Acouphène (approche clinique)

De Wikimedica
Acouphène
Approche clinique

L'encodage des fréquences auditives dans la cochlée
Caractéristiques
Examens paracliniques Tympanométrie, Examen audiologique
Drapeaux rouges
Acouphène pulsatile, Acouphène unilatéral, Souffle artériel périphérique (signe clinique), Diminution de l'audition, Déficit neurologique
Informations
Wikidata ID Q192309
Spécialités ORL, neurologie

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Objectif du CMC
Acouphènes (108)

Un acouphène est la perception d’un son par l’oreille humaine en l’absence de stimulus extérieur. Il peut être décrit comme un bourdonnement, un tintement, un ronronnement, un sifflement ou un chuintement et peut être variable et complexe. Les acouphènes sont très fréquents (10 - 15 % de la population) et peuvent avoir un impact important sur la qualité de vie.

Épidémiologie

  • Très fréquent
  • 10 - 15% de la population (ad 20.7% selon une étude coréenne)
  • Forte association avec d’autres facteurs de risques
  • La prévalence est plus élevée chez les hommes, ils peuvent survenir chez les enfants et leur fréquence augmente généralement avec l'âge
  • Les accouphènes sont plus susceptibles de survenir chez les personnes qui fument.

Étiologies

Les étiologies de l'acouphène se divisent en étiologies subjectives et objectives. Un acouphène subjectif est un acouphène que seul le patient peut entendre tandis qu'un acouphène objectif est audible par le clinicien. Les acouphènes objectifs sont plus rares.

Les acouphènes subjectifs peuvent être induits par presque tous les troubles affectant les voies auditives, Il est aussi important de distinguer les cas inhabituels d'acouphènes objectifs des cas plus communs d'acouphènes subjectifs.

Les acouphènes pulsatiles ou intermittents sont presque toujours objectifs (bien que pas toujours détectés par l'examinateur), comme ceux associés à un souffle. Les acouphènes pulsatiles sont presque toujours bénins. Les acouphènes continus sont habituellement subjectifs (sauf peut-être pour ceux liés à un bourdonnement veineux, qui peut être identifié par la présence d'un souffle et souvent par un changement des acouphènes par la rotation de la tête ou la compression de la veine jugulaire). [1]

Étiologies des acouphènes
Acouphène subjectifs Acouphènes objectifs

Physiopathologie [2]

Un défaut de captation de fréquence dans la cochlée est possiblement comblé par un son fantôme.

Un acouphène subjectif est supposé être provoqué par une activité neuronale anormale dans le cortex auditif. Cette activité neuronale anormale survient lorsque les afférences des voies auditives (cochlée, nerf acoustique, noyaux du tronc cérébral, cortex auditif) sont perturbées ou interrompues d'une manière ou d'une autre. Ceci peut provoquer la perte de la suppression de l'activité intrinsèque corticale et peut-être la création de nouvelles connexions neurales. Certains pensent que ce phénomène est semblable à la douleur Membre fantôme après amputation. Une surdité de transmission (p. ex., provoquée par un bouchon de cérumen, une otite moyenne ou un dysfonctionnement de la trompe d'Eustache) peut également être associée à un acouphène subjectif, en perturbant le signal sonore adressé au système auditif central.

Un acouphène objectif correspond à un bruit réel créé par des phénomènes physiologiques survenant près de l'oreille moyenne. Habituellement, le bruit provient de vaisseaux sanguins, soit normaux en cas de débit augmenté ou turbulent (p. ex., du fait d'une athérosclérose) soit anormaux (p. ex., intratumoraux ou malformations vasculaires). Parfois, des spasmes musculaires ou des myoclonies des muscles du voile du palais ou des muscles de l'oreille moyenne (stapédien, tenseur du tympan) provoquent des sons secs à type de clics.

