https://wikimedi.ca/api.php?action=feedcontributions&user=Nanxin+Jiang&feedformat=atomWikimedica - Contributions [fr]2024-03-28T15:52:57ZContributionsMediaWiki 1.40.0https://wikimedi.ca/index.php?title=Utilisateur:Nanxin_Jiang/Brouillons/S%C3%A9dation_proc%C3%A9durale&diff=88274Utilisateur:Nanxin Jiang/Brouillons/Sédation procédurale2022-11-28T20:33:48Z<p>Nanxin Jiang : /* Technique */</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = <br />
| image = <br />
| description_image = <br />
| autres_noms = <br />
| terme_anglais = Procedural sedation<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Anesthésiologie, médecine d'urgence<br />
| systèmes = Neurologique<br />
| wikidata_id = <br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}}{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Définition}} La '''sédation procédurale''' fait référence aux techniques, médicaments et manoeuvres qui permettent de mieux tolérer les procédures diagnostiques et thérapeutiques chez les patients qui éprouvent une souffrance physique et/ou émotionnelle, ou bien qu'une douleur ou inconfort peut être anticipé durant une procédure.<br />
<br />
L'objectif de la sédation est de fournir anxiolyse, analgésie, akinésie, et/ou amnésie tout en '''préservant la respiration spontanée''', la stabilité hémodynamique, et en protégeant les voies et les réflexes respiratoires<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=S. M.|nom1=Green|prénom2=M. G.|nom2=Irwin|prénom3=K. P.|nom3=Mason|nom4=the International Committee for the Advancement of Procedural Sedation|titre=Procedural sedation: providing the missing definition|périodique=Anaesthesia|volume=76|numéro=5|date=2021-05|issn=0003-2409|issn2=1365-2044|doi=10.1111/anae.15213|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/anae.15213|consulté le=2022-11-28|pages=598–601}}</ref><br />
==Indications==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Indications}} Les indications de la sédation procédurale sont :<br />
# Inconfort physique et/ou émotionnel significatif;<br />
# Douleur importante anticipée lors d'une procédure;<br />
# Besoin que le patient reste immobile durant une procédure;<br />
# À considérer l'enfant ou la personne présentant un [[trouble du spectre de l'autisme]].<br />
La profondeur de la sédation doit être ajustée selon la procédure (diagnostique ou thérapeutique), la stabilité du patient et des ses antécédents médicaux.<br />
<br />
==Contre-indications==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom= Contre-indications}}<br />
===Absolues===<br />
Il n'existe pas de contre-indications absolues pour la sédation procédurale. Les limites demeurent au niveau des intervenants et du matériel à disposition:<br />
# {{Contre-indication|nom=Compétence limitée de l'intervenant|relative=0}}<br />
# {{Contre-indication|nom=Équipement de réanimation et/ou de surveillance non disponible|relative=0}}<br />
===Relatives===<br />
La méthode de sédation procédurale doit être ajustée selon les informations récoltées au questionnaire et à l'examen physique:<br />
#{{Contre-indication|nom=Allergie médicamenteuse|relative=0}}<br />
# {{Contre-indication|nom=Risque élevé d'aspiration|relative=0}} <br />
#* Intoxication alcoolique aiguë<br />
#* Période de jeûne trop brève<ref>Se référer aux [https://pubs.asahq.org/anesthesiology/article/126/3/376/19733/Practice-Guidelines-for-Preoperative-Fasting-and guidelines] du jeûne préopératoire de la Société américaine des anesthésiologistes:<br />
<br />
2h pour les liquides clairs (excluant alcool).<br />
<br />
6h pour tout le reste, et jusqu'à 8h pour les aliments frits, aliments gras ou viande.<br />
<br />
Les nourrissons peuvent ingérer du lait maternel jusqu'à 4h avant l'intervention.</ref><br />
# {{Contre-indication|relative=1|nom=Besoin de procédure extensive}} nécessitant anesthésie générale plutôt<br />
#{{Contre-indication|relative=1|nom=État des patients}} selon leur stabilité hémodynamique et leur score ASA.<br />
==Anatomie==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Anatomie}}Les complications à redouter lors d'une sédation procédurale sont celles liées à une insuffisance respiratoire. Il est donc primordial d'avoir une connaissance approfondie de l''''anatomie des voies respiratoires''' et des variations qui peuvent compromettre le système respiratoire. Ces variations, sous l'acronyme OBESE, incluent:<br />
<br />
* Obésité;<br />
* Beard (présence de barbe);<br />
* Edenté (absence de dents);<br />
* Snoring (antécédent de [[Syndrome d'apnée-hypopnée du sommeil|SAHS]], histoire de ronflement);<br />
* Elderly (patient >55 ans). <br />
<br />
Les autres aspects à évaluer incluent: <br />
<br />
* Score de Mallampati<ref name=":8">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31251423</ref>; <br />
* Présence d'un traumatisme facial (lacérations à travers la joue, blessures osseuses instables, etc.); <br />
* Extension limitée du cou; <br />
* Ouverture limitée de la bouche, <4-5 cm. {{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Évaluation}}<br />
<br />
== Équipement ==<br />
<br />
* Moniteurs de surveillance:<br />
** TA, FC, ECG, FR;<br />
** EtCO2, saturation;<br />
** Température si indiquée.<br />
* Matériel pour accès IV;<br />
* Tube à succion et embout Yankauer;<br />
* Matériel pour accès aux voies respiratoires:<br />
** Ballon-masque;<br />
** Masque laryngé;<br />
** Bougie;<br />
** Laryngoscope direct ou vidéolaryngoscope et lames appropriées;<br />
** Tubes endotrachéaux.<br />
* Matériel supplémentaire pour l'oxygénation:<br />
** Canule nasopharyngée ou oropharyngée;<br />
** Masque à oxygène;<br />
** Opti-flow. <br />
* Médicaments de réanimation et agents de renversement.<br />
<br />
=== Médicaments <ref name=":0" /> ===<br />
Une combinaison de médicaments est utilisée en sédation procédurale pour fournir sédation, analgésie et amnésie, et ce, avec un début rapide et une durée d'action courte pour permettre une récupération rapide. <br />
<br />
'''La sédation procédurale emploie la combinaison de midazolam et fentanyl''' le plus couramment, mais il existe également d'autres combinaisons (par exemple, propofol et fentanyl ou propofol et kétamine).<ref name=":0" /><br />
<br />
Le propofol est un agent de choix pour les procédures en orthopédie (par exemple: réduction fermée) vu ses propriétés de relaxant musculaire. <br />
{| class="wikitable"<br />
|+Les 4 médicaments les plus courants en sédation procédurale<br />
!Médicament<br />
!Dose (IV)<br />
!Début<br />
d'action<br />
!Durée<br />
!Commentaire<br />
|-<br />
|'''Midazolam'''<br />
(benzodiazépine)<br />
|1-2 mg IV, puis 1-2 mg q3-5 min jusqu'à sédation attendue<br />
<br />
Max: 5 mg (en sédation procédurale).<br />
|<1 min<br />
|Pic à 3-5 min<br />
Total: 15-18 min<br />
|Renversement: Naloxone 0,1-2,0 mg IV<br />
|-<br />
|'''Fentanyl'''<br />
(opioïde)<br />
|1-1,5 mcg/kg IV, puis 0,5-1 mcg/kg q10-20 min.<br />
|<1 min<br />
|30-60 min<br />
|Renversement: Flumazenil: 0,2 mg/min ad 1 mg q20 min<br />
|-<br />
|'''Propofol'''<br />
|25-100 mcg/kg/min IV, en bolus ou en perfusion.<br />
|<1 min<br />
|5-10 min<br />
|Relaxant musculaire<br />
À considérer pour procédures orthopédiques (réduction fermée)<br />
|-<br />
|'''Ketamine'''<br />
|1-2 mg/kg IV<br />
0,2-0,8 mg/kg IV pour éviter effet dissociatif<br />
|1 min<br />
|5-15 min<br />
|Commun chez les enfants<br />
Risque d'HTA/tachycardie<br />
|} <br />
<br />
== Personnel ==<br />
Le personnel impliqué dans la sédation procédurale doit avoir les compétences suivantes:<ref name=":0" /><br />
* Sélection appropriée des patients;<br />
* Savoir gérer les voies respiratoires (un prérequis obligatoire);<br />
* Comprendre et gérer les médicaments administrés;<br />
* Effectuer le suivi du patient;<br />
* Gérer toutes les complications potentielles<ref name=":0" />.<br />
Idéalement, il y a deux opérateurs, un pour effectuer la procédure et l'autre dédié à la sédation, au suivi des patients et à la coordination de l'équipe. L'équipe inclut également une infirmière ou un technicien. Néanmoins, dans les procédures urgentes ou dans un contexte rural, il peut n'y avoir qu'un seul opérateur. Cette personne doit être prête à abandonner la procédure et à secourir le patient en cas d'instabilité.<ref name=":0" /> <br />
<br />
==Préparation==<br />
{{Section ontologique|classe= Procédure|nom=Préparation}} La préparation à la sédation procédurale selon le modèle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS):<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30993676</ref> <ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31869149</ref><br />
* Vérifier l'identité du patient, la procédure à effectuer et le consentement;<br />
* Marquer le site/côté;<br />
* Vérifier la disponibilité des médicaments nécessaires. Cela peut inclure des agents de renversement (par exemple: opioïde/naloxone, benzodiazépine/flumazenil);<br />
* Vérifier les moniteurs de surveillance : ECG, SaO2, EtCO2;<br />
* Vérifier les allergies du patient;<br />
* Évaluer les difficultés/anomalies des voies respiratoires (score de Mallampati);<br />
* Enlever les verres de contact du patient si portés;<br />
* Confirmer individuellement les rôles et la préparation des membres de l'équipe;<br />
* Afficher les imageries pertinentes.<ref name=":0" /> <br />
À la fin de la procédure, au fur et à mesure que le patient récupère, s'assurer que chaque membre de l'équipe confirme la stabilité de leur rôle avant de quitter la salle de procédure.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Technique==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Technique}}<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|+Technique<br />
!Étape<br />
!Description<br />
|-<br />
|1<br />
|Administrer agents de sédation appropriés à la procédure.<br />
|-<br />
|2<br />
|Constater l'hypoventilation du patient, puis cesser administration de médicaments.<br />
|-<br />
|3<br />
|Procéder à la procédure.<br />
|-<br />
|4<br />
|Assurer l'émergence du patient et suivre sa stabilité hémodynamique.<br />
|}<br />
<br />
==Complications==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Complications}}<br />
Un concept fondamental consiste à utiliser le bon médicament à la bonne dose pour le bon patient. Ce concept peut signifier l'utilisation d'un médicament plus puissant qui a une durée plus courte ou une intervention plus simple en cas de complication. Ce concept contre-intuitif est intégré aux protocoles de sédation modernes. Par exemple, l'utilisation de combinaisons de médicaments à forte dose avec une longue durée d'action (par exemple, le fentanyl et le lorazépam) peut sembler plus sûre que l'utilisation de propofol pour des procédures de courte durée. Cette idée représente une erreur cruciale et démontre une méconnaissance des réalités de la pratique ; éviter cette erreur incombe particulièrement aux comités d'accréditation et de formation, car la création de restrictions artificielles et non fondées sur des preuves peut conduire à des solutions de contournement qui mettent en péril la sécurité des patients. La raison en est que si la personne effectuant la procédure ou effectuant la sédation a des problèmes avec la partie sédation de la procédure, le sauvetage de l'hypopnée du propofol est de plusieurs ordres de grandeur plus facile et plus bref que le fentanyl/lorazépam.<ref name=":24">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21802778</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==Suivi==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Suivi}}<br />
<br />
== Signification clinique ==<br />
Correctement réalisé, le PSA est une approche humaine pour aider les patients à tolérer des procédures brèves et douloureuses. De plus, il est essentiel que la procédure se déroule dans un environnement sûr avec du personnel prêt à sauver le patient des effets indésirables de la sédation. Une attention particulière est nécessaire pour la suppression respiratoire, qui est atténuée par la surveillance, en particulier EtCO2, et ayant un seuil bas pour soutenir la respiration, en particulier avec une ventilation au masque à valve de sac. Il est également essentiel que l'assistance respiratoire du patient ne soit pas considérée comme un résultat indésirable mais plutôt comme une intervention nécessaire du patient. L'hypotension pouvant également représenter une complication, il est impératif d'avoir une IV en place et d'être prêt à supporter la pression artérielle avec Liquides IV. Il est également recommandé d'être prudent lors du déplacement du patient de la position couchée à la position assise. Encore une fois, les opérateurs doivent avoir de l'expérience dans la gestion d'autres complications potentielles telles que les vomissements. <br />
<br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/11/09<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 0<br />
| révision = 2022/07/04<br />
| pmid = 31869149<br />
| nom = Procedural Sedation<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Utilisateur:Nanxin_Jiang/Brouillons/S%C3%A9dation_proc%C3%A9durale&diff=88273Utilisateur:Nanxin Jiang/Brouillons/Sédation procédurale2022-11-28T20:14:14Z<p>Nanxin Jiang : /* Technique */</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = <br />
| image = <br />
| description_image = <br />
| autres_noms = <br />
| terme_anglais = Procedural sedation<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Anesthésiologie, médecine d'urgence<br />
| systèmes = Neurologique<br />
| wikidata_id = <br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}}{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Définition}} La '''sédation procédurale''' fait référence aux techniques, médicaments et manoeuvres qui permettent de mieux tolérer les procédures diagnostiques et thérapeutiques chez les patients qui éprouvent une souffrance physique et/ou émotionnelle, ou bien qu'une douleur ou inconfort peut être anticipé durant une procédure.<br />
<br />
L'objectif de la sédation est de fournir anxiolyse, analgésie, akinésie, et/ou amnésie tout en '''préservant la respiration spontanée''', la stabilité hémodynamique, et en protégeant les voies et les réflexes respiratoires<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=S. M.|nom1=Green|prénom2=M. G.|nom2=Irwin|prénom3=K. P.|nom3=Mason|nom4=the International Committee for the Advancement of Procedural Sedation|titre=Procedural sedation: providing the missing definition|périodique=Anaesthesia|volume=76|numéro=5|date=2021-05|issn=0003-2409|issn2=1365-2044|doi=10.1111/anae.15213|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/anae.15213|consulté le=2022-11-28|pages=598–601}}</ref><br />
==Indications==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Indications}} Les indications de la sédation procédurale sont :<br />
# Inconfort physique et/ou émotionnel significatif;<br />
# Douleur importante anticipée lors d'une procédure;<br />
# Besoin que le patient reste immobile durant une procédure;<br />
# À considérer l'enfant ou la personne présentant un [[trouble du spectre de l'autisme]].<br />
La profondeur de la sédation doit être ajustée selon la procédure (diagnostique ou thérapeutique), la stabilité du patient et des ses antécédents médicaux.<br />
<br />
==Contre-indications==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom= Contre-indications}}<br />
===Absolues===<br />
Il n'existe pas de contre-indications absolues pour la sédation procédurale. Les limites demeurent au niveau des intervenants et du matériel à disposition:<br />
# {{Contre-indication|nom=Compétence limitée de l'intervenant|relative=0}}<br />
# {{Contre-indication|nom=Équipement de réanimation et/ou de surveillance non disponible|relative=0}}<br />
===Relatives===<br />
La méthode de sédation procédurale doit être ajustée selon les informations récoltées au questionnaire et à l'examen physique:<br />
#{{Contre-indication|nom=Allergie médicamenteuse|relative=0}}<br />
# {{Contre-indication|nom=Risque élevé d'aspiration|relative=0}} <br />
#* Intoxication alcoolique aiguë<br />
#* Période de jeûne trop brève<ref>Se référer aux [https://pubs.asahq.org/anesthesiology/article/126/3/376/19733/Practice-Guidelines-for-Preoperative-Fasting-and guidelines] du jeûne préopératoire de la Société américaine des anesthésiologistes:<br />
<br />
2h pour les liquides clairs (excluant alcool).<br />
<br />
6h pour tout le reste, et jusqu'à 8h pour les aliments frits, aliments gras ou viande.<br />
<br />
Les nourrissons peuvent ingérer du lait maternel jusqu'à 4h avant l'intervention.</ref><br />
# {{Contre-indication|relative=1|nom=Besoin de procédure extensive}} nécessitant anesthésie générale plutôt<br />
#{{Contre-indication|relative=1|nom=État des patients}} selon leur stabilité hémodynamique et leur score ASA.<br />
==Anatomie==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Anatomie}}Les complications à redouter lors d'une sédation procédurale sont celles liées à une insuffisance respiratoire. Il est donc primordial d'avoir une connaissance approfondie de l''''anatomie des voies respiratoires''' et des variations qui peuvent compromettre le système respiratoire. Ces variations, sous l'acronyme OBESE, incluent:<br />
<br />
* Obésité;<br />
* Beard (présence de barbe);<br />
* Edenté (absence de dents);<br />
* Snoring (antécédent de [[Syndrome d'apnée-hypopnée du sommeil|SAHS]], histoire de ronflement);<br />
* Elderly (patient >55 ans). <br />
<br />
Les autres aspects à évaluer incluent: <br />
<br />
* Score de Mallampati<ref name=":8">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31251423</ref>; <br />
* Présence d'un traumatisme facial (lacérations à travers la joue, blessures osseuses instables, etc.); <br />
* Extension limitée du cou; <br />
* Ouverture limitée de la bouche, <4-5 cm. {{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Évaluation}}<br />
<br />
== Équipement ==<br />
<br />
* Moniteurs de surveillance:<br />
** TA, FC, ECG, FR;<br />
** EtCO2, saturation;<br />
** Température si indiquée.<br />
* Matériel pour accès IV;<br />
* Tube à succion et embout Yankauer;<br />
* Matériel pour accès aux voies respiratoires:<br />
** Ballon-masque;<br />
** Masque laryngé;<br />
** Bougie;<br />
** Laryngoscope direct ou vidéolaryngoscope et lames appropriées;<br />
** Tubes endotrachéaux.<br />
* Matériel supplémentaire pour l'oxygénation:<br />
** Canule nasopharyngée ou oropharyngée;<br />
** Masque à oxygène;<br />
** Opti-flow. <br />
* Médicaments de réanimation et agents de renversement.<br />
<br />
== Personnel ==<br />
Le personnel impliqué dans la sédation procédurale doit avoir les compétences suivantes:<ref name=":0" /><br />
* Sélection appropriée des patients;<br />
* Savoir gérer les voies respiratoires (un prérequis obligatoire);<br />
* Comprendre et gérer les médicaments administrés;<br />
* Effectuer le suivi du patient;<br />
* Gérer toutes les complications potentielles<ref name=":0" />.<br />
Idéalement, il y a deux opérateurs, un pour effectuer la procédure et l'autre dédié à la sédation, au suivi des patients et à la coordination de l'équipe. L'équipe inclut également une infirmière ou un technicien. Néanmoins, dans les procédures urgentes ou dans un contexte rural, il peut n'y avoir qu'un seul opérateur. Cette personne doit être prête à abandonner la procédure et à secourir le patient en cas d'instabilité.<ref name=":0" /> <br />
<br />
==Préparation==<br />
{{Section ontologique|classe= Procédure|nom=Préparation}} La préparation à la sédation procédurale selon le modèle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS):<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30993676</ref> <ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31869149</ref><br />
* Vérifier l'identité du patient, la procédure à effectuer et le consentement;<br />
* Marquer le site/côté;<br />
* Vérifier la disponibilité des médicaments nécessaires. Cela peut inclure des agents de renversement (par exemple: opioïde/naloxone, benzodiazépine/flumazenil);<br />
* Vérifier les moniteurs de surveillance : ECG, SaO2, EtCO2;<br />
* Vérifier les allergies du patient;<br />
* Évaluer les difficultés/anomalies des voies respiratoires (score de Mallampati);<br />
* Enlever les verres de contact du patient si portés;<br />
* Confirmer individuellement les rôles et la préparation des membres de l'équipe;<br />
* Afficher les imageries pertinentes.<ref name=":0" /> <br />
À la fin de la procédure, au fur et à mesure que le patient récupère, s'assurer que chaque membre de l'équipe confirme la stabilité de leur rôle avant de quitter la salle de procédure.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Technique==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Technique}}<br />
<br />
=== Médicaments <ref name=":0" /> ===<br />
Une combinaison de médicaments est utilisée en sédation procédurale pour fournir sédation, analgésie et amnésie, et ce, avec un début rapide et une durée d'action courte pour permettre une récupération rapide. <br />
<br />
'''La sédation procédurale emploie la combinaison de midazolam et fentanyl''' le plus couramment, mais il existe également d'autres combinaisons (par exemple, propofol et fentanyl ou propofol et kétamine).<ref name=":0" /> <br />
{| class="wikitable"<br />
|+Les 4 médicaments les plus courants en sédation procédurale<br />
!Médicament<br />
!Dose (IV)<br />
!Début<br />
d'action<br />
!Durée<br />
!Agent de renversement<br />
|-<br />
|'''Midazolam'''<br />
(benzodiazépine)<br />
|1-2 mg IV, puis 1-2 mg q3-5 min jusqu'à sédation attendue<br />
<br />
Max: 5 mg (en sédation procédurale).<br />
|<1 min<br />
|Pic à 3-5 min<br />
Total: 15-18 min<br />
|Naloxone: 0,1-2,0 mg IV<br />
|-<br />
|'''Fentanyl'''<br />
(opioïde)<br />
|1-1,5 mcg/kg IV, puis 0,5-1 mcg/kg q10-20 min.<br />
|<1 min<br />
|30-60 min<br />
|Flumazenil: 0,2 mg/min ad 1 mg q20 min<br />
|-<br />
|'''Propofol'''<br />
|25-100 mcg/kg/min IV, en bolus ou en perfusion.<br />
|<1 min<br />
|5-10 min<br />
|N/A<br />
|-<br />
|'''Ketamine'''<br />
|1-2 mg/kg IV<br />
0,2-0,8 mg/kg IV pour éviter effet dissociatif<br />
|1 min<br />
|5-15 min<br />
|N/A<br />
|} <br />
==Complications==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Complications}}<br />
Un concept fondamental consiste à utiliser le bon médicament à la bonne dose pour le bon patient. Ce concept peut signifier l'utilisation d'un médicament plus puissant qui a une durée plus courte ou une intervention plus simple en cas de complication. Ce concept contre-intuitif est intégré aux protocoles de sédation modernes. Par exemple, l'utilisation de combinaisons de médicaments à forte dose avec une longue durée d'action (par exemple, le fentanyl et le lorazépam) peut sembler plus sûre que l'utilisation de propofol pour des procédures de courte durée. Cette idée représente une erreur cruciale et démontre une méconnaissance des réalités de la pratique ; éviter cette erreur incombe particulièrement aux comités d'accréditation et de formation, car la création de restrictions artificielles et non fondées sur des preuves peut conduire à des solutions de contournement qui mettent en péril la sécurité des patients. La raison en est que si la personne effectuant la procédure ou effectuant la sédation a des problèmes avec la partie sédation de la procédure, le sauvetage de l'hypopnée du propofol est de plusieurs ordres de grandeur plus facile et plus bref que le fentanyl/lorazépam.<ref name=":24">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21802778</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==Suivi==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Suivi}}<br />
<br />
== Signification clinique ==<br />
Correctement réalisé, le PSA est une approche humaine pour aider les patients à tolérer des procédures brèves et douloureuses. De plus, il est essentiel que la procédure se déroule dans un environnement sûr avec du personnel prêt à sauver le patient des effets indésirables de la sédation. Une attention particulière est nécessaire pour la suppression respiratoire, qui est atténuée par la surveillance, en particulier EtCO2, et ayant un seuil bas pour soutenir la respiration, en particulier avec une ventilation au masque à valve de sac. Il est également essentiel que l'assistance respiratoire du patient ne soit pas considérée comme un résultat indésirable mais plutôt comme une intervention nécessaire du patient. L'hypotension pouvant également représenter une complication, il est impératif d'avoir une IV en place et d'être prêt à supporter la pression artérielle avec Liquides IV. Il est également recommandé d'être prudent lors du déplacement du patient de la position couchée à la position assise. Encore une fois, les opérateurs doivent avoir de l'expérience dans la gestion d'autres complications potentielles telles que les vomissements. <br />
<br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/11/09<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 0<br />
| révision = 2022/07/04<br />
| pmid = 31869149<br />
| nom = Procedural Sedation<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Utilisateur:Nanxin_Jiang/Brouillons/S%C3%A9dation_proc%C3%A9durale&diff=88272Utilisateur:Nanxin Jiang/Brouillons/Sédation procédurale2022-11-28T19:37:01Z<p>Nanxin Jiang : /* Équipement */</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = <br />
| image = <br />
| description_image = <br />
| autres_noms = <br />
| terme_anglais = Procedural sedation<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Anesthésiologie, médecine d'urgence<br />
| systèmes = Neurologique<br />
| wikidata_id = <br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}}{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Définition}} La '''sédation procédurale''' fait référence aux techniques, médicaments et manoeuvres qui permettent de mieux tolérer les procédures diagnostiques et thérapeutiques chez les patients qui éprouvent une souffrance physique et/ou émotionnelle, ou bien qu'une douleur ou inconfort peut être anticipé durant une procédure.<br />
<br />
L'objectif de la sédation est de fournir anxiolyse, analgésie, akinésie, et/ou amnésie tout en '''préservant la respiration spontanée''', la stabilité hémodynamique, et en protégeant les voies et les réflexes respiratoires<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=S. M.|nom1=Green|prénom2=M. G.|nom2=Irwin|prénom3=K. P.|nom3=Mason|nom4=the International Committee for the Advancement of Procedural Sedation|titre=Procedural sedation: providing the missing definition|périodique=Anaesthesia|volume=76|numéro=5|date=2021-05|issn=0003-2409|issn2=1365-2044|doi=10.1111/anae.15213|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/anae.15213|consulté le=2022-11-28|pages=598–601}}</ref><br />
==Indications==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Indications}} Les indications de la sédation procédurale sont :<br />
# Inconfort physique et/ou émotionnel significatif;<br />
# Douleur importante anticipée lors d'une procédure;<br />
# Besoin que le patient reste immobile durant une procédure;<br />
# À considérer l'enfant ou la personne présentant un [[trouble du spectre de l'autisme]].<br />
La profondeur de la sédation doit être ajustée selon la procédure (diagnostique ou thérapeutique), la stabilité du patient et des ses antécédents médicaux.<br />
<br />
==Contre-indications==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom= Contre-indications}}<br />
===Absolues===<br />
Il n'existe pas de contre-indications absolues pour la sédation procédurale. Les limites demeurent au niveau des intervenants et du matériel à disposition:<br />
# {{Contre-indication|nom=Compétence limitée de l'intervenant|relative=0}}<br />
# {{Contre-indication|nom=Équipement de réanimation et/ou de surveillance non disponible|relative=0}}<br />
===Relatives===<br />
La méthode de sédation procédurale doit être ajustée selon les informations récoltées au questionnaire et à l'examen physique:<br />
#{{Contre-indication|nom=Allergie médicamenteuse|relative=0}}<br />
# {{Contre-indication|nom=Risque élevé d'aspiration|relative=0}} <br />
#* Intoxication alcoolique aiguë<br />
#* Période de jeûne trop brève<ref>Se référer aux [https://pubs.asahq.org/anesthesiology/article/126/3/376/19733/Practice-Guidelines-for-Preoperative-Fasting-and guidelines] du jeûne préopératoire de la Société américaine des anesthésiologistes:<br />
<br />
2h pour les liquides clairs (excluant alcool).<br />
<br />
6h pour tout le reste, et jusqu'à 8h pour les aliments frits, aliments gras ou viande.<br />
<br />
Les nourrissons peuvent ingérer du lait maternel jusqu'à 4h avant l'intervention.</ref><br />
# {{Contre-indication|relative=1|nom=Besoin de procédure extensive}} nécessitant anesthésie générale plutôt<br />
#{{Contre-indication|relative=1|nom=État des patients}} selon leur stabilité hémodynamique et leur score ASA.<br />
==Anatomie==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Anatomie}}Les complications à redouter lors d'une sédation procédurale sont celles liées à une insuffisance respiratoire. Il est donc primordial d'avoir une connaissance approfondie de l''''anatomie des voies respiratoires''' et des variations qui peuvent compromettre le système respiratoire. Ces variations, sous l'acronyme OBESE, incluent:<br />
<br />
* Obésité;<br />
* Beard (présence de barbe);<br />
* Edenté (absence de dents);<br />
* Snoring (antécédent de [[Syndrome d'apnée-hypopnée du sommeil|SAHS]], histoire de ronflement);<br />
* Elderly (patient >55 ans). <br />
<br />
Les autres aspects à évaluer incluent: <br />
<br />
* Score de Mallampati<ref name=":8">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31251423</ref>; <br />
* Présence d'un traumatisme facial (lacérations à travers la joue, blessures osseuses instables, etc.); <br />
* Extension limitée du cou; <br />
* Ouverture limitée de la bouche, <4-5 cm. {{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Évaluation}}<br />
<br />
== Équipement ==<br />
<br />
* Moniteurs de surveillance:<br />
** TA, FC, ECG, FR;<br />
** EtCO2, saturation;<br />
** Température si indiquée.<br />
* Matériel pour accès IV;<br />
* Tube à succion et embout Yankauer;<br />
* Matériel pour accès aux voies respiratoires:<br />
** Ballon-masque;<br />
** Masque laryngé;<br />
** Bougie;<br />
** Laryngoscope direct ou vidéolaryngoscope et lames appropriées;<br />
** Tubes endotrachéaux.<br />
* Matériel supplémentaire pour l'oxygénation:<br />
** Canule nasopharyngée ou oropharyngée;<br />
** Masque à oxygène;<br />
** Opti-flow. <br />
* Médicaments de réanimation et agents de renversement.<br />
<br />
== Personnel ==<br />
Le personnel impliqué dans la sédation procédurale doit avoir les compétences suivantes:<ref name=":0" /><br />
* Sélection appropriée des patients;<br />
* Savoir gérer les voies respiratoires (un prérequis obligatoire);<br />
* Comprendre et gérer les médicaments administrés;<br />
* Effectuer le suivi du patient;<br />
* Gérer toutes les complications potentielles<ref name=":0" />.<br />
Idéalement, il y a deux opérateurs, un pour effectuer la procédure et l'autre dédié à la sédation, au suivi des patients et à la coordination de l'équipe. L'équipe inclut également une infirmière ou un technicien. Néanmoins, dans les procédures urgentes ou dans un contexte rural, il peut n'y avoir qu'un seul opérateur. Cette personne doit être prête à abandonner la procédure et à secourir le patient en cas d'instabilité.<ref name=":0" /> <br />
<br />
==Préparation==<br />
{{Section ontologique|classe= Procédure|nom=Préparation}} La préparation à la sédation procédurale selon le modèle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS):<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30993676</ref> <ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31869149</ref><br />
* Vérifier l'identité du patient, la procédure à effectuer et le consentement;<br />
* Marquer le site/côté;<br />
* Vérifier la disponibilité des médicaments nécessaires. Cela peut inclure des agents de renversement (par exemple: opioïde/naloxone, benzodiazépine/flumazenil);<br />
* Vérifier les moniteurs de surveillance : ECG, SaO2, EtCO2;<br />
* Vérifier les allergies du patient;<br />
* Évaluer les difficultés/anomalies des voies respiratoires (score de Mallampati);<br />
* Enlever les verres de contact du patient si portés;<br />
* Confirmer individuellement les rôles et la préparation des membres de l'équipe;<br />
* Afficher les imageries pertinentes.<ref name=":0" /> <br />
À la fin de la procédure, au fur et à mesure que le patient récupère, s'assurer que chaque membre de l'équipe confirme la stabilité de leur rôle avant de quitter la salle de procédure.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Technique==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Technique}} Médicaments <ref name=":0" /> L'agent idéal à des fins PSA doit posséder propriétés sédatives, analgésiques et amnésiques ainsi qu'un début rapide et une courte durée d'action pour permettre une récupération et une décharge sûres et rapides. Bien que le PSA soit généralement le résultat de la combinaison d'une benzodiazépine à action brève comme le midazolam (propriétés sédatives, amnésiques et anxiolytiques mais pas d'effets analgésiques) avec un opioïde (par exemple, le fentanyl), plusieurs médicaments sont également des options, seuls ou en combinaison.<ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22144928</ref> La combinaison de fentanyl et de midazolam est l'une des procédures les plus adoptées pour effectuer le PSA, mais d'autres combinaisons (par exemple, propofol et fentanyl ou propofol et kétamine) sont également adoptées. <ref name=":0" /> Midazolam <ref name=":0" /><br />
* Dose. IV : 2 à 2,5 mg initialement, avec des doses supplémentaires de 1 mg répétées après 2 à 5 minutes, titrées jusqu'à l'effet. Chez les adultes de plus de 60 ans et les malades chroniques : dose initiale de 0,5 à 1 mg (et 1 mg en au moins 30 secondes). Une dose totale de plus de 5 mg n'est généralement pas nécessaire chez un jeune adulte en bonne santé; moins de 3,5 mg est la dose requise chez les sujets affaiblis et âgés. Chez les patients de 6 mois à 5 ans : dose initiale IV de 0,05 à 0,1 mg/kg (dose totale inférieure à 6 mg) ; chez l'enfant de 6 à 12 ans : dose initiale IV de 0,025 à 0,05 mg/kg (dose totale inférieure à 10 mg) ; rectale supérieure à 6 mois : 0,3 à 0,5 mg/kg ; IM 1 à 15 ans : 0,05 à 0,15 mg/kg.<br />
* Heure de début. IV : 2 à 3 minutes. Remarque : le début de la sédation peut varier individuellement en fonction de l'état physique et d'autres facteurs tels que la vitesse d'administration et la dose.<br />
* Durée. IV : l'effet maximum se produit en 5 à 10 minutes environ. La demi-vie d'élimination est de 1,5 à 2,5 heures.<br />
* Commentaires. Le midazolam doit être préparé sous forme de solution à 1 mg dans 1 ml, en particulier chez les enfants de moins de 15 kg de poids corporel chez qui les solutions de midazolam à des concentrations supérieures à 1 mg/ml ne sont pas recommandées. L'antidote du midazolam est le flumazénil, mais des précautions doivent être prises car ce médicament peut avoir une durée d'action plus courte que l'agent sédatif, entraînant une nouvelle sédation. Chez la personne âgée, il faut faire attention au déclenchement des altérations neurocognitives induites par les benzodiazépines.<ref name=":12">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25844143</ref><ref name=":13">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28984099</ref><ref name=":0" /> Fentanyl <ref name=":0" /><br />
* Dose. (IV uniquement) Adulte et enfant : dose initiale de 1 à 1,5 mcg/kg, puis augmentation de la dose de 1 mcg/kg toutes les 3 minutes<br />
* Heure d'apparition. IV : 1 à 2 minutes<br />
* Durée : IV : 30 à 60 minutes<br />
* Commentaires. Le fentanyl est un opioïde synthétique métabolisé par le foie. Il présente une redistribution rapide à partir du système nerveux central <ref name=":0" /> Kétamine <ref name=":14">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31011553</ref> <ref name=":0" /><br />
* Dose. Adulte et enfant IV : 1 à 3 mg/kg. IM : 5 à 10 mg/kg.<br />
* Heure de début. IV : 1 minute (Remarque : si la famille observe, préparez-la au regard vide et soudain provoqué par l'induction de la kétamine)<br />
* Durée. IV : 5 à 15 minutes, IM : 15 à 30 minutes<br />
* Commentaires. Les effets indésirables de la kétamine comprennent l'agitation de récupération, les complications transitoires des voies respiratoires telles que le laryngospasme et les vomissements. L'administration d'une benzodiazépine (par exemple, diazépam, lorazépam) au moment de la dernière dose de kétamine peut atténuer les phénomènes d'émergence (hallucinations visuelles, parfois dérangeantes) et les effets sympathomimétiques potentiels du médicament, en particulier chez les enfants. Évitez cet agent chez les personnes prédisposées au comportement psychotique.<ref name=":0" /> Etomidate <ref name=":15">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25715648</ref> <ref name=":0" />* Dose. (IV uniquement) Adulte et enfant de plus de 10 ans : 0,3 mg/kg. (Non étudié chez les enfants de moins de dix ans)<br />
* Heure de début. 1 à 2 minutes, IM : 3 à 4 minutes (Remarque : un tiers des patients peuvent présenter des secousses myocloniques lors de l'induction ; cela peut être important pour les procédures orthopédiques et peut être atténué par un prétraitement avec un agent opioïde)<br />
* Durée. 5 à 7 minutes ; peut être plus long chez les personnes âgées et les patients dont la fonction rénale est diminuée.<br />
* Commentaires. Il existe une controverse sur la suppression de la production surrénalienne d'hormones de stress; cela ne s'est pas avéré significatif avec l'utilisation d'un bolus unique. De plus, l'étomidate est un hypnotique uniquement car il n'a essentiellement aucune propriété analgésique.<ref name=":0" /><br />
<br />
Propofol<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV uniquement) Adulte (en bonne santé) : 1 à 2 mg/kg. Adulte (débilité) : 0,5 à 1 mg/kg. Enfants : 2 à 3 mg/kg. (Non étudié chez les enfants de moins de trois ans). Peut être répété à demi-doses plusieurs fois si nécessaire.<br />
* Temps d'apparition : 15 à 30 secondes (temps de circulation vers le cerveau)<br />
* Durée. 1 à 3 minutes ; la fin de l'action de ce médicament hautement lipophile se fait par redistribution/équilibrage à travers d'autres tissus corporels. Des doses répétées prolongent la récupération.<br />
* Commentaires. Certaines publications contiennent une confusion verbale, déclarant que l'hypoventilation causée par le propofol n'a pas d'agent d'inversion; la confusion résulte de l'amalgame entre « agent » et « drogue ». L'agent d'inversion du propofol pour l'hypoventilation est un sac-masque. De plus, une hypotension orthostatique peut survenir ; utiliser des fluides isotoniques IV comme "agent d'inversion" et reprendre la position assise avec précaution. Sachez que cet effet hypotenseur, probablement causé par une vasodilatation périphérique, peut provoquer une ischémie cardiaque, réduisant davantage le débit cardiaque.<ref name=":17">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30686305</ref> Cette condition peut créer un cycle d'aggravation de l'ischémie cardiaque, diminuant davantage le débit cardiaque.<ref name=":0" /><br />
<br />
Dexmédétomidine<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV seulement) Adulte et enfant IV : 1 mcg/kg.<br />
* Heure de début. IV : 3 à 5 minutes<br />
* Durée. IV : 15 minutes<br />
* Commentaires. La dexmédétomidine ne provoque pas de suppression respiratoire. La recherche a récemment remis en question l'efficacité de la dexmédétomidine en tant que seul sédatif.<ref name=":19">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31112380</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
Méthohexital <ref name=":20">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17130605</ref> <ref name=":0" /><br />
<br />
<br />
* Dosage. Adulte et enfant : IV : 1 à 2 mg/kg. IM : 6 à 10 mg/kg. (Remarque : la voie IM est rarement utilisée chez les adultes)<br />
* Début. IV : 15 à 30 secondes, IM : 2 à 10 minutes<br />
* Durée. IV : 4 à 7 minutes, IM : 6 à 15 minutes<br />
* Commentaires. En tant que barbiturique, le méthohexital est contre-indiqué chez les patients atteints de porphyrie aiguë intermittente. Le méthohexital peut provoquer une suppression de la respiration ; une assistance ventilatoire par masque-ballon peut être nécessaire. Une hypotension transitoire peut survenir à la suite d'une vasodilatation; administrer des liquides IV et/ou s'asseoir lentement.<ref name=":0" /><br />
<br />
<br />
<br />
Protoxyde d'azote<br />
<br />
Le protoxyde d'azote (N2O) est un gaz analgésique/anxiolytique provoquant une dépression et une euphorie du SNC avec peu d'effet sur la fonction respiratoire. Le début de l'action est rapide et la récupération est rapide. Il y a une grande marge de sécurité. De plus, les nausées et les vomissements sont rares et l'intégrité des réflexes est maintenue. Il est couramment utilisé pour le PSA en dentisterie, en particulier dans le cadre pédiatrique.<ref name=":21">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14558199</ref> L'administration de gaz se fait avec de l'oxygène. Habituellement, le patient reçoit 100 % d'oxygène au début de la procédure, puis l'oxygène est ralenti et le N2O augmente progressivement. Un débit de 5 à 6 L/min est généralement acceptable pour la plupart des patients. Bien que les niveaux thérapeutiques varient d'un patient à l'autre, la concentration de N2O ne doit pas dépasser systématiquement 50%. greffe récente de membrane tympanique et déficit en méthylènetétrahydrofolate réductase.<ref name=":23">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26384007</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
=== Agents d'inversion ===<br />
<br />
<br />
Naloxone<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV uniquement) Adultes : 0,1 à 2,0 mg<br />
* Heure de début. Une minute<br />
* Durée : 15 à 30 minutes<br />
* Commentaires. Inversion des opiacés, très sûr, mais utilisation de routine NON recommandée<ref name=":0" /><br />
<br />
<br />
<br />
Flumazénil<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV seulement). Adultes : 0,2 mg par minute. Maximum : 1,0 mg toutes les 20 minutes<br />
* Heure de début. Une minute<br />
* Durée. 45 minutes<br />
* Commentaires. L'utilisation de l'inversion des benzodiazépines est déconseillée en cas de sevrage potentiel des benzodiazépines ou d'état de mal épileptique.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Complications==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Complications}}<br />
Un concept fondamental consiste à utiliser le bon médicament à la bonne dose pour le bon patient. Ce concept peut signifier l'utilisation d'un médicament plus puissant qui a une durée plus courte ou une intervention plus simple en cas de complication. Ce concept contre-intuitif est intégré aux protocoles de sédation modernes. Par exemple, l'utilisation de combinaisons de médicaments à forte dose avec une longue durée d'action (par exemple, le fentanyl et le lorazépam) peut sembler plus sûre que l'utilisation de propofol pour des procédures de courte durée. Cette idée représente une erreur cruciale et démontre une méconnaissance des réalités de la pratique ; éviter cette erreur incombe particulièrement aux comités d'accréditation et de formation, car la création de restrictions artificielles et non fondées sur des preuves peut conduire à des solutions de contournement qui mettent en péril la sécurité des patients. La raison en est que si la personne effectuant la procédure ou effectuant la sédation a des problèmes avec la partie sédation de la procédure, le sauvetage de l'hypopnée du propofol est de plusieurs ordres de grandeur plus facile et plus bref que le fentanyl/lorazépam.<ref name=":24">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21802778</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==Suivi==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Suivi}}<br />
<br />
== Signification clinique ==<br />
Correctement réalisé, le PSA est une approche humaine pour aider les patients à tolérer des procédures brèves et douloureuses. De plus, il est essentiel que la procédure se déroule dans un environnement sûr avec du personnel prêt à sauver le patient des effets indésirables de la sédation. Une attention particulière est nécessaire pour la suppression respiratoire, qui est atténuée par la surveillance, en particulier EtCO2, et ayant un seuil bas pour soutenir la respiration, en particulier avec une ventilation au masque à valve de sac. Il est également essentiel que l'assistance respiratoire du patient ne soit pas considérée comme un résultat indésirable mais plutôt comme une intervention nécessaire du patient. L'hypotension pouvant également représenter une complication, il est impératif d'avoir une IV en place et d'être prêt à supporter la pression artérielle avec Liquides IV. Il est également recommandé d'être prudent lors du déplacement du patient de la position couchée à la position assise. Encore une fois, les opérateurs doivent avoir de l'expérience dans la gestion d'autres complications potentielles telles que les vomissements. <br />
<br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/11/09<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 0<br />
| révision = 2022/07/04<br />
| pmid = 31869149<br />
| nom = Procedural Sedation<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Utilisateur:Nanxin_Jiang/Brouillons/S%C3%A9dation_proc%C3%A9durale&diff=88271Utilisateur:Nanxin Jiang/Brouillons/Sédation procédurale2022-11-28T18:55:33Z<p>Nanxin Jiang : /* Anatomie */</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = <br />
| image = <br />
| description_image = <br />
| autres_noms = <br />
| terme_anglais = Procedural sedation<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Anesthésiologie, médecine d'urgence<br />
| systèmes = Neurologique<br />
| wikidata_id = <br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}}{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Définition}} La '''sédation procédurale''' fait référence aux techniques, médicaments et manoeuvres qui permettent de mieux tolérer les procédures diagnostiques et thérapeutiques chez les patients qui éprouvent une souffrance physique et/ou émotionnelle, ou bien qu'une douleur ou inconfort peut être anticipé durant une procédure.<br />
<br />
L'objectif de la sédation est de fournir anxiolyse, analgésie, akinésie, et/ou amnésie tout en '''préservant la respiration spontanée''', la stabilité hémodynamique, et en protégeant les voies et les réflexes respiratoires<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=S. M.|nom1=Green|prénom2=M. G.|nom2=Irwin|prénom3=K. P.|nom3=Mason|nom4=the International Committee for the Advancement of Procedural Sedation|titre=Procedural sedation: providing the missing definition|périodique=Anaesthesia|volume=76|numéro=5|date=2021-05|issn=0003-2409|issn2=1365-2044|doi=10.1111/anae.15213|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/anae.15213|consulté le=2022-11-28|pages=598–601}}</ref><br />
==Indications==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Indications}} Les indications de la sédation procédurale sont :<br />
# Inconfort physique et/ou émotionnel significatif;<br />
# Douleur importante anticipée lors d'une procédure;<br />
# Besoin que le patient reste immobile durant une procédure;<br />
# À considérer l'enfant ou la personne présentant un [[trouble du spectre de l'autisme]].<br />
La profondeur de la sédation doit être ajustée selon la procédure (diagnostique ou thérapeutique), la stabilité du patient et des ses antécédents médicaux.<br />
<br />
==Contre-indications==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom= Contre-indications}}<br />
===Absolues===<br />
Il n'existe pas de contre-indications absolues pour la sédation procédurale. Les limites demeurent au niveau des intervenants et du matériel à disposition:<br />
# {{Contre-indication|nom=Compétence limitée de l'intervenant|relative=0}}<br />
# {{Contre-indication|nom=Équipement de réanimation et/ou de surveillance non disponible|relative=0}}<br />
===Relatives===<br />
La méthode de sédation procédurale doit être ajustée selon les informations récoltées au questionnaire et à l'examen physique:<br />
#{{Contre-indication|nom=Allergie médicamenteuse|relative=0}}<br />
# {{Contre-indication|nom=Risque élevé d'aspiration|relative=0}} <br />
#* Intoxication alcoolique aiguë<br />
#* Période de jeûne trop brève<ref>Se référer aux [https://pubs.asahq.org/anesthesiology/article/126/3/376/19733/Practice-Guidelines-for-Preoperative-Fasting-and guidelines] du jeûne préopératoire de la Société américaine des anesthésiologistes:<br />
<br />
2h pour les liquides clairs (excluant alcool).<br />
<br />
6h pour tout le reste, et jusqu'à 8h pour les aliments frits, aliments gras ou viande.<br />
<br />
Les nourrissons peuvent ingérer du lait maternel jusqu'à 4h avant l'intervention.</ref><br />
# {{Contre-indication|relative=1|nom=Besoin de procédure extensive}} nécessitant anesthésie générale plutôt<br />
#{{Contre-indication|relative=1|nom=État des patients}} selon leur stabilité hémodynamique et leur score ASA.<br />
==Anatomie==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Anatomie}}Les complications à redouter lors d'une sédation procédurale sont celles liées à une insuffisance respiratoire. Il est donc primordial d'avoir une connaissance approfondie de l''''anatomie des voies respiratoires''' et des variations qui peuvent compromettre le système respiratoire. Ces variations, sous l'acronyme OBESE, incluent:<br />
<br />
* Obésité;<br />
* Beard (présence de barbe);<br />
* Edenté (absence de dents);<br />
* Snoring (antécédent de [[Syndrome d'apnée-hypopnée du sommeil|SAHS]], histoire de ronflement);<br />
* Elderly (patient >55 ans). <br />
<br />
Les autres aspects à évaluer incluent: <br />
<br />
* Score de Mallampati<ref name=":8">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31251423</ref>; <br />
* Présence d'un traumatisme facial (lacérations à travers la joue, blessures osseuses instables, etc.); <br />
* Extension limitée du cou; <br />
* Ouverture limitée de la bouche, <4-5 cm. {{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Évaluation}}<br />
<br />
== Équipement ==<br />
<br />
* Moniteurs de stabilité hémodynamique:<br />
** TA, FC, ECG, FR;<br />
** EtCO2, saturation;<br />
** Température si indiquée.<br />
* Matériel pour accès IV;<br />
* Tube à succion et Yankauer;<br />
* Matériel pour accès aux voies respiratoires:<br />
** Ballon-masque;<br />
** Masque laryngé;<br />
** Bougie;<br />
** Laryngoscope direct ou vidéolaryngoscope et lames appropriées;<br />
** Tubes endotrachéaux.<br />
* Matériel supplémentaire pour l'oxygénation:<br />
** Canule nasopharyngée ou oropharyngée;<br />
** Masque à oxygène;<br />
** Opti-flow. <br />
* Médicaments de réanimations et agents de renversement.<br />
<br />
== Personnel ==<br />
<br />
==Préparation==<br />
{{Section ontologique|classe= Procédure|nom=Préparation}} Une préparation méticuleuse pour PSA est obligatoire et mieux pratiquée au préalable dans un environnement de simulation. le modèle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est utile.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30993676</ref> <ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31869149</ref><br />
* Vérifier l'identité, la procédure et le consentement.<br />
* Marquez le site/côté.<br />
* Vérifiez que les médicaments nécessaires sont disponibles. Cela peut inclure des médicaments d'inversion (p.<br />
* Vérifiez les appareils de surveillance : ECG, SaO2, EtCO2 (de préférence s'ils sont disponibles car ils sont plus sensibles à l'hypoventilation que SaO2) et passez en revue les erreurs potentielles des appareils (par exemple, la SaO2 peut chuter pendant le gonflage automatisé du brassard de tensiomètre par occlusion du flux artériel.) allergiques.<br />
* Évaluer les difficultés/anomalies des voies respiratoires (par exemple, le score de Mallimpati).<br />
* Les patients portant des lentilles de contact doivent être retirés (en particulier pour l'utilisation de protoxyde d'azote).<br />
* Confirmer individuellement les rôles et la préparation des membres de l'équipe.<br />
* Afficher les images nécessaires.<ref name=":0" /> À la fin de la procédure, au fur et à mesure que le patient récupère, confirmez la confirmation de chaque membre de l'équipe que leur rôle montre une stabilité avant de quitter la salle de procédure.<ref name=":0" /><br />
===Équipement===<br />
Avant de commencer un PSA, l'opérateur doivent avoir à disposition, ouverts ou immédiatement à portée de main et vérifiés pour l'état de préparation :<ref name=":0" /><br />
* Verrouillage salin IV, en cours d'exécution ou fonctionnel<br />
* Médicaments et équipement pour la réanimation cardiaque<br />
* Matériel d'administration d'oxygène allant de la canule nasale au masque à oxygène à haut débit (sans recycleur)<br />
* Dispositif d'aspiration<br />
* Équipement des voies respiratoires, y compris sac à valve, masque laryngé, bougie, laryngoscopie directe ou assistée par vidéo avec des lames appropriées, des voies respiratoires orales de taille appropriée et des sondes endotrachéales, des voies respiratoires chirurgicales et à aiguille<br />
* Médicaments d'inversion si des agents réversibles tels que que les opioïdes et les benzodiazépines. La naloxone et le flumazénil arrêtent efficacement les effets du fentanyl (ou d'autres opioïdes) et du midazolam (ou d'autres benzodiazépines), respectivement. Il convient de noter que le personnel doit tenir compte du fait que l'utilisation du flumazénil peut être associée à un état de mal épileptique, principalement chez les patients présentant un abus de benzodiazépines non identifié ou affectés par un trouble convulsif.<br />
* Équipement de surveillance, comprenant généralement des moniteurs cardiaques, de pression artérielle, d'oxymétrie de pouls (SaO2), de respiration. Le moniteur EtCO2 est hautement souhaitable<ref name=":0" /><br />
===Personnel===<br />
Dans la situation idéale, il y a deux opérateurs. Une personne effectuera la procédure prévue, tandis que l'autre personne sera dédiée à la sédation, au suivi des patients et à la coordination de l'équipe. Néanmoins, il existe de nombreuses circonstances où avoir deux opérateurs n'est pas possible, en particulier pour les procédures non planifiées. Cette situation est plus courante dans un milieu rural ou aux ressources limitées. Si la circonstance est l'opérateur seul, cette personne doit être prête à abandonner la procédure et à secourir le patient.<ref name=":0" /> Le personnel impliqué dans PSA doit avoir la formation suivante :<ref name=":0" /><br />
* Effectuer une sélection appropriée des patients<br />
* Acquérir des compétences avancées en gestion des voies respiratoires (un prérequis obligatoire pour effectuer ces techniques)<br />
* Comprendre et gérer les médicaments administrés<br />
* Effectuer le suivi du patient<br />
* Gérer toutes les complications potentielles<ref name=":0" /><br />
==Technique==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Technique}} Médicaments <ref name=":0" /> L'agent idéal à des fins PSA doit posséder propriétés sédatives, analgésiques et amnésiques ainsi qu'un début rapide et une courte durée d'action pour permettre une récupération et une décharge sûres et rapides. Bien que le PSA soit généralement le résultat de la combinaison d'une benzodiazépine à action brève comme le midazolam (propriétés sédatives, amnésiques et anxiolytiques mais pas d'effets analgésiques) avec un opioïde (par exemple, le fentanyl), plusieurs médicaments sont également des options, seuls ou en combinaison.<ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22144928</ref> La combinaison de fentanyl et de midazolam est l'une des procédures les plus adoptées pour effectuer le PSA, mais d'autres combinaisons (par exemple, propofol et fentanyl ou propofol et kétamine) sont également adoptées. <ref name=":0" /> Midazolam <ref name=":0" /><br />
* Dose. IV : 2 à 2,5 mg initialement, avec des doses supplémentaires de 1 mg répétées après 2 à 5 minutes, titrées jusqu'à l'effet. Chez les adultes de plus de 60 ans et les malades chroniques : dose initiale de 0,5 à 1 mg (et 1 mg en au moins 30 secondes). Une dose totale de plus de 5 mg n'est généralement pas nécessaire chez un jeune adulte en bonne santé; moins de 3,5 mg est la dose requise chez les sujets affaiblis et âgés. Chez les patients de 6 mois à 5 ans : dose initiale IV de 0,05 à 0,1 mg/kg (dose totale inférieure à 6 mg) ; chez l'enfant de 6 à 12 ans : dose initiale IV de 0,025 à 0,05 mg/kg (dose totale inférieure à 10 mg) ; rectale supérieure à 6 mois : 0,3 à 0,5 mg/kg ; IM 1 à 15 ans : 0,05 à 0,15 mg/kg.<br />
* Heure de début. IV : 2 à 3 minutes. Remarque : le début de la sédation peut varier individuellement en fonction de l'état physique et d'autres facteurs tels que la vitesse d'administration et la dose.<br />
* Durée. IV : l'effet maximum se produit en 5 à 10 minutes environ. La demi-vie d'élimination est de 1,5 à 2,5 heures.<br />
* Commentaires. Le midazolam doit être préparé sous forme de solution à 1 mg dans 1 ml, en particulier chez les enfants de moins de 15 kg de poids corporel chez qui les solutions de midazolam à des concentrations supérieures à 1 mg/ml ne sont pas recommandées. L'antidote du midazolam est le flumazénil, mais des précautions doivent être prises car ce médicament peut avoir une durée d'action plus courte que l'agent sédatif, entraînant une nouvelle sédation. Chez la personne âgée, il faut faire attention au déclenchement des altérations neurocognitives induites par les benzodiazépines.<ref name=":12">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25844143</ref><ref name=":13">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28984099</ref><ref name=":0" /> Fentanyl <ref name=":0" /><br />
* Dose. (IV uniquement) Adulte et enfant : dose initiale de 1 à 1,5 mcg/kg, puis augmentation de la dose de 1 mcg/kg toutes les 3 minutes<br />
* Heure d'apparition. IV : 1 à 2 minutes<br />
* Durée : IV : 30 à 60 minutes<br />
* Commentaires. Le fentanyl est un opioïde synthétique métabolisé par le foie. Il présente une redistribution rapide à partir du système nerveux central <ref name=":0" /> Kétamine <ref name=":14">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31011553</ref> <ref name=":0" /><br />
* Dose. Adulte et enfant IV : 1 à 3 mg/kg. IM : 5 à 10 mg/kg.<br />
* Heure de début. IV : 1 minute (Remarque : si la famille observe, préparez-la au regard vide et soudain provoqué par l'induction de la kétamine)<br />
* Durée. IV : 5 à 15 minutes, IM : 15 à 30 minutes<br />
* Commentaires. Les effets indésirables de la kétamine comprennent l'agitation de récupération, les complications transitoires des voies respiratoires telles que le laryngospasme et les vomissements. L'administration d'une benzodiazépine (par exemple, diazépam, lorazépam) au moment de la dernière dose de kétamine peut atténuer les phénomènes d'émergence (hallucinations visuelles, parfois dérangeantes) et les effets sympathomimétiques potentiels du médicament, en particulier chez les enfants. Évitez cet agent chez les personnes prédisposées au comportement psychotique.<ref name=":0" /> Etomidate <ref name=":15">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25715648</ref> <ref name=":0" />* Dose. (IV uniquement) Adulte et enfant de plus de 10 ans : 0,3 mg/kg. (Non étudié chez les enfants de moins de dix ans)<br />
* Heure de début. 1 à 2 minutes, IM : 3 à 4 minutes (Remarque : un tiers des patients peuvent présenter des secousses myocloniques lors de l'induction ; cela peut être important pour les procédures orthopédiques et peut être atténué par un prétraitement avec un agent opioïde)<br />
* Durée. 5 à 7 minutes ; peut être plus long chez les personnes âgées et les patients dont la fonction rénale est diminuée.<br />
* Commentaires. Il existe une controverse sur la suppression de la production surrénalienne d'hormones de stress; cela ne s'est pas avéré significatif avec l'utilisation d'un bolus unique. De plus, l'étomidate est un hypnotique uniquement car il n'a essentiellement aucune propriété analgésique.<ref name=":0" /><br />
<br />
Propofol<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV uniquement) Adulte (en bonne santé) : 1 à 2 mg/kg. Adulte (débilité) : 0,5 à 1 mg/kg. Enfants : 2 à 3 mg/kg. (Non étudié chez les enfants de moins de trois ans). Peut être répété à demi-doses plusieurs fois si nécessaire.<br />
* Temps d'apparition : 15 à 30 secondes (temps de circulation vers le cerveau)<br />
* Durée. 1 à 3 minutes ; la fin de l'action de ce médicament hautement lipophile se fait par redistribution/équilibrage à travers d'autres tissus corporels. Des doses répétées prolongent la récupération.<br />
* Commentaires. Certaines publications contiennent une confusion verbale, déclarant que l'hypoventilation causée par le propofol n'a pas d'agent d'inversion; la confusion résulte de l'amalgame entre « agent » et « drogue ». L'agent d'inversion du propofol pour l'hypoventilation est un sac-masque. De plus, une hypotension orthostatique peut survenir ; utiliser des fluides isotoniques IV comme "agent d'inversion" et reprendre la position assise avec précaution. Sachez que cet effet hypotenseur, probablement causé par une vasodilatation périphérique, peut provoquer une ischémie cardiaque, réduisant davantage le débit cardiaque.<ref name=":17">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30686305</ref> Cette condition peut créer un cycle d'aggravation de l'ischémie cardiaque, diminuant davantage le débit cardiaque.<ref name=":0" /><br />
<br />
Dexmédétomidine<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV seulement) Adulte et enfant IV : 1 mcg/kg.<br />
* Heure de début. IV : 3 à 5 minutes<br />
* Durée. IV : 15 minutes<br />
* Commentaires. La dexmédétomidine ne provoque pas de suppression respiratoire. La recherche a récemment remis en question l'efficacité de la dexmédétomidine en tant que seul sédatif.<ref name=":19">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31112380</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
Méthohexital <ref name=":20">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17130605</ref> <ref name=":0" /><br />
<br />
<br />
* Dosage. Adulte et enfant : IV : 1 à 2 mg/kg. IM : 6 à 10 mg/kg. (Remarque : la voie IM est rarement utilisée chez les adultes)<br />
* Début. IV : 15 à 30 secondes, IM : 2 à 10 minutes<br />
* Durée. IV : 4 à 7 minutes, IM : 6 à 15 minutes<br />
* Commentaires. En tant que barbiturique, le méthohexital est contre-indiqué chez les patients atteints de porphyrie aiguë intermittente. Le méthohexital peut provoquer une suppression de la respiration ; une assistance ventilatoire par masque-ballon peut être nécessaire. Une hypotension transitoire peut survenir à la suite d'une vasodilatation; administrer des liquides IV et/ou s'asseoir lentement.<ref name=":0" /><br />
<br />
<br />
<br />
Protoxyde d'azote<br />
<br />
Le protoxyde d'azote (N2O) est un gaz analgésique/anxiolytique provoquant une dépression et une euphorie du SNC avec peu d'effet sur la fonction respiratoire. Le début de l'action est rapide et la récupération est rapide. Il y a une grande marge de sécurité. De plus, les nausées et les vomissements sont rares et l'intégrité des réflexes est maintenue. Il est couramment utilisé pour le PSA en dentisterie, en particulier dans le cadre pédiatrique.<ref name=":21">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14558199</ref> L'administration de gaz se fait avec de l'oxygène. Habituellement, le patient reçoit 100 % d'oxygène au début de la procédure, puis l'oxygène est ralenti et le N2O augmente progressivement. Un débit de 5 à 6 L/min est généralement acceptable pour la plupart des patients. Bien que les niveaux thérapeutiques varient d'un patient à l'autre, la concentration de N2O ne doit pas dépasser systématiquement 50%. greffe récente de membrane tympanique et déficit en méthylènetétrahydrofolate réductase.<ref name=":23">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26384007</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
=== Agents d'inversion ===<br />
<br />
<br />
Naloxone<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV uniquement) Adultes : 0,1 à 2,0 mg<br />
* Heure de début. Une minute<br />
* Durée : 15 à 30 minutes<br />
* Commentaires. Inversion des opiacés, très sûr, mais utilisation de routine NON recommandée<ref name=":0" /><br />
<br />
<br />
<br />
Flumazénil<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV seulement). Adultes : 0,2 mg par minute. Maximum : 1,0 mg toutes les 20 minutes<br />
* Heure de début. Une minute<br />
* Durée. 45 minutes<br />
* Commentaires. L'utilisation de l'inversion des benzodiazépines est déconseillée en cas de sevrage potentiel des benzodiazépines ou d'état de mal épileptique.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Complications==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Complications}}<br />
Un concept fondamental consiste à utiliser le bon médicament à la bonne dose pour le bon patient. Ce concept peut signifier l'utilisation d'un médicament plus puissant qui a une durée plus courte ou une intervention plus simple en cas de complication. Ce concept contre-intuitif est intégré aux protocoles de sédation modernes. Par exemple, l'utilisation de combinaisons de médicaments à forte dose avec une longue durée d'action (par exemple, le fentanyl et le lorazépam) peut sembler plus sûre que l'utilisation de propofol pour des procédures de courte durée. Cette idée représente une erreur cruciale et démontre une méconnaissance des réalités de la pratique ; éviter cette erreur incombe particulièrement aux comités d'accréditation et de formation, car la création de restrictions artificielles et non fondées sur des preuves peut conduire à des solutions de contournement qui mettent en péril la sécurité des patients. La raison en est que si la personne effectuant la procédure ou effectuant la sédation a des problèmes avec la partie sédation de la procédure, le sauvetage de l'hypopnée du propofol est de plusieurs ordres de grandeur plus facile et plus bref que le fentanyl/lorazépam.<ref name=":24">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21802778</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==Suivi==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Suivi}}<br />
<br />
== Signification clinique ==<br />
Correctement réalisé, le PSA est une approche humaine pour aider les patients à tolérer des procédures brèves et douloureuses. De plus, il est essentiel que la procédure se déroule dans un environnement sûr avec du personnel prêt à sauver le patient des effets indésirables de la sédation. Une attention particulière est nécessaire pour la suppression respiratoire, qui est atténuée par la surveillance, en particulier EtCO2, et ayant un seuil bas pour soutenir la respiration, en particulier avec une ventilation au masque à valve de sac. Il est également essentiel que l'assistance respiratoire du patient ne soit pas considérée comme un résultat indésirable mais plutôt comme une intervention nécessaire du patient. L'hypotension pouvant également représenter une complication, il est impératif d'avoir une IV en place et d'être prêt à supporter la pression artérielle avec Liquides IV. Il est également recommandé d'être prudent lors du déplacement du patient de la position couchée à la position assise. Encore une fois, les opérateurs doivent avoir de l'expérience dans la gestion d'autres complications potentielles telles que les vomissements. <br />
<br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/11/09<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 0<br />
| révision = 2022/07/04<br />
| pmid = 31869149<br />
| nom = Procedural Sedation<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Utilisateur:Nanxin_Jiang/Brouillons/S%C3%A9dation_proc%C3%A9durale&diff=88270Utilisateur:Nanxin Jiang/Brouillons/Sédation procédurale2022-11-28T18:30:38Z<p>Nanxin Jiang : /* Anatomie */</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = <br />
| image = <br />
| description_image = <br />
| autres_noms = <br />
| terme_anglais = Procedural sedation<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Anesthésiologie, médecine d'urgence<br />
| systèmes = Neurologique<br />
| wikidata_id = <br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}}{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Définition}} La '''sédation procédurale''' fait référence aux techniques, médicaments et manoeuvres qui permettent de mieux tolérer les procédures diagnostiques et thérapeutiques chez les patients qui éprouvent une souffrance physique et/ou émotionnelle, ou bien qu'une douleur ou inconfort peut être anticipé durant une procédure.<br />
<br />
L'objectif de la sédation est de fournir anxiolyse, analgésie, akinésie, et/ou amnésie tout en '''préservant la respiration spontanée''', la stabilité hémodynamique, et en protégeant les voies et les réflexes respiratoires<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=S. M.|nom1=Green|prénom2=M. G.|nom2=Irwin|prénom3=K. P.|nom3=Mason|nom4=the International Committee for the Advancement of Procedural Sedation|titre=Procedural sedation: providing the missing definition|périodique=Anaesthesia|volume=76|numéro=5|date=2021-05|issn=0003-2409|issn2=1365-2044|doi=10.1111/anae.15213|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/anae.15213|consulté le=2022-11-28|pages=598–601}}</ref><br />
==Indications==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Indications}} Les indications de la sédation procédurale sont :<br />
# Inconfort physique et/ou émotionnel significatif;<br />
# Douleur importante anticipée lors d'une procédure;<br />
# Besoin que le patient reste immobile durant une procédure;<br />
# À considérer l'enfant ou la personne présentant un [[trouble du spectre de l'autisme]].<br />
La profondeur de la sédation doit être ajustée selon la procédure (diagnostique ou thérapeutique), la stabilité du patient et des ses antécédents médicaux.<br />
<br />
==Contre-indications==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom= Contre-indications}}<br />
===Absolues===<br />
Il n'existe pas de contre-indications absolues pour la sédation procédurale. Les limites demeurent au niveau des intervenants et du matériel à disposition:<br />
# {{Contre-indication|nom=Compétence limitée de l'intervenant|relative=0}}<br />
# {{Contre-indication|nom=Équipement de réanimation et/ou de surveillance non disponible|relative=0}}<br />
===Relatives===<br />
La méthode de sédation procédurale doit être ajustée selon les informations récoltées au questionnaire et à l'examen physique:<br />
#{{Contre-indication|nom=Allergie médicamenteuse|relative=0}}<br />
# {{Contre-indication|nom=Risque élevé d'aspiration|relative=0}} <br />
#* Intoxication alcoolique aiguë<br />
#* Période de jeûne trop brève<ref>Se référer aux [https://pubs.asahq.org/anesthesiology/article/126/3/376/19733/Practice-Guidelines-for-Preoperative-Fasting-and guidelines] du jeûne préopératoire de la Société américaine des anesthésiologistes:<br />
<br />
2h pour les liquides clairs (excluant alcool).<br />
<br />
6h pour tout le reste, et jusqu'à 8h pour les aliments frits, aliments gras ou viande.<br />
<br />
Les nourrissons peuvent ingérer du lait maternel jusqu'à 4h avant l'intervention.</ref><br />
# {{Contre-indication|relative=1|nom=Besoin de procédure extensive}} nécessitant anesthésie générale plutôt<br />
#{{Contre-indication|relative=1|nom=État des patients}} selon leur stabilité hémodynamique et leur score ASA.<br />
==Anatomie==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Anatomie}}Les complications à redouter, quoique rares en sédation procédurale, sont celles liées à une insuffisance respiratoire, les plus communément causées par une aspiration ou par un laryngospasme. Il est donc primordial d'avoir une connaissance approfondie de l''''anatomie des voies respiratoires''' et des variations qui peuvent compromettre le système respiratoire. Ces variations, sous l'acronyme OBESE, incluent:<br />
<br />
* Obésité;<br />
* Beard (présence de barbe);<br />
* Edenté (absence de dents);<br />
* Snoring (antécédent de [[Syndrome d'apnée-hypopnée du sommeil|SAHS]], histoire de ronflement);<br />
* Elderly (patient >55 ans). <br />
<br />
Les autres aspects à évaluer incluent: <br />
<br />
* Score de Mallampati<ref name=":8">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31251423</ref>; <br />
* Présence d'un traumatisme facial (lacérations à travers la joue, blessures osseuses instables, etc.); <br />
* Extension limitée du cou; <br />
* Ouverture limitée de la bouche, <4-5 cm. {{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Évaluation}}<br />
==Préparation==<br />
{{Section ontologique|classe= Procédure|nom=Préparation}} Une préparation méticuleuse pour PSA est obligatoire et mieux pratiquée au préalable dans un environnement de simulation. le modèle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est utile.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30993676</ref> <ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31869149</ref><br />
* Vérifier l'identité, la procédure et le consentement.<br />
* Marquez le site/côté.<br />
* Vérifiez que les médicaments nécessaires sont disponibles. Cela peut inclure des médicaments d'inversion (p.<br />
* Vérifiez les appareils de surveillance : ECG, SaO2, EtCO2 (de préférence s'ils sont disponibles car ils sont plus sensibles à l'hypoventilation que SaO2) et passez en revue les erreurs potentielles des appareils (par exemple, la SaO2 peut chuter pendant le gonflage automatisé du brassard de tensiomètre par occlusion du flux artériel.) allergiques.<br />
* Évaluer les difficultés/anomalies des voies respiratoires (par exemple, le score de Mallimpati).<br />
* Les patients portant des lentilles de contact doivent être retirés (en particulier pour l'utilisation de protoxyde d'azote).<br />
* Confirmer individuellement les rôles et la préparation des membres de l'équipe.<br />
* Afficher les images nécessaires.<ref name=":0" /> À la fin de la procédure, au fur et à mesure que le patient récupère, confirmez la confirmation de chaque membre de l'équipe que leur rôle montre une stabilité avant de quitter la salle de procédure.<ref name=":0" /><br />
