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L''''écoulement mammaire''' est la production de liquide au niveau du mamelon. Cet écoulement peut être normal (colostrum, lait), physiologique (ou galactorrhée) ou le signe d'une pathologie sous-jacente s'il n'est pas laiteux.<ref name=":02">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Karima R.|nom1=Sajadi-Ernazarova|prénom2=Kavin|nom2=Sugumar|prénom3=Rotimi|nom3=Adigun|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=28613688|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK430938/|consulté le=2021-12-23}}</ref>
L''''écoulement mammaire''' est la production de liquide au niveau du mamelon. Cet écoulement peut être normal (colostrum ou lait), physiologique (ou galactorrhée) ou le signe d'une pathologie sous-jacente s'il n'est pas laiteux.<ref name=":02">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Karima R.|nom1=Sajadi-Ernazarova|prénom2=Kavin|nom2=Sugumar|prénom3=Rotimi|nom3=Adigun|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=28613688|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK430938/|consulté le=2021-12-23}}</ref>
==Épidémiologie==
==Épidémiologie==
L'écoulement mammaire est une raison de consultation assez fréquente. En effet, on estime que 50 à 80 % des femmes présentent un écoulement mammaire au courant de leur âge reproductive.<ref name=":02" />  
L'écoulement mammaire est une raison de consultation assez fréquente. En effet, on estime que 50 à 80 % des femmes présentent un écoulement mammaire au courant de leur âge reproductif<ref name=":02" />.


La majorité des écoulements mammaires sont bénins (97 %). '''Toutefois, ceux qui se présentent chez les femmes post-ménopausées ou chez les hommes sont d'emblée suspects et méritent des investigations supplémentaires.'''<ref name=":02" /> L'âge est un déterminant clé dans le risque de cancer de sein sous-jacent, tel que démontré par les statistiques suivantes.  
La majorité des écoulements mammaires sont bénins (97 %). '''Toutefois, ceux qui se présentent chez les femmes post-ménopausées ou chez les hommes sont d'emblée suspects et méritent des investigations supplémentaires'''<ref name=":02" />. L'âge est un déterminant clé dans le risque de cancer de sein sous-jacent, comme démontré par les statistiques suivantes.  
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==Étiologies==
==Étiologies==
L'écoulement mammaire peut être '''normal''' s'il survient lors de la {{Étiologie|nom=période post-partum|principale=0}} et de l'{{Étiologie|nom=allaitement|principale=0}}. Celui-ci serait alors provoqué par l'effet des hormones stéroïdiennes et par la libération de prolactine (PRL) et d'ocytocine par l'hypophyse.<ref name=":0">{{Citation d'un article|prénom1=Arielle P.|nom1=Stafford|prénom2=Lucy M.|nom2=De La Cruz|prénom3=Shawna C.|nom3=Willey|titre=Workup and treatment of nipple discharge—a practical review|périodique=Annals of Breast Surgery|volume=5|date=2021-09|issn=2616-2776|doi=10.21037/abs-21-23|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.21037/abs-21-23|consulté le=2022-01-09|pages=22–22}}</ref>   
L'écoulement mammaire peut être '''normal''' s'il survient lors de la {{Étiologie|nom=période post-partum|principale=0}} et de l'{{Étiologie|nom=allaitement|principale=0}}. Il serait alors provoqué par l'effet des hormones stéroïdiennes et par la libération de prolactine (PRL) et d'ocytocine par l'hypophyse.<ref name=":0">{{Citation d'un article|prénom1=Arielle P.|nom1=Stafford|prénom2=Lucy M.|nom2=De La Cruz|prénom3=Shawna C.|nom3=Willey|titre=Workup and treatment of nipple discharge—a practical review|périodique=Annals of Breast Surgery|volume=5|date=2021-09|issn=2616-2776|doi=10.21037/abs-21-23|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.21037/abs-21-23|consulté le=2022-01-09|pages=22–22}}</ref>   


La '''galactorrhée''' est la sécrétion de lait en-dehors de la période de la grossesse et au-delà de 6 à 12 mois post-partum et peut être expliquée par un état d''''hyperprolactinémie.''' Il s'agit le plus souvent d'un écoulement bilatéral. Il existe plusieurs stimuli déclencheurs dont :   
La '''galactorrhée''' est la sécrétion de lait en dehors de la période de la grossesse et au-delà de 6 à 12 mois post-partum et peut être expliquée par un état d''''hyperprolactinémie.''' Il s'agit le plus souvent d'un écoulement bilatéral. Il existe plusieurs stimuli déclencheurs dont :   


