« Écoulement vaginal, prurit vulvaire (approche clinique) » : différence entre les versions
(Ajout références et amélioration de la structure de la section Prise en charge) |
|||
Ligne 272 : | Ligne 272 : | ||
* Antécédents d’ITSS | * Antécédents d’ITSS | ||
=== Questionnaire === | === [https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470302/?fbclid=IwAR2gEm3uCDpxAfJr_3JBpFJ8Oe3X_iMJE4JzYtGGIFOhjDFKlTFT7lfxJCY Questionnaire] === | ||
Le questionnaire doit comprendre: | |||
* pertes vaginales anormales | |||
* pertes malodorantes | |||
* irritation vaginale | |||
* dysurie, dyspareunie. | |||
* caractère des symptômes (écoulement, prurit, douleur, saignement, etc.) et leur temps d'apparition | |||
* présence d'épisodes précédents de symptômes similaires | |||
* pratiques d'hygiène (y compris l'utilisation de lubrifiants et de douches) | |||
* antécédents sexuels, présence d'infections sexuellement transmissibles antérieures. | |||
* nouvelles expositions possibles aux allergènes | |||
* antécédents médicaux à la recherche d'une suppression immunitaire et d'une utilisation récente de stéroïdes ou d'antibiotiques | |||
=== Examen clinique === | === Examen clinique === | ||
Inspection des organes génitaux externes : rechercher d'oedème/ulcères/excoriations/condylomes/d'écoulement | |||
Evaluer les aires inguinales et/ou les ganglions lymphatiques fémoraux : recherche d'ADNP | |||
Examen au spéculum : écoulement/lésions caractéristiques (col framboisé = Trichomonase) | |||
Evaluation du col : douleur à la mobilisation/douleur aux annexes | |||
Examen abdominale : douleur à la palpation/présence de masses | |||
Inspection péri-anale | |||
Inspection pharyngeal | |||
== Drapeaux rouges == | == Drapeaux rouges == | ||
Ligne 347 : | Ligne 370 : | ||
* Syphilis, Chancre mou, Lymphogranulomatose vénérienne, Granulome inguinal, trichomonase | * Syphilis, Chancre mou, Lymphogranulomatose vénérienne, Granulome inguinal, trichomonase | ||
* Référence en infectiologie / médecine interne pour traitement spécifique | * Référence en infectiologie / médecine interne pour traitement spécifique | ||
== Complications == | == [[9781927363492|Complications]] == | ||
En général, les complications incluent: | |||
* Maladie pelvienne inflammatoire, abcès, péritonite | |||
* Infertilité | |||
* Grossesse ectopique | |||
* Douleur pelvienne chronique | |||
* Syndrome Fitz-Hugh-Curtis (inflammation de la capsule hépatique) | |||
* Arthrite inflammatoire, conjonctivite, uréthrite | |||
* Infection périnatale: conjonctivite, pneumonie | |||
== Références == | == Références == | ||
<references /> | <references /> |
Version du 21 avril 2020 à 14:50
Approche clinique | |
Chlamydia visible à l'examen au spéculum | |
Caractéristiques | |
---|---|
Symptômes discriminants | Dyspareunie (symptôme), Dysurie (symptôme), Leucorrhée (signe clinique), Prurit de l'appareil génital féminin (symptôme) |
Signes cliniques discriminants |
Odeur d’amines |
Examens paracliniques |
Réaction en chaîne par polymérase, Whiff test (signe clinique), PH vaginal, Culture virale, PCR Trichomonas vaginalis, État frais, Treponema Pallidum Hemagglutinations Assay, Venereal Disease Research Laboratory, Colposcope |
Drapeaux rouges |
Saignement vaginal, Température corporelle élevée (signe clinique) |
Informations | |
Spécialité | Gynécologie |
|
Écoulement vaginal, prurit vulvaire (113)
L'écoulement vaginal associé ou non à un prurit est un problème courant.
Épidémiologie
Au Québec :[1]
- 40 000 personnes reçoivent un diagnostic d’ITSS chaque année
- 20% population est infectée par l’herpès génital
- 80% population sera infectée par le VPH, à un moment ou à un autre de sa vie
- Il y a deux fois plus de cas déclarés de chlamydia qu’en 1997
- Depuis 10 ans, augmentation 200% cas gonorrhée
- En 15 ans, cas de syphilis est 10 fois plus élevé.