===Équipement===<br />
Avant de commencer un PSA, l'opérateur doivent avoir à disposition, ouverts ou immédiatement à portée de main et vérifiés pour l'état de préparation :<ref name=":0" /><br />
* Verrouillage salin IV, en cours d'exécution ou fonctionnel<br />
* Médicaments et équipement pour la réanimation cardiaque<br />
* Matériel d'administration d'oxygène allant de la canule nasale au masque à oxygène à haut débit (sans recycleur)<br />
* Dispositif d'aspiration<br />
* Équipement des voies respiratoires, y compris sac à valve, masque laryngé, bougie, laryngoscopie directe ou assistée par vidéo avec des lames appropriées, des voies respiratoires orales de taille appropriée et des sondes endotrachéales, des voies respiratoires chirurgicales et à aiguille<br />
* Médicaments d'inversion si des agents réversibles tels que que les opioïdes et les benzodiazépines. La naloxone et le flumazénil arrêtent efficacement les effets du fentanyl (ou d'autres opioïdes) et du midazolam (ou d'autres benzodiazépines), respectivement. Il convient de noter que le personnel doit tenir compte du fait que l'utilisation du flumazénil peut être associée à un état de mal épileptique, principalement chez les patients présentant un abus de benzodiazépines non identifié ou affectés par un trouble convulsif.<br />
* Équipement de surveillance, comprenant généralement des moniteurs cardiaques, de pression artérielle, d'oxymétrie de pouls (SaO2), de respiration. Le moniteur EtCO2 est hautement souhaitable<ref name=":0" /><br />
===Personnel===<br />
Dans la situation idéale, il y a deux opérateurs. Une personne effectuera la procédure prévue, tandis que l'autre personne sera dédiée à la sédation, au suivi des patients et à la coordination de l'équipe. Néanmoins, il existe de nombreuses circonstances où avoir deux opérateurs n'est pas possible, en particulier pour les procédures non planifiées. Cette situation est plus courante dans un milieu rural ou aux ressources limitées. Si la circonstance est l'opérateur seul, cette personne doit être prête à abandonner la procédure et à secourir le patient.<ref name=":0" /> Le personnel impliqué dans PSA doit avoir la formation suivante :<ref name=":0" /><br />
* Effectuer une sélection appropriée des patients<br />
* Acquérir des compétences avancées en gestion des voies respiratoires (un prérequis obligatoire pour effectuer ces techniques)<br />
* Comprendre et gérer les médicaments administrés<br />
* Effectuer le suivi du patient<br />
* Gérer toutes les complications potentielles<ref name=":0" /><br />
==Technique==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Technique}} Médicaments <ref name=":0" /> L'agent idéal à des fins PSA doit posséder propriétés sédatives, analgésiques et amnésiques ainsi qu'un début rapide et une courte durée d'action pour permettre une récupération et une décharge sûres et rapides. Bien que le PSA soit généralement le résultat de la combinaison d'une benzodiazépine à action brève comme le midazolam (propriétés sédatives, amnésiques et anxiolytiques mais pas d'effets analgésiques) avec un opioïde (par exemple, le fentanyl), plusieurs médicaments sont également des options, seuls ou en combinaison.<ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22144928</ref> La combinaison de fentanyl et de midazolam est l'une des procédures les plus adoptées pour effectuer le PSA, mais d'autres combinaisons (par exemple, propofol et fentanyl ou propofol et kétamine) sont également adoptées. <ref name=":0" /> Midazolam <ref name=":0" /><br />
* Dose. IV : 2 à 2,5 mg initialement, avec des doses supplémentaires de 1 mg répétées après 2 à 5 minutes, titrées jusqu'à l'effet. Chez les adultes de plus de 60 ans et les malades chroniques : dose initiale de 0,5 à 1 mg (et 1 mg en au moins 30 secondes). Une dose totale de plus de 5 mg n'est généralement pas nécessaire chez un jeune adulte en bonne santé; moins de 3,5 mg est la dose requise chez les sujets affaiblis et âgés. Chez les patients de 6 mois à 5 ans : dose initiale IV de 0,05 à 0,1 mg/kg (dose totale inférieure à 6 mg) ; chez l'enfant de 6 à 12 ans : dose initiale IV de 0,025 à 0,05 mg/kg (dose totale inférieure à 10 mg) ; rectale supérieure à 6 mois : 0,3 à 0,5 mg/kg ; IM 1 à 15 ans : 0,05 à 0,15 mg/kg.<br />
* Heure de début. IV : 2 à 3 minutes. Remarque : le début de la sédation peut varier individuellement en fonction de l'état physique et d'autres facteurs tels que la vitesse d'administration et la dose.<br />
* Durée. IV : l'effet maximum se produit en 5 à 10 minutes environ. La demi-vie d'élimination est de 1,5 à 2,5 heures.<br />
* Commentaires. Le midazolam doit être préparé sous forme de solution à 1 mg dans 1 ml, en particulier chez les enfants de moins de 15 kg de poids corporel chez qui les solutions de midazolam à des concentrations supérieures à 1 mg/ml ne sont pas recommandées. L'antidote du midazolam est le flumazénil, mais des précautions doivent être prises car ce médicament peut avoir une durée d'action plus courte que l'agent sédatif, entraînant une nouvelle sédation. Chez la personne âgée, il faut faire attention au déclenchement des altérations neurocognitives induites par les benzodiazépines.<ref name=":12">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25844143</ref><ref name=":13">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28984099</ref><ref name=":0" /> Fentanyl <ref name=":0" /><br />
* Dose. (IV uniquement) Adulte et enfant : dose initiale de 1 à 1,5 mcg/kg, puis augmentation de la dose de 1 mcg/kg toutes les 3 minutes<br />
* Heure d'apparition. IV : 1 à 2 minutes<br />
* Durée : IV : 30 à 60 minutes<br />
* Commentaires. Le fentanyl est un opioïde synthétique métabolisé par le foie. Il présente une redistribution rapide à partir du système nerveux central <ref name=":0" /> Kétamine <ref name=":14">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31011553</ref> <ref name=":0" /><br />
* Dose. Adulte et enfant IV : 1 à 3 mg/kg. IM : 5 à 10 mg/kg.<br />
* Heure de début. IV : 1 minute (Remarque : si la famille observe, préparez-la au regard vide et soudain provoqué par l'induction de la kétamine)<br />
* Durée. IV : 5 à 15 minutes, IM : 15 à 30 minutes<br />
* Commentaires. Les effets indésirables de la kétamine comprennent l'agitation de récupération, les complications transitoires des voies respiratoires telles que le laryngospasme et les vomissements. L'administration d'une benzodiazépine (par exemple, diazépam, lorazépam) au moment de la dernière dose de kétamine peut atténuer les phénomènes d'émergence (hallucinations visuelles, parfois dérangeantes) et les effets sympathomimétiques potentiels du médicament, en particulier chez les enfants. Évitez cet agent chez les personnes prédisposées au comportement psychotique.<ref name=":0" /> Etomidate <ref name=":15">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25715648</ref> <ref name=":0" />* Dose. (IV uniquement) Adulte et enfant de plus de 10 ans : 0,3 mg/kg. (Non étudié chez les enfants de moins de dix ans)<br />
* Heure de début. 1 à 2 minutes, IM : 3 à 4 minutes (Remarque : un tiers des patients peuvent présenter des secousses myocloniques lors de l'induction ; cela peut être important pour les procédures orthopédiques et peut être atténué par un prétraitement avec un agent opioïde)<br />
* Durée. 5 à 7 minutes ; peut être plus long chez les personnes âgées et les patients dont la fonction rénale est diminuée.<br />
* Commentaires. Il existe une controverse sur la suppression de la production surrénalienne d'hormones de stress; cela ne s'est pas avéré significatif avec l'utilisation d'un bolus unique. De plus, l'étomidate est un hypnotique uniquement car il n'a essentiellement aucune propriété analgésique.<ref name=":0" /><br />
<br />
Propofol<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV uniquement) Adulte (en bonne santé) : 1 à 2 mg/kg. Adulte (débilité) : 0,5 à 1 mg/kg. Enfants : 2 à 3 mg/kg. (Non étudié chez les enfants de moins de trois ans). Peut être répété à demi-doses plusieurs fois si nécessaire.<br />
* Temps d'apparition : 15 à 30 secondes (temps de circulation vers le cerveau)<br />
* Durée. 1 à 3 minutes ; la fin de l'action de ce médicament hautement lipophile se fait par redistribution/équilibrage à travers d'autres tissus corporels. Des doses répétées prolongent la récupération.<br />
* Commentaires. Certaines publications contiennent une confusion verbale, déclarant que l'hypoventilation causée par le propofol n'a pas d'agent d'inversion; la confusion résulte de l'amalgame entre « agent » et « drogue ». L'agent d'inversion du propofol pour l'hypoventilation est un sac-masque. De plus, une hypotension orthostatique peut survenir ; utiliser des fluides isotoniques IV comme "agent d'inversion" et reprendre la position assise avec précaution. Sachez que cet effet hypotenseur, probablement causé par une vasodilatation périphérique, peut provoquer une ischémie cardiaque, réduisant davantage le débit cardiaque.<ref name=":17">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30686305</ref> Cette condition peut créer un cycle d'aggravation de l'ischémie cardiaque, diminuant davantage le débit cardiaque.<ref name=":0" /><br />
<br />
Dexmédétomidine<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV seulement) Adulte et enfant IV : 1 mcg/kg.<br />
* Heure de début. IV : 3 à 5 minutes<br />
* Durée. IV : 15 minutes<br />
* Commentaires. La dexmédétomidine ne provoque pas de suppression respiratoire. La recherche a récemment remis en question l'efficacité de la dexmédétomidine en tant que seul sédatif.<ref name=":19">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31112380</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
Méthohexital <ref name=":20">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17130605</ref> <ref name=":0" /><br />
<br />
<br />
* Dosage. Adulte et enfant : IV : 1 à 2 mg/kg. IM : 6 à 10 mg/kg. (Remarque : la voie IM est rarement utilisée chez les adultes)<br />
* Début. IV : 15 à 30 secondes, IM : 2 à 10 minutes<br />
* Durée. IV : 4 à 7 minutes, IM : 6 à 15 minutes<br />
* Commentaires. En tant que barbiturique, le méthohexital est contre-indiqué chez les patients atteints de porphyrie aiguë intermittente. Le méthohexital peut provoquer une suppression de la respiration ; une assistance ventilatoire par masque-ballon peut être nécessaire. Une hypotension transitoire peut survenir à la suite d'une vasodilatation; administrer des liquides IV et/ou s'asseoir lentement.<ref name=":0" /><br />
<br />
<br />
<br />
Protoxyde d'azote<br />
<br />
Le protoxyde d'azote (N2O) est un gaz analgésique/anxiolytique provoquant une dépression et une euphorie du SNC avec peu d'effet sur la fonction respiratoire. Le début de l'action est rapide et la récupération est rapide. Il y a une grande marge de sécurité. De plus, les nausées et les vomissements sont rares et l'intégrité des réflexes est maintenue. Il est couramment utilisé pour le PSA en dentisterie, en particulier dans le cadre pédiatrique.<ref name=":21">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14558199</ref> L'administration de gaz se fait avec de l'oxygène. Habituellement, le patient reçoit 100 % d'oxygène au début de la procédure, puis l'oxygène est ralenti et le N2O augmente progressivement. Un débit de 5 à 6 L/min est généralement acceptable pour la plupart des patients. Bien que les niveaux thérapeutiques varient d'un patient à l'autre, la concentration de N2O ne doit pas dépasser systématiquement 50%. greffe récente de membrane tympanique et déficit en méthylènetétrahydrofolate réductase.<ref name=":23">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26384007</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
=== Agents d'inversion ===<br />
<br />
<br />
Naloxone<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV uniquement) Adultes : 0,1 à 2,0 mg<br />
* Heure de début. Une minute<br />
* Durée : 15 à 30 minutes<br />
* Commentaires. Inversion des opiacés, très sûr, mais utilisation de routine NON recommandée<ref name=":0" /><br />
<br />
<br />
<br />
Flumazénil<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV seulement). Adultes : 0,2 mg par minute. Maximum : 1,0 mg toutes les 20 minutes<br />
* Heure de début. Une minute<br />
* Durée. 45 minutes<br />
* Commentaires. L'utilisation de l'inversion des benzodiazépines est déconseillée en cas de sevrage potentiel des benzodiazépines ou d'état de mal épileptique.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Complications==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Complications}}<br />
Un concept fondamental consiste à utiliser le bon médicament à la bonne dose pour le bon patient. Ce concept peut signifier l'utilisation d'un médicament plus puissant qui a une durée plus courte ou une intervention plus simple en cas de complication. Ce concept contre-intuitif est intégré aux protocoles de sédation modernes. Par exemple, l'utilisation de combinaisons de médicaments à forte dose avec une longue durée d'action (par exemple, le fentanyl et le lorazépam) peut sembler plus sûre que l'utilisation de propofol pour des procédures de courte durée. Cette idée représente une erreur cruciale et démontre une méconnaissance des réalités de la pratique ; éviter cette erreur incombe particulièrement aux comités d'accréditation et de formation, car la création de restrictions artificielles et non fondées sur des preuves peut conduire à des solutions de contournement qui mettent en péril la sécurité des patients. La raison en est que si la personne effectuant la procédure ou effectuant la sédation a des problèmes avec la partie sédation de la procédure, le sauvetage de l'hypopnée du propofol est de plusieurs ordres de grandeur plus facile et plus bref que le fentanyl/lorazépam.<ref name=":24">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21802778</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==Suivi==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Suivi}}<br />
<br />
== Signification clinique ==<br />
Correctement réalisé, le PSA est une approche humaine pour aider les patients à tolérer des procédures brèves et douloureuses. De plus, il est essentiel que la procédure se déroule dans un environnement sûr avec du personnel prêt à sauver le patient des effets indésirables de la sédation. Une attention particulière est nécessaire pour la suppression respiratoire, qui est atténuée par la surveillance, en particulier EtCO2, et ayant un seuil bas pour soutenir la respiration, en particulier avec une ventilation au masque à valve de sac. Il est également essentiel que l'assistance respiratoire du patient ne soit pas considérée comme un résultat indésirable mais plutôt comme une intervention nécessaire du patient. L'hypotension pouvant également représenter une complication, il est impératif d'avoir une IV en place et d'être prêt à supporter la pression artérielle avec Liquides IV. Il est également recommandé d'être prudent lors du déplacement du patient de la position couchée à la position assise. Encore une fois, les opérateurs doivent avoir de l'expérience dans la gestion d'autres complications potentielles telles que les vomissements. <br />
<br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/11/09<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 0<br />
| révision = 2022/07/04<br />
| pmid = 31869149<br />
| nom = Procedural Sedation<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Utilisateur:Nanxin_Jiang/Brouillons/S%C3%A9dation_proc%C3%A9durale&diff=88269Utilisateur:Nanxin Jiang/Brouillons/Sédation procédurale2022-11-28T18:28:12Z<p>Nanxin Jiang : /* Anatomie */</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = <br />
| image = <br />
| description_image = <br />
| autres_noms = <br />
| terme_anglais = Procedural sedation<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Anesthésiologie, médecine d'urgence<br />
| systèmes = Neurologique<br />
| wikidata_id = <br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}}{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Définition}} La '''sédation procédurale''' fait référence aux techniques, médicaments et manoeuvres qui permettent de mieux tolérer les procédures diagnostiques et thérapeutiques chez les patients qui éprouvent une souffrance physique et/ou émotionnelle, ou bien qu'une douleur ou inconfort peut être anticipé durant une procédure.<br />
<br />
L'objectif de la sédation est de fournir anxiolyse, analgésie, akinésie, et/ou amnésie tout en '''préservant la respiration spontanée''', la stabilité hémodynamique, et en protégeant les voies et les réflexes respiratoires<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=S. M.|nom1=Green|prénom2=M. G.|nom2=Irwin|prénom3=K. P.|nom3=Mason|nom4=the International Committee for the Advancement of Procedural Sedation|titre=Procedural sedation: providing the missing definition|périodique=Anaesthesia|volume=76|numéro=5|date=2021-05|issn=0003-2409|issn2=1365-2044|doi=10.1111/anae.15213|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/anae.15213|consulté le=2022-11-28|pages=598–601}}</ref><br />
==Indications==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Indications}} Les indications de la sédation procédurale sont :<br />
# Inconfort physique et/ou émotionnel significatif;<br />
# Douleur importante anticipée lors d'une procédure;<br />
# Besoin que le patient reste immobile durant une procédure;<br />
# À considérer l'enfant ou la personne présentant un [[trouble du spectre de l'autisme]].<br />
La profondeur de la sédation doit être ajustée selon la procédure (diagnostique ou thérapeutique), la stabilité du patient et des ses antécédents médicaux.<br />
<br />
==Contre-indications==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom= Contre-indications}}<br />
===Absolues===<br />
Il n'existe pas de contre-indications absolues pour la sédation procédurale. Les limites demeurent au niveau des intervenants et du matériel à disposition:<br />
# {{Contre-indication|nom=Compétence limitée de l'intervenant|relative=0}}<br />
# {{Contre-indication|nom=Équipement de réanimation et/ou de surveillance non disponible|relative=0}}<br />
===Relatives===<br />
La méthode de sédation procédurale doit être ajustée selon les informations récoltées au questionnaire et à l'examen physique:<br />
#{{Contre-indication|nom=Allergie médicamenteuse|relative=0}}<br />
# {{Contre-indication|nom=Risque élevé d'aspiration|relative=0}} <br />
#* Intoxication alcoolique aiguë<br />
#* Période de jeûne trop brève<ref>Se référer aux [https://pubs.asahq.org/anesthesiology/article/126/3/376/19733/Practice-Guidelines-for-Preoperative-Fasting-and guidelines] du jeûne préopératoire de la Société américaine des anesthésiologistes:<br />
<br />
2h pour les liquides clairs (excluant alcool).<br />
<br />
6h pour tout le reste, et jusqu'à 8h pour les aliments frits, aliments gras ou viande.<br />
<br />
Les nourrissons peuvent ingérer du lait maternel jusqu'à 4h avant l'intervention.</ref><br />
# {{Contre-indication|relative=1|nom=Besoin de procédure extensive}} nécessitant anesthésie générale plutôt<br />
#{{Contre-indication|relative=1|nom=État des patients}} selon leur stabilité hémodynamique et leur score ASA.<br />
==Anatomie==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Anatomie}}Les complications à redouter, quoique rares en sédation procédurale, sont celles liées à une insuffisance respiratoire, les plus communément causées par une aspiration ou par un laryngospasme. Il est donc primordial d'avoir une connaissance approfondie de l''''anatomie des voies respiratoires''' et des variations qui peuvent compromettre le système respiratoire. Ces variations, sous l'acronyme OBESE, incluent:<br />
<br />
* Obésité;<br />
* Beard (présence de barbe);<br />
* Edenté (absence de dents);<br />
* Snoring (antécédent de [[Syndrome d'apnée-hypopnée du sommeil|SAHS]], histoire de ronflement);<br />
* Elderly (patient >55 ans). <br />
<br />
Il existe plusieurs méthodes pour évaluer les voies respiratoires, la plus couramment utilisée est le score de Mallampati.<ref name=":8">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31251423</ref> Il faut également noter la présence d'un traumatisme facial (par exemple, des lacérations à travers la joue ou des blessures osseuses instables), l'extension limitée du cou et une ouverture de la bouche de moins de 4 à 5 cm. {{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Évaluation}}<br />
==Préparation==<br />
{{Section ontologique|classe= Procédure|nom=Préparation}} Une préparation méticuleuse pour PSA est obligatoire et mieux pratiquée au préalable dans un environnement de simulation. le modèle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est utile.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30993676</ref> <ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31869149</ref><br />
* Vérifier l'identité, la procédure et le consentement.<br />
* Marquez le site/côté.<br />
* Vérifiez que les médicaments nécessaires sont disponibles. Cela peut inclure des médicaments d'inversion (p.<br />
* Vérifiez les appareils de surveillance : ECG, SaO2, EtCO2 (de préférence s'ils sont disponibles car ils sont plus sensibles à l'hypoventilation que SaO2) et passez en revue les erreurs potentielles des appareils (par exemple, la SaO2 peut chuter pendant le gonflage automatisé du brassard de tensiomètre par occlusion du flux artériel.) allergiques.<br />
* Évaluer les difficultés/anomalies des voies respiratoires (par exemple, le score de Mallimpati).<br />
* Les patients portant des lentilles de contact doivent être retirés (en particulier pour l'utilisation de protoxyde d'azote).<br />
* Confirmer individuellement les rôles et la préparation des membres de l'équipe.<br />
* Afficher les images nécessaires.<ref name=":0" /> À la fin de la procédure, au fur et à mesure que le patient récupère, confirmez la confirmation de chaque membre de l'équipe que leur rôle montre une stabilité avant de quitter la salle de procédure.<ref name=":0" /><br />
===Équipement===<br />
Avant de commencer un PSA, l'opérateur doivent avoir à disposition, ouverts ou immédiatement à portée de main et vérifiés pour l'état de préparation :<ref name=":0" /><br />
* Verrouillage salin IV, en cours d'exécution ou fonctionnel<br />
* Médicaments et équipement pour la réanimation cardiaque<br />
* Matériel d'administration d'oxygène allant de la canule nasale au masque à oxygène à haut débit (sans recycleur)<br />
* Dispositif d'aspiration<br />
* Équipement des voies respiratoires, y compris sac à valve, masque laryngé, bougie, laryngoscopie directe ou assistée par vidéo avec des lames appropriées, des voies respiratoires orales de taille appropriée et des sondes endotrachéales, des voies respiratoires chirurgicales et à aiguille<br />
* Médicaments d'inversion si des agents réversibles tels que que les opioïdes et les benzodiazépines. La naloxone et le flumazénil arrêtent efficacement les effets du fentanyl (ou d'autres opioïdes) et du midazolam (ou d'autres benzodiazépines), respectivement. Il convient de noter que le personnel doit tenir compte du fait que l'utilisation du flumazénil peut être associée à un état de mal épileptique, principalement chez les patients présentant un abus de benzodiazépines non identifié ou affectés par un trouble convulsif.<br />
* Équipement de surveillance, comprenant généralement des moniteurs cardiaques, de pression artérielle, d'oxymétrie de pouls (SaO2), de respiration. Le moniteur EtCO2 est hautement souhaitable<ref name=":0" /><br />
===Personnel===<br />
Dans la situation idéale, il y a deux opérateurs. Une personne effectuera la procédure prévue, tandis que l'autre personne sera dédiée à la sédation, au suivi des patients et à la coordination de l'équipe. Néanmoins, il existe de nombreuses circonstances où avoir deux opérateurs n'est pas possible, en particulier pour les procédures non planifiées. Cette situation est plus courante dans un milieu rural ou aux ressources limitées. Si la circonstance est l'opérateur seul, cette personne doit être prête à abandonner la procédure et à secourir le patient.<ref name=":0" /> Le personnel impliqué dans PSA doit avoir la formation suivante :<ref name=":0" /><br />
* Effectuer une sélection appropriée des patients<br />
* Acquérir des compétences avancées en gestion des voies respiratoires (un prérequis obligatoire pour effectuer ces techniques)<br />
* Comprendre et gérer les médicaments administrés<br />
* Effectuer le suivi du patient<br />
* Gérer toutes les complications potentielles<ref name=":0" /><br />
==Technique==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Technique}} Médicaments <ref name=":0" /> L'agent idéal à des fins PSA doit posséder propriétés sédatives, analgésiques et amnésiques ainsi qu'un début rapide et une courte durée d'action pour permettre une récupération et une décharge sûres et rapides. Bien que le PSA soit généralement le résultat de la combinaison d'une benzodiazépine à action brève comme le midazolam (propriétés sédatives, amnésiques et anxiolytiques mais pas d'effets analgésiques) avec un opioïde (par exemple, le fentanyl), plusieurs médicaments sont également des options, seuls ou en combinaison.<ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22144928</ref> La combinaison de fentanyl et de midazolam est l'une des procédures les plus adoptées pour effectuer le PSA, mais d'autres combinaisons (par exemple, propofol et fentanyl ou propofol et kétamine) sont également adoptées. <ref name=":0" /> Midazolam <ref name=":0" /><br />
* Dose. IV : 2 à 2,5 mg initialement, avec des doses supplémentaires de 1 mg répétées après 2 à 5 minutes, titrées jusqu'à l'effet. Chez les adultes de plus de 60 ans et les malades chroniques : dose initiale de 0,5 à 1 mg (et 1 mg en au moins 30 secondes). Une dose totale de plus de 5 mg n'est généralement pas nécessaire chez un jeune adulte en bonne santé; moins de 3,5 mg est la dose requise chez les sujets affaiblis et âgés. Chez les patients de 6 mois à 5 ans : dose initiale IV de 0,05 à 0,1 mg/kg (dose totale inférieure à 6 mg) ; chez l'enfant de 6 à 12 ans : dose initiale IV de 0,025 à 0,05 mg/kg (dose totale inférieure à 10 mg) ; rectale supérieure à 6 mois : 0,3 à 0,5 mg/kg ; IM 1 à 15 ans : 0,05 à 0,15 mg/kg.<br />
* Heure de début. IV : 2 à 3 minutes. Remarque : le début de la sédation peut varier individuellement en fonction de l'état physique et d'autres facteurs tels que la vitesse d'administration et la dose.<br />
* Durée. IV : l'effet maximum se produit en 5 à 10 minutes environ. La demi-vie d'élimination est de 1,5 à 2,5 heures.<br />
* Commentaires. Le midazolam doit être préparé sous forme de solution à 1 mg dans 1 ml, en particulier chez les enfants de moins de 15 kg de poids corporel chez qui les solutions de midazolam à des concentrations supérieures à 1 mg/ml ne sont pas recommandées. L'antidote du midazolam est le flumazénil, mais des précautions doivent être prises car ce médicament peut avoir une durée d'action plus courte que l'agent sédatif, entraînant une nouvelle sédation. Chez la personne âgée, il faut faire attention au déclenchement des altérations neurocognitives induites par les benzodiazépines.<ref name=":12">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25844143</ref><ref name=":13">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28984099</ref><ref name=":0" /> Fentanyl <ref name=":0" /><br />
* Dose. (IV uniquement) Adulte et enfant : dose initiale de 1 à 1,5 mcg/kg, puis augmentation de la dose de 1 mcg/kg toutes les 3 minutes<br />
* Heure d'apparition. IV : 1 à 2 minutes<br />
* Durée : IV : 30 à 60 minutes<br />
* Commentaires. Le fentanyl est un opioïde synthétique métabolisé par le foie. Il présente une redistribution rapide à partir du système nerveux central <ref name=":0" /> Kétamine <ref name=":14">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31011553</ref> <ref name=":0" /><br />
* Dose. Adulte et enfant IV : 1 à 3 mg/kg. IM : 5 à 10 mg/kg.<br />
* Heure de début. IV : 1 minute (Remarque : si la famille observe, préparez-la au regard vide et soudain provoqué par l'induction de la kétamine)<br />
* Durée. IV : 5 à 15 minutes, IM : 15 à 30 minutes<br />
* Commentaires. Les effets indésirables de la kétamine comprennent l'agitation de récupération, les complications transitoires des voies respiratoires telles que le laryngospasme et les vomissements. L'administration d'une benzodiazépine (par exemple, diazépam, lorazépam) au moment de la dernière dose de kétamine peut atténuer les phénomènes d'émergence (hallucinations visuelles, parfois dérangeantes) et les effets sympathomimétiques potentiels du médicament, en particulier chez les enfants. Évitez cet agent chez les personnes prédisposées au comportement psychotique.<ref name=":0" /> Etomidate <ref name=":15">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25715648</ref> <ref name=":0" />* Dose. (IV uniquement) Adulte et enfant de plus de 10 ans : 0,3 mg/kg. (Non étudié chez les enfants de moins de dix ans)<br />
* Heure de début. 1 à 2 minutes, IM : 3 à 4 minutes (Remarque : un tiers des patients peuvent présenter des secousses myocloniques lors de l'induction ; cela peut être important pour les procédures orthopédiques et peut être atténué par un prétraitement avec un agent opioïde)<br />
* Durée. 5 à 7 minutes ; peut être plus long chez les personnes âgées et les patients dont la fonction rénale est diminuée.<br />
* Commentaires. Il existe une controverse sur la suppression de la production surrénalienne d'hormones de stress; cela ne s'est pas avéré significatif avec l'utilisation d'un bolus unique. De plus, l'étomidate est un hypnotique uniquement car il n'a essentiellement aucune propriété analgésique.<ref name=":0" /><br />
<br />
Propofol<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV uniquement) Adulte (en bonne santé) : 1 à 2 mg/kg. Adulte (débilité) : 0,5 à 1 mg/kg. Enfants : 2 à 3 mg/kg. (Non étudié chez les enfants de moins de trois ans). Peut être répété à demi-doses plusieurs fois si nécessaire.<br />
* Temps d'apparition : 15 à 30 secondes (temps de circulation vers le cerveau)<br />
* Durée. 1 à 3 minutes ; la fin de l'action de ce médicament hautement lipophile se fait par redistribution/équilibrage à travers d'autres tissus corporels. Des doses répétées prolongent la récupération.<br />
* Commentaires. Certaines publications contiennent une confusion verbale, déclarant que l'hypoventilation causée par le propofol n'a pas d'agent d'inversion; la confusion résulte de l'amalgame entre « agent » et « drogue ». L'agent d'inversion du propofol pour l'hypoventilation est un sac-masque. De plus, une hypotension orthostatique peut survenir ; utiliser des fluides isotoniques IV comme "agent d'inversion" et reprendre la position assise avec précaution. Sachez que cet effet hypotenseur, probablement causé par une vasodilatation périphérique, peut provoquer une ischémie cardiaque, réduisant davantage le débit cardiaque.<ref name=":17">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30686305</ref> Cette condition peut créer un cycle d'aggravation de l'ischémie cardiaque, diminuant davantage le débit cardiaque.<ref name=":0" /><br />
<br />
Dexmédétomidine<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV seulement) Adulte et enfant IV : 1 mcg/kg.<br />
* Heure de début. IV : 3 à 5 minutes<br />
* Durée. IV : 15 minutes<br />
* Commentaires. La dexmédétomidine ne provoque pas de suppression respiratoire. La recherche a récemment remis en question l'efficacité de la dexmédétomidine en tant que seul sédatif.<ref name=":19">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31112380</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
Méthohexital <ref name=":20">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17130605</ref> <ref name=":0" /><br />
<br />
<br />
* Dosage. Adulte et enfant : IV : 1 à 2 mg/kg. IM : 6 à 10 mg/kg. (Remarque : la voie IM est rarement utilisée chez les adultes)<br />
* Début. IV : 15 à 30 secondes, IM : 2 à 10 minutes<br />
* Durée. IV : 4 à 7 minutes, IM : 6 à 15 minutes<br />
* Commentaires. En tant que barbiturique, le méthohexital est contre-indiqué chez les patients atteints de porphyrie aiguë intermittente. Le méthohexital peut provoquer une suppression de la respiration ; une assistance ventilatoire par masque-ballon peut être nécessaire. Une hypotension transitoire peut survenir à la suite d'une vasodilatation; administrer des liquides IV et/ou s'asseoir lentement.<ref name=":0" /><br />
<br />
<br />
<br />
Protoxyde d'azote<br />
<br />
Le protoxyde d'azote (N2O) est un gaz analgésique/anxiolytique provoquant une dépression et une euphorie du SNC avec peu d'effet sur la fonction respiratoire. Le début de l'action est rapide et la récupération est rapide. Il y a une grande marge de sécurité. De plus, les nausées et les vomissements sont rares et l'intégrité des réflexes est maintenue. Il est couramment utilisé pour le PSA en dentisterie, en particulier dans le cadre pédiatrique.<ref name=":21">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14558199</ref> L'administration de gaz se fait avec de l'oxygène. Habituellement, le patient reçoit 100 % d'oxygène au début de la procédure, puis l'oxygène est ralenti et le N2O augmente progressivement. Un débit de 5 à 6 L/min est généralement acceptable pour la plupart des patients. Bien que les niveaux thérapeutiques varient d'un patient à l'autre, la concentration de N2O ne doit pas dépasser systématiquement 50%. greffe récente de membrane tympanique et déficit en méthylènetétrahydrofolate réductase.<ref name=":23">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26384007</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
=== Agents d'inversion ===<br />
<br />
<br />
Naloxone<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV uniquement) Adultes : 0,1 à 2,0 mg<br />
* Heure de début. Une minute<br />
* Durée : 15 à 30 minutes<br />
* Commentaires. Inversion des opiacés, très sûr, mais utilisation de routine NON recommandée<ref name=":0" /><br />
<br />
<br />
<br />
Flumazénil<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV seulement). Adultes : 0,2 mg par minute. Maximum : 1,0 mg toutes les 20 minutes<br />
* Heure de début. Une minute<br />
* Durée. 45 minutes<br />
* Commentaires. L'utilisation de l'inversion des benzodiazépines est déconseillée en cas de sevrage potentiel des benzodiazépines ou d'état de mal épileptique.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Complications==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Complications}}<br />
Un concept fondamental consiste à utiliser le bon médicament à la bonne dose pour le bon patient. Ce concept peut signifier l'utilisation d'un médicament plus puissant qui a une durée plus courte ou une intervention plus simple en cas de complication. Ce concept contre-intuitif est intégré aux protocoles de sédation modernes. Par exemple, l'utilisation de combinaisons de médicaments à forte dose avec une longue durée d'action (par exemple, le fentanyl et le lorazépam) peut sembler plus sûre que l'utilisation de propofol pour des procédures de courte durée. Cette idée représente une erreur cruciale et démontre une méconnaissance des réalités de la pratique ; éviter cette erreur incombe particulièrement aux comités d'accréditation et de formation, car la création de restrictions artificielles et non fondées sur des preuves peut conduire à des solutions de contournement qui mettent en péril la sécurité des patients. La raison en est que si la personne effectuant la procédure ou effectuant la sédation a des problèmes avec la partie sédation de la procédure, le sauvetage de l'hypopnée du propofol est de plusieurs ordres de grandeur plus facile et plus bref que le fentanyl/lorazépam.<ref name=":24">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21802778</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==Suivi==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Suivi}}<br />
<br />
== Signification clinique ==<br />
Correctement réalisé, le PSA est une approche humaine pour aider les patients à tolérer des procédures brèves et douloureuses. De plus, il est essentiel que la procédure se déroule dans un environnement sûr avec du personnel prêt à sauver le patient des effets indésirables de la sédation. Une attention particulière est nécessaire pour la suppression respiratoire, qui est atténuée par la surveillance, en particulier EtCO2, et ayant un seuil bas pour soutenir la respiration, en particulier avec une ventilation au masque à valve de sac. Il est également essentiel que l'assistance respiratoire du patient ne soit pas considérée comme un résultat indésirable mais plutôt comme une intervention nécessaire du patient. L'hypotension pouvant également représenter une complication, il est impératif d'avoir une IV en place et d'être prêt à supporter la pression artérielle avec Liquides IV. Il est également recommandé d'être prudent lors du déplacement du patient de la position couchée à la position assise. Encore une fois, les opérateurs doivent avoir de l'expérience dans la gestion d'autres complications potentielles telles que les vomissements. <br />
<br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/11/09<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 0<br />
| révision = 2022/07/04<br />
| pmid = 31869149<br />
| nom = Procedural Sedation<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Utilisateur:Nanxin_Jiang/Brouillons/S%C3%A9dation_proc%C3%A9durale&diff=88268Utilisateur:Nanxin Jiang/Brouillons/Sédation procédurale2022-11-28T18:10:54Z<p>Nanxin Jiang : /* Indications */</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = <br />
| image = <br />
| description_image = <br />
| autres_noms = <br />
| terme_anglais = Procedural sedation<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Anesthésiologie, médecine d'urgence<br />
| systèmes = Neurologique<br />
| wikidata_id = <br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}}{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Définition}} La '''sédation procédurale''' fait référence aux techniques, médicaments et manoeuvres qui permettent de mieux tolérer les procédures diagnostiques et thérapeutiques chez les patients qui éprouvent une souffrance physique et/ou émotionnelle, ou bien qu'une douleur ou inconfort peut être anticipé durant une procédure.<br />
<br />
L'objectif de la sédation est de fournir anxiolyse, analgésie, akinésie, et/ou amnésie tout en '''préservant la respiration spontanée''', la stabilité hémodynamique, et en protégeant les voies et les réflexes respiratoires<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=S. M.|nom1=Green|prénom2=M. G.|nom2=Irwin|prénom3=K. P.|nom3=Mason|nom4=the International Committee for the Advancement of Procedural Sedation|titre=Procedural sedation: providing the missing definition|périodique=Anaesthesia|volume=76|numéro=5|date=2021-05|issn=0003-2409|issn2=1365-2044|doi=10.1111/anae.15213|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/anae.15213|consulté le=2022-11-28|pages=598–601}}</ref><br />
==Indications==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Indications}} Les indications de la sédation procédurale sont :<br />
# Inconfort physique et/ou émotionnel significatif;<br />
# Douleur importante anticipée lors d'une procédure;<br />
# Besoin que le patient reste immobile durant une procédure;<br />
# À considérer l'enfant ou la personne présentant un [[trouble du spectre de l'autisme]].<br />
La profondeur de la sédation doit être ajustée selon la procédure (diagnostique ou thérapeutique), la stabilité du patient et des ses antécédents médicaux.<br />
<br />
==Contre-indications==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom= Contre-indications}}<br />
===Absolues===<br />
Il n'existe pas de contre-indications absolues pour la sédation procédurale. Les limites demeurent au niveau des intervenants et du matériel à disposition:<br />
# {{Contre-indication|nom=Compétence limitée de l'intervenant|relative=0}}<br />
# {{Contre-indication|nom=Équipement de réanimation et/ou de surveillance non disponible|relative=0}}<br />
===Relatives===<br />
La méthode de sédation procédurale doit être ajustée selon les informations récoltées au questionnaire et à l'examen physique:<br />
#{{Contre-indication|nom=Allergie médicamenteuse|relative=0}}<br />
# {{Contre-indication|nom=Risque élevé d'aspiration|relative=0}} <br />
#* Intoxication alcoolique aiguë<br />
#* Période de jeûne trop brève<ref>Se référer aux [https://pubs.asahq.org/anesthesiology/article/126/3/376/19733/Practice-Guidelines-for-Preoperative-Fasting-and guidelines] du jeûne préopératoire de la Société américaine des anesthésiologistes:<br />
<br />
2h pour les liquides clairs (excluant alcool).<br />
<br />
6h pour tout le reste, et jusqu'à 8h pour les aliments frits, aliments gras ou viande.<br />
<br />
Les nourrissons peuvent ingérer du lait maternel jusqu'à 4h avant l'intervention.</ref><br />
# {{Contre-indication|relative=1|nom=Besoin de procédure extensive}} nécessitant anesthésie générale plutôt<br />
#{{Contre-indication|relative=1|nom=État des patients}} selon leur stabilité hémodynamique et leur score ASA.<br />
==Anatomie==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Anatomie}}Étant donné que la complication la plus grave est une insuffisance respiratoire due à une obstruction des voies respiratoires ou à une hypoventilation, une connaissance approfondie de l'anatomie des voies respiratoires, de ses variations et de tout antécédent d'anomalies des voies respiratoires est obligatoire. L'échelle d'évaluation de l'anatomie des voies respiratoires la plus couramment utilisée est le score de Mallampati.<ref name=":8">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31251423</ref> Une évaluation minutieuse est obligatoire pour évaluer les difficultés potentielles de ventilation. Cette évaluation doit inclure la présence de toute caractéristique anatomique susceptible d'affecter la gestion des voies respiratoires, y compris les traits faciaux dysmorphiques ou asymétriques, la barbe, une malnutrition importante ou une cachexie avec des joues creuses et des dents manquantes, un traumatisme facial (par exemple, des lacérations à travers la joue ou des blessures osseuses instables) . Une extension limitée du cou et une ouverture de la bouche de moins de 4 à 5 cm, qui limitent l'accès, nécessitent une vérification. Enfin, l'obésité peut représenter un obstacle à la ventilation, même en l'absence des facteurs précédemment considérés.<ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31869149</ref><br />
<br />
==Évaluation==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Évaluation}}<br />
==Préparation==<br />
{{Section ontologique|classe= Procédure|nom=Préparation}} Une préparation méticuleuse pour PSA est obligatoire et mieux pratiquée au préalable dans un environnement de simulation. le modèle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est utile.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30993676</ref> <ref name=":0" /><br />
* Vérifier l'identité, la procédure et le consentement.<br />
* Marquez le site/côté.<br />
* Vérifiez que les médicaments nécessaires sont disponibles. Cela peut inclure des médicaments d'inversion (p.<br />
* Vérifiez les appareils de surveillance : ECG, SaO2, EtCO2 (de préférence s'ils sont disponibles car ils sont plus sensibles à l'hypoventilation que SaO2) et passez en revue les erreurs potentielles des appareils (par exemple, la SaO2 peut chuter pendant le gonflage automatisé du brassard de tensiomètre par occlusion du flux artériel.) allergiques.<br />
* Évaluer les difficultés/anomalies des voies respiratoires (par exemple, le score de Mallimpati).<br />
* Les patients portant des lentilles de contact doivent être retirés (en particulier pour l'utilisation de protoxyde d'azote).<br />
* Confirmer individuellement les rôles et la préparation des membres de l'équipe.<br />
* Afficher les images nécessaires.<ref name=":0" /> À la fin de la procédure, au fur et à mesure que le patient récupère, confirmez la confirmation de chaque membre de l'équipe que leur rôle montre une stabilité avant de quitter la salle de procédure.<ref name=":0" /><br />
===Équipement===<br />
Avant de commencer un PSA, l'opérateur doivent avoir à disposition, ouverts ou immédiatement à portée de main et vérifiés pour l'état de préparation :<ref name=":0" /><br />
* Verrouillage salin IV, en cours d'exécution ou fonctionnel<br />
* Médicaments et équipement pour la réanimation cardiaque<br />
* Matériel d'administration d'oxygène allant de la canule nasale au masque à oxygène à haut débit (sans recycleur)<br />
* Dispositif d'aspiration<br />
* Équipement des voies respiratoires, y compris sac à valve, masque laryngé, bougie, laryngoscopie directe ou assistée par vidéo avec des lames appropriées, des voies respiratoires orales de taille appropriée et des sondes endotrachéales, des voies respiratoires chirurgicales et à aiguille<br />
* Médicaments d'inversion si des agents réversibles tels que que les opioïdes et les benzodiazépines. La naloxone et le flumazénil arrêtent efficacement les effets du fentanyl (ou d'autres opioïdes) et du midazolam (ou d'autres benzodiazépines), respectivement. Il convient de noter que le personnel doit tenir compte du fait que l'utilisation du flumazénil peut être associée à un état de mal épileptique, principalement chez les patients présentant un abus de benzodiazépines non identifié ou affectés par un trouble convulsif.<br />
* Équipement de surveillance, comprenant généralement des moniteurs cardiaques, de pression artérielle, d'oxymétrie de pouls (SaO2), de respiration. Le moniteur EtCO2 est hautement souhaitable<ref name=":0" /><br />
===Personnel===<br />
Dans la situation idéale, il y a deux opérateurs. Une personne effectuera la procédure prévue, tandis que l'autre personne sera dédiée à la sédation, au suivi des patients et à la coordination de l'équipe. Néanmoins, il existe de nombreuses circonstances où avoir deux opérateurs n'est pas possible, en particulier pour les procédures non planifiées. Cette situation est plus courante dans un milieu rural ou aux ressources limitées. Si la circonstance est l'opérateur seul, cette personne doit être prête à abandonner la procédure et à secourir le patient.<ref name=":0" /> Le personnel impliqué dans PSA doit avoir la formation suivante :<ref name=":0" /><br />
* Effectuer une sélection appropriée des patients<br />
* Acquérir des compétences avancées en gestion des voies respiratoires (un prérequis obligatoire pour effectuer ces techniques)<br />
* Comprendre et gérer les médicaments administrés<br />
* Effectuer le suivi du patient<br />
* Gérer toutes les complications potentielles<ref name=":0" /><br />
==Technique==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Technique}} Médicaments <ref name=":0" /> L'agent idéal à des fins PSA doit posséder propriétés sédatives, analgésiques et amnésiques ainsi qu'un début rapide et une courte durée d'action pour permettre une récupération et une décharge sûres et rapides. Bien que le PSA soit généralement le résultat de la combinaison d'une benzodiazépine à action brève comme le midazolam (propriétés sédatives, amnésiques et anxiolytiques mais pas d'effets analgésiques) avec un opioïde (par exemple, le fentanyl), plusieurs médicaments sont également des options, seuls ou en combinaison.<ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22144928</ref> La combinaison de fentanyl et de midazolam est l'une des procédures les plus adoptées pour effectuer le PSA, mais d'autres combinaisons (par exemple, propofol et fentanyl ou propofol et kétamine) sont également adoptées. <ref name=":0" /> Midazolam <ref name=":0" /><br />
* Dose. IV : 2 à 2,5 mg initialement, avec des doses supplémentaires de 1 mg répétées après 2 à 5 minutes, titrées jusqu'à l'effet. Chez les adultes de plus de 60 ans et les malades chroniques : dose initiale de 0,5 à 1 mg (et 1 mg en au moins 30 secondes). Une dose totale de plus de 5 mg n'est généralement pas nécessaire chez un jeune adulte en bonne santé; moins de 3,5 mg est la dose requise chez les sujets affaiblis et âgés. Chez les patients de 6 mois à 5 ans : dose initiale IV de 0,05 à 0,1 mg/kg (dose totale inférieure à 6 mg) ; chez l'enfant de 6 à 12 ans : dose initiale IV de 0,025 à 0,05 mg/kg (dose totale inférieure à 10 mg) ; rectale supérieure à 6 mois : 0,3 à 0,5 mg/kg ; IM 1 à 15 ans : 0,05 à 0,15 mg/kg.<br />
* Heure de début. IV : 2 à 3 minutes. Remarque : le début de la sédation peut varier individuellement en fonction de l'état physique et d'autres facteurs tels que la vitesse d'administration et la dose.<br />
* Durée. IV : l'effet maximum se produit en 5 à 10 minutes environ. La demi-vie d'élimination est de 1,5 à 2,5 heures.<br />
* Commentaires. Le midazolam doit être préparé sous forme de solution à 1 mg dans 1 ml, en particulier chez les enfants de moins de 15 kg de poids corporel chez qui les solutions de midazolam à des concentrations supérieures à 1 mg/ml ne sont pas recommandées. L'antidote du midazolam est le flumazénil, mais des précautions doivent être prises car ce médicament peut avoir une durée d'action plus courte que l'agent sédatif, entraînant une nouvelle sédation. Chez la personne âgée, il faut faire attention au déclenchement des altérations neurocognitives induites par les benzodiazépines.<ref name=":12">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25844143</ref><ref name=":13">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28984099</ref><ref name=":0" /> Fentanyl <ref name=":0" /><br />
* Dose. (IV uniquement) Adulte et enfant : dose initiale de 1 à 1,5 mcg/kg, puis augmentation de la dose de 1 mcg/kg toutes les 3 minutes<br />
* Heure d'apparition. IV : 1 à 2 minutes<br />
* Durée : IV : 30 à 60 minutes<br />
* Commentaires. Le fentanyl est un opioïde synthétique métabolisé par le foie. Il présente une redistribution rapide à partir du système nerveux central <ref name=":0" /> Kétamine <ref name=":14">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31011553</ref> <ref name=":0" /><br />
* Dose. Adulte et enfant IV : 1 à 3 mg/kg. IM : 5 à 10 mg/kg.<br />
* Heure de début. IV : 1 minute (Remarque : si la famille observe, préparez-la au regard vide et soudain provoqué par l'induction de la kétamine)<br />
* Durée. IV : 5 à 15 minutes, IM : 15 à 30 minutes<br />
* Commentaires. Les effets indésirables de la kétamine comprennent l'agitation de récupération, les complications transitoires des voies respiratoires telles que le laryngospasme et les vomissements. L'administration d'une benzodiazépine (par exemple, diazépam, lorazépam) au moment de la dernière dose de kétamine peut atténuer les phénomènes d'émergence (hallucinations visuelles, parfois dérangeantes) et les effets sympathomimétiques potentiels du médicament, en particulier chez les enfants. Évitez cet agent chez les personnes prédisposées au comportement psychotique.<ref name=":0" /> Etomidate <ref name=":15">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25715648</ref> <ref name=":0" />* Dose. (IV uniquement) Adulte et enfant de plus de 10 ans : 0,3 mg/kg. (Non étudié chez les enfants de moins de dix ans)<br />
* Heure de début. 1 à 2 minutes, IM : 3 à 4 minutes (Remarque : un tiers des patients peuvent présenter des secousses myocloniques lors de l'induction ; cela peut être important pour les procédures orthopédiques et peut être atténué par un prétraitement avec un agent opioïde)<br />
* Durée. 5 à 7 minutes ; peut être plus long chez les personnes âgées et les patients dont la fonction rénale est diminuée.<br />
* Commentaires. Il existe une controverse sur la suppression de la production surrénalienne d'hormones de stress; cela ne s'est pas avéré significatif avec l'utilisation d'un bolus unique. De plus, l'étomidate est un hypnotique uniquement car il n'a essentiellement aucune propriété analgésique.<ref name=":0" /><br />
<br />
Propofol<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV uniquement) Adulte (en bonne santé) : 1 à 2 mg/kg. Adulte (débilité) : 0,5 à 1 mg/kg. Enfants : 2 à 3 mg/kg. (Non étudié chez les enfants de moins de trois ans). Peut être répété à demi-doses plusieurs fois si nécessaire.<br />
* Temps d'apparition : 15 à 30 secondes (temps de circulation vers le cerveau)<br />
* Durée. 1 à 3 minutes ; la fin de l'action de ce médicament hautement lipophile se fait par redistribution/équilibrage à travers d'autres tissus corporels. Des doses répétées prolongent la récupération.<br />
* Commentaires. Certaines publications contiennent une confusion verbale, déclarant que l'hypoventilation causée par le propofol n'a pas d'agent d'inversion; la confusion résulte de l'amalgame entre « agent » et « drogue ». L'agent d'inversion du propofol pour l'hypoventilation est un sac-masque. De plus, une hypotension orthostatique peut survenir ; utiliser des fluides isotoniques IV comme "agent d'inversion" et reprendre la position assise avec précaution. Sachez que cet effet hypotenseur, probablement causé par une vasodilatation périphérique, peut provoquer une ischémie cardiaque, réduisant davantage le débit cardiaque.<ref name=":17">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30686305</ref> Cette condition peut créer un cycle d'aggravation de l'ischémie cardiaque, diminuant davantage le débit cardiaque.<ref name=":0" /><br />
<br />
Dexmédétomidine<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV seulement) Adulte et enfant IV : 1 mcg/kg.<br />
* Heure de début. IV : 3 à 5 minutes<br />
* Durée. IV : 15 minutes<br />
* Commentaires. La dexmédétomidine ne provoque pas de suppression respiratoire. La recherche a récemment remis en question l'efficacité de la dexmédétomidine en tant que seul sédatif.<ref name=":19">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31112380</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
Méthohexital <ref name=":20">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17130605</ref> <ref name=":0" /><br />
<br />
<br />
* Dosage. Adulte et enfant : IV : 1 à 2 mg/kg. IM : 6 à 10 mg/kg. (Remarque : la voie IM est rarement utilisée chez les adultes)<br />
* Début. IV : 15 à 30 secondes, IM : 2 à 10 minutes<br />
* Durée. IV : 4 à 7 minutes, IM : 6 à 15 minutes<br />
* Commentaires. En tant que barbiturique, le méthohexital est contre-indiqué chez les patients atteints de porphyrie aiguë intermittente. Le méthohexital peut provoquer une suppression de la respiration ; une assistance ventilatoire par masque-ballon peut être nécessaire. Une hypotension transitoire peut survenir à la suite d'une vasodilatation; administrer des liquides IV et/ou s'asseoir lentement.<ref name=":0" /><br />
<br />
<br />
<br />
Protoxyde d'azote<br />
<br />
Le protoxyde d'azote (N2O) est un gaz analgésique/anxiolytique provoquant une dépression et une euphorie du SNC avec peu d'effet sur la fonction respiratoire. Le début de l'action est rapide et la récupération est rapide. Il y a une grande marge de sécurité. De plus, les nausées et les vomissements sont rares et l'intégrité des réflexes est maintenue. Il est couramment utilisé pour le PSA en dentisterie, en particulier dans le cadre pédiatrique.<ref name=":21">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14558199</ref> L'administration de gaz se fait avec de l'oxygène. Habituellement, le patient reçoit 100 % d'oxygène au début de la procédure, puis l'oxygène est ralenti et le N2O augmente progressivement. Un débit de 5 à 6 L/min est généralement acceptable pour la plupart des patients. Bien que les niveaux thérapeutiques varient d'un patient à l'autre, la concentration de N2O ne doit pas dépasser systématiquement 50%. greffe récente de membrane tympanique et déficit en méthylènetétrahydrofolate réductase.<ref name=":23">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26384007</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
=== Agents d'inversion ===<br />
<br />
<br />
Naloxone<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV uniquement) Adultes : 0,1 à 2,0 mg<br />
* Heure de début. Une minute<br />
* Durée : 15 à 30 minutes<br />
* Commentaires. Inversion des opiacés, très sûr, mais utilisation de routine NON recommandée<ref name=":0" /><br />
<br />
<br />
<br />
Flumazénil<br />
<br />
<br />
* Dosage. (IV seulement). Adultes : 0,2 mg par minute. Maximum : 1,0 mg toutes les 20 minutes<br />
* Heure de début. Une minute<br />
* Durée. 45 minutes<br />
* Commentaires. L'utilisation de l'inversion des benzodiazépines est déconseillée en cas de sevrage potentiel des benzodiazépines ou d'état de mal épileptique.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Complications==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Complications}}<br />
Un concept fondamental consiste à utiliser le bon médicament à la bonne dose pour le bon patient. Ce concept peut signifier l'utilisation d'un médicament plus puissant qui a une durée plus courte ou une intervention plus simple en cas de complication. Ce concept contre-intuitif est intégré aux protocoles de sédation modernes. Par exemple, l'utilisation de combinaisons de médicaments à forte dose avec une longue durée d'action (par exemple, le fentanyl et le lorazépam) peut sembler plus sûre que l'utilisation de propofol pour des procédures de courte durée. Cette idée représente une erreur cruciale et démontre une méconnaissance des réalités de la pratique ; éviter cette erreur incombe particulièrement aux comités d'accréditation et de formation, car la création de restrictions artificielles et non fondées sur des preuves peut conduire à des solutions de contournement qui mettent en péril la sécurité des patients. La raison en est que si la personne effectuant la procédure ou effectuant la sédation a des problèmes avec la partie sédation de la procédure, le sauvetage de l'hypopnée du propofol est de plusieurs ordres de grandeur plus facile et plus bref que le fentanyl/lorazépam.<ref name=":24">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21802778</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==Suivi==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Suivi}}<br />
<br />
== Signification clinique ==<br />
Correctement réalisé, le PSA est une approche humaine pour aider les patients à tolérer des procédures brèves et douloureuses. De plus, il est essentiel que la procédure se déroule dans un environnement sûr avec du personnel prêt à sauver le patient des effets indésirables de la sédation. Une attention particulière est nécessaire pour la suppression respiratoire, qui est atténuée par la surveillance, en particulier EtCO2, et ayant un seuil bas pour soutenir la respiration, en particulier avec une ventilation au masque à valve de sac. Il est également essentiel que l'assistance respiratoire du patient ne soit pas considérée comme un résultat indésirable mais plutôt comme une intervention nécessaire du patient. L'hypotension pouvant également représenter une complication, il est impératif d'avoir une IV en place et d'être prêt à supporter la pression artérielle avec Liquides IV. Il est également recommandé d'être prudent lors du déplacement du patient de la position couchée à la position assise. Encore une fois, les opérateurs doivent avoir de l'expérience dans la gestion d'autres complications potentielles telles que les vomissements. <br />
<br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/11/09<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 0<br />
| révision = 2022/07/04<br />
| pmid = 31869149<br />
| nom = Procedural Sedation<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Sujet:Wt6i0jpqqlnxvbi9&topic_postId=x4w4mu5u7m0gemf5&topic_revId=x4w4nem0trhf639d&action=single-viewSujet:Wt6i0jpqqlnxvbi92022-10-13T00:49:29Z<span class="plainlinks"><a href="/wiki/Utilisateur:Nanxin_Jiang" class="mw-userlink" title="Utilisateur:Nanxin Jiang"><bdi>Nanxin Jiang</bdi></a> <span class="mw-usertoollinks">(<a href="/wiki/Discussion_utilisateur:Nanxin_Jiang" class="mw-usertoollinks-talk" title="Discussion utilisateur:Nanxin Jiang">discussion</a> | <a href="/wiki/Sp%C3%A9cial:Contributions/Nanxin_Jiang" class="mw-usertoollinks-contribs" title="Spécial:Contributions/Nanxin Jiang">contributions</a>)</span> a modifié un <a rel="nofollow" class="external text" href="https://wikimedi.ca/index.php?title=Sujet:Wt6i0jpqqlnxvbi9&topic_showPostId=x4w4mu5u7m0gemf5#flow-post-x4w4mu5u7m0gemf5">message</a> sur « Rédaction ».</span>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Sujet:Wt6i0jpqqlnxvbi9&topic_postId=x4w4mu5u7m0gemf5&topic_revId=x4w4mu5u7m0gemf5&action=single-viewSujet:Wt6i0jpqqlnxvbi92022-10-13T00:49:12Z<span class="plainlinks"><a href="/wiki/Utilisateur:Nanxin_Jiang" class="mw-userlink" title="Utilisateur:Nanxin Jiang"><bdi>Nanxin Jiang</bdi></a> <span class="mw-usertoollinks">(<a href="/wiki/Discussion_utilisateur:Nanxin_Jiang" class="mw-usertoollinks-talk" title="Discussion utilisateur:Nanxin Jiang">discussion</a> | <a href="/wiki/Sp%C3%A9cial:Contributions/Nanxin_Jiang" class="mw-usertoollinks-contribs" title="Spécial:Contributions/Nanxin Jiang">contributions</a>)</span> a ajouté un <a rel="nofollow" class="external text" href="https://wikimedi.ca/index.php?title=Sujet:Wt6i0jpqqlnxvbi9&topic_showPostId=x4w4mu5u7m0gemf5#flow-post-x4w4mu5u7m0gemf5">commentaire</a> sur « Rédaction » (<em>Salut Antoine, Merci pour tes commentaires, j'ai ajusté la page selon tes suggestions. Dans "traitement", j'ai ôté l'urso et la lithotrip...</em>).</span>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=86186Colique biliaire2022-10-13T00:37:20Z<p>Nanxin Jiang : /* Laboratoires */</p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique, accident migratoire, incident de migration<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire et qui entraîne une douleur abdominale. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=David F.|nom1=Sigmon|prénom2=Nalin|nom2=Dayal|prénom3=Marcelle|nom3=Meseeha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=28613523|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK430772/|consulté le=2022-09-26}}</ref>.<br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une cholécystite ou une pancréatite<ref name=":1" />.<br />
<br />
== Étiologies ==<br />
La colique biliaire est causée par les {{Étiologie|nom=Cholélithiase|principale=0|affichage=cholélithiases}}.<br />
<br />
==Physiopathologie==<br />
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Physiopathologie}}<br />
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire est expliquée sur la page des [[Cholélithiase#Physiopathologie|cholélithiases]].[[File:2425 Gallbladder.jpg|thumb|Anatomie de la vésicule biliaire|lien=https://wikimedi.ca/wiki/Fichier:2425_Gallbladder.jpg|alt=]]Anatomie de la vésicule et de l'arbre biliaires (anglais) <br />
<br />
Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (en post-prandial par exemple), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche vers le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur chez le patient<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Andrew K.|nom1=Diehl|prénom2=Nancy J.|nom2=Sugarek|prénom3=Knox H.|nom3=Todd|titre=Clinical evaluation for gallstone disease: Usefulness of symptoms and signs in diagnosis|périodique=The American Journal of Medicine|volume=89|numéro=1|date=1990-07|doi=10.1016/0002-9343(90)90094-T|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/000293439090094T|consulté le=2022-09-21|pages=29–33}}</ref>. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins: <br />
<br />
# en retombant dans le corps de la vésicule biliaire ou<br />
# en poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins.<br />
<br />
De ce fait, la douleur est progressivement soulagée. <br />
<br />
Typiquement, les coliques biliaires ont un patron de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Basil|nom1=Rigas|prénom2=James|nom2=Torosis|prénom3=Carl J.|nom3=McDougall|prénom4=Kirt J.|nom4=Vener|titre=The Circadian Rhythm of Biliary Colic:|périodique=Journal of Clinical Gastroenterology|volume=12|numéro=4|date=1990-08|issn=0192-0790|doi=10.1097/00004836-199008000-00011|lire en ligne=http://journals.lww.com/00004836-199008000-00011|consulté le=2022-09-21|pages=409–414}}</ref>. Il n'y a cependant pas toujours un pattern identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire. <br />
==Présentation clinique==<br />
===Facteurs de risque===<br />
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Facteurs de risque}}<br />
Voici les principaux facteurs de risque de développer des cholélithiases<ref name=":02">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Jasmin|nom1=Tanaja|prénom2=Richard A.|nom2=Lopez|prénom3=Jehangir M.|nom3=Meer|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=29262107|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470440/|consulté le=2020-10-17}}</ref><ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=Français|titre=Application de chirurgie|url=https://apps.apple.com/ca/app/chirurgie/id1066365766?fbclid=IwAR2plu_a1rBwIpu8wkvpMcrF1OMh-Bci1eA7IdPBiv4CRS0t2kmsoYZfhQc|site=|date=|consulté le=}}</ref><ref name=":2">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Vasiliy Ivanovich|nom1=Reshetnyak|titre=Concept of the pathogenesis and treatment of cholelithiasis|périodique=World Journal of Hepatology|volume=4|numéro=2|date=2012-02-27|pmid=22400083|pmcid=PMC3295849|doi=10.4254/wjh.v4.i2.18|lire en ligne=https://www.wjgnet.com/1948-5182/full/v4/i2/18.htm|consulté le=2020-12-01|pages=18–34}}</ref>:<br />
*<br />
*être une {{Facteur de risque|nom=femme|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (3:1), la {{Facteur de risque|nom=grossesse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} et les {{Facteur de risque|nom=contraceptifs oraux|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque | nom = âge de plus de 40 ans|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque | nom = obésité|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque|nom=histoire familiale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (30% héréditaires).<br />
Voici d'autres facteurs de risque possible<ref name=":02" /><ref name=":12" /><ref name=":2" /> :<br />
*une {{Facteur de risque|nom=perte de poids rapide|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*le {{Facteur de risque|nom=diabète|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*la {{Facteur de risque|nom=diète occidentale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque|nom=origine amérindienne|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*une {{Facteur de risque|nom=résection intestinale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|RC=}}, une {{Facteur de risque|nom=maladie iléale terminale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=maladie de Crohn|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*une {{Facteur de risque|nom=jeûne prolongé|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=alimentation par intraveineuse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (HAIV)<br />
*une {{Facteur de risque|nom=vagotomie|RR=|référence_RR=|RC=}}<br />
*certains médicaments ({{Facteur de risque|nom=clofibrate|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=analogues de la somatostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=œstrogènes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=corticostéroïdes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=cyclosporine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=azathioprine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=sandostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=acides nicotiniques|RR=|référence_RR=|RC=}}).<br />
=== Questionnaire ===<br />
La colique biliaire se décrit classiquement comme<ref name=":0" />:<br />
<br />
* Une {{Symptôme|nom=douleur abdominale}} crampiforme localisée à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite).<br />
** La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 6 heures. <br />
* Possiblement accompagnées d'une {{Symptôme|nom=diaphorèse}}, des {{Symptôme|nom=nausées}} et des {{Symptôme|nom=vomissements}}.<br />
<br />
=== Examen clinique ===<br />
À l'examen clinique<ref name=":0" />:<br />
<br />
* {{Examen clinique|nom=Apparence générale}}: bonne, il n'y a pas d'ictère<br />
* {{Examen clinique|nom=Signes vitaux}}: normaux<br />
** Une présence de fièvre évoque une cholécystiste ou une cholangite et une hypotension et/ou une tachycardie évoque un possible choc septique sur ces complications.<br />
* {{Examen clinique|nom=Examen de l'abdomen}}: une {{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'hypochondre droit|affichage=douleur à la palpation de l'hypochondre droit}} ou de l'{{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'épigastre|affichage=épigastre}} (lors des crises).<br />
** Il n'y a pas de signe de Murphy.<br />
** Elle n'est pas exacerbée aux mouvement, et n'est pas soulagée en position ''squatting'' ni par le passage de gaz ou de selles<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Davide|nom1=Festi|prénom2=Sandra|nom2=Sottili|prénom3=Antonio|nom3=Colecchia|prénom4=Adolfo|nom4=Attili|titre=Clinical manifestations of gallstone disease: Evidence from the multicenter Italian study on cholelithiasis (MICOL)|périodique=Hepatology|volume=30|numéro=4|date=1999-10|issn=0270-9139|issn2=1527-3350|doi=10.1002/hep.510300401|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/hep.510300401|consulté le=2022-09-21|pages=839–846}}</ref>.<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
<br />
=== Laboratoires ===<br />
Les laboratoires doivent inclure:<br />
<br />
* {{Examen paraclinique|nom=FSC}}: normale<br />
** Une leucocytose pourrait indiquer une complication par inflammation.<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Créatinine}} et {{Examen paraclinique|nom=ions}}: normaux<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Bilan hépatique}}: normal<br />
** Si perturbé, suspecter une complication secondaire à une obstruction des voies biliaires.<ref group="note">Une cholécystite peut se présenter avec un bilan hépatique normal, ou légère augmentation des AST, ALT, bilirubine.<br />
<br />
Une augmentation franche des marqueurs du bilan hépatique indique une perturbation cytolytique (AST, ALT) et cholestatique (GGT, PAL) retrouvée dans la cholédocholithiase et la cholangite.</ref><br />
* {{Examen paraclinique|nom=Lipase}}: normale<br />
** Une lipase augmentée à 3 fois la normale oriente vers une pancréatite aiguë.<br />
<br />
=== Imagerie ===<br />
{| class="wikitable"<br />
|+Imagerie<ref name=":0" /><br />
!Modalité<br />
!Commentaires<br />
!Image<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=Échographie abdominale|Se=>95}}<br />
|<br />
* ''Gold standard''<br />
* Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs, dont la taille peut varier, ou l'ombre des calculs.<br />
* La paroi de la vésicule biliaire est normale (un épaississement > 4mm et du liquide périvésiculaire évoque une cholécysiste)<br />
|[[Fichier:Ultrasonography of sludge and gallstones, annotated.jpg|sans_cadre|150x150px]]<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=TDM abdominopelvien}}<br />
|<br />
* La TDM abdominale est moins sensible<ref group="note">60% des calculs ne sont pas radio-opaques.</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Casey B.|nom1=Duncan|prénom2=Taylor S.|nom2=Riall|titre=Evidence-based current surgical practice: calculous gallbladder disease|périodique=Journal of Gastrointestinal Surgery: Official Journal of the Society for Surgery of the Alimentary Tract|volume=16|numéro=11|date=2012-11|issn=1873-4626|pmid=22986769|pmcid=3496004|doi=10.1007/s11605-012-2024-1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22986769|consulté le=2022-09-26|pages=2011–2025}}</ref>.<br />
* Surtout utile pour exclure d'autres diagnostics (AAA, colique néphrétique, etc.)<br />
|[[Fichier:LargeGstoneMark.png|sans_cadre|181x181px]]<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=Radiographie abdominale}}<br />
|<br />
* Peu utiles pour le diagnostic<ref group="note">Moins de 15% des cholélithiases et cholédocholithiases sont radio-denses, donc peu visibles à la radiographie. Lorsque la radiographie est anormale, il s’agit de signes indirects et peu spécifiques, soit un iléus paralytique secondaire localisé ou diffus.</ref><br />
* Surtout utile pour exclure d’autres diagnostics (ex: perforation)<br />
|[[Fichier:Gallstones on X-Ray.jpg|sans_cadre|181x181px]]<br />
|}<br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
<br />
<br />
Le diagnostic différentiel inclut:<br />
<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholécystite aiguë|affichage=Cholécystite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholédocholithiase}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholangite aiguë|affichage=Cholangite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Pancréatite aiguë}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Hépatite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Colique néphrétique}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Ischémie mésentérique aiguë|affichage=Ischémie mésentérique}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Syndrome de Fitz-Hugh Curtis}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Dyskinésie biliaire}}<ref name=":0" /><br />
<br />
Les cancers de la vésicule biliaire et des voies biliaires (cholangiocarcinome) ne sont généralement pas douloureux à leurs débuts, mais peuvent le devenir en stade avancé. C'est surtout l'ictère et les symptômes affectant l'état général (fatigue, perte de poids, etc.) qui vont être identifés.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey M.|nom1=Piehler|titre=Primary Carcinoma of the Gallbladder|périodique=Archives of Surgery|volume=112|numéro=1|date=1977-01-01|issn=0004-0010|doi=10.1001/archsurg.1977.01370010028005|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1001/archsurg.1977.01370010028005|consulté le=2022-10-12|pages=26}}</ref><br />
<br />
== Approche clinique ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Approche clinique}}Tiré des guidelines<ref name=":3">https://cags-accg.ca/wp-content/uploads/2018/11/ACS-Handbook-CPG-Ch-8-Biliary-Colic-and-Cholecystitis.pdf</ref> du Canadian Association of General Surgeons:{{Flowchart|Start -> A|Start -> B|Start -> C|Start -> D|A -> A1|A1 -> A2|B -> B1|B1 -> B2|C -> C1|C1 -> C2|D -> D1|D1 -> D2|D2 -> D3|D1 -> D4|D4 -> D5|D5 -> D6|D6 -> D3<br />