*la {{Étiologie|nom=stimulation des seins|principale=0}} (ex.: succion, massage)
*la {{Étiologie|nom=stimulation des seins|principale=0}} (ex. succion, massage)
*la {{Étiologie|nom=hormones stéroïdiennes|principale=0}} (ex.: les fluctuations associées au cycle menstruel, les contraceptifs oraux)
*les {{Étiologie|nom=hormones stéroïdiennes|principale=0}} (ex. les fluctuations associées au cycle menstruel, les contraceptifs oraux)
*la thoracotomie et autres {{Étiologie|nom=traumatismes thoraciques/ des seins|principale=0}}
*la thoracotomie et autres {{Étiologie|nom=traumatismes thoraciques/des seins|principale=0}}
*les {{Étiologie|nom=endocrinopathies|principale=0}} (ex.: l'{{Étiologie|nom=hypothyroïdie|principale=0}}, l'{{Étiologie|nom=adénome hypophysaire|principale=0}})
*les {{Étiologie|nom=endocrinopathies|principale=0}} (ex. l'{{Étiologie|nom=hypothyroïdie|principale=0}}, l'{{Étiologie|nom=adénome hypophysaire|principale=0}})
*l'{{Étiologie|nom=insuffisance rénale chronique|principale=0}}
*l'{{Étiologie|nom=insuffisance rénale chronique|principale=0}}
*les médicaments qui inhibent la dopamine (ex.: les {{Étiologie|nom=opioïdes|principale=0}}, les antihypertenseurs ({{Étiologie|nom=méthyldopa|principale=0}}, {{Étiologie|nom=réserpine|principale=0}}, {{Étiologie|nom=vérapamil|principale=0}}), les {{Étiologie|nom=antidépresseurs|principale=0}} et les {{Étiologie|nom=antipsychotiques|principale=0}})<ref name=":02" />, puisque la dopamine exerce une rétro-inhibition sur la prolactine.
*les médicaments qui inhibent la dopamine (ex. les {{Étiologie|nom=opioïdes|principale=0}}, les antihypertenseurs ({{Étiologie|nom=méthyldopa|principale=0}}, {{Étiologie|nom=réserpine|principale=0}}, {{Étiologie|nom=vérapamil|principale=0}}), les {{Étiologie|nom=antidépresseurs|principale=0}} et les {{Étiologie|nom=antipsychotiques|principale=0}})<ref name=":02" />, puisque la dopamine exerce une rétro-inhibition sur la prolactine.


Les écoulements mammaires non laiteux (ou '''pathologiques''') sont des écoulements sanguins ou séro-sanguins ou d'autres couleurs spontanés et persistants. Certaines causes incluent :   
Les écoulements mammaires non laiteux (ou '''pathologiques''') sont des écoulements sanguins ou séro-sanguins, ou d'autres couleurs, spontanés et persistants. Certaines causes incluent :   


*l'{{Étiologie|nom=infection|principale=0}} et l'{{Étiologie|nom=abcès mammaire|principale=0}}
*l'{{Étiologie|nom=infection|principale=0}} et l'{{Étiologie|nom=abcès mammaire|principale=0}}
*le {{Étiologie|nom=papillome intracanalaire|principale=0}}
*le {{Étiologie|nom=papillome intracanalaire|principale=0}}
*l'{{Étiologie|nom=ectasie canalaire|principale=0}}
*l'{{Étiologie|nom=ectasie canalaire|principale=0}}
*la {{Étiologie|nom=néoplasie des seins|principale=0}} (in situ ou invasif). <ref name=":02" /><ref name=":0" /><ref>{{Citation d'un ouvrage|langue=Anglais|auteur1=By Neville F. Hacker, MD, Joseph C. Gambone, DO, MPH, Executive Editor and Calvin J. Hobel, MD. Hacker & Moore's Essentials of Obstetrics and Gynecology, 6th Edition|titre=Hacker & Moore's Essentials of Obstetrics and Gynecology, 6th Edition|passage=|lieu=|éditeur=|date=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>  
*la {{Étiologie|nom=néoplasie des seins|principale=0}} (in situ ou invasive)<ref name=":02" /><ref name=":0" /><ref>{{Citation d'un ouvrage|langue=Anglais|auteur1=By Neville F. Hacker, MD, Joseph C. Gambone, DO, MPH, Executive Editor and Calvin J. Hobel, MD. Hacker & Moore's Essentials of Obstetrics and Gynecology, 6th Edition|titre=Hacker & Moore's Essentials of Obstetrics and Gynecology, 6th Edition|passage=|lieu=|éditeur=|date=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.