Étiologies
Causes non-infectieuses | |||
---|---|---|---|
Diagnostic | Facteurs déclencheurs/aggravants | Manifestations cliniques | |
Pertes physiologiques | Ø États hyper estrogènes
· Préménarche · Grossesse · COC · Micycle · SOPK |
· Écoulement clair blanchâtre
· Aspect floconneux · Sans odeur | |
Vaginite atrophique (ménopause) | Ø Ménopause | · Peu d’écoulement
· Parfois saignement post-coïtaux · Dyspareunie · Prurit vaginal léger · Érythème · Sensation de brûlure · Tissus atrophiques, sécheresse, érythème au spéculum | |
Lichen scléreux atrophique (LSA) | Ø Prédominance anogénitale
Ø Pré puberté et péri ménopause (hypo estrogènes) |
· Chronique
· Prurit vulvaire (intense) · Prurit anal · Douleur à la défécation · Dyspareunie · Papules/plaques blanchâtres, parfois purpuriques, lichenification 2aire · Fusion labiale | |
Corps étranger | Ø Papier de toilette
Ø Tampons Ø Pessaires |
· Prurit | |
Vulvovaginite non-spécifique | Ø Fréquent en pré puberté
Ø Sous-vêtements serrés, irritants |
· Prurit
· Écoulement · Érythème vulvaire | |
Causes infectieuses | |||
Maladie inflammatoire pelvienne | Voir Douleur pelvienne | ||
Trichomonase | Trichomonas vaginalis
· Transmission sexuelle |
· 10-50% asymptomatique
· Écoulements beiges, jaunâtre · Parfois odorantes · Érythème vulvaire · Col en fraise au spéculum | |
Candidose vaginale
(vaginite à Candida) |
Candida albicans(surtout)
· Activité sexuelle (pas une ITS) · Grossesse, immunosuppression · Corticothérapie · Prise d’antibiotiques · DM mal contrôlé |
· 20% asymptomatique
· Leucorrhée blanche / jaunâtre (légère) · Aspect en «fromage cottage» · Prurit vulvaire · Érythème, œdème · Parfois dysurie | |
Vaginose bactérienne | Gardnerella vaginalis(surtout)
· Débalancement de la flore vaginale |
· Leucorrhée homogène grise/blanche
· Odeur de poisson (↑ par coït) · Absence d’érythème ou de prurit | |
Chlamydia | Chlamydia trachomatis
· Prise de COC concomitante · ATCD d’ITS · Contact avec personne infectée · Partenaires sexuels multiples · Nouveau partenaire <3 mois · Absence de protection (condom) · Être dans la rue (UDIV, SDF) |
· Asymptomatique (80%)
· Écoulement mucopurulent · Dysurie · Saignements post-coïtaux · Douleur pelvienne · Si cervicite : érythème du col | |
Gonorrhée | Neisseria gonorrhoea
· Idem que Chlamydia (co-infection fréquente) |
· Idem que Chlamydia | |
Herpès simplex | Virus Herpès simplex 1 ou 2 | · Ulcères douloureux
· Vésicules · Picotements, prurit · Fièvre, malaise · Adénopathies inguinales | |
Syphilis | Treponema pallidum
· HARSAH |
Primaire
· Chancre génital (ulcère non douloureux) · Adénopathies inguinales Secondaire · Malaise, Anorexie · Fièvre, · Éruption maculopapulaire (paumes, pieds, muqueuses) Tertiaire (ad 20 ans + tard) · Destruction cutanée/viscérale · Neurosyphilis (↓ cognitive) · Anévrysmes vasculaires, insuffisance valvulaire | |
Chancre mou | Haemophilus ducreyi | · Papules, pustules
· Ulcère douloureux (larges) · Adénopathie inguinale douloureuse | |
Granulome inguinal | Klebsiella granulomatis | · Ulcères vulvaires chroniques | |
Lymphogranulomatose vénérienne | Chlamydia trachomatis L1-L2-L3
· HARSAH, VIH |
· Papule indolore →lymphadénopathie
· Rectite hémorragique |
Approche clinique
Facteurs de risque[1]
- Contact sexuel avec une personne infectée d’une ITS;
- < 25 ans et être sexuellement actif;
- Nouveau partenaire sexuel;
- > 2 partenaires sexuels au cours de la dernière année;
- Relations monogames en série (plusieurs partenaires, toujours un a la fois, échelonnés dans le temps);
- Absence de méthode contraceptive ou utilisation d’une seule méthode non barrière (contraceptifs oraux, Depo-Provera, stérilet);
- Utilisation de drogues injectables;
- Relations sexuelles sous l’influence d’alcool ou de drogues;
- Pratiques sexuelles à risque : relations oro-génitales, génitales ou anales non protégées, relations sexuelles avec échanges sanguins, sadomasochisme, partage de jouets sexuels
- Être travailleur ou client de l’industrie du sexe
- Avoir recours au sexe pour subvenir a ses besoins : troquer les relations sexuelles contre de l’argent, de la drogue, un toit ou de la nourriture.