| Start = Suspicion cholélithiase ou complications<br />
| A = Douleur résolutive<br />
| A1 = Colique biliaire<br />
| A2 = Traitement symptomatique et CCK élective<br />
| B = Douleur récidivante à chaque repas<br />
| B1 = Colique biliaire réfractaire<br />
| B2 = Hospitalisation et CCK semi-urgente<br />
| C = Douleur persistante<br />
| C1 = Cholécystite<br />
| C2 = CCK<br />
| D = Hyperbilirubinémie<br />
| D1 = Calcul biliaire visualisé?<br />
| D2 = Oui<br />
| D3 = ERCP<br />
| D4 = Non<br />
| D5 = MRCP<br />
| D6 = Si colique non visualisé<br />
}}<br />
<br />
<br />
==Traitement==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
{| class="wikitable"<br />
|+<br />
!Traitement<ref name=":3" /><br />
!Indications<br />
!Commentaires<br />
|-<br />
|Symptomatique:<br />
<br />
*{{Traitement|nom=AINS}}<br />
*{{Traitement|nom=opioïdes}}<br />
*{{Traitement|nom=anti-émétiques}}<br />
|<br />
* Colique biliaire occasionnelle<br />
|Un régime pauvre en gras peut être recommandé en attente d'une chirurgie élective.<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Admission}}<br />
|<br />
*Colique biliaire réfractaire<br />
**Douleur à chaque repas<br />
*Alimentation ''per os'' impossible.<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Cholécystectomie}} élective<br />
|<br />
* Toute colique biliaire<br />
|Traitement définitif des cholélithiases symptomatiques.<br />
<br />
Exclure la cholédocholithiase et la cholangite.<br />
|}<br />
<br />
==Suivi ==<br />
Indiquer aux patients de reconsulter si<ref group="note">Les symptômes décrits feraient suspecter une colique biliaire réfractaire, ou une complication lithiasique dans l'arbre biliaire. Une admission ou une chirurgie semi-urgente/urgente pourraient être indiquées.</ref><ref name=":3" />:<br />
<br />
*Récidive de douleur abdominale persiste pendant plus de 4-6 heures<br />
*Fréquence des épisodes augmente<br />
*Développement d'un ictère<br />
*Présence de fièvre concomitante à la douleur.<br />
<br />
==Complications==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}<br />
Les complications de la colique biliaire sont issues de l'obstruction en aval de l'arbre biliaire, développées chez 20-40% des patients atteints de cholélithiase(s), avec une incidence annuelle de 1-3%<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Michele|nom1=Pisano|prénom2=Niccolò|nom2=Allievi|prénom3=Kurinchi|nom3=Gurusamy|prénom4=Giuseppe|nom4=Borzellino|titre=2020 World Society of Emergency Surgery updated guidelines for the diagnosis and treatment of acute calculus cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=15|numéro=1|date=2020-12|issn=1749-7922|pmid=33153472|pmcid=PMC7643471|doi=10.1186/s13017-020-00336-x|lire en ligne=https://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-020-00336-x|consulté le=2022-10-12|pages=61}}</ref>:<br />
<br />
* {{Complication|nom=Cholécystite aiguë|affichage=Cholécystite|taux=10-15}}<ref group="note">Il s'agit du pourcentage de prévalence chez les patients qui ont des symptômes liés à une complication lithiasique des voies biliaires.</ref><br />
* {{Complication|nom=Cholédocholithiase|taux=15-20}}<br />
* {{Complication|nom=Cholangite aiguë|affichage=Cholangite}}<br />
* {{Complication|nom=Pancréatite aiguë|affichage=Pancréatite}}<br />
<br />
==Prévention==<br />
Pour éviter le risque de récidives ou de complications, un régime faible en gras est encouragé. Une perte de poids chez les patients obèses peut également être recommandée, quoiqu'une perte de poids trop rapide peut elle-même entraîner la formation de coliques biliaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Mitchell L.|nom1=Shiffman|prénom2=Harvey J.|nom2=Sugerman|prénom3=John M.|nom3=Kellum|prénom4=Edward W.|nom4=Moore|titre=Changes in gallbladder bile composition following gallstone formation and weight reduction|périodique=Gastroenterology|volume=103|numéro=1|date=1992-07|issn=0016-5085|doi=10.1016/0016-5085(92)91115-k|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/0016-5085(92)91115-k|consulté le=2022-09-21|pages=214–221}}</ref>.<br />
<br />
==Notes==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=86185Colique biliaire2022-10-13T00:20:06Z<p>Nanxin Jiang : /* Traitement */</p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique, accident migratoire, incident de migration<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire et qui entraîne une douleur abdominale. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=David F.|nom1=Sigmon|prénom2=Nalin|nom2=Dayal|prénom3=Marcelle|nom3=Meseeha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=28613523|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK430772/|consulté le=2022-09-26}}</ref>.<br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une cholécystite ou une pancréatite<ref name=":1" />.<br />
<br />
== Étiologies ==<br />
La colique biliaire est causée par les {{Étiologie|nom=Cholélithiase|principale=0|affichage=cholélithiases}}.<br />
<br />
==Physiopathologie==<br />
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Physiopathologie}}<br />
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire est expliquée sur la page des [[Cholélithiase#Physiopathologie|cholélithiases]].[[File:2425 Gallbladder.jpg|thumb|Anatomie de la vésicule biliaire|lien=https://wikimedi.ca/wiki/Fichier:2425_Gallbladder.jpg|alt=]]Anatomie de la vésicule et de l'arbre biliaires (anglais) <br />
<br />
Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (en post-prandial par exemple), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche vers le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur chez le patient<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Andrew K.|nom1=Diehl|prénom2=Nancy J.|nom2=Sugarek|prénom3=Knox H.|nom3=Todd|titre=Clinical evaluation for gallstone disease: Usefulness of symptoms and signs in diagnosis|périodique=The American Journal of Medicine|volume=89|numéro=1|date=1990-07|doi=10.1016/0002-9343(90)90094-T|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/000293439090094T|consulté le=2022-09-21|pages=29–33}}</ref>. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins: <br />
<br />
# en retombant dans le corps de la vésicule biliaire ou<br />
# en poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins.<br />
<br />
De ce fait, la douleur est progressivement soulagée. <br />
<br />
Typiquement, les coliques biliaires ont un patron de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Basil|nom1=Rigas|prénom2=James|nom2=Torosis|prénom3=Carl J.|nom3=McDougall|prénom4=Kirt J.|nom4=Vener|titre=The Circadian Rhythm of Biliary Colic:|périodique=Journal of Clinical Gastroenterology|volume=12|numéro=4|date=1990-08|issn=0192-0790|doi=10.1097/00004836-199008000-00011|lire en ligne=http://journals.lww.com/00004836-199008000-00011|consulté le=2022-09-21|pages=409–414}}</ref>. Il n'y a cependant pas toujours un pattern identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire. <br />
==Présentation clinique==<br />
===Facteurs de risque===<br />
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Facteurs de risque}}<br />
Voici les principaux facteurs de risque de développer des cholélithiases<ref name=":02">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Jasmin|nom1=Tanaja|prénom2=Richard A.|nom2=Lopez|prénom3=Jehangir M.|nom3=Meer|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=29262107|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470440/|consulté le=2020-10-17}}</ref><ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=Français|titre=Application de chirurgie|url=https://apps.apple.com/ca/app/chirurgie/id1066365766?fbclid=IwAR2plu_a1rBwIpu8wkvpMcrF1OMh-Bci1eA7IdPBiv4CRS0t2kmsoYZfhQc|site=|date=|consulté le=}}</ref><ref name=":2">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Vasiliy Ivanovich|nom1=Reshetnyak|titre=Concept of the pathogenesis and treatment of cholelithiasis|périodique=World Journal of Hepatology|volume=4|numéro=2|date=2012-02-27|pmid=22400083|pmcid=PMC3295849|doi=10.4254/wjh.v4.i2.18|lire en ligne=https://www.wjgnet.com/1948-5182/full/v4/i2/18.htm|consulté le=2020-12-01|pages=18–34}}</ref>:<br />
*<br />
*être une {{Facteur de risque|nom=femme|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (3:1), la {{Facteur de risque|nom=grossesse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} et les {{Facteur de risque|nom=contraceptifs oraux|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque | nom = âge de plus de 40 ans|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque | nom = obésité|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque|nom=histoire familiale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (30% héréditaires).<br />
Voici d'autres facteurs de risque possible<ref name=":02" /><ref name=":12" /><ref name=":2" /> :<br />
*une {{Facteur de risque|nom=perte de poids rapide|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*le {{Facteur de risque|nom=diabète|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*la {{Facteur de risque|nom=diète occidentale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque|nom=origine amérindienne|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*une {{Facteur de risque|nom=résection intestinale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|RC=}}, une {{Facteur de risque|nom=maladie iléale terminale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=maladie de Crohn|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*une {{Facteur de risque|nom=jeûne prolongé|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=alimentation par intraveineuse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (HAIV)<br />
*une {{Facteur de risque|nom=vagotomie|RR=|référence_RR=|RC=}}<br />
*certains médicaments ({{Facteur de risque|nom=clofibrate|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=analogues de la somatostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=œstrogènes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=corticostéroïdes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=cyclosporine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=azathioprine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=sandostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=acides nicotiniques|RR=|référence_RR=|RC=}}).<br />
=== Questionnaire ===<br />
La colique biliaire se décrit classiquement comme<ref name=":0" />:<br />
<br />
* Une {{Symptôme|nom=douleur abdominale}} crampiforme localisée à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite).<br />
** La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 6 heures. <br />
* Possiblement accompagnées d'une {{Symptôme|nom=diaphorèse}}, des {{Symptôme|nom=nausées}} et des {{Symptôme|nom=vomissements}}.<br />
<br />
=== Examen clinique ===<br />
À l'examen clinique<ref name=":0" />:<br />
<br />
* {{Examen clinique|nom=Apparence générale}}: bonne, il n'y a pas d'ictère<br />
* {{Examen clinique|nom=Signes vitaux}}: normaux<br />
** Une présence de fièvre évoque une cholécystiste ou une cholangite et une hypotension et/ou une tachycardie évoque un possible choc septique sur ces complications.<br />
* {{Examen clinique|nom=Examen de l'abdomen}}: une {{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'hypochondre droit|affichage=douleur à la palpation de l'hypochondre droit}} ou de l'{{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'épigastre|affichage=épigastre}} (lors des crises).<br />
** Il n'y a pas de signe de Murphy.<br />
** Elle n'est pas exacerbée aux mouvement, et n'est pas soulagée en position ''squatting'' ni par le passage de gaz ou de selles<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Davide|nom1=Festi|prénom2=Sandra|nom2=Sottili|prénom3=Antonio|nom3=Colecchia|prénom4=Adolfo|nom4=Attili|titre=Clinical manifestations of gallstone disease: Evidence from the multicenter Italian study on cholelithiasis (MICOL)|périodique=Hepatology|volume=30|numéro=4|date=1999-10|issn=0270-9139|issn2=1527-3350|doi=10.1002/hep.510300401|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/hep.510300401|consulté le=2022-09-21|pages=839–846}}</ref>.<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
<br />
=== Laboratoires ===<br />
Les laboratoires doivent inclure:<br />
<br />
* {{Examen paraclinique|nom=FSC}}: normale<br />
** Une leucocytose pourrait indiquer une complication par inflammation.<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Créatinine}} et {{Examen paraclinique|nom=ions}}: normaux<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Bilan hépatique}}: normal<br />
** Si perturbé, suspecter une complication par obstruction des voies biliaires.<ref group="note">Une cholécystite peut se présenter avec un bilan hépatique normal, ou légère augmentation des AST, ALT, bilirubine.<br />
<br />
Une augmentation franche des marqueurs du bilan hépatique indique une perturbation cytolytique (AST, ALT) et cholestatique (GGT, PAL) retrouvée dans la cholédocholithiase et la cholangite.</ref><br />
* {{Examen paraclinique|nom=Lipase}}: normale<ref group="note">Une lipase augmentée à 3 fois la normale oriente vers une pancréatite aiguë.</ref><br />
<br />
=== Imagerie ===<br />
{| class="wikitable"<br />
|+Imagerie<ref name=":0" /><br />
!Modalité<br />
!Commentaires<br />
!Image<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=Échographie abdominale|Se=>95}}<br />
|<br />
* ''Gold standard''<br />
* Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs, dont la taille peut varier, ou l'ombre des calculs.<br />
* La paroi de la vésicule biliaire est normale (un épaississement > 4mm et du liquide périvésiculaire évoque une cholécysiste)<br />
|[[Fichier:Ultrasonography of sludge and gallstones, annotated.jpg|sans_cadre|150x150px]]<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=TDM abdominopelvien}}<br />
|<br />
* La TDM abdominale est moins sensible<ref group="note">60% des calculs ne sont pas radio-opaques.</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Casey B.|nom1=Duncan|prénom2=Taylor S.|nom2=Riall|titre=Evidence-based current surgical practice: calculous gallbladder disease|périodique=Journal of Gastrointestinal Surgery: Official Journal of the Society for Surgery of the Alimentary Tract|volume=16|numéro=11|date=2012-11|issn=1873-4626|pmid=22986769|pmcid=3496004|doi=10.1007/s11605-012-2024-1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22986769|consulté le=2022-09-26|pages=2011–2025}}</ref>.<br />
* Surtout utile pour exclure d'autres diagnostics (AAA, colique néphrétique, etc.)<br />
|[[Fichier:LargeGstoneMark.png|sans_cadre|181x181px]]<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=Radiographie abdominale}}<br />
|<br />
* Peu utiles pour le diagnostic<ref group="note">Moins de 15% des cholélithiases et cholédocholithiases sont radio-denses, donc peu visibles à la radiographie. Lorsque la radiographie est anormale, il s’agit de signes indirects et peu spécifiques, soit un iléus paralytique secondaire localisé ou diffus.</ref><br />
* Surtout utile pour exclure d’autres diagnostics (ex: perforation)<br />
|[[Fichier:Gallstones on X-Ray.jpg|sans_cadre|181x181px]]<br />
|}<br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
<br />
<br />
Le diagnostic différentiel inclut:<br />
<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholécystite aiguë|affichage=Cholécystite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholédocholithiase}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholangite aiguë|affichage=Cholangite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Pancréatite aiguë}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Hépatite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Colique néphrétique}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Ischémie mésentérique aiguë|affichage=Ischémie mésentérique}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Syndrome de Fitz-Hugh Curtis}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Dyskinésie biliaire}}<ref name=":0" /><br />
<br />
Les cancers de la vésicule biliaire et des voies biliaires (cholangiocarcinome) ne sont généralement pas douloureux à leurs débuts, mais peuvent le devenir en stade avancé. C'est surtout l'ictère et les symptômes affectant l'état général (fatigue, perte de poids, etc.) qui vont être identifés.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey M.|nom1=Piehler|titre=Primary Carcinoma of the Gallbladder|périodique=Archives of Surgery|volume=112|numéro=1|date=1977-01-01|issn=0004-0010|doi=10.1001/archsurg.1977.01370010028005|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1001/archsurg.1977.01370010028005|consulté le=2022-10-12|pages=26}}</ref><br />
<br />
== Approche clinique ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Approche clinique}}Tiré des guidelines<ref name=":3">https://cags-accg.ca/wp-content/uploads/2018/11/ACS-Handbook-CPG-Ch-8-Biliary-Colic-and-Cholecystitis.pdf</ref> du Canadian Association of General Surgeons:{{Flowchart|Start -> A|Start -> B|Start -> C|Start -> D|A -> A1|A1 -> A2|B -> B1|B1 -> B2|C -> C1|C1 -> C2|D -> D1|D1 -> D2|D2 -> D3|D1 -> D4|D4 -> D5|D5 -> D6|D6 -> D3<br />
| Start = Suspicion cholélithiase ou complications<br />
| A = Douleur résolutive<br />
| A1 = Colique biliaire<br />
| A2 = Traitement symptomatique et CCK élective<br />
| B = Douleur récidivante à chaque repas<br />
| B1 = Colique biliaire réfractaire<br />
| B2 = Hospitalisation et CCK semi-urgente<br />
| C = Douleur persistante<br />
| C1 = Cholécystite<br />
| C2 = CCK<br />
| D = Hyperbilirubinémie<br />
| D1 = Calcul biliaire visualisé?<br />
| D2 = Oui<br />
| D3 = ERCP<br />
| D4 = Non<br />
| D5 = MRCP<br />
| D6 = Si colique non visualisé<br />
}}<br />
<br />
<br />
==Traitement==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
{| class="wikitable"<br />
|+<br />
!Traitement<ref name=":3" /><br />
!Indications<br />
!Commentaires<br />
|-<br />
|Symptomatique:<br />
<br />
*{{Traitement|nom=AINS}}<br />
*{{Traitement|nom=opioïdes}}<br />
*{{Traitement|nom=anti-émétiques}}<br />
|<br />
* Colique biliaire occasionnelle<br />
|Un régime pauvre en gras peut être recommandé en attente d'une chirurgie élective.<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Admission}}<br />
|<br />
*Colique biliaire réfractaire<br />
**Douleur à chaque repas<br />
*Alimentation ''per os'' impossible.<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Cholécystectomie}} élective<br />
|<br />
* Toute colique biliaire<br />
|Traitement définitif des cholélithiases symptomatiques.<br />
<br />
Exclure la cholédocholithiase et la cholangite.<br />
|}<br />
<br />
==Suivi ==<br />
Indiquer aux patients de reconsulter si<ref group="note">Les symptômes décrits feraient suspecter une colique biliaire réfractaire, ou une complication lithiasique dans l'arbre biliaire. Une admission ou une chirurgie semi-urgente/urgente pourraient être indiquées.</ref><ref name=":3" />:<br />
<br />
*Récidive de douleur abdominale persiste pendant plus de 4-6 heures<br />
*Fréquence des épisodes augmente<br />
*Développement d'un ictère<br />
*Présence de fièvre concomitante à la douleur.<br />
<br />
==Complications==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}<br />
Les complications de la colique biliaire sont issues de l'obstruction en aval de l'arbre biliaire, développées chez 20-40% des patients atteints de cholélithiase(s), avec une incidence annuelle de 1-3%<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Michele|nom1=Pisano|prénom2=Niccolò|nom2=Allievi|prénom3=Kurinchi|nom3=Gurusamy|prénom4=Giuseppe|nom4=Borzellino|titre=2020 World Society of Emergency Surgery updated guidelines for the diagnosis and treatment of acute calculus cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=15|numéro=1|date=2020-12|issn=1749-7922|pmid=33153472|pmcid=PMC7643471|doi=10.1186/s13017-020-00336-x|lire en ligne=https://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-020-00336-x|consulté le=2022-10-12|pages=61}}</ref>:<br />
<br />
* {{Complication|nom=Cholécystite aiguë|affichage=Cholécystite|taux=10-15}}<ref group="note">Il s'agit du pourcentage de prévalence chez les patients qui ont des symptômes liés à une complication lithiasique des voies biliaires.</ref><br />
* {{Complication|nom=Cholédocholithiase|taux=15-20}}<br />
* {{Complication|nom=Cholangite aiguë|affichage=Cholangite}}<br />
* {{Complication|nom=Pancréatite aiguë|affichage=Pancréatite}}<br />
<br />
==Prévention==<br />
Pour éviter le risque de récidives ou de complications, un régime faible en gras est encouragé. Une perte de poids chez les patients obèses peut également être recommandée, quoiqu'une perte de poids trop rapide peut elle-même entraîner la formation de coliques biliaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Mitchell L.|nom1=Shiffman|prénom2=Harvey J.|nom2=Sugerman|prénom3=John M.|nom3=Kellum|prénom4=Edward W.|nom4=Moore|titre=Changes in gallbladder bile composition following gallstone formation and weight reduction|périodique=Gastroenterology|volume=103|numéro=1|date=1992-07|issn=0016-5085|doi=10.1016/0016-5085(92)91115-k|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/0016-5085(92)91115-k|consulté le=2022-09-21|pages=214–221}}</ref>.<br />
<br />
==Notes==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=86183Colique biliaire2022-10-12T23:05:42Z<p>Nanxin Jiang : /* Traitement */</p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique, accident migratoire, incident de migration<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire et qui entraîne une douleur abdominale. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures<ref name=":0" />.<br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une cholécystite ou une pancréatite<ref name=":1" />.<br />
<br />
== Étiologies ==<br />
La colique biliaire est causée par les {{Étiologie|nom=Cholélithiase|principale=0|affichage=cholélithiases}}.<br />
<br />
==Physiopathologie==<br />
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Physiopathologie}}<br />
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire est expliquée sur la page des [[Cholélithiase#Physiopathologie|cholélithiases]].[[File:2425 Gallbladder.jpg|thumb|Anatomie de la vésicule biliaire|lien=https://wikimedi.ca/wiki/Fichier:2425_Gallbladder.jpg|alt=]]Anatomie de la vésicule et de l'arbre biliaires (anglais) <br />
<br />
Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (en post-prandial par exemple), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche vers le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur chez le patient<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Andrew K.|nom1=Diehl|prénom2=Nancy J.|nom2=Sugarek|prénom3=Knox H.|nom3=Todd|titre=Clinical evaluation for gallstone disease: Usefulness of symptoms and signs in diagnosis|périodique=The American Journal of Medicine|volume=89|numéro=1|date=1990-07|doi=10.1016/0002-9343(90)90094-T|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/000293439090094T|consulté le=2022-09-21|pages=29–33}}</ref>. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins: <br />
<br />
# en retombant dans le corps de la vésicule biliaire ou<br />
# en poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins.<br />
<br />
De ce fait, la douleur est progressivement soulagée. <br />
<br />
Typiquement, les coliques biliaires ont un patron de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Basil|nom1=Rigas|prénom2=James|nom2=Torosis|prénom3=Carl J.|nom3=McDougall|prénom4=Kirt J.|nom4=Vener|titre=The Circadian Rhythm of Biliary Colic:|périodique=Journal of Clinical Gastroenterology|volume=12|numéro=4|date=1990-08|issn=0192-0790|doi=10.1097/00004836-199008000-00011|lire en ligne=http://journals.lww.com/00004836-199008000-00011|consulté le=2022-09-21|pages=409–414}}</ref>. Il n'y a cependant pas toujours un pattern identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire. <br />
==Présentation clinique==<br />
===Facteurs de risque===<br />
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Facteurs de risque}}<br />
Voici les principaux facteurs de risque de développer des cholélithiases<ref name=":02">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Jasmin|nom1=Tanaja|prénom2=Richard A.|nom2=Lopez|prénom3=Jehangir M.|nom3=Meer|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=29262107|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470440/|consulté le=2020-10-17}}</ref><ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=Français|titre=Application de chirurgie|url=https://apps.apple.com/ca/app/chirurgie/id1066365766?fbclid=IwAR2plu_a1rBwIpu8wkvpMcrF1OMh-Bci1eA7IdPBiv4CRS0t2kmsoYZfhQc|site=|date=|consulté le=}}</ref><ref name=":2">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Vasiliy Ivanovich|nom1=Reshetnyak|titre=Concept of the pathogenesis and treatment of cholelithiasis|périodique=World Journal of Hepatology|volume=4|numéro=2|date=2012-02-27|pmid=22400083|pmcid=PMC3295849|doi=10.4254/wjh.v4.i2.18|lire en ligne=https://www.wjgnet.com/1948-5182/full/v4/i2/18.htm|consulté le=2020-12-01|pages=18–34}}</ref>:<br />
*<br />
*être une {{Facteur de risque|nom=femme|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (3:1), la {{Facteur de risque|nom=grossesse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} et les {{Facteur de risque|nom=contraceptifs oraux|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque | nom = âge de plus de 40 ans|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque | nom = obésité|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque|nom=histoire familiale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (30% héréditaires).<br />
Voici d'autres facteurs de risque possible<ref name=":02" /><ref name=":12" /><ref name=":2" /> :<br />
*une {{Facteur de risque|nom=perte de poids rapide|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*le {{Facteur de risque|nom=diabète|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*la {{Facteur de risque|nom=diète occidentale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque|nom=origine amérindienne|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*une {{Facteur de risque|nom=résection intestinale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|RC=}}, une {{Facteur de risque|nom=maladie iléale terminale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=maladie de Crohn|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*une {{Facteur de risque|nom=jeûne prolongé|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=alimentation par intraveineuse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (HAIV)<br />
*une {{Facteur de risque|nom=vagotomie|RR=|référence_RR=|RC=}}<br />
*certains médicaments ({{Facteur de risque|nom=clofibrate|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=analogues de la somatostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=œstrogènes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=corticostéroïdes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=cyclosporine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=azathioprine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=sandostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=acides nicotiniques|RR=|référence_RR=|RC=}}).<br />
=== Questionnaire ===<br />
La colique biliaire se décrit classiquement comme<ref name=":0" />:<br />
<br />
* Une {{Symptôme|nom=douleur abdominale}} crampiforme localisée à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite).<br />
** La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 6 heures. <br />
* Possiblement accompagnées d'une {{Symptôme|nom=diaphorèse}}, des {{Symptôme|nom=nausées}} et des {{Symptôme|nom=vomissements}}.<br />
<br />
=== Examen clinique ===<br />
À l'examen clinique<ref name=":0" />:<br />
<br />
* {{Examen clinique|nom=Apparence générale}}: bonne, il n'y a pas d'ictère<br />
* {{Examen clinique|nom=Signes vitaux}}: normaux<br />
** Une présence de fièvre évoque une cholécystiste ou une cholangite et une hypotension et/ou une tachycardie évoque un possible choc septique sur ces complications.<br />
* {{Examen clinique|nom=Examen de l'abdomen}}: une {{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'hypochondre droit|affichage=douleur à la palpation de l'hypochondre droit}} ou de l'{{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'épigastre|affichage=épigastre}} (lors des crises).<br />
** Il n'y a pas de signe de Murphy.<br />
** Elle n'est pas exacerbée aux mouvement, et n'est pas soulagée en position ''squatting'' ni par le passage de gaz ou de selles<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Davide|nom1=Festi|prénom2=Sandra|nom2=Sottili|prénom3=Antonio|nom3=Colecchia|prénom4=Adolfo|nom4=Attili|titre=Clinical manifestations of gallstone disease: Evidence from the multicenter Italian study on cholelithiasis (MICOL)|périodique=Hepatology|volume=30|numéro=4|date=1999-10|issn=0270-9139|issn2=1527-3350|doi=10.1002/hep.510300401|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/hep.510300401|consulté le=2022-09-21|pages=839–846}}</ref>.<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
<br />
=== Laboratoires ===<br />
Les laboratoires doivent inclure:<br />
<br />
* {{Examen paraclinique|nom=FSC}}: normale<br />
** Une leucocytose pourrait indiquer une complication par inflammation.<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Créatinine}} et {{Examen paraclinique|nom=ions}}: normaux<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Bilan hépatique}}: normal<br />
** Si perturbé, suspecter une complication par obstruction des voies biliaires.<ref group="note">Une cholécystite peut se présenter avec un bilan hépatique normal, ou légère augmentation des AST, ALT, bilirubine.<br />
<br />
Une augmentation franche des marqueurs du bilan hépatique indique une perturbation cytolytique (AST, ALT) et cholestatique (GGT, PAL) retrouvée dans la cholédocholithiase et la cholangite.</ref><br />
* {{Examen paraclinique|nom=Lipase}}: normale<ref group="note">Une lipase augmentée à 3 fois la normale oriente vers une pancréatite aiguë.</ref><br />
<br />
=== Imagerie ===<br />
{| class="wikitable"<br />
|+Imagerie<ref name=":0" /><br />
!Modalité<br />
!Commentaires<br />
!Image<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=Échographie abdominale|Se=>95}}<br />
|<br />
* ''Gold standard''<br />
* Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs, dont la taille peut varier, ou l'ombre des calculs.<br />
* La paroi de la vésicule biliaire est normale (un épaississement > 4mm et du liquide périvésiculaire évoque une cholécysiste)<br />
|[[Fichier:Ultrasonography of sludge and gallstones, annotated.jpg|sans_cadre|150x150px]]<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=TDM abdominopelvien}}<br />
|<br />
* La TDM abdominale est moins sensible<ref group="note">60% des calculs ne sont pas radio-opaques.</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Casey B.|nom1=Duncan|prénom2=Taylor S.|nom2=Riall|titre=Evidence-based current surgical practice: calculous gallbladder disease|périodique=Journal of Gastrointestinal Surgery: Official Journal of the Society for Surgery of the Alimentary Tract|volume=16|numéro=11|date=2012-11|issn=1873-4626|pmid=22986769|pmcid=3496004|doi=10.1007/s11605-012-2024-1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22986769|consulté le=2022-09-26|pages=2011–2025}}</ref>.<br />
* Surtout utile pour exclure d'autres diagnostics (AAA, colique néphrétique, etc.)<br />
|[[Fichier:LargeGstoneMark.png|sans_cadre|181x181px]]<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=Radiographie abdominale}}<br />
|<br />
* Peu utiles pour le diagnostic<ref group="note">Moins de 15% des cholélithiases et cholédocholithiases sont radio-denses, donc peu visibles à la radiographie. Lorsque la radiographie est anormale, il s’agit de signes indirects et peu spécifiques, soit un iléus paralytique secondaire localisé ou diffus.</ref><br />
* Surtout utile pour exclure d’autres diagnostics (ex: perforation)<br />
|[[Fichier:Gallstones on X-Ray.jpg|sans_cadre|181x181px]]<br />
|}<br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
<br />
<br />
Le diagnostic différentiel inclut:<br />
<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholécystite aiguë|affichage=Cholécystite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholédocholithiase}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholangite aiguë|affichage=Cholangite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Pancréatite aiguë}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Hépatite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Colique néphrétique}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Ischémie mésentérique aiguë|affichage=Ischémie mésentérique}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Syndrome de Fitz-Hugh Curtis}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Dyskinésie biliaire}}<ref name=":0" /><br />
<br />
Les cancers de la vésicule biliaire et des voies biliaires (cholangiocarcinome) ne sont généralement pas douloureux à leurs débuts, mais peuvent le devenir en stade avancé. C'est surtout l'ictère et les symptômes affectant l'état général (fatigue, perte de poids, etc.) qui vont être identifés.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey M.|nom1=Piehler|titre=Primary Carcinoma of the Gallbladder|périodique=Archives of Surgery|volume=112|numéro=1|date=1977-01-01|issn=0004-0010|doi=10.1001/archsurg.1977.01370010028005|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1001/archsurg.1977.01370010028005|consulté le=2022-10-12|pages=26}}</ref><br />
<br />
== Approche clinique ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Approche clinique}}Tiré des guidelines<ref>https://cags-accg.ca/wp-content/uploads/2018/11/ACS-Handbook-CPG-Ch-8-Biliary-Colic-and-Cholecystitis.pdf</ref> du Canadian Association of General Surgeons:{{Flowchart|Start -> A|Start -> B|Start -> C|Start -> D|A -> A1|A1 -> A2|B -> B1|B1 -> B2|C -> C1|C1 -> C2|D -> D1|D1 -> D2|D2 -> D3|D1 -> D4|D4 -> D5|D5 -> D6|D6 -> D3<br />
| Start = Suspicion cholélithiase ou complications<br />
| A = Douleur résolutive<br />
| A1 = Colique biliaire<br />
| A2 = Traitement symptomatique et CCK élective<br />
| B = Douleur récidivante à chaque repas<br />
| B1 = Colique biliaire réfractaire<br />
| B2 = Hospitalisation et CCK semi-urgente<br />
| C = Douleur persistante<br />
| C1 = Cholécystite<br />
| C2 = CCK<br />
| D = Hyperbilirubinémie<br />
| D1 = Calcul biliaire visualisé?<br />
| D2 = Oui<br />
| D3 = ERCP<br />
| D4 = Non<br />
| D5 = MRCP<br />
| D6 = Si colique non visualisé<br />
}}<br />
<br />
<br />
==Traitement==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
La prise en charge des coliques biliaires est ciblée sur le '''contrôle de la douleur'''<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=A.|nom1=Colli|prénom2=D.|nom2=Conte|prénom3=S. Della|nom3=Valle|prénom4=V.|nom4=Sciola|titre=Meta-analysis: nonsteroidal anti-inflammatory drugs in biliary colic|périodique=Alimentary Pharmacology & Therapeutics|volume=35|numéro=12|date=2012-06|doi=10.1111/j.1365-2036.2012.05115.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-2036.2012.05115.x|consulté le=2022-09-21|pages=1370–1378}}</ref>, à l'aide d'AINS (ou opioïdes si AINS contrindiqués), et d'anti-émétiques lors d'épisodes de douleur aiguë. Les patients ne nécessitent généralement pas une hospitalisation et ils sont encouragés à suivre un régime pauvre en graisses pour éviter des récidives d'épisodes douleureux ou des complications de la colique biliaire. Une '''cholécystectomie élective''' par voie laparoscopique est planifiée<ref name=":0" />. <br />
<br />
Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation peut être nécessaire pour soulager les symptômes. Une admission doit être envisagée si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide)<ref name=":0" />.<br />
<br />
L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires de petites tailles (<1 cm)<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Hans|nom1=Fromm|prénom2=Mauro|nom2=Malavolti|titre=Bile acid dissolution therapy of gallbladder stones|périodique=Baillière's Clinical Gastroenterology|volume=6|numéro=4|date=1992-11|doi=10.1016/0950-3528(92)90047-I|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/095035289290047I|consulté le=2022-09-21|pages=689–695}}</ref>. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite. <br />
{| class="wikitable"<br />
|+<br />
!Traitement<br />
!Indications<br />
!Commentaires<br />
|-<br />
|Symptomatique:<br />
<br />
*{{Traitement|nom=AINS}}<br />
*{{Traitement|nom=opioïdes}}<br />
*{{Traitement|nom=anti-émétiques}}<br />
|<br />
* Colique biliaire occasionnelle<br />
|Un régime pauvre en gras peut être recommandé en attente d'une chirurgie élective.<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Admission}}<br />
|<br />
*Colique biliaire réfractaire<br />
**douleur à chaque repas<br />
**alimentation ''per os'' impossible.<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Cholécystectomie}} élective<br />
|<br />
* Toute colique biliaire<br />
|Traitement définitif des cholélithiases symptomatiques.<br />
<br />
Exclure la cholédocholithiase et la cholangite.<br />
|}<br />
<br />
==Suivi ==<br />
Indiquer aux patients de reconsulter si:<br />
<br />
*une récidive de douleur abdominale persiste pendant plus de 4-6 heures<br />
*que la fréquence des épisodes augmente<br />
*s'ils développement un ictère<br />
*s'ils développent une fièvre concomittante.<br />
<br />
==Complications==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}<br />
Les complications d'une colique biliaire sont issues de l'obstruction au niveau de l'arbre biliaire.<br />
<br />
===[[Cholécystite aiguë]]===<br />
Il s'agit de la complication la plus commune des coliques biliaires, où le calcul s'enclave dans le col de la vésicule biliaires ou dans le canal cystique, et l'obstrue de façon prolongée jusqu'à créer une réaction inflammatoire. <br />
<br />
La pathologie se présente avec une douleur prolongée au quadrant supérieur droit (>4-6h) et un signe de Murphy positif. Il peut y avoir fièvre et leucocytose.<br />
<br />
Typiquement il n'y a pas de perturbation au bilan hépatique puisque le cholédoque demeure perméable, quoiqu'il peut y avoir une légère augmentation des AST, ALT et bilirubine. Une augmentation des GGT, PAL et lipase doit faire suspecter une complication plus grave des coliques biliaires.<br />
<br />
À l'échographie, on doit retrouver une vésicule biliaire distendue, du liquide autour de la vésicule biliaire, et/ou une paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm).<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=David F.|nom1=Sigmon|prénom2=Nalin|nom2=Dayal|prénom3=Marcelle|nom3=Meseeha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=28613523|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK430772/|consulté le=2022-09-26}}</ref><br />
<br />
Un traitement chirurgical est indiqué: la '''cholécystectomie'''. Toutefois, certains cas plus complexes nécessitent un traitement d'antibiotiques, suivi de la cholécystectomie dans 6-8 semaines.<br />
<br />
===[[Cholédocholithiase]]===<br />
Le calcul progresse dans l'arbre biliaire et s'enclave dans le canal cholédoque. La présentation clinique est identique qu'à la cholécystite, mais avec une perturbation du bilan hépatique au niveau cytolytique (AST et ALT augmentés) et cholestatique (bilirubine et PAL augmentés).<br />
<br />
L''''échographie''' demeure l'examen le plus spécifique pour évaluer la vésicule biliaire et les canaux. Au besoin, une '''cholangio-IRM (MRCP)''' permet également de détailler l'arbre biliaire sans injecter de contraste.<br />
<br />
Le traitement consiste en une sphinctérotomie endoscopique et extraction de calcul par '''ERCP'''. La cholécystectomie est performée dans un deuxième temps, généralement dans la même hospitalisation à l'intérieur de 7 jours.<br />
<br />
===[[Cholangite aiguë|Cholangite]]===<br />
Il s'agit d'une cholédocholithiase avec surinfection bactérienne. La triade de Charcot peut être identifiée: douleur à l'hypochondre droit, fièvre et ictère. Il y a anomalies du bilan hépatique (augmentation de la bilirubine, enzymes hépatiques et PAL). <br />
<br />
Les antibiotiques à large spectre, couvrant les bâtonnets Gram négatifs ou anaérobes, sont débutés. Lorsque la condition du patient est stabilisée, le traitement se poursuit avec l'extraction du calcul par ERCP et une cholécystectomie.<br />
<br />
===[[Pancréatite aiguë]]===<br />
Le calcul biliaire peut progresser après passage au cholédoque jusqu'à obstruer, habituellement de manière transitoire, le canal de Wirsung ou l'ampoule de Vater. <br />
<br />
L'obstruction est marquée par une lipase augmentée à 3 fois la normale, et se résorbe spontanément lorsque le patient est mis à jeun. La cholécystectomie est indiquée une fois que la pancréatite est résolue.<br />
<br />
==Prévention==<br />
Pour éviter le risque de récidives ou de complications, un régime faible en gras est encouragé. Une perte de poids chez les patients obèses peut également être recommandée, quoiqu'une perte de poids trop rapide peut elle-même entraîner la formation de coliques biliaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Mitchell L.|nom1=Shiffman|prénom2=Harvey J.|nom2=Sugerman|prénom3=John M.|nom3=Kellum|prénom4=Edward W.|nom4=Moore|titre=Changes in gallbladder bile composition following gallstone formation and weight reduction|périodique=Gastroenterology|volume=103|numéro=1|date=1992-07|issn=0016-5085|doi=10.1016/0016-5085(92)91115-k|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/0016-5085(92)91115-k|consulté le=2022-09-21|pages=214–221}}</ref>.<br />
<br />
==Notes==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=86156Colique biliaire2022-10-12T15:52:47Z<p>Nanxin Jiang : /* Approche clinique */</p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique, accident migratoire, incident de migration<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire et qui entraîne une douleur abdominale. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures<ref name=":0" />.<br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une cholécystite ou une pancréatite<ref name=":1" />.<br />
<br />
== Étiologies ==<br />
La colique biliaire est causée par les {{Étiologie|nom=Cholélithiase|principale=0|affichage=cholélithiases}}.<br />
<br />
==Physiopathologie==<br />
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Physiopathologie}}<br />
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire est expliquée sur la page des [[Cholélithiase#Physiopathologie|cholélithiases]].[[File:2425 Gallbladder.jpg|thumb|Anatomie de la vésicule biliaire|lien=https://wikimedi.ca/wiki/Fichier:2425_Gallbladder.jpg|alt=]]Anatomie de la vésicule et de l'arbre biliaires (anglais) <br />
<br />
Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (en post-prandial par exemple), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche vers le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur chez le patient<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Andrew K.|nom1=Diehl|prénom2=Nancy J.|nom2=Sugarek|prénom3=Knox H.|nom3=Todd|titre=Clinical evaluation for gallstone disease: Usefulness of symptoms and signs in diagnosis|périodique=The American Journal of Medicine|volume=89|numéro=1|date=1990-07|doi=10.1016/0002-9343(90)90094-T|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/000293439090094T|consulté le=2022-09-21|pages=29–33}}</ref>. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins: <br />
<br />
# en retombant dans le corps de la vésicule biliaire ou<br />
# en poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins.<br />
<br />
De ce fait, la douleur est progressivement soulagée. <br />
<br />
Typiquement, les coliques biliaires ont un patron de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Basil|nom1=Rigas|prénom2=James|nom2=Torosis|prénom3=Carl J.|nom3=McDougall|prénom4=Kirt J.|nom4=Vener|titre=The Circadian Rhythm of Biliary Colic:|périodique=Journal of Clinical Gastroenterology|volume=12|numéro=4|date=1990-08|issn=0192-0790|doi=10.1097/00004836-199008000-00011|lire en ligne=http://journals.lww.com/00004836-199008000-00011|consulté le=2022-09-21|pages=409–414}}</ref>. Il n'y a cependant pas toujours un pattern identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire. <br />
==Présentation clinique==<br />
===Facteurs de risque===<br />
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Facteurs de risque}}<br />
Voici les principaux facteurs de risque de développer des cholélithiases<ref name=":02">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Jasmin|nom1=Tanaja|prénom2=Richard A.|nom2=Lopez|prénom3=Jehangir M.|nom3=Meer|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=29262107|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470440/|consulté le=2020-10-17}}</ref><ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=Français|titre=Application de chirurgie|url=https://apps.apple.com/ca/app/chirurgie/id1066365766?fbclid=IwAR2plu_a1rBwIpu8wkvpMcrF1OMh-Bci1eA7IdPBiv4CRS0t2kmsoYZfhQc|site=|date=|consulté le=}}</ref><ref name=":2">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Vasiliy Ivanovich|nom1=Reshetnyak|titre=Concept of the pathogenesis and treatment of cholelithiasis|périodique=World Journal of Hepatology|volume=4|numéro=2|date=2012-02-27|pmid=22400083|pmcid=PMC3295849|doi=10.4254/wjh.v4.i2.18|lire en ligne=https://www.wjgnet.com/1948-5182/full/v4/i2/18.htm|consulté le=2020-12-01|pages=18–34}}</ref>:<br />
*<br />
*être une {{Facteur de risque|nom=femme|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (3:1), la {{Facteur de risque|nom=grossesse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} et les {{Facteur de risque|nom=contraceptifs oraux|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque | nom = âge de plus de 40 ans|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque | nom = obésité|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque|nom=histoire familiale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (30% héréditaires).<br />
Voici d'autres facteurs de risque possible<ref name=":02" /><ref name=":12" /><ref name=":2" /> :<br />
*une {{Facteur de risque|nom=perte de poids rapide|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*le {{Facteur de risque|nom=diabète|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*la {{Facteur de risque|nom=diète occidentale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque|nom=origine amérindienne|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*une {{Facteur de risque|nom=résection intestinale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|RC=}}, une {{Facteur de risque|nom=maladie iléale terminale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=maladie de Crohn|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*une {{Facteur de risque|nom=jeûne prolongé|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=alimentation par intraveineuse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (HAIV)<br />
*une {{Facteur de risque|nom=vagotomie|RR=|référence_RR=|RC=}}<br />
*certains médicaments ({{Facteur de risque|nom=clofibrate|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=analogues de la somatostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=œstrogènes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=corticostéroïdes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=cyclosporine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=azathioprine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=sandostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=acides nicotiniques|RR=|référence_RR=|RC=}}).<br />
=== Questionnaire ===<br />
La colique biliaire se décrit classiquement comme<ref name=":0" />:<br />
<br />
* Une {{Symptôme|nom=douleur abdominale}} crampiforme localisée à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite).<br />
** La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 6 heures. <br />
* Possiblement accompagnées d'une {{Symptôme|nom=diaphorèse}}, des {{Symptôme|nom=nausées}} et des {{Symptôme|nom=vomissements}}.<br />
<br />
=== Examen clinique ===<br />
À l'examen clinique<ref name=":0" />:<br />
<br />
* {{Examen clinique|nom=Apparence générale}}: bonne, il n'y a pas d'ictère<br />
* {{Examen clinique|nom=Signes vitaux}}: normaux<br />
** Une présence de fièvre évoque une cholécystiste ou une cholangite et une hypotension et/ou une tachycardie évoque un possible choc septique sur ces complications.<br />
* {{Examen clinique|nom=Examen de l'abdomen}}: une {{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'hypochondre droit|affichage=douleur à la palpation de l'hypochondre droit}} ou de l'{{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'épigastre|affichage=épigastre}} (lors des crises).<br />
** Il n'y a pas de signe de Murphy.<br />
** Elle n'est pas exacerbée aux mouvement, et n'est pas soulagée en position ''squatting'' ni par le passage de gaz ou de selles<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Davide|nom1=Festi|prénom2=Sandra|nom2=Sottili|prénom3=Antonio|nom3=Colecchia|prénom4=Adolfo|nom4=Attili|titre=Clinical manifestations of gallstone disease: Evidence from the multicenter Italian study on cholelithiasis (MICOL)|périodique=Hepatology|volume=30|numéro=4|date=1999-10|issn=0270-9139|issn2=1527-3350|doi=10.1002/hep.510300401|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/hep.510300401|consulté le=2022-09-21|pages=839–846}}</ref>.<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
<br />
=== Laboratoires ===<br />
Les laboratoires doivent inclure:<br />
<br />
* {{Examen paraclinique|nom=FSC}}: normale<br />
** Une leucocytose pourrait indiquer une complication par inflammation.<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Créatinine}} et {{Examen paraclinique|nom=ions}}: normaux<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Bilan hépatique}}: normal<br />
** Si perturbé, suspecter une complication par obstruction des voies biliaires.<ref group="note">Une cholécystite peut se présenter avec un bilan hépatique normal, ou légère augmentation des AST, ALT, bilirubine.<br />
<br />
Une augmentation franche des marqueurs du bilan hépatique indique une perturbation cytolytique (AST, ALT) et cholestatique (GGT, PAL) retrouvée dans la cholédocholithiase et la cholangite.</ref><br />
* {{Examen paraclinique|nom=Lipase}}: normale<ref group="note">Une lipase augmentée à 3 fois la normale oriente vers une pancréatite aiguë.</ref><br />
<br />
=== Imagerie ===<br />
{| class="wikitable"<br />
|+Imagerie<ref name=":0" /><br />
!Modalité<br />
!Commentaires<br />
!Image<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=Échographie abdominale|Se=>95}}<br />
|<br />
* ''Gold standard''<br />
* Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs, dont la taille peut varier, ou l'ombre des calculs.<br />
* La paroi de la vésicule biliaire est normale (un épaississement > 4mm et du liquide périvésiculaire évoque une cholécysiste)<br />
|[[Fichier:Ultrasonography of sludge and gallstones, annotated.jpg|sans_cadre|150x150px]]<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=TDM abdominopelvien}}<br />
|<br />
* La TDM abdominale est moins sensible<ref group="note">60% des calculs ne sont pas radio-opaques.</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Casey B.|nom1=Duncan|prénom2=Taylor S.|nom2=Riall|titre=Evidence-based current surgical practice: calculous gallbladder disease|périodique=Journal of Gastrointestinal Surgery: Official Journal of the Society for Surgery of the Alimentary Tract|volume=16|numéro=11|date=2012-11|issn=1873-4626|pmid=22986769|pmcid=3496004|doi=10.1007/s11605-012-2024-1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22986769|consulté le=2022-09-26|pages=2011–2025}}</ref>.<br />
* Surtout utile pour exclure d'autres diagnostics (AAA, colique néphrétique, etc.)<br />
|[[Fichier:LargeGstoneMark.png|sans_cadre|181x181px]]<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=Radiographie abdominale}}<br />
|<br />
* Peu utiles pour le diagnostic<ref group="note">Moins de 15% des cholélithiases et cholédocholithiases sont radio-denses, donc peu visibles à la radiographie. Lorsque la radiographie est anormale, il s’agit de signes indirects et peu spécifiques, soit un iléus paralytique secondaire localisé ou diffus.</ref><br />
* Surtout utile pour exclure d’autres diagnostics (ex: perforation)<br />
|[[Fichier:Gallstones on X-Ray.jpg|sans_cadre|181x181px]]<br />
|}<br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
<br />
<br />
Le diagnostic différentiel inclut:<br />
<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholécystite aiguë|affichage=Cholécystite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholédocholithiase}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholangite aiguë|affichage=Cholangite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Pancréatite aiguë}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Hépatite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Colique néphrétique}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Ischémie mésentérique aiguë|affichage=Ischémie mésentérique}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Syndrome de Fitz-Hugh Curtis}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Dyskinésie biliaire}}<ref name=":0" /><br />
<br />
Les cancers de la vésicule biliaire et des voies biliaires (cholangiocarcinome) ne sont généralement pas douloureux à leurs débuts, mais peuvent le devenir en stade avancé. C'est surtout l'ictère et les symptômes affectant l'état général (fatigue, perte de poids, etc.) qui vont être identifés.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey M.|nom1=Piehler|titre=Primary Carcinoma of the Gallbladder|périodique=Archives of Surgery|volume=112|numéro=1|date=1977-01-01|issn=0004-0010|doi=10.1001/archsurg.1977.01370010028005|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1001/archsurg.1977.01370010028005|consulté le=2022-10-12|pages=26}}</ref><br />
<br />
== Approche clinique ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Approche clinique}}Tiré des guidelines<ref>https://cags-accg.ca/wp-content/uploads/2018/11/ACS-Handbook-CPG-Ch-8-Biliary-Colic-and-Cholecystitis.pdf</ref> du Canadian Association of General Surgeons:{{Flowchart|Start -> A|Start -> B|Start -> C|Start -> D|A -> A1|A1 -> A2|B -> B1|B1 -> B2|C -> C1|C1 -> C2|D -> D1|D1 -> D2|D2 -> D3|D1 -> D4|D4 -> D5|D5 -> D6|D6 -> D3<br />
| Start = Suspicion cholélithiase ou complications<br />
| A = Douleur résolutive<br />
| A1 = Colique biliaire<br />
| A2 = Traitement symptomatique et CCK élective<br />
| B = Douleur récidivante à chaque repas<br />
| B1 = Colique biliaire réfractaire<br />
| B2 = Hospitalisation et CCK semi-urgente<br />
| C = Douleur persistante<br />
| C1 = Cholécystite<br />
| C2 = CCK<br />
| D = Hyperbilirubinémie<br />
| D1 = Calcul biliaire visualisé?<br />
| D2 = Oui<br />
| D3 = ERCP<br />
| D4 = Non<br />
| D5 = MRCP<br />
| D6 = Si colique non visualisé<br />
}}<br />
<br />
<br />
==Traitement==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
La prise en charge des coliques biliaires est ciblée sur le '''contrôle de la douleur'''<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=A.|nom1=Colli|prénom2=D.|nom2=Conte|prénom3=S. Della|nom3=Valle|prénom4=V.|nom4=Sciola|titre=Meta-analysis: nonsteroidal anti-inflammatory drugs in biliary colic|périodique=Alimentary Pharmacology & Therapeutics|volume=35|numéro=12|date=2012-06|doi=10.1111/j.1365-2036.2012.05115.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-2036.2012.05115.x|consulté le=2022-09-21|pages=1370–1378}}</ref>, à l'aide d'AINS (ou opioïdes si AINS contrindiqués), et d'anti-émétiques lors d'épisodes de douleur aiguë. Les patients ne nécessitent généralement pas une hospitalisation et ils sont encouragés à suivre un régime pauvre en graisses pour éviter des récidives d'épisodes douleureux ou des complications de la colique biliaire. Une '''cholécystectomie élective''' par voie laparoscopique est planifiée<ref name=":0" />. <br />
<br />
Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation peut être nécessaire pour soulager les symptômes. Une admission doit être envisagée si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide)<ref name=":0" />.<br />
<br />
L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires de petites tailles (<1 cm)<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Hans|nom1=Fromm|prénom2=Mauro|nom2=Malavolti|titre=Bile acid dissolution therapy of gallbladder stones|périodique=Baillière's Clinical Gastroenterology|volume=6|numéro=4|date=1992-11|doi=10.1016/0950-3528(92)90047-I|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/095035289290047I|consulté le=2022-09-21|pages=689–695}}</ref>. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite. <br />
{| class="wikitable"<br />
|+<br />
!Traitement<br />
!Indications<br />
!Commentaires<br />
|-<br />
|Symptomatique:<br />
<br />
*{{Traitement|nom=AINS}}<br />
*{{Traitement|nom=opioïdes}}<br />
*{{Traitement|nom=anti-émétiques}}<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Admission}}<br />
|<br />
*Colique biliaire réfractaire<br />
**douleur à chaque repas<br />
**alimentation ''per os'' impossible.<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Cholécystectomie}} élective<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Acide urodésoxycolique}}<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Lithotrypsie extracorporelle}}<br />
|<br />
|<br />
|}<br />
<br />
==Suivi ==<br />
Indiquer aux patients de reconsulter si:<br />
<br />
*une récidive de douleur abdominale persiste pendant plus de 4-6 heures<br />
*que la fréquence des épisodes augmente<br />
*s'ils développement un ictère<br />
*s'ils développent une fièvre concomittante.<br />
<br />
==Complications==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}<br />
Les complications d'une colique biliaire sont issues de l'obstruction au niveau de l'arbre biliaire.<br />
<br />
===[[Cholécystite aiguë]]===<br />
Il s'agit de la complication la plus commune des coliques biliaires, où le calcul s'enclave dans le col de la vésicule biliaires ou dans le canal cystique, et l'obstrue de façon prolongée jusqu'à créer une réaction inflammatoire. <br />
<br />
La pathologie se présente avec une douleur prolongée au quadrant supérieur droit (>4-6h) et un signe de Murphy positif. Il peut y avoir fièvre et leucocytose.<br />
<br />
Typiquement il n'y a pas de perturbation au bilan hépatique puisque le cholédoque demeure perméable, quoiqu'il peut y avoir une légère augmentation des AST, ALT et bilirubine. Une augmentation des GGT, PAL et lipase doit faire suspecter une complication plus grave des coliques biliaires.<br />
<br />
À l'échographie, on doit retrouver une vésicule biliaire distendue, du liquide autour de la vésicule biliaire, et/ou une paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm).<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=David F.|nom1=Sigmon|prénom2=Nalin|nom2=Dayal|prénom3=Marcelle|nom3=Meseeha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=28613523|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK430772/|consulté le=2022-09-26}}</ref><br />
<br />
Un traitement chirurgical est indiqué: la '''cholécystectomie'''. Toutefois, certains cas plus complexes nécessitent un traitement d'antibiotiques, suivi de la cholécystectomie dans 6-8 semaines.<br />
<br />
===[[Cholédocholithiase]]===<br />
Le calcul progresse dans l'arbre biliaire et s'enclave dans le canal cholédoque. La présentation clinique est identique qu'à la cholécystite, mais avec une perturbation du bilan hépatique au niveau cytolytique (AST et ALT augmentés) et cholestatique (bilirubine et PAL augmentés).<br />
<br />
L''''échographie''' demeure l'examen le plus spécifique pour évaluer la vésicule biliaire et les canaux. Au besoin, une '''cholangio-IRM (MRCP)''' permet également de détailler l'arbre biliaire sans injecter de contraste.<br />
<br />
Le traitement consiste en une sphinctérotomie endoscopique et extraction de calcul par '''ERCP'''. La cholécystectomie est performée dans un deuxième temps, généralement dans la même hospitalisation à l'intérieur de 7 jours.<br />
<br />
===[[Cholangite aiguë|Cholangite]]===<br />
Il s'agit d'une cholédocholithiase avec surinfection bactérienne. La triade de Charcot peut être identifiée: douleur à l'hypochondre droit, fièvre et ictère. Il y a anomalies du bilan hépatique (augmentation de la bilirubine, enzymes hépatiques et PAL). <br />
<br />
Les antibiotiques à large spectre, couvrant les bâtonnets Gram négatifs ou anaérobes, sont débutés. Lorsque la condition du patient est stabilisée, le traitement se poursuit avec l'extraction du calcul par ERCP et une cholécystectomie.<br />
<br />
===[[Pancréatite aiguë]]===<br />
Le calcul biliaire peut progresser après passage au cholédoque jusqu'à obstruer, habituellement de manière transitoire, le canal de Wirsung ou l'ampoule de Vater. <br />
<br />
L'obstruction est marquée par une lipase augmentée à 3 fois la normale, et se résorbe spontanément lorsque le patient est mis à jeun. La cholécystectomie est indiquée une fois que la pancréatite est résolue.<br />
<br />
==Prévention==<br />
Pour éviter le risque de récidives ou de complications, un régime faible en gras est encouragé. Une perte de poids chez les patients obèses peut également être recommandée, quoiqu'une perte de poids trop rapide peut elle-même entraîner la formation de coliques biliaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Mitchell L.|nom1=Shiffman|prénom2=Harvey J.|nom2=Sugerman|prénom3=John M.|nom3=Kellum|prénom4=Edward W.|nom4=Moore|titre=Changes in gallbladder bile composition following gallstone formation and weight reduction|périodique=Gastroenterology|volume=103|numéro=1|date=1992-07|issn=0016-5085|doi=10.1016/0016-5085(92)91115-k|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/0016-5085(92)91115-k|consulté le=2022-09-21|pages=214–221}}</ref>.<br />
<br />
==Notes==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=86149Colique biliaire2022-10-12T15:34:39Z<p>Nanxin Jiang : </p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique, accident migratoire, incident de migration<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire et qui entraîne une douleur abdominale. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures<ref name=":0" />.<br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une cholécystite ou une pancréatite<ref name=":1" />.<br />
<br />
== Étiologies ==<br />
La colique biliaire est causée par les {{Étiologie|nom=Cholélithiase|principale=0|affichage=cholélithiases}}.<br />
<br />
==Physiopathologie==<br />
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Physiopathologie}}<br />
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire est expliquée sur la page des [[Cholélithiase#Physiopathologie|cholélithiases]].[[File:2425 Gallbladder.jpg|thumb|Anatomie de la vésicule biliaire|lien=https://wikimedi.ca/wiki/Fichier:2425_Gallbladder.jpg|alt=]]Anatomie de la vésicule et de l'arbre biliaires (anglais) <br />
<br />
Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (en post-prandial par exemple), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche vers le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur chez le patient<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Andrew K.|nom1=Diehl|prénom2=Nancy J.|nom2=Sugarek|prénom3=Knox H.|nom3=Todd|titre=Clinical evaluation for gallstone disease: Usefulness of symptoms and signs in diagnosis|périodique=The American Journal of Medicine|volume=89|numéro=1|date=1990-07|doi=10.1016/0002-9343(90)90094-T|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/000293439090094T|consulté le=2022-09-21|pages=29–33}}</ref>. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins: <br />
<br />
# en retombant dans le corps de la vésicule biliaire ou<br />
# en poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins.<br />
<br />
De ce fait, la douleur est progressivement soulagée. <br />
<br />
Typiquement, les coliques biliaires ont un patron de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Basil|nom1=Rigas|prénom2=James|nom2=Torosis|prénom3=Carl J.|nom3=McDougall|prénom4=Kirt J.|nom4=Vener|titre=The Circadian Rhythm of Biliary Colic:|périodique=Journal of Clinical Gastroenterology|volume=12|numéro=4|date=1990-08|issn=0192-0790|doi=10.1097/00004836-199008000-00011|lire en ligne=http://journals.lww.com/00004836-199008000-00011|consulté le=2022-09-21|pages=409–414}}</ref>. Il n'y a cependant pas toujours un pattern identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire. <br />
==Présentation clinique==<br />
===Facteurs de risque===<br />
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Facteurs de risque}}<br />
Voici les principaux facteurs de risque de développer des cholélithiases<ref name=":02">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Jasmin|nom1=Tanaja|prénom2=Richard A.|nom2=Lopez|prénom3=Jehangir M.|nom3=Meer|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=29262107|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470440/|consulté le=2020-10-17}}</ref><ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=Français|titre=Application de chirurgie|url=https://apps.apple.com/ca/app/chirurgie/id1066365766?fbclid=IwAR2plu_a1rBwIpu8wkvpMcrF1OMh-Bci1eA7IdPBiv4CRS0t2kmsoYZfhQc|site=|date=|consulté le=}}</ref><ref name=":2">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Vasiliy Ivanovich|nom1=Reshetnyak|titre=Concept of the pathogenesis and treatment of cholelithiasis|périodique=World Journal of Hepatology|volume=4|numéro=2|date=2012-02-27|pmid=22400083|pmcid=PMC3295849|doi=10.4254/wjh.v4.i2.18|lire en ligne=https://www.wjgnet.com/1948-5182/full/v4/i2/18.htm|consulté le=2020-12-01|pages=18–34}}</ref>:<br />
*<br />
*être une {{Facteur de risque|nom=femme|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (3:1), la {{Facteur de risque|nom=grossesse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} et les {{Facteur de risque|nom=contraceptifs oraux|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque | nom = âge de plus de 40 ans|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque | nom = obésité|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque|nom=histoire familiale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (30% héréditaires).<br />
Voici d'autres facteurs de risque possible<ref name=":02" /><ref name=":12" /><ref name=":2" /> :<br />
*une {{Facteur de risque|nom=perte de poids rapide|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*le {{Facteur de risque|nom=diabète|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*la {{Facteur de risque|nom=diète occidentale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque|nom=origine amérindienne|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*une {{Facteur de risque|nom=résection intestinale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|RC=}}, une {{Facteur de risque|nom=maladie iléale terminale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=maladie de Crohn|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*une {{Facteur de risque|nom=jeûne prolongé|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=alimentation par intraveineuse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (HAIV)<br />
*une {{Facteur de risque|nom=vagotomie|RR=|référence_RR=|RC=}}<br />
*certains médicaments ({{Facteur de risque|nom=clofibrate|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=analogues de la somatostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=œstrogènes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=corticostéroïdes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=cyclosporine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=azathioprine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=sandostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=acides nicotiniques|RR=|référence_RR=|RC=}}).<br />
=== Questionnaire ===<br />
La colique biliaire se décrit classiquement comme<ref name=":0" />:<br />
<br />
* Une {{Symptôme|nom=douleur abdominale}} crampiforme localisée à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite).<br />
** La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 6 heures. <br />
* Possiblement accompagnées d'une {{Symptôme|nom=diaphorèse}}, des {{Symptôme|nom=nausées}} et des {{Symptôme|nom=vomissements}}.<br />
<br />
=== Examen clinique ===<br />
À l'examen clinique<ref name=":0" />:<br />
<br />
* {{Examen clinique|nom=Apparence générale}}: bonne, il n'y a pas d'ictère<br />
* {{Examen clinique|nom=Signes vitaux}}: normaux<br />
** Une présence de fièvre évoque une cholécystiste ou une cholangite et une hypotension et/ou une tachycardie évoque un possible choc septique sur ces complications.<br />
* {{Examen clinique|nom=Examen de l'abdomen}}: une {{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'hypochondre droit|affichage=douleur à la palpation de l'hypochondre droit}} ou de l'{{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'épigastre|affichage=épigastre}} (lors des crises).<br />
** Il n'y a pas de signe de Murphy.<br />
** Elle n'est pas exacerbée aux mouvement, et n'est pas soulagée en position ''squatting'' ni par le passage de gaz ou de selles<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Davide|nom1=Festi|prénom2=Sandra|nom2=Sottili|prénom3=Antonio|nom3=Colecchia|prénom4=Adolfo|nom4=Attili|titre=Clinical manifestations of gallstone disease: Evidence from the multicenter Italian study on cholelithiasis (MICOL)|périodique=Hepatology|volume=30|numéro=4|date=1999-10|issn=0270-9139|issn2=1527-3350|doi=10.1002/hep.510300401|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/hep.510300401|consulté le=2022-09-21|pages=839–846}}</ref>.<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
<br />
=== Laboratoires ===<br />
Les laboratoires doivent inclure:<br />
<br />
* {{Examen paraclinique|nom=FSC}}: normale<br />
** Une leucocytose pourrait indiquer une complication par inflammation.<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Créatinine}} et {{Examen paraclinique|nom=ions}}: normaux<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Bilan hépatique}}: normal<br />
** Si perturbé, suspecter une complication par obstruction des voies biliaires.<ref group="note">Une cholécystite peut se présenter avec un bilan hépatique normal, ou légère augmentation des AST, ALT, bilirubine.<br />
<br />
Une augmentation franche des marqueurs du bilan hépatique indique une perturbation cytolytique (AST, ALT) et cholestatique (GGT, PAL) retrouvée dans la cholédocholithiase et la cholangite.</ref><br />
* {{Examen paraclinique|nom=Lipase}}: normale<ref group="note">Une lipase augmentée à 3 fois la normale oriente vers une pancréatite aiguë.</ref><br />
<br />
=== Imagerie ===<br />
{| class="wikitable"<br />
|+Imagerie<ref name=":0" /><br />
!Modalité<br />
!Commentaires<br />
!Image<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=Échographie abdominale|Se=>95}}<br />
|<br />
* ''Gold standard''<br />
* Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs, dont la taille peut varier, ou l'ombre des calculs.<br />
* La paroi de la vésicule biliaire est normale (un épaississement > 4mm et du liquide périvésiculaire évoque une cholécysiste)<br />
|[[Fichier:Ultrasonography of sludge and gallstones, annotated.jpg|sans_cadre|150x150px]]<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=TDM abdominopelvien}}<br />
|<br />
* La TDM abdominale est moins sensible<ref group="note">60% des calculs ne sont pas radio-opaques.</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Casey B.|nom1=Duncan|prénom2=Taylor S.|nom2=Riall|titre=Evidence-based current surgical practice: calculous gallbladder disease|périodique=Journal of Gastrointestinal Surgery: Official Journal of the Society for Surgery of the Alimentary Tract|volume=16|numéro=11|date=2012-11|issn=1873-4626|pmid=22986769|pmcid=3496004|doi=10.1007/s11605-012-2024-1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22986769|consulté le=2022-09-26|pages=2011–2025}}</ref>.<br />
* Surtout utile pour exclure d'autres diagnostics (AAA, colique néphrétique, etc.)<br />
|[[Fichier:LargeGstoneMark.png|sans_cadre|181x181px]]<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=Radiographie abdominale}}<br />
|<br />
* Peu utiles pour le diagnostic<ref group="note">Moins de 15% des cholélithiases et cholédocholithiases sont radio-denses, donc peu visibles à la radiographie. Lorsque la radiographie est anormale, il s’agit de signes indirects et peu spécifiques, soit un iléus paralytique secondaire localisé ou diffus.</ref><br />
* Surtout utile pour exclure d’autres diagnostics (ex: perforation)<br />
|[[Fichier:Gallstones on X-Ray.jpg|sans_cadre|181x181px]]<br />
|}<br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
<br />
<br />
Le diagnostic différentiel inclut:<br />
<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholécystite aiguë|affichage=Cholécystite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholédocholithiase}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholangite aiguë|affichage=Cholangite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Pancréatite aiguë}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Hépatite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Colique néphrétique}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Ischémie mésentérique aiguë|affichage=Ischémie mésentérique}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Syndrome de Fitz-Hugh Curtis}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Dyskinésie biliaire}}<ref name=":0" /><br />
<br />
Les cancers de la vésicule biliaire et des voies biliaires (cholangiocarcinome) ne sont généralement pas douloureux à leurs débuts, mais peuvent le devenir en stade avancé. C'est surtout l'ictère et les symptômes affectant l'état général (fatigue, perte de poids, etc.) qui vont être identifés.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey M.|nom1=Piehler|titre=Primary Carcinoma of the Gallbladder|périodique=Archives of Surgery|volume=112|numéro=1|date=1977-01-01|issn=0004-0010|doi=10.1001/archsurg.1977.01370010028005|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1001/archsurg.1977.01370010028005|consulté le=2022-10-12|pages=26}}</ref><br />
<br />
== Approche clinique ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Approche clinique}}{{Algorithme<br />
| $titre = Suspicion de colique biliaire et/ou de ses complications<br />
| $orientation = <br />