==Évaluation clinique==
==Évaluation clinique==
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=== Facteurs de risque ===
=== Facteurs de risque ===
Certains facteurs de risque sont à rechercher à l'histoire :
Certains facteurs de risque sont à rechercher à l'histoire :
*les conditions médicales connues (ex. : {{Facteur de risque discriminant|nom=dysthyroïdie}}, {{Facteur de risque discriminant|nom=insuffisance rénale}}, {{Facteur de risque discriminant|nom=tumeur hypophysaire}})
*les conditions médicales connues (ex. {{Facteur de risque discriminant|nom=dysthyroïdie}}, {{Facteur de risque discriminant|nom=insuffisance rénale}}, {{Facteur de risque discriminant|nom=tumeur hypophysaire}})
*les {{Facteur de risque discriminant|nom=antécédents de traumatisme thoracique}}
*les {{Facteur de risque discriminant|nom=antécédents de traumatisme thoracique}}
*des {{Facteur de risque discriminant|nom=antécédents de maladie mammaire}}
*des {{Facteur de risque discriminant|nom=antécédents de maladie mammaire}}
*la prise de médicaments (ex.: la {{Facteur de risque discriminant|nom=contraception orale}}, les {{Facteur de risque discriminant|nom=diurétiques}}, les {{Facteur de risque discriminant|nom=agonistes dopaminergiques}} les {{Facteur de risque discriminant|nom=antipsychotiques}}, les {{Facteur de risque discriminant|nom=antidépresseurs}} et les {{Facteur de risque discriminant|nom=opioïdes}}, etc.)
*la prise de médicaments (ex. la {{Facteur de risque discriminant|nom=contraception orale}}, les {{Facteur de risque discriminant|nom=diurétiques}}, les {{Facteur de risque discriminant|nom=agonistes dopaminergiques}} les {{Facteur de risque discriminant|nom=antipsychotiques}}, les {{Facteur de risque discriminant|nom=antidépresseurs}} et les {{Facteur de risque discriminant|nom=opioïdes}}, etc.)
*les antécédents gynécologiques (ex.: l'âge à la ménarche et de la ménopause, les antécédents de grossesse, le lien avec le cycle menstruel)
*les antécédents gynécologiques (ex. l'âge à la ménarche et à la ménopause, les antécédents de grossesse, le lien avec le cycle menstruel)
*une histoire d'{{Facteur de risque discriminant|nom=allaitement}} récente ou ancienne
*une histoire d'{{Facteur de risque discriminant|nom=allaitement}} récente ou ancienne
*des {{Facteur de risque discriminant|nom=antécédents familiaux de cancer du sein}} et {{Facteur de risque discriminant|nom=antécédents familiaux de cancer ovarien|affichage=des ovaires}}.
*des {{Facteur de risque discriminant|nom=antécédents familiaux de cancer du sein}} et {{Facteur de risque discriminant|nom=antécédents familiaux de cancer ovarien|affichage=des ovaires}}.
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**un {{Symptôme discriminant|nom=écoulement unilatéral}} est plus fréquemment associé à un processus malin
**un {{Symptôme discriminant|nom=écoulement unilatéral}} est plus fréquemment associé à un processus malin
*le '''nombre de canaux atteints''' :  
*le '''nombre de canaux atteints''' :  
**un {{Symptôme discriminant|nom=écoulement pluricanalaire}} implique habituellement une maladie bénigne (ex. : maladie fibrokystique, ectasie canalaire) alors qu'un {{Symptôme discriminant|nom=écoulement unicanalaire}} est plus souvent causé par une lésion endoluminale (ex. : papillome)
**un {{Symptôme discriminant|nom=écoulement pluricanalaire}} implique habituellement une maladie bénigne (ex. maladie fibrokystique, ectasie canalaire) alors qu'un {{Symptôme discriminant|nom=écoulement unicanalaire}} est plus souvent causé par une lésion endoluminale (ex. papillome)
*la '''couleur de l'écoulement''' :  
*la '''couleur de l'écoulement''' :  
**un {{Symptôme discriminant|nom=écoulement sanguin}} est le plus fréquemment un '''papillome''' (50 %), fibroadénome/ une ectasie des canaux (15 à 30 %), néoplasie tel le carcinome in situ (15%) ou un cancer invasif
**un {{Symptôme discriminant|nom=écoulement sanguin}} est le plus fréquemment un '''papillome''' (50 %), fibroadénome/une ectasie des canaux (15 à 30 %), néoplasie tel le carcinome in situ (15 %) ou un cancer invasif
**l'écoulement d'un papillome est souvent rosé ou transparent
**l'écoulement d'un papillome est souvent rosé ou transparent
**dans le cas d'un écoulement vert forêt ou brunâtre, ceci est davantage suggestif d'un ectasie canalaire ou d'une maladie fibrokystique
**un écoulement vert forêt ou brunâtre est davantage suggestif d'une ectasie canalaire ou d'une maladie fibrokystique
**jaune crème
**jaune crème
**un écoulement « eau de roche » suggère un papillome ou un cancer canalaire in situ
**un écoulement « eau de roche » suggère un papillome ou un cancer canalaire in situ
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*les indices d'hypogonadisme ({{Symptôme discriminant|nom=oligoménorrhée}}, {{Symptôme discriminant|nom=aménorrhée}})
*les indices d'hypogonadisme ({{Symptôme discriminant|nom=oligoménorrhée}}, {{Symptôme discriminant|nom=aménorrhée}})
*les symptômes d'hypothyroïdie (ex. : {{Symptôme discriminant|nom=fatigue}}, {{Symptôme discriminant|nom=sensibilité au froid}}, {{Symptôme discriminant|nom=prise de poids}}, {{Symptôme discriminant|nom=peau sèche}})
*les symptômes d'hypothyroïdie (ex. {{Symptôme discriminant|nom=fatigue}}, {{Symptôme discriminant|nom=sensibilité au froid}}, {{Symptôme discriminant|nom=prise de poids}}, {{Symptôme discriminant|nom=peau sèche}})
*les symptômes systémiques (ex. : {{Symptôme discriminant|nom=fièvre}}, {{Symptôme discriminant|nom=perte de poids}})
*les symptômes systémiques (ex. {{Symptôme discriminant|nom=fièvre}}, {{Symptôme discriminant|nom=perte de poids}})
*une {{Symptôme discriminant|nom=céphalée}} et des {{Symptôme discriminant|nom=troubles de la vision}} s'il y a une suspicion de d'adénome pituitaire.
*une {{Symptôme discriminant|nom=céphalée}} et des {{Symptôme discriminant|nom=troubles de la vision}} s'il y a une suspicion d'adénome pituitaire.