- Vivre dans la rue, être sans-abri
- Partenaires sexuels anonymes ( Internet, saunas, soirées rave)
- Être victime de violence ou d’abus sexuels
- Antécédents d’ITSS
Questionnaire
Le questionnaire doit comprendre:
- pertes vaginales anormales
- pertes malodorantes
- irritation vaginale
- dysurie, dyspareunie.
- caractère des symptômes (écoulement, prurit, douleur, saignement, etc.) et leur temps d'apparition
- présence d'épisodes précédents de symptômes similaires
- pratiques d'hygiène (y compris l'utilisation de lubrifiants et de douches)
- antécédents sexuels, présence d'infections sexuellement transmissibles antérieures.
- nouvelles expositions possibles aux allergènes
- antécédents médicaux à la recherche d'une suppression immunitaire et d'une utilisation récente de stéroïdes ou d'antibiotiques
Examen clinique
Inspection des organes génitaux externes : rechercher d'oedème/ulcères/excoriations/condylomes/d'écoulement
Evaluer les aires inguinales et/ou les ganglions lymphatiques fémoraux : recherche d'ADNP
Examen au spéculum : écoulement/lésions caractéristiques (col framboisé = Trichomonase)
Evaluation du col : douleur à la mobilisation/douleur aux annexes
Examen abdominale : douleur à la palpation/présence de masses
Inspection péri-anale
Inspection pharyngeal
Drapeaux rouges
Toute contribution serait appréciée.
Description: |
|
Formats: | Liste à puces |
Balises sémantiques: | Drapeau rouge |
Commentaires: |
|
Exemple: | Les drapeaux rouges des patients qui se présentent en céphalée aiguë sont :
|
Investigation
Les investigations sont principalement centrées sur la détection d'ITSS:[2]
- Test au KOH : odeur d’amines (vaginose), hyphes et spores au microscope (candidose)
- État frais : protozoaire flagellé mobile (trichomonase), cellules épithéliales + coccobacilles (vaginose)
- Dépistage PCR endocol / urinaire (+ sensible que culture)
- Culture vaginale
- Préciser le germe recherché, surtout si Trichomonas
- Permet d’obtenir la sensibilité aux antibiotiques
- Culture virale sur ulcère ou aspiration d’adénopathie
Interprétation du pH si symptômes de vulvo-vaginite | |
---|---|
pH < 4,5 | pH > 4,5 |
Candidose | Trichomonase, vaginose |
Prise en charge
Vulvo-vaginite non-infectieuse
- Vaginite atrophique: Œstrogènes locaux[2]
- Vaginite non-spécifique[2]
- Améliorer l‘hygiène
- Éviter les vêtements serrés, irritants ou humidité prolongée (maillots)
- Éviter l’usage d’assouplisseur ou détersifs irritants
Vulvo-vaginite infectieuse
- Chlamydia
- Gonorrhée
- Syphilis
- Chancre mou
- Granulome inguinal
- Lymphogranulomatose vénérienne
- VIH/SIDA (non-nominale) sauf si don de sang/tissu reçu ou donné
Le traitement d'une vulvo-vaginite infectieuse dépend de son étiologie, les conseils de base sont toujours pertinents:[2]
- Reconnaître les facteurs de risque
- Recommander l’usage du préservatif si facteurs de risques sexuels
- Dépistage régulier
- Optimiser la corticothérapie /contrôle du diabète si candidose
Trichomonase
- Traiter Trichomonase avec : Metronidazole 2g PO x 1 puis suivi (culture de contrôle)
Chlamydia et gonorrhée
- Traiter C. Trachomatis et N. Gonorrhea d’emblée ensemble (co-infection fréquente)
- Chlamydia trachomatis → Doxycycline 100 mg PO BID x 7 jours ou Azithromycine 1g PO x 1
- Neisseria gonorrhea → Ceftriaxone 250 mg IM + Azithromycine 1g PO x 1
- Remettre une prescription anonyme pour le partenaire
Herpès
- Herpès simplex: Aviser de la contagiosité: éviter contact jusqu'à disparition des lésions
- Acyclovir 200 mg PO 5x/jour x 5-10 jours
- Valacyclovir 1g PO BID x 10 jours
- Récurrence d'Herpès
- Ayclovir 200 mg PO 5x/jour x 5 jours
- Valacyclovir 500 mg 1g PO DIE x 3 jours
Autres
- Syphilis, Chancre mou, Lymphogranulomatose vénérienne, Granulome inguinal, trichomonase
- Référence en infectiologie / médecine interne pour traitement spécifique
Complications
En général, les complications incluent:
- Maladie pelvienne inflammatoire, abcès, péritonite
- Infertilité
- Grossesse ectopique
- Douleur pelvienne chronique
- Syndrome Fitz-Hugh-Curtis (inflammation de la capsule hépatique)
- Arthrite inflammatoire, conjonctivite, uréthrite
- Infection périnatale: conjonctivite, pneumonie