| $debug = <br />
}}<br />
{{Flowchart<br />
| Start -> A<br />
| Start -> B<br />
| Start -> C<br />
| A -> A1<br />
| A -> A5<br />
| A1 -> A2<br />
| A1 -> A3<br />
| A1 -> A4<br />
| A5 -> A6<br />
| A5 -> A7<br />
| A5 -> A8<br />
| B -> B1<br />
| B -> B2<br />
| B -> B3<br />
| B -> B4<br />
| B1 -> A8<br />
}}<br />
<br />
== Traitement ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
La prise en charge des coliques biliaires est ciblée sur le '''contrôle de la douleur'''<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=A.|nom1=Colli|prénom2=D.|nom2=Conte|prénom3=S. Della|nom3=Valle|prénom4=V.|nom4=Sciola|titre=Meta-analysis: nonsteroidal anti-inflammatory drugs in biliary colic|périodique=Alimentary Pharmacology & Therapeutics|volume=35|numéro=12|date=2012-06|doi=10.1111/j.1365-2036.2012.05115.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-2036.2012.05115.x|consulté le=2022-09-21|pages=1370–1378}}</ref>, à l'aide d'AINS (ou opioïdes si AINS contrindiqués), et d'anti-émétiques lors d'épisodes de douleur aiguë. Les patients ne nécessitent généralement pas une hospitalisation et ils sont encouragés à suivre un régime pauvre en graisses pour éviter des récidives d'épisodes douleureux ou des complications de la colique biliaire. Une '''cholécystectomie élective''' par voie laparoscopique est planifiée<ref name=":0" />. <br />
<br />
Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation peut être nécessaire pour soulager les symptômes. Une admission doit être envisagée si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide)<ref name=":0" />.<br />
<br />
L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires de petites tailles (<1 cm)<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Hans|nom1=Fromm|prénom2=Mauro|nom2=Malavolti|titre=Bile acid dissolution therapy of gallbladder stones|périodique=Baillière's Clinical Gastroenterology|volume=6|numéro=4|date=1992-11|doi=10.1016/0950-3528(92)90047-I|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/095035289290047I|consulté le=2022-09-21|pages=689–695}}</ref>. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite. <br />
{| class="wikitable"<br />
|+<br />
!Traitement<br />
!Indications<br />
!Commentaires<br />
|-<br />
|Symptomatique:<br />
<br />
* {{Traitement|nom=AINS}}<br />
* {{Traitement|nom=opioïdes}}<br />
* {{Traitement|nom=anti-émétiques}}<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Admission}}<br />
|<br />
* Colique biliaire réfractaire<br />
** douleur à chaque repas<br />
** alimentation ''per os'' impossible.<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Cholécystectomie}} élective<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Acide urodésoxycolique}}<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Lithotrypsie extracorporelle}}<br />
|<br />
|<br />
|}<br />
<br />
==Suivi==<br />
Indiquer aux patients de reconsulter si:<br />
<br />
* une récidive de douleur abdominale persiste pendant plus de 4-6 heures<br />
* que la fréquence des épisodes augmente<br />
* s'ils développement un ictère<br />
* s'ils développent une fièvre concomittante.<br />
<br />
== Complications ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}<br />
Les complications d'une colique biliaire sont issues de l'obstruction au niveau de l'arbre biliaire.<br />
<br />
===[[Cholécystite aiguë]]===<br />
Il s'agit de la complication la plus commune des coliques biliaires, où le calcul s'enclave dans le col de la vésicule biliaires ou dans le canal cystique, et l'obstrue de façon prolongée jusqu'à créer une réaction inflammatoire. <br />
<br />
La pathologie se présente avec une douleur prolongée au quadrant supérieur droit (>4-6h) et un signe de Murphy positif. Il peut y avoir fièvre et leucocytose.<br />
<br />
Typiquement il n'y a pas de perturbation au bilan hépatique puisque le cholédoque demeure perméable, quoiqu'il peut y avoir une légère augmentation des AST, ALT et bilirubine. Une augmentation des GGT, PAL et lipase doit faire suspecter une complication plus grave des coliques biliaires.<br />
<br />
À l'échographie, on doit retrouver une vésicule biliaire distendue, du liquide autour de la vésicule biliaire, et/ou une paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm).<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=David F.|nom1=Sigmon|prénom2=Nalin|nom2=Dayal|prénom3=Marcelle|nom3=Meseeha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=28613523|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK430772/|consulté le=2022-09-26}}</ref><br />
<br />
Un traitement chirurgical est indiqué: la '''cholécystectomie'''. Toutefois, certains cas plus complexes nécessitent un traitement d'antibiotiques, suivi de la cholécystectomie dans 6-8 semaines.<br />
<br />
===[[Cholédocholithiase]]===<br />
Le calcul progresse dans l'arbre biliaire et s'enclave dans le canal cholédoque. La présentation clinique est identique qu'à la cholécystite, mais avec une perturbation du bilan hépatique au niveau cytolytique (AST et ALT augmentés) et cholestatique (bilirubine et PAL augmentés).<br />
<br />
L''''échographie''' demeure l'examen le plus spécifique pour évaluer la vésicule biliaire et les canaux. Au besoin, une '''cholangio-IRM (MRCP)''' permet également de détailler l'arbre biliaire sans injecter de contraste.<br />
<br />
Le traitement consiste en une sphinctérotomie endoscopique et extraction de calcul par '''ERCP'''. La cholécystectomie est performée dans un deuxième temps, généralement dans la même hospitalisation à l'intérieur de 7 jours.<br />
<br />
===[[Cholangite aiguë|Cholangite]]===<br />
Il s'agit d'une cholédocholithiase avec surinfection bactérienne. La triade de Charcot peut être identifiée: douleur à l'hypochondre droit, fièvre et ictère. Il y a anomalies du bilan hépatique (augmentation de la bilirubine, enzymes hépatiques et PAL). <br />
<br />
Les antibiotiques à large spectre, couvrant les bâtonnets Gram négatifs ou anaérobes, sont débutés. Lorsque la condition du patient est stabilisée, le traitement se poursuit avec l'extraction du calcul par ERCP et une cholécystectomie.<br />
<br />
===[[Pancréatite aiguë]]===<br />
Le calcul biliaire peut progresser après passage au cholédoque jusqu'à obstruer, habituellement de manière transitoire, le canal de Wirsung ou l'ampoule de Vater. <br />
<br />
L'obstruction est marquée par une lipase augmentée à 3 fois la normale, et se résorbe spontanément lorsque le patient est mis à jeun. La cholécystectomie est indiquée une fois que la pancréatite est résolue.<br />
<br />
==Prévention==<br />
Pour éviter le risque de récidives ou de complications, un régime faible en gras est encouragé. Une perte de poids chez les patients obèses peut également être recommandée, quoiqu'une perte de poids trop rapide peut elle-même entraîner la formation de coliques biliaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Mitchell L.|nom1=Shiffman|prénom2=Harvey J.|nom2=Sugerman|prénom3=John M.|nom3=Kellum|prénom4=Edward W.|nom4=Moore|titre=Changes in gallbladder bile composition following gallstone formation and weight reduction|périodique=Gastroenterology|volume=103|numéro=1|date=1992-07|issn=0016-5085|doi=10.1016/0016-5085(92)91115-k|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/0016-5085(92)91115-k|consulté le=2022-09-21|pages=214–221}}</ref>.<br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
== Références ==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=86148Colique biliaire2022-10-12T15:30:14Z<p>Nanxin Jiang : /* Approche clinique */</p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique, accident migratoire, incident de migration<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire et qui entraîne une douleur abdominale. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures<ref name=":0" />.<br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une cholécystite ou une pancréatite<ref name=":1" />.<br />
<br />
== Étiologies ==<br />
La colique biliaire est causée par les {{Étiologie|nom=Cholélithiase|principale=0|affichage=cholélithiases}}.<br />
<br />
==Physiopathologie==<br />
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Physiopathologie}}<br />
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire est expliquée sur la page des [[Cholélithiase#Physiopathologie|cholélithiases]].[[File:2425 Gallbladder.jpg|thumb|Anatomie de la vésicule biliaire|lien=https://wikimedi.ca/wiki/Fichier:2425_Gallbladder.jpg|alt=]]Anatomie de la vésicule et de l'arbre biliaires (anglais) <br />
<br />
Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (en post-prandial par exemple), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche vers le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur chez le patient<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Andrew K.|nom1=Diehl|prénom2=Nancy J.|nom2=Sugarek|prénom3=Knox H.|nom3=Todd|titre=Clinical evaluation for gallstone disease: Usefulness of symptoms and signs in diagnosis|périodique=The American Journal of Medicine|volume=89|numéro=1|date=1990-07|doi=10.1016/0002-9343(90)90094-T|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/000293439090094T|consulté le=2022-09-21|pages=29–33}}</ref>. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins: <br />
<br />
# en retombant dans le corps de la vésicule biliaire ou<br />
# en poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins.<br />
<br />
De ce fait, la douleur est progressivement soulagée. <br />
<br />
Typiquement, les coliques biliaires ont un patron de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Basil|nom1=Rigas|prénom2=James|nom2=Torosis|prénom3=Carl J.|nom3=McDougall|prénom4=Kirt J.|nom4=Vener|titre=The Circadian Rhythm of Biliary Colic:|périodique=Journal of Clinical Gastroenterology|volume=12|numéro=4|date=1990-08|issn=0192-0790|doi=10.1097/00004836-199008000-00011|lire en ligne=http://journals.lww.com/00004836-199008000-00011|consulté le=2022-09-21|pages=409–414}}</ref>. Il n'y a cependant pas toujours un pattern identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire. <br />
==Présentation clinique==<br />
===Facteurs de risque===<br />
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Facteurs de risque}}<br />
Voici les principaux facteurs de risque de développer des cholélithiases<ref name=":02">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Jasmin|nom1=Tanaja|prénom2=Richard A.|nom2=Lopez|prénom3=Jehangir M.|nom3=Meer|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=29262107|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470440/|consulté le=2020-10-17}}</ref><ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=Français|titre=Application de chirurgie|url=https://apps.apple.com/ca/app/chirurgie/id1066365766?fbclid=IwAR2plu_a1rBwIpu8wkvpMcrF1OMh-Bci1eA7IdPBiv4CRS0t2kmsoYZfhQc|site=|date=|consulté le=}}</ref><ref name=":2">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Vasiliy Ivanovich|nom1=Reshetnyak|titre=Concept of the pathogenesis and treatment of cholelithiasis|périodique=World Journal of Hepatology|volume=4|numéro=2|date=2012-02-27|pmid=22400083|pmcid=PMC3295849|doi=10.4254/wjh.v4.i2.18|lire en ligne=https://www.wjgnet.com/1948-5182/full/v4/i2/18.htm|consulté le=2020-12-01|pages=18–34}}</ref>:<br />
*<br />
*être une {{Facteur de risque|nom=femme|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (3:1), la {{Facteur de risque|nom=grossesse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} et les {{Facteur de risque|nom=contraceptifs oraux|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque | nom = âge de plus de 40 ans|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque | nom = obésité|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque|nom=histoire familiale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (30% héréditaires).<br />
Voici d'autres facteurs de risque possible<ref name=":02" /><ref name=":12" /><ref name=":2" /> :<br />
*une {{Facteur de risque|nom=perte de poids rapide|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*le {{Facteur de risque|nom=diabète|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*la {{Facteur de risque|nom=diète occidentale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque|nom=origine amérindienne|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*une {{Facteur de risque|nom=résection intestinale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|RC=}}, une {{Facteur de risque|nom=maladie iléale terminale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=maladie de Crohn|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*une {{Facteur de risque|nom=jeûne prolongé|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=alimentation par intraveineuse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (HAIV)<br />
*une {{Facteur de risque|nom=vagotomie|RR=|référence_RR=|RC=}}<br />
*certains médicaments ({{Facteur de risque|nom=clofibrate|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=analogues de la somatostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=œstrogènes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=corticostéroïdes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=cyclosporine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=azathioprine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=sandostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=acides nicotiniques|RR=|référence_RR=|RC=}}).<br />
=== Questionnaire ===<br />
La colique biliaire se décrit classiquement comme<ref name=":0" />:<br />
<br />
* Une {{Symptôme|nom=douleur abdominale}} crampiforme localisée à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite).<br />
** La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 6 heures. <br />
* Possiblement accompagnées d'une {{Symptôme|nom=diaphorèse}}, des {{Symptôme|nom=nausées}} et des {{Symptôme|nom=vomissements}}.<br />
<br />
=== Examen clinique ===<br />
À l'examen clinique<ref name=":0" />:<br />
<br />
* {{Examen clinique|nom=Apparence générale}}: bonne, il n'y a pas d'ictère<br />
* {{Examen clinique|nom=Signes vitaux}}: normaux<br />
** Une présence de fièvre évoque une cholécystiste ou une cholangite et une hypotension et/ou une tachycardie évoque un possible choc septique sur ces complications.<br />
* {{Examen clinique|nom=Examen de l'abdomen}}: une {{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'hypochondre droit|affichage=douleur à la palpation de l'hypochondre droit}} ou de l'{{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'épigastre|affichage=épigastre}} (lors des crises).<br />
** Il n'y a pas de signe de Murphy.<br />
** Elle n'est pas exacerbée aux mouvement, et n'est pas soulagée en position ''squatting'' ni par le passage de gaz ou de selles<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Davide|nom1=Festi|prénom2=Sandra|nom2=Sottili|prénom3=Antonio|nom3=Colecchia|prénom4=Adolfo|nom4=Attili|titre=Clinical manifestations of gallstone disease: Evidence from the multicenter Italian study on cholelithiasis (MICOL)|périodique=Hepatology|volume=30|numéro=4|date=1999-10|issn=0270-9139|issn2=1527-3350|doi=10.1002/hep.510300401|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/hep.510300401|consulté le=2022-09-21|pages=839–846}}</ref>.<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
<br />
=== Laboratoires ===<br />
Les laboratoires doivent inclure:<br />
<br />
* {{Examen paraclinique|nom=FSC}}: normale<br />
** Une leucocytose pourrait indiquer une complication par inflammation.<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Créatinine}} et {{Examen paraclinique|nom=ions}}: normaux<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Bilan hépatique}}: normal<br />
** Si perturbé, suspecter une complication par obstruction des voies biliaires.<ref group="note">Une cholécystite peut se présenter avec un bilan hépatique normal, ou légère augmentation des AST, ALT, bilirubine.<br />
<br />
Une augmentation franche des marqueurs du bilan hépatique indique une perturbation cytolytique (AST, ALT) et cholestatique (GGT, PAL) retrouvée dans la cholédocholithiase et la cholangite.</ref><br />
* {{Examen paraclinique|nom=Lipase}}: normale<ref group="note">Une lipase augmentée à 3 fois la normale oriente vers une pancréatite aiguë.</ref><br />
<br />
=== Imagerie ===<br />
{| class="wikitable"<br />
|+Imagerie<ref name=":0" /><br />
!Modalité<br />
!Commentaires<br />
!Image<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=Échographie abdominale|Se=>95}}<br />
|<br />
* ''Gold standard''<br />
* Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs, dont la taille peut varier, ou l'ombre des calculs.<br />
* La paroi de la vésicule biliaire est normale (un épaississement > 4mm et du liquide périvésiculaire évoque une cholécysiste)<br />
|[[Fichier:Ultrasonography of sludge and gallstones, annotated.jpg|sans_cadre|150x150px]]<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=TDM abdominopelvien}}<br />
|<br />
* La TDM abdominale est moins sensible<ref group="note">60% des calculs ne sont pas radio-opaques.</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Casey B.|nom1=Duncan|prénom2=Taylor S.|nom2=Riall|titre=Evidence-based current surgical practice: calculous gallbladder disease|périodique=Journal of Gastrointestinal Surgery: Official Journal of the Society for Surgery of the Alimentary Tract|volume=16|numéro=11|date=2012-11|issn=1873-4626|pmid=22986769|pmcid=3496004|doi=10.1007/s11605-012-2024-1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22986769|consulté le=2022-09-26|pages=2011–2025}}</ref>.<br />
* Surtout utile pour exclure d'autres diagnostics (AAA, colique néphrétique, etc.)<br />
|[[Fichier:LargeGstoneMark.png|sans_cadre|181x181px]]<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=Radiographie abdominale}}<br />
|<br />
* Peu utiles pour le diagnostic<ref group="note">Moins de 15% des cholélithiases et cholédocholithiases sont radio-denses, donc peu visibles à la radiographie. Lorsque la radiographie est anormale, il s’agit de signes indirects et peu spécifiques, soit un iléus paralytique secondaire localisé ou diffus.</ref><br />
* Surtout utile pour exclure d’autres diagnostics (ex: perforation)<br />
|[[Fichier:Gallstones on X-Ray.jpg|sans_cadre|181x181px]]<br />
|}<br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
<br />
<br />
Le diagnostic différentiel inclut:<br />
<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholécystite aiguë|affichage=Cholécystite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholédocholithiase}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholangite aiguë|affichage=Cholangite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Pancréatite aiguë}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Hépatite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Colique néphrétique}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Ischémie mésentérique aiguë|affichage=Ischémie mésentérique}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Syndrome de Fitz-Hugh Curtis}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Dyskinésie biliaire}}<ref name=":0" /><br />
<br />
Les cancers de la vésicule biliaire et des voies biliaires (cholangiocarcinome) ne sont généralement pas douloureux à leurs débuts, mais peuvent le devenir en stade avancé. C'est surtout l'ictère et les symptômes affectant l'état général (fatigue, perte de poids, etc.) qui vont être identifés.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey M.|nom1=Piehler|titre=Primary Carcinoma of the Gallbladder|périodique=Archives of Surgery|volume=112|numéro=1|date=1977-01-01|issn=0004-0010|doi=10.1001/archsurg.1977.01370010028005|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1001/archsurg.1977.01370010028005|consulté le=2022-10-12|pages=26}}</ref><br />
<br />
== Approche clinique ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Approche clinique}}{{Algorithme<br />
| $titre = Suspicion de colique biliaire et/ou de ses complications<br />
| $orientation = <br />
| $debug = <br />
}}<br />
<br />
== Traitement ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
La prise en charge des coliques biliaires est ciblée sur le '''contrôle de la douleur'''<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=A.|nom1=Colli|prénom2=D.|nom2=Conte|prénom3=S. Della|nom3=Valle|prénom4=V.|nom4=Sciola|titre=Meta-analysis: nonsteroidal anti-inflammatory drugs in biliary colic|périodique=Alimentary Pharmacology & Therapeutics|volume=35|numéro=12|date=2012-06|doi=10.1111/j.1365-2036.2012.05115.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-2036.2012.05115.x|consulté le=2022-09-21|pages=1370–1378}}</ref>, à l'aide d'AINS (ou opioïdes si AINS contrindiqués), et d'anti-émétiques lors d'épisodes de douleur aiguë. Les patients ne nécessitent généralement pas une hospitalisation et ils sont encouragés à suivre un régime pauvre en graisses pour éviter des récidives d'épisodes douleureux ou des complications de la colique biliaire. Une '''cholécystectomie élective''' par voie laparoscopique est planifiée<ref name=":0" />. <br />
<br />
Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation peut être nécessaire pour soulager les symptômes. Une admission doit être envisagée si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide)<ref name=":0" />.<br />
<br />
L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires de petites tailles (<1 cm)<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Hans|nom1=Fromm|prénom2=Mauro|nom2=Malavolti|titre=Bile acid dissolution therapy of gallbladder stones|périodique=Baillière's Clinical Gastroenterology|volume=6|numéro=4|date=1992-11|doi=10.1016/0950-3528(92)90047-I|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/095035289290047I|consulté le=2022-09-21|pages=689–695}}</ref>. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite. <br />
{| class="wikitable"<br />
|+<br />
!Traitement<br />
!Indications<br />
!Commentaires<br />
|-<br />
|Symptomatique:<br />
<br />
* {{Traitement|nom=AINS}}<br />
* {{Traitement|nom=opioïdes}}<br />
* {{Traitement|nom=anti-émétiques}}<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Admission}}<br />
|<br />
* Colique biliaire réfractaire<br />
** douleur à chaque repas<br />
** alimentation ''per os'' impossible.<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Cholécystectomie}} élective<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Acide urodésoxycolique}}<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Lithotrypsie extracorporelle}}<br />
|<br />
|<br />
|}<br />
<br />
==Suivi==<br />
Indiquer aux patients de reconsulter si:<br />
<br />
* une récidive de douleur abdominale persiste pendant plus de 4-6 heures<br />
* que la fréquence des épisodes augmente<br />
* s'ils développement un ictère<br />
* s'ils développent une fièvre concomittante.<br />
<br />
== Complications ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}<br />
Les complications d'une colique biliaire sont issues de l'obstruction au niveau de l'arbre biliaire.<br />
<br />
===[[Cholécystite aiguë]]===<br />
Il s'agit de la complication la plus commune des coliques biliaires, où le calcul s'enclave dans le col de la vésicule biliaires ou dans le canal cystique, et l'obstrue de façon prolongée jusqu'à créer une réaction inflammatoire. <br />
<br />
La pathologie se présente avec une douleur prolongée au quadrant supérieur droit (>4-6h) et un signe de Murphy positif. Il peut y avoir fièvre et leucocytose.<br />
<br />
Typiquement il n'y a pas de perturbation au bilan hépatique puisque le cholédoque demeure perméable, quoiqu'il peut y avoir une légère augmentation des AST, ALT et bilirubine. Une augmentation des GGT, PAL et lipase doit faire suspecter une complication plus grave des coliques biliaires.<br />
<br />
À l'échographie, on doit retrouver une vésicule biliaire distendue, du liquide autour de la vésicule biliaire, et/ou une paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm).<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=David F.|nom1=Sigmon|prénom2=Nalin|nom2=Dayal|prénom3=Marcelle|nom3=Meseeha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=28613523|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK430772/|consulté le=2022-09-26}}</ref><br />
<br />
Un traitement chirurgical est indiqué: la '''cholécystectomie'''. Toutefois, certains cas plus complexes nécessitent un traitement d'antibiotiques, suivi de la cholécystectomie dans 6-8 semaines.<br />
<br />
===[[Cholédocholithiase]]===<br />
Le calcul progresse dans l'arbre biliaire et s'enclave dans le canal cholédoque. La présentation clinique est identique qu'à la cholécystite, mais avec une perturbation du bilan hépatique au niveau cytolytique (AST et ALT augmentés) et cholestatique (bilirubine et PAL augmentés).<br />
<br />
L''''échographie''' demeure l'examen le plus spécifique pour évaluer la vésicule biliaire et les canaux. Au besoin, une '''cholangio-IRM (MRCP)''' permet également de détailler l'arbre biliaire sans injecter de contraste.<br />
<br />
Le traitement consiste en une sphinctérotomie endoscopique et extraction de calcul par '''ERCP'''. La cholécystectomie est performée dans un deuxième temps, généralement dans la même hospitalisation à l'intérieur de 7 jours.<br />
<br />
===[[Cholangite aiguë|Cholangite]]===<br />
Il s'agit d'une cholédocholithiase avec surinfection bactérienne. La triade de Charcot peut être identifiée: douleur à l'hypochondre droit, fièvre et ictère. Il y a anomalies du bilan hépatique (augmentation de la bilirubine, enzymes hépatiques et PAL). <br />
<br />
Les antibiotiques à large spectre, couvrant les bâtonnets Gram négatifs ou anaérobes, sont débutés. Lorsque la condition du patient est stabilisée, le traitement se poursuit avec l'extraction du calcul par ERCP et une cholécystectomie.<br />
<br />
===[[Pancréatite aiguë]]===<br />
Le calcul biliaire peut progresser après passage au cholédoque jusqu'à obstruer, habituellement de manière transitoire, le canal de Wirsung ou l'ampoule de Vater. <br />
<br />
L'obstruction est marquée par une lipase augmentée à 3 fois la normale, et se résorbe spontanément lorsque le patient est mis à jeun. La cholécystectomie est indiquée une fois que la pancréatite est résolue.<br />
<br />
==Prévention==<br />
Pour éviter le risque de récidives ou de complications, un régime faible en gras est encouragé. Une perte de poids chez les patients obèses peut également être recommandée, quoiqu'une perte de poids trop rapide peut elle-même entraîner la formation de coliques biliaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Mitchell L.|nom1=Shiffman|prénom2=Harvey J.|nom2=Sugerman|prénom3=John M.|nom3=Kellum|prénom4=Edward W.|nom4=Moore|titre=Changes in gallbladder bile composition following gallstone formation and weight reduction|périodique=Gastroenterology|volume=103|numéro=1|date=1992-07|issn=0016-5085|doi=10.1016/0016-5085(92)91115-k|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/0016-5085(92)91115-k|consulté le=2022-09-21|pages=214–221}}</ref>.<br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
== Références ==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=86144Colique biliaire2022-10-12T15:08:51Z<p>Nanxin Jiang : /* Laboratoires */</p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique, accident migratoire, incident de migration<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire et qui entraîne une douleur abdominale. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures<ref name=":0" />.<br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une cholécystite ou une pancréatite<ref name=":1" />.<br />
<br />
== Étiologies ==<br />
La colique biliaire est causée par les {{Étiologie|nom=Cholélithiase|principale=0|affichage=cholélithiases}}.<br />
<br />
==Physiopathologie==<br />
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Physiopathologie}}<br />
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire est expliquée sur la page des [[Cholélithiase#Physiopathologie|cholélithiases]].[[File:2425 Gallbladder.jpg|thumb|Anatomie de la vésicule biliaire|lien=https://wikimedi.ca/wiki/Fichier:2425_Gallbladder.jpg|alt=]]Anatomie de la vésicule et de l'arbre biliaires (anglais) <br />
<br />
Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (en post-prandial par exemple), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche vers le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur chez le patient<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Andrew K.|nom1=Diehl|prénom2=Nancy J.|nom2=Sugarek|prénom3=Knox H.|nom3=Todd|titre=Clinical evaluation for gallstone disease: Usefulness of symptoms and signs in diagnosis|périodique=The American Journal of Medicine|volume=89|numéro=1|date=1990-07|doi=10.1016/0002-9343(90)90094-T|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/000293439090094T|consulté le=2022-09-21|pages=29–33}}</ref>. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins: <br />
<br />
# en retombant dans le corps de la vésicule biliaire ou<br />
# en poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins.<br />
<br />
De ce fait, la douleur est progressivement soulagée. <br />
<br />
Typiquement, les coliques biliaires ont un patron de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Basil|nom1=Rigas|prénom2=James|nom2=Torosis|prénom3=Carl J.|nom3=McDougall|prénom4=Kirt J.|nom4=Vener|titre=The Circadian Rhythm of Biliary Colic:|périodique=Journal of Clinical Gastroenterology|volume=12|numéro=4|date=1990-08|issn=0192-0790|doi=10.1097/00004836-199008000-00011|lire en ligne=http://journals.lww.com/00004836-199008000-00011|consulté le=2022-09-21|pages=409–414}}</ref>. Il n'y a cependant pas toujours un pattern identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire. <br />
==Présentation clinique==<br />
===Facteurs de risque===<br />
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Facteurs de risque}}<br />
Voici les principaux facteurs de risque de développer des cholélithiases<ref name=":02">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Jasmin|nom1=Tanaja|prénom2=Richard A.|nom2=Lopez|prénom3=Jehangir M.|nom3=Meer|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=29262107|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470440/|consulté le=2020-10-17}}</ref><ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=Français|titre=Application de chirurgie|url=https://apps.apple.com/ca/app/chirurgie/id1066365766?fbclid=IwAR2plu_a1rBwIpu8wkvpMcrF1OMh-Bci1eA7IdPBiv4CRS0t2kmsoYZfhQc|site=|date=|consulté le=}}</ref><ref name=":2">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Vasiliy Ivanovich|nom1=Reshetnyak|titre=Concept of the pathogenesis and treatment of cholelithiasis|périodique=World Journal of Hepatology|volume=4|numéro=2|date=2012-02-27|pmid=22400083|pmcid=PMC3295849|doi=10.4254/wjh.v4.i2.18|lire en ligne=https://www.wjgnet.com/1948-5182/full/v4/i2/18.htm|consulté le=2020-12-01|pages=18–34}}</ref>:<br />
*<br />
*être une {{Facteur de risque|nom=femme|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (3:1), la {{Facteur de risque|nom=grossesse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} et les {{Facteur de risque|nom=contraceptifs oraux|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque | nom = âge de plus de 40 ans|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque | nom = obésité|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque|nom=histoire familiale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (30% héréditaires).<br />
Voici d'autres facteurs de risque possible<ref name=":02" /><ref name=":12" /><ref name=":2" /> :<br />
*une {{Facteur de risque|nom=perte de poids rapide|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*le {{Facteur de risque|nom=diabète|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*la {{Facteur de risque|nom=diète occidentale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque|nom=origine amérindienne|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*une {{Facteur de risque|nom=résection intestinale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|RC=}}, une {{Facteur de risque|nom=maladie iléale terminale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=maladie de Crohn|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*une {{Facteur de risque|nom=jeûne prolongé|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=alimentation par intraveineuse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (HAIV)<br />
*une {{Facteur de risque|nom=vagotomie|RR=|référence_RR=|RC=}}<br />
*certains médicaments ({{Facteur de risque|nom=clofibrate|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=analogues de la somatostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=œstrogènes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=corticostéroïdes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=cyclosporine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=azathioprine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=sandostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=acides nicotiniques|RR=|référence_RR=|RC=}}).<br />
=== Questionnaire ===<br />
La colique biliaire se décrit classiquement comme<ref name=":0" />:<br />
<br />
* Une {{Symptôme|nom=douleur abdominale}} crampiforme localisée à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite).<br />
** La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 6 heures. <br />
* Possiblement accompagnées d'une {{Symptôme|nom=diaphorèse}}, des {{Symptôme|nom=nausées}} et des {{Symptôme|nom=vomissements}}.<br />
<br />
=== Examen clinique ===<br />
À l'examen clinique<ref name=":0" />:<br />
<br />
* {{Examen clinique|nom=Apparence générale}}: bonne, il n'y a pas d'ictère<br />
* {{Examen clinique|nom=Signes vitaux}}: normaux<br />
** Une présence de fièvre évoque une cholécystiste ou une cholangite et une hypotension et/ou une tachycardie évoque un possible choc septique sur ces complications.<br />
* {{Examen clinique|nom=Examen de l'abdomen}}: une {{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'hypochondre droit|affichage=douleur à la palpation de l'hypochondre droit}} ou de l'{{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'épigastre|affichage=épigastre}} (lors des crises).<br />
** Il n'y a pas de signe de Murphy.<br />
** Elle n'est pas exacerbée aux mouvement, et n'est pas soulagée en position ''squatting'' ni par le passage de gaz ou de selles<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Davide|nom1=Festi|prénom2=Sandra|nom2=Sottili|prénom3=Antonio|nom3=Colecchia|prénom4=Adolfo|nom4=Attili|titre=Clinical manifestations of gallstone disease: Evidence from the multicenter Italian study on cholelithiasis (MICOL)|périodique=Hepatology|volume=30|numéro=4|date=1999-10|issn=0270-9139|issn2=1527-3350|doi=10.1002/hep.510300401|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/hep.510300401|consulté le=2022-09-21|pages=839–846}}</ref>.<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
<br />
=== Laboratoires ===<br />
Les laboratoires doivent inclure:<br />
<br />
* {{Examen paraclinique|nom=FSC}}: normale<br />
** Une leucocytose pourrait indiquer une complication par inflammation.<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Créatinine}} et {{Examen paraclinique|nom=ions}}: normaux<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Bilan hépatique}}: normal<br />
** Si perturbé, suspecter une complication par obstruction des voies biliaires.<ref group="note">Une cholécystite peut se présenter avec un bilan hépatique normal, ou légère augmentation des AST, ALT, bilirubine.<br />
<br />
Une augmentation franche des marqueurs du bilan hépatique indique une perturbation cytolytique (AST, ALT) et cholestatique (GGT, PAL) retrouvée dans la cholédocholithiase et la cholangite.</ref><br />
* {{Examen paraclinique|nom=Lipase}}: normale<ref group="note">Une lipase augmentée à 3 fois la normale oriente vers une pancréatite aiguë.</ref><br />
<br />
=== Imagerie ===<br />
{| class="wikitable"<br />
|+Imagerie<ref name=":0" /><br />
!Modalité<br />
!Commentaires<br />
!Image<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=Échographie abdominale|Se=>95}}<br />
|<br />
* ''Gold standard''<br />
* Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs, dont la taille peut varier, ou l'ombre des calculs.<br />
* La paroi de la vésicule biliaire est normale (un épaississement > 4mm et du liquide périvésiculaire évoque une cholécysiste)<br />
|[[Fichier:Ultrasonography of sludge and gallstones, annotated.jpg|sans_cadre|150x150px]]<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=TDM abdominopelvien}}<br />
|<br />
* La TDM abdominale est moins sensible<ref group="note">60% des calculs ne sont pas radio-opaques.</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Casey B.|nom1=Duncan|prénom2=Taylor S.|nom2=Riall|titre=Evidence-based current surgical practice: calculous gallbladder disease|périodique=Journal of Gastrointestinal Surgery: Official Journal of the Society for Surgery of the Alimentary Tract|volume=16|numéro=11|date=2012-11|issn=1873-4626|pmid=22986769|pmcid=3496004|doi=10.1007/s11605-012-2024-1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22986769|consulté le=2022-09-26|pages=2011–2025}}</ref>.<br />
* Surtout utile pour exclure d'autres diagnostics (AAA, colique néphrétique, etc.)<br />
|[[Fichier:LargeGstoneMark.png|sans_cadre|181x181px]]<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=Radiographie abdominale}}<br />
|<br />
* Peu utiles pour le diagnostic<ref group="note">Moins de 15% des cholélithiases et cholédocholithiases sont radio-denses, donc peu visibles à la radiographie. Lorsque la radiographie est anormale, il s’agit de signes indirects et peu spécifiques, soit un iléus paralytique secondaire localisé ou diffus.</ref><br />
* Surtout utile pour exclure d’autres diagnostics (ex: perforation)<br />
|[[Fichier:Gallstones on X-Ray.jpg|sans_cadre|181x181px]]<br />
|}<br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
<br />
<br />
Le diagnostic différentiel inclut:<br />
<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholécystite aiguë|affichage=Cholécystite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholédocholithiase}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Cholangite aiguë|affichage=Cholangite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Pancréatite aiguë}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Hépatite}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Colique néphrétique}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Ischémie mésentérique aiguë|affichage=Ischémie mésentérique}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Syndrome de Fitz-Hugh Curtis}}<br />
* {{Diagnostic différentiel|nom=Dyskinésie biliaire}}<ref name=":0" /><br />
<br />
Les cancers de la vésicule biliaire et des voies biliaires (cholangiocarcinome) ne sont généralement pas douloureux à leurs débuts, mais peuvent le devenir en stade avancé. C'est surtout l'ictère et les symptômes affectant l'état général (fatigue, perte de poids, etc.) qui vont être identifés.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey M.|nom1=Piehler|titre=Primary Carcinoma of the Gallbladder|périodique=Archives of Surgery|volume=112|numéro=1|date=1977-01-01|issn=0004-0010|doi=10.1001/archsurg.1977.01370010028005|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1001/archsurg.1977.01370010028005|consulté le=2022-10-12|pages=26}}</ref><br />
<br />
== Approche clinique ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Approche clinique}}<br />
== Traitement ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
La prise en charge des coliques biliaires est ciblée sur le '''contrôle de la douleur'''<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=A.|nom1=Colli|prénom2=D.|nom2=Conte|prénom3=S. Della|nom3=Valle|prénom4=V.|nom4=Sciola|titre=Meta-analysis: nonsteroidal anti-inflammatory drugs in biliary colic|périodique=Alimentary Pharmacology & Therapeutics|volume=35|numéro=12|date=2012-06|doi=10.1111/j.1365-2036.2012.05115.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-2036.2012.05115.x|consulté le=2022-09-21|pages=1370–1378}}</ref>, à l'aide d'AINS (ou opioïdes si AINS contrindiqués), et d'anti-émétiques lors d'épisodes de douleur aiguë. Les patients ne nécessitent généralement pas une hospitalisation et ils sont encouragés à suivre un régime pauvre en graisses pour éviter des récidives d'épisodes douleureux ou des complications de la colique biliaire. Une '''cholécystectomie élective''' par voie laparoscopique est planifiée<ref name=":0" />. <br />
<br />
Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation peut être nécessaire pour soulager les symptômes. Une admission doit être envisagée si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide)<ref name=":0" />.<br />
<br />
L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires de petites tailles (<1 cm)<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Hans|nom1=Fromm|prénom2=Mauro|nom2=Malavolti|titre=Bile acid dissolution therapy of gallbladder stones|périodique=Baillière's Clinical Gastroenterology|volume=6|numéro=4|date=1992-11|doi=10.1016/0950-3528(92)90047-I|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/095035289290047I|consulté le=2022-09-21|pages=689–695}}</ref>. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite. <br />
{| class="wikitable"<br />
|+<br />
!Traitement<br />
!Indications<br />
!Commentaires<br />
|-<br />
|Symptomatique:<br />
<br />
* {{Traitement|nom=AINS}}<br />
* {{Traitement|nom=opioïdes}}<br />
* {{Traitement|nom=anti-émétiques}}<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Admission}}<br />
|<br />
* Colique biliaire réfractaire<br />
** douleur à chaque repas<br />
** alimentation ''per os'' impossible.<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Cholécystectomie}} élective<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Acide urodésoxycolique}}<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Lithotrypsie extracorporelle}}<br />
|<br />
|<br />
|}<br />
<br />
==Suivi==<br />
Indiquer aux patients de reconsulter si:<br />
<br />
* une récidive de douleur abdominale persiste pendant plus de 4-6 heures<br />
* que la fréquence des épisodes augmente<br />
* s'ils développement un ictère<br />
* s'ils développent une fièvre concomittante.<br />
<br />
== Complications ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}<br />
Les complications d'une colique biliaire sont issues de l'obstruction au niveau de l'arbre biliaire.<br />
<br />
===[[Cholécystite aiguë]]===<br />
Il s'agit de la complication la plus commune des coliques biliaires, où le calcul s'enclave dans le col de la vésicule biliaires ou dans le canal cystique, et l'obstrue de façon prolongée jusqu'à créer une réaction inflammatoire. <br />
<br />
La pathologie se présente avec une douleur prolongée au quadrant supérieur droit (>4-6h) et un signe de Murphy positif. Il peut y avoir fièvre et leucocytose.<br />
<br />
Typiquement il n'y a pas de perturbation au bilan hépatique puisque le cholédoque demeure perméable, quoiqu'il peut y avoir une légère augmentation des AST, ALT et bilirubine. Une augmentation des GGT, PAL et lipase doit faire suspecter une complication plus grave des coliques biliaires.<br />
<br />
À l'échographie, on doit retrouver une vésicule biliaire distendue, du liquide autour de la vésicule biliaire, et/ou une paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm).<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=David F.|nom1=Sigmon|prénom2=Nalin|nom2=Dayal|prénom3=Marcelle|nom3=Meseeha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=28613523|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK430772/|consulté le=2022-09-26}}</ref><br />
<br />
Un traitement chirurgical est indiqué: la '''cholécystectomie'''. Toutefois, certains cas plus complexes nécessitent un traitement d'antibiotiques, suivi de la cholécystectomie dans 6-8 semaines.<br />
<br />
===[[Cholédocholithiase]]===<br />
Le calcul progresse dans l'arbre biliaire et s'enclave dans le canal cholédoque. La présentation clinique est identique qu'à la cholécystite, mais avec une perturbation du bilan hépatique au niveau cytolytique (AST et ALT augmentés) et cholestatique (bilirubine et PAL augmentés).<br />
<br />
L''''échographie''' demeure l'examen le plus spécifique pour évaluer la vésicule biliaire et les canaux. Au besoin, une '''cholangio-IRM (MRCP)''' permet également de détailler l'arbre biliaire sans injecter de contraste.<br />
<br />
Le traitement consiste en une sphinctérotomie endoscopique et extraction de calcul par '''ERCP'''. La cholécystectomie est performée dans un deuxième temps, généralement dans la même hospitalisation à l'intérieur de 7 jours.<br />
<br />
===[[Cholangite aiguë|Cholangite]]===<br />
Il s'agit d'une cholédocholithiase avec surinfection bactérienne. La triade de Charcot peut être identifiée: douleur à l'hypochondre droit, fièvre et ictère. Il y a anomalies du bilan hépatique (augmentation de la bilirubine, enzymes hépatiques et PAL). <br />
<br />
Les antibiotiques à large spectre, couvrant les bâtonnets Gram négatifs ou anaérobes, sont débutés. Lorsque la condition du patient est stabilisée, le traitement se poursuit avec l'extraction du calcul par ERCP et une cholécystectomie.<br />
<br />
===[[Pancréatite aiguë]]===<br />
Le calcul biliaire peut progresser après passage au cholédoque jusqu'à obstruer, habituellement de manière transitoire, le canal de Wirsung ou l'ampoule de Vater. <br />
<br />
L'obstruction est marquée par une lipase augmentée à 3 fois la normale, et se résorbe spontanément lorsque le patient est mis à jeun. La cholécystectomie est indiquée une fois que la pancréatite est résolue.<br />
<br />
==Prévention==<br />
Pour éviter le risque de récidives ou de complications, un régime faible en gras est encouragé. Une perte de poids chez les patients obèses peut également être recommandée, quoiqu'une perte de poids trop rapide peut elle-même entraîner la formation de coliques biliaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Mitchell L.|nom1=Shiffman|prénom2=Harvey J.|nom2=Sugerman|prénom3=John M.|nom3=Kellum|prénom4=Edward W.|nom4=Moore|titre=Changes in gallbladder bile composition following gallstone formation and weight reduction|périodique=Gastroenterology|volume=103|numéro=1|date=1992-07|issn=0016-5085|doi=10.1016/0016-5085(92)91115-k|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/0016-5085(92)91115-k|consulté le=2022-09-21|pages=214–221}}</ref>.<br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
== Références ==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=86143Colique biliaire2022-10-12T14:44:21Z<p>Nanxin Jiang : /* Imagerie */</p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique, accident migratoire, incident de migration<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire et qui entraîne une douleur abdominale. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures<ref name=":0" />.<br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une cholécystite ou une pancréatite<ref name=":1" />.<br />
<br />
== Étiologies ==<br />
La colique biliaire est causée par les {{Étiologie|nom=Cholélithiase|principale=0|affichage=cholélithiases}}.<br />
<br />
==Physiopathologie==<br />
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Physiopathologie}}<br />
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire est expliquée sur la page des [[Cholélithiase#Physiopathologie|cholélithiases]].[[File:2425 Gallbladder.jpg|thumb|Anatomie de la vésicule biliaire|lien=https://wikimedi.ca/wiki/Fichier:2425_Gallbladder.jpg|alt=]]Anatomie de la vésicule et de l'arbre biliaires (anglais) <br />
<br />
Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (en post-prandial par exemple), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche vers le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur chez le patient<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Andrew K.|nom1=Diehl|prénom2=Nancy J.|nom2=Sugarek|prénom3=Knox H.|nom3=Todd|titre=Clinical evaluation for gallstone disease: Usefulness of symptoms and signs in diagnosis|périodique=The American Journal of Medicine|volume=89|numéro=1|date=1990-07|doi=10.1016/0002-9343(90)90094-T|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/000293439090094T|consulté le=2022-09-21|pages=29–33}}</ref>. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins: <br />
<br />
# en retombant dans le corps de la vésicule biliaire ou<br />
# en poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins.<br />
<br />
De ce fait, la douleur est progressivement soulagée. <br />
<br />
Typiquement, les coliques biliaires ont un patron de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Basil|nom1=Rigas|prénom2=James|nom2=Torosis|prénom3=Carl J.|nom3=McDougall|prénom4=Kirt J.|nom4=Vener|titre=The Circadian Rhythm of Biliary Colic:|périodique=Journal of Clinical Gastroenterology|volume=12|numéro=4|date=1990-08|issn=0192-0790|doi=10.1097/00004836-199008000-00011|lire en ligne=http://journals.lww.com/00004836-199008000-00011|consulté le=2022-09-21|pages=409–414}}</ref>. Il n'y a cependant pas toujours un pattern identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire. <br />
==Présentation clinique==<br />
===Facteurs de risque===<br />
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Facteurs de risque}}<br />
Voici les principaux facteurs de risque de développer des cholélithiases<ref name=":02">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Jasmin|nom1=Tanaja|prénom2=Richard A.|nom2=Lopez|prénom3=Jehangir M.|nom3=Meer|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=29262107|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470440/|consulté le=2020-10-17}}</ref><ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=Français|titre=Application de chirurgie|url=https://apps.apple.com/ca/app/chirurgie/id1066365766?fbclid=IwAR2plu_a1rBwIpu8wkvpMcrF1OMh-Bci1eA7IdPBiv4CRS0t2kmsoYZfhQc|site=|date=|consulté le=}}</ref><ref name=":2">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Vasiliy Ivanovich|nom1=Reshetnyak|titre=Concept of the pathogenesis and treatment of cholelithiasis|périodique=World Journal of Hepatology|volume=4|numéro=2|date=2012-02-27|pmid=22400083|pmcid=PMC3295849|doi=10.4254/wjh.v4.i2.18|lire en ligne=https://www.wjgnet.com/1948-5182/full/v4/i2/18.htm|consulté le=2020-12-01|pages=18–34}}</ref>:<br />
*<br />
*être une {{Facteur de risque|nom=femme|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (3:1), la {{Facteur de risque|nom=grossesse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} et les {{Facteur de risque|nom=contraceptifs oraux|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque | nom = âge de plus de 40 ans|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque | nom = obésité|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque|nom=histoire familiale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (30% héréditaires).<br />
Voici d'autres facteurs de risque possible<ref name=":02" /><ref name=":12" /><ref name=":2" /> :<br />
*une {{Facteur de risque|nom=perte de poids rapide|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*le {{Facteur de risque|nom=diabète|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*la {{Facteur de risque|nom=diète occidentale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque|nom=origine amérindienne|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*une {{Facteur de risque|nom=résection intestinale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|RC=}}, une {{Facteur de risque|nom=maladie iléale terminale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=maladie de Crohn|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*une {{Facteur de risque|nom=jeûne prolongé|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=alimentation par intraveineuse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (HAIV)<br />
*une {{Facteur de risque|nom=vagotomie|RR=|référence_RR=|RC=}}<br />
*certains médicaments ({{Facteur de risque|nom=clofibrate|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=analogues de la somatostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=œstrogènes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=corticostéroïdes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=cyclosporine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=azathioprine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=sandostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=acides nicotiniques|RR=|référence_RR=|RC=}}).<br />
=== Questionnaire ===<br />
La colique biliaire se décrit classiquement comme<ref name=":0" />:<br />
<br />
* Une {{Symptôme|nom=douleur abdominale}} crampiforme localisée à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite).<br />
** La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 6 heures. <br />
* Possiblement accompagnées d'une {{Symptôme|nom=diaphorèse}}, des {{Symptôme|nom=nausées}} et des {{Symptôme|nom=vomissements}}.<br />
<br />
=== Examen clinique ===<br />
À l'examen clinique<ref name=":0" />:<br />
<br />
* {{Examen clinique|nom=Apparence générale}}: bonne, il n'y a pas d'ictère<br />
* {{Examen clinique|nom=Signes vitaux}}: normaux<br />
** Une présence de fièvre évoque une cholécystiste ou une cholangite et une hypotension et/ou une tachycardie évoque un possible choc septique sur ces complications.<br />
* {{Examen clinique|nom=Examen de l'abdomen}}: une {{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'hypochondre droit|affichage=douleur à la palpation de l'hypochondre droit}} ou de l'{{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'épigastre|affichage=épigastre}} (lors des crises).<br />
** Il n'y a pas de signe de Murphy.<br />
** Elle n'est pas exacerbée aux mouvement, et n'est pas soulagée en position ''squatting'' ni par le passage de gaz ou de selles<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Davide|nom1=Festi|prénom2=Sandra|nom2=Sottili|prénom3=Antonio|nom3=Colecchia|prénom4=Adolfo|nom4=Attili|titre=Clinical manifestations of gallstone disease: Evidence from the multicenter Italian study on cholelithiasis (MICOL)|périodique=Hepatology|volume=30|numéro=4|date=1999-10|issn=0270-9139|issn2=1527-3350|doi=10.1002/hep.510300401|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/hep.510300401|consulté le=2022-09-21|pages=839–846}}</ref>.<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
<br />
=== Laboratoires ===<br />
Les laboratoires doivent inclure:<br />
<br />
* {{Examen paraclinique|nom=FSC}}: normale<br />
** Une leucocytose pourrait indiquer une complication.<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Créatinine}} et {{Examen paraclinique|nom=ions}}: normaux<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Bilan hépatique}}: normal<br />
** Si perturbé, suspecter <br />
* {{Examen paraclinique|nom=Lipase}}: normale<br />
<br />
=== Imagerie ===<br />
{| class="wikitable"<br />
|+Imagerie<ref name=":0" /><br />
!Modalité<br />
!Commentaires<br />
!Image<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=Échographie abdominale|Se=>95}}<br />
|<br />
* ''Gold standard''<br />
* Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs, dont la taille peut varier, ou l'ombre des calculs.<br />
* La paroi de la vésicule biliaire est normale (un épaississement > 4mm et du liquide périvésiculaire évoque une cholécysiste)<br />
|[[Fichier:Ultrasonography of sludge and gallstones, annotated.jpg|sans_cadre|150x150px]]<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=TDM abdominopelvien}}<br />
|<br />
* La TDM abdominale est moins sensible<ref group="note">60% des calculs ne sont pas radio-opaques.</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Casey B.|nom1=Duncan|prénom2=Taylor S.|nom2=Riall|titre=Evidence-based current surgical practice: calculous gallbladder disease|périodique=Journal of Gastrointestinal Surgery: Official Journal of the Society for Surgery of the Alimentary Tract|volume=16|numéro=11|date=2012-11|issn=1873-4626|pmid=22986769|pmcid=3496004|doi=10.1007/s11605-012-2024-1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22986769|consulté le=2022-09-26|pages=2011–2025}}</ref>.<br />
* Surtout utile pour exclure d'autres diagnostics (AAA, colique néphrétique, etc.)<br />
|[[Fichier:LargeGstoneMark.png|sans_cadre|181x181px]]<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=Radiographie abdominale}}<br />
|<br />
* Peu utiles pour le diagnostic<ref group="note">Moins de 15% des cholélithiases et cholédocholithiases sont radio-denses, donc peu visibles à la radiographie. Lorsque la radiographie est anormale, il s’agit de signes indirects et peu spécifiques, soit un iléus paralytique secondaire localisé ou diffus.</ref><br />
* Surtout utile pour exclure d’autres diagnostics (ex: perforation)<br />
|[[Fichier:Gallstones on X-Ray.jpg|sans_cadre|181x181px]]<br />
|}<br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
Outre les complications des coliques biliaires, certaines pathologies ont un pattern de douleur similaire, d'où l'importance d'un questionnaire et examen clinique appropriés. Le diagnostic différentiel inclut:<br />
* Hépatite<br />
* Calculs rénaux<br />
* Gastro-entérite virale ou bactérienne<br />
* Ischémie mésentérique<br />
* Syndrome Fitz-Hugh Curtis<br />
* Dyskinésie biliaire<ref name=":0" /><br />
Les cancers de la vésicule biliaire et des voies biliaires (cholangiocarcinome) ne sont généralement pas douloureux à leurs débuts, mais peuvent le devenir en stade avancé. C'est surtout l'ictère et les symptômes affectant l'état général (fatigue, perte de poids, etc.) qui vont être identifés.<br />
<br />
== Approche clinique ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Approche clinique}}<br />
== Traitement ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
La prise en charge des coliques biliaires est ciblée sur le '''contrôle de la douleur'''<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=A.|nom1=Colli|prénom2=D.|nom2=Conte|prénom3=S. Della|nom3=Valle|prénom4=V.|nom4=Sciola|titre=Meta-analysis: nonsteroidal anti-inflammatory drugs in biliary colic|périodique=Alimentary Pharmacology & Therapeutics|volume=35|numéro=12|date=2012-06|doi=10.1111/j.1365-2036.2012.05115.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-2036.2012.05115.x|consulté le=2022-09-21|pages=1370–1378}}</ref>, à l'aide d'AINS (ou opioïdes si AINS contrindiqués), et d'anti-émétiques lors d'épisodes de douleur aiguë. Les patients ne nécessitent généralement pas une hospitalisation et ils sont encouragés à suivre un régime pauvre en graisses pour éviter des récidives d'épisodes douleureux ou des complications de la colique biliaire. Une '''cholécystectomie élective''' par voie laparoscopique est planifiée<ref name=":0" />. <br />
<br />
Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation peut être nécessaire pour soulager les symptômes. Une admission doit être envisagée si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide)<ref name=":0" />.<br />
<br />
L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires de petites tailles (<1 cm)<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Hans|nom1=Fromm|prénom2=Mauro|nom2=Malavolti|titre=Bile acid dissolution therapy of gallbladder stones|périodique=Baillière's Clinical Gastroenterology|volume=6|numéro=4|date=1992-11|doi=10.1016/0950-3528(92)90047-I|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/095035289290047I|consulté le=2022-09-21|pages=689–695}}</ref>. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite. <br />
{| class="wikitable"<br />
|+<br />
!Traitement<br />
!Indications<br />
!Commentaires<br />
|-<br />
|Symptomatique:<br />
<br />
* {{Traitement|nom=AINS}}<br />
* {{Traitement|nom=opioïdes}}<br />
* {{Traitement|nom=anti-émétiques}}<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Admission}}<br />
|<br />
* Colique biliaire réfractaire<br />
** douleur à chaque repas<br />
** alimentation ''per os'' impossible.<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Cholécystectomie}} élective<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Acide urodésoxycolique}}<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Lithotrypsie extracorporelle}}<br />
|<br />
|<br />
|}<br />
<br />
==Suivi==<br />
Indiquer aux patients de reconsulter si:<br />
<br />
* une récidive de douleur abdominale persiste pendant plus de 4-6 heures<br />
* que la fréquence des épisodes augmente<br />
* s'ils développement un ictère<br />
* s'ils développent une fièvre concomittante.<br />
<br />
== Complications ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}<br />
Les complications d'une colique biliaire sont issues de l'obstruction au niveau de l'arbre biliaire.<br />
<br />
===[[Cholécystite aiguë]]===<br />
Il s'agit de la complication la plus commune des coliques biliaires, où le calcul s'enclave dans le col de la vésicule biliaires ou dans le canal cystique, et l'obstrue de façon prolongée jusqu'à créer une réaction inflammatoire. <br />
<br />
La pathologie se présente avec une douleur prolongée au quadrant supérieur droit (>4-6h) et un signe de Murphy positif. Il peut y avoir fièvre et leucocytose.<br />
<br />
Typiquement il n'y a pas de perturbation au bilan hépatique puisque le cholédoque demeure perméable, quoiqu'il peut y avoir une légère augmentation des AST, ALT et bilirubine. Une augmentation des GGT, PAL et lipase doit faire suspecter une complication plus grave des coliques biliaires.<br />
<br />
À l'échographie, on doit retrouver une vésicule biliaire distendue, du liquide autour de la vésicule biliaire, et/ou une paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm).<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=David F.|nom1=Sigmon|prénom2=Nalin|nom2=Dayal|prénom3=Marcelle|nom3=Meseeha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=28613523|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK430772/|consulté le=2022-09-26}}</ref><br />
<br />
Un traitement chirurgical est indiqué: la '''cholécystectomie'''. Toutefois, certains cas plus complexes nécessitent un traitement d'antibiotiques, suivi de la cholécystectomie dans 6-8 semaines.<br />
<br />
===[[Cholédocholithiase]]===<br />
Le calcul progresse dans l'arbre biliaire et s'enclave dans le canal cholédoque. La présentation clinique est identique qu'à la cholécystite, mais avec une perturbation du bilan hépatique au niveau cytolytique (AST et ALT augmentés) et cholestatique (bilirubine et PAL augmentés).<br />
<br />
L''''échographie''' demeure l'examen le plus spécifique pour évaluer la vésicule biliaire et les canaux. Au besoin, une '''cholangio-IRM (MRCP)''' permet également de détailler l'arbre biliaire sans injecter de contraste.<br />
<br />
Le traitement consiste en une sphinctérotomie endoscopique et extraction de calcul par '''ERCP'''. La cholécystectomie est performée dans un deuxième temps, généralement dans la même hospitalisation à l'intérieur de 7 jours.<br />
<br />
===[[Cholangite aiguë|Cholangite]]===<br />
Il s'agit d'une cholédocholithiase avec surinfection bactérienne. La triade de Charcot peut être identifiée: douleur à l'hypochondre droit, fièvre et ictère. Il y a anomalies du bilan hépatique (augmentation de la bilirubine, enzymes hépatiques et PAL). <br />
<br />
Les antibiotiques à large spectre, couvrant les bâtonnets Gram négatifs ou anaérobes, sont débutés. Lorsque la condition du patient est stabilisée, le traitement se poursuit avec l'extraction du calcul par ERCP et une cholécystectomie.<br />
<br />
===[[Pancréatite aiguë]]===<br />
Le calcul biliaire peut progresser après passage au cholédoque jusqu'à obstruer, habituellement de manière transitoire, le canal de Wirsung ou l'ampoule de Vater. <br />
<br />
L'obstruction est marquée par une lipase augmentée à 3 fois la normale, et se résorbe spontanément lorsque le patient est mis à jeun. La cholécystectomie est indiquée une fois que la pancréatite est résolue.<br />
<br />
==Prévention==<br />
Pour éviter le risque de récidives ou de complications, un régime faible en gras est encouragé. Une perte de poids chez les patients obèses peut également être recommandée, quoiqu'une perte de poids trop rapide peut elle-même entraîner la formation de coliques biliaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Mitchell L.|nom1=Shiffman|prénom2=Harvey J.|nom2=Sugerman|prénom3=John M.|nom3=Kellum|prénom4=Edward W.|nom4=Moore|titre=Changes in gallbladder bile composition following gallstone formation and weight reduction|périodique=Gastroenterology|volume=103|numéro=1|date=1992-07|issn=0016-5085|doi=10.1016/0016-5085(92)91115-k|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/0016-5085(92)91115-k|consulté le=2022-09-21|pages=214–221}}</ref>.<br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
== Références ==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=86142Colique biliaire2022-10-12T14:43:35Z<p>Nanxin Jiang : /* Imagerie */</p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique, accident migratoire, incident de migration<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire et qui entraîne une douleur abdominale. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures<ref name=":0" />.<br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une cholécystite ou une pancréatite<ref name=":1" />.<br />
<br />
== Étiologies ==<br />
La colique biliaire est causée par les {{Étiologie|nom=Cholélithiase|principale=0|affichage=cholélithiases}}.<br />
<br />
==Physiopathologie==<br />
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Physiopathologie}}<br />
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire est expliquée sur la page des [[Cholélithiase#Physiopathologie|cholélithiases]].[[File:2425 Gallbladder.jpg|thumb|Anatomie de la vésicule biliaire|lien=https://wikimedi.ca/wiki/Fichier:2425_Gallbladder.jpg|alt=]]Anatomie de la vésicule et de l'arbre biliaires (anglais) <br />
<br />
Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (en post-prandial par exemple), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche vers le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur chez le patient<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Andrew K.|nom1=Diehl|prénom2=Nancy J.|nom2=Sugarek|prénom3=Knox H.|nom3=Todd|titre=Clinical evaluation for gallstone disease: Usefulness of symptoms and signs in diagnosis|périodique=The American Journal of Medicine|volume=89|numéro=1|date=1990-07|doi=10.1016/0002-9343(90)90094-T|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/000293439090094T|consulté le=2022-09-21|pages=29–33}}</ref>. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins: <br />
<br />
# en retombant dans le corps de la vésicule biliaire ou<br />
# en poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins.<br />
<br />
De ce fait, la douleur est progressivement soulagée. <br />
<br />
Typiquement, les coliques biliaires ont un patron de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Basil|nom1=Rigas|prénom2=James|nom2=Torosis|prénom3=Carl J.|nom3=McDougall|prénom4=Kirt J.|nom4=Vener|titre=The Circadian Rhythm of Biliary Colic:|périodique=Journal of Clinical Gastroenterology|volume=12|numéro=4|date=1990-08|issn=0192-0790|doi=10.1097/00004836-199008000-00011|lire en ligne=http://journals.lww.com/00004836-199008000-00011|consulté le=2022-09-21|pages=409–414}}</ref>. Il n'y a cependant pas toujours un pattern identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire. <br />
==Présentation clinique==<br />
===Facteurs de risque===<br />
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Facteurs de risque}}<br />
Voici les principaux facteurs de risque de développer des cholélithiases<ref name=":02">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Jasmin|nom1=Tanaja|prénom2=Richard A.|nom2=Lopez|prénom3=Jehangir M.|nom3=Meer|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=29262107|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470440/|consulté le=2020-10-17}}</ref><ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=Français|titre=Application de chirurgie|url=https://apps.apple.com/ca/app/chirurgie/id1066365766?fbclid=IwAR2plu_a1rBwIpu8wkvpMcrF1OMh-Bci1eA7IdPBiv4CRS0t2kmsoYZfhQc|site=|date=|consulté le=}}</ref><ref name=":2">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Vasiliy Ivanovich|nom1=Reshetnyak|titre=Concept of the pathogenesis and treatment of cholelithiasis|périodique=World Journal of Hepatology|volume=4|numéro=2|date=2012-02-27|pmid=22400083|pmcid=PMC3295849|doi=10.4254/wjh.v4.i2.18|lire en ligne=https://www.wjgnet.com/1948-5182/full/v4/i2/18.htm|consulté le=2020-12-01|pages=18–34}}</ref>:<br />
*<br />
*être une {{Facteur de risque|nom=femme|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (3:1), la {{Facteur de risque|nom=grossesse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} et les {{Facteur de risque|nom=contraceptifs oraux|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque | nom = âge de plus de 40 ans|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque | nom = obésité|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque|nom=histoire familiale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (30% héréditaires).<br />
Voici d'autres facteurs de risque possible<ref name=":02" /><ref name=":12" /><ref name=":2" /> :<br />
*une {{Facteur de risque|nom=perte de poids rapide|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*le {{Facteur de risque|nom=diabète|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*la {{Facteur de risque|nom=diète occidentale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*l'{{Facteur de risque|nom=origine amérindienne|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*une {{Facteur de risque|nom=résection intestinale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|RC=}}, une {{Facteur de risque|nom=maladie iléale terminale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=maladie de Crohn|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}<br />
*une {{Facteur de risque|nom=jeûne prolongé|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=alimentation par intraveineuse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (HAIV)<br />
*une {{Facteur de risque|nom=vagotomie|RR=|référence_RR=|RC=}}<br />
*certains médicaments ({{Facteur de risque|nom=clofibrate|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=analogues de la somatostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=œstrogènes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=corticostéroïdes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=cyclosporine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=azathioprine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=sandostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=acides nicotiniques|RR=|référence_RR=|RC=}}).<br />
=== Questionnaire ===<br />
La colique biliaire se décrit classiquement comme<ref name=":0" />:<br />
<br />
* Une {{Symptôme|nom=douleur abdominale}} crampiforme localisée à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite).<br />
** La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 6 heures. <br />
* Possiblement accompagnées d'une {{Symptôme|nom=diaphorèse}}, des {{Symptôme|nom=nausées}} et des {{Symptôme|nom=vomissements}}.<br />
<br />
=== Examen clinique ===<br />
À l'examen clinique<ref name=":0" />:<br />
<br />
* {{Examen clinique|nom=Apparence générale}}: bonne, il n'y a pas d'ictère<br />
* {{Examen clinique|nom=Signes vitaux}}: normaux<br />
** Une présence de fièvre évoque une cholécystiste ou une cholangite et une hypotension et/ou une tachycardie évoque un possible choc septique sur ces complications.<br />
* {{Examen clinique|nom=Examen de l'abdomen}}: une {{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'hypochondre droit|affichage=douleur à la palpation de l'hypochondre droit}} ou de l'{{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'épigastre|affichage=épigastre}} (lors des crises).<br />
** Il n'y a pas de signe de Murphy.<br />
** Elle n'est pas exacerbée aux mouvement, et n'est pas soulagée en position ''squatting'' ni par le passage de gaz ou de selles<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Davide|nom1=Festi|prénom2=Sandra|nom2=Sottili|prénom3=Antonio|nom3=Colecchia|prénom4=Adolfo|nom4=Attili|titre=Clinical manifestations of gallstone disease: Evidence from the multicenter Italian study on cholelithiasis (MICOL)|périodique=Hepatology|volume=30|numéro=4|date=1999-10|issn=0270-9139|issn2=1527-3350|doi=10.1002/hep.510300401|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/hep.510300401|consulté le=2022-09-21|pages=839–846}}</ref>.<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
<br />
=== Laboratoires ===<br />
Les laboratoires doivent inclure:<br />
<br />
* {{Examen paraclinique|nom=FSC}}: normale<br />
** Une leucocytose pourrait indiquer une complication.<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Créatinine}} et {{Examen paraclinique|nom=ions}}: normaux<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Bilan hépatique}}: normal<br />
* {{Examen paraclinique|nom=Lipase}}: normale<br />
<br />
=== Imagerie ===<br />
{| class="wikitable"<br />
|+Imagerie<ref name=":0" /><br />
!Modalité<br />
!Commentaires<br />
!Image<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=Échographie abdominale|Se=>95}}<br />
|<br />
* ''Gold standard''<br />
* Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs, dont la taille peut varier, ou l'ombre des calculs.<br />
* La paroi de la vésicule biliaire est normale (un épaississement > 4mm et du liquide périvésiculaire évoque une cholécysiste)<br />
|[[Fichier:Ultrasonography of sludge and gallstones, annotated.jpg|sans_cadre|150x150px]]<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=TDM abdominopelvien}}<br />
|<br />
* La TDM abdominale est moins sensible<ref group="note">60% des calculs ne sont pas radio-opaques.</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Casey B.|nom1=Duncan|prénom2=Taylor S.|nom2=Riall|titre=Evidence-based current surgical practice: calculous gallbladder disease|périodique=Journal of Gastrointestinal Surgery: Official Journal of the Society for Surgery of the Alimentary Tract|volume=16|numéro=11|date=2012-11|issn=1873-4626|pmid=22986769|pmcid=3496004|doi=10.1007/s11605-012-2024-1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22986769|consulté le=2022-09-26|pages=2011–2025}}</ref>.<br />
* Surtout utile pour exclure d'autres diagnostics (AAA, colique néphrétique, etc.)<br />
|[[Fichier:LargeGstoneMark.png|sans_cadre|181x181px]]<br />
|-<br />
|{{Examen paraclinique|nom=Radiographie abdominale}}<br />
|<br />