===Examen clinique===
===Examen clinique===


Les éléments clés de l'examen physique comprennent <ref name=":02" />:  
Les éléments clés de l'examen physique comprennent<ref name=":02" /> :  


*un {{Examen clinique|nom=examen des seins}} bilatéral à la recherche :
*un {{Examen clinique|nom=examen des seins}} bilatéral à la recherche :
**d'un {{Signe clinique discriminant|nom=écoulement uni ou pluricanalaire}}  
**d'un {{Signe clinique discriminant|nom=écoulement uni ou pluricanalaire}}  
***au besoin, on peut mettre de la pression avec son doigt allant de la périphérie vers le mamelon afin de provoquer l'écoulement mammaire
***au besoin, on peut mettre de la pression avec son doigt, allant de la périphérie vers le mamelon, afin de provoquer l'écoulement mammaire
**d'une {{Signe clinique discriminant|nom=masse mammaire}} palpable  
**d'une {{Signe clinique discriminant|nom=masse mammaire}} palpable  
***habituellement, la lésion se situe à moins de 3 cm de l'extrémité du canal pour causer un écoulement
***habituellement, pour causer un écoulement, la lésion se situe à moins de 3 cm de l'extrémité du canal  
**d'une {{Signe clinique discriminant|nom=lésion cutanée}} pouvant provoquer des sécrétions (ex. : eczéma, [[Paget|maladie de Paget]], infections)
**d'une {{Signe clinique discriminant|nom=lésion cutanée}} pouvant provoquer des sécrétions (ex. eczéma, [[Paget|maladie de Paget]], infections)


*un {{Examen clinique|nom=examen des aires ganglionnaires}} (zones axillaires et supra et infra-claviculaires) à la recherche d'{{Signe clinique discriminant|nom=adénopathies}}
*un {{Examen clinique|nom=examen des aires ganglionnaires}} (zones axillaires et supra et infra-claviculaires) à la recherche d'{{Signe clinique discriminant|nom=adénopathies}}
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*la {{Examen paraclinique|nom=TSH}}  
*la {{Examen paraclinique|nom=TSH}}  
*la {{Examen paraclinique|nom=PRL}}.  
*la {{Examen paraclinique|nom=PRL}}.  
[[Fichier:Ductographie mammaire.png|alt=Ductographie d'un papillome mammaire |vignette|Ductographie d'un papillome mammaire]]Pour un '''écoulement bilatéral''', il est également possible d'avoir recours des imageries mammaires, soit la mammographie et l'échographie mammaire permettant d'évaluer la dilatation des canaux et possiblement voir une lésion endoluminale.   
[[Fichier:Ductographie mammaire.png|alt=Ductographie d'un papillome mammaire |vignette|Ductographie d'un papillome mammaire]]Pour un '''écoulement bilatéral''', il est également possible de recourir à des imageries mammaires, soit la mammographie et l'échographie mammaire qui permettent d'évaluer la dilatation des canaux et possiblement de voir une lésion endoluminale.   


En présence d'un '''écoulement unilatéral''', certains examens paracliniques peuvent être prescrits :   
En présence d'un '''écoulement unilatéral''', certains examens paracliniques peuvent être prescrits :   


