BACA PRN + CSI dose élevée + BALA/ARLT+ corticostéroïdes PO/anti-IGe |
|
Enfant > 12 ans et adultes
Étape | Classe pharmacologique | Médicaments |
---|---|---|
Étape 1 | BACA PRN |
|
Étape 2 | BACA PRN + CSI faible dose |
|
Étape 3 | BACA PRN + CSI dose modérée |
|
Étape 4 | BACA PRN + CSI dose modérée/élevée + BALA/ARLT |
|
Étape 5 | BACA PRN + CSI dose élevée + BALA/ARLT+ corticostéroïdes PO/anti-IGe |
Pièges à éviter lors du traitement de l'asthme
- Oublier de retirer le masque du nébuliseur une fois le nébuliseur terminé (laissant ainsi le patient sur seulement 6 L de 02 / min, plutôt que de le changer à 15 L / min via un masque sans recycleur)[3]
- Ne pas évaluer la technique de l'inhalateur[3]
- Négliger de souligner l'importance du traitement d'entretien avec des stéroïdes inhalés même lorsque le patient va bien[3]
Suivi
L'asthme est une maladie chronique qui ne peut être guéri et les patients ont besoin d'une surveillance à vie. Les patients doivent être informés de la nécessité de surveiller la maladie et de l'observance des médicaments. Le patient doit recevoir un plan d'action écrit contre l'asthme. [3]
Paramètres | Maitrise accetable |
---|---|
Symptômes diurnes | < 4 / semaine |
Symptômes nocturnes | < 1 / semaine |
Activité physique | Normale |
Exacerbations | Légères, peu fréquentes |
Absentéisme | Aucun |
B-agoniste PRN | < 4 doses / semaine |
VEMS | ≥ 90% du meilleur résultat personnel |
DEP | ≥ 90% du meilleur résultat personnel |
Variabilité du DEP | < 10-15 % de la variation diurne |
Les critères ci-dessus permettent de questionner et d'évaluer le patient afin de déterminer si on asthme est contrôlé ou non; si les critères ne sont pas respectés, les mesures non-pharmacologiques et pharmacologiques doivent être adaptées. Si un patient doit se présenter en urgence à l'hôpital pour exacerbation aiguë de son asthme, cela est signe que son asthme n'est pas contrôlé et qu'il faut adapter le traitement. Un suivi du contrôle de l'asthme est fait par spirométrie à chaque visite, chez les patients de 6 ans et plus. Le but de la thérapie est d'avoir une spirométrie normale ou presque normale.[10]
Il arrive que des patients qui ont des résultats indiquant un asthme mal contrôlé à la spirométrie ont, en fait, peu ou aucun symptôme. Cette mauvaise perception de ses symptômes représente un facteur de risque d'asthme potentiellement mortel. Toutefois, lors d'une perte de contrôle de l'asthme chez un patient, celui-ci observe souvent des changement dans ses symptômes avant d'observer les changements à la spirométrie.[10]
Si la spirométrie est indisponible ou impossible pour faire le suivi de l'asthme chez un patient, il est possible d'utiliser le débit de pointe. La plupart des patients n'ont pas besoin de mesurer leur débit de pointe, mais cela peut être fait pour les patients percevant mal leurs symptômes ou s'il y a suspicion d'asthme relié au travail. Il faut être prudent dans l'interprétation des résultats de débit de pointe, car ceux-ci sont souvent subjectifs; il ne faut donc pas baser de décisions en ce qui concerne le traitement sur les résultats de ce test.[10]
Complications
Plusieurs complications sont à redouter :
- l'insuffisance respiratoire (pouvant évoluer jusqu'à la mort
- le status asthmaticus[note 9]
- l'aspergillose broncho-pulmonaire allergique[note 10].
Évolution
De façon générale, le pronostic est favorable en cas de traitement adapté.
L'asthme n'est pas une maladie bénigne et représente 1 décès pour 100 000 personnes dans certains pays. La mortalité est liée à la fonction pulmonaire et est exacerbée par le tabagisme. Les facteurs qui augmentent le risque de mortalité comprennent l'âge de plus de 40 ans, le tabagisme de plus de 20 paquets-années, l'éosinophilie sanguine, le VEMS de 40 à 70% de la valeur prédite et une plus grande réversibilité.[22]
L'asthme entraîne une perte de temps au travail et à l'école; elle conduit également à de multiples admissions à l'hôpital et augmentant le coût des soins de santé. Un asthme mal contrôlé peut être handicapant et conduire à une mauvaise qualité de vie.[3]
Prévention
L'éducation des patients sur la maladie et la modification du comportement sont vitales. Le patient doit également être encouragé à changer de mode de vie et à contrôler les facteurs de déclenchement environnementaux.[3]
Les patients doivent être invités à maintenir un poids corporel sain, car les preuves révèlent que le trouble est plus difficile à contrôler chez les personnes en surpoids.[3]
Les patients doivent éviter le tabac et l'utilisation de bêta-bloquants, d'aspirine et de sulfites.[3]
Il est primordial d'éduquer le patient sur la bonne technique d'utilisation des inhalateurs ainsi que sur l'importance de l'observance au traitement et de l'autosurveillance.[3]
Notes
- ↑ Il est nécessaire de l'identifier tôt car il peut entraîner une mortalité élevée.
- ↑ Baisse de la PA systolique > 10 mmHg lors de l'inspiration
- ↑ Peak flow en anglais et fréquemment nommé ainsi en clinique.
- ↑ C'est un test intéressant pour l'asthme lié au travail.
- ↑ PC20 = Concentration de métacholine entraînant une baisse de 20% du VEMS. Entre 4 et 16 mg/mL est une zone grise ; > 16 mg/mL est négatif.
- ↑ 6,0 et 6,1 Son utilisation devrait être le plus possible évitée, surtout chez les enfants, en raison des effets secondaires. Il faut avoir évalué et exclu toutes les causes possibles pouvant expliquer le contrôle difficile de l'asthme
- ↑ Les BALA ne devraient jamais être prescrits seuls. Les CSI/BALA peuvent être combinés dans un même inhalateur chez les > 12 ans (Fluticasone/Salmeterol, Budenoside/Formoterol).
- ↑ Indiqué dans l'asthme modéré-sévère persistant chez des individus de 12 ans et plus dont le test cutané est positif. Condititions d'utilisation: Asthme réfractaire, Avec allergie toute l'année à un aéroallergène, IgE sérique entre 30 et 700 IU/mL, Asthme non contrôlé avec CSI haute dose combinés à un autre agent.
- ↑ Bronchospasme sévère, intense et prolongé qui résiste au traitement
- ↑ Réaction d'hypersensibilité à Aspergillus sp.
Références
- Cette page a été modifiée ou créée le 2020/11/09 à partir de Asthma (StatPearls / Asthma (2020/08/10)), écrite par les contributeurs de StatPearls et partagée sous la licence CC-BY 4.0 international (jusqu'au 2022-12-08). Le contenu original est disponible à https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28613651 (livre).
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