* Peu utiles pour le diagnostic : les cholélithiases et cholédocholithiases sont radio-denses dans moins de 15 % des cas. Lorsque la radiographie est anormale, il s’agit de signes indirects et peu spécifiques, soit un iléus paralytique secondaire localisé ou diffus. Surtout utile pour exclure d’autres diagnostics (ex.: perforation)<br />
|[[Fichier:Gallstones on X-Ray.jpg|sans_cadre|181x181px]]<br />
|}<br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
Outre les complications des coliques biliaires, certaines pathologies ont un pattern de douleur similaire, d'où l'importance d'un questionnaire et examen clinique appropriés. Le diagnostic différentiel inclut:<br />
* Hépatite<br />
* Calculs rénaux<br />
* Gastro-entérite virale ou bactérienne<br />
* Ischémie mésentérique<br />
* Syndrome Fitz-Hugh Curtis<br />
* Dyskinésie biliaire<ref name=":0" /><br />
Les cancers de la vésicule biliaire et des voies biliaires (cholangiocarcinome) ne sont généralement pas douloureux à leurs débuts, mais peuvent le devenir en stade avancé. C'est surtout l'ictère et les symptômes affectant l'état général (fatigue, perte de poids, etc.) qui vont être identifés.<br />
<br />
== Approche clinique ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Approche clinique}}<br />
== Traitement ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
La prise en charge des coliques biliaires est ciblée sur le '''contrôle de la douleur'''<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=A.|nom1=Colli|prénom2=D.|nom2=Conte|prénom3=S. Della|nom3=Valle|prénom4=V.|nom4=Sciola|titre=Meta-analysis: nonsteroidal anti-inflammatory drugs in biliary colic|périodique=Alimentary Pharmacology & Therapeutics|volume=35|numéro=12|date=2012-06|doi=10.1111/j.1365-2036.2012.05115.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-2036.2012.05115.x|consulté le=2022-09-21|pages=1370–1378}}</ref>, à l'aide d'AINS (ou opioïdes si AINS contrindiqués), et d'anti-émétiques lors d'épisodes de douleur aiguë. Les patients ne nécessitent généralement pas une hospitalisation et ils sont encouragés à suivre un régime pauvre en graisses pour éviter des récidives d'épisodes douleureux ou des complications de la colique biliaire. Une '''cholécystectomie élective''' par voie laparoscopique est planifiée<ref name=":0" />. <br />
<br />
Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation peut être nécessaire pour soulager les symptômes. Une admission doit être envisagée si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide)<ref name=":0" />.<br />
<br />
L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires de petites tailles (<1 cm)<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Hans|nom1=Fromm|prénom2=Mauro|nom2=Malavolti|titre=Bile acid dissolution therapy of gallbladder stones|périodique=Baillière's Clinical Gastroenterology|volume=6|numéro=4|date=1992-11|doi=10.1016/0950-3528(92)90047-I|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/095035289290047I|consulté le=2022-09-21|pages=689–695}}</ref>. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite. <br />
{| class="wikitable"<br />
|+<br />
!Traitement<br />
!Indications<br />
!Commentaires<br />
|-<br />
|Symptomatique:<br />
<br />
* {{Traitement|nom=AINS}}<br />
* {{Traitement|nom=opioïdes}}<br />
* {{Traitement|nom=anti-émétiques}}<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Admission}}<br />
|<br />
* Colique biliaire réfractaire<br />
** douleur à chaque repas<br />
** alimentation ''per os'' impossible.<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Cholécystectomie}} élective<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Acide urodésoxycolique}}<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|{{Traitement|nom=Lithotrypsie extracorporelle}}<br />
|<br />
|<br />
|}<br />
<br />
==Suivi==<br />
Indiquer aux patients de reconsulter si:<br />
<br />
* une récidive de douleur abdominale persiste pendant plus de 4-6 heures<br />
* que la fréquence des épisodes augmente<br />
* s'ils développement un ictère<br />
* s'ils développent une fièvre concomittante.<br />
<br />
== Complications ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}<br />
Les complications d'une colique biliaire sont issues de l'obstruction au niveau de l'arbre biliaire.<br />
<br />
===[[Cholécystite aiguë]]===<br />
Il s'agit de la complication la plus commune des coliques biliaires, où le calcul s'enclave dans le col de la vésicule biliaires ou dans le canal cystique, et l'obstrue de façon prolongée jusqu'à créer une réaction inflammatoire. <br />
<br />
La pathologie se présente avec une douleur prolongée au quadrant supérieur droit (>4-6h) et un signe de Murphy positif. Il peut y avoir fièvre et leucocytose.<br />
<br />
Typiquement il n'y a pas de perturbation au bilan hépatique puisque le cholédoque demeure perméable, quoiqu'il peut y avoir une légère augmentation des AST, ALT et bilirubine. Une augmentation des GGT, PAL et lipase doit faire suspecter une complication plus grave des coliques biliaires.<br />
<br />
À l'échographie, on doit retrouver une vésicule biliaire distendue, du liquide autour de la vésicule biliaire, et/ou une paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm).<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=David F.|nom1=Sigmon|prénom2=Nalin|nom2=Dayal|prénom3=Marcelle|nom3=Meseeha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=28613523|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK430772/|consulté le=2022-09-26}}</ref><br />
<br />
Un traitement chirurgical est indiqué: la '''cholécystectomie'''. Toutefois, certains cas plus complexes nécessitent un traitement d'antibiotiques, suivi de la cholécystectomie dans 6-8 semaines.<br />
<br />
===[[Cholédocholithiase]]===<br />
Le calcul progresse dans l'arbre biliaire et s'enclave dans le canal cholédoque. La présentation clinique est identique qu'à la cholécystite, mais avec une perturbation du bilan hépatique au niveau cytolytique (AST et ALT augmentés) et cholestatique (bilirubine et PAL augmentés).<br />
<br />
L''''échographie''' demeure l'examen le plus spécifique pour évaluer la vésicule biliaire et les canaux. Au besoin, une '''cholangio-IRM (MRCP)''' permet également de détailler l'arbre biliaire sans injecter de contraste.<br />
<br />
Le traitement consiste en une sphinctérotomie endoscopique et extraction de calcul par '''ERCP'''. La cholécystectomie est performée dans un deuxième temps, généralement dans la même hospitalisation à l'intérieur de 7 jours.<br />
<br />
===[[Cholangite aiguë|Cholangite]]===<br />
Il s'agit d'une cholédocholithiase avec surinfection bactérienne. La triade de Charcot peut être identifiée: douleur à l'hypochondre droit, fièvre et ictère. Il y a anomalies du bilan hépatique (augmentation de la bilirubine, enzymes hépatiques et PAL). <br />
<br />
Les antibiotiques à large spectre, couvrant les bâtonnets Gram négatifs ou anaérobes, sont débutés. Lorsque la condition du patient est stabilisée, le traitement se poursuit avec l'extraction du calcul par ERCP et une cholécystectomie.<br />
<br />
===[[Pancréatite aiguë]]===<br />
Le calcul biliaire peut progresser après passage au cholédoque jusqu'à obstruer, habituellement de manière transitoire, le canal de Wirsung ou l'ampoule de Vater. <br />
<br />
L'obstruction est marquée par une lipase augmentée à 3 fois la normale, et se résorbe spontanément lorsque le patient est mis à jeun. La cholécystectomie est indiquée une fois que la pancréatite est résolue.<br />
<br />
==Prévention==<br />
Pour éviter le risque de récidives ou de complications, un régime faible en gras est encouragé. Une perte de poids chez les patients obèses peut également être recommandée, quoiqu'une perte de poids trop rapide peut elle-même entraîner la formation de coliques biliaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Mitchell L.|nom1=Shiffman|prénom2=Harvey J.|nom2=Sugerman|prénom3=John M.|nom3=Kellum|prénom4=Edward W.|nom4=Moore|titre=Changes in gallbladder bile composition following gallstone formation and weight reduction|périodique=Gastroenterology|volume=103|numéro=1|date=1992-07|issn=0016-5085|doi=10.1016/0016-5085(92)91115-k|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/0016-5085(92)91115-k|consulté le=2022-09-21|pages=214–221}}</ref>.<br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
== Références ==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Sujet:Wt6i0jpqqlnxvbi9&topic_postId=x3kul9u0ffbtdipt&topic_revId=x3kul9u0ffbtdipt&action=single-viewSujet:Wt6i0jpqqlnxvbi92022-09-21T19:26:39Z<span class="plainlinks"><a href="/wiki/Utilisateur:Nanxin_Jiang" class="mw-userlink" title="Utilisateur:Nanxin Jiang"><bdi>Nanxin Jiang</bdi></a> <span class="mw-usertoollinks">(<a href="/wiki/Discussion_utilisateur:Nanxin_Jiang" class="mw-usertoollinks-talk" title="Discussion utilisateur:Nanxin Jiang">discussion</a> | <a href="/wiki/Sp%C3%A9cial:Contributions/Nanxin_Jiang" class="mw-usertoollinks-contribs" title="Spécial:Contributions/Nanxin Jiang">contributions</a>)</span> a ajouté un <a rel="nofollow" class="external text" href="https://wikimedi.ca/index.php?title=Sujet:Wt6i0jpqqlnxvbi9&topic_showPostId=x3kul9u0ffbtdipt#flow-post-x3kul9u0ffbtdipt">commentaire</a> sur « Rédaction » (<em>@Antoine Mercier-Linteau</em>).</span>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=85379Colique biliaire2022-09-21T19:18:02Z<p>Nanxin Jiang : /* Épidémiologie */</p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique, accident migratoire, incident de migration<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Définition}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures. Si l'obstruction est prolongée ou si la colique progresse dans l'arbre biliaire, l'inflammation se développe au site où se trouve la colique: il s'agira donc des complications de la colique biliaire: [[cholécystite aiguë]], [[cholédocholithiase]], [[Cholangite aiguë|cholangite]], [[pancréatite aiguë]]<ref name=":0" />.<br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Épidémiologie}}<br />
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une inflammation de la vésicule biliaire ou du pancréas<ref name=":1" />.<br />
<br />
==Physiopathologie et étiologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Étiologies}}<br />
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire s'explique par la physiopathologie retrouvée sur la page des [[Cholélithiase|cholélithiases]], où se trouve également les facteurs de risque associés. <br />
<br />
Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (en post-prandial par exemple), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche vers le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur chez le patient<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Andrew K.|nom1=Diehl|prénom2=Nancy J.|nom2=Sugarek|prénom3=Knox H.|nom3=Todd|titre=Clinical evaluation for gallstone disease: Usefulness of symptoms and signs in diagnosis|périodique=The American Journal of Medicine|volume=89|numéro=1|date=1990-07|doi=10.1016/0002-9343(90)90094-T|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/000293439090094T|consulté le=2022-09-21|pages=29–33}}</ref>. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins: <br />
<br />
# En retombant dans le corps de la vésicule biliaire ou; <br />
# En poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins. <br />
<br />
De ce fait, la douleur est progressivement soulagée. <br />
<br />
Typiquement, les coliques biliaires ont un pattern de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Basil|nom1=Rigas|prénom2=James|nom2=Torosis|prénom3=Carl J.|nom3=McDougall|prénom4=Kirt J.|nom4=Vener|titre=The Circadian Rhythm of Biliary Colic:|périodique=Journal of Clinical Gastroenterology|volume=12|numéro=4|date=1990-08|issn=0192-0790|doi=10.1097/00004836-199008000-00011|lire en ligne=http://journals.lww.com/00004836-199008000-00011|consulté le=2022-09-21|pages=409–414}}</ref>. Il n'y a cependant pas toujours un pattern identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire. <br />
==Présentation clinique==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Présentation clinique}}<br />
La colique biliaire se décrit classiquement comme étant une douleur intense et constante, localisée à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite). Le patient peut se présenter avec diaphorèse, nausée et vomissement.<br />
<br />
La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 6 heures. Lors de l'épisode de colique biliaire, la douleur transitoire est reproductible à la palpation du quadrant supérieur droit. Elle n'est pas exacerbée aux mouvement, et n'est pas soulagée en position ''squatting'' ni par le passage de gaz ou de selles<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Davide|nom1=Festi|prénom2=Sandra|nom2=Sottili|prénom3=Antonio|nom3=Colecchia|prénom4=Adolfo|nom4=Attili|titre=Clinical manifestations of gallstone disease: Evidence from the multicenter Italian study on cholelithiasis (MICOL)|périodique=Hepatology|volume=30|numéro=4|date=1999-10|issn=0270-9139|issn2=1527-3350|doi=10.1002/hep.510300401|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/hep.510300401|consulté le=2022-09-21|pages=839–846}}</ref>.<br />
<br />
Le patient est afébrile, et les signes vitaux ne sont pas perturbés.<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Examens paracliniques}}<br />
Le bilan sanguin, qui inclut la formule sanguine complète et le bilan hépatique, demeure normal. L'examen de choix pour identifier les cholélithiases, qui peuvent être à l'origine des épisodes de colique biliaire, est '''l'échographie''' (sensibilité >95%)<ref name=":0" />. Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs, dont la taille peut varier, ou l'ombre des calculs. <br />
<br />
La TDM abdominale est moins sensible pour évaluer les calculs dans la vésicule biliaire.<br />
<br />
== Traitement ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
La prise en charge des coliques biliaires est ciblée sur le '''contrôle de la douleur'''<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=A.|nom1=Colli|prénom2=D.|nom2=Conte|prénom3=S. Della|nom3=Valle|prénom4=V.|nom4=Sciola|titre=Meta-analysis: nonsteroidal anti-inflammatory drugs in biliary colic|périodique=Alimentary Pharmacology & Therapeutics|volume=35|numéro=12|date=2012-06|doi=10.1111/j.1365-2036.2012.05115.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-2036.2012.05115.x|consulté le=2022-09-21|pages=1370–1378}}</ref>, à l'aide d'AINS (ou opioïdes si AINS contrindiqués), et d'anti-émétiques lors d'épisodes de douleur aiguë. Les patients ne nécessitent généralement pas une hospitalisation et ils sont encouragés à suivre un régime pauvre en graisses pour éviter des récidives d'épisodes douleureux ou des complications de la colique biliaire. Une '''cholécystectomie élective''' par voie laparoscopique est planifiée<ref name=":0" />. <br />
<br />
Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation peut être nécessaire pour soulager les symptômes. Une admission doit être envisagée si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide)<ref name=":0" />.<br />
<br />
L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires de petites tailles (<1 cm)<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Hans|nom1=Fromm|prénom2=Mauro|nom2=Malavolti|titre=Bile acid dissolution therapy of gallbladder stones|périodique=Baillière's Clinical Gastroenterology|volume=6|numéro=4|date=1992-11|doi=10.1016/0950-3528(92)90047-I|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/095035289290047I|consulté le=2022-09-21|pages=689–695}}</ref>. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite. <br />
<br />
==Suivi==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Suivi}}<br />
La cholécystectomie pour colique biliaire est une intervention élective et a donc une évolution postopératoire très favorable. Il s'agit pour la plupart une intervention en contexte de chirurgie d'un jour, en s'assurant que l'hydratation et la nutrition per os soient bien tolérées, et que leur douleur soit bien contrôlée.<ref name=":0" /><br />
<br />
Un suivi en clinique externe est prévu 6-8 semaines post-opératoires avec le chirurgien.<br />
<br />
==Prévention==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Prévention}}<br />
Pour éviter le risque de récidives ou de complications (cholécystite aiguë, cholédocholithiase, cholangite, pancréatite aiguë), un régime faible en gras est encouragé. Une perte de poids chez les patients obèses peut également être recommendée, quoiqu'une perte de poids trop rapide peut elle-même entraîner la formation de coliques biliaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Mitchell L.|nom1=Shiffman|prénom2=Harvey J.|nom2=Sugerman|prénom3=John M.|nom3=Kellum|prénom4=Edward W.|nom4=Moore|titre=Changes in gallbladder bile composition following gallstone formation and weight reduction|périodique=Gastroenterology|volume=103|numéro=1|date=1992-07|issn=0016-5085|doi=10.1016/0016-5085(92)91115-k|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/0016-5085(92)91115-k|consulté le=2022-09-21|pages=214–221}}</ref>.<br />
<br />
Les patients sont informés de reconsulter si une récidive de douleur abdominale persiste pendant plus de 4-6 heures, que la fréquence des épisodes augmente, ou s'ils développent une fièvre concomittante.<br />
<br />
== Complications ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}<br />
Les complications d'une colique biliaire sont issues de l'obstruction au niveau de l'arbre biliaire.<br />
<br />
=== [[Cholécystite aiguë]] ===<br />
Il s'agit de la complication la plus commune des coliques biliaires, où le calcul s'enclave dans le col de la vésicule biliaires ou dans le canal cystique, et l'obstrue de façon prolongée jusqu'à créer une réaction inflammatoire. <br />
<br />
La pathologie se présente avec une douleur prolongée au quadrant supérieur droit (>4-6h) et un signe de Murphy positif. Il peut y avoir fièvre et leucocytose.<br />
<br />
Typiquement il n'y a pas de perturbation au bilan hépatique puisque le cholédoque demeure perméable, quoiqu'il peut y avoir une légère augmentation des AST, ALT et bilirubine. Une augmentation des GGT, PAL et lipase doit faire suspecter une complication plus grave des coliques biliaires.<br />
<br />
À l'échographie, on doit retrouver une vésicule biliaire distendue, du liquide autour de la vésicule biliaire, et/ou une paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm).<ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28613523</ref><br />
<br />
Un traitement chirurgical est indiqué: la '''cholécystectomie'''. Toutefois, certains cas plus complexes nécessitent un traitement d'antibiotiques, suivi de la cholécystectomie dans 6-8 semaines.<br />
<br />
=== [[Cholédocholithiase]] ===<br />
Le calcul progresse dans l'arbre biliaire et s'enclave dans le canal cholédoque. La présentation clinique est identique qu'à la cholécystite, mais avec une perturbation du bilan hépatique au niveau cytolytique (AST et ALT augmentés) et cholestatique (bilirubine et PAL augmentés).<br />
<br />
L''''échographie''' demeure l'examen le plus spécifique pour évaluer la vésicule biliaire et les canaux. Au besoin, une '''cholangio-IRM (MRCP)''' permet également de détailler l'arbre biliaire sans injecter de contraste.<br />
<br />
Le traitement consiste en une sphinctérotomie endoscopique et extraction de calcul par '''ERCP'''. La cholécystectomie est performée dans un deuxième temps, généralement dans la même hospitalisation à l'intérieur de 7 jours.<br />
<br />
=== [[Cholangite aiguë|Cholangite]] ===<br />
Il s'agit d'une cholédocholithiase avec surinfection bactérienne. La triade de Charcot peut être identifiée: douleur à l'hypochondre droit, fièvre et ictère. Il y a anomalies du bilan hépatique (augmentation de la bilirubine, enzymes hépatiques et PAL). <br />
<br />
Les antibiotiques à large spectre, couvrant les bâtonnets Gram négatifs ou anaérobes, sont débutés. Lorsque la condition du patient est stabilisée, le traitement se poursuit avec l'extraction du calcul par ERCP et une cholécystectomie.<br />
<br />
=== [[Pancréatite aiguë]] ===<br />
Le calcul biliaire peut progresser après passage au cholédoque jusqu'à obstruer, habituellement de manière transitoire, le canal de Wirsung ou l'ampoule de Vater. <br />
<br />
L'obstruction est marquée par une lipase augmentée à 3 fois la normale, et se résorbe spontanément lorsque le patient est mis à jeun. La cholécystectomie est indiquée une fois que la pancréatite est résolue.<br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
Outre les complications des coliques biliaires, certaines pathologies ont un pattern de douleur similaire, d'où l'importance d'un questionnaire et examen clinique appropriés. Le diagnostic différentiel inclut:<br />
* Hépatite<br />
* Calculs rénaux<br />
* Gastro-entérite virale ou bactérienne<br />
* Ischémie mésentérique<br />
* Syndrome Fitz-Hugh Curtis<br />
* Dyskinésie biliaire<ref name=":0" /><br />
Les cancers de la vésicule biliaire et des voies biliaires (cholangiocarcinome) ne sont généralement pas douloureux à leurs débuts, mais peuvent le devenir en stade avancé. C'est surtout l'ictère et les symptômes affectant l'état général (fatigue, perte de poids, etc.) qui vont être identifés.<br />
<br />
==Concepts clés==<br />
<br />
Outre la lithiase biliaire symptomatique, les complications des calculs biliaires comprennent la cholécystite aiguë, la cholédocholithiase, l'angiocholite et la pancréatite selon l'emplacement de la pierre dans l'arbre biliaire. Ces maladies sont plus graves et nécessitent une hospitalisation et une prise en charge médicale.<ref name=":0" /><br />
<br />
Le traitement des maladies biliaires symptomatiques consiste en une chirurgie, la cholécystectomie. Celle-ci doit est performée avec la certitude que le cholédoque n'est pas obstrué, dans le cas contraire, une consultation en gastro-entérologie est demandée pour ERCP.<br />
<br />
== Références ==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 0<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=85378Colique biliaire2022-09-21T19:04:16Z<p>Nanxin Jiang : /* Examens paracliniques */</p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique, accident migratoire, incident de migration<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Définition}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures. Si l'obstruction est prolongée ou si la colique progresse dans l'arbre biliaire, l'inflammation se développe au site où se trouve la colique: il s'agira donc des complications de la colique biliaire: [[cholécystite aiguë]], [[cholédocholithiase]], [[Cholangite aiguë|cholangite]], [[pancréatite aiguë]].<br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Épidémiologie}}<br />
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une inflammation de la vésicule biliaire, ou encore du pancréas<ref name=":1" />.<br />
<br />
==Physiopathologie et étiologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Étiologies}}<br />
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire s'explique par la physiopathologie retrouvée sur la page des [[Cholélithiase|cholélithiases]], où se trouve également les facteurs de risque associés. <br />
<br />
Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (en post-prandial par exemple), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche vers le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur chez le patient. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins: <br />
<br />
# En retombant dans le corps de la vésicule biliaire ou; <br />
# En poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins. <br />
<br />
De ce fait, la douleur est progressivement soulagée. <br />
<br />
Typiquement, les coliques biliaires ont un pattern de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne. Il n'y a cependant pas toujours un pattern identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire. <br />
==Présentation clinique==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Présentation clinique}}<br />
La colique biliaire se décrit classiquement comme étant une douleur intense et constante, localisée à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite). Le patient peut se présenter avec diaphorèse, nausée et vomissement.<br />
<br />
La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 6 heures. Lors de l'épisode de colique biliaire, la douleur transitoire est reproductible à la palpation du quadrant supérieur droit. Elle n'est pas exacerbée aux mouvement, et n'est pas soulagée en position ''squatting'' ni par le passage de gaz ou de selles.<br />
<br />
Le patient est afébrile, et les signes vitaux ne sont pas perturbés.<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Examens paracliniques}}<br />
Le bilan sanguin, qui inclut la formule sanguine complète et le bilan hépatique, demeure normal.<br />
L'examen de choix pour identifier les cholélithiases, qui peuvent être à l'origine des épisodes de colique biliaire, est '''l'échographie''' (sensibilité >95%). Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs, dont la taille peut varier, ou l'ombre des calculs. <br />
<br />
La TDM abdominale est moins sensible pour évaluer les calculs dans la vésicule biliaire.<br />
<br />
== Traitement ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
La prise en charge des coliques biliaires est ciblée sur le '''contrôle de la douleur''', à l'aide d'AINS (ou opioïdes si AINS contrindiqués), et d'anti-émétiques lors d'épisodes de douleur aiguë. Les patients ne nécessitent généralement pas une hospitalisation et ils sont encouragés à suivre un régime pauvre en graisses pour éviter des récidives d'épisodes douleureux ou des complications de la colique biliaire. Une '''cholécystectomie élective''' par voie laparoscopique est planifiée. <br />
<br />
Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation peut être nécessaire pour soulager les symptômes. Une admission doit être envisagée si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide)<ref name=":0" />.<br />
<br />
L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite. <br />
<br />
==Suivi==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Suivi}}<br />
La cholécystectomie pour colique biliaire est une intervention élective et a donc une évolution postopératoire très favorable. Il s'agit pour la plupart une intervention en contexte de chirurgie d'un jour, en s'assurant que l'hydratation et la nutrition per os soient bien tolérées, et que leur douleur soit bien contrôlée.<ref name=":0" /><br />
<br />
Un suivi en clinique externe est prévu 6-8 semaines post-opératoires avec le chirurgien.<br />
<br />
==Prévention==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Prévention}}<br />
Pour éviter le risque de récidives ou de complications (cholécystite aiguë, cholédocholithiase, cholangite, pancréatite aiguë), un régime faible en gras est encouragé. Une perte de poids chez les patients obèses est également, quoiqu'une perte de poids trop rapide peut elle-même entraîner la formation de coliques biliaires.<br />
<br />
Les patients sont informés de reconsulter si une récidive de douleur abdominale persiste pendant plus de 4-6 heures, que la fréquence des épisodes augmente, ou s'ils développent une fièvre concomittante.<br />
<br />
== Complications ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}<br />
Les complications d'une colique biliaire sont issues de l'obstruction au niveau de l'arbre biliaire.<br />
<br />
=== [[Cholécystite aiguë]] ===<br />
Il s'agit de la complication la plus commune des coliques biliaires, où le calcul s'enclave dans le col de la vésicule biliaires ou dans le canal cystique, et l'obstrue de façon prolongée jusqu'à créer une réaction inflammatoire. <br />
<br />
La pathologie se présente avec une douleur prolongée au quadrant supérieur droit (>4-6h) et un signe de Murphy positif. Il peut y avoir fièvre et leucocytose.<br />
<br />
Typiquement il n'y a pas de perturbation au bilan hépatique puisque le cholédoque demeure perméable, quoiqu'il peut y avoir une légère augmentation des AST, ALT et bilirubine. Une augmentation des GGT, PAL et lipase doit faire suspecter une complication plus grave des coliques biliaires.<br />
<br />
À l'échographie, on doit retrouver une vésicule biliaire distendue, du liquide autour de la vésicule biliaire, et/ou une paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm).<ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28613523</ref><br />
<br />
Un traitement chirurgical est indiqué: la '''cholécystectomie'''. Toutefois, certains cas plus complexes nécessitent un traitement d'antibiotiques, suivi de la cholécystectomie dans 6-8 semaines.<br />
<br />
=== [[Cholédocholithiase]] ===<br />
Le calcul progresse dans l'arbre biliaire et s'enclave dans le canal cholédoque. La présentation clinique est identique qu'à la cholécystite, mais avec une perturbation du bilan hépatique au niveau cytolytique (AST et ALT augmentés) et cholestatique (bilirubine et PAL augmentés).<br />
<br />
L''''échographie''' demeure l'examen le plus spécifique pour évaluer la vésicule biliaire et les canaux. Au besoin, une '''cholangio-IRM (MRCP)''' permet également de détailler l'arbre biliaire sans injecter de contraste.<br />
<br />
Le traitement consiste en une sphinctérotomie endoscopique et extraction de calcul par '''ERCP'''. La cholécystectomie est performée dans un deuxième temps, généralement dans la même hospitalisation à l'intérieur de 7 jours.<br />
<br />
=== [[Cholangite aiguë|Cholangite]] ===<br />
Il s'agit d'une cholédocholithiase avec surinfection bactérienne. La triade de Charcot peut être identifiée: douleur à l'hypochondre droit, fièvre et ictère. Il y a anomalies du bilan hépatique (augmentation de la bilirubine, enzymes hépatiques et PAL). <br />
<br />
Les antibiotiques à large spectre, couvrant les bâtonnets Gram négatifs ou anaérobes, sont débutés. Lorsque la condition du patient est stabilisée, le traitement se poursuit avec l'extraction du calcul par ERCP et une cholécystectomie.<br />
<br />
=== [[Pancréatite aiguë]] ===<br />
Le calcul biliaire peut progresser après passage au cholédoque jusqu'à obstruer, habituellement de manière transitoire, le canal de Wirsung ou l'ampoule de Vater. <br />
<br />
L'obstruction est marquée par une lipase augmentée à 3 fois la normale, et se résorbe spontanément lorsque le patient est mis à jeun. La cholécystectomie est indiquée une fois que la pancréatite est résolue.<br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
Outre les complications des coliques biliaires, certaines pathologies ont un pattern de douleur similaire, d'où l'importance d'un questionnaire et examen clinique appropriés. Le diagnostic différentiel inclut:<br />
* Hépatite<br />
* Calculs rénaux<br />
* Gastro-entérite virale ou bactérienne<br />
* Ischémie mésentérique<br />
* Syndrome Fitz-Hugh Curtis<br />
* Dyskinésie biliaire<ref name=":0" /><br />
Les cancers de la vésicule biliaire et des voies biliaires (cholangiocarcinome) ne sont généralement pas douloureux à leurs débuts, mais peuvent le devenir en stade avancé. C'est surtout l'ictère et les symptômes affectant l'état général (fatigue, perte de poids, etc.) qui vont être identifés.<br />
<br />
==Concepts clés==<br />
<br />
Outre la lithiase biliaire symptomatique, les complications des calculs biliaires comprennent la cholécystite aiguë, la cholédocholithiase, l'angiocholite et la pancréatite selon l'emplacement de la pierre dans l'arbre biliaire. Ces maladies sont plus graves et nécessitent une hospitalisation et une prise en charge médicale.<ref name=":0" /><br />
<br />
Le traitement des maladies biliaires symptomatiques consiste en une chirurgie, la cholécystectomie. Celle-ci doit est performée avec la certitude que le cholédoque n'est pas obstrué, dans le cas contraire, une consultation en gastro-entérologie est demandée pour ERCP.<br />
<br />
== Références ==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 0<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=85377Colique biliaire2022-09-21T19:00:42Z<p>Nanxin Jiang : /* Épidémiologie */</p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique, accident migratoire, incident de migration<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Définition}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures. Si l'obstruction est prolongée ou si la colique progresse dans l'arbre biliaire, l'inflammation se développe au site où se trouve la colique: il s'agira donc des complications de la colique biliaire: [[cholécystite aiguë]], [[cholédocholithiase]], [[Cholangite aiguë|cholangite]], [[pancréatite aiguë]].<br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Épidémiologie}}<br />
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une inflammation de la vésicule biliaire, ou encore du pancréas<ref name=":1" />.<br />
<br />
==Physiopathologie et étiologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Étiologies}}<br />
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire s'explique par la physiopathologie retrouvée sur la page des [[Cholélithiase|cholélithiases]], où se trouve également les facteurs de risque associés. <br />
<br />
Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (en post-prandial par exemple), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche vers le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur chez le patient. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins: <br />
<br />
# En retombant dans le corps de la vésicule biliaire ou; <br />
# En poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins. <br />
<br />
De ce fait, la douleur est progressivement soulagée. <br />
<br />
Typiquement, les coliques biliaires ont un pattern de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne. Il n'y a cependant pas toujours un pattern identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire. <br />
==Présentation clinique==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Présentation clinique}}<br />
La colique biliaire se décrit classiquement comme étant une douleur intense et constante, localisée à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite). Le patient peut se présenter avec diaphorèse, nausée et vomissement.<br />
<br />
La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 6 heures. Lors de l'épisode de colique biliaire, la douleur transitoire est reproductible à la palpation du quadrant supérieur droit. Elle n'est pas exacerbée aux mouvement, et n'est pas soulagée en position ''squatting'' ni par le passage de gaz ou de selles.<br />
<br />
Le patient est afébrile, et les signes vitaux ne sont pas perturbés.<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
Le bilan sanguin, qui inclut la formule sanguine complète et le bilan hépatique, demeure normal.<br />
L'examen de choix pour identifier les cholélithiases, qui peuvent être à l'origine des épisodes de colique biliaire, est '''l'échographie''' (sensibilité >95%). Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs, dont la taille peut varier, ou l'ombre des calculs. <br />
<br />
La TDM abdominale est moins sensible pour évaluer les calculs dans la vésicule biliaire.<br />
<br />
== Traitement ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
La prise en charge des coliques biliaires est ciblée sur le '''contrôle de la douleur''', à l'aide d'AINS (ou opioïdes si AINS contrindiqués), et d'anti-émétiques lors d'épisodes de douleur aiguë. Les patients ne nécessitent généralement pas une hospitalisation et ils sont encouragés à suivre un régime pauvre en graisses pour éviter des récidives d'épisodes douleureux ou des complications de la colique biliaire. Une '''cholécystectomie élective''' par voie laparoscopique est planifiée. <br />
<br />
Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation peut être nécessaire pour soulager les symptômes. Une admission doit être envisagée si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide)<ref name=":0" />.<br />
<br />
L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite. <br />
<br />
==Suivi==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Suivi}}<br />
La cholécystectomie pour colique biliaire est une intervention élective et a donc une évolution postopératoire très favorable. Il s'agit pour la plupart une intervention en contexte de chirurgie d'un jour, en s'assurant que l'hydratation et la nutrition per os soient bien tolérées, et que leur douleur soit bien contrôlée.<ref name=":0" /><br />
<br />
Un suivi en clinique externe est prévu 6-8 semaines post-opératoires avec le chirurgien.<br />
<br />
==Prévention==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Prévention}}<br />
Pour éviter le risque de récidives ou de complications (cholécystite aiguë, cholédocholithiase, cholangite, pancréatite aiguë), un régime faible en gras est encouragé. Une perte de poids chez les patients obèses est également, quoiqu'une perte de poids trop rapide peut elle-même entraîner la formation de coliques biliaires.<br />
<br />
Les patients sont informés de reconsulter si une récidive de douleur abdominale persiste pendant plus de 4-6 heures, que la fréquence des épisodes augmente, ou s'ils développent une fièvre concomittante.<br />
<br />
== Complications ==<br />
Les complications d'une colique biliaire sont issues de l'obstruction au niveau de l'arbre biliaire.<br />
<br />
=== [[Cholécystite aiguë]] ===<br />
Il s'agit de la complication la plus commune des coliques biliaires, où le calcul s'enclave dans le col de la vésicule biliaires ou dans le canal cystique, et l'obstrue de façon prolongée jusqu'à créer une réaction inflammatoire. <br />
<br />
La pathologie se présente avec une douleur prolongée au quadrant supérieur droit (>4-6h) et un signe de Murphy positif. Il peut y avoir fièvre et leucocytose.<br />
<br />
Typiquement il n'y a pas de perturbation au bilan hépatique puisque le cholédoque demeure perméable, quoiqu'il peut y avoir une légère augmentation des AST, ALT et bilirubine. Une augmentation des GGT, PAL et lipase doit faire suspecter une complication plus grave des coliques biliaires.<br />
<br />
À l'échographie, on doit retrouver une vésicule biliaire distendue, du liquide autour de la vésicule biliaire, et/ou une paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm).<ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28613523</ref><br />
<br />
Un traitement chirurgical est indiqué: la '''cholécystectomie'''. Toutefois, certains cas plus complexes nécessitent un traitement d'antibiotiques, suivi de la cholécystectomie dans 6-8 semaines.<br />
<br />
=== [[Cholédocholithiase]] ===<br />
Le calcul progresse dans l'arbre biliaire et s'enclave dans le canal cholédoque. La présentation clinique est identique qu'à la cholécystite, mais avec une perturbation du bilan hépatique au niveau cytolytique (AST et ALT augmentés) et cholestatique (bilirubine et PAL augmentés).<br />
<br />
L''''échographie''' demeure l'examen le plus spécifique pour évaluer la vésicule biliaire et les canaux. Au besoin, une '''cholangio-IRM (MRCP)''' permet également de détailler l'arbre biliaire sans injecter de contraste.<br />
<br />
Le traitement consiste en une sphinctérotomie endoscopique et extraction de calcul par '''ERCP'''. La cholécystectomie est performée dans un deuxième temps, généralement dans la même hospitalisation à l'intérieur de 7 jours.<br />
<br />
=== [[Cholangite aiguë|Cholangite]] ===<br />
Il s'agit d'une cholédocholithiase avec surinfection bactérienne. La triade de Charcot peut être identifiée: douleur à l'hypochondre droit, fièvre et ictère. Il y a anomalies du bilan hépatique (augmentation de la bilirubine, enzymes hépatiques et PAL). <br />
<br />
Les antibiotiques à large spectre, couvrant les bâtonnets Gram négatifs ou anaérobes, sont débutés. Lorsque la condition du patient est stabilisée, le traitement se poursuit avec l'extraction du calcul par ERCP et une cholécystectomie.<br />
<br />
=== [[Pancréatite aiguë]] ===<br />
Le calcul biliaire peut progresser après passage au cholédoque jusqu'à obstruer, habituellement de manière transitoire, le canal de Wirsung ou l'ampoule de Vater. <br />
<br />
L'obstruction est marquée par une lipase augmentée à 3 fois la normale, et se résorbe spontanément lorsque le patient est mis à jeun. La cholécystectomie est indiquée une fois que la pancréatite est résolue.<br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
Outre les complications des coliques biliaires, certaines pathologies ont un pattern de douleur similaire, d'où l'importance d'un questionnaire et examen clinique appropriés. Le diagnostic différentiel inclut:<br />
* Hépatite<br />
* Calculs rénaux<br />
* Gastro-entérite virale ou bactérienne<br />
* Ischémie mésentérique<br />
* Syndrome Fitz-Hugh Curtis<br />
* Dyskinésie biliaire<ref name=":0" /><br />
Les cancers de la vésicule biliaire et des voies biliaires (cholangiocarcinome) ne sont généralement pas douloureux à leurs débuts, mais peuvent le devenir en stade avancé. C'est surtout l'ictère et les symptômes affectant l'état général (fatigue, perte de poids, etc.) qui vont être identifés.<br />
<br />
==Concepts clés==<br />
<br />
Outre la lithiase biliaire symptomatique, les complications des calculs biliaires comprennent la cholécystite aiguë, l'angiocholite et la pancréatite selon l'emplacement de la pierre dans l'arbre biliaire. Ces maladies sont plus graves et nécessitent une hospitalisation et une prise en charge médicale.<ref name=":0" /><br />
<br />
Le traitement des maladies biliaires consiste en une chirurgie, la cholécystectomie. Celle-ci doit est performée avec la certitude que le cholédoque n'est pas obstrué, dans le cas contraire, une consultation en gastro-entérologie est demandée pour ERCP.<br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 0<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=85376Colique biliaire2022-09-21T18:55:52Z<p>Nanxin Jiang : /* Cholédocholithiases */</p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique, accident migratoire, incident de migration<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Définition}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire, dans le canal cystique, ou dans le cholédoque. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures. Si l'obstruction est prolongée, l'inflammation se développe au sein de l'arbre biliaire: il s'agira alors d'une [[Cholécystite aiguë|cholécystite]].<br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Épidémiologie}}<br />
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une inflammation de la vésicule biliaire, ou encore du pancréas<ref name=":1" />.<br />
<br />
==Physiopathologie et étiologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Étiologies}}<br />
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire s'explique par la physiopathologie retrouvée sur la page des [[Cholélithiase|cholélithiases]], où se trouve également les facteurs de risque associés. <br />
<br />
Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (en post-prandial par exemple), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche vers le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur chez le patient. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins: <br />
<br />
# En retombant dans le corps de la vésicule biliaire ou; <br />
# En poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins. <br />
<br />
De ce fait, la douleur est progressivement soulagée. <br />
<br />
Typiquement, les coliques biliaires ont un pattern de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne. Il n'y a cependant pas toujours un pattern identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire. <br />
==Présentation clinique==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Présentation clinique}}<br />
La colique biliaire se décrit classiquement comme étant une douleur intense et constante, localisée à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite). Le patient peut se présenter avec diaphorèse, nausée et vomissement.<br />
<br />
La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 6 heures. Lors de l'épisode de colique biliaire, la douleur transitoire est reproductible à la palpation du quadrant supérieur droit. Elle n'est pas exacerbée aux mouvement, et n'est pas soulagée en position ''squatting'' ni par le passage de gaz ou de selles.<br />
<br />
Le patient est afébrile, et les signes vitaux ne sont pas perturbés.<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
Le bilan sanguin, qui inclut la formule sanguine complète et le bilan hépatique, demeure normal.<br />
L'examen de choix pour identifier les cholélithiases, qui peuvent être à l'origine des épisodes de colique biliaire, est '''l'échographie''' (sensibilité >95%). Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs, dont la taille peut varier, ou l'ombre des calculs. <br />
<br />
La TDM abdominale est moins sensible pour évaluer les calculs dans la vésicule biliaire.<br />
<br />
== Traitement ==<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
La prise en charge des coliques biliaires est ciblée sur le '''contrôle de la douleur''', à l'aide d'AINS (ou opioïdes si AINS contrindiqués), et d'anti-émétiques lors d'épisodes de douleur aiguë. Les patients ne nécessitent généralement pas une hospitalisation et ils sont encouragés à suivre un régime pauvre en graisses pour éviter des récidives d'épisodes douleureux ou des complications de la colique biliaire. Une '''cholécystectomie élective''' par voie laparoscopique est planifiée. <br />
<br />
Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation peut être nécessaire pour soulager les symptômes. Une admission doit être envisagée si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide)<ref name=":0" />.<br />
<br />
L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite. <br />
<br />
==Suivi==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Suivi}}<br />
La cholécystectomie pour colique biliaire est une intervention élective et a donc une évolution postopératoire très favorable. Il s'agit pour la plupart une intervention en contexte de chirurgie d'un jour, en s'assurant que l'hydratation et la nutrition per os soient bien tolérées, et que leur douleur soit bien contrôlée.<ref name=":0" /><br />
<br />
Un suivi en clinique externe est prévu 6-8 semaines post-opératoires avec le chirurgien.<br />
<br />
==Prévention==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Prévention}}<br />
Pour éviter le risque de récidives ou de complications (cholécystite aiguë, cholédocholithiase, cholangite, pancréatite aiguë), un régime faible en gras est encouragé. Une perte de poids chez les patients obèses est également, quoiqu'une perte de poids trop rapide peut elle-même entraîner la formation de coliques biliaires.<br />
<br />
Les patients sont informés de reconsulter si une récidive de douleur abdominale persiste pendant plus de 4-6 heures, que la fréquence des épisodes augmente, ou s'ils développent une fièvre concomittante.<br />
<br />
== Complications ==<br />
Les complications d'une colique biliaire sont issues de l'obstruction au niveau de l'arbre biliaire.<br />
<br />
=== [[Cholécystite aiguë]] ===<br />
Il s'agit de la complication la plus commune des coliques biliaires, où le calcul s'enclave dans le col de la vésicule biliaires ou dans le canal cystique, et l'obstrue de façon prolongée jusqu'à créer une réaction inflammatoire. <br />
<br />
La pathologie se présente avec une douleur prolongée au quadrant supérieur droit (>4-6h) et un signe de Murphy positif. Il peut y avoir fièvre et leucocytose.<br />
<br />
Typiquement il n'y a pas de perturbation au bilan hépatique puisque le cholédoque demeure perméable, quoiqu'il peut y avoir une légère augmentation des AST, ALT et bilirubine. Une augmentation des GGT, PAL et lipase doit faire suspecter une complication plus grave des coliques biliaires.<br />
<br />
À l'échographie, on doit retrouver une vésicule biliaire distendue, du liquide autour de la vésicule biliaire, et/ou une paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm).<ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28613523</ref><br />
<br />
Un traitement chirurgical est indiqué: la '''cholécystectomie'''. Toutefois, certains cas plus complexes nécessitent un traitement d'antibiotiques, suivi de la cholécystectomie dans 6-8 semaines.<br />
<br />
=== [[Cholédocholithiase]] ===<br />
Le calcul progresse dans l'arbre biliaire et s'enclave dans le canal cholédoque. La présentation clinique est identique qu'à la cholécystite, mais avec une perturbation du bilan hépatique au niveau cytolytique (AST et ALT augmentés) et cholestatique (bilirubine et PAL augmentés).<br />
<br />
L''''échographie''' demeure l'examen le plus spécifique pour évaluer la vésicule biliaire et les canaux. Au besoin, une '''cholangio-IRM (MRCP)''' permet également de détailler l'arbre biliaire sans injecter de contraste.<br />
<br />
Le traitement consiste en une sphinctérotomie endoscopique et extraction de calcul par '''ERCP'''. La cholécystectomie est performée dans un deuxième temps, généralement dans la même hospitalisation à l'intérieur de 7 jours.<br />
<br />
=== [[Cholangite aiguë|Cholangite]] ===<br />
Il s'agit d'une cholédocholithiase avec surinfection bactérienne. La triade de Charcot peut être identifiée: douleur à l'hypochondre droit, fièvre et ictère. Il y a anomalies du bilan hépatique (augmentation de la bilirubine, enzymes hépatiques et PAL). <br />
<br />
Les antibiotiques à large spectre, couvrant les bâtonnets Gram négatifs ou anaérobes, sont débutés. Lorsque la condition du patient est stabilisée, le traitement se poursuit avec l'extraction du calcul par ERCP et une cholécystectomie.<br />
<br />
=== [[Pancréatite aiguë]] ===<br />
Le calcul biliaire peut progresser après passage au cholédoque jusqu'à obstruer, habituellement de manière transitoire, le canal de Wirsung ou l'ampoule de Vater. <br />
<br />
L'obstruction est marquée par une lipase augmentée à 3 fois la normale, et se résorbe spontanément lorsque le patient est mis à jeun. La cholécystectomie est indiquée une fois que la pancréatite est résolue.<br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
Outre les complications des coliques biliaires, certaines pathologies ont un pattern de douleur similaire, d'où l'importance d'un questionnaire et examen clinique appropriés. Le diagnostic différentiel inclut:<br />
* Hépatite<br />
* Calculs rénaux<br />
* Gastro-entérite virale ou bactérienne<br />
* Ischémie mésentérique<br />
* Syndrome Fitz-Hugh Curtis<br />
* Dyskinésie biliaire<ref name=":0" /><br />
Les cancers de la vésicule biliaire et des voies biliaires (cholangiocarcinome) ne sont généralement pas douloureux à leurs débuts, mais peuvent le devenir en stade avancé. C'est surtout l'ictère et les symptômes affectant l'état général (fatigue, perte de poids, etc.) qui vont être identifés.<br />
<br />
==Concepts clés==<br />
<br />
Outre la lithiase biliaire symptomatique, les complications des calculs biliaires comprennent la cholécystite aiguë, l'angiocholite et la pancréatite selon l'emplacement de la pierre dans l'arbre biliaire. Ces maladies sont plus graves et nécessitent une hospitalisation et une prise en charge médicale.<ref name=":0" /><br />
<br />
Le traitement des maladies biliaires consiste en une chirurgie, la cholécystectomie. Celle-ci doit est performée avec la certitude que le cholédoque n'est pas obstrué, dans le cas contraire, une consultation en gastro-entérologie est demandée pour ERCP.<br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 0<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=85204Colique biliaire2022-09-19T16:52:18Z<p>Nanxin Jiang : /* Cholécystite aiguë */</p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique, accident migratoire, incident de migration<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Définition}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire, dans le canal cystique, ou dans le cholédoque. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures. Si l'obstruction est prolongée, l'inflammation se développe au sein de l'arbre biliaire: il s'agira alors d'une [[Cholécystite aiguë|cholécystite]].<br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Épidémiologie}}<br />
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une inflammation de la vésicule biliaire, ou encore du pancréas<ref name=":1" />.<br />
<br />
==Physiopathologie et étiologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Étiologies}}<br />
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire s'explique par la physiopathologie retrouvée sur la page des [[Cholélithiase|cholélithiases]], où se trouve également les facteurs de risque associés. <br />
<br />
Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (en post-prandial par exemple), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche vers le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur chez le patient. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins: <br />
<br />
# En retombant dans le corps de la vésicule biliaire ou; <br />
# En poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins. <br />
<br />
De ce fait, la douleur est progressivement soulagée. <br />
<br />
Typiquement, les coliques biliaires ont un pattern de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne. Il n'y a cependant pas toujours un pattern identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire. <br />
==Présentation clinique==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Présentation clinique}}<br />
La colique biliaire se décrit classiquement comme étant une douleur intense et constante, localisée à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite). Le patient peut se présenter avec diaphorèse, nausée et vomissement.<br />
<br />
La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 6 heures. Lors de l'épisode de colique biliaire, la douleur transitoire est reproductible à la palpation du quadrant supérieur droit. Elle n'est pas exacerbée aux mouvement, et n'est pas soulagée en position ''squatting'' ni par le passage de gaz ou de selles.<br />
<br />
Le patient est afébrile, et les signes vitaux ne sont pas perturbés.<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
Le bilan sanguin, qui inclut la formule sanguine complète et le bilan hépatique, demeure normal.<br />
L'examen de choix pour identifier les cholélithiases, qui peuvent être à l'origine des épisodes de colique biliaire, est '''l'échographie''' (sensibilité >95%). Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs, dont la taille peut varier, ou l'ombre des calculs. <br />
<br />
La TDM abdominale est moins sensible pour évaluer les calculs dans la vésicule biliaire.<br />
<br />
== Complications ==<br />
<br />
=== [[Cholécystite aiguë]] ===<br />
Il s'agit de la complication la plus commune des coliques biliaires, où le calcul s'enclave dans le col de la vésicule biliaires et l'obstrue de façon prolongée jusqu'à créer une réaction inflammatoire. <br />
<br />
La pathologie se présente avec une douleur prolongée au quadrant supérieur droit (>4-6h) et un signe de Murphy positif. Il peut y avoir fièvre et leucocytose.<br />
<br />
Typiquement il n'y a pas de perturbation au bilan hépatique puisque le cholédoque demeure perméable, quoiqu'il peut y avoir une légère augmentation des AST, ALT et bilirubine. Une augmentation des GGT, PAL et lipase doit faire suspecter une complication plus grave des coliques biliaires.<br />
<br />
À l'échographie, on doit retrouver une vésicule biliaire distendue, du liquide autour de la vésicule biliaire, et/ou une paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm).<ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28613523</ref><br />
<br />
Un traitement chirurgical est indiqué: la '''cholécystectomie'''. Toutefois, certains cas plus complexes nécessitent un traitement d'antibiotiques, suivi de la cholécystectomie dans 6-8 semaines.<br />
<br />
=== [[Cholédocholithiase|Cholédocholithiases]] ===<br />
Le calcul progresse dans l'arbre biliaire et s'enclave dans le canal cholédoque. La présentation clinique est identique qu'à la cholécystite, mais avec une perturbation du bilan hépatique au niveau cytolytique (AST et ALT augmentés) et cholestatique (bilirubine et PAL augmentés).<br />
<br />
L''''échographie''' demeure l'examen le plus spécifique pour évaluer la vésicule biliaire et les canaux. Une '''cholangio-IRM (MRCP)''' permet également de détailler l'arbre biliaire sans injecter de contraste, au besoin.<br />
<br />
Le traitement consiste en une sphinctérotomie endoscopique et extraction de calcul par '''ERCP'''. La cholécystectomie est performée dans un deuxième temps, généralement dans la même hospitalisation à l'intérieur de 7 jours.<br />
<br />
=== [[Cholangite aiguë|Cholangite]] ===<br />
Il s'agit d'une cholédocholithiase avec surinfection bactérienne. La triade de Charcot peut être identifiée: douleur à l'hypochondre droit, fièvre et ictère. Il y a anomalies du bilan hépatique (augmentation de la bilirubine, enzymes hépatiques et PAL). <br />
<br />
Les antibiotiques à large spectre, couvrant les bâtonnets Gram négatifs ou anaérobes, sont débutés. Lorsque la condition du patient est stabilisée, le traitement se poursuit avec l'extraction du calcul par ERCP et une cholécystectomie.<br />
<br />
=== [[Pancréatite aiguë]] ===<br />
Le calcul biliaire peut progresser après passage au cholédoque jusqu'à obstruer, habituellement de manière transitoire, le canal de Wirsung ou l'ampoule de Vater. <br />
<br />
L'obstruction est marquée par une lipase augmentée à 3 fois la normale, et se résorbe spontanément lorsque le patient est mis à jeun. La cholécystectomie est indiquée une fois que la pancréatite est résolue.<br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
Outre les complications des coliques biliaires, certaines pathologies ont un pattern de douleur similaire, d'où l'importance d'un questionnaire et examen clinique appropriés. Le diagnostic différentiel inclut:<br />
* Hépatite<br />
* Calculs rénaux<br />
* Gastro-entérite virale ou bactérienne<br />
* Ischémie mésentérique<br />
* Syndrome Fitz-Hugh Curtis<br />
* Dyskinésie biliaire<ref name=":0" /><br />
Les cancers de la vésicule biliaire et des voies biliaires (cholangiocarcinome) ne sont généralement pas douloureux à leurs débuts, mais peuvent le devenir en stade avancé. C'est surtout l'ictère et les symptômes affectant l'état général (fatigue, perte de poids, etc.) qui vont être identifés.<br />
<br />
==Traitement==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
La prise en charge des coliques biliaires est ciblée sur le contrôle de la douleur, à l'aide d'AINS (ou opioïdes si AINS contrindiqués). Les patients ne nécessitent généralement pas une hospitalisation. Ils peuvent être traités de manière symptomatique avec un régime pauvre en graisses, un contrôle de la douleur et des anti-émétiques, et un suivi pour une cholécystectomie laparoscopique en ambulatoire dans un délai raisonnable. Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation et une prise en charge chirurgicale plus urgente sont justifiées pour un soulagement symptomatique. D'autres considérations pour une éventuelle admission incluent les gros calculs biliaires. Les calculs de taille supérieure à 1 cm ont une plus grande propension à obstruer le canal cystique et peuvent prédisposer à une cholécystite aiguë, ils doivent donc être traités de manière plus urgente par une prise en charge chirurgicale. Si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide), l'admission doit être envisagée.<ref name=":0" /><br />
<br />
La prise en charge des coliques biliaires est avant tout chirurgicale. La prise en charge médicale des coliques biliaires implique le maintien strict d'un régime alimentaire faible en gras et une prise en charge de soutien avec des antiémétiques et un contrôle de la douleur, mais comme les patients ont généralement plusieurs calculs, le risque de récidive de leur colique biliaire est élevé. Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite. L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires. L'intervention chirurgicale avec cholécystectomie laparoscopique reste l'étalon-or. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
La cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) est à la fois diagnostique et thérapeutique des calculs du cholédoque. La sphinctérotomie de l'ampoule de Vater peut aider à éliminer les calculs après la CPRE et empêcher les futurs calculs de se loger dans le canal cholédoque.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Suivi==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Suivi}}<br />
La cholécystectomie pour colique biliaire est une intervention élective et a donc une évolution postopératoire très favorable. Il s'agit pour la plupart une intervention en contexte de chirurgie d'un jour, en s'assurant que l'hydratation et la nutrition per os soient bien tolérées, et que leur douleur soit bien contrôlée.<ref name=":0" /><br />
<br />
Un suivi en clinique externe est prévu 6-8 semaines post-opératoires avec le chirurgien.<br />
<br />
==Complications==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}<br />
Les complications de cette maladie sont :<br />
* la {{Complication|nom=complication 1}}<br />
* la {{Complication|nom=complication 2}}<br />
* la {{Complication|nom=complication 3}}<br />
* ...<br />
* Pancréatite<br />
* Cholangite<br />
* Perforation de la vésicule biliaire<ref name=":0" /><br />
<br />
==Évolution==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Évolution}}<br />
<br />
==Prévention==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Prévention}}<br />
Si un patient souffrant de colique biliaire choisit une prise en charge non opératoire de son état, il est impératif de l'éduquer sur les signes avant-coureurs de la cholécystite. Il faut leur dire de se présenter rapidement à l'hôpital si leurs douleurs abdominales persistent plus de quelques heures, deviennent beaucoup plus importantes que d'habitude ou s'ils développent une fièvre concomitante. Ces patients doivent être informés qu'ils courent un risque élevé de développer une pierre impactée qui peut entraîner des processus infectieux dangereux tels que la cholécystite ou l'angiocholite. Ils doivent également être informés que les repas gras provoquent une contraction de la vésicule biliaire et peuvent précipiter leurs symptômes.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Concepts clés==<br />
<br />
Outre la lithiase biliaire symptomatique, les complications des calculs biliaires comprennent la cholécystite aiguë, l'angiocholite et la pancréatite selon l'emplacement de la pierre dans l'arbre biliaire. Ces maladies sont plus graves et nécessitent une hospitalisation et une prise en charge médicale.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Conseils==<br />
<br />
La colique biliaire peut être prise en charge par un service de chirurgie générale sans consultation d'autres services. Cependant, s'il existe un risque de calculs biliaires potentiels dans le canal cholédoque, la gastro-entérologie peut être contactée pour une éventuelle CPRE.<ref name=":0" /><br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 0<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=85185Colique biliaire2022-09-19T14:32:32Z<p>Nanxin Jiang : /* Présentation clinique */</p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique, accident migratoire, incident de migration<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Définition}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire, dans le canal cystique, ou dans le cholédoque. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures. Si l'obstruction est prolongée, l'inflammation se développe au sein de l'arbre biliaire: il s'agira alors d'une [[Cholécystite aiguë|cholécystite]].<br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Épidémiologie}}<br />
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une inflammation de la vésicule biliaire, ou encore du pancréas<ref name=":1" />.<br />
<br />
==Physiopathologie et étiologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Étiologies}}<br />
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire s'explique par la physiopathologie retrouvée sur la page des [[Cholélithiase|cholélithiases]], où se trouve également les facteurs de risque associés. <br />
<br />
Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (en post-prandial par exemple), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche vers le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur chez le patient. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins: <br />
<br />
# En retombant dans le corps de la vésicule biliaire ou; <br />
# En poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins. <br />
<br />
De ce fait, la douleur est progressivement soulagée. <br />
<br />
Typiquement, les coliques biliaires ont un pattern de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne. Il n'y a cependant pas toujours un pattern identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire. <br />
==Présentation clinique==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Présentation clinique}}<br />
La colique biliaire se décrit classiquement comme étant une douleur intense et constante, localisée à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite). Le patient peut se présenter avec diaphorèse, nausée et vomissement.<br />
<br />
La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 6 heures. Lors de l'épisode de colique biliaire, la douleur transitoire est reproductible à la palpation du quadrant supérieur droit. Elle n'est pas exacerbée aux mouvement, et n'est pas soulagée en position ''squatting'' ni par le passage de gaz ou de selles.<br />
<br />
Le patient est afébrile, et les signes vitaux ne sont pas perturbés.<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
Le bilan sanguin, qui inclut la formule sanguine complète et le bilan hépatique, demeure normal.<br />
L'examen de choix pour identifier les cholélithiases, qui peuvent être à l'origine des épisodes de colique biliaire, est '''l'échographie''' (sensibilité >95%). Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs, dont la taille peut varier, ou l'ombre des calculs. <br />
<br />
La TDM abdominale est moins sensible pour évaluer les calculs dans la vésicule biliaire.<br />
<br />
== Complications ==<br />
<br />
=== [[Cholécystite aiguë]] ===<br />
Il s'agit de la complication la plus commune des coliques biliaires, où le calcul s'enclave dans le col de la vésicule biliaires et l'obstrue de façon prolongée jusqu'à créer une réaction inflammatoire. <br />
<br />
La pathologie se présente avec une douleur prolongée au quadrant supérieur droit (>4-6h) et un signe de Murphy positif. Il peut y avoir fièvre et leucocytose.<br />
<br />
Typiquement il n'y a pas de perturbation au bilan hépatique puisque le cholédoque demeure perméable, quoiqu'il peut y avoir une légère augmentation des AST, ALT et bilirubine. Une augmentation des GGT, PAL et lipase doit faire suspecter une complication plus grave des coliques biliaires.<br />
<br />
À l'échographie, on doit retrouver une vésicule biliaire distendue, du liquide autour de la vésicule biliaire, et/ou une paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm).<ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28613523</ref><br />
<br />
Un traitement chirurgical est indiqué: la '''cholécystectomie'''. Toutefois, certains cas plus complexes nécessitent un traitement d'antibiotiques, suivi de la cholécystectomie dans 6-8 semaines.<br />
<br />
=== [[Cholédocholithiase|Cholédocholithiases]] ===<br />
Le calcul progresse dans l'arbre biliaire et s'enclave dans le canal cholédoque. La présentation clinique est identique qu'à la cholécystite, mais avec une perturbation du bilan hépatique au niveau cytolytique (AST et ALT augmentés) et cholestatique (bilirubine et PAL augmentés).<br />
<br />
L''''échographie''' demeure l'examen le plus spécifique pour évaluer la vésicule biliaire et les canaux. Une '''cholangio-IRM (MRCP)''' permet également de détailler l'arbre biliaire sans injecter de contraste, au besoin.<br />
<br />
Le traitement consiste en une sphinctérotomie endoscopique et extraction de calcul par '''ERCP'''. La cholécystectomie est performée dans un deuxième temps, généralement dans la même hospitalisation à l'intérieur de 7 jours.<br />
<br />
=== [[Cholangite aiguë|Cholangite]] ===<br />
Il s'agit d'une cholédocholithiase avec surinfection bactérienne. La triade de Charcot peut être identifiée: douleur à l'hypochondre droit, fièvre et ictère. Il y a anomalies du bilan hépatique (augmentation de la bilirubine, enzymes hépatiques et PAL). <br />
<br />
Les antibiotiques à large spectre, couvrant les bâtonnets Gram négatifs ou anaérobes, sont débutés. Lorsque la condition du patient est stabilisée, le traitement se poursuit avec l'extraction du calcul par ERCP et une cholécystectomie.<br />
<br />
=== [[Pancréatite aiguë]] ===<br />
Le calcul biliaire peut progresser après passage au cholédoque jusqu'à obstruer, habituellement de manière transitoire, le canal de Wirsung ou l'ampoule de Vater. <br />
<br />
L'obstruction est marquée par une lipase augmentée à 3 fois la normale, et se résorbe spontanément lorsque le patient est mis à jeun. La cholécystectomie est indiquée une fois que la pancréatite est résolue.<br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
Outre les complications des coliques biliaires, le diagnostic différentiel de la maladie est :<br />
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 1}}<br />
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 2}}<br />
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 3}}<br />
* ...<br />
* Hépatite<br />
* Cholangite<br />
* Ischémie mésentérique<br />
* Pancréatite<br />
* Calculs rénaux<br />
* Gastro-entérite virale ou bactérienne<br />
* Dyskinésie biliaire<ref name=":0" /><br />
Les cancers de la vésicule biliaire et des voies biliaires (cholangiocarcinome) ne sont généralement pas douloureux à leurs débuts, mais peuvent le devenir en stade avancé. C'est surtout l'ictère et les symptômes affectant l'état général (fatigue, perte de poids, etc.) qui vont être identifés.<br />
<br />
==Traitement==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
Les traitements proposés sont les suivants :<br />
* le {{Traitement|nom=traitement 1}}<br />
* le {{Traitement|nom=traitement 2}}<br />
* le {{Traitement|nom=traitement 3}}<br />
* ...<br />
La prise en charge des coliques biliaires est avant tout chirurgicale. La prise en charge médicale des coliques biliaires implique le maintien strict d'un régime alimentaire faible en gras et une prise en charge de soutien avec des antiémétiques et un contrôle de la douleur, mais comme les patients ont généralement plusieurs calculs, le risque de récidive de leur colique biliaire est élevé. Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite. L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires. L'intervention chirurgicale avec cholécystectomie laparoscopique reste l'étalon-or. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
La cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) est à la fois diagnostique et thérapeutique des calculs du cholédoque. La sphinctérotomie de l'ampoule de Vater peut aider à éliminer les calculs après la CPRE et empêcher les futurs calculs de se loger dans le canal cholédoque.<ref name=":0" /><br />
<br />
Les patients atteints de coliques biliaires ne nécessitent pas nécessairement une hospitalisation. Ils peuvent être traités de manière symptomatique avec un régime pauvre en graisses, un contrôle de la douleur et des anti-émétiques, et un suivi pour une cholécystectomie laparoscopique en ambulatoire dans un délai raisonnable. Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation et une prise en charge chirurgicale plus urgente sont justifiées pour un soulagement symptomatique. D'autres considérations pour une éventuelle admission incluent les gros calculs biliaires. Les calculs de taille supérieure à 1 cm ont une plus grande propension à obstruer le canal cystique et peuvent prédisposer à une cholécystite aiguë, ils doivent donc être traités de manière plus urgente par une prise en charge chirurgicale. Si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide), l'admission doit être envisagée.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Suivi==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Suivi}}<br />
La cholécystectomie pour colique biliaire est une intervention élective et a donc une évolution postopératoire très favorable. Étant donné que la colique biliaire précède par définition l'inflammation plus grave qui accompagne la cholécystite, la dissection et l'ablation de la vésicule biliaire sont généralement beaucoup plus faciles. Les patients peuvent souvent sortir le jour même ou après une seule journée à l'hôpital à condition qu'ils puissent tolérer un apport oral approprié d'hydratation et de nutrition et que leur douleur soit bien contrôlée.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Complications==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}<br />
Les complications de cette maladie sont :<br />
* la {{Complication|nom=complication 1}}<br />
* la {{Complication|nom=complication 2}}<br />
* la {{Complication|nom=complication 3}}<br />
* ...<br />
* Pancréatite<br />
* Cholangite<br />
* Perforation de la vésicule biliaire<ref name=":0" /><br />
<br />
==Évolution==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Évolution}}<br />
<br />
==Prévention==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Prévention}}<br />
Si un patient souffrant de colique biliaire choisit une prise en charge non opératoire de son état, il est impératif de l'éduquer sur les signes avant-coureurs de la cholécystite. Il faut leur dire de se présenter rapidement à l'hôpital si leurs douleurs abdominales persistent plus de quelques heures, deviennent beaucoup plus importantes que d'habitude ou s'ils développent une fièvre concomitante. Ces patients doivent être informés qu'ils courent un risque élevé de développer une pierre impactée qui peut entraîner des processus infectieux dangereux tels que la cholécystite ou l'angiocholite. Ils doivent également être informés que les repas gras provoquent une contraction de la vésicule biliaire et peuvent précipiter leurs symptômes.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Concepts clés==<br />
<br />