*la {{Examen paraclinique|nom=mammographie}} et l'{{Examen paraclinique|nom=échographie mammaire}} chez les femmes de > 30 ans si l'écoulement est spontané ou s'il y a une masse au sein concomitante
*la {{Examen paraclinique|nom=mammographie}} et l'{{Examen paraclinique|nom=échographie mammaire}} chez les femmes de > 30 ans si l'écoulement est spontané ou s'il y a une masse au sein concomitante
*la {{Examen paraclinique|nom=ductoscopie}}, qui est un examen par fibre optique intracanalaire qui permet de voir les lésions endoluminales tel qu'un papillome, un carcinome canalaire in situ ou un cancer invasif.
*la {{Examen paraclinique|nom=ductoscopie}} est un examen par fibre optique intracanalaire qui permet de voir les lésions endoluminales, comme un papillome, un carcinome canalaire in situ ou un cancer invasif.
*l'{{Examen paraclinique|nom=IRM du sein}} :  
*l'{{Examen paraclinique|nom=IRM du sein}} :  
**l'IRM peut être utile s'il y a une suspicion d'une écoulement pathologique, mais dont les résultats de la mammographie et l'échographie sont normaux
**il peut être utile un écoulement pathologique est suspecté, mais que les résultats de la mammographie et l'échographie sont normaux
**avant de prescrire l'IRM, il faut tenir compte de son coût et des risques de la surinvestigation subséquente<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Ivie Braga|nom1=de Paula|prénom2=Adriene Moraes|nom2=Campos|titre=Breast imaging in patients with nipple discharge|périodique=Radiologia Brasileira|volume=50|numéro=6|date=2017|issn=0100-3984|pmid=29307929|pmcid=5746883|doi=10.1590/0100-3984.2016.0103|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5746883/|consulté le=2022-02-14|pages=383–388}}</ref>
**avant de prescrire l'IRM, il faut tenir compte de son coût et des risques de la surinvestigation subséquente<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Ivie Braga|nom1=de Paula|prénom2=Adriene Moraes|nom2=Campos|titre=Breast imaging in patients with nipple discharge|périodique=Radiologia Brasileira|volume=50|numéro=6|date=2017|issn=0100-3984|pmid=29307929|pmcid=5746883|doi=10.1590/0100-3984.2016.0103|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5746883/|consulté le=2022-02-14|pages=383–388}}</ref>
*la {{Examen paraclinique|nom=cytologie}} est rarement utilisée, car elle cause fréquemment des faux positifs (on y trouve souvent du matériel dysplasique dans les pathologies inflammatoires)
*la {{Examen paraclinique|nom=cytologie}} est rarement utilisée, car elle cause fréquemment des faux positifs (on y trouve souvent du matériel dysplasique dans les pathologies inflammatoires)
*la {{Examen paraclinique|nom=ductographie}} ou {{Examen paraclinique|nom=galactographie}} :  
*la {{Examen paraclinique|nom=ductographie}} ou {{Examen paraclinique|nom=galactographie}} :  
**cet examen est toutefois moins accessible et douloureux
**cet examen est toutefois douloureux et moins accessible
*la {{Examen paraclinique|nom=biopsie excisionnelle}} du canal fautif :  
*la {{Examen paraclinique|nom=biopsie excisionnelle}} du canal fautif :  
**ceci permet d'éliminer hors de tout doute une pathologie maligne ou précancéreuse.
**ceci permet d'éliminer hors de tout doute une pathologie maligne ou précancéreuse.
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|Signes systémiques (ex : perte de poids, fièvre)
|Signes systémiques (ex. perte de poids, fièvre)
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|Signes d'inflammation locale (ex : rougeur au sein)
|Signes d'inflammation locale (ex. rougeur au sein)
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Lorsque l'écoulement mammaire est d'ordre physiologique, il faut initialement procéder à un '''test de grossesse''' en présence d'une femme en âge de procréer. Si ce test s'avère négatif, alors il faut alors procéder au bilan de la galactorrhée, soit doser la '''TSH''', la '''PRL''' et faire une '''revue complète de la''' '''médication'''. Si ce bilan est négatif, on peut s'en tenir à '''observer''' l'évolution de l'écoulement mammaire et céduler un suivi dans les prochains mois.
Lorsque l'écoulement mammaire est d'ordre physiologique, il faut initialement procéder à un '''test de grossesse''' en présence d'une femme en âge de procréer. Si ce test se révèle négatif, il faut procéder au bilan de la galactorrhée, soit doser la '''TSH''', la '''PRL''' et faire une '''revue complète de la''' '''médication'''. Si ce bilan est négatif, on peut s'en tenir à '''observer''' l'évolution de l'écoulement mammaire et programmer un suivi dans les prochains mois.


Toutefois, si l'écoulement mammaire s'apparente plutôt à une nature pathologique, il faut procéder aux imageries mammaires, soit l''''échographie''' et la '''mammographie'''. Selon les résultats, on peut poursuivre les investigations avec d'autres modalités (voir la section Examens paracliniques ci-haut) ou référer la patiente en chirurgie générale.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Brooke|nom1=Salzman|prénom2=Stephenie|nom2=Fleegle|prénom3=Amber S.|nom3=Tully|titre=Common Breast Problems|périodique=American Family Physician|volume=86|numéro=4|date=2012-08-15|issn=0002-838X|issn2=1532-0650|lire en ligne=https://www.aafp.org/afp/2012/0815/p343.html|consulté le=2022-02-16|pages=343–349}}</ref>  
Toutefois, si l'écoulement mammaire s'apparente plutôt à une nature pathologique, il faut procéder aux imageries mammaires, soit à l''''échographie''' et à la '''mammographie'''. Selon les résultats, on peut poursuivre les investigations avec d'autres modalités (voir la section Examens paracliniques ci-dessus) ou diriger la patiente en chirurgie générale<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Brooke|nom1=Salzman|prénom2=Stephenie|nom2=Fleegle|prénom3=Amber S.|nom3=Tully|titre=Common Breast Problems|périodique=American Family Physician|volume=86|numéro=4|date=2012-08-15|issn=0002-838X|issn2=1532-0650|lire en ligne=https://www.aafp.org/afp/2012/0815/p343.html|consulté le=2022-02-16|pages=343–349}}</ref>.


==Traitement==
==Traitement==
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Bien évidemment, le traitement de l'écoulement mammaire dépend de l'étiologie sous-jacente.  
Bien évidemment, le traitement de l'écoulement mammaire dépend de l'étiologie sous-jacente.  