Histoire

  • ATCD: chercher les facteurs de risque d'acouphènes, dont l'exposition au bruit, des antécédents d'infection de l'oreille ou du SNC, ou de traumatisme, de radiothérapie de la tête et de perte importante et récente de poids (risque de dysfonctionnement de la trompe d'Eustache), des variations soudaines de pression (en plongée ou lors d'un voyage en avion).
  • Habitudes de vie: travail, musique
  • Rx: salicylates, aminoglycosides (tobra, genta, kana), diurétiques de l’anse, chimiothérapie
  • HMA
    • P: positionnel, changements avec la déglutition, toux, stress, trauma
    • Q: pulsatile, synchrone avec le pouls (vasculaire vs myoclonie), niveau sonore
    • R: bilatéral, unilatéral (préoccupant) , irradiation à l'articulation temporo-mandibulaire
    • S: L'impact de l'acouphène sur le patient doit également être évalué
    • T: durée, intermittence, évolution
  • Tout facteur aggravant ou calmant (p. ex., déglutition, position de la tête) doit être noté
  • Les symptômes associés importants comprennent les vertiges, diminution de l’audition, otalgie, otorrhée

La revue des systèmes sera importante.

  • Signe neurologiques: diplopie, dysphagie, dysarthrie, une faiblesse focale et des modifications sensorielles (troubles du système nerveux périphérique)
  • Psychiatrie
    • Associations
      • Dépression (25.6% vs 9.1%)
      • Trouble anxieux (26.1% vs 9.2%)
    • Ne pas sous-estimer la détresse

Examen clinique

Une tumeur glomique, source d'acouphène objectif en raison de sa pulsatilité

Se concentrer sur l’oreille, le cou, la tête et le système neurologique.

  • Oreille
  • Cou: recherche de souffles sur le trajet de la carotide et des veines jugulaires et sur l'oreille ou à côté
  • Tête: souffles vasculaires( Si suspicion d'acouphènes vasculaires, l'auscultation du cou, de la zone péri-auriculaire, des tempes, de l'orbite et de la mastoïde doit être effectuée dans différentes positions. Il est important de noter les effets du positionnement de la tête et du cou ainsi que la compression vasculaire du cou du côté impliqué. Les acouphènes d'origine veineuse peuvent souvent être supprimés par une pression prudente sur la veine jugulaire ),
  • L'articulation temporo-mandibulaire ( La myoclonie palatine peut être supprimée lors d'une grande ouverture de la mâchoire; ainsi, son absence à l'examen oral n'exclut pas le diagnostic (la rhinopharyngoscopie peut être indiquée en cas de suspicion élevée).
  • Neurologique
    • Les paires crâniennes sont importantes, en particulier la fonction vestibulaire ( Vertiges)
    • Faire un examen sommaire du SNC périphérique