Outre la lithiase biliaire symptomatique, les complications des calculs biliaires comprennent la cholécystite aiguë, l'angiocholite et la pancréatite selon l'emplacement de la pierre dans l'arbre biliaire. Ces maladies sont plus graves et nécessitent une hospitalisation et une prise en charge médicale.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Conseils==<br />
<br />
La colique biliaire peut être prise en charge par un service de chirurgie générale sans consultation d'autres services. Cependant, s'il existe un risque de calculs biliaires potentiels dans le canal cholédoque, la gastro-entérologie peut être contactée pour une éventuelle CPRE.<ref name=":0" /><br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 0<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=84704Colique biliaire2022-09-01T23:06:29Z<p>Nanxin Jiang : /* Étiologies */</p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique, accident migratoire, incident de migration<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Définition}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire, dans le canal cystique, ou dans le cholédoque. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures. Si l'obstruction est prolongée, l'inflammation se développe au sein de l'arbre biliaire: il s'agira alors d'une [[Cholécystite aiguë|cholécystite]].<br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Épidémiologie}}<br />
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une inflammation de la vésicule biliaire, ou encore du pancréas<ref name=":1" />.<br />
<br />
==Physiopathologie et étiologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Étiologies}}<br />
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire s'explique par la physiopathologie retrouvée sur la page des [[Cholélithiase|cholélithiases]], où se trouve également les facteurs de risque associés. <br />
<br />
Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (en post-prandial par exemple), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche vers le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur chez le patient. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins: <br />
<br />
# En retombant dans le corps de la vésicule biliaire ou; <br />
# En poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins. <br />
<br />
De ce fait, la douleur est progressivement soulagée. <br />
<br />
Typiquement, les coliques biliaires ont un pattern de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne. Il n'y a cependant pas toujours un pattern identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire. <br />
==Présentation clinique==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Présentation clinique}}<br />
La colique biliaire se décrit classiquement comme étant une douleur intense et constante, localisée à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite). Le patient peut se présenter avec diaphorèse, nausée et vomissement.<br />
<br />
La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 6 heures. Lors de l'épisode de colique biliaire, la douleur transitoire est reproductible à la palpation du quadrant supérieur droit. Elle n'est pas exacerbée aux mouvement, et n'est pas soulagée en position ''squatting'' ni par le passage de gaz ou de selles.<br />
<br />
L'examen de choix pour identifier les cholélithiases, qui peuvent être à l'origine des épisodes de colique biliaire, est '''l'échographie''' (sensibilité >95%). Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs (la taille peut varier) ou l'ombre des calculs. <br />
<br />
Le bilan sanguin, formule sanguine complète et bilan hépatique, demeure normal.<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Examens paracliniques}}<br />
Les examens paracliniques pertinents sont :<br />
* l'{{Examen paraclinique|nom=examen paraclinique 1|indication=Indication}} :<br />
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 1}}<br />
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 2}}<br />
* l'{{Examen paraclinique|nom=examen paraclinique 2|indication=Indication}} :<br />
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 3}}<br />
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 4}}, ...<br />
* ...<br />
Les tests de laboratoire à commander comprennent une numération globulaire complète (CBC) et un panel métabolique avec des tests de la fonction hépatique. Il est important d'avoir ces tests pour exclure une pathologie plus grave de la vésicule biliaire telle qu'une cholécystite aiguë ou une cholangite. Avec un nombre élevé de globules blancs (WBC), la suspicion de cholécystite aiguë ou d'angiocholite augmente. Des enzymes hépatiques élevées telles que la bilirubine directe, l'AST, l'ALT, l'ALP et la GGT suggèrent un calcul ou un blocage dans le canal cholédoque. Les calculs dans la vésicule biliaire ou le canal cystique ne produisent généralement aucune anomalie de laboratoire à moins qu'ils n'aient évolué d'une colique biliaire à une cholécystite, auquel cas une leucocytose peut être observée.<ref name=":2">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29340256</ref><ref name=":9">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29156853</ref><ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28613523</ref><br />
<br />
L'échographie abdominale RUQ est le premier examen radiologique permettant d'évaluer une suspicion de pathologie biliaire. Les scanners HIDA sont utiles pour évaluer la cholécystite aiguë ou chronique et la dyskinésie biliaire. La TDM abdominale est moins sensible que l'échographie pour évaluer les calculs dans la vésicule biliaire. Cependant, les tomodensitogrammes sont une modalité couramment utilisée par les médecins des urgences pour les douleurs abdominales sévères non spécifiques, qui peuvent détecter la présence de calculs biliaires. Le MRCP peut être utilisé pour une meilleure visualisation de l'arbre biliaire, en particulier lors de l'évaluation de la cholédocholithiase. La cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) peut être utilisée pour évaluer les calculs du canal cholédoque si toutes les autres images sont équivoques. La CPRE est également une intervention thérapeutique pour la cholédocholithiase.<ref name=":0" /><br />
<br />
Les résultats classiques de l'échographie RUQ pour les coliques biliaires incluent les calculs (la taille peut varier) ou l'ombre des calculs. Les découvertes de liquide péricholécystique, de paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm) et de vésicule biliaire distendue sont plus révélatrices d'une cholécystite aiguë.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
Le diagnostic différentiel de la maladie est :<br />
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 1}}<br />
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 2}}<br />
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 3}}<br />
* ...<br />
* Hépatite<br />
* Cholangite<br />
* Ischémie mésentérique<br />
* Pancréatite<br />
* Calculs rénaux<br />
* Gastro-entérite virale ou bactérienne<br />
* Dyskinésie biliaire<ref name=":0" /><br />
<br />
==Traitement==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
Les traitements proposés sont les suivants :<br />
* le {{Traitement|nom=traitement 1}}<br />
* le {{Traitement|nom=traitement 2}}<br />
* le {{Traitement|nom=traitement 3}}<br />
* ...<br />
La prise en charge des coliques biliaires est avant tout chirurgicale. La prise en charge médicale des coliques biliaires implique le maintien strict d'un régime alimentaire faible en gras et une prise en charge de soutien avec des antiémétiques et un contrôle de la douleur, mais comme les patients ont généralement plusieurs calculs, le risque de récidive de leur colique biliaire est élevé. Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite. L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires. L'intervention chirurgicale avec cholécystectomie laparoscopique reste l'étalon-or. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
La cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) est à la fois diagnostique et thérapeutique des calculs du cholédoque. La sphinctérotomie de l'ampoule de Vater peut aider à éliminer les calculs après la CPRE et empêcher les futurs calculs de se loger dans le canal cholédoque.<ref name=":0" /><br />
<br />
Les patients atteints de coliques biliaires ne nécessitent pas nécessairement une hospitalisation. Ils peuvent être traités de manière symptomatique avec un régime pauvre en graisses, un contrôle de la douleur et des anti-émétiques, et un suivi pour une cholécystectomie laparoscopique en ambulatoire dans un délai raisonnable. Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation et une prise en charge chirurgicale plus urgente sont justifiées pour un soulagement symptomatique. D'autres considérations pour une éventuelle admission incluent les gros calculs biliaires. Les calculs de taille supérieure à 1 cm ont une plus grande propension à obstruer le canal cystique et peuvent prédisposer à une cholécystite aiguë, ils doivent donc être traités de manière plus urgente par une prise en charge chirurgicale. Si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide), l'admission doit être envisagée.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Suivi==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Suivi}}<br />
La cholécystectomie pour colique biliaire est une intervention élective et a donc une évolution postopératoire très favorable. Étant donné que la colique biliaire précède par définition l'inflammation plus grave qui accompagne la cholécystite, la dissection et l'ablation de la vésicule biliaire sont généralement beaucoup plus faciles. Les patients peuvent souvent sortir le jour même ou après une seule journée à l'hôpital à condition qu'ils puissent tolérer un apport oral approprié d'hydratation et de nutrition et que leur douleur soit bien contrôlée.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Complications==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}<br />
Les complications de cette maladie sont :<br />
* la {{Complication|nom=complication 1}}<br />
* la {{Complication|nom=complication 2}}<br />
* la {{Complication|nom=complication 3}}<br />
* ...<br />
* Pancréatite<br />
* Cholangite<br />
* Perforation de la vésicule biliaire<ref name=":0" /><br />
<br />
==Évolution==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Évolution}}<br />
<br />
==Prévention==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Prévention}}<br />
Si un patient souffrant de colique biliaire choisit une prise en charge non opératoire de son état, il est impératif de l'éduquer sur les signes avant-coureurs de la cholécystite. Il faut leur dire de se présenter rapidement à l'hôpital si leurs douleurs abdominales persistent plus de quelques heures, deviennent beaucoup plus importantes que d'habitude ou s'ils développent une fièvre concomitante. Ces patients doivent être informés qu'ils courent un risque élevé de développer une pierre impactée qui peut entraîner des processus infectieux dangereux tels que la cholécystite ou l'angiocholite. Ils doivent également être informés que les repas gras provoquent une contraction de la vésicule biliaire et peuvent précipiter leurs symptômes.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Concepts clés==<br />
<br />
Outre la lithiase biliaire symptomatique, les complications des calculs biliaires comprennent la cholécystite aiguë, l'angiocholite et la pancréatite selon l'emplacement de la pierre dans l'arbre biliaire. Ces maladies sont plus graves et nécessitent une hospitalisation et une prise en charge médicale.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Conseils==<br />
<br />
La colique biliaire peut être prise en charge par un service de chirurgie générale sans consultation d'autres services. Cependant, s'il existe un risque de calculs biliaires potentiels dans le canal cholédoque, la gastro-entérologie peut être contactée pour une éventuelle CPRE.<ref name=":0" /><br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 0<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=84687Colique biliaire2022-09-01T00:55:00Z<p>Nanxin Jiang : /* Épidémiologie */</p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique, accident migratoire, incident de migration<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Définition}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire, dans le canal cystique, ou dans le cholédoque. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures. Si l'obstruction est prolongée, l'inflammation se développe au sein de l'arbre biliaire: il s'agira alors d'une [[Cholécystite aiguë|cholécystite]].<br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Épidémiologie}}<br />
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une inflammation de la vésicule biliaire, ou encore du pancréas<ref name=":1" />.<br />
<br />
==Étiologies==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Étiologies}}<br />
La douleur biliaire s'explique principalement par l'obstruction des voies biliaires par une cholélithiase, puisque <br />
<br />
<br />
Les étiologies sont :<br />
* l'{{Étiologie|nom=étiologie 1}}<br />
* l'{{Étiologie|nom=étiologie 2}}<br />
* l'{{Étiologie|nom=étiologie 3}}<br />
* ...<br />
Les calculs biliaires se forment dans la vésicule biliaire et peuvent être composés de cholestérol ou de bilirubine. Ces calculs peuvent rester dans la vésicule biliaire et rester asymptomatiques ou peuvent pénétrer dans le canal cystique ou le canal cholédoque où ils peuvent se loger et provoquer des douleurs lorsque la vésicule biliaire se contracte. La douleur survient généralement après des repas gras, lorsque la vésicule biliaire se contracte pour libérer la bile dans le duodénum afin de faciliter la digestion en émulsifiant les graisses. Les calculs existent généralement dans la vésicule biliaire sans symptômes, appelés cholélithiase asymptomatique. La lithiase biliaire asymptomatique ne nécessite généralement aucun traitement médical ou chirurgical et peut être prise en charge dans l'expectative et ne nécessite pas de suivi supplémentaire. Cependant, si des douleurs, des nausées ou des vomissements se présentent, le plus souvent sous forme de douleurs abdominales dans le quadrant supérieur droit (RUQ), le patient peut être diagnostiqué avec une lithiase biliaire symptomatique et nécessitera une évaluation chirurgicale.<ref name=":3">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30209609</ref><ref name=":4">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29132521</ref> Si la douleur disparaît d'elle-même, généralement par le calcul soit en passant par le canal cholédoque et dans le duodénum, soit en retombant dans la vésicule biliaire après avoir obstrué le canal cystique, il est alors appelé colique biliaire.<ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28613523</ref><br />
<br />
==Physiopathologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Physiopathologie}}<br />
{{Inclure une section d'une page|page=Cholélithiase|section=Physiopathologie}}<br />
<br />
Les calculs biliaires se forment dans la vésicule biliaire et peuvent être composés de cholestérol ou de bilirubine. Les repas gras provoquent la libération de cholécystokinine (CCK) du duodénum, ce qui provoque par la suite une contraction de la vésicule biliaire. Cette contraction peut expulser des calculs de la vésicule biliaire dans le canal cystique ou le canal cholédoque. Moins fréquemment, des calculs peuvent également se former dans le canal cholédoque (CBD) et sont appelés calculs primaires de CBD. Ces calculs irritent la muqueuse des canaux, provoquant des douleurs, qui sont notamment présentes pendant les périodes de contraction de la vésicule biliaire et des canaux.<ref name=":7">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29486713</ref><ref name=":8">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24074413</ref> Les calculs peuvent également être impactés dans le canal cystique ou le canal cholédoque, la douleur résultant de la contraction de la vésicule biliaire contre l'obstruction. .<ref name=":0" /><br />
<br />
==Présentation clinique==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Présentation clinique}}<br />
Les patients présentent généralement une douleur postprandiale qui « va et vient », d'où le terme colique. La douleur est généralement dans le RUQ de l'abdomen et peut avoir des radiations dans le dos. Avec une colique biliaire non compliquée, les patients ne présenteront probablement qu'une douleur. Cependant, certains peuvent également signaler des nausées et/ou des vomissements. Ces symptômes sont accentués après les repas.<ref name=":0" /><br />
<br />
Les patients atteints de coliques biliaires sont afébriles et n'auront généralement pas de signes vitaux anormaux, contrairement à la cholécystite ou à l'angiocholite aiguë, qui peuvent se présenter avec de la fièvre, de la tachycardie ou même de l'hypotension si elles évoluent vers un choc septique.<ref name=":0" /><br />
<br />
Les patients atteints de coliques biliaires n'auront généralement que le quadrant supérieur droit (RUQ) ou une sensibilité épigastrique à l'examen physique. La distension abdominale et la sensibilité au rebond sont moins fréquentes. La jaunisse n'est pas observée avec le blocage du canal cystique ; cependant, il est courant de bloquer le canal cholédoque en raison d'une élévation de la bilirubine directe. Cette découverte suggérerait une obstruction plus grave de l'arbre biliaire et devrait faire suspecter une potentielle cholangite plutôt qu'une colique biliaire.<ref name=":0" /><br />
===Facteurs de risque===<br />
{{Inclure une section d'une page|page=Cholélithiase|section=Facteurs de risque}}<br />
<br />
===Questionnaire===<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Questionnaire}}<br />
Les symptômes de cette maladie sont :<br />
* le {{Symptôme|nom=symptôme 1}}<br />
* le {{Symptôme|nom=symptôme 2}}<br />
* le {{Symptôme|nom=symptôme 3}}<br />
* l'{{Élément d'histoire|nom=élément d'histoire 1}}<br />
* ...<br />
<br />
===Examen clinique===<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Examen clinique}}<br />
L'examen clinique permet d'objectiver les signes suivants :<br />
* à l'{{Examen clinique|nom=examen clinique 1}} :<br />
** le {{Signe clinique|nom=signe clinique 1}}<br />
** le {{Signe clinique|nom=signe clinique 2}}<br />
* l'{{Examen clinique|nom=examen clinique 2}} :<br />
** le {{Signe clinique|nom=signe clinique 3}}<br />
* ...<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Examens paracliniques}}<br />
Les examens paracliniques pertinents sont :<br />
* l'{{Examen paraclinique|nom=examen paraclinique 1|indication=Indication}} :<br />
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 1}}<br />
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 2}}<br />
* l'{{Examen paraclinique|nom=examen paraclinique 2|indication=Indication}} :<br />
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 3}}<br />
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 4}}, ...<br />
* ...<br />
Les tests de laboratoire à commander comprennent une numération globulaire complète (CBC) et un panel métabolique avec des tests de la fonction hépatique. Il est important d'avoir ces tests pour exclure une pathologie plus grave de la vésicule biliaire telle qu'une cholécystite aiguë ou une cholangite. Avec un nombre élevé de globules blancs (WBC), la suspicion de cholécystite aiguë ou d'angiocholite augmente. Des enzymes hépatiques élevées telles que la bilirubine directe, l'AST, l'ALT, l'ALP et la GGT suggèrent un calcul ou un blocage dans le canal cholédoque. Les calculs dans la vésicule biliaire ou le canal cystique ne produisent généralement aucune anomalie de laboratoire à moins qu'ils n'aient évolué d'une colique biliaire à une cholécystite, auquel cas une leucocytose peut être observée.<ref name=":2">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29340256</ref><ref name=":9">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29156853</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
L'échographie abdominale RUQ est le premier examen radiologique permettant d'évaluer une suspicion de pathologie biliaire. Les scanners HIDA sont utiles pour évaluer la cholécystite aiguë ou chronique et la dyskinésie biliaire. La TDM abdominale est moins sensible que l'échographie pour évaluer les calculs dans la vésicule biliaire. Cependant, les tomodensitogrammes sont une modalité couramment utilisée par les médecins des urgences pour les douleurs abdominales sévères non spécifiques, qui peuvent détecter la présence de calculs biliaires. Le MRCP peut être utilisé pour une meilleure visualisation de l'arbre biliaire, en particulier lors de l'évaluation de la cholédocholithiase. La cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) peut être utilisée pour évaluer les calculs du canal cholédoque si toutes les autres images sont équivoques. La CPRE est également une intervention thérapeutique pour la cholédocholithiase.<ref name=":0" /><br />
<br />
Les résultats classiques de l'échographie RUQ pour les coliques biliaires incluent les calculs (la taille peut varier) ou l'ombre des calculs. Les découvertes de liquide péricholécystique, de paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm) et de vésicule biliaire distendue sont plus révélatrices d'une cholécystite aiguë.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Approche clinique==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Approche clinique}}<br />
<br />
==Diagnostic==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic}}<br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
Le diagnostic différentiel de la maladie est :<br />
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 1}}<br />
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 2}}<br />
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 3}}<br />
* ...<br />
* Hépatite<br />
* Cholangite<br />
* Ischémie mésentérique<br />
* Pancréatite<br />
* Calculs rénaux<br />
* Gastro-entérite virale ou bactérienne<br />
* Dyskinésie biliaire<ref name=":0" /><br />
<br />
==Traitement==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
Les traitements proposés sont les suivants :<br />
* le {{Traitement|nom=traitement 1}}<br />
* le {{Traitement|nom=traitement 2}}<br />
* le {{Traitement|nom=traitement 3}}<br />
* ...<br />
La prise en charge des coliques biliaires est avant tout chirurgicale. La prise en charge médicale des coliques biliaires implique le maintien strict d'un régime alimentaire faible en gras et une prise en charge de soutien avec des antiémétiques et un contrôle de la douleur, mais comme les patients ont généralement plusieurs calculs, le risque de récidive de leur colique biliaire est élevé. Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite. L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires. L'intervention chirurgicale avec cholécystectomie laparoscopique reste l'étalon-or. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
La cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) est à la fois diagnostique et thérapeutique des calculs du cholédoque. La sphinctérotomie de l'ampoule de Vater peut aider à éliminer les calculs après la CPRE et empêcher les futurs calculs de se loger dans le canal cholédoque.<ref name=":0" /><br />
<br />
Les patients atteints de coliques biliaires ne nécessitent pas nécessairement une hospitalisation. Ils peuvent être traités de manière symptomatique avec un régime pauvre en graisses, un contrôle de la douleur et des anti-émétiques, et un suivi pour une cholécystectomie laparoscopique en ambulatoire dans un délai raisonnable. Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation et une prise en charge chirurgicale plus urgente sont justifiées pour un soulagement symptomatique. D'autres considérations pour une éventuelle admission incluent les gros calculs biliaires. Les calculs de taille supérieure à 1 cm ont une plus grande propension à obstruer le canal cystique et peuvent prédisposer à une cholécystite aiguë, ils doivent donc être traités de manière plus urgente par une prise en charge chirurgicale. Si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide), l'admission doit être envisagée.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Suivi==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Suivi}}<br />
La cholécystectomie pour colique biliaire est une intervention élective et a donc une évolution postopératoire très favorable. Étant donné que la colique biliaire précède par définition l'inflammation plus grave qui accompagne la cholécystite, la dissection et l'ablation de la vésicule biliaire sont généralement beaucoup plus faciles. Les patients peuvent souvent sortir le jour même ou après une seule journée à l'hôpital à condition qu'ils puissent tolérer un apport oral approprié d'hydratation et de nutrition et que leur douleur soit bien contrôlée.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Complications==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}<br />
Les complications de cette maladie sont :<br />
* la {{Complication|nom=complication 1}}<br />
* la {{Complication|nom=complication 2}}<br />
* la {{Complication|nom=complication 3}}<br />
* ...<br />
* Pancréatite<br />
* Cholangite<br />
* Perforation de la vésicule biliaire<ref name=":0" /><br />
<br />
==Évolution==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Évolution}}<br />
<br />
==Prévention==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Prévention}}<br />
Si un patient souffrant de colique biliaire choisit une prise en charge non opératoire de son état, il est impératif de l'éduquer sur les signes avant-coureurs de la cholécystite. Il faut leur dire de se présenter rapidement à l'hôpital si leurs douleurs abdominales persistent plus de quelques heures, deviennent beaucoup plus importantes que d'habitude ou s'ils développent une fièvre concomitante. Ces patients doivent être informés qu'ils courent un risque élevé de développer une pierre impactée qui peut entraîner des processus infectieux dangereux tels que la cholécystite ou l'angiocholite. Ils doivent également être informés que les repas gras provoquent une contraction de la vésicule biliaire et peuvent précipiter leurs symptômes.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Concepts clés==<br />
<br />
Outre la lithiase biliaire symptomatique, les complications des calculs biliaires comprennent la cholécystite aiguë, l'angiocholite et la pancréatite selon l'emplacement de la pierre dans l'arbre biliaire. Ces maladies sont plus graves et nécessitent une hospitalisation et une prise en charge médicale.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Conseils==<br />
<br />
La colique biliaire peut être prise en charge par un service de chirurgie générale sans consultation d'autres services. Cependant, s'il existe un risque de calculs biliaires potentiels dans le canal cholédoque, la gastro-entérologie peut être contactée pour une éventuelle CPRE.<ref name=":0" /><br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 0<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=84686Colique biliaire2022-08-31T23:32:15Z<p>Nanxin Jiang : /* Épidémiologie */</p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique, accident migratoire, incident de migration<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Définition}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire, dans le canal cystique, ou dans le cholédoque. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures. Si l'obstruction est prolongée, l'inflammation se développe au sein de l'arbre biliaire: il s'agira alors d'une [[Cholécystite aiguë|cholécystite]].<br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Épidémiologie}}<br />
On estime qu'entre 10 % et 20 % des adultes ont des calculs biliaires, dont 1 % à 3 % des patients sont symptomatiques. Aux États-Unis, environ 500 000 personnes nécessitent une cholécystectomie en raison de tous les types de maladies biliaires. La colique biliaire a une prédominance féminine en raison de l'influence des œstrogènes sur la formation des calculs biliaires. L'obésité et l'hypercholestérolémie sont également fortement corrélés aux coliques biliaires et aux maladies de la vésicule biliaire, car aux États-Unis, la plupart des calculs biliaires sont à base de cholestérol.<ref name=":5">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28599581</ref><ref name=":6">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27826565</ref> Dans les pays en développement, les calculs dits pigmentés dérivés de la bilirubine sont plus courants et sont associés à des troubles hématologiques ainsi que les infections des arbres biliaires. Tout type de calcul peut provoquer des coliques biliaires, pouvant évoluer vers une cholécystite ou une cholangite, s'il obstrue le canal cystique ou le canal cholédoque.<ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28613523</ref><br />
<br />
==Étiologies==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Étiologies}}<br />
Les étiologies sont :<br />
* l'{{Étiologie|nom=étiologie 1}}<br />
* l'{{Étiologie|nom=étiologie 2}}<br />
* l'{{Étiologie|nom=étiologie 3}}<br />
* ...<br />
Les calculs biliaires se forment dans la vésicule biliaire et peuvent être composés de cholestérol ou de bilirubine. Ces calculs peuvent rester dans la vésicule biliaire et rester asymptomatiques ou peuvent pénétrer dans le canal cystique ou le canal cholédoque où ils peuvent se loger et provoquer des douleurs lorsque la vésicule biliaire se contracte. La douleur survient généralement après des repas gras, lorsque la vésicule biliaire se contracte pour libérer la bile dans le duodénum afin de faciliter la digestion en émulsifiant les graisses. Les calculs existent généralement dans la vésicule biliaire sans symptômes, appelés cholélithiase asymptomatique. La lithiase biliaire asymptomatique ne nécessite généralement aucun traitement médical ou chirurgical et peut être prise en charge dans l'expectative et ne nécessite pas de suivi supplémentaire. Cependant, si des douleurs, des nausées ou des vomissements se présentent, le plus souvent sous forme de douleurs abdominales dans le quadrant supérieur droit (RUQ), le patient peut être diagnostiqué avec une lithiase biliaire symptomatique et nécessitera une évaluation chirurgicale.<ref name=":3">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30209609</ref><ref name=":4">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29132521</ref> Si la douleur disparaît d'elle-même, généralement par le calcul soit en passant par le canal cholédoque et dans le duodénum, soit en retombant dans la vésicule biliaire après avoir obstrué le canal cystique, il est alors appelé colique biliaire.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Physiopathologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Physiopathologie}}<br />
{{Inclure une section d'une page|page=Cholélithiase|section=Physiopathologie}}<br />
<br />
Les calculs biliaires se forment dans la vésicule biliaire et peuvent être composés de cholestérol ou de bilirubine. Les repas gras provoquent la libération de cholécystokinine (CCK) du duodénum, ce qui provoque par la suite une contraction de la vésicule biliaire. Cette contraction peut expulser des calculs de la vésicule biliaire dans le canal cystique ou le canal cholédoque. Moins fréquemment, des calculs peuvent également se former dans le canal cholédoque (CBD) et sont appelés calculs primaires de CBD. Ces calculs irritent la muqueuse des canaux, provoquant des douleurs, qui sont notamment présentes pendant les périodes de contraction de la vésicule biliaire et des canaux.<ref name=":7">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29486713</ref><ref name=":8">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24074413</ref> Les calculs peuvent également être impactés dans le canal cystique ou le canal cholédoque, la douleur résultant de la contraction de la vésicule biliaire contre l'obstruction. .<ref name=":0" /><br />
<br />
==Présentation clinique==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Présentation clinique}}<br />
Les patients présentent généralement une douleur postprandiale qui « va et vient », d'où le terme colique. La douleur est généralement dans le RUQ de l'abdomen et peut avoir des radiations dans le dos. Avec une colique biliaire non compliquée, les patients ne présenteront probablement qu'une douleur. Cependant, certains peuvent également signaler des nausées et/ou des vomissements. Ces symptômes sont accentués après les repas.<ref name=":0" /><br />
<br />
Les patients atteints de coliques biliaires sont afébriles et n'auront généralement pas de signes vitaux anormaux, contrairement à la cholécystite ou à l'angiocholite aiguë, qui peuvent se présenter avec de la fièvre, de la tachycardie ou même de l'hypotension si elles évoluent vers un choc septique.<ref name=":0" /><br />
<br />
Les patients atteints de coliques biliaires n'auront généralement que le quadrant supérieur droit (RUQ) ou une sensibilité épigastrique à l'examen physique. La distension abdominale et la sensibilité au rebond sont moins fréquentes. La jaunisse n'est pas observée avec le blocage du canal cystique ; cependant, il est courant de bloquer le canal cholédoque en raison d'une élévation de la bilirubine directe. Cette découverte suggérerait une obstruction plus grave de l'arbre biliaire et devrait faire suspecter une potentielle cholangite plutôt qu'une colique biliaire.<ref name=":0" /><br />
===Facteurs de risque===<br />
{{Inclure une section d'une page|page=Cholélithiase|section=Facteurs de risque}}<br />
<br />
===Questionnaire===<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Questionnaire}}<br />
Les symptômes de cette maladie sont :<br />
* le {{Symptôme|nom=symptôme 1}}<br />
* le {{Symptôme|nom=symptôme 2}}<br />
* le {{Symptôme|nom=symptôme 3}}<br />
* l'{{Élément d'histoire|nom=élément d'histoire 1}}<br />
* ...<br />
<br />
===Examen clinique===<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Examen clinique}}<br />
L'examen clinique permet d'objectiver les signes suivants :<br />
* à l'{{Examen clinique|nom=examen clinique 1}} :<br />
** le {{Signe clinique|nom=signe clinique 1}}<br />
** le {{Signe clinique|nom=signe clinique 2}}<br />
* l'{{Examen clinique|nom=examen clinique 2}} :<br />
** le {{Signe clinique|nom=signe clinique 3}}<br />
* ...<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Examens paracliniques}}<br />
Les examens paracliniques pertinents sont :<br />
* l'{{Examen paraclinique|nom=examen paraclinique 1|indication=Indication}} :<br />
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 1}}<br />
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 2}}<br />
* l'{{Examen paraclinique|nom=examen paraclinique 2|indication=Indication}} :<br />
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 3}}<br />
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 4}}, ...<br />
* ...<br />
Les tests de laboratoire à commander comprennent une numération globulaire complète (CBC) et un panel métabolique avec des tests de la fonction hépatique. Il est important d'avoir ces tests pour exclure une pathologie plus grave de la vésicule biliaire telle qu'une cholécystite aiguë ou une cholangite. Avec un nombre élevé de globules blancs (WBC), la suspicion de cholécystite aiguë ou d'angiocholite augmente. Des enzymes hépatiques élevées telles que la bilirubine directe, l'AST, l'ALT, l'ALP et la GGT suggèrent un calcul ou un blocage dans le canal cholédoque. Les calculs dans la vésicule biliaire ou le canal cystique ne produisent généralement aucune anomalie de laboratoire à moins qu'ils n'aient évolué d'une colique biliaire à une cholécystite, auquel cas une leucocytose peut être observée.<ref name=":2">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29340256</ref><ref name=":9">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29156853</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
L'échographie abdominale RUQ est le premier examen radiologique permettant d'évaluer une suspicion de pathologie biliaire. Les scanners HIDA sont utiles pour évaluer la cholécystite aiguë ou chronique et la dyskinésie biliaire. La TDM abdominale est moins sensible que l'échographie pour évaluer les calculs dans la vésicule biliaire. Cependant, les tomodensitogrammes sont une modalité couramment utilisée par les médecins des urgences pour les douleurs abdominales sévères non spécifiques, qui peuvent détecter la présence de calculs biliaires. Le MRCP peut être utilisé pour une meilleure visualisation de l'arbre biliaire, en particulier lors de l'évaluation de la cholédocholithiase. La cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) peut être utilisée pour évaluer les calculs du canal cholédoque si toutes les autres images sont équivoques. La CPRE est également une intervention thérapeutique pour la cholédocholithiase.<ref name=":0" /><br />
<br />
Les résultats classiques de l'échographie RUQ pour les coliques biliaires incluent les calculs (la taille peut varier) ou l'ombre des calculs. Les découvertes de liquide péricholécystique, de paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm) et de vésicule biliaire distendue sont plus révélatrices d'une cholécystite aiguë.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Approche clinique==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Approche clinique}}<br />
<br />
==Diagnostic==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic}}<br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
Le diagnostic différentiel de la maladie est :<br />
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 1}}<br />
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 2}}<br />
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 3}}<br />
* ...<br />
* Hépatite<br />
* Cholangite<br />
* Ischémie mésentérique<br />
* Pancréatite<br />
* Calculs rénaux<br />
* Gastro-entérite virale ou bactérienne<br />
* Dyskinésie biliaire<ref name=":0" /><br />
<br />
==Traitement==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
Les traitements proposés sont les suivants :<br />
* le {{Traitement|nom=traitement 1}}<br />
* le {{Traitement|nom=traitement 2}}<br />
* le {{Traitement|nom=traitement 3}}<br />
* ...<br />
La prise en charge des coliques biliaires est avant tout chirurgicale. La prise en charge médicale des coliques biliaires implique le maintien strict d'un régime alimentaire faible en gras et une prise en charge de soutien avec des antiémétiques et un contrôle de la douleur, mais comme les patients ont généralement plusieurs calculs, le risque de récidive de leur colique biliaire est élevé. Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite. L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires. L'intervention chirurgicale avec cholécystectomie laparoscopique reste l'étalon-or. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
La cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) est à la fois diagnostique et thérapeutique des calculs du cholédoque. La sphinctérotomie de l'ampoule de Vater peut aider à éliminer les calculs après la CPRE et empêcher les futurs calculs de se loger dans le canal cholédoque.<ref name=":0" /><br />
<br />
Les patients atteints de coliques biliaires ne nécessitent pas nécessairement une hospitalisation. Ils peuvent être traités de manière symptomatique avec un régime pauvre en graisses, un contrôle de la douleur et des anti-émétiques, et un suivi pour une cholécystectomie laparoscopique en ambulatoire dans un délai raisonnable. Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation et une prise en charge chirurgicale plus urgente sont justifiées pour un soulagement symptomatique. D'autres considérations pour une éventuelle admission incluent les gros calculs biliaires. Les calculs de taille supérieure à 1 cm ont une plus grande propension à obstruer le canal cystique et peuvent prédisposer à une cholécystite aiguë, ils doivent donc être traités de manière plus urgente par une prise en charge chirurgicale. Si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide), l'admission doit être envisagée.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Suivi==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Suivi}}<br />
La cholécystectomie pour colique biliaire est une intervention élective et a donc une évolution postopératoire très favorable. Étant donné que la colique biliaire précède par définition l'inflammation plus grave qui accompagne la cholécystite, la dissection et l'ablation de la vésicule biliaire sont généralement beaucoup plus faciles. Les patients peuvent souvent sortir le jour même ou après une seule journée à l'hôpital à condition qu'ils puissent tolérer un apport oral approprié d'hydratation et de nutrition et que leur douleur soit bien contrôlée.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Complications==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}<br />
Les complications de cette maladie sont :<br />
* la {{Complication|nom=complication 1}}<br />
* la {{Complication|nom=complication 2}}<br />
* la {{Complication|nom=complication 3}}<br />
* ...<br />
* Pancréatite<br />
* Cholangite<br />
* Perforation de la vésicule biliaire<ref name=":0" /><br />
<br />
==Évolution==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Évolution}}<br />
<br />
==Prévention==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Prévention}}<br />
Si un patient souffrant de colique biliaire choisit une prise en charge non opératoire de son état, il est impératif de l'éduquer sur les signes avant-coureurs de la cholécystite. Il faut leur dire de se présenter rapidement à l'hôpital si leurs douleurs abdominales persistent plus de quelques heures, deviennent beaucoup plus importantes que d'habitude ou s'ils développent une fièvre concomitante. Ces patients doivent être informés qu'ils courent un risque élevé de développer une pierre impactée qui peut entraîner des processus infectieux dangereux tels que la cholécystite ou l'angiocholite. Ils doivent également être informés que les repas gras provoquent une contraction de la vésicule biliaire et peuvent précipiter leurs symptômes.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Concepts clés==<br />
<br />
Outre la lithiase biliaire symptomatique, les complications des calculs biliaires comprennent la cholécystite aiguë, l'angiocholite et la pancréatite selon l'emplacement de la pierre dans l'arbre biliaire. Ces maladies sont plus graves et nécessitent une hospitalisation et une prise en charge médicale.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Conseils==<br />
<br />
La colique biliaire peut être prise en charge par un service de chirurgie générale sans consultation d'autres services. Cependant, s'il existe un risque de calculs biliaires potentiels dans le canal cholédoque, la gastro-entérologie peut être contactée pour une éventuelle CPRE.<ref name=":0" /><br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 0<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Colique_biliaire&diff=84685Colique biliaire2022-08-31T23:05:49Z<p>Nanxin Jiang : /* Épidémiologie */</p>
<hr />
<div>{{Information maladie<br />
| acronyme = <br />
| image = Gallstones.PNG<br />
| description_image = [[Cholélithiase]] vue dans la vésicule biliaire<br />
| wikidata_id = Q2727106<br />
| autres_noms = colique hépatique<br />
| terme_anglais = Biliary colic, uncomplicated gallstone disease<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie<br />
| version_de_classe = 4 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
| démo = 0<br />
}}<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Définition}}<br />
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre dans le canal cystique ou le canal cholédoque de l'arbre biliaire. Les coliques font référence au type de douleur qui "va et vient", généralement après avoir mangé un gros repas gras qui provoque une contraction de la vésicule biliaire. Cependant, la douleur est généralement constante et non colique. Le traitement de cette maladie est principalement chirurgical, impliquant l'ablation de la vésicule biliaire, généralement à l'aide d'une technique laparoscopique. Cette affection médicale ne nécessite généralement pas d'admission à l'hôpital.<ref name=":1">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30326127</ref><ref name=":2">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29340256</ref> Les coliques biliaires font généralement référence à la douleur qui résulte d'une obstruction temporaire de l'arbre biliaire qui se résout d'elle-même. Une obstruction prolongée de l'arbre biliaire ou une impaction complète d'une pierre dans l'arbre biliaire entraînera éventuellement une cholécystite ou une cholangite, au cours de laquelle la douleur sera constante et croissante.<ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28613523</ref><br />
<br />
==Épidémiologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Épidémiologie}}<br />
On estime qu'entre 10 % et 20 % des adultes ont des calculs biliaires, dont 1 % à 3 % des patients sont symptomatiques. Aux États-Unis, environ 500 000 personnes nécessitent une cholécystectomie en raison de tous les types de maladies biliaires. La colique biliaire a une prédominance féminine en raison de l'influence des œstrogènes sur la formation des calculs biliaires. L'obésité et l'hypercholestérolémie sont également fortement corrélés aux coliques biliaires et aux maladies de la vésicule biliaire, car aux États-Unis, la plupart des calculs biliaires sont à base de cholestérol.<ref name=":5">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28599581</ref><ref name=":6">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27826565</ref> Dans les pays en développement, les calculs dits pigmentés dérivés de la bilirubine sont plus courants et sont associés à des troubles hématologiques ainsi que les infections des arbres biliaires. Tout type de calcul peut provoquer des coliques biliaires, pouvant évoluer vers une cholécystite ou une cholangite, s'il obstrue le canal cystique ou le canal cholédoque.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Étiologies==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Étiologies}}<br />
Les étiologies sont :<br />
* l'{{Étiologie|nom=étiologie 1}}<br />
* l'{{Étiologie|nom=étiologie 2}}<br />
* l'{{Étiologie|nom=étiologie 3}}<br />
* ...<br />
Les calculs biliaires se forment dans la vésicule biliaire et peuvent être composés de cholestérol ou de bilirubine. Ces calculs peuvent rester dans la vésicule biliaire et rester asymptomatiques ou peuvent pénétrer dans le canal cystique ou le canal cholédoque où ils peuvent se loger et provoquer des douleurs lorsque la vésicule biliaire se contracte. La douleur survient généralement après des repas gras, lorsque la vésicule biliaire se contracte pour libérer la bile dans le duodénum afin de faciliter la digestion en émulsifiant les graisses. Les calculs existent généralement dans la vésicule biliaire sans symptômes, appelés cholélithiase asymptomatique. La lithiase biliaire asymptomatique ne nécessite généralement aucun traitement médical ou chirurgical et peut être prise en charge dans l'expectative et ne nécessite pas de suivi supplémentaire. Cependant, si des douleurs, des nausées ou des vomissements se présentent, le plus souvent sous forme de douleurs abdominales dans le quadrant supérieur droit (RUQ), le patient peut être diagnostiqué avec une lithiase biliaire symptomatique et nécessitera une évaluation chirurgicale.<ref name=":3">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30209609</ref><ref name=":4">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29132521</ref> Si la douleur disparaît d'elle-même, généralement par le calcul soit en passant par le canal cholédoque et dans le duodénum, soit en retombant dans la vésicule biliaire après avoir obstrué le canal cystique, il est alors appelé colique biliaire.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Physiopathologie==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Physiopathologie}}<br />
{{Inclure une section d'une page|page=Cholélithiase|section=Physiopathologie}}<br />
<br />
Les calculs biliaires se forment dans la vésicule biliaire et peuvent être composés de cholestérol ou de bilirubine. Les repas gras provoquent la libération de cholécystokinine (CCK) du duodénum, ce qui provoque par la suite une contraction de la vésicule biliaire. Cette contraction peut expulser des calculs de la vésicule biliaire dans le canal cystique ou le canal cholédoque. Moins fréquemment, des calculs peuvent également se former dans le canal cholédoque (CBD) et sont appelés calculs primaires de CBD. Ces calculs irritent la muqueuse des canaux, provoquant des douleurs, qui sont notamment présentes pendant les périodes de contraction de la vésicule biliaire et des canaux.<ref name=":7">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29486713</ref><ref name=":8">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24074413</ref> Les calculs peuvent également être impactés dans le canal cystique ou le canal cholédoque, la douleur résultant de la contraction de la vésicule biliaire contre l'obstruction. .<ref name=":0" /><br />
<br />
==Présentation clinique==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Présentation clinique}}<br />
Les patients présentent généralement une douleur postprandiale qui « va et vient », d'où le terme colique. La douleur est généralement dans le RUQ de l'abdomen et peut avoir des radiations dans le dos. Avec une colique biliaire non compliquée, les patients ne présenteront probablement qu'une douleur. Cependant, certains peuvent également signaler des nausées et/ou des vomissements. Ces symptômes sont accentués après les repas.<ref name=":0" /><br />
<br />
Les patients atteints de coliques biliaires sont afébriles et n'auront généralement pas de signes vitaux anormaux, contrairement à la cholécystite ou à l'angiocholite aiguë, qui peuvent se présenter avec de la fièvre, de la tachycardie ou même de l'hypotension si elles évoluent vers un choc septique.<ref name=":0" /><br />
<br />
Les patients atteints de coliques biliaires n'auront généralement que le quadrant supérieur droit (RUQ) ou une sensibilité épigastrique à l'examen physique. La distension abdominale et la sensibilité au rebond sont moins fréquentes. La jaunisse n'est pas observée avec le blocage du canal cystique ; cependant, il est courant de bloquer le canal cholédoque en raison d'une élévation de la bilirubine directe. Cette découverte suggérerait une obstruction plus grave de l'arbre biliaire et devrait faire suspecter une potentielle cholangite plutôt qu'une colique biliaire.<ref name=":0" /><br />
===Facteurs de risque===<br />
{{Inclure une section d'une page|page=Cholélithiase|section=Facteurs de risque}}<br />
<br />
===Questionnaire===<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Questionnaire}}<br />
Les symptômes de cette maladie sont :<br />
* le {{Symptôme|nom=symptôme 1}}<br />
* le {{Symptôme|nom=symptôme 2}}<br />
* le {{Symptôme|nom=symptôme 3}}<br />
* l'{{Élément d'histoire|nom=élément d'histoire 1}}<br />
* ...<br />
<br />
===Examen clinique===<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Examen clinique}}<br />
L'examen clinique permet d'objectiver les signes suivants :<br />
* à l'{{Examen clinique|nom=examen clinique 1}} :<br />
** le {{Signe clinique|nom=signe clinique 1}}<br />
** le {{Signe clinique|nom=signe clinique 2}}<br />
* l'{{Examen clinique|nom=examen clinique 2}} :<br />
** le {{Signe clinique|nom=signe clinique 3}}<br />
* ...<br />
<br />
==Examens paracliniques==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Examens paracliniques}}<br />
Les examens paracliniques pertinents sont :<br />
* l'{{Examen paraclinique|nom=examen paraclinique 1|indication=Indication}} :<br />
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 1}}<br />
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 2}}<br />
* l'{{Examen paraclinique|nom=examen paraclinique 2|indication=Indication}} :<br />
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 3}}<br />
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 4}}, ...<br />
* ...<br />
Les tests de laboratoire à commander comprennent une numération globulaire complète (CBC) et un panel métabolique avec des tests de la fonction hépatique. Il est important d'avoir ces tests pour exclure une pathologie plus grave de la vésicule biliaire telle qu'une cholécystite aiguë ou une cholangite. Avec un nombre élevé de globules blancs (WBC), la suspicion de cholécystite aiguë ou d'angiocholite augmente. Des enzymes hépatiques élevées telles que la bilirubine directe, l'AST, l'ALT, l'ALP et la GGT suggèrent un calcul ou un blocage dans le canal cholédoque. Les calculs dans la vésicule biliaire ou le canal cystique ne produisent généralement aucune anomalie de laboratoire à moins qu'ils n'aient évolué d'une colique biliaire à une cholécystite, auquel cas une leucocytose peut être observée.<ref name=":2" /><ref name=":9">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29156853</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
L'échographie abdominale RUQ est le premier examen radiologique permettant d'évaluer une suspicion de pathologie biliaire. Les scanners HIDA sont utiles pour évaluer la cholécystite aiguë ou chronique et la dyskinésie biliaire. La TDM abdominale est moins sensible que l'échographie pour évaluer les calculs dans la vésicule biliaire. Cependant, les tomodensitogrammes sont une modalité couramment utilisée par les médecins des urgences pour les douleurs abdominales sévères non spécifiques, qui peuvent détecter la présence de calculs biliaires. Le MRCP peut être utilisé pour une meilleure visualisation de l'arbre biliaire, en particulier lors de l'évaluation de la cholédocholithiase. La cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) peut être utilisée pour évaluer les calculs du canal cholédoque si toutes les autres images sont équivoques. La CPRE est également une intervention thérapeutique pour la cholédocholithiase.<ref name=":0" /><br />
<br />
Les résultats classiques de l'échographie RUQ pour les coliques biliaires incluent les calculs (la taille peut varier) ou l'ombre des calculs. Les découvertes de liquide péricholécystique, de paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm) et de vésicule biliaire distendue sont plus révélatrices d'une cholécystite aiguë.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Approche clinique==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Approche clinique}}<br />
<br />
==Diagnostic==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic}}<br />
<br />
==Diagnostic différentiel==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}<br />
Le diagnostic différentiel de la maladie est :<br />
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 1}}<br />
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 2}}<br />
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 3}}<br />
* ...<br />
* Hépatite<br />
* Cholangite<br />
* Ischémie mésentérique<br />
* Pancréatite<br />
* Calculs rénaux<br />
* Gastro-entérite virale ou bactérienne<br />
* Dyskinésie biliaire<ref name=":0" /><br />
<br />
==Traitement==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}<br />
Les traitements proposés sont les suivants :<br />
* le {{Traitement|nom=traitement 1}}<br />
* le {{Traitement|nom=traitement 2}}<br />
* le {{Traitement|nom=traitement 3}}<br />
* ...<br />
La prise en charge des coliques biliaires est avant tout chirurgicale. La prise en charge médicale des coliques biliaires implique le maintien strict d'un régime alimentaire faible en gras et une prise en charge de soutien avec des antiémétiques et un contrôle de la douleur, mais comme les patients ont généralement plusieurs calculs, le risque de récidive de leur colique biliaire est élevé. Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite. L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires. L'intervention chirurgicale avec cholécystectomie laparoscopique reste l'étalon-or. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
La cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) est à la fois diagnostique et thérapeutique des calculs du cholédoque. La sphinctérotomie de l'ampoule de Vater peut aider à éliminer les calculs après la CPRE et empêcher les futurs calculs de se loger dans le canal cholédoque.<ref name=":0" /><br />
<br />
Les patients atteints de coliques biliaires ne nécessitent pas nécessairement une hospitalisation. Ils peuvent être traités de manière symptomatique avec un régime pauvre en graisses, un contrôle de la douleur et des anti-émétiques, et un suivi pour une cholécystectomie laparoscopique en ambulatoire dans un délai raisonnable. Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation et une prise en charge chirurgicale plus urgente sont justifiées pour un soulagement symptomatique. D'autres considérations pour une éventuelle admission incluent les gros calculs biliaires. Les calculs de taille supérieure à 1 cm ont une plus grande propension à obstruer le canal cystique et peuvent prédisposer à une cholécystite aiguë, ils doivent donc être traités de manière plus urgente par une prise en charge chirurgicale. Si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide), l'admission doit être envisagée.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Suivi==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Suivi}}<br />
La cholécystectomie pour colique biliaire est une intervention élective et a donc une évolution postopératoire très favorable. Étant donné que la colique biliaire précède par définition l'inflammation plus grave qui accompagne la cholécystite, la dissection et l'ablation de la vésicule biliaire sont généralement beaucoup plus faciles. Les patients peuvent souvent sortir le jour même ou après une seule journée à l'hôpital à condition qu'ils puissent tolérer un apport oral approprié d'hydratation et de nutrition et que leur douleur soit bien contrôlée.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Complications==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}<br />
Les complications de cette maladie sont :<br />
* la {{Complication|nom=complication 1}}<br />
* la {{Complication|nom=complication 2}}<br />
* la {{Complication|nom=complication 3}}<br />
* ...<br />
* Pancréatite<br />
* Cholangite<br />
* Perforation de la vésicule biliaire<ref name=":0" /><br />
<br />
==Évolution==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Évolution}}<br />
<br />
==Prévention==<br />
<br />
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Prévention}}<br />
Si un patient souffrant de colique biliaire choisit une prise en charge non opératoire de son état, il est impératif de l'éduquer sur les signes avant-coureurs de la cholécystite. Il faut leur dire de se présenter rapidement à l'hôpital si leurs douleurs abdominales persistent plus de quelques heures, deviennent beaucoup plus importantes que d'habitude ou s'ils développent une fièvre concomitante. Ces patients doivent être informés qu'ils courent un risque élevé de développer une pierre impactée qui peut entraîner des processus infectieux dangereux tels que la cholécystite ou l'angiocholite. Ils doivent également être informés que les repas gras provoquent une contraction de la vésicule biliaire et peuvent précipiter leurs symptômes.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Concepts clés==<br />
<br />
Outre la lithiase biliaire symptomatique, les complications des calculs biliaires comprennent la cholécystite aiguë, l'angiocholite et la pancréatite selon l'emplacement de la pierre dans l'arbre biliaire. Ces maladies sont plus graves et nécessitent une hospitalisation et une prise en charge médicale.<ref name=":0" /><br />
<br />
==Conseils==<br />
<br />
La colique biliaire peut être prise en charge par un service de chirurgie générale sans consultation d'autres services. Cependant, s'il existe un risque de calculs biliaires potentiels dans le canal cholédoque, la gastro-entérologie peut être contactée pour une éventuelle CPRE.<ref name=":0" /><br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/04/06<br />
| source = StatPearls<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 0<br />
| révision = 2021/08/06<br />
| pmid = 28613523<br />
| nom = Biliary Colic<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Sujet:Wsl47ytk4vqyudc1&topic_postId=wtxjo6dhhf2bik1t&topic_revId=wtxjoh78a34y5kht&action=single-viewSujet:Wsl47ytk4vqyudc12022-04-18T21:39:33Z<span class="plainlinks"><a href="/wiki/Utilisateur:Nanxin_Jiang" class="mw-userlink" title="Utilisateur:Nanxin Jiang"><bdi>Nanxin Jiang</bdi></a> <span class="mw-usertoollinks">(<a href="/wiki/Discussion_utilisateur:Nanxin_Jiang" class="mw-usertoollinks-talk" title="Discussion utilisateur:Nanxin Jiang">discussion</a> | <a href="/wiki/Sp%C3%A9cial:Contributions/Nanxin_Jiang" class="mw-usertoollinks-contribs" title="Spécial:Contributions/Nanxin Jiang">contributions</a>)</span> a modifié un <a rel="nofollow" class="external text" href="https://wikimedi.ca/index.php?title=Sujet:Wsl47ytk4vqyudc1&topic_showPostId=wtxjo6dhhf2bik1t#flow-post-wtxjo6dhhf2bik1t">message</a> sur « Révision ».</span>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Sujet:Wsl47ytk4vqyudc1&topic_postId=wtxjo6dhhf2bik1t&topic_revId=wtxjo6dhhf2bik1t&action=single-viewSujet:Wsl47ytk4vqyudc12022-04-18T21:39:24Z<span class="plainlinks"><a href="/wiki/Utilisateur:Nanxin_Jiang" class="mw-userlink" title="Utilisateur:Nanxin Jiang"><bdi>Nanxin Jiang</bdi></a> <span class="mw-usertoollinks">(<a href="/wiki/Discussion_utilisateur:Nanxin_Jiang" class="mw-usertoollinks-talk" title="Discussion utilisateur:Nanxin Jiang">discussion</a> | <a href="/wiki/Sp%C3%A9cial:Contributions/Nanxin_Jiang" class="mw-usertoollinks-contribs" title="Spécial:Contributions/Nanxin Jiang">contributions</a>)</span> a ajouté un <a rel="nofollow" class="external text" href="https://wikimedi.ca/index.php?title=Sujet:Wsl47ytk4vqyudc1&topic_showPostId=wtxjo6dhhf2bik1t#flow-post-wtxjo6dhhf2bik1t">commentaire</a> sur « Révision » (<em>"Suivi" complété "Anatomie" restitué</em>).</span>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Gastrectomie_pari%C3%A9tale&diff=80243Gastrectomie pariétale2022-04-18T21:38:05Z<p>Nanxin Jiang : /* Suivi */</p>
<hr />
<div><br />
{{Information procédure<br />
| image = Gastrectomie partielle - application de la dernière cartouches d’autosutures.jpeg<br />
| spécialités = Chirurgie générale, endocrinologie, gastro-entérologie, chirurgie bariatrique<br />
| systèmes = Digestif<br />
| vidéo = <br />
| wikidata_id = <br />
| autres_noms = gastrectomie verticale, gastrectomie en manchon, sleeve gastrectomy<br />
}}La '''gastrectomie pariétale''' (ou verticale) est une intervention bariatrique qui consiste à retirer de façon longiligne le fundus et les portions latérales gauches du corps et de l'antre gastrique ; laissant un volume résiduel d'environ 100 mL le long de la petite courbure gastrique <ref name=":1">{{Citation d'un ouvrage|nom1=Reavis, Kevin M.,|nom2=Barrett, Allison M.,|nom3=Kroh, Matthew,|nom4=Society of American Gastrointestinal Endoscopic Surgeons,|titre=The SAGES manual of bariatric surgery|isbn=978-3-319-71282-6|isbn2=3-319-71282-9|oclc=1031089500|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1031089500|consulté le=2020-11-11}}</ref>. Ainsi, il s'agit d'une intervention bariatrique dit '''restrictive''', mais également '''métabolique''' par les changements neurohormonaux imputables au retrait des cellules pariétales gastriques<ref name=":1" />. La perte de poids attendue est d'environ 25%.<ref name=":1" /> <br />
<br />
La gastrectomie pariétale, l'une des chirurgies bariatriques les plus populaires de l'ère moderne, a été réalisée pour la première fois en 1990 comme la première portion d'une opération en deux étapes pour la dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Picard|nom1=Marceau|prénom2=Simon|nom2=Biron|prénom3=Roch-André|nom3=Bourque|prénom4=Martin|nom4=Potvin|titre=Biliopancreatic Diversion with a New Type of Gastrectomy|périodique=Obesity Surgery|volume=3|numéro=1|date=1993-02-01|doi=10.1381/096089293765559728|lire en ligne=http://link.springer.com/10.1381/096089293765559728|consulté le=2020-11-12|pages=29–35}}</ref>. La première gastrectomie pariétale laparoscopique a été réalisée en 1999. L'indication initiale d'une gastrectomie verticale était chez les patients présentant une super obésité (IMC> 60) pour induire une perte de poids afin de subir plus en toute sécurité la deuxième étape BPD-DS.<ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Philippe|nom1=Topart|prénom2=Guillaume|nom2=Becouarn|prénom3=Patrick|nom3=Ritz|titre=Should biliopancreatic diversion with duodenal switch be done as single-stage procedure in patients with BMI > or = 50 kg/m2?|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=6|numéro=1|date=2010-01|issn=1878-7533|pmid=19640795|doi=10.1016/j.soard.2009.04.016|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19640795/|consulté le=2020-10-26|pages=59–63}}</ref> En suivant ces patients, il a été noté qu'ils avaient d'excellentes réductions de l'excès de poids corporel et en 2008, les indications de la gastrectomie laparoscopique (LSG) ont été publiées.<ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Drake Eric|nom1=Bellanger|prénom2=Frank L.|nom2=Greenway|titre=Laparoscopic sleeve gastrectomy, 529 cases without a leak: short-term results and technical considerations|périodique=Obesity Surgery|volume=21|numéro=2|date=2011-02|issn=1708-0428|pmid=21132397|doi=10.1007/s11695-010-0320-y|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21132397/|consulté le=2020-10-26|pages=146–150}}</ref> Par rapport à d'autres chirurgies de perte de poids, la gastrectomie pariétale est techniquement plus facile avec relativement moins de morbidité et est donc devenue la chirurgie de perte de poids la plus courante pratiquée aux États-Unis. <ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Kevin|nom1=Seeras|prénom2=Senthilkumar|nom2=Sankararaman|prénom3=Peter P.|nom3=Lopez|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=30085577|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK519035/|consulté le=2020-10-26}}</ref> Actuellement, il y a 3 gastrectomies pour un Y-de-Roux aux États-Unis<ref name=":1" />. <br />
<br />
Globalement, on retient les '''avantages''' suivants pour la gastrectomie verticale<ref name=":1" /> : <br />
* intervention de courte durée <br />
* faible morbidité <br />
* profil d'effets secondaires faible <br />
* bonne qualité de vie <br />
Les '''limitations''' de la gastrectomie sont toutefois les suivants : <br />
* moins de perte de poids que les autres procédures <br />
* moins de correction des comorbidités métaboliques que les autres procédures <br />
* augmentation du risque de reflux gastro-oesophagien (5-10%)<ref name=":1" /> <br />
<br />
== Indications et contre-indications ==<br />
<br />
Les indications, ainsi que les contre-indications absolues et relatives de la gastrectomie pariétales sont les critères usuels d'une [[Chirurgie bariatrique|candidature bariatrique]]'''.'''<br />
== Évaluation ==<br />
L'évaluation [[Chirurgie bariatrique|bariatrique]] est multidisciplinaire. La sélection des patients a été établie pour minimiser les complications chirurgicales et maximiser les bénéfices d'une ressource limitée. L'évaluation devra donc statuer sur la santé mentale, médicale et nutritionnelle, ainsi qu'optimiser les comorbidités pour diminuer les complications chirurgicales. <br />
<br />
== Anatomie ==<br />
La gastrectomie pariétale est une intervention bariatrique qui consiste à retirer de façon longiligne le fundus de l'estomac et les portions latérales gauches du corps et de l'antre gastrique:<br />
<br />
L'estomac est divisé en cardia (juste distal à la jonction GE), le fundus (attenant au diaphragme gauche), le corps, l'antre et le pylore. La petite courbure se trouve sous les segments médiaux du foie et comprend l'incisura angularis qui peut être identifiée comme la jonction des axes vertical et horizontal de la petite courbure. La grande courbure est le long bord latéral gauche de l'estomac et supporte l'épiploon. Le bord gauche de l'œsophage intra-abdominal et le fundus se rencontrent à un angle aigu appelé «angle de His». Postérieurement à l'estomac se trouve l'arriète-cavité qui est un espace potentiel antérieur au pancréas et bordé par l'artère splénique, la rate, le rein gauche et le mésocôlon transverse.<br />
<br />
=== Ligaments ===<br />
<br />
* Ligament gastro-hépatique: Petite courbure vers le bord médial du foie, contient les artères gastriques gauche et droite. Peut contenir une artère hépatique gauche récurrente<br />
* Ligament gastrophrénique : Relie le fundus vers l'hémidiaphragme gauche<br />
* Ligament gastrosplénique : Grande courbure de la rate et contient les vaisseaux gastriques courts<br />
* Ligament gastro-colique : Estomac inférieur au côlon transverse, considéré comme faisant partie du grand épiploon et contenant les vaisseaux gastro-épiploïquesVascularisation de l'estomac (foie relevé pour fin de l'illustration), Dr Gray<br />
<br />
=== Vascularisation ===<br />
Le tronc coeliaque a trois branches : artères gastrique gauche, hépatique commune et splénique. L'artère gastrique gauche longe la petite courbure supérieure et s'anastomose avec l'artère gastrique droite. L'artère gastrique gauche est le principal apport sanguin à l'estomac après une gastrectomie verticale et elle dégage de nombreuses branches postérieures qui doivent rester ininterrompues pendant la dissection de la surface postérieure de l'estomac. L'artère hépatique commune donne l'artère gastroduodénale qui passe derrière la première partie du duodénum. L'artère gastrique droite est une branche de l'artère hépatique propre et rejoint l'artère gastrique gauche le long de la petite courbure. L'artère gastro-épiploïque droite se branche ensuite à partir de l'artère gastroduodénale et passe dans le ligament gastrocolique (épiploon) le long de la grande courbure pour rejoindre l'artère gastroépiploïque gauche qui est une branche de l'artère splénique courant le long de la plus grande courbure de latéral à médial. L'artère splénique dégage également 3 à 5 artères gastriques courtes circulant dans le ligament gastrosplénique vers le fundus gastrique.<br />
<br />
== Fonctionnement<!-- à retravailler avec source et schéma --> ==<br />
La gastrectomie verticale est une chirurgie pour contrer l'obésité par différents mécanismes. D'abord, il s'agit d'une '''procédure restrictive''' puisque le volume gastrique est diminué significativement. Le patient aura un volume post-opératoire d'environ 100 mL (½ tasse), puis environ 250 mL à deux ans post-opératoire. Il y a également une composante '''neurohormonale'''. La vidange gastrique est accélérée par un relâchement plus précoce de la GLP-1 et de la PYY3-36 (un sous-type de neuropeptide Y très orexigène). Le bolus alimentaire arrivant plus rapidement dans l'intestin, la satiété est obtenue plus rapidement par rétroaction négative. L'estomac amputé de son fundus et de la majorité de son corps sécrète moins de ghreline gastrique - hormone orexigène sécrétée par les cellules pariétales du fundus et du corps gastrique et donc le patient a moins d'appétit globalement. <br />
<br />
== Préparation ==<br />
Le patient aura une préparation minutieuse par l'équipe multidisciplinaire. D'abord, tel que discuté ci-haut, plusieurs patients bénéficieront d'un régime faible en calories et élevés en protéines afin de diminuer le volume hépatique pour favoriser une exposition de l'estomac. Le patient recevra une antibioprophylaxie (ex. : céfazoline 2 ou 3g) pondérée selon son poids. Finalement, le patient doit recevoir une thromboprophylaxie ajustée à son poids sous forme d'héparine sous-cutanée et on lui installera des jambières à compression séquentielle. <br />
<br />
Le patient sera placé en décubitus dorsal. Selon la préférence du chirurgien, il sera les jambes fermées ou écartées (''split-leg''). L'opérateur principal sera à droite ou entre les jambes. L'assistant se placera à gauche du patient.<br />
<br />
Après l'induction anesthésique, on placera le patient en Fowler (Tredelenburg inversé). Une sonde orogastrique pour décomprimée l'estomac sera installée puis retirée avant la manipulation de celui-ci par le chirurgien. <br />
<br />
=== Équipement ===<br />
<br />
L'équipement laparoscopique de base est nécessaire pour cette opération qui comprendra l'insufflation avec du gaz CO2, des champs chirurgicaux, des moniteurs, des instruments laparoscopiques, l'électrocautérisation et des trocarts. Contrairement aux procédures laparoscopiques conventionnelles, avec les patients bariatriques, vous aurez besoin de trocarts plus longs ainsi que d'instruments laparoscopiques plus longs pour s'adapter à la paroi abdominale plus épaisse.<ref name=":0" /><br />
<br />
Sont également requis: <ref name=":0" /><br />
<br />
* 3 trocarts de 5 mm pour les instruments et l'écarteur hépatique, 1 trocart Optiview pour le laparoscope (10-12 mm), 1 ou 2 trocarts de 12 mm pour l'agrafeuse<br />
* 1 aiguille de Veress standard ou extra-longue<br />
* écarteur hépatique (ex. : écarteur de Nathanson) <br />
* laparoscope 30 degrés, lentille 5 ou 10 mm<br />
* agrafeuse linéaire endoscopique avec différentes épaisseurs de cartouche (en moyenne 5 à 6 applications)<br />
* bougie de 34 Fr (selon la préférence du chirurgien)<br />
* endoscope flexible au besoin<br />
* dispositif d'énergie laparoscopique <br />
* porte-aiguille laparoscopique<br />
* clippeuse vasculaire<br />
* sutures à peau<br />
* un sac endoscopique pour l'extraction de l'estomac <br />
<br />
== Technique ==<br />
Il existe de nombreuses façons d'effectuer une gastrectomie laparoscopique en manchon, et une procédure type est présentée ici. <br />
[[Fichier:Trocartssleeve.jpg|vignette|469x469px|Exemples de positionnement des trocarts laparoscopiques pour une gastrectomie pariétale]]<br />
<br />
=== Entrée et mise en place ===<br />
L'entrée dans l'abdomen commence dans le quadrant supérieur gauche ('''point de Palmer''') et la technique utilisée est à la discrétion du chirurgien. Habituellement, l'aiguille de '''Veress''' est utilisée puis le trocart Optiview est introduit avec le laparoscope. L'abdomen est insufflé à une pression de 15 mmHg et l'abdomen est exploré visuellement avec un laparoscope. Un pneumopéritoine de 12 mmHg a été proposé dans les protocoles ERAS, mais le patient doit être fortement curarisé. Le placement du trocart sera le suivant:<br />
<br />