Il est à noter que certains écoulements ne nécessitent aucun traitement. Par exemple, la galactorrhée peut être traitée selon la cause endocrinienne sous-jacente (ex. : prescrire de la lévothyroxine dans le contexte d'une hypothyroïdie), par un changement ou un arrêt d'un médicament ou bien par l'essai de bromocriptine ou d'agonistes dopaminergiques. D'autre part, un écoulement purulent est traité par des antibiotiques. S'il y a un abcès, la prise en charge inclus une incision et drainage, parfois accompagné d'une biopsie.<ref name=":02" /><ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=H. P.|nom1=Leis|titre=Management of nipple discharge|périodique=World Journal of Surgery|volume=13|numéro=6|date=1989-11|issn=0364-2313|pmid=2696228|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/2696228/|consulté le=2021-12-23|pages=736–742}}</ref><ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=C.|nom1=Markopoulos|prénom2=D.|nom2=Mantas|prénom3=E.|nom3=Kouskos|prénom4=Z.|nom4=Antonopoulou|titre=Surgical management of nipple discharge|périodique=European Journal of Gynaecological Oncology|volume=27|numéro=3|date=2006|issn=0392-2936|pmid=16800258|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16800258/|consulté le=2021-12-23|pages=275–278}}</ref>  
Il est à noter que certains écoulements ne nécessitent aucun traitement. Par exemple, la galactorrhée peut être traitée selon la cause endocrinienne sous-jacente (ex. prescrire de la lévothyroxine dans le contexte d'une hypothyroïdie), soit par un changement ou un arrêt d'un médicament ou bien par l'essai de bromocriptine ou d'agonistes dopaminergiques. D'autre part, un écoulement purulent se traite par antibiotiques. S'il y a un abcès, la prise en charge inclut une incision et un drainage, parfois accompagné d'une biopsie<ref name=":02" /><ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=H. P.|nom1=Leis|titre=Management of nipple discharge|périodique=World Journal of Surgery|volume=13|numéro=6|date=1989-11|issn=0364-2313|pmid=2696228|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/2696228/|consulté le=2021-12-23|pages=736–742}}</ref><ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=C.|nom1=Markopoulos|prénom2=D.|nom2=Mantas|prénom3=E.|nom3=Kouskos|prénom4=Z.|nom4=Antonopoulou|titre=Surgical management of nipple discharge|périodique=European Journal of Gynaecological Oncology|volume=27|numéro=3|date=2006|issn=0392-2936|pmid=16800258|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16800258/|consulté le=2021-12-23|pages=275–278}}</ref>.


===Chirurgie===
===Chirurgie===
Parmi les patientes qui procèdent à la chirurgie, 85 % présentent une pathologie bénigne.<ref name=":8" />  
Parmi les patientes qui nécessitent une chirurgie, 85 % présentent une pathologie bénigne<ref name=":8" />.


Les indications chirurgicales sont les suivantes :
Les indications chirurgicales sont les suivantes :


*un écoulement unicanalaire accompagnée :
*un écoulement unicanalaire accompagné :
**d'un écoulement sanguinolent ou eau de roche
**d'un écoulement sanguinolent ou eau de roche
**d'une masse palpable
**d'une masse palpable
**d'une lésion (ex. : papillome)
**d'une lésion (ex. papillome)
**d'un canal irrégulier à la ductographie
**d'un canal irrégulier à la ductographie
**des symptômes persistants
**des symptômes persistants
*un écoulement multicanalaire et très symptomatique.
*un écoulement multicanalaire et très symptomatique.


Parmi les techniques chirurgicales, il y a l''''excision simple''' d'un canal qui permet de préserver la fonction de l'allaitement et peut être utilisée s'il y a une lésion clairement identifiée. Il y a également l''''excision complète''' des canaux lorsqu'il n'y a pas de lésion identifiée.
Parmi les techniques chirurgicales, l'<nowiki/>'''excision simple''' d'un canal permet de préserver la fonction de l'allaitement et peut être utilisée en présence d'une lésion clairement identifiée. Également, l''''excision complète''' des canaux est possible lorsqu'il n'y a pas de lésion identifiée.


==Pronostic==
==Pronostic==
Lorsque l'examen clinique et les investigations sont négatives, on estime que 75% des écoulement mammaire se résolvent de façon spontanée et ce, en moins de 5 ans. Il faut également souligner que ceux-ci ne seraient pas associés à une augmentation du risque de cancer.   
Lorsque l'examen clinique et les investigations sont négatifs, on estime que 75% des écoulements mammaires se résolvent spontanément, et ce, en moins de 5 ans. Il faut également souligner qu'ils ne seraient pas associés à une augmentation du risque de cancer.   
==Références==
==Références==
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Version du 27 mars 2022 à 16:40