Drapeaux rouges

Ces signes suivants doivent alerter et demanderont une référence en ORL

Investigation

  • Plusieurs causes peuvent être identifié par un examen clinique seul ( Acouphènes subjectifs: Traumatisme acoustique (p. ex., surdité induite par le bruit) , barotraumatisme , Médicaments (p. ex., salicylates; aminosides; diurétique de l'anse; certains médicaments chimio thérapeutiques y compris le cisplatine) , infections (p. ex., otite moyenne, labyrinthite, méningite, neurosyphilis) , obstruction du conduit auditif (p. ex., causée par du cérumen, un corps étranger ou une otite externe), presbyacousie (due au vieillissement). Acouphènes objectifs: Turbulence du flux sanguin de l'artère carotide ou de la veine jugulaire
  • Examen audiologique
    • Tout patient présentant un acouphène constant unilatéral ou bilatéral persistant pendant six mois ou plus doit être référé pour une évaluation audiologique complète afin de déterminer la présence, le degré et le type de surdité
  • Si suspicion d'acouphènes vasculaires : Les patients présentant des épisodes d'acouphènes pulsatiles peu fréquents ou des acouphènes légers de courte durée peuvent être initialement observés. Si c'est fréquent ou de durée prolongé, une exclusion d'une lésion du système nerveux central telle qu'une fistule artério-veineuse durale (FAV), une malformation artério-veineuse (MAV) ou un anévrisme, ou une tumeur de la base du crâne doit être réalisée. L'examen de référence pour diagnostiquer les lésions vasculaires intracrâniennes est l'angiographie. Ces lésions peuvent souvent également être diagnostiquées de manière non invasive avec une angiographie par résonance magnétique (Angio-IRM) ou une angiographie tomodensitométrique (Angio-TDM). L'IRM peut diagnostiquer une malformation de Chiari, une vascularite, des tumeurs du système nerveux central et une sclérose en plaques et peut indiquer la présence d'une augmentation de la pression intracrânienne (comme celle observée dans la pseudotumeur cérébrale) ou de tumeurs cérébrales. De nombreux patients nécessitent à la fois une IRM de contraste et une TDM de contraste en raison de la nature variée des troubles qui causent les acouphènes pulsatiles. Si ces deux études sont normales et que la suspicion d'une lésion vasculaire reste élevée, une angiographie ou une angiographie par IRM est justifiée. [3]
  • Pour les patients présentant des acouphènes associés à une perte auditive ou à un changement d'audition, des tests audiométriques peuvent aider à déterminer si les acouphènes proviennent du système auditif. . Les tests audiométriques initiaux doivent inclure un audiométrie tonal liminaire ( qui consiste à la détection de tons purs ), la tympanométrie, les tests de réflexes auditifs, la détermination des capacités de discrimination de la parole et les émissions oto-acoustiques automatisées (ÉOAA) . Ces tests identifient les asymétries entre les deux oreilles et indiquent des anomalies dans l'oreille moyenne, la cochlée et le tronc cérébral; de plus, ils peuvent définir le site de l'anomalie dans le système auditif. Chez les patients sans anomalie otologique identifiée, l'asymétrie de la fonction auditive, des tests réflexes ou des émissions oto-acoustiques automatisées, doivent être suivis par des tests de réponse auditive du tronc cérébral (ABR) et des études d'imagerie (par exemple, IRM) pour exclure les anomalies de l'oreille interne, lésions du système nerveux central. Un examen ultérieur peut impliquer une consultation neurologique ou neurochirurgicale, une évaluation endocrinienne ou une angiographie. [3]
  • IRM de la tête (avec contraste, pour les neurinomes)
  • Tympanométrie: présence de myoclonies

Prise en charge

  • Amener le patient dans une pièce calme pour faire l’examen afin que le bruit ambiant ne masque pas l'acouphène
  • Évaluer rapidement le niveau de stress psychologique
  • Otoscopie
  • Rechercher les drapeaux rouges
  • Cesser les médicaments en cause
  • Fournir un traitement symptomatique le temps de la référence[4]

Étiologique

  • La correction du déficit auditif améliorera 50% des patients
  • Chirurgie de la cause (tumeurs, Ménière, malformations AV, fistules, etc.)
  • Cesser les antibiotiques en cause

Symptomatique

  • Injection de gentamycine / corticostéroïdes
  • Psychiatrique (exacerbe les sx)
  • Bruits ambiants (masquage)
  • Réassurance
  • Biofeedback, retraining, masqueur d’acouphène, stimulation transcrânienne, ...

Complications

Hormis les complications associée à l'étiologie, les complications peuvent être d'ordre psychiatrique:

Particularités

Gériatrie

Dans la population gériatrique, la presbyacousie pourra souvent être source d'acouphène. Le port de prothèse ira bien souvent corriger le problème. Le bouchon de cérumen est aussi une cause fréquence.

Hormis ces étiologies, un examen complet sera mandaté car l'acouphène pourra être un signe d'une atteinte plus sérieuse.

Pédiatrie

Avec la clientèle pédiatrique, ce sont les infections ou les obstructions qui causeront le plus souvent des acouphènes.

Références

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Exemple:
 
  1. « Acouphènes - Affections de l'oreille, du nez et de la gorge », sur Édition professionnelle du Manuel MSD (consulté le 17 mai 2020)
  2. « Acouphènes - Affections de l'oreille, du nez et de la gorge », sur Édition professionnelle du Manuel MSD (consulté le 17 mai 2020)
  3. 3,0 et 3,1 « UpToDate », sur www.uptodate.com (consulté le 17 mai 2020)
  4. WU V, Cooke B, Eitutis S, Simpson MTW et Beyea JA, « Prise en charge de l’acouphène », Can Fam Physician,‎ , e293–e298 (PMID 30002038)
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