* Trocart de 5 mm dans le quadrant supérieur gauche, ligne axillaire antérieure (port de l'assistant)<br />
* Trocart de 5 ou 12 mm dans la ligne médio-claviculaire supérieure gauche pour la main droite du chirurgien<br />
* Trocart de 5 ou 12 mm dans la ligne médio-claviculaire paramédiane supérieure droite pour la main gauche du chirurgien<br />
* Trocart de 12 mm placé au niveau ou juste au-dessus de l'ombilic (habituellement une longueur de main sous l'apophyse xyphoïde) poir la caméra<br />
* Écarteur de foie placé dans la zone sous-xiphoïde via un trocart 5 mm. L'écarteur Nathanson est habituellement utilisé. <br />
* Une fois tous les ports insérés et le foie rétracté, le patient est placé en Trendelenburg inversé, le patient est en ''split-leg'' et donc le chirurgien est entre les jambes du patient, l'assistant est à gauche de celui-ci. <br />
<br />
=== Mobilisation de la grande courbure ===<br />
La dissection commence par la division de '''l'épiploon''' à quelques centimètres en amont du pylore. On divise l'épiploon en tentant de préserver le plus possible sa vascularisation en utilisant un appareil d'électrochirurgie. On monte le long de la grande courbure jusqu'à rencontrer les vaisseaux courts du pôle supérieur de la rate. D'ailleurs, celui-ci peut devenir ischémique (bleuté) en cours de procédure car la rate a une circulation terminale. La dissection est poursuivie pour diviser complètement le ligament gastrophrénique jusqu'à mobiliser l'''<nowiki/>'angle de His'''. On doit bien voir le '''pilier gauche''' du diaphragme. <br />
[[Fichier:Gastrectomie pariétale - mobilisation de la grande courbure (photo).jpg|centré|vignette|600x600px|Dissection de la grande courbure en décrochant l’épiploon avec un appareil d’électrochirurgie. Foie surélevé par l’écarteur Nathason. Rate lobulée au fond à droite de l’image.]] <br />
[[Fichier:Gastrectomie partielle - ligature du ligament gastrosplénique.jpg|centré|vignette|600x600px|Ligature du ligament gastrosplénique contenant les vaisseaux courts.]]<br />
<br />
=== Identification et réparation d'une hernie hiatale ===<br />
Après avoir exposé le pilier gauche du diaphragme, on doit évaluer s'il y a une hernie hiatale. Si tel est le cas, il est recommandé d'en réduire le contenu et le sac et de réparer la hernie avec un rapprochement des piliers. On utilise des sutures en X interrompues en arrière de l'oesophage. <br />
<br />
=== Mobilisation postérieure ===<br />
L'épiploon étant séparé complètement de la grande courbure, on accède à l'arrière-cavité des épiploons. L'estomac est soulevé antérieurement pour exposer sa paroi postérieure. Toutes les '''adhérences''' doivent être défaites, en prenant soin de ne pas transmettre de chaleur de l'appareil d'électrochirurgie sur la capsule pancréatique. On doit visualiser la petite courbure. La vascularisation de celle-ci servira de point de repère pour l'application des recharges de l'agrafeuse. <br />
[[Fichier:Gastrectomie partielle - mobilisation postérieure.jpg|centré|vignette|600x600px|Mobilisation postérieure de l’estomac en divisant les adhérences dans l’arrière-cavité.]] <br />
<br />
=== Placement de la bougie ===<br />
Une bougie orogastrique de 32 à 40 Fr est placée sous visualisation laparoscopique. L'anesthésiste pousse la bougie jusqu'au pylore de sorte que l'on mette légèrement en tension la zone pré-pylorique où les dernières attaches épiploïques ont été divisées. <br />
* '''Taille de la bougie''' : la bougie sert de guide pour l'application des cartouches d'autosuture pour créer un manchon autour de la bougie. Une bougie trop petite créé une gastrectomie trop étroite et donc augmente la résistance et la pression intra-luminale. Ceci augmenterait le risque de fuite. A contrario, une bougie trop large créerait un réservoir trop flasque et la perte de poids ne serait pas optimale. Lors de la cinquième conférence internationale, il a été recommandé d'utiliser une grande bougie (la '''médiane était de 36 Fr''') .<ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Michel|nom1=Gagner|prénom2=Colleen|nom2=Hutchinson|prénom3=Raul|nom3=Rosenthal|titre=Fifth International Consensus Conference: current status of sleeve gastrectomy|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=12|numéro=4|date=2016-05|issn=1878-7533|pmid=27178618|doi=10.1016/j.soard.2016.01.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27178618/|consulté le=2020-11-26|pages=750–756}}</ref><br />
<br />
* '''Longueur du pylore''' : il y a débat sur le point de départ de la première charge d'agrafes en terme de distance du pylore. Des distances de 2 à 6 cm sont pratiquées aujourd'hui et la quantité d'antre retenu détermine sa signification clinique. Avec une distance de 2 cm, plus d'antre est réséqué et le reste gastrique est relativement plus petit. Ceci, en théorie, produira une augmentation de la perte de poids excessive mais peut conduire à plus de complications de l'augmentation de la pression intragastrique distale. Des études comparant une distance de 2 cm et une distance de 4 à 6 cm ont montré des résultats mitigés. L'un a montré des résultats égaux en considérant la perte de poids et les complications <ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=Ahmed|nom1=ElGeidie|prénom2=Mohamed|nom2=ElHemaly|prénom3=Emad|nom3=Hamdy|prénom4=Mohamed|nom4=El Sorogy|titre=The effect of residual gastric antrum size on the outcome of laparoscopic sleeve gastrectomy: a prospective randomized trial|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=11|numéro=5|date=2015-09|issn=1878-7533|pmid=25638594|doi=10.1016/j.soard.2014.12.025|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25638594/|consulté le=2020-11-27|pages=997–1003}}</ref>, et l'autre a démontré une perte de poids accrue sans augmentation des complications pour la longueur de 2 cm.<ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=Emad|nom1=Abdallah|prénom2=Ayman|nom2=El Nakeeb|prénom3=Tamer|nom3=Youssef|prénom4=Tamer|nom4=Yousef|titre=Impact of extent of antral resection on surgical outcomes of sleeve gastrectomy for morbid obesity (a prospective randomized study)|périodique=Obesity Surgery|volume=24|numéro=10|date=2014-10|issn=1708-0428|pmid=24728866|doi=10.1007/s11695-014-1242-x|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24728866/|consulté le=2020-11-27|pages=1587–1594}}</ref> L'opinion de la conférence internationale était de commencer la résection à '''au moins 3 cm du pylore'''. <ref name=":0" /><br />
<br />
* <br />
<br />
=== Résection gastrique ===<br />
Une agrafeuse endoscopique de 60 mm de long est utilisée pour suturer et trancher l'estomac dans son axe vertical. La mise à feu est commencée à environ 5 cm proximal au pylore le long de la bougie et avec un angle parallèle à la petite courbure. Il faut s'assurer que l'agrafeuse englobe des longueurs égales de l'estomac antérieur et postérieur pour éviter la «spirale» du manchon - la mise en tension de la grande courbure par l'assistant est essentielle pour ce faire. Les lignes d'agrafes sont tirées séquentiellement le long de la bougie vers l'angle de His. En moyenne, l'épaisseur de paroi de l'antre, du corps et des fonds est respectivement de 3,1, 2,4 et 1,7 mm <ref name=":13">{{Citation d'un article|prénom1=Hazem|nom1=Elariny|prénom2=Hamilton|nom2=González|prénom3=Bingshi|nom3=Wang|titre=Tissue thickness of human stomach measured on excised gastric specimens from obese patients|périodique=Surgical Technology International|volume=14|date=2005|issn=1090-3941|pmid=16525963|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16525963/|consulté le=2020-11-27|pages=119–124}}</ref> Le but est d'utiliser une agrafeuse avec des agrafes suffisamment hautes pour accueillir l'antre le plus épais par opposition au fond de l'œil plus fin . Certains ont préconisé des résultats supérieurs en utilisant une hauteur d'agrafe plus haute en distal et une hauteur d'agrafe plus courte en proximal à l'approche du fundus.<ref name=":14">{{Citation d'un article|prénom1=David L.|nom1=Warner|prénom2=Kent C.|nom2=Sasse|titre=Technical Details of Laparoscopic Sleeve Gastrectomy Leading to Lowered Leak Rate: Discussion of 1070 Consecutive Cases|périodique=Minimally Invasive Surgery|volume=2017|date=2017|issn=2090-1445|pmid=28761766|pmcid=5518516|doi=10.1155/2017/4367059|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28761766/|consulté le=2020-11-27|pages=4367059}}</ref> On utilise des agrafes de plus en plus petites (exemples avec Echelon, on utilise d'abord des agrafes noires ou vertes, puis dorées, et finalement bleues). De 5 à 6 applications sont nécessaires.<br />
<br />
Il ne doit plus rester de cardia à la dernière application de cartouche. <br />
<br />
* '''Renforcement de la ligne d'agrafage''' - les principaux objectifs du renforcement de la ligne d'agrafage sont de réduire les taux de fuite et d'hémorragie de la ligne d'agrafage. Il existe de nombreuses techniques pour ce faire et se divisent en deux catégories principales, la surpiqûre (clips endoscopiques ou surjet de Maxon) et le renforcement. Dans une méta-analyse récente en 2016, en comparant le renforcement à l'absence de renforcement, il n'y avait pas de différence statistiquement significative dans le taux de fuite, mais il a montré une diminution des complications globales, y compris le saignement de la ligne d'agrafage. Lors de la comparaison entre le surjet et le renforcement, le surjet a révélé des avantages plus faibles avec des temps de fonctionnement plus longs et un taux de complications plus élevé ; mais est moins coûteuse. Néanmoins, le concensus jusqu'à ce jour est d'utiliser une technique ou l'autre, afin de diminuer le risque de saignement. <br />
<gallery><br />
Fichier:Gastrectomie partielle - application de la première cartouche d’autosuture (image).jpeg|Application de la première cartouche d’autosutures, bougie 34 Fr en place.<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - visualisation de la première application d’agrafes .jpeg|Visualisation de la première application d’agrafes.<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - application d’une deuxième cartouche d’autosuture.jpeg|Application d’une deuxième cartouche d’autosutures. Le foie toujours surélevé.<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - application de la dernière cartouches d’autosutures.jpeg|Application de la 5<sup>e</sup> et dernière cartouches d’autosutures. On regarde sous l’estomac pour bien visualiser le pilier gauche du diaphragme (à gauche de l’image). On entrevoit la rate qui est ischémique en son pôle supérieur (après la division des vaisseaux courts).<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - renforcement la ligne d’agrafes avec des clips endoscopiques.jpeg|On renforce la ligne d’agrafes avec des clips endoscopiques après avoir retiré la bougie.<br />
</gallery><br />
<br />
=== Endoscopie ===<br />
Cette étape est optionnelle. Elle est suggérée lors des reprises de gastrectomie verticale ou si on a un doute sur l'intégrité de la ligne d'agrafe. Un endoscope flexible est soigneusement inséré dans l'œsophage et la ligne d'agrafage est visualisée pour l'intégrité et l'hémostase. L'estomac restant peut être immergé dans le liquide d'irrigation, puis insufflé avec l'endoscope pour rechercher une fuite. Il est aussi possible d'instiller une solution colorée par du bleu de méthylène. <br />
<br />
* Test de fuite peropératoire - ceci est à la discrétion du chirurgien car il a eu des résultats incohérents. Une analyse rétrospective multicentrique en 2017 a démontré une faible sensibilité du test de fuite peropératoire pour prédire les fuites postopératoires. Ils ont démontré que le test de fuite peropératoire était négatif chez 91% des patients qui ont finalement développé une fuite de la ligne d'agrafes.<ref name=":15">{{Citation d'un article|prénom1=Jason|nom1=Bingham|prénom2=Jedediah|nom2=Kaufman|prénom3=Kai|nom3=Hata|prénom4=James|nom4=Dickerson|titre=A multicenter study of routine versus selective intraoperative leak testing for sleeve gastrectomy|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=9|date=2017-09|issn=1878-7533|pmid=28629729|doi=10.1016/j.soard.2017.05.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28629729/|consulté le=2020-11-27|pages=1469–1475}}</ref><br />
[[Fichier:Gastrectomie partielle - vérification de la ligne d'agrafes (photo).jpg|centré|vignette|600x600px|On observe toute la ligne d’agrafes pour s’assurer de son intégrité et de l’absence de saignement.]]<br />
<br />
=== Retrait de l'estomac ===<br />
L'estomac est mis dans un sac endoscopique afin de diminuer la contamination de la paroi du trou de trocart qui servira de site d'extraction. Habituellement, on utilise le site de trocart de 12 mm paramédian droit. <br />
<gallery><br />
Gastrectomie partielle - estomac dans le sac endoscopique.jpg|On met l’estomac excisé dans un sac endoscopique et on le retire par le site de trocart de travail qu’on agrandit. On refermera l’aponévrose de celui-ci ensuite.<br />
Gastrectomie - dernier regard (photo).jpg|Dernier regard sur le site chirurgical. Pôle supérieur de la rate clairement ischémique. Hémostase adéquate. On retire l’écarteur hépatique sous vision directe. Il y a une hépatomégalie du foie gauche secondaire à la stéatose.<br />
Gastrectomie partielle - vérification de l'estomac (photo).jpg|Estomac retiré dans lequel on a insufflé du CO2 pour visualiser la ligne d’agrafes (absence de torsion).<br />
</gallery><br />
<br />
=== Fermeture ===<br />
Une fermeture aponévrotique avec un passe-fil est effectuée sur le site du port de travail élargi pour l'extraction et la fermeture cutanée est effectuée sur tous les sites. <br />
<br />
== Complications ==<br />
Le tableau suivant illustre les complications suivant une gastrectomie pariétale par laparoscopie:<br />
{| class="wikitable"<br />
!CRITÈRES<br />
!HUTTER <br />
!BIRKMEYER <br />
!CARLIN <br />
!INGE <br />
|-<br />
|Nombre de patients<br />
|944<br />
|854<br />
|2949<br />
|67<br />
|-<br />
|Âge (années)<br />
|Mean = 47<br />
|37-55<br />
|Mean = 46<br />
|13-19<br />
|-<br />
|Mortalité<br />
|0.11<br />
|0<br />
|0.07<br />
|0<br />
|-<br />
|Fuite par perforation<br />
|0.74<br />
|0.35<br />
|0.9<br />
|1.5<br />
|-<br />
|Infection du site chirurgical<br />
|2.0<br />
|2.2<br />
|2.2<br />
|3<br />
|-<br />
|Embolie pulmonaire/thromboembolie veineuse<br />
|0.32<br />
|0.9<br />
|0.5<br />
|0<br />
|-<br />
|Réoperation<br />
|3.0<br />
|0.6<br />
|1.4<br />
|1.5<br />
|-<br />
|Saignement<br />
|0.6<br />
|0.6<br />
|1.1<br />
|0<br />
|}<br />
Actuellement, la morbidité et la mortalité à 30 jours d'une gastrectomie en manchon laparoscopique dans la littérature varient respectivement de 0 à 17,5% et de 0 à 1,2 %.<ref name=":16">{{Citation d'un article|prénom1=Mohamed|nom1=Ali|prénom2=Maher|nom2=El Chaar|prénom3=Saber|nom3=Ghiassi|prénom4=Ann M.|nom4=Rogers|titre=American Society for Metabolic and Bariatric Surgery updated position statement on sleeve gastrectomy as a bariatric procedure|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=10|date=2017-10|issn=1878-7533|pmid=29054173|doi=10.1016/j.soard.2017.08.007|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29054173/|consulté le=2022-04-08|pages=1652–1657}}</ref> <ref name=":0" /><br />
<br />
Comme pour de nombreuses opérations, les complications peuvent être divisées entre précoces et tardives.<br />
<br />
=== Précoces ===<br />
<br />
==== Hémorragie ====<br />
L'incidence rapportée est comprise entre 1 et 6% en postopératoire et peut être intraluminale ou intraabdominale.<ref name=":17">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17387557</ref> Les saignements extraluminaux proviennent généralement de la ligne d'agrafage, de la rate, du foie ou de la paroi abdominale. Ceci est traité avec une réopération à la discrétion du chirurgien. Pour les saignements intraluminaux, le patient peut présenter une méléna ou une hématémèse avec une goutte d'hématocrite concomitante. Cela peut être traité par des moyens endoscopiques et plus rarement une intervention chirurgicale. <ref name=":0" /><br />
<br />
Il existe des preuves pour soutenir le renforcement de la ligne d'agrafage pour éviter les saignements. Il y a eu plus de succès lors de la comparaison des matériaux de contrefort par opposition au renforcement des sutures de ligne d'agrafes. Il y a encore une controverse dans ce domaine, et une conclusion définitive n'a pas encore été tirée. <ref name=":18">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24507083</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==== Fuite ====<br />
L'incidence des fuites postopératoires lors de la gastrectomie par manchon laparoscopique est comprise entre 2 et 3% .<ref name=":19">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25968078</ref> La cause de la fuite chez les patients souffrant de gastrectomie par manchon est une augmentation de la pression relayée sur la ligne d'agrafage en cas d'ischémie relative. Ceci est généralement situé juste en dessous de la jonction GE où il y a une ischémie relative en raison de la dépendance aux vaisseaux gastriques courts sacrifiés. L'augmentation de la pression peut être due à un rétrécissement distal causé par une bougie de petit calibre, un rétrécissement ou une erreur technique de tir de l'agrafeuse trop près de l'incisura angularis. Il y a eu des résultats et des opinions mitigés sur la question de savoir si le renforcement de la ligne d'agrafage peut réduire le taux de fuite postopératoire et des études supplémentaires sont nécessaires. Il a été démontré qu'une plus grande taille de bougie réduira l'incidence des fuites chez les patients souffrant de gastrectomie en manchon.<br />
<br />
Les patients peuvent être asymptomatiques mais présentent fréquemment de la fièvre, une tachycardie et une tachypnée, une fréquence cardiaque élevée étant le premier signe. Le test diagnostique de choix est un scanner avec contraste oral et IV qui démontre une sensibilité et une spécificité relativement élevées. Une série de contraste UGI a une spécificité élevée, mais une faible sensibilité et n'est donc pas recommandée comme imagerie diagnostique de première intention. <ref name=":0" /><br />
<br />
Les fuites doivent être classées comme aiguë (<5 jours après l'opération) ou chronique (> 4 semaines après l'opération). Chez le patient aigu et instable, l'exploration avec drainage de la fuite et mise en place d'une sonde d'alimentation distale est la gestion de choix. Chez le patient chronique, la prise en charge chirurgicale est moins réussie. S'ils sont instables, le patient nécessitera une opération comme décrit pour une fuite aiguë. Pour une fuite / fistule chronique chez un patient stable, le traitement est conservateur en utilisant le drainage de l'abcès s'il est présent, des antibiotiques, du NPO, du TPN et un stenting endoluminal. La plupart des fistules / fuites chroniques se referment dans la fourchette de 4 semaines à 3 mois.<ref name=":20">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19506979</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
=== Tardives ===<br />
<br />
==== Stricture ====<br />
Cette complication a une incidence allant jusqu'à 4% et peut se présenter de manière aiguë secondaire à un œdème ou plus souvent de manière chronique. Les symptômes courants sont la dysphagie, les nausées et les vomissements et la localisation la plus fréquente est l'incisura angularis. Dans le contexte aigu, cela est probablement secondaire à un œdème ou à une torsion due à des problèmes techniques. L'image diagnostique de choix est une étude de contraste UGI. Le traitement de la sténose aiguë est conservateur et ne nécessite une intervention chirurgicale qu'en cas de non-résolution. Les patients qui présentent des sténoses chroniques doivent subir des dilatations endoscopiques du ballon et peuvent nécessiter plusieurs interventions pour une amélioration à long terme. L'échec de la prise en charge endoscopique nécessitera une intervention chirurgicale avec soit une séromyotomie laparoscopique, soit une conversion en une procédure de pontage gastrique.<ref name=":21">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22044967</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==== Reflux gastro-œsophagien ====<br />
Le RGO sévère est une contre-indication relative à la gastrectomie en manchon. Il y a eu des résultats contradictoires dans la littérature, mais beaucoup ont préconisé le développement ou l'aggravation des symptômes de reflux.Les traitements de première intention sont des IPP, mais si le patient présente des symptômes sévères et est réfractaire au traitement médical, ils peuvent nécessiter une conversion en pontage gastrique Roux-en-Y.<ref name=":22">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20101473</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==== Carences nutritionnelles ====<br />
Toutes les procédures bariatriques présentent des carences en nutriments et sont largement évitées par des tests de routine et une supplémentation quotidienne. Il existe des données montrant une diminution de l'incidence de la carence en nutriments par rapport au patient ayant subi un pontage gastrique, à l'exception du folate.<ref name=":0" /><br />
<br />
== Suivi ==<br />
Le suivi du [[Chirurgie bariatrique|patient bariatrique]] est la pierre angulaire du succès à long terme, et se fait selon les lignes directrices canadiennes: http://obesitycanada.ca/wp-content/uploads/2020/08/14-Table-1-with-links-1.pdf.<br />
<br />
=== Alimentation ===<br />
<br />
* Manger 3 à 5 petits repas par jour;<br />
* Mastiquer lentement;<br />
* Viser un minimum de 60g de protéines par jour;<br />
* Attendre 30 minutes entre les liquides et les solides;<br />
* Éviter les boissons gazeuses, cafféinées ou alcoolisées;<br />
* Poursuivre la cessation tabagique.<br />
<br />
=== Activité physique ===<br />
<br />
* 150 à 300 minutes par semaine<br />
<br />
=== Suppléments en vitamines et en minéraux ===<br />
{| class="wikitable"<br />
|+Dose quotidienne de suppléments recommandée suivant une chirurgie bariatrique<br />
!Supplément<br />
!<br />
|-<br />
|Zinc<br />
|8 à 11 mg<br />
|-<br />
|Cuivre<br />
|1 mg<br />
|-<br />
|Vitamine A<br />
|5 000 à 10 000 U<br />
|-<br />
|Vitamine K<br />
|90 à 120 mcg<br />
|-<br />
|Calcium total (alimentaire et en supplément)<br />
|1 200 à 1 500 mg<br />
|-<br />
|Fer (chez les patients non anémiques)<br />
|18 mg<br />
|-<br />
|Fer (chez les patientes menstruées)<br />
|45 à 60 mg<br />
|}<br />
<br />
=== Analyses de laboratoire ===<br />
{| class="wikitable"<br />
|+<br />
! rowspan="2" |Valeur à analyser<br />
! colspan="2" |Fréquence<br />
|-<br />
!Durant la première année post-opératoire:<br />
!Par la suite:<br />
|-<br />
|Formule sanguine complète<br />
| rowspan="9" |Chaque 3 à 6 mois<br />
| rowspan="9" |Annuellement<br />
|-<br />
|Ions<br />
|-<br />
|Albumine<br />
|-<br />
|Ferritine<br />
|-<br />
|Vitamine B12<br />
|-<br />
|Acide folique<br />
|-<br />
|Calcium<br />
|-<br />
|Vitamine D<br />
|-<br />
|Parathyroïde<br />
|}<br />
<br />
== Signification clinique ==<br />
<br />
=== Résultats attendus ===<br />
Des données à long terme sont maintenant disponibles sur les résultats de la gastrectomie. La perte de poids moyenne en excès («excess weight loss») après cinq ans pour une gastrectomie laparoscopique pariétale serait d'environ 60%, la perte de poids moyenne étant de 25%, et la résolution des comorbidités est excellente. Une méta-analyse réalisée en 2017 a comparé les résultats à mi-parcours et à long terme entre la gastrectomie pariétale et le Y-de-Roux La conclusion était qu'à mi-parcours (3 à 5 ans après l'opération) les deux chirurgies avaient des résultats similaires en termes de perte de poids excessive et de résolution ou d'amélioration des comorbidités. Les données à long terme ont démontré que le bypass gastrique a finalement entraîné une perte de poids supérieure, mais l'amélioration des comorbidités est restée la même entre les deux procédures.<ref name=":23">{{Citation d'un article|prénom1=Saeed|nom1=Shoar|prénom2=Alan A.|nom2=Saber|titre=Long-term and midterm outcomes of laparoscopic sleeve gastrectomy versus Roux-en-Y gastric bypass: a systematic review and meta-analysis of comparative studies|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=2|date=2017-02|issn=1878-7533|pmid=27720197|doi=10.1016/j.soard.2016.08.011|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27720197/|consulté le=2020-11-11|pages=170–180}}</ref><ref name=":0" /> <br />
<br />
Voici un résumé de la résolution<ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=en-US|nom1=Pearce|prénom1=Nicole|titre=Canadian Adult Clinical Practice Guideline Chapters|url=https://obesitycanada.ca/guidelines/chapters/|site=Obesity Canada|consulté le=2020-11-11}}</ref> des comorbidités associées à l'obésité en fonction de la procédure effectuée<ref group="Note">Les résultats de la bande gastrique ne sont pas inclus dans ce tableau puisque cette procédure n'est plus recommandée dans les lignes directrices canadiennes</ref> : <br />
{| class="wikitable"<br />
|+Résolution des comorbidités en fonction de la procédure bariatrique<br />
!<br />
!Gastrectomie pariétale<br />
!Y-de-Roux<br />
!Dérivation bilio-pancréatique<br />
avec switch duodénal<br />
|-<br />
|Perte de poids total (%)<br />
|25<br />
|30<br />
|40<br />
|-<br />
|Taux de résolution du diabète de type 2<br />
|30<br />
|40<br />
|80<br />
|-<br />
|Taux de résolution de l'hypertension (%)<br />
|30<br />
|40<br />
|60<br />
|-<br />
|Taux de résolution de l'apnée/hypopnée du sommeil<br />
|40<br />
|50<br />
|70<br />
|-<br />
|Taux de résolution du reflux gastro-oesophagien<br />
|<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|Taux de résolution de la dyslipidémie<br />
|<br />
|65<br />
|95<br />
|}<br />
<br />
=== Reprise de poids ===<br />
<br />
=== La gastrectomie verticale comme pont vers la dérivation bilio-pancréatique ===<br />
Vu l'importante incidence de morbidité et de mortalité, 23% et 7% respectivement, chez les patients avec un IMC supérieur à 60 kg/m<sup>2</sup> qui subissent une [[Dérivation biliopancréatique avec switch duodénal|dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)]], les chirurgiens ont développé une procédure en deux temps, ayant comme première étape la gastrectomie pariétale pour le taux de morbidité. Le ''Clinical Issues Committee'' du ASMBS a analysé 13 études incluant 821 patients à haut risque ayant subi ce type de procédure. En moyenne, l'IMC préopératoire était de 60, puis 4 à 60 mois en suivi post-opératoire, leur IMC était à 45. Les complications observés chez cette population à haut risque a démontré un taux de fuite à 1,2%, un taux de saignement à 1,6%, et une mortalité à 0,24%. Le ASMBS conclut donc que la gastrectomie pariétale est de valeur en tant qu'étape initiale d'une chirurgie bariatrique chez une population à haut risque<br />
<br />
%. The ASMBS concluded that LSG has value as the initial stage of a bariatric surgery in a high-risk population (<br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><references group="Note" /><br />
== Références ==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2020/10/25<br />
| nom = Sleeve Gastrectomy<br />
| source = StatPearls<br />
| révision = 2020/06/28<br />
| url = https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK519035/<br />
| révisé = 1<br />
| pmid = 30085577<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Sujet:Wsl4c0dgeddcbta9&topic_postId=wtxh6ylbwdef7k75&topic_revId=wtxh6ylbwdef7k75&action=single-viewSujet:Wsl4c0dgeddcbta92022-04-18T20:54:54Z<span class="plainlinks"><a href="/wiki/Utilisateur:Nanxin_Jiang" class="mw-userlink" title="Utilisateur:Nanxin Jiang"><bdi>Nanxin Jiang</bdi></a> <span class="mw-usertoollinks">(<a href="/wiki/Discussion_utilisateur:Nanxin_Jiang" class="mw-usertoollinks-talk" title="Discussion utilisateur:Nanxin Jiang">discussion</a> | <a href="/wiki/Sp%C3%A9cial:Contributions/Nanxin_Jiang" class="mw-usertoollinks-contribs" title="Spécial:Contributions/Nanxin Jiang">contributions</a>)</span> a ajouté un <a rel="nofollow" class="external text" href="https://wikimedi.ca/index.php?title=Sujet:Wsl4c0dgeddcbta9&topic_showPostId=wtxh6ylbwdef7k75#flow-post-wtxh6ylbwdef7k75">commentaire</a> sur « Révision » (<em>J'ai ajouté plusieurs références, puisque pas toutes les complications s'appliquent à toutes les procédures bariatriques. Bon étude et bo...</em>).</span>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Chirurgie_bariatrique&diff=80239Chirurgie bariatrique2022-04-18T20:47:17Z<p>Nanxin Jiang : /* Complications */</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = <br />
| image = Gastrectomie - dernier regard (photo).jpg<br />
| description_image = [[Gastrectomie pariétale]]<br />
| autres_noms = Chirurgie de l'obésité<br />
| terme_anglais = Briatric surgery<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = chirurgie générale<br />
| systèmes = Gastrointestinal<br />
| wikidata_id = Q357503<br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}} <br />
<br />
La '''chirurgie bariatrique''' comprend une variété d'interventions pratiquées dans le but de traiter l'[[obésité]]. Les principales procédures sont :<br />
<br />
* le [[Pontage gastrique Y-de-Roux|Y-de-Roux]]<br />
* la [[gastrectomie pariétale]]<br />
* la [[duodenal switch|dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)]].<br />
==Indications==<br />
Telles les lignes directrices canadiennes<ref name=":0">{{Citation d'un lien web|langue=fr-FR|nom1=Pearce|prénom1=Nicole|titre=Chirurgie bariatrique : Options chirurgicales et résultats|url=https://obesitycanada.ca/fr/deslignesdirectrices/options/|site=Obésité Canada|consulté le=2022-04-17}}</ref>, les indications d'une '''chirurgie bariatrique''' comprennent: <br />
<br />
# Un {{Indication|nom=Obésité|affichage=IMC > 40}} ou [[IMC]] ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité:<br />
#* l'[[hypertension artérielle]]<br />
#* une [[Dyslipidémies|dyslipidémie]]<br />
#* un [[diabète de type 2]]<br />
#* du [[reflux gastro-oesophagien]] sévère<br />
#* de l'[[apnée du sommeil]]<br />
#* une [[maladie cardiaque athérosclérotique]]<br />
#* une [[insuffisance veineuse]] sévère<br />
#* une [[Cirrhose|cirrhose hépatique non-alcoolique]] (NASH)<br />
#* de l'[[incontinence urinaire]]<br />
#* un [[pseudotumor cerebri]]<br />
#* des problèmes musculosquelettiques invalidants<br />
# des tentatives infructueuses à perdre du poids de manière non chirurgicale<br />
# une autorisation en termes de santé mentale<br />
# aucune contre-indication médicale à la chirurgie.<br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes incluent aussi des critères pour les '''adolescents''' :<br />
<br />
# IMC ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité de l'adolescence et réfractaire au traitement médical et aux changements d'habitude de vie : apnée du sommeil (index d'apnée >15 épisodes), pseudotumor cerebri, NASH, diabète de type 2.<br />
# IMC ≥ 40 avec de l'hypertension, une résistance à l'insuline ou intolérance au glucose, qualité de vie diminuée, diminution de l'autonomie (AVQ, AVD), apnée du sommeil avec index de 5 à 15 <br />
<br />
Des mises à jour récentes ont inclus des patients ayant un IMC de 30-35 avec un diabète de type 2 incontrôlable ou un syndrome métabolique comme indication pour une gastrectomie pariétale.<br />
<br />
==Contre-indications<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey I.|nom1=Mechanick|prénom2=Adrienne|nom2=Youdim|prénom3=Daniel B.|nom3=Jones|prénom4=W. Timothy|nom4=Garvey|titre=Clinical practice guidelines for the perioperative nutritional, metabolic, and nonsurgical support of the bariatric surgery patient--2013 update: cosponsored by American Association of Clinical Endocrinologists, The Obesity Society, and American Society for Metabolic & Bariatric Surgery|périodique=Obesity (Silver Spring, Md.)|volume=21 Suppl 1|date=2013-03|issn=1930-739X|pmid=23529939|pmcid=4142593|doi=10.1002/oby.20461|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23529939/|consulté le=2022-04-17|pages=S1–27}}</ref>==<br />
===Absolues===<br />
Les '''contre-indications absolues''' comprennent : <br />
<br />
* l'incapacité à tolérer une anesthésie générale<br />
* une {{Contre-indication|nom=coagulopathie|relative=0}} incontrôlable<br />
* une {{Contre-indication|nom=néoplasie|relative=0}} active<br />
* une {{Contre-indication|nom=cirrhose|relative=0}} Child-C<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie psychiatrique|relative=0}} sévère ou instable<br />
* un {{Contre-indication|nom=tabagisme|relative=0}}, une {{Contre-indication|nom=toxicomanie|relative=0}} ou un {{Contre-indication|nom=alcoolisme|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=boulimie|relative=0}} ou une hyperphagie boulimique non traitée.<br />
<br />
D'un point de vue cognitif, le patient doit être apte à comprendre les risques et bénéfices de la chirurgie, et il doit avoir les capacités pour instaurer les changements d'habitude de vie requis pour la chirurgie. Le patient doit également être compliant avec sa médication. <br />
<br />
===Relatives===<br />
Les '''contre-indications relatives''' sont : <br />
<br />
* la {{Contre-indication|nom=maladie cœliaque|relative=1}}<br />
* les allergies multiples <br />
* le {{Contre-indication|nom=syndrome de Prader-Willi|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie de Crohn|relative=0}} duodénale<br />
* la {{Contre-indication|nom=narcodépendance|relative=0}}<br />
* un {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge < 18 ans}} ou {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge > 65 ans}} (relatif selon l'état de santé global du patient).<br />
<br />
== Évaluation ==<br />
L'évaluation bariatrique est multidisciplinaire. La sélection des patients a été établie pour minimiser les complications chirurgicales et maximiser les bénéfices d'une ressource limitée. L'évaluation devra donc statuer sur la santé mentale, médicale et nutritionnelle, ainsi qu'optimiser les comorbidités pour diminuer les complications chirurgicales.<br />
<br />
=== Évaluation psychologique<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Dean|nom1=Spirou|prénom2=Jayanthi|nom2=Raman|prénom3=Evelyn|nom3=Smith|titre=Psychological outcomes following surgical and endoscopic bariatric procedures: A systematic review|périodique=Obesity Reviews: An Official Journal of the International Association for the Study of Obesity|volume=21|numéro=6|date=2020-06|issn=1467-789X|pmid=31994311|doi=10.1111/obr.12998|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31994311/|consulté le=2022-04-17|pages=e12998}}</ref> ===<br />
Il est reconnu qu'il existe une association entre l'obésité et les problèmes de santé mentale<ref group="note">Par exemple, 25 à 60% des patients bipolaires sont obèses et les schizophrènes le sont dans une proportion de 30-70%. Quant aux troubles de l'humeur, 20 à 50% des patients sont obèses. Il y a aussi des liens entre le TDAH, l'hyperphagie boulimique et le PTSD. </ref>. On recommande une évaluation minimale pour établir la santé psychologique du patient. Ce que l'on recherche chez les candidats:<br />
<br />
* Une stabilité au niveau de la santé mentale et de la médication nécessaire pour stabiliser celle-ci (idéalement 6 mois précédant la chirurgie)<ref group="note">Certaines médications psychiatriques favorisent le gain de poids. Il serait donc idéal de les changer plusieurs mois avant la procédure afin d'en optimiser le résultat.</ref>.<br />
* L'absence de psychose active ou d'utilisation de drogue dure.<br />
* Un bon contrôle des stresseurs externes, considérant que le changement corporel et neurohormonal causé par une chirurgie bariatrique occasionne un stress important pour l'individu, et peut l'amener à décompenser au niveau psychiatrique. De plus, d'anciens troubles alimentaires peuvent ressurgir.<br />
* Dans la mesure qu'un transfert de dépendance est possible (ex. : vers l'alcool (7%), drogues, comportements sexuels dangereux), les mécanismes de défense doivent être gérés avant l'intervention.<br />
* L'absence d'un diagnostic de déficience intellectuelle afin de pouvoir bien comprendre les recommandations alimentaires, de favoriser les changements d'habitude de vie et de suivre tous les enseignements.<br />
* Chez un candidat ayant une histoire de multiples tentatives de suicide, on ne recommande pas la chirurgie<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Ted D.|nom1=Adams|prénom2=Richard E.|nom2=Gress|prénom3=Sherman C.|nom3=Smith|prénom4=R. Chad|nom4=Halverson|titre=Long-term mortality after gastric bypass surgery|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=357|numéro=8|date=2007-08-23|issn=1533-4406|pmid=17715409|doi=10.1056/NEJMoa066603|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17715409/|consulté le=2022-04-17|pages=753–761}}</ref><ref group="note">Le risque de récidive chez les patients avec un antécédent de multiples tentatives de suicide augmente significativement après une procédure bariatrique.</ref>.<br />
<br />
=== Évaluation nutritionnelle ===<br />
L'élément clef pour la réussite d'une chirurgie bariatrique est d'implanter les changements nutritionnels avant l'intervention<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey I.|nom1=Mechanick|prénom2=Adrienne|nom2=Youdim|prénom3=Daniel B.|nom3=Jones|prénom4=W.|nom4=Timothy Garvey|titre=Clinical practice guidelines for the perioperative nutritional, metabolic, and nonsurgical support of the bariatric surgery patient--2013 update: cosponsored by American Association of Clinical Endocrinologists, the Obesity Society, and American Society for Metabolic & Bariatric Surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=9|numéro=2|date=2013-03|issn=1878-7533|pmid=23537696|doi=10.1016/j.soard.2012.12.010|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23537696/|consulté le=2022-04-17|pages=159–191}}</ref>, dans le but de: <br />
<br />
* Augmenter le succès de la perte de poids; <br />
* Diminuer les complications péri-opératoires; <br />
* Identifier les troubles alimentaires; <br />
* Favoriser un maintien à long terme des bonnes habitudes. <br />
<br />
=== Contrôle glycémique ===<br />
Comme dans toute procédure chirurgicale, la guérison est altérée par une HbA1c trop élevée. En pré-opératoire, les cibles visées<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref> sont: <br />
<br />
* HbA1c ≤ 7%<br />
* Glucose à jeun '''et''' post-prandial ≤ 8 mmol/L<br />
<br />
À défaut d'atteindre ces objectifs, le risque des complications<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Katherine M.|nom1=Meister|prénom2=Theadore|nom2=Hufford|prénom3=Chao|nom3=Tu|prénom4=Zhamak|nom4=Khorgami|titre=Clinical significance of perioperative hyperglycemia in bariatric surgery: evidence for better perioperative glucose management|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=14|numéro=11|date=2018-11|issn=1878-7533|pmid=30245036|doi=10.1016/j.soard.2018.07.028|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30245036/|consulté le=2022-04-17|pages=1725–1731}}</ref> suivantes augmente: <br />
<br />
* Déhiscence;<br />
* Infections;<br />
* Perte de poids sous-optimale;<br />
* Moins bonne éradication du diabète de type 2 en post-opératoire.<br />
<br />
=== Habitudes de vie ===<br />
<br />
* '''Cessation tabagique'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Alexandra|nom1=Chow|prénom2=Amy|nom2=Neville|prénom3=Nicole|nom3=Kolozsvari|titre=Smoking in bariatric surgery: a systematic review|périodique=Surgical Endoscopy|volume=35|numéro=6|date=2021-06|issn=1432-2218|pmid=32524412|doi=10.1007/s00464-020-07669-3|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32524412/|consulté le=2022-04-17|pages=3047–3066}}</ref>: Minimum 2 mois avant l'intervention et doit se poursuivre au long terme.<br />
** <u>But</u>: Diminuer les complications tardives telles que les [[Sténose|sténoses]], la [[gastrite]], l'[[ulcère]], etc.;<br />
** Pour confirmer, on peut doser la nicotinémie urinaire ou la carboxyhémoglobine (selon les disponibilités du laboratoire local).<br />
<br />
* '''Alcool'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Erik|nom1=Stenberg|prénom2=Luiz Fernando|nom2=Dos Reis Falcão|prénom3=Mary|nom3=O'Kane|prénom4=Ronald|nom4=Liem|titre=Guidelines for Perioperative Care in Bariatric Surgery: Enhanced Recovery After Surgery (ERAS) Society Recommendations: A 2021 Update|périodique=World Journal of Surgery|volume=46|numéro=4|date=2022-04|issn=1432-2323|pmid=34984504|pmcid=8885505|doi=10.1007/s00268-021-06394-9|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34984504/|consulté le=2022-04-17|pages=729–751}}</ref>: Ne doit pas être consommé sur une base régulière <br />
** <u>Buts</u>: Pauvre apport nutritionnel; éviter un transfert de dépendance en post-opératoire.<br />
<br />
* '''Activité physique'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Daniel B.|nom1=Jones|prénom2=Mohamad Rassoul A.|nom2=Abu-Nuwar|prénom3=Cindy M.|nom3=Ku|prénom4=Leigh-Ann S.|nom4=Berk|titre=Less pain and earlier discharge after implementation of a multidisciplinary enhanced recovery after surgery (ERAS) protocol for laparoscopic sleeve gastrectomy|périodique=Surgical Endoscopy|volume=34|numéro=12|date=2020-12|issn=1432-2218|pmid=31938928|doi=10.1007/s00464-019-07358-w|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31938928/|consulté le=2022-04-17|pages=5574–5582}}</ref>''':''' Instaurer un changement avant la procédure <br />
** <u>But</u>: Consolider le changement de comportement à long terme; favoriser une meilleure convalescence.<br />
<br />
* '''Stabilité du poids:''' Une perte de poids pré-opératoire n'est pas nécessaire, mais démontre toutefois la motivation du patient<ref group="note">Les patients qui perdent ≥ 5% de leur excès de poids en pré-opératoire voyait une perte de poids en un an plus marquée que les patients ayant perdu moins que 5% de leur excès de poids en pré-opératoire. Cependant, la perte de poids à 4 ans n'est pas plus marquée chez ni l'un ni l'autre des deux groupes.</ref>. <br />
** L'équipe chirurgicale peut toutefois demander une diète liquide hypo-calorique forte en teneur protéique<ref group="note">Les diètes fortes en teneur protéique produisent des pertes de poids rapides, apportent une satiété adéquate, réduisent la perte de masse musculaire, et limitent le ralentissement du métabolisme basal au repos. </ref>, afin de:<br />
*** Faciliter la procédure laparascopique au niveau de l'abdomen;<br />
*** Diminuer une stéatose hépatique avec hépatomégalie pour réduire les risques d'endommager le foie.<br />
** Une '''perte de poids''' de '''5-10%''' permet tout de même d'améliorer les facteurs de risque cardiovasculaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref> et de réduire les comorbidités tels:<br />
*** L'[[Hypertension artérielle|hypertension]];<br />
*** La [[Dyslipidémies|dyslipidémie]]<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Paul S.|nom1=Jellinger|prénom2=Yehuda|nom2=Handelsman|prénom3=Paul D.|nom3=Rosenblit|prénom4=Zachary T.|nom4=Bloomgarden|titre=AMERICAN ASSOCIATION OF CLINICAL ENDOCRINOLOGISTS AND AMERICAN COLLEGE OF ENDOCRINOLOGY GUIDELINES FOR MANAGEMENT OF DYSLIPIDEMIA AND PREVENTION OF CARDIOVASCULAR DISEASE - EXECUTIVE SUMMARYComplete Appendix to Guidelines available at http://journals.aace.com|périodique=Endocrine Practice: Official Journal of the American College of Endocrinology and the American Association of Clinical Endocrinologists|volume=23|numéro=4|date=2017-04-02|issn=1530-891X|pmid=28156151|doi=10.4158/EP171764.GL|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28156151/|consulté le=2022-04-17|pages=479–497}}</ref>;<br />
*** Le [[Diabète sucré|diabète de type 2]];<br />
*** L'[[Obésité|obésité viscérale]];<br />
*** La [[stéatose hépatique]]<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Guilherme S.|nom1=Mazzini|prénom2=Toms|nom2=Augustin|prénom3=Sabrena|nom3=Noria|prénom4=Carlos|nom4=Romero-Marrero|titre=ASMBS Position Statement on the Impact of Metabolic and Bariatric Surgery on Nonalcoholic Steatohepatitis|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=18|numéro=3|date=2022-03|issn=1878-7533|pmid=34953742|doi=10.1016/j.soard.2021.11.015|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34953742/|consulté le=2022-04-17|pages=314–325}}</ref>;<br />
*** L'[[hépatomégalie]].<br />
<br />
=== Investigation médicale ===<br />
L'obésité apporte son lot de comorbidités. Celles-ci doivent être évaluées en pré-opératoire et ensuite être stabilisée pour minimiser les complications post-opératoires.<br />
<br />
==== Évaluation digestive ====<br />
Une endoscopie digestive haute n'est pas obligatoire. Elle est toutefois recommandée dans les situations suivantes :<br />
<br />
* [[dyspepsie]] réfractaire aux IPP<br />
* [[Dysphagie (approche clinique)|dysphagie]]<br />
* utilisation chronique d'anti-acides ou IPP<br />
* facteurs de risque familiaux de cancer de l'estomac ou de l'oesophage<br />
* douleur épigastrique.<br />
<br />
L'endoscopie permettra d'évaluer la présence d'une [[hernie hiatale]], d'une [[Œsophagite de reflux|oesophagite]], d'un [[oesophage de Barrett]], d'une maladie peptique ou d'une néoplasie. Il est recommandé de faire le déspitage d'H. Pylori au moment de l'endoscopie. Le taux de positivité serait de 15 à 85%<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Valentin|nom1=Mocanu|prénom2=Jerry T.|nom2=Dang|prénom3=Noah|nom3=Switzer|prénom4=Daniel|nom4=Skubleny|titre=The Effect of Helicobacter pylori on Postoperative Outcomes in Patients Undergoing Bariatric Surgery: a Systematic Review and Meta-analysis|périodique=Obesity Surgery|volume=28|numéro=2|date=2018-02|issn=1708-0428|pmid=29159552|doi=10.1007/s11695-017-3024-8|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29159552/|consulté le=2022-04-17|pages=567–573}}</ref>.<br />
<br />
==== Dépistage néoplasique ====<br />
Il est recommandé de dépister les patients selon leurs facteurs de risque et leur groupe d'âge<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Saber|nom1=Ghiassi|prénom2=Maher|nom2=El Chaar|prénom3=Essa M.|nom3=Aleassa|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on the relationship between obesity and cancer, and the role of bariatric surgery: risk, timing of treatment, effects on disease biology, and qualification for surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=16|numéro=6|date=2020-06|issn=1878-7533|pmid=32359998|doi=10.1016/j.soard.2020.03.019|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32359998/|consulté le=2022-04-17|pages=713–724}}</ref>. Par exemple, le patient de 50 ans et plus devra avoir une recherche de sang dans les selles. La mammographie de dépistage de la femme de 50 ans et plus est également suggérée.<br />
<br />
==== Évaluation cardiovasculaire ====<br />
Un des devis principaux de la chirurgie bariatrique est l'amélioration de la santé cardio-vasculaire des patients obèses. Or, en pré-opératoire, celle-ci est difficilement à évaluer vu la possibilité d'une présence concomittante des conditions suivantes: <br />
<br />
* Limitation physique <br />
* Gonarthrose sévère <br />
* Dyspnée multifactorielle <br />
* Échographie techniquement difficile par l'épaisseur des tissus sous-cutanés <br />
* Scintigraphie myocardique limitée par le poids du patient lors de l'utilisation de l'appareil. <br />
<br />
On recommande toutefois<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref>:<br />
<br />
* '''ECG''' de base<ref group="note">L'ECG sera souvent anormal puisque l'obésité change la morphologie cardiaque. On pourrait donc remarquer:<br />
<br />
* Hypertrophie ventriculaire gauche;<br />
* Dysfonction diastolique, ou;<br />
* Dysfonction ventriculaire gauche.<br />
</ref>, <br />
* '''Échographie cardiaque''' au besoin<ref group="note">L'ETT pourrait être tentée si on croit faire face à une:<br />
<br />
* Dysfonction cardiaque gauche;<br />
* Valvulopathie, ou;<br />
* Hypertension pulmonaire.<br />
<br />
</ref>,<br />
* Une '''scintigraphie MUGA''' peut permettre d'évaluer la fonction cardiaque. <br />
<br />
Néanmoins, les résultats de ces différents tests ne changeront que peu la conduite anesthésique. Le patient sera toutefois davantage suivi en post-opératoire pour déceler rapidement une complication cardiaque.<br />
<br />
==== Apnée du sommeil ====<br />
Tout patient doit avoir une évaluation en inhalothérapie pour éliminer un syndrome d'apnée du sommeil (SAS)<ref group="note">Dans le cadre d'un dépistage universel de toute la clientèle bariatrique, la prévalence des conditions va comme suit :<br />
<br />
* Syndrome d'apnée connu pré-opératoire : 15-20%<br />
* Syndrome d'apnée léger à sévère (IAH ≥ 5/h): 80-85%<br />
* SAS Modéré + sévère (IAH ≥15/h): 50 %<br />
* SAS Sévère (IAH >30/h): 25-30%<br />
</ref>. Le cas échéant, celle-ci doit être traitée par CPAP et un rapport de compliance doit être fourni. Une bonne stabilisation de cette maladie est nécessaire pour diminuer les risques d'incidents respiratoires en post-opératoire et pour diminuer l'hypertension. <br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes et européennes de chirurgie bariatrique suggèrent un dépistage chez tous les candidats opératoires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Christel A. L.|nom1=de Raaff|prénom2=Marguerite A. W.|nom2=Gorter-Stam|prénom3=Nico|nom3=de Vries|prénom4=Ashish C.|nom4=Sinha|titre=Perioperative management of obstructive sleep apnea in bariatric surgery: a consensus guideline|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=7|date=2017-07|issn=1878-7533|pmid=28666588|doi=10.1016/j.soard.2017.03.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28666588/|consulté le=2022-04-18|pages=1095–1109}}</ref>. En effet, le questionnaire (Stop-Bang) est peu sensible et spécifique. De plus, des études rétrospectives démontrent qu'on augmente la durée de séjour si le patient n'est pas traité et il y a un risque indépendant augmenté de fuites anastomotiques. <br />
<br />
Sommairement, les '''avantages''' du port du '''CPAP''' en péri-opératoire sont les suivantes:<br />
<br />
* Augmentation de la qualité du sommeil;<br />
* Aide au contrôle de la tension artérielle;<br />
* Amélioration des contrôle de glycémie;<br />
* Diminution de désaturation en oxygène;<br />
* Diminution des arythmies;<br />
* Diminution de l'atélectasie.<br />
==Anatomie==<br />
Les procédures de chirurgie bariatrique touchent l'anatomie du système gastrointestinale, des structures environnantes et du vaste apport sanguin. <br />
==Techniques==<br />
[[Fichier:Biliopancreatic diversion.png|vignette|Dérivation biliopancréatique]]<br />
Les procédures bariatriques peuvent être regroupées en trois mécanismes principaux : par malabsorption, par restriction ou par mécanisme mixte.<ref name="pmid16617237">{{Citation d'un article | vauthors = Abell TL, Minocha A | title = Gastrointestinal complications of bariatric surgery: diagnosis and therapy | journal = The American Journal of the Medical Sciences | volume = 331 | issue = 4 | pages = 214–8 | date = April 2006 | pmid = 16617237 | doi = 10.1097/00000441-200604000-00008 | s2cid = 25920218 }}</ref><br />
=== Procédures de malabsorption===<br />
Les procédures malabsorptives diminuent l'efficacité de l'absorption des nutriments en réduisant la surface d'absorption au niveau de l'intestin. Les techniques utilisées vont soit contourner une partie de l'intestin et/ou limiter les sécrétions biliopancréatiques qui facilitent l'absorption. Certaines procédures réduisent également la taille de l'estomac.<br />
<br />
Une perte de poids importante peut être observée dans les procédures malabsorptives, selon la surface d'absorption intestinale qui en résulte. Cependant, le bénéfice de la perte de poids vient accompagné de complications métaboliques significatives, telles que la malnutrition et multiples déficiences en micronutriments. <br />
<br />
Les procédures de malabsorption comprennent les suivantes:<br />
<br />
* '''[[Dérivation biliopancréatique]]''', prédécesseur du BPD-DS (qui rajoute une composante de switch duodénal). Une partie de l'estomac est réséquée, puis la partie distale de l'intestin grêle est reliée à la poche résiduelle de l'estomac, contournant ainsi le duodénum et le jéjunum. Cette procédure est aujourd'hui rarement utilisée pour les complications qu'elle engendre. Environ 2 % des patients vont avoir une malabsorption sévère et une carence nutritionnelle nécessitant une réplétion en vitamines et en minéraux, sans quoi il existe un risque d'anémie et d'ostéoporose. Beaucoup moins de chirurgiens pratiquent le BPD par rapport aux autres chirurgies de perte de poids, en partie à cause de la nécessité d'un suivi nutritionnel à long terme.<br />
* '''[[Pontage jéjuno-iléal]]''', où tout sauf 30-45 cm (12-18 po) de l'intestin grêle était réséqué. Cette procédure, pratiquée pour soulager l'[[Obésité|obésité morbide]] durant les années 1950 à 1970, n'est plus utilisée aujourd'hui.<br />
* '''[[Manchon endoluminal]]''', c'est-à-dire l'insertion d'un tube flexible dans la partie supérieure de l'intestin grêle via la bouche et l'estomac. Le but est de bloquer l'absorption de certains aliments/calories. Il n'implique pas de coupure réelle et est donc conçu pour réduire les risques d'infection. Cependant, les résultats n'étaient pas concluants et l'appareil avait des problèmes de migration et de glissement. Une étude récemment réalisée aux Pays-Bas a révélé une diminution de 5,5 points d'IMC en 3 mois avec un manchon endoluminal. [[Image:Vertical banded gastroplasty.png|thumb|Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage|alt=|242x242px]][[Image:Adjustable gastric banding.png|thumb|Schéma d'un anneau gastrique ajustable.|243x243px]]<br />
<br />
=== Procédures restrictives===<br />
Les procédures restrictives visent à diminuer l'apport calorique, en réduisant la taille utile de l'estomac, et/ou à réduire la vitesse de vidange de l'estomac. Les bénéficiaires de ces procédures ressentiront donc une satiété plus précoce.<ref name="SMD"><br />
{{Citation d'un ouvrage | vauthors = Stanczyk M, Martindale RG, Deveney C | title = Handbook of Nutrition and Food | chapter = 53 Bariatric Surgery Overview | veditors = Berdanier CD, Feldman EB, Dwyer J | pages = 915–926 | year = 2007 | location = Boca Raton, FL | publisher = CRC Press }}</ref> <br />
<br />
Les procédures de restriction incluent les suivantes: <br />
<br />
* '''[[Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage]]''', également appelée procédure de Mason ou agrafage de l'estomac. Une partie de l'estomac est agrafée de manière permanente pour créer une poche pré-estomac plus petite, qui sert de nouvel estomac.<br />
* '''[[Anneau gastrique ajustable]]''', opération qui peut être réalisée par laparoscopie et qui est communément appelée ''bande abdominale.'' La restriction de l'estomac est créée à l'aide d'un anneau en silicone, ajustable en ajoutant ou en retirant une solution saline à travers un orifice en sous-cutané. La petite poche gastrique et la sortie étroite à l'anneau restreignent l'apport en nutriments, ce qui permet la perte de poids. Cette procédure n'est plus recommandée dans les lignes directrices canadiennes.<br />
* '''[[Gastrectomie pariétale]] (''sleeve'')''''','' ou manchon gastrique, est une intervention dans laquelle l'estomac est réduit à environ 15 % de sa taille d'origine par ablation, suivant la courbe majeure de l'estomac. Les bords ouverts sont ensuite attachés ensemble, réduisant de façon permanente la taille de l'estomac. L'intervention est réalisée en laparoscopie et n'est pas réversible. <br />
* '''[[Ballon intragastrique]]''', qui consiste à placer un ballon dégonflé dans l'estomac, puis à le remplir pour réduire la quantité d'espace gastrique. Le ballon peut être laissé dans l'estomac pendant un maximum de 6 mois et entraîne une perte de poids moyenne de 5 à 9 IMC sur six mois. Le ballon intra-gastrique peut être utilisé avant une autre chirurgie bariatrique afin d'aider le patient à atteindre un poids adapté à la chirurgie. Il peut également être utilisé à plusieurs reprises si nécessaire.<br />
<br />
[[Fichier:Sleeve Gastrectomy Surgery.jpg|vignette|Gastrectomie pariétale (''sleeve'')]]<br />
<br />
* '''[[Pliage de l'estomac]]''', semblable à la [[gastrectomie pariétale]], est une procédure où un manchon est créé en suturant plutôt qu'en enlevant le tissu de l'estomac, préservant ainsi les capacités naturelles à absorber des nutriments. La repliement gastrique réduit considérablement le volume de l'estomac, de sorte que le sentiment de satiété est atteint avec une plus petite quantité de nourriture. Cette technique élimine également les complications associées à l'anneau gastrique ajustable et à la gastrectomie en manchon, puisqu'il n'y a pas d'utilisation d'implants, de résection gastrique ou d'agrafes.<br />
<br />
===Procédures mixtes===<br />
<br />
Les procédures mixtes associent à la fois les principes de malabsorption et de restriction, modifiant les niveaux d'hormones intestinales responsables de la faim et de la satiété<br />
<br />
[[Image:Roux-en-Y gastric bypass.png|thumb|Roux-en-Y gastric bypass.]]<br />
<br />
* [[Y-de-roux|'''Pontage gastrique Y-de-roux''']], où l'on crée une poche gastrique de 30 mL au niveau de l'estomac proximal. Le petit intestin est réséqué à environ 45 cm sous le pylore, puis configuré en forme de Y, anastomosant la poche gastrique à la dérivation biliopancréatique. Après la chirurgie, l'estomac sera plus petit et il y aura une augmentation des hormones de satiété de base. Les mécanismes hormonaux complets contrôlant la faim et expliquant la satiété précoce sont encore incompris, mais il s'agit tout de même d'une des chirurgies bariatriques les plus pratiquées. [[Fichier:Sleeve gastrectomy duodenal switch.png|vignette]]Précédemment considérée comme une procédure irréversible, il existe des cas où la procédure de pontage gastrique peut être partiellement inversée.<br />
* '''Dérivation biliopancréatique avec switch duodénal''', une partie de l'estomac est réséquée le long de sa plus grande courbure, similaire à la [[gastrectomie pariétale]]. Cette réduction de volume fournit le volet de restriction de l'apport alimentaire de cette opération. L'estomac est ensuite déconnecté du duodénum et relié à la partie distale de l'intestin grêle. Le duodénum et la partie supérieure de l'intestin grêle sont ensuite anastomosés en Y, préservant la dérivation biliopancréatique. Comme dans la procédure de [[Y-de-roux]], il est existe un principe métabolique de satiété précoce au niveau des hormones intestinales. Ce type de résection irréversible.<br />
* '''Stimulation gastrique implantable''', où un dispositif similaire à un stimulateur cardiaque est implanté par un chirurgien. Lors de l'alimentation, des stimulations électriques au niveau du système nerveux entérique de l'estomac favoriseraient une sensation de satiété chez l'opéré. Cette procédure est à l'étude aux États-Unis, mais les premières preuves suggèrent qu'elle est moins efficace que d'autres formes de chirurgie bariatrique.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Pardo JV, Sheikh SA, Kuskowski MA, Surerus-Johnson C, Hagen MC, Lee JT, Rittberg BR, Adson DE | title = Weight loss during chronic, cervical vagus nerve stimulation in depressed patients with obesity: an observation | journal = International Journal of Obesity | volume = 31 | issue = 11 | pages = 1756–9 | date = November 2007 | pmid = 17563762 | pmc = 2365729 | doi = 10.1038/sj.ijo.0803666 }}</ref><br />
<br />
==Complications==<br />
Les complications:<br />
* {{Complication|nom=fuite anastomotique}}<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Reza Fazl|nom1=Alizadeh|prénom2=Shiri|nom2=Li|prénom3=Colette|nom3=Inaba|prénom4=Patrick|nom4=Penalosa|titre=Risk Factors for Gastrointestinal Leak after Bariatric Surgery: MBASQIP Analysis|périodique=Journal of the American College of Surgeons|volume=227|numéro=1|date=2018-07|issn=1879-1190|pmid=29605723|doi=10.1016/j.jamcollsurg.2018.03.030|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29605723/|consulté le=2022-04-18|pages=135–141}}</ref><br />
* réopération<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Anita|nom1=Courcoulas|prénom2=R. Yates|nom2=Coley|prénom3=Jeanne M.|nom3=Clark|prénom4=Corrigan L.|nom4=McBride|titre=Interventions and Operations 5 Years After Bariatric Surgery in a Cohort From the US National Patient-Centered Clinical Research Network Bariatric Study|périodique=JAMA surgery|volume=155|numéro=3|date=2020-03-01|issn=2168-6262|pmid=31940024|pmcid=6990709|doi=10.1001/jamasurg.2019.5470|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31940024/|consulté le=2022-04-18|pages=194–204}}</ref><br />
* {{Complication|nom=malnutrition}}<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Gordana|nom1=Bosnic|titre=Nutritional requirements after bariatric surgery|périodique=Critical Care Nursing Clinics of North America|volume=26|numéro=2|date=2014-06|issn=1558-3481|pmid=24878210|doi=10.1016/j.ccell.2014.02.002|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24878210/|consulté le=2022-04-18|pages=255–262}}</ref> et particulièrement des déficits en:<br />
**{{Complication|nom=Déficit en vitamine C|affichage=vitamine C}}<br />
** {{Complication|nom=Déficit en fer|affichage=fer}}<br />
** {{Complication|nom=Déficit en vitamine B12|affichage=vitamine B12}}<br />
** Vitamines liposolubles<br />
** {{Complication|nom=Déficit en folates|affichage=folates}}<br />
** {{Complication|nom=Déficit en thiamine|affichage=thiamine}}<br />
* {{Complication|nom=Hypoglycémie|affichage=hypoglycémies hyperinsulinémiques}}<ref>{{Citation d'un article|prénom1=John|nom1=Cawley|prénom2=Matthew J.|nom2=Sweeney|prénom3=Marina|nom3=Kurian|prénom4=Susan|nom4=Beane|titre=Predicting complications after bariatric surgery using obesity-related co-morbidities|périodique=Obesity Surgery|volume=17|numéro=11|date=2007-11|issn=0960-8923|pmid=18219771|doi=10.1007/s11695-008-9422-1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/18219771/|consulté le=2022-04-18|pages=1451–1456}}</ref><br />
* {{Complication|nom=calculs biliaires}}<ref group="note">Par augmentation de la lithogénicité de la bile.</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=M. L.|nom1=Shiffman|prénom2=H. J.|nom2=Sugerman|prénom3=J. M.|nom3=Kellum|prénom4=W. H.|nom4=Brewer|titre=Gallstone formation after rapid weight loss: a prospective study in patients undergoing gastric bypass surgery for treatment of morbid obesity|périodique=The American Journal of Gastroenterology|volume=86|numéro=8|date=1991-08|issn=0002-9270|pmid=1858735|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/1858735/|consulté le=2022-04-18|pages=1000–1005}}</ref><br />
* {{Complication|nom=mutilation}} et {{Complication|nom=suicide}} chez les patients avec des troubles de santé mentale<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Ted D.|nom1=Adams|prénom2=Richard E.|nom2=Gress|prénom3=Sherman C.|nom3=Smith|prénom4=R. Chad|nom4=Halverson|titre=Long-term mortality after gastric bypass surgery|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=357|numéro=8|date=2007-08-23|issn=1533-4406|pmid=17715409|doi=10.1056/NEJMoa066603|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17715409/|consulté le=2022-04-18|pages=753–761}}</ref>.<br />
<br />
== Bénéfices ==<br />
Les chirurgies bariatriques demeurent une des options les plus durables en termes de perte de poids chez les patients obèses classes 2 et 3, permettant également d'améliorer ou de guérir certaines comorbidités liées à l'obésité, telles que le diabète de type 2. La performance des procédures s'améliore considérablement au cours des 10 dernières années<ref>{{Citation d'un lien web|langue=en-US|titre=Estimate of Bariatric Surgery Numbers, 2011-2019|url=https://asmbs.org/resources/estimate-of-bariatric-surgery-numbers|site=American Society for Metabolic and Bariatric Surgery|date=2021-03-08|consulté le=2022-04-18}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=L.|nom1=Angrisani|prénom2=A.|nom2=Santonicola|prénom3=P.|nom3=Iovino|prénom4=A.|nom4=Vitiello|titre=Bariatric Surgery and Endoluminal Procedures: IFSO Worldwide Survey 2014|périodique=Obesity Surgery|volume=27|numéro=9|date=2017-09|issn=1708-0428|pmid=28405878|pmcid=5562777|doi=10.1007/s11695-017-2666-x|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28405878/|consulté le=2022-04-18|pages=2279–2289}}</ref><ref group="note">Le American Society for Metabolic and Bariatric Surgery (ASMBS) estime que, juste en 2017, 228 000 personnes aux États-Unis ont subi une chirurgie visant à perdre du poids. Mondialement, on estime que 580 000 personnes subissent une procédure bariatrique chaque année.</ref>. <br />
===Perte de poids===<br />
====Chez l'adulte====<br />
Les chirurgies bariatriques apportent de meilleurs résultats en termes de perte de poids comparativement aux interventions non chirurgicales, et ce, quelle que ce soit la procédure subie. <br />
{| class="wikitable"<br />
|+Perte de poids à court terme (3 ans) et à long terme (20 ans) suivant une chirurgie bariatrique chez l'adulte<br />
!Intervention<br />
!Perte de poids en excès à 3 ans (%)<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Henry|nom1=Buchwald|prénom2=Yoav|nom2=Avidor|prénom3=Eugene|nom3=Braunwald|prénom4=Michael D.|nom4=Jensen|titre=Bariatric surgery: a systematic review and meta-analysis|périodique=JAMA|volume=292|numéro=14|date=2004-10-13|issn=1538-3598|pmid=15479938|doi=10.1001/jama.292.14.1724|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15479938/|consulté le=2022-04-18|pages=1724–1737}}</ref><br />
!Perte de poids totale à 20 ans (%)<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Paul E.|nom1=O'Brien|prénom2=Annemarie|nom2=Hindle|prénom3=Leah|nom3=Brennan|prénom4=Stewart|nom4=Skinner|titre=Long-Term Outcomes After Bariatric Surgery: a Systematic Review and Meta-analysis of Weight Loss at 10 or More Years for All Bariatric Procedures and a Single-Centre Review of 20-Year Outcomes After Adjustable Gastric Banding|périodique=Obesity Surgery|volume=29|numéro=1|date=2019-01|issn=1708-0428|pmid=30293134|pmcid=6320354|doi=10.1007/s11695-018-3525-0|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30293134/|consulté le=2022-04-18|pages=3–14}}</ref><br />
|-<br />
|[[Pontage gastrique Y-de-Roux]]<br />
|60 à 85<br />
|26<br />
|-<br />
|[[Gastrectomie pariétale]]<br />
|55 à 80<br />
|18<br />
|-<br />
|[[Anneau gastrique ajustable]]<br />
|45 à 55<br />
|13<br />
|-<br />
|Non chirurgical<br />
| -<br />
|1<br />
|}<br />
Classiquement en chirurgie, la perte de poids du patient est calculée selon la masse en excès. Désormais, le calcul de perte de poids se base sur la masse totale, puisque la définition du poids idéal s'avère inconstante et controversée. <br />
<br />
=== Effets métaboliques ===<br />
{| class="wikitable"<br />
|+Amélioration du syndrome métabolique dans ses trois composantes par la perte de poids suivant une chirurgie bariatrique<br />
!Composante<br />
!Résultat post-chirurgical<br />
|-<br />
|Diabète de type 2<br />
|Rémission à long terme chez 23 à 60% des patients<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Philip R.|nom1=Schauer|prénom2=Zubaidah|nom2=Nor Hanipah|prénom3=Francesco|nom3=Rubino|titre=Metabolic surgery for treating type 2 diabetes mellitus: Now supported by the world's leading diabetes organizations|périodique=Cleveland Clinic Journal of Medicine|volume=84|numéro=7 Suppl 1|date=2017-07|issn=1939-2869|pmid=28708482|doi=10.3949/ccjm.84.s1.06|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28708482/|consulté le=2022-04-18|pages=S47–S56}}</ref><br />
Diminution dans l'incidence des complications micro et macrovasculaires<br />
|-<br />
|Hypertension artérielle<br />
|Rémission chez ≥30% des patients<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Carlos Aurelio|nom1=Schiavon|prénom2=Angela Cristine|nom2=Bersch-Ferreira|prénom3=Eliana Vieira|nom3=Santucci|prénom4=Juliana Dantas|nom4=Oliveira|titre=Effects of Bariatric Surgery in Obese Patients With Hypertension: The GATEWAY Randomized Trial (Gastric Bypass to Treat Obese Patients With Steady Hypertension)|périodique=Circulation|volume=137|numéro=11|date=2018-03-13|issn=1524-4539|pmid=29133606|pmcid=5865494|doi=10.1161/CIRCULATIONAHA.117.032130|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29133606/|consulté le=2022-04-18|pages=1132–1142}}</ref><br />
Diminution de la variabilité systolique et de la résistance hypertensive<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Carlos A.|nom1=Schiavon|prénom2=Dimas|nom2=Ikeoka|prénom3=Eliana V.|nom3=Santucci|prénom4=Renato Nakagawa|nom4=Santos|titre=Effects of Bariatric Surgery Versus Medical Therapy on the 24-Hour Ambulatory Blood Pressure and the Prevalence of Resistant Hypertension|périodique=Hypertension (Dallas, Tex.: 1979)|volume=73|numéro=3|date=2019-03|issn=1524-4563|pmid=30661477|doi=10.1161/HYPERTENSIONAHA.118.12290|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30661477/|consulté le=2022-04-18|pages=571–577}}</ref><br />
|-<br />
|Dyslipidémie<br />
|Plus faible incidence chez les patients opérés<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Anita P.|nom1=Courcoulas|prénom2=Wendy C.|nom2=King|prénom3=Steven H.|nom3=Belle|prénom4=Paul|nom4=Berk|titre=Seven-Year Weight Trajectories and Health Outcomes in the Longitudinal Assessment of Bariatric Surgery (LABS) Study|périodique=JAMA surgery|volume=153|numéro=5|date=2018-05-01|issn=2168-6262|pmid=29214306|pmcid=6584318|doi=10.1001/jamasurg.2017.5025|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29214306/|consulté le=2022-04-18|pages=427–434}}</ref><br />
|}<br />
<br />
=== Impacts fonctionnels et psychosociaux ===<br />
{| class="wikitable"<br />
|+Impacts fonctionnels et psychosociaux suivant une chirurgie bariatrique <br />
!Composante<br />
!Résultat post-chirurgical<br />
|-<br />
|Espérance de vie<br />
|Diminution du taux de décès par événement cardiovasculaire<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Lena M. S.|nom1=Carlsson|prénom2=Kajsa|nom2=Sjöholm|prénom3=Peter|nom3=Jacobson|prénom4=Johanna C.|nom4=Andersson-Assarsson|titre=Life Expectancy after Bariatric Surgery in the Swedish Obese Subjects Study|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=383|numéro=16|date=2020-10-15|issn=1533-4406|pmid=33053284|pmcid=7580786|doi=10.1056/NEJMoa2002449|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33053284/|consulté le=2022-04-18|pages=1535–1543}}</ref><br />
Allongée de 3 ans par rapport aux patients obèses non opérés<ref name=":1" /><br />
<br />
Moins longue de 5,5 ans par rapport à la population générale<ref name=":1" /><br />
|-<br />
|Apnée du sommeil<br />
|Réduction du nombre d'épisodes d'apnées et d'hypopnées par heure de sommeil<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Sofia F.|nom1=Furlan|prénom2=Luciano F.|nom2=Drager|prénom3=Renato Nakagawa|nom3=Santos|prénom4=Lucas P.|nom4=Damiani|titre=Three-year effects of bariatric surgery on obstructive sleep apnea in patients with obesity grade 1 and 2: a sub-analysis of the GATEWAY trial|périodique=International Journal of Obesity (2005)|volume=45|numéro=4|date=2021-04|issn=1476-5497|pmid=33589771|doi=10.1038/s41366-021-00752-2|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33589771/|consulté le=2022-04-18|pages=914–917}}</ref><br />
|-<br />
|Fertilité et grossesse<br />
|Pas de preuve sur l'efficacité des traitements sur l'infertilité chez les hommes et les femmes<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kominiarek MA, Jungheim ES, Hoeger KM, Rogers AM, Kahan S, Kim JJ | title = American Society for Metabolic and Bariatric Surgery position statement on the impact of obesity and obesity treatment on fertility and fertility therapy Endorsed by the American College of Obstetricians and Gynecologists and the Obesity Society | journal = Surgery for Obesity and Related Diseases | volume = 13 | issue = 5 | pages = 750–757 | date = May 2017 | pmid = 28416185 | doi = 10.1016/j.soard.2017.02.006 }}</ref><br />
<br />
Réduction du risque de [[diabète gestationnel]] et de [[troubles hypertensifs de la grossesse]] chez la personne enceinte<ref name=":2">{{Citation d'un article | vauthors = Kwong W, Tomlinson G, Feig DS | title = Maternal and neonatal outcomes after bariatric surgery; a systematic review and meta-analysis: do the benefits outweigh the risks? | journal = American Journal of Obstetrics and Gynecology | volume = 218 | issue = 6 | pages = 573–580 | date = June 2018 | pmid = 29454871 | doi = 10.1016/j.ajog.2018.02.003 | s2cid = 3837276 }}</ref><br />
<br />
Augmentation du risque de naissance prématurée<ref name=":2" /><br />
|-<br />
|Psychiatrique et psychologique<br />
|Amélioration de la santé mentale<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kubik JF, Gill RS, Laffin M, Karmali S | title = The impact of bariatric surgery on psychological health | journal = Journal of Obesity | volume = 2013 | pages = 1–5 | year = 2013 | pmid = 23606952 | pmc = 3625597 | doi = 10.1155/2013/837989 | doi-access = free }}</ref><br />
Augmentation de recherches en services en santé mentale<ref group="note">La recherche de services en santé mentale augmente chez les patients ayant des maladies psychiatriques préalablement à la chirurgie, ou chez ceux qui développaient des complications de leur chirurgie bariatrique nécessitant des procédures supplémentaires. </ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=David J. R.|nom1=Morgan|prénom2=Kwok M.|nom2=Ho|prénom3=Cameron|nom3=Platell|titre=Incidence and Determinants of Mental Health Service Use After Bariatric Surgery|périodique=JAMA psychiatry|volume=77|numéro=1|date=2020-01-01|issn=2168-6238|pmid=31553420|pmcid=6763981|doi=10.1001/jamapsychiatry.2019.2741|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31553420/|consulté le=2022-04-18|pages=60–67}}</ref><br />
|-<br />
|Dépression<br />
|Amélioration des troubles de dépression<ref group="note">Une revue systématique de 27 études incluant 50 000 patients a démontré que la prévalence et la sévérité des dépressions chez les individus ont diminuées, respectivement, de 8 à 74% (dans 7 études) et de 40 à 70% (dans 6 études) après la chirurgie. </ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Aaron J.|nom1=Dawes|prénom2=Melinda|nom2=Maggard-Gibbons|prénom3=Alicia R.|nom3=Maher|prénom4=Marika J.|nom4=Booth|titre=Mental Health Conditions Among Patients Seeking and Undergoing Bariatric Surgery: A Meta-analysis|périodique=JAMA|volume=315|numéro=2|date=2016-01-12|issn=1538-3598|pmid=26757464|doi=10.1001/jama.2015.18118|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26757464/|consulté le=2022-04-18|pages=150–163}}</ref><br />