Écoulement mammaire
Approche clinique

Écoulement mammaire physiologique lors de la lactation
Caractéristiques
Symptômes discriminants Prise de poids, Céphalée (symptôme), Aménorrhée (symptôme), Oligoménorrhée (symptôme), Fatigue (symptôme), Spontané vs provoqué, Écoulement bilatéral, Écoulement unilatéral, Troubles de la vision, Sensibilité au froid, ... [+]
Signes cliniques discriminants
Adénopathies, Masse mammaire, Écoulement mammaire (signe clinique), Lésion cutanée, Hémianopsie bitemporale
Examens paracliniques
TSH, Échographie mammaire, Biopsie excisionnelle, Mammographie, PRL, Cytologie, Ductographie, Galactographie, Ductoscopie, BHCG sérique, ... [+]
Drapeaux rouges
Âge, Fatigue (symptôme), Écoulement mammaire (signe clinique), Perte de poids (signe clinique), Érythème cutané (signe clinique), Température corporelle élevée (signe clinique), Masse mammaire (signe clinique), Mastalgie (signe clinique)
Informations
Terme anglais Nipple discharge, Breast nipple discharge
Wikidata ID Q3543799
Spécialités Gynécologie, Chirurgie générale, Oncologie, Obstétrique, Médecine familiale

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Objectif du CMC
Écoulement mammaire (10-2)

L'écoulement mammaire est la production de liquide au niveau du mamelon. Cet écoulement peut être normal (colostrum ou lait), physiologique (ou galactorrhée) ou le signe d'une pathologie sous-jacente s'il n'est pas laiteux.[1]

Épidémiologie

L'écoulement mammaire est une raison de consultation assez fréquente. En effet, on estime que 50 à 80 % des femmes présentent un écoulement mammaire au courant de leur âge reproductif[1].

La majorité des écoulements mammaires sont bénins (97 %). Toutefois, ceux qui se présentent chez les femmes post-ménopausées ou chez les hommes sont d'emblée suspects et méritent des investigations supplémentaires[1]. L'âge est un déterminant clé dans le risque de cancer de sein sous-jacent, comme démontré par les statistiques suivantes.

Risque de cancer du sein selon l'âge lors d'un écoulement mammaire
Âge Risque
< 40 ans 3 %
40 à 60 ans 10 %
> 60 ans 30 %

Étiologies

L'écoulement mammaire peut être normal s'il survient lors de la période post-partum et de l'allaitement. Il serait alors provoqué par l'effet des hormones stéroïdiennes et par la libération de prolactine (PRL) et d'ocytocine par l'hypophyse.[2]

La galactorrhée est la sécrétion de lait en dehors de la période de la grossesse et au-delà de 6 à 12 mois post-partum et peut être expliquée par un état d'hyperprolactinémie. Il s'agit le plus souvent d'un écoulement bilatéral. Il existe plusieurs stimuli déclencheurs dont :

Les écoulements mammaires non laiteux (ou pathologiques) sont des écoulements sanguins ou séro-sanguins, ou d'autres couleurs, spontanés et persistants. Certaines causes incluent :

Évaluation clinique

Facteurs de risque

Certains facteurs de risque sont à rechercher à l'histoire :

Questionnaire

Au questionnaire de l'écoulement mammaire, il faut rechercher les caractéristiques suivantes :

  • le début des symptômes (spontané vs provoqué)
  • la symétrie de l'écoulement mammaire
  • le nombre de canaux atteints :
  • la couleur de l'écoulement :
    • un écoulement sanguin est le plus fréquemment un papillome (50 %), fibroadénome/une ectasie des canaux (15 à 30 %), néoplasie tel le carcinome in situ (15 %) ou un cancer invasif
    • l'écoulement d'un papillome est souvent rosé ou transparent
    • un écoulement vert forêt ou brunâtre est davantage suggestif d'une ectasie canalaire ou d'une maladie fibrokystique
    • jaune crème
    • un écoulement « eau de roche » suggère un papillome ou un cancer canalaire in situ
  • la texture de l'écoulement (écoulement liquide vs visqueux/collant)
  • la persistance (persistant vs non persistant).

Les symptômes extra-mammaires suivants sont également à rechercher [1][2]:

Examen clinique

Les éléments clés de l'examen physique comprennent[1] :

Examens paracliniques

Dans le bilan de base de la galactorrhée, il faut doser :

Ductographie d'un papillome mammaire
Ductographie d'un papillome mammaire

Pour un écoulement bilatéral, il est également possible de recourir à des imageries mammaires, soit la mammographie et l'échographie mammaire qui permettent d'évaluer la dilatation des canaux et possiblement de voir une lésion endoluminale.

En présence d'un écoulement unilatéral, certains examens paracliniques peuvent être prescrits :

  • la mammographie et l'échographie mammaire chez les femmes de > 30 ans si l'écoulement est spontané ou s'il y a une masse au sein concomitante
  • la ductoscopie est un examen par fibre optique intracanalaire qui permet de voir les lésions endoluminales, comme un papillome, un carcinome canalaire in situ ou un cancer invasif.
  • l'IRM du sein :
    • il peut être utile un écoulement pathologique est suspecté, mais que les résultats de la mammographie et l'échographie sont normaux
    • avant de prescrire l'IRM, il faut tenir compte de son coût et des risques de la surinvestigation subséquente[4]
  • la cytologie est rarement utilisée, car elle cause fréquemment des faux positifs (on y trouve souvent du matériel dysplasique dans les pathologies inflammatoires)
  • la ductographie ou galactographie :
    • cet examen est toutefois douloureux et moins accessible
  • la biopsie excisionnelle du canal fautif :
    • ceci permet d'éliminer hors de tout doute une pathologie maligne ou précancéreuse.

Approche clinique

Tableau résumé des signes et symptômes de l'écoulement mammaire
Caractéristiques d'un processus pathologique Caractéristiques d'un processus bénin
Écoulement mammaire spontané Écoulement mammaire provoqué
Écoulement mammaire unilatéral Écoulement mammaire bilatéral
Écoulement mammaire unicanalaire Écoulement mammaire pluricanalaire
Écoulement mammaire sanguin Écoulement mammaire non sanguin
Écoulement mammaire collant/visqueux Écoulement mammaire liquide
Écoulement mammaire persistant
Masse concomitante au sein
Âge > 40 ans
Signes systémiques (ex. perte de poids, fièvre)
Signes d'inflammation locale (ex. rougeur au sein)


Lorsque l'écoulement mammaire est d'ordre physiologique, il faut initialement procéder à un test de grossesse en présence d'une femme en âge de procréer. Si ce test se révèle négatif, il faut procéder au bilan de la galactorrhée, soit doser la TSH, la PRL et faire une revue complète de la médication. Si ce bilan est négatif, on peut s'en tenir à observer l'évolution de l'écoulement mammaire et programmer un suivi dans les prochains mois.

Toutefois, si l'écoulement mammaire s'apparente plutôt à une nature pathologique, il faut procéder aux imageries mammaires, soit à l'échographie et à la mammographie. Selon les résultats, on peut poursuivre les investigations avec d'autres modalités (voir la section Examens paracliniques ci-dessus) ou diriger la patiente en chirurgie générale[5].

Traitement

Bien évidemment, le traitement de l'écoulement mammaire dépend de l'étiologie sous-jacente.

Il est à noter que certains écoulements ne nécessitent aucun traitement. Par exemple, la galactorrhée peut être traitée selon la cause endocrinienne sous-jacente (ex. prescrire de la lévothyroxine dans le contexte d'une hypothyroïdie), soit par un changement ou un arrêt d'un médicament ou bien par l'essai de bromocriptine ou d'agonistes dopaminergiques. D'autre part, un écoulement purulent se traite par antibiotiques. S'il y a un abcès, la prise en charge inclut une incision et un drainage, parfois accompagné d'une biopsie[1][6][7].

Chirurgie

Parmi les patientes qui nécessitent une chirurgie, 85 % présentent une pathologie bénigne[7].

Les indications chirurgicales sont les suivantes :

  • un écoulement unicanalaire accompagné :
    • d'un écoulement sanguinolent ou eau de roche
    • d'une masse palpable
    • d'une lésion (ex. papillome)
    • d'un canal irrégulier à la ductographie
    • des symptômes persistants
  • un écoulement multicanalaire et très symptomatique.

Parmi les techniques chirurgicales, l'excision simple d'un canal permet de préserver la fonction de l'allaitement et peut être utilisée en présence d'une lésion clairement identifiée. Également, l'excision complète des canaux est possible lorsqu'il n'y a pas de lésion identifiée.

Pronostic

Lorsque l'examen clinique et les investigations sont négatifs, on estime que 75% des écoulements mammaires se résolvent spontanément, et ce, en moins de 5 ans. Il faut également souligner qu'ils ne seraient pas associés à une augmentation du risque de cancer.

Références

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  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 et 1,7 Karima R. Sajadi-Ernazarova, Kavin Sugumar et Rotimi Adigun, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 28613688, lire en ligne)
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Arielle P. Stafford, Lucy M. De La Cruz et Shawna C. Willey, « Workup and treatment of nipple discharge—a practical review », Annals of Breast Surgery, vol. 5,‎ , p. 22–22 (ISSN 2616-2776, DOI 10.21037/abs-21-23, lire en ligne)
  3. (en) By Neville F. Hacker, MD, Joseph C. Gambone, DO, MPH, Executive Editor and Calvin J. Hobel, MD. Hacker & Moore's Essentials of Obstetrics and Gynecology, 6th Edition, Hacker & Moore's Essentials of Obstetrics and Gynecology, 6th Edition
  4. Ivie Braga de Paula et Adriene Moraes Campos, « Breast imaging in patients with nipple discharge », Radiologia Brasileira, vol. 50, no 6,‎ , p. 383–388 (ISSN 0100-3984, PMID 29307929, Central PMCID 5746883, DOI 10.1590/0100-3984.2016.0103, lire en ligne)
  5. Brooke Salzman, Stephenie Fleegle et Amber S. Tully, « Common Breast Problems », American Family Physician, vol. 86, no 4,‎ , p. 343–349 (ISSN 0002-838X et 1532-0650, lire en ligne)
  6. H. P. Leis, « Management of nipple discharge », World Journal of Surgery, vol. 13, no 6,‎ , p. 736–742 (ISSN 0364-2313, PMID 2696228, lire en ligne)
  7. 7,0 et 7,1 C. Markopoulos, D. Mantas, E. Kouskos et Z. Antonopoulou, « Surgical management of nipple discharge », European Journal of Gynaecological Oncology, vol. 27, no 3,‎ , p. 275–278 (ISSN 0392-2936, PMID 16800258, lire en ligne)
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