|-<br />
|Troubles alimentaires<br />
|Diminution de la prévalence et de la sévérité des troubles alimentaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=M. S.|nom1=Morseth|prénom2=S. E.|nom2=Hanvold|prénom3=Ø|nom3=Rø|prénom4=H.|nom4=Risstad|titre=Self-Reported Eating Disorder Symptoms Before and After Gastric Bypass and Duodenal Switch for Super Obesity--a 5-Year Follow-Up Study|périodique=Obesity Surgery|volume=26|numéro=3|date=2016-03|issn=1708-0428|pmid=26173850|doi=10.1007/s11695-015-1790-8|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26173850/|consulté le=2022-04-18|pages=588–594}}</ref><br />
Diminution de la prévalence en grignotage (''picking/nibbling'')<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Michael J.|nom1=Devlin|prénom2=Wendy C.|nom2=King|prénom3=Melissa A.|nom3=Kalarchian|prénom4=Amanda|nom4=Hinerman|titre=Eating pathology and associations with long-term changes in weight and quality of life in the longitudinal assessment of bariatric surgery study|périodique=The International Journal of Eating Disorders|volume=51|numéro=12|date=2018-12|issn=1098-108X|pmid=30520527|pmcid=6876117|doi=10.1002/eat.22979|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30520527/|consulté le=2022-04-18|pages=1322–1330}}</ref><br />
<br />
Réduction initiale des troubles d'hyperphagie (''binge'') à 2 ans, puis recrudescence à 3 ans post-chirurgie<ref group="note">Il s'agit d'une réduction initiale des troubles d'hyperphagie (''binge'') à 2 ans (de 6,1% en pré-opératoire à 1,3%), mais une recrudescence (à 3,1%) à 3 ans post-chirurgie.<br />
<br />
Le trouble d'hyperphagie en post-opératoire est associé à une perte de poids sous-optimale.</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Melissa A.|nom1=Kalarchian|prénom2=Wendy C.|nom2=King|prénom3=Michael J.|nom3=Devlin|prénom4=Marsha D.|nom4=Marcus|titre=Psychiatric Disorders and Weight Change in a Prospective Study of Bariatric Surgery Patients: A 3-Year Follow-Up|périodique=Psychosomatic Medicine|volume=78|numéro=3|date=2016-04|issn=1534-7796|pmid=26569540|pmcid=5041300|doi=10.1097/PSY.0000000000000277|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26569540/|consulté le=2022-04-18|pages=373–381}}</ref><br />
|}<br />
<br />
==Suivi==<br />
Le suivi du patient bariatrique est la pierre angulaire du succès à long terme. Les lignes directrices canadiennes<ref name=":0" /> suggèrent :<br />
<br />
* '''Alimentation''' post-opératoire:<br />
** Transition liquide à molle pendant 2 semaines, puis si bien tolérée introduire les solides.<br />
** Recommandé de manger 3 à 5 petits repas par jour en débutant toujours avec les sources de protéines<ref group="note">Les recommandations d'apport en protéines sont de 1.2 à 1.5 g/kg/jr.</ref>.<br />
** Manger lentement et bien mastiquer. Éviter la suralimentation.<ref group="note">Le dépassement de la capacité de l'estomac provoque des nausées et des vomissements.</ref><br />
** Non recommandé de boire et de manger simultanément.<br />
** Éviter les liquides 30 minutes après le repas.<br />
** Bien s'hydrater. Éviter les boissons gazeuses.<ref group="note">Les boissons gazeuses sont fortement déconseillées pour leur piètre aspect nutritionnel et pour l'inconfort causé par le gaz carbonique.</ref><br />
* Changement des '''habitudes de vie'''<br />
** Éviter l'alcool.<ref group="note">Il n'est pas recommandé de consommer de l'alcool puisqu'il s'agit d'un ulcérogène et d'une source de calories vides. L'effet peut être plus rapide car la vidange gastrique est accélérée. Malheureusement, 7% des patients opérés développeront une dépendance à l'alcool.</ref><br />
** Activité physique : Il est recommandé de faire 150 à 300 minutes d'activité physique par semaine.<ref group="note">L'activité physique permet de stabiliser la perte de poids, d'augmenter la masse maigre et d'améliorer la santé mentale.</ref> <br />
** Cessation tabagique<ref group="note">Le tabac est ulcérogène, tout comme l'alcool.</ref><br />
** Marijuana : Comme il y a très peu d'études sur le sujet, la modération est recommandée.<ref group="note">Cependant, la marijuana est orexigène (stimulant à l'appétit) et contrevient donc aux vertus de la chirurgie bariatrique</ref><br />
* '''Fertilité'''<br />
** La grossesse est recommandée après 18 mois post-opératoires.<ref group="note">Les femmes opérées en-deçà d'un an de la procédure bariatrique avaient un taux de perte foetale plus élevée contrairement à celles qui étaient opérées il y a plus d'un an (35.5% vs 16.3%).</ref><br />
** Une contraception doit être proposée pendant la période charnière.<br />
* '''Vitamines et minéraux'''<br />
** À moins d'un déficit documenté en pré-opératoire, une multi-vitamine extra-forte 1 ou 2 comprimés par jour ainsi qu'un supplément de fer et/ou de vitamine D couvrent les besoins du patient opéré.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|+Prises vitaminiques suggérées après la chirurgie bariatrique selon les lignes directrices canadiennes<ref>{{Citation d'un lien web|langue=ENglish|titre=Canadian Guidelines for Vitamin Supplementation|url=http://obesitycanada.ca/wp-content/uploads/2020/08/14-Table-1-with-links-1.pdf|site=|date=|consulté le=}}</ref><ref group="note">L'observance aux suppléments diminue avec le temps et des rappels doivent souvent être faits. De plus, les suppléments peuvent occasionner une constipation, effet secondaire de certaines chirurgies bariatriques également, dont la gastrectomie pariétale. </ref><br />
!Supplément<br />
!Prise suggérée<br />
|-<br />
|Vitamine B1<br />
|Minimum 12 mg/jr; <br />
Préférablement 50 mg/jr via une multivitamine ou complexe B.<br />
|-<br />
|Vitamine B12<br />
|350 à 500 mcg PO/jr ou 1000 mcg IM/mois.<br />
|-<br />
|Acide folique<br />
|400 à 800 mcg PO/jr via une multivitamine;<br />
Si en âge de procréer : 800 à 1000 mcg PO/jr<br />
|-<br />
|Fer <br />
|Minimum 45 à 60 mg/jr<br />
|-<br />
|Vitamine E<br />
|15 mg/jr<br />
|-<br />
|Citrate de calcium<br />
|1 200 à 1 500 mg/jr<br />
|-<br />
|Vitamine D3<br />
|3 000 UI/jr et titrer jusqu'à des niveaux sériques > 75 nmol/L<br />
|-<br />
|Vitamine A<br />
|5 000 à 10 000 UI/jr<br />
|-<br />
|Vitamine K<br />
|90 à 120 μg/jr<br />
|-<br />
|Zinc <br />
|100% RDA<ref group="note">Recommended Dietary Allowance</ref> (8 à 11 mg/jr)<br />
|-<br />
|Cuivre<br />
|100% RDA (1 mg /jr)<br />
|}<br />
<br />
* '''Évaluation''' et analyses de laboratoires<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|+L'évaluation clinique et les analyses de laboratoire recommandées en post-opératoire selon les comorbidités associées à l'obésité<br />
!Comorbidité<br />
!Recommendation<br />
|-<br />
|Tension artérielle<br />
|Chaque rendez-vous postopératoire : Prise de routine;<br />
Révision des médicaments antihypertensifs au besoin.<br />
|-<br />
|Diabète<br />
|Chaque 3 mois : Suivi du HbA1c;<br />
Ajustement au besoin des hypoglycémiants oraux et/ou de l'insuline à chaque visite postopératoire.<br />
|-<br />
|Carences nutritionnelles<br />
|Chaque 6 mois durant les 2 premières années post-opératoires, puis annuellement : <br />
Dosage du calcium sérique, fer, vitamine B12, vitamine D, folate et thiamine.<br />
|-<br />
|Hyperlipidémie<br />
|Chaque année: Dosage du bilan lipidique et du cholestérol;<br />
Ajustement des médicaments au besoin.<br />
|-<br />
|Apnée du sommeil<br />
|Pour les patients ayant recours à la ventilation en pression positive continue (CPAP):<br />
Évaluation du sommeil 6 à 12 mois après la chirurgie.<br />
|}<br />
<br />
* '''Procédures ultérieures'''<br />
** L'excès de peau peut être traité en chirurgie plastique par remodelage du corps, durant lequel des lambeaux cutanés sont enlevés.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Chandawarkar RY | title = Body contouring following massive weight loss resulting from bariatric surgery | journal = Advances in Psychosomatic Medicine | volume = 27 | pages = 61–72 | year = 2006 | pmid = 16418543 | doi = 10.1159/000090964 | isbn = 3-8055-8028-2 }}</ref><ref group="note">Les zones ciblées comprennent les bras, les fesses et les cuisses, l'abdomen et les seins. Ces procédures sont effectuées lentement, étape par étape, et prennent souvent jusqu'à trois ans.</ref><br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/03/27<br />
| source = Wikipedia (en)<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| nom = Bariatric surgery<br />
| révision = 1079535561<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Sujet:Wsl4c0dgeddcbta9&topic_postId=wtvwjx4rp29to6pt&topic_revId=wtvwjx4rp29to6pt&action=single-viewSujet:Wsl4c0dgeddcbta92022-04-18T03:57:51Z<span class="plainlinks"><a href="/wiki/Utilisateur:Nanxin_Jiang" class="mw-userlink" title="Utilisateur:Nanxin Jiang"><bdi>Nanxin Jiang</bdi></a> <span class="mw-usertoollinks">(<a href="/wiki/Discussion_utilisateur:Nanxin_Jiang" class="mw-usertoollinks-talk" title="Discussion utilisateur:Nanxin Jiang">discussion</a> | <a href="/wiki/Sp%C3%A9cial:Contributions/Nanxin_Jiang" class="mw-usertoollinks-contribs" title="Spécial:Contributions/Nanxin Jiang">contributions</a>)</span> a ajouté un <a rel="nofollow" class="external text" href="https://wikimedi.ca/index.php?title=Sujet:Wsl4c0dgeddcbta9&topic_showPostId=wtvwjx4rp29to6pt#flow-post-wtvwjx4rp29to6pt">commentaire</a> sur « Révision » (<em>Salut Antoine, J'ai apporté les modifications que tu as suggérées, notamment en ajoutant des notes et références, et en résumant davantag...</em>).</span>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Chirurgie_bariatrique&diff=80230Chirurgie bariatrique2022-04-18T03:52:20Z<p>Nanxin Jiang : /* Indications */</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = <br />
| image = Gastrectomie - dernier regard (photo).jpg<br />
| description_image = [[Gastrectomie pariétale]]<br />
| autres_noms = Chirurgie de l'obésité<br />
| terme_anglais = Briatric surgery<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = chirurgie générale<br />
| systèmes = Gastrointestinal<br />
| wikidata_id = Q357503<br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}} <br />
<br />
La '''chirurgie bariatrique''' comprend une variété d'interventions pratiquées dans le but de traiter l'[[obésité]]. Les principales procédures sont :<br />
<br />
* le [[Pontage gastrique Y-de-Roux|Y-de-Roux]]<br />
* la [[gastrectomie pariétale]]<br />
* la [[duodenal switch|dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)]].<br />
==Indications==<br />
Telles les lignes directrices canadiennes<ref name=":0">{{Citation d'un lien web|langue=fr-FR|nom1=Pearce|prénom1=Nicole|titre=Chirurgie bariatrique : Options chirurgicales et résultats|url=https://obesitycanada.ca/fr/deslignesdirectrices/options/|site=Obésité Canada|consulté le=2022-04-17}}</ref>, les indications d'une '''chirurgie bariatrique''' comprennent: <br />
<br />
# Un {{Indication|nom=Obésité|affichage=IMC > 40}} ou [[IMC]] ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité:<br />
#* l'[[hypertension artérielle]]<br />
#* une [[Dyslipidémies|dyslipidémie]]<br />
#* un [[diabète de type 2]]<br />
#* du [[reflux gastro-oesophagien]] sévère<br />
#* de l'[[apnée du sommeil]]<br />
#* une [[maladie cardiaque athérosclérotique]]<br />
#* une [[insuffisance veineuse]] sévère<br />
#* une [[Cirrhose|cirrhose hépatique non-alcoolique]] (NASH)<br />
#* de l'[[incontinence urinaire]]<br />
#* un [[pseudotumor cerebri]]<br />
#* des problèmes musculosquelettiques invalidants<br />
# des tentatives infructueuses à perdre du poids de manière non chirurgicale<br />
# une autorisation en termes de santé mentale<br />
# aucune contre-indication médicale à la chirurgie.<br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes incluent aussi des critères pour les '''adolescents''' :<br />
<br />
# IMC ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité de l'adolescence et réfractaire au traitement médical et aux changements d'habitude de vie : apnée du sommeil (index d'apnée >15 épisodes), pseudotumor cerebri, NASH, diabète de type 2.<br />
# IMC ≥ 40 avec de l'hypertension, une résistance à l'insuline ou intolérance au glucose, qualité de vie diminuée, diminution de l'autonomie (AVQ, AVD), apnée du sommeil avec index de 5 à 15 <br />
<br />
Des mises à jour récentes ont inclus des patients ayant un IMC de 30-35 avec un diabète de type 2 incontrôlable ou un syndrome métabolique comme indication pour une gastrectomie pariétale.<br />
<br />
==Contre-indications<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey I.|nom1=Mechanick|prénom2=Adrienne|nom2=Youdim|prénom3=Daniel B.|nom3=Jones|prénom4=W. Timothy|nom4=Garvey|titre=Clinical practice guidelines for the perioperative nutritional, metabolic, and nonsurgical support of the bariatric surgery patient--2013 update: cosponsored by American Association of Clinical Endocrinologists, The Obesity Society, and American Society for Metabolic & Bariatric Surgery|périodique=Obesity (Silver Spring, Md.)|volume=21 Suppl 1|date=2013-03|issn=1930-739X|pmid=23529939|pmcid=4142593|doi=10.1002/oby.20461|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23529939/|consulté le=2022-04-17|pages=S1–27}}</ref>==<br />
===Absolues===<br />
Les '''contre-indications absolues''' comprennent : <br />
<br />
* l'incapacité à tolérer une anesthésie générale<br />
* une {{Contre-indication|nom=coagulopathie|relative=0}} incontrôlable<br />
* une {{Contre-indication|nom=néoplasie|relative=0}} active<br />
* une {{Contre-indication|nom=cirrhose|relative=0}} Child-C<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie psychiatrique|relative=0}} sévère ou instable<br />
* un {{Contre-indication|nom=tabagisme|relative=0}}, une {{Contre-indication|nom=toxicomanie|relative=0}} ou un {{Contre-indication|nom=alcoolisme|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=boulimie|relative=0}} ou une hyperphagie boulimique non traitée.<br />
<br />
D'un point de vue cognitif, le patient doit être apte à comprendre les risques et bénéfices de la chirurgie, et il doit avoir les capacités pour instaurer les changements d'habitude de vie requis pour la chirurgie. Le patient doit également être compliant avec sa médication. <br />
<br />
===Relatives===<br />
Les '''contre-indications relatives''' sont : <br />
<br />
* la {{Contre-indication|nom=maladie cœliaque|relative=1}}<br />
* les allergies multiples <br />
* le {{Contre-indication|nom=syndrome de Prader-Willi|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie de Crohn|relative=0}} duodénale<br />
* la {{Contre-indication|nom=narcodépendance|relative=0}}<br />
* un {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge < 18 ans}} ou {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge > 65 ans}} (relatif selon l'état de santé global du patient).<br />
<br />
== Évaluation ==<br />
L'évaluation bariatrique est multidisciplinaire. La sélection des patients a été établie pour minimiser les complications chirurgicales et maximiser les bénéfices d'une ressource limitée. L'évaluation devra donc statuer sur la santé mentale, médicale et nutritionnelle, ainsi qu'optimiser les comorbidités pour diminuer les complications chirurgicales.<br />
<br />
=== Évaluation psychologique<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Dean|nom1=Spirou|prénom2=Jayanthi|nom2=Raman|prénom3=Evelyn|nom3=Smith|titre=Psychological outcomes following surgical and endoscopic bariatric procedures: A systematic review|périodique=Obesity Reviews: An Official Journal of the International Association for the Study of Obesity|volume=21|numéro=6|date=2020-06|issn=1467-789X|pmid=31994311|doi=10.1111/obr.12998|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31994311/|consulté le=2022-04-17|pages=e12998}}</ref> ===<br />
Il est reconnu qu'il existe une association entre l'obésité et les problèmes de santé mentale<ref group="note">Par exemple, 25 à 60% des patients bipolaires sont obèses et les schizophrènes le sont dans une proportion de 30-70%. Quant aux troubles de l'humeur, 20 à 50% des patients sont obèses. Il y a aussi des liens entre le TDAH, l'hyperphagie boulimique et le PTSD. </ref>. On recommande une évaluation minimale pour établir la santé psychologique du patient. Ce que l'on recherche chez les candidats:<br />
<br />
* Une stabilité au niveau de la santé mentale et de la médication nécessaire pour stabiliser celle-ci (idéalement 6 mois précédant la chirurgie)<ref group="note">Certaines médications psychiatriques favorisent le gain de poids. Il serait donc idéal de les changer plusieurs mois avant la procédure afin d'en optimiser le résultat.</ref>.<br />
* L'absence de psychose active ou d'utilisation de drogue dure.<br />
* Un bon contrôle des stresseurs externes, considérant que le changement corporel et neurohormonal causé par une chirurgie bariatrique occasionne un stress important pour l'individu, et peut l'amener à décompenser au niveau psychiatrique. De plus, d'anciens troubles alimentaires peuvent ressurgir.<br />
* Dans la mesure qu'un transfert de dépendance est possible (ex. : vers l'alcool (7%), drogues, comportements sexuels dangereux), les mécanismes de défense doivent être gérés avant l'intervention.<br />
* L'absence d'un diagnostic de déficience intellectuelle afin de pouvoir bien comprendre les recommandations alimentaires, de favoriser les changements d'habitude de vie et de suivre tous les enseignements.<br />
* Chez un candidat ayant une histoire de multiples tentatives de suicide, on ne recommande pas la chirurgie<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Ted D.|nom1=Adams|prénom2=Richard E.|nom2=Gress|prénom3=Sherman C.|nom3=Smith|prénom4=R. Chad|nom4=Halverson|titre=Long-term mortality after gastric bypass surgery|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=357|numéro=8|date=2007-08-23|issn=1533-4406|pmid=17715409|doi=10.1056/NEJMoa066603|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17715409/|consulté le=2022-04-17|pages=753–761}}</ref><ref group="note">Le risque de récidive chez les patients avec un antécédent de multiples tentatives de suicide augmente significativement après une procédure bariatrique.</ref>.<br />
<br />
=== Évaluation nutritionnelle ===<br />
L'élément clef pour la réussite d'une chirurgie bariatrique est d'implanter les changements nutritionnels avant l'intervention<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey I.|nom1=Mechanick|prénom2=Adrienne|nom2=Youdim|prénom3=Daniel B.|nom3=Jones|prénom4=W.|nom4=Timothy Garvey|titre=Clinical practice guidelines for the perioperative nutritional, metabolic, and nonsurgical support of the bariatric surgery patient--2013 update: cosponsored by American Association of Clinical Endocrinologists, the Obesity Society, and American Society for Metabolic & Bariatric Surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=9|numéro=2|date=2013-03|issn=1878-7533|pmid=23537696|doi=10.1016/j.soard.2012.12.010|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23537696/|consulté le=2022-04-17|pages=159–191}}</ref>, dans le but de: <br />
<br />
* Augmenter le succès de la perte de poids; <br />
* Diminuer les complications péri-opératoires; <br />
* Identifier les troubles alimentaires; <br />
* Favoriser un maintien à long terme des bonnes habitudes. <br />
<br />
=== Contrôle glycémique ===<br />
Comme dans toute procédure chirurgicale, la guérison est altérée par une HbA1c trop élevée. En pré-opératoire, les cibles visées<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref> sont: <br />
<br />
* HbA1c ≤ 7%<br />
* Glucose à jeun '''et''' post-prandial ≤ 8 mmol/L<br />
<br />
À défaut d'atteindre ces objectifs, le risque des complications<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Katherine M.|nom1=Meister|prénom2=Theadore|nom2=Hufford|prénom3=Chao|nom3=Tu|prénom4=Zhamak|nom4=Khorgami|titre=Clinical significance of perioperative hyperglycemia in bariatric surgery: evidence for better perioperative glucose management|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=14|numéro=11|date=2018-11|issn=1878-7533|pmid=30245036|doi=10.1016/j.soard.2018.07.028|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30245036/|consulté le=2022-04-17|pages=1725–1731}}</ref> suivantes augmente: <br />
<br />
* Déhiscence;<br />
* Infections;<br />
* Perte de poids sous-optimale;<br />
* Moins bonne éradication du diabète de type 2 en post-opératoire.<br />
<br />
=== Habitudes de vie ===<br />
<br />
* '''Cessation tabagique'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Alexandra|nom1=Chow|prénom2=Amy|nom2=Neville|prénom3=Nicole|nom3=Kolozsvari|titre=Smoking in bariatric surgery: a systematic review|périodique=Surgical Endoscopy|volume=35|numéro=6|date=2021-06|issn=1432-2218|pmid=32524412|doi=10.1007/s00464-020-07669-3|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32524412/|consulté le=2022-04-17|pages=3047–3066}}</ref>: Minimum 2 mois avant l'intervention et doit se poursuivre au long terme.<br />
** <u>But</u>: Diminuer les complications tardives telles que les [[Sténose|sténoses]], la [[gastrite]], l'[[ulcère]], etc.;<br />
** Pour confirmer, on peut doser la nicotinémie urinaire ou la carboxyhémoglobine (selon les disponibilités du laboratoire local).<br />
<br />
* '''Alcool'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Erik|nom1=Stenberg|prénom2=Luiz Fernando|nom2=Dos Reis Falcão|prénom3=Mary|nom3=O'Kane|prénom4=Ronald|nom4=Liem|titre=Guidelines for Perioperative Care in Bariatric Surgery: Enhanced Recovery After Surgery (ERAS) Society Recommendations: A 2021 Update|périodique=World Journal of Surgery|volume=46|numéro=4|date=2022-04|issn=1432-2323|pmid=34984504|pmcid=8885505|doi=10.1007/s00268-021-06394-9|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34984504/|consulté le=2022-04-17|pages=729–751}}</ref>: Ne doit pas être consommé sur une base régulière <br />
** <u>Buts</u>: Pauvre apport nutritionnel; éviter un transfert de dépendance en post-opératoire.<br />
<br />
* '''Activité physique'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Daniel B.|nom1=Jones|prénom2=Mohamad Rassoul A.|nom2=Abu-Nuwar|prénom3=Cindy M.|nom3=Ku|prénom4=Leigh-Ann S.|nom4=Berk|titre=Less pain and earlier discharge after implementation of a multidisciplinary enhanced recovery after surgery (ERAS) protocol for laparoscopic sleeve gastrectomy|périodique=Surgical Endoscopy|volume=34|numéro=12|date=2020-12|issn=1432-2218|pmid=31938928|doi=10.1007/s00464-019-07358-w|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31938928/|consulté le=2022-04-17|pages=5574–5582}}</ref>''':''' Instaurer un changement avant la procédure <br />
** <u>But</u>: Consolider le changement de comportement à long terme; favoriser une meilleure convalescence.<br />
<br />
* '''Stabilité du poids:''' Une perte de poids pré-opératoire n'est pas nécessaire, mais démontre toutefois la motivation du patient<ref group="note">Les patients qui perdent ≥ 5% de leur excès de poids en pré-opératoire voyait une perte de poids en un an plus marquée que les patients ayant perdu moins que 5% de leur excès de poids en pré-opératoire. Cependant, la perte de poids à 4 ans n'est pas plus marquée chez ni l'un ni l'autre des deux groupes.</ref>. <br />
** L'équipe chirurgicale peut toutefois demander une diète liquide hypo-calorique forte en teneur protéique<ref group="note">Les diètes fortes en teneur protéique produisent des pertes de poids rapides, apportent une satiété adéquate, réduisent la perte de masse musculaire, et limitent le ralentissement du métabolisme basal au repos. </ref>, afin de:<br />
*** Faciliter la procédure laparascopique au niveau de l'abdomen;<br />
*** Diminuer une stéatose hépatique avec hépatomégalie pour réduire les risques d'endommager le foie.<br />
** Une '''perte de poids''' de '''5-10%''' permet tout de même d'améliorer les facteurs de risque cardiovasculaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref> et de réduire les comorbidités tels:<br />
*** L'[[Hypertension artérielle|hypertension]];<br />
*** La [[Dyslipidémies|dyslipidémie]]<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Paul S.|nom1=Jellinger|prénom2=Yehuda|nom2=Handelsman|prénom3=Paul D.|nom3=Rosenblit|prénom4=Zachary T.|nom4=Bloomgarden|titre=AMERICAN ASSOCIATION OF CLINICAL ENDOCRINOLOGISTS AND AMERICAN COLLEGE OF ENDOCRINOLOGY GUIDELINES FOR MANAGEMENT OF DYSLIPIDEMIA AND PREVENTION OF CARDIOVASCULAR DISEASE - EXECUTIVE SUMMARYComplete Appendix to Guidelines available at http://journals.aace.com|périodique=Endocrine Practice: Official Journal of the American College of Endocrinology and the American Association of Clinical Endocrinologists|volume=23|numéro=4|date=2017-04-02|issn=1530-891X|pmid=28156151|doi=10.4158/EP171764.GL|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28156151/|consulté le=2022-04-17|pages=479–497}}</ref>;<br />
*** Le [[Diabète sucré|diabète de type 2]];<br />
*** L'[[Obésité|obésité viscérale]];<br />
*** La [[stéatose hépatique]]<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Guilherme S.|nom1=Mazzini|prénom2=Toms|nom2=Augustin|prénom3=Sabrena|nom3=Noria|prénom4=Carlos|nom4=Romero-Marrero|titre=ASMBS Position Statement on the Impact of Metabolic and Bariatric Surgery on Nonalcoholic Steatohepatitis|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=18|numéro=3|date=2022-03|issn=1878-7533|pmid=34953742|doi=10.1016/j.soard.2021.11.015|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34953742/|consulté le=2022-04-17|pages=314–325}}</ref>;<br />
*** L'[[hépatomégalie]].<br />
<br />
=== Investigation médicale ===<br />
L'obésité apporte son lot de comorbidités. Celles-ci doivent être évaluées en pré-opératoire et ensuite être stabilisée pour minimiser les complications post-opératoires.<br />
<br />
==== Évaluation digestive ====<br />
Une endoscopie digestive haute n'est pas obligatoire. Elle est toutefois recommandée dans les situations suivantes :<br />
<br />
* [[dyspepsie]] réfractaire aux IPP<br />
* [[Dysphagie (approche clinique)|dysphagie]]<br />
* utilisation chronique d'anti-acides ou IPP<br />
* facteurs de risque familiaux de cancer de l'estomac ou de l'oesophage<br />
* douleur épigastrique.<br />
<br />
L'endoscopie permettra d'évaluer la présence d'une [[hernie hiatale]], d'une [[Œsophagite de reflux|oesophagite]], d'un [[oesophage de Barrett]], d'une maladie peptique ou d'une néoplasie. Il est recommandé de faire le déspitage d'H. Pylori au moment de l'endoscopie. Le taux de positivité serait de 15 à 85%<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Valentin|nom1=Mocanu|prénom2=Jerry T.|nom2=Dang|prénom3=Noah|nom3=Switzer|prénom4=Daniel|nom4=Skubleny|titre=The Effect of Helicobacter pylori on Postoperative Outcomes in Patients Undergoing Bariatric Surgery: a Systematic Review and Meta-analysis|périodique=Obesity Surgery|volume=28|numéro=2|date=2018-02|issn=1708-0428|pmid=29159552|doi=10.1007/s11695-017-3024-8|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29159552/|consulté le=2022-04-17|pages=567–573}}</ref>.<br />
<br />
==== Dépistage néoplasique ====<br />
Il est recommandé de dépister les patients selon leurs facteurs de risque et leur groupe d'âge<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Saber|nom1=Ghiassi|prénom2=Maher|nom2=El Chaar|prénom3=Essa M.|nom3=Aleassa|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on the relationship between obesity and cancer, and the role of bariatric surgery: risk, timing of treatment, effects on disease biology, and qualification for surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=16|numéro=6|date=2020-06|issn=1878-7533|pmid=32359998|doi=10.1016/j.soard.2020.03.019|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32359998/|consulté le=2022-04-17|pages=713–724}}</ref>. Par exemple, le patient de 50 ans et plus devra avoir une recherche de sang dans les selles. La mammographie de dépistage de la femme de 50 ans et plus est également suggérée.<br />
<br />
==== Évaluation cardiovasculaire ====<br />
Un des devis principaux de la chirurgie bariatrique est l'amélioration de la santé cardio-vasculaire des patients obèses. Or, en pré-opératoire, celle-ci est difficilement à évaluer vu la possibilité d'une présence concomittante des conditions suivantes: <br />
<br />
* Limitation physique <br />
* Gonarthrose sévère <br />
* Dyspnée multifactorielle <br />
* Échographie techniquement difficile par l'épaisseur des tissus sous-cutanés <br />
* Scintigraphie myocardique limitée par le poids du patient lors de l'utilisation de l'appareil. <br />
<br />
On recommande toutefois<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref>:<br />
<br />
* '''ECG''' de base<ref group="note">L'ECG sera souvent anormal puisque l'obésité change la morphologie cardiaque. On pourrait donc remarquer:<br />
<br />
* Hypertrophie ventriculaire gauche;<br />
* Dysfonction diastolique, ou;<br />
* Dysfonction ventriculaire gauche.<br />
</ref>, <br />
* '''Échographie cardiaque''' au besoin<ref group="note">L'ETT pourrait être tentée si on croit faire face à une:<br />
<br />
* Dysfonction cardiaque gauche;<br />
* Valvulopathie, ou;<br />
* Hypertension pulmonaire.<br />
<br />
</ref>,<br />
* Une '''scintigraphie MUGA''' peut permettre d'évaluer la fonction cardiaque. <br />
<br />
Néanmoins, les résultats de ces différents tests ne changeront que peu la conduite anesthésique. Le patient sera toutefois davantage suivi en post-opératoire pour déceler rapidement une complication cardiaque.<br />
<br />
==== Apnée du sommeil ====<br />
Tout patient doit avoir une évaluation en inhalothérapie pour éliminer un syndrome d'apnée du sommeil (SAS)<ref group="note">Dans le cadre d'un dépistage universel de toute la clientèle bariatrique, la prévalence des conditions va comme suit :<br />
<br />
* Syndrome d'apnée connu pré-opératoire : 15-20%<br />
* Syndrome d'apnée léger à sévère (IAH ≥ 5/h): 80-85%<br />
* SAS Modéré + sévère (IAH ≥15/h): 50 %<br />
* SAS Sévère (IAH >30/h): 25-30%<br />
</ref>. Le cas échéant, celle-ci doit être traitée par CPAP et un rapport de compliance doit être fourni. Une bonne stabilisation de cette maladie est nécessaire pour diminuer les risques d'incidents respiratoires en post-opératoire et pour diminuer l'hypertension. <br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes et européennes de chirurgie bariatrique suggèrent un dépistage chez tous les candidats opératoires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Christel A. L.|nom1=de Raaff|prénom2=Marguerite A. W.|nom2=Gorter-Stam|prénom3=Nico|nom3=de Vries|prénom4=Ashish C.|nom4=Sinha|titre=Perioperative management of obstructive sleep apnea in bariatric surgery: a consensus guideline|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=7|date=2017-07|issn=1878-7533|pmid=28666588|doi=10.1016/j.soard.2017.03.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28666588/|consulté le=2022-04-18|pages=1095–1109}}</ref>. En effet, le questionnaire (Stop-Bang) est peu sensible et spécifique. De plus, des études rétrospectives démontrent qu'on augmente la durée de séjour si le patient n'est pas traité et il y a un risque indépendant augmenté de fuites anastomotiques. <br />
<br />
Sommairement, les '''avantages''' du port du '''CPAP''' en péri-opératoire sont les suivantes:<br />
<br />
* Augmentation de la qualité du sommeil;<br />
* Aide au contrôle de la tension artérielle;<br />
* Amélioration des contrôle de glycémie;<br />
* Diminution de désaturation en oxygène;<br />
* Diminution des arythmies;<br />
* Diminution de l'atélectasie.<br />
==Anatomie==<br />
Les procédures de chirurgie bariatrique touchent l'anatomie du système gastrointestinale, des structures environnantes et du vaste apport sanguin. <br />
==Techniques==<br />
[[Fichier:Biliopancreatic diversion.png|vignette|Dérivation biliopancréatique]]<br />
Les procédures bariatriques peuvent être regroupées en trois mécanismes principaux : par malabsorption, par restriction ou par mécanisme mixte.<ref name="pmid16617237">{{Citation d'un article | vauthors = Abell TL, Minocha A | title = Gastrointestinal complications of bariatric surgery: diagnosis and therapy | journal = The American Journal of the Medical Sciences | volume = 331 | issue = 4 | pages = 214–8 | date = April 2006 | pmid = 16617237 | doi = 10.1097/00000441-200604000-00008 | s2cid = 25920218 }}</ref><br />
=== Procédures de malabsorption===<br />
Les procédures malabsorptives diminuent l'efficacité de l'absorption des nutriments en réduisant la surface d'absorption au niveau de l'intestin. Les techniques utilisées vont soit contourner une partie de l'intestin et/ou limiter les sécrétions biliopancréatiques qui facilitent l'absorption. Certaines procédures réduisent également la taille de l'estomac.<br />
<br />
Une perte de poids importante peut être observée dans les procédures malabsorptives, selon la surface d'absorption intestinale qui en résulte. Cependant, le bénéfice de la perte de poids vient accompagné de complications métaboliques significatives, telles que la malnutrition et multiples déficiences en micronutriments. <br />
<br />
Les procédures de malabsorption comprennent les suivantes:<br />
<br />
* '''[[Dérivation biliopancréatique]]''', prédécesseur du BPD-DS (qui rajoute une composante de switch duodénal). Une partie de l'estomac est réséquée, puis la partie distale de l'intestin grêle est reliée à la poche résiduelle de l'estomac, contournant ainsi le duodénum et le jéjunum. Cette procédure est aujourd'hui rarement utilisée pour les complications qu'elle engendre. Environ 2 % des patients vont avoir une malabsorption sévère et une carence nutritionnelle nécessitant une réplétion en vitamines et en minéraux, sans quoi il existe un risque d'anémie et d'ostéoporose. Beaucoup moins de chirurgiens pratiquent le BPD par rapport aux autres chirurgies de perte de poids, en partie à cause de la nécessité d'un suivi nutritionnel à long terme.<br />
* '''[[Pontage jéjuno-iléal]]''', où tout sauf 30-45 cm (12-18 po) de l'intestin grêle était réséqué. Cette procédure, pratiquée pour soulager l'[[Obésité|obésité morbide]] durant les années 1950 à 1970, n'est plus utilisée aujourd'hui.<br />
* '''[[Manchon endoluminal]]''', c'est-à-dire l'insertion d'un tube flexible dans la partie supérieure de l'intestin grêle via la bouche et l'estomac. Le but est de bloquer l'absorption de certains aliments/calories. Il n'implique pas de coupure réelle et est donc conçu pour réduire les risques d'infection. Cependant, les résultats n'étaient pas concluants et l'appareil avait des problèmes de migration et de glissement. Une étude récemment réalisée aux Pays-Bas a révélé une diminution de 5,5 points d'IMC en 3 mois avec un manchon endoluminal. [[Image:Vertical banded gastroplasty.png|thumb|Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage|alt=|242x242px]][[Image:Adjustable gastric banding.png|thumb|Schéma d'un anneau gastrique ajustable.|243x243px]]<br />
<br />
=== Procédures restrictives===<br />
Les procédures restrictives visent à diminuer l'apport calorique, en réduisant la taille utile de l'estomac, et/ou à réduire la vitesse de vidange de l'estomac. Les bénéficiaires de ces procédures ressentiront donc une satiété plus précoce.<ref name="SMD"><br />
{{Citation d'un ouvrage | vauthors = Stanczyk M, Martindale RG, Deveney C | title = Handbook of Nutrition and Food | chapter = 53 Bariatric Surgery Overview | veditors = Berdanier CD, Feldman EB, Dwyer J | pages = 915–926 | year = 2007 | location = Boca Raton, FL | publisher = CRC Press }}</ref> <br />
<br />
Les procédures de restriction incluent les suivantes: <br />
<br />
* '''[[Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage]]''', également appelée procédure de Mason ou agrafage de l'estomac. Une partie de l'estomac est agrafée de manière permanente pour créer une poche pré-estomac plus petite, qui sert de nouvel estomac.<br />
* '''[[Anneau gastrique ajustable]]''', opération qui peut être réalisée par laparoscopie et qui est communément appelée ''bande abdominale.'' La restriction de l'estomac est créée à l'aide d'un anneau en silicone, ajustable en ajoutant ou en retirant une solution saline à travers un orifice en sous-cutané. La petite poche gastrique et la sortie étroite à l'anneau restreignent l'apport en nutriments, ce qui permet la perte de poids. Cette procédure n'est plus recommandée dans les lignes directrices canadiennes.<br />
* '''[[Gastrectomie pariétale]] (''sleeve'')''''','' ou manchon gastrique, est une intervention dans laquelle l'estomac est réduit à environ 15 % de sa taille d'origine par ablation, suivant la courbe majeure de l'estomac. Les bords ouverts sont ensuite attachés ensemble, réduisant de façon permanente la taille de l'estomac. L'intervention est réalisée en laparoscopie et n'est pas réversible. <br />
* '''[[Ballon intragastrique]]''', qui consiste à placer un ballon dégonflé dans l'estomac, puis à le remplir pour réduire la quantité d'espace gastrique. Le ballon peut être laissé dans l'estomac pendant un maximum de 6 mois et entraîne une perte de poids moyenne de 5 à 9 IMC sur six mois. Le ballon intra-gastrique peut être utilisé avant une autre chirurgie bariatrique afin d'aider le patient à atteindre un poids adapté à la chirurgie. Il peut également être utilisé à plusieurs reprises si nécessaire.<br />
<br />
[[Fichier:Sleeve Gastrectomy Surgery.jpg|vignette|Gastrectomie pariétale (''sleeve'')]]<br />
<br />
* '''[[Pliage de l'estomac]]''', semblable à la [[gastrectomie pariétale]], est une procédure où un manchon est créé en suturant plutôt qu'en enlevant le tissu de l'estomac, préservant ainsi les capacités naturelles à absorber des nutriments. La repliement gastrique réduit considérablement le volume de l'estomac, de sorte que le sentiment de satiété est atteint avec une plus petite quantité de nourriture. Cette technique élimine également les complications associées à l'anneau gastrique ajustable et à la gastrectomie en manchon, puisqu'il n'y a pas d'utilisation d'implants, de résection gastrique ou d'agrafes.<br />
<br />
===Procédures mixtes===<br />
<br />
Les procédures mixtes associent à la fois les principes de malabsorption et de restriction, modifiant les niveaux d'hormones intestinales responsables de la faim et de la satiété<br />
<br />
[[Image:Roux-en-Y gastric bypass.png|thumb|Roux-en-Y gastric bypass.]]<br />
<br />
* [[Y-de-roux|'''Pontage gastrique Y-de-roux''']], où l'on crée une poche gastrique de 30 mL au niveau de l'estomac proximal. Le petit intestin est réséqué à environ 45 cm sous le pylore, puis configuré en forme de Y, anastomosant la poche gastrique à la dérivation biliopancréatique. Après la chirurgie, l'estomac sera plus petit et il y aura une augmentation des hormones de satiété de base. Les mécanismes hormonaux complets contrôlant la faim et expliquant la satiété précoce sont encore incompris, mais il s'agit tout de même d'une des chirurgies bariatriques les plus pratiquées. [[Fichier:Sleeve gastrectomy duodenal switch.png|vignette]]Précédemment considérée comme une procédure irréversible, il existe des cas où la procédure de pontage gastrique peut être partiellement inversée.<br />
* '''Dérivation biliopancréatique avec switch duodénal''', une partie de l'estomac est réséquée le long de sa plus grande courbure, similaire à la [[gastrectomie pariétale]]. Cette réduction de volume fournit le volet de restriction de l'apport alimentaire de cette opération. L'estomac est ensuite déconnecté du duodénum et relié à la partie distale de l'intestin grêle. Le duodénum et la partie supérieure de l'intestin grêle sont ensuite anastomosés en Y, préservant la dérivation biliopancréatique. Comme dans la procédure de [[Y-de-roux]], il est existe un principe métabolique de satiété précoce au niveau des hormones intestinales. Ce type de résection irréversible.<br />
* '''Stimulation gastrique implantable''', où un dispositif similaire à un stimulateur cardiaque est implanté par un chirurgien. Lors de l'alimentation, des stimulations électriques au niveau du système nerveux entérique de l'estomac favoriseraient une sensation de satiété chez l'opéré. Cette procédure est à l'étude aux États-Unis, mais les premières preuves suggèrent qu'elle est moins efficace que d'autres formes de chirurgie bariatrique.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Pardo JV, Sheikh SA, Kuskowski MA, Surerus-Johnson C, Hagen MC, Lee JT, Rittberg BR, Adson DE | title = Weight loss during chronic, cervical vagus nerve stimulation in depressed patients with obesity: an observation | journal = International Journal of Obesity | volume = 31 | issue = 11 | pages = 1756–9 | date = November 2007 | pmid = 17563762 | pmc = 2365729 | doi = 10.1038/sj.ijo.0803666 }}</ref><br />
<br />
==Complications==<br />
<br />
* Fuites<br />
* Réopération<br />
* Troubles nutritionnels, déficit en:<br />
** Vitamine C<br />
** Fer<br />
** Vitamine B12<br />
** Vitamines liposolubles<br />
** Thiamine<br />
** Folate<br />
* [[Hypoglycémie|Hypoglycémies hyperinsulinémiques]]<br />
* [[Calculs biliaires]] (par augmentation de la lithogénicité de la bile)<br />
* [[Rhabdomyolyse]]<br />
* Autoagressivité et suicide chez les patients avec des troubles de santé mentale<br />
<br />
== Bénéfices ==<br />
Les chirurgies bariatriques demeurent une des options les plus durables en termes de perte de poids chez les patients obèses classes 2 et 3, permettant également d'améliorer ou de guérir certaines comorbidités liées à l'obésité, telles que le diabète de type 2. La performance des procédures s'améliore considérablement au cours des 10 dernières années<ref>{{Citation d'un lien web|langue=en-US|titre=Estimate of Bariatric Surgery Numbers, 2011-2019|url=https://asmbs.org/resources/estimate-of-bariatric-surgery-numbers|site=American Society for Metabolic and Bariatric Surgery|date=2021-03-08|consulté le=2022-04-18}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=L.|nom1=Angrisani|prénom2=A.|nom2=Santonicola|prénom3=P.|nom3=Iovino|prénom4=A.|nom4=Vitiello|titre=Bariatric Surgery and Endoluminal Procedures: IFSO Worldwide Survey 2014|périodique=Obesity Surgery|volume=27|numéro=9|date=2017-09|issn=1708-0428|pmid=28405878|pmcid=5562777|doi=10.1007/s11695-017-2666-x|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28405878/|consulté le=2022-04-18|pages=2279–2289}}</ref><ref group="note">Le American Society for Metabolic and Bariatric Surgery (ASMBS) estime que, juste en 2017, 228 000 personnes aux États-Unis ont subi une chirurgie visant à perdre du poids. Mondialement, on estime que 580 000 personnes subissent une procédure bariatrique chaque année.</ref>. <br />
===Perte de poids===<br />
====Chez l'adulte====<br />
Les chirurgies bariatriques apportent de meilleurs résultats en termes de perte de poids comparativement aux interventions non chirurgicales, et ce, quelle que ce soit la procédure subie. <br />
{| class="wikitable"<br />
|+Perte de poids à court terme (3 ans) et à long terme (20 ans) suivant une chirurgie bariatrique chez l'adulte<br />
!Intervention<br />
!Perte de poids en excès à 3 ans (%)<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Henry|nom1=Buchwald|prénom2=Yoav|nom2=Avidor|prénom3=Eugene|nom3=Braunwald|prénom4=Michael D.|nom4=Jensen|titre=Bariatric surgery: a systematic review and meta-analysis|périodique=JAMA|volume=292|numéro=14|date=2004-10-13|issn=1538-3598|pmid=15479938|doi=10.1001/jama.292.14.1724|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15479938/|consulté le=2022-04-18|pages=1724–1737}}</ref><br />
!Perte de poids totale à 20 ans (%)<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Paul E.|nom1=O'Brien|prénom2=Annemarie|nom2=Hindle|prénom3=Leah|nom3=Brennan|prénom4=Stewart|nom4=Skinner|titre=Long-Term Outcomes After Bariatric Surgery: a Systematic Review and Meta-analysis of Weight Loss at 10 or More Years for All Bariatric Procedures and a Single-Centre Review of 20-Year Outcomes After Adjustable Gastric Banding|périodique=Obesity Surgery|volume=29|numéro=1|date=2019-01|issn=1708-0428|pmid=30293134|pmcid=6320354|doi=10.1007/s11695-018-3525-0|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30293134/|consulté le=2022-04-18|pages=3–14}}</ref><br />
|-<br />
|[[Pontage gastrique Y-de-Roux]]<br />
|60 à 85<br />
|26<br />
|-<br />
|[[Gastrectomie pariétale]]<br />
|55 à 80<br />
|18<br />
|-<br />
|[[Anneau gastrique ajustable]]<br />
|45 à 55<br />
|13<br />
|-<br />
|Non chirurgical<br />
| -<br />
|1<br />
|}<br />
Classiquement en chirurgie, la perte de poids du patient est calculée selon la masse en excès. Désormais, le calcul de perte de poids se base sur la masse totale, puisque la définition du poids idéal s'avère inconstante et controversée. <br />
<br />
=== Effets métaboliques ===<br />
{| class="wikitable"<br />
|+Amélioration du syndrome métabolique dans ses trois composantes par la perte de poids suivant une chirurgie bariatrique<br />
!Composante<br />
!Résultat post-chirurgical<br />
|-<br />
|Diabète de type 2<br />
|Rémission à long terme chez 23 à 60% des patients<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Philip R.|nom1=Schauer|prénom2=Zubaidah|nom2=Nor Hanipah|prénom3=Francesco|nom3=Rubino|titre=Metabolic surgery for treating type 2 diabetes mellitus: Now supported by the world's leading diabetes organizations|périodique=Cleveland Clinic Journal of Medicine|volume=84|numéro=7 Suppl 1|date=2017-07|issn=1939-2869|pmid=28708482|doi=10.3949/ccjm.84.s1.06|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28708482/|consulté le=2022-04-18|pages=S47–S56}}</ref><br />
Diminution dans l'incidence des complications micro et macrovasculaires<br />
|-<br />
|Hypertension artérielle<br />
|Rémission chez ≥30% des patients<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Carlos Aurelio|nom1=Schiavon|prénom2=Angela Cristine|nom2=Bersch-Ferreira|prénom3=Eliana Vieira|nom3=Santucci|prénom4=Juliana Dantas|nom4=Oliveira|titre=Effects of Bariatric Surgery in Obese Patients With Hypertension: The GATEWAY Randomized Trial (Gastric Bypass to Treat Obese Patients With Steady Hypertension)|périodique=Circulation|volume=137|numéro=11|date=2018-03-13|issn=1524-4539|pmid=29133606|pmcid=5865494|doi=10.1161/CIRCULATIONAHA.117.032130|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29133606/|consulté le=2022-04-18|pages=1132–1142}}</ref><br />
Diminution de la variabilité systolique et de la résistance hypertensive<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Carlos A.|nom1=Schiavon|prénom2=Dimas|nom2=Ikeoka|prénom3=Eliana V.|nom3=Santucci|prénom4=Renato Nakagawa|nom4=Santos|titre=Effects of Bariatric Surgery Versus Medical Therapy on the 24-Hour Ambulatory Blood Pressure and the Prevalence of Resistant Hypertension|périodique=Hypertension (Dallas, Tex.: 1979)|volume=73|numéro=3|date=2019-03|issn=1524-4563|pmid=30661477|doi=10.1161/HYPERTENSIONAHA.118.12290|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30661477/|consulté le=2022-04-18|pages=571–577}}</ref><br />
|-<br />
|Dyslipidémie<br />
|Plus faible incidence chez les patients opérés<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Anita P.|nom1=Courcoulas|prénom2=Wendy C.|nom2=King|prénom3=Steven H.|nom3=Belle|prénom4=Paul|nom4=Berk|titre=Seven-Year Weight Trajectories and Health Outcomes in the Longitudinal Assessment of Bariatric Surgery (LABS) Study|périodique=JAMA surgery|volume=153|numéro=5|date=2018-05-01|issn=2168-6262|pmid=29214306|pmcid=6584318|doi=10.1001/jamasurg.2017.5025|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29214306/|consulté le=2022-04-18|pages=427–434}}</ref><br />
|}<br />
<br />
=== Impacts fonctionnels et psychosociaux ===<br />
{| class="wikitable"<br />
|+Impacts fonctionnels et psychosociaux suivant une chirurgie bariatrique <br />
!Composante<br />
!Résultat post-chirurgical<br />
|-<br />
|Espérance de vie<br />
|Diminution du taux de décès par événement cardiovasculaire<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Lena M. S.|nom1=Carlsson|prénom2=Kajsa|nom2=Sjöholm|prénom3=Peter|nom3=Jacobson|prénom4=Johanna C.|nom4=Andersson-Assarsson|titre=Life Expectancy after Bariatric Surgery in the Swedish Obese Subjects Study|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=383|numéro=16|date=2020-10-15|issn=1533-4406|pmid=33053284|pmcid=7580786|doi=10.1056/NEJMoa2002449|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33053284/|consulté le=2022-04-18|pages=1535–1543}}</ref><br />
Allongée de 3 ans par rapport aux patients obèses non opérés<ref name=":1" /><br />
<br />
Moins longue de 5,5 ans par rapport à la population générale<ref name=":1" /><br />
|-<br />
|Apnée du sommeil<br />
|Réduction du nombre d'épisodes d'apnées et d'hypopnées par heure de sommeil<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Sofia F.|nom1=Furlan|prénom2=Luciano F.|nom2=Drager|prénom3=Renato Nakagawa|nom3=Santos|prénom4=Lucas P.|nom4=Damiani|titre=Three-year effects of bariatric surgery on obstructive sleep apnea in patients with obesity grade 1 and 2: a sub-analysis of the GATEWAY trial|périodique=International Journal of Obesity (2005)|volume=45|numéro=4|date=2021-04|issn=1476-5497|pmid=33589771|doi=10.1038/s41366-021-00752-2|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33589771/|consulté le=2022-04-18|pages=914–917}}</ref><br />
|-<br />
|Fertilité et grossesse<br />
|Pas de preuve sur l'efficacité des traitements sur l'infertilité chez les hommes et les femmes<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kominiarek MA, Jungheim ES, Hoeger KM, Rogers AM, Kahan S, Kim JJ | title = American Society for Metabolic and Bariatric Surgery position statement on the impact of obesity and obesity treatment on fertility and fertility therapy Endorsed by the American College of Obstetricians and Gynecologists and the Obesity Society | journal = Surgery for Obesity and Related Diseases | volume = 13 | issue = 5 | pages = 750–757 | date = May 2017 | pmid = 28416185 | doi = 10.1016/j.soard.2017.02.006 }}</ref><br />
<br />
Réduction du risque de [[diabète gestationnel]] et de [[troubles hypertensifs de la grossesse]] chez la personne enceinte<ref name=":2">{{Citation d'un article | vauthors = Kwong W, Tomlinson G, Feig DS | title = Maternal and neonatal outcomes after bariatric surgery; a systematic review and meta-analysis: do the benefits outweigh the risks? | journal = American Journal of Obstetrics and Gynecology | volume = 218 | issue = 6 | pages = 573–580 | date = June 2018 | pmid = 29454871 | doi = 10.1016/j.ajog.2018.02.003 | s2cid = 3837276 }}</ref><br />
<br />
Augmentation du risque de naissance prématurée<ref name=":2" /><br />
|-<br />
|Psychiatrique et psychologique<br />
|Amélioration de la santé mentale<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kubik JF, Gill RS, Laffin M, Karmali S | title = The impact of bariatric surgery on psychological health | journal = Journal of Obesity | volume = 2013 | pages = 1–5 | year = 2013 | pmid = 23606952 | pmc = 3625597 | doi = 10.1155/2013/837989 | doi-access = free }}</ref><br />
Augmentation de recherches en services en santé mentale<ref group="note">La recherche de services en santé mentale augmente chez les patients ayant des maladies psychiatriques préalablement à la chirurgie, ou chez ceux qui développaient des complications de leur chirurgie bariatrique nécessitant des procédures supplémentaires. </ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=David J. R.|nom1=Morgan|prénom2=Kwok M.|nom2=Ho|prénom3=Cameron|nom3=Platell|titre=Incidence and Determinants of Mental Health Service Use After Bariatric Surgery|périodique=JAMA psychiatry|volume=77|numéro=1|date=2020-01-01|issn=2168-6238|pmid=31553420|pmcid=6763981|doi=10.1001/jamapsychiatry.2019.2741|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31553420/|consulté le=2022-04-18|pages=60–67}}</ref><br />
|-<br />
|Dépression<br />
|Amélioration des troubles de dépression<ref group="note">Une revue systématique de 27 études incluant 50 000 patients a démontré que la prévalence et la sévérité des dépressions chez les individus ont diminuées, respectivement, de 8 à 74% (dans 7 études) et de 40 à 70% (dans 6 études) après la chirurgie. </ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Aaron J.|nom1=Dawes|prénom2=Melinda|nom2=Maggard-Gibbons|prénom3=Alicia R.|nom3=Maher|prénom4=Marika J.|nom4=Booth|titre=Mental Health Conditions Among Patients Seeking and Undergoing Bariatric Surgery: A Meta-analysis|périodique=JAMA|volume=315|numéro=2|date=2016-01-12|issn=1538-3598|pmid=26757464|doi=10.1001/jama.2015.18118|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26757464/|consulté le=2022-04-18|pages=150–163}}</ref><br />
|-<br />
|Troubles alimentaires<br />
|Diminution de la prévalence et de la sévérité des troubles alimentaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=M. S.|nom1=Morseth|prénom2=S. E.|nom2=Hanvold|prénom3=Ø|nom3=Rø|prénom4=H.|nom4=Risstad|titre=Self-Reported Eating Disorder Symptoms Before and After Gastric Bypass and Duodenal Switch for Super Obesity--a 5-Year Follow-Up Study|périodique=Obesity Surgery|volume=26|numéro=3|date=2016-03|issn=1708-0428|pmid=26173850|doi=10.1007/s11695-015-1790-8|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26173850/|consulté le=2022-04-18|pages=588–594}}</ref><br />
Diminution de la prévalence en grignotage (''picking/nibbling'')<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Michael J.|nom1=Devlin|prénom2=Wendy C.|nom2=King|prénom3=Melissa A.|nom3=Kalarchian|prénom4=Amanda|nom4=Hinerman|titre=Eating pathology and associations with long-term changes in weight and quality of life in the longitudinal assessment of bariatric surgery study|périodique=The International Journal of Eating Disorders|volume=51|numéro=12|date=2018-12|issn=1098-108X|pmid=30520527|pmcid=6876117|doi=10.1002/eat.22979|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30520527/|consulté le=2022-04-18|pages=1322–1330}}</ref><br />
<br />
Réduction initiale des troubles d'hyperphagie (''binge'') à 2 ans, puis recrudescence à 3 ans post-chirurgie<ref group="note">Il s'agit d'une réduction initiale des troubles d'hyperphagie (''binge'') à 2 ans (de 6,1% en pré-opératoire à 1,3%), mais une recrudescence (à 3,1%) à 3 ans post-chirurgie.<br />
<br />
Le trouble d'hyperphagie en post-opératoire est associé à une perte de poids sous-optimale.</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Melissa A.|nom1=Kalarchian|prénom2=Wendy C.|nom2=King|prénom3=Michael J.|nom3=Devlin|prénom4=Marsha D.|nom4=Marcus|titre=Psychiatric Disorders and Weight Change in a Prospective Study of Bariatric Surgery Patients: A 3-Year Follow-Up|périodique=Psychosomatic Medicine|volume=78|numéro=3|date=2016-04|issn=1534-7796|pmid=26569540|pmcid=5041300|doi=10.1097/PSY.0000000000000277|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26569540/|consulté le=2022-04-18|pages=373–381}}</ref><br />
|}<br />
<br />
==Suivi==<br />
Le suivi du patient bariatrique est la pierre angulaire du succès à long terme. Les lignes directrices canadiennes<ref name=":0" /> suggèrent :<br />
<br />
* '''Alimentation''' post-opératoire:<br />
** Transition liquide à molle pendant 2 semaines, puis si bien tolérée introduire les solides.<br />
** Recommandé de manger 3 à 5 petits repas par jour en débutant toujours avec les sources de protéines<ref group="note">Les recommandations d'apport en protéines sont de 1.2 à 1.5 g/kg/jr.</ref>.<br />
** Manger lentement et bien mastiquer. Éviter la suralimentation.<ref group="note">Le dépassement de la capacité de l'estomac provoque des nausées et des vomissements.</ref><br />
** Non recommandé de boire et de manger simultanément.<br />
** Éviter les liquides 30 minutes après le repas.<br />
** Bien s'hydrater. Éviter les boissons gazeuses.<ref group="note">Les boissons gazeuses sont fortement déconseillées pour leur piètre aspect nutritionnel et pour l'inconfort causé par le gaz carbonique.</ref><br />
* Changement des '''habitudes de vie'''<br />
** Éviter l'alcool.<ref group="note">Il n'est pas recommandé de consommer de l'alcool puisqu'il s'agit d'un ulcérogène et d'une source de calories vides. L'effet peut être plus rapide car la vidange gastrique est accélérée. Malheureusement, 7% des patients opérés développeront une dépendance à l'alcool.</ref><br />
** Activité physique : Il est recommandé de faire 150 à 300 minutes d'activité physique par semaine.<ref group="note">L'activité physique permet de stabiliser la perte de poids, d'augmenter la masse maigre et d'améliorer la santé mentale.</ref> <br />
** Cessation tabagique<ref group="note">Le tabac est ulcérogène, tout comme l'alcool.</ref><br />
** Marijuana : Comme il y a très peu d'études sur le sujet, la modération est recommandée.<ref group="note">Cependant, la marijuana est orexigène (stimulant à l'appétit) et contrevient donc aux vertus de la chirurgie bariatrique</ref><br />
* '''Fertilité'''<br />
** La grossesse est recommandée après 18 mois post-opératoires.<ref group="note">Les femmes opérées en-deçà d'un an de la procédure bariatrique avaient un taux de perte foetale plus élevée contrairement à celles qui étaient opérées il y a plus d'un an (35.5% vs 16.3%).</ref><br />
** Une contraception doit être proposée pendant la période charnière.<br />
* '''Vitamines et minéraux'''<br />
** À moins d'un déficit documenté en pré-opératoire, une multi-vitamine extra-forte 1 ou 2 comprimés par jour ainsi qu'un supplément de fer et/ou de vitamine D couvrent les besoins du patient opéré.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|+Prises vitaminiques suggérées après la chirurgie bariatrique selon les lignes directrices canadiennes<ref>{{Citation d'un lien web|langue=ENglish|titre=Canadian Guidelines for Vitamin Supplementation|url=http://obesitycanada.ca/wp-content/uploads/2020/08/14-Table-1-with-links-1.pdf|site=|date=|consulté le=}}</ref><ref group="note">L'observance aux suppléments diminue avec le temps et des rappels doivent souvent être faits. De plus, les suppléments peuvent occasionner une constipation, effet secondaire de certaines chirurgies bariatriques également, dont la gastrectomie pariétale. </ref><br />
!Supplément<br />
!Prise suggérée<br />
|-<br />
|Vitamine B1<br />
|Minimum 12 mg/jr; <br />
Préférablement 50 mg/jr via une multivitamine ou complexe B.<br />
|-<br />
|Vitamine B12<br />
|350 à 500 mcg PO/jr ou 1000 mcg IM/mois.<br />
|-<br />
|Acide folique<br />
|400 à 800 mcg PO/jr via une multivitamine;<br />
Si en âge de procréer : 800 à 1000 mcg PO/jr<br />
|-<br />
|Fer <br />
|Minimum 45 à 60 mg/jr<br />
|-<br />
|Vitamine E<br />
|15 mg/jr<br />
|-<br />
|Citrate de calcium<br />
|1 200 à 1 500 mg/jr<br />
|-<br />
|Vitamine D3<br />
|3 000 UI/jr et titrer jusqu'à des niveaux sériques > 75 nmol/L<br />
|-<br />
|Vitamine A<br />
|5 000 à 10 000 UI/jr<br />
|-<br />
|Vitamine K<br />
|90 à 120 μg/jr<br />
|-<br />
|Zinc <br />
|100% RDA<ref group="note">Recommended Dietary Allowance</ref> (8 à 11 mg/jr)<br />
|-<br />
|Cuivre<br />
|100% RDA (1 mg /jr)<br />
|}<br />
<br />
* '''Évaluation''' et analyses de laboratoires<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|+L'évaluation clinique et les analyses de laboratoire recommandées en post-opératoire selon les comorbidités associées à l'obésité<br />
!Comorbidité<br />
!Recommendation<br />
|-<br />
|Tension artérielle<br />
|Chaque rendez-vous postopératoire : Prise de routine;<br />
Révision des médicaments antihypertensifs au besoin.<br />
|-<br />
|Diabète<br />
|Chaque 3 mois : Suivi du HbA1c;<br />
Ajustement au besoin des hypoglycémiants oraux et/ou de l'insuline à chaque visite postopératoire.<br />
|-<br />
|Carences nutritionnelles<br />
|Chaque 6 mois durant les 2 premières années post-opératoires, puis annuellement : <br />
Dosage du calcium sérique, fer, vitamine B12, vitamine D, folate et thiamine.<br />
|-<br />
|Hyperlipidémie<br />
|Chaque année: Dosage du bilan lipidique et du cholestérol;<br />
Ajustement des médicaments au besoin.<br />
|-<br />
|Apnée du sommeil<br />
|Pour les patients ayant recours à la ventilation en pression positive continue (CPAP):<br />
Évaluation du sommeil 6 à 12 mois après la chirurgie.<br />
|}<br />
<br />
* '''Procédures ultérieures'''<br />
** L'excès de peau peut être traité en chirurgie plastique par remodelage du corps, durant lequel des lambeaux cutanés sont enlevés.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Chandawarkar RY | title = Body contouring following massive weight loss resulting from bariatric surgery | journal = Advances in Psychosomatic Medicine | volume = 27 | pages = 61–72 | year = 2006 | pmid = 16418543 | doi = 10.1159/000090964 | isbn = 3-8055-8028-2 }}</ref><ref group="note">Les zones ciblées comprennent les bras, les fesses et les cuisses, l'abdomen et les seins. Ces procédures sont effectuées lentement, étape par étape, et prennent souvent jusqu'à trois ans.</ref><br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/03/27<br />
| source = Wikipedia (en)<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| nom = Bariatric surgery<br />
| révision = 1079535561<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Chirurgie_bariatrique&diff=80224Chirurgie bariatrique2022-04-18T00:41:39Z<p>Nanxin Jiang : /* Notes */</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = <br />
| image = Gastrectomie - dernier regard (photo).jpg<br />
| description_image = [[Gastrectomie pariétale]]<br />
| autres_noms = Chirurgie de l'obésité<br />
| terme_anglais = Briatric surgery<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = chirurgie générale<br />
| systèmes = Gastrointestinal<br />
| wikidata_id = Q357503<br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}} <br />
<br />
La '''chirurgie bariatrique''' comprend une variété d'interventions pratiquées dans le but de traiter l'[[obésité]]. Les principales procédures sont :<br />
<br />
* le [[Pontage gastrique Y-de-Roux|Y-de-Roux]]<br />
* la [[gastrectomie pariétale]]<br />
* la [[duodenal switch|dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)]].<br />
==Indications==<br />
Telles les lignes directrices canadiennes<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-FR|nom1=Pearce|prénom1=Nicole|titre=Chirurgie bariatrique : Options chirurgicales et résultats|url=https://obesitycanada.ca/fr/deslignesdirectrices/options/|site=Obésité Canada|consulté le=2022-04-17}}</ref>, les indications d'une '''chirurgie bariatrique''' comprennent: <br />
<br />
# Un {{Indication|nom=Obésité|affichage=IMC > 40}} ou [[IMC]] ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité:<br />
#* l'[[hypertension artérielle]]<br />
#* une [[Dyslipidémies|dyslipidémie]]<br />
#* un [[diabète de type 2]]<br />
#* du [[reflux gastro-oesophagien]] sévère<br />
#* de l'[[apnée du sommeil]]<br />
#* une [[maladie cardiaque athérosclérotique]]<br />
#* une [[insuffisance veineuse]] sévère<br />
#* une [[Cirrhose|cirrhose hépatique non-alcoolique]] (NASH)<br />
#* de l'[[incontinence urinaire]]<br />
#* un [[pseudotumor cerebri]]<br />
#* des problèmes musculosquelettiques invalidants<br />
# des tentatives infructueuses à perdre du poids de manière non chirurgicale<br />
# une autorisation en termes de santé mentale<br />
# aucune contre-indication médicale à la chirurgie.<br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes incluent aussi des critères pour les '''adolescents''' :<br />
<br />
# IMC ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité de l'adolescence et réfractaire au traitement médical et aux changements d'habitude de vie : apnée du sommeil (index d'apnée >15 épisodes), pseudotumor cerebri, NASH, diabète de type 2.<br />
# IMC ≥ 40 avec de l'hypertension, une résistance à l'insuline ou intolérance au glucose, qualité de vie diminuée, diminution de l'autonomie (AVQ, AVD), apnée du sommeil avec index de 5 à 15 <br />
<br />
Des mises à jour récentes ont inclus des patients ayant un IMC de 30-35 avec un diabète de type 2 incontrôlable ou un syndrome métabolique comme indication pour une gastrectomie pariétale.<br />
<br />
==Contre-indications<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey I.|nom1=Mechanick|prénom2=Adrienne|nom2=Youdim|prénom3=Daniel B.|nom3=Jones|prénom4=W. Timothy|nom4=Garvey|titre=Clinical practice guidelines for the perioperative nutritional, metabolic, and nonsurgical support of the bariatric surgery patient--2013 update: cosponsored by American Association of Clinical Endocrinologists, The Obesity Society, and American Society for Metabolic & Bariatric Surgery|périodique=Obesity (Silver Spring, Md.)|volume=21 Suppl 1|date=2013-03|issn=1930-739X|pmid=23529939|pmcid=4142593|doi=10.1002/oby.20461|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23529939/|consulté le=2022-04-17|pages=S1–27}}</ref>==<br />
===Absolues===<br />
Les '''contre-indications absolues''' comprennent : <br />
<br />
* l'incapacité à tolérer une anesthésie générale<br />
* une {{Contre-indication|nom=coagulopathie|relative=0}} incontrôlable<br />
* une {{Contre-indication|nom=néoplasie|relative=0}} active<br />
* une {{Contre-indication|nom=cirrhose|relative=0}} Child-C<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie psychiatrique|relative=0}} sévère ou instable<br />
* un {{Contre-indication|nom=tabagisme|relative=0}}, une {{Contre-indication|nom=toxicomanie|relative=0}} ou un {{Contre-indication|nom=alcoolisme|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=boulimie|relative=0}} ou une hyperphagie boulimique non traitée.<br />
<br />
D'un point de vue cognitif, le patient doit être apte à comprendre les risques et bénéfices de la chirurgie, et il doit avoir les capacités pour instaurer les changements d'habitude de vie requis pour la chirurgie. Le patient doit également être compliant avec sa médication. <br />
<br />
===Relatives===<br />
Les '''contre-indications relatives''' sont : <br />
<br />
* la {{Contre-indication|nom=maladie cœliaque|relative=1}}<br />
* les allergies multiples <br />
* le {{Contre-indication|nom=syndrome de Prader-Willi|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie de Crohn|relative=0}} duodénale<br />
* la {{Contre-indication|nom=narcodépendance|relative=0}}<br />
* un {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge < 18 ans}} ou {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge > 65 ans}} (relatif selon l'état de santé global du patient).<br />
<br />
== Évaluation ==<br />
L'évaluation bariatrique est multidisciplinaire. La sélection des patients a été établie pour minimiser les complications chirurgicales et maximiser les bénéfices d'une ressource limitée. L'évaluation devra donc statuer sur la santé mentale, médicale et nutritionnelle, ainsi qu'optimiser les comorbidités pour diminuer les complications chirurgicales.<br />
<br />
=== Évaluation psychologique<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Dean|nom1=Spirou|prénom2=Jayanthi|nom2=Raman|prénom3=Evelyn|nom3=Smith|titre=Psychological outcomes following surgical and endoscopic bariatric procedures: A systematic review|périodique=Obesity Reviews: An Official Journal of the International Association for the Study of Obesity|volume=21|numéro=6|date=2020-06|issn=1467-789X|pmid=31994311|doi=10.1111/obr.12998|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31994311/|consulté le=2022-04-17|pages=e12998}}</ref> ===<br />
Il est reconnu qu'il existe une association entre l'obésité et les problèmes de santé mentale<ref group="note">Par exemple, 25 à 60% des patients bipolaires sont obèses et les schizophrènes le sont dans une proportion de 30-70%. Quant aux troubles de l'humeur, 20 à 50% des patients sont obèses. Il y a aussi des liens entre le TDAH, l'hyperphagie boulimique et le PTSD. </ref>. On recommande une évaluation minimale pour établir la santé psychologique du patient. Ce que l'on recherche chez les candidats:<br />
<br />
* Une stabilité au niveau de la santé mentale et de la médication nécessaire pour stabiliser celle-ci (idéalement 6 mois précédant la chirurgie)<ref group="note">Certaines médications psychiatriques favorisent le gain de poids. Il serait donc idéal de les changer plusieurs mois avant la procédure afin d'en optimiser le résultat.</ref>.<br />
* L'absence de psychose active ou d'utilisation de drogue dure.<br />
* Un bon contrôle des stresseurs externes, considérant que le changement corporel et neurohormonal causé par une chirurgie bariatrique occasionne un stress important pour l'individu, et peut l'amener à décompenser au niveau psychiatrique. De plus, d'anciens troubles alimentaires peuvent ressurgir.<br />
* Dans la mesure qu'un transfert de dépendance est possible (ex. : vers l'alcool (7%), drogues, comportements sexuels dangereux), les mécanismes de défense doivent être gérés avant l'intervention.<br />
* L'absence d'un diagnostic de déficience intellectuelle afin de pouvoir bien comprendre les recommandations alimentaires, de favoriser les changements d'habitude de vie et de suivre tous les enseignements.<br />
* Chez un candidat ayant une histoire de multiples tentatives de suicide, on ne recommande pas la chirurgie<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Ted D.|nom1=Adams|prénom2=Richard E.|nom2=Gress|prénom3=Sherman C.|nom3=Smith|prénom4=R. Chad|nom4=Halverson|titre=Long-term mortality after gastric bypass surgery|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=357|numéro=8|date=2007-08-23|issn=1533-4406|pmid=17715409|doi=10.1056/NEJMoa066603|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17715409/|consulté le=2022-04-17|pages=753–761}}</ref><ref group="note">Le risque de récidive chez les patients avec un antécédent de multiples tentatives de suicide augmente significativement après une procédure bariatrique.</ref>.<br />
<br />
=== Évaluation nutritionnelle ===<br />
L'élément clef pour la réussite d'une chirurgie bariatrique est d'implanter les changements nutritionnels avant l'intervention<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey I.|nom1=Mechanick|prénom2=Adrienne|nom2=Youdim|prénom3=Daniel B.|nom3=Jones|prénom4=W.|nom4=Timothy Garvey|titre=Clinical practice guidelines for the perioperative nutritional, metabolic, and nonsurgical support of the bariatric surgery patient--2013 update: cosponsored by American Association of Clinical Endocrinologists, the Obesity Society, and American Society for Metabolic & Bariatric Surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=9|numéro=2|date=2013-03|issn=1878-7533|pmid=23537696|doi=10.1016/j.soard.2012.12.010|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23537696/|consulté le=2022-04-17|pages=159–191}}</ref>, dans le but de: <br />
<br />
* Augmenter le succès de la perte de poids; <br />
* Diminuer les complications péri-opératoires; <br />
* Identifier les troubles alimentaires; <br />
* Favoriser un maintien à long terme des bonnes habitudes. <br />
<br />
=== Contrôle glycémique ===<br />
Comme dans toute procédure chirurgicale, la guérison est altérée par une HbA1c trop élevée. En pré-opératoire, les cibles visées<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref> sont: <br />
<br />
* HbA1c ≤ 7%<br />
* Glucose à jeun '''et''' post-prandial ≤ 8 mmol/L<br />
<br />
À défaut d'atteindre ces objectifs, le risque des complications<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Katherine M.|nom1=Meister|prénom2=Theadore|nom2=Hufford|prénom3=Chao|nom3=Tu|prénom4=Zhamak|nom4=Khorgami|titre=Clinical significance of perioperative hyperglycemia in bariatric surgery: evidence for better perioperative glucose management|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=14|numéro=11|date=2018-11|issn=1878-7533|pmid=30245036|doi=10.1016/j.soard.2018.07.028|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30245036/|consulté le=2022-04-17|pages=1725–1731}}</ref> suivantes augmente: <br />
<br />
* Déhiscence;<br />
* Infections;<br />
* Perte de poids sous-optimale;<br />
* Moins bonne éradication du diabète de type 2 en post-opératoire.<br />
<br />
=== Habitudes de vie ===<br />
<br />
* '''Cessation tabagique'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Alexandra|nom1=Chow|prénom2=Amy|nom2=Neville|prénom3=Nicole|nom3=Kolozsvari|titre=Smoking in bariatric surgery: a systematic review|périodique=Surgical Endoscopy|volume=35|numéro=6|date=2021-06|issn=1432-2218|pmid=32524412|doi=10.1007/s00464-020-07669-3|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32524412/|consulté le=2022-04-17|pages=3047–3066}}</ref>: Minimum 2 mois avant l'intervention et doit se poursuivre au long terme.<br />
** <u>But</u>: Diminuer les complications tardives telles que les [[Sténose|sténoses]], la [[gastrite]], l'[[ulcère]], etc.;<br />
** Pour confirmer, on peut doser la nicotinémie urinaire ou la carboxyhémoglobine (selon les disponibilités du laboratoire local).<br />
<br />
* '''Alcool'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Erik|nom1=Stenberg|prénom2=Luiz Fernando|nom2=Dos Reis Falcão|prénom3=Mary|nom3=O'Kane|prénom4=Ronald|nom4=Liem|titre=Guidelines for Perioperative Care in Bariatric Surgery: Enhanced Recovery After Surgery (ERAS) Society Recommendations: A 2021 Update|périodique=World Journal of Surgery|volume=46|numéro=4|date=2022-04|issn=1432-2323|pmid=34984504|pmcid=8885505|doi=10.1007/s00268-021-06394-9|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34984504/|consulté le=2022-04-17|pages=729–751}}</ref>: Ne doit pas être consommé sur une base régulière <br />
** <u>Buts</u>: Pauvre apport nutritionnel; éviter un transfert de dépendance en post-opératoire.<br />
<br />
* '''Activité physique'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Daniel B.|nom1=Jones|prénom2=Mohamad Rassoul A.|nom2=Abu-Nuwar|prénom3=Cindy M.|nom3=Ku|prénom4=Leigh-Ann S.|nom4=Berk|titre=Less pain and earlier discharge after implementation of a multidisciplinary enhanced recovery after surgery (ERAS) protocol for laparoscopic sleeve gastrectomy|périodique=Surgical Endoscopy|volume=34|numéro=12|date=2020-12|issn=1432-2218|pmid=31938928|doi=10.1007/s00464-019-07358-w|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31938928/|consulté le=2022-04-17|pages=5574–5582}}</ref>''':''' Instaurer un changement avant la procédure <br />
** <u>But</u>: Consolider le changement de comportement à long terme; favoriser une meilleure convalescence.<br />
<br />
* '''Stabilité du poids:''' Une perte de poids pré-opératoire n'est pas nécessaire, mais démontre toutefois la motivation du patient<ref group="note">Les patients qui perdent ≥ 5% de leur excès de poids en pré-opératoire voyait une perte de poids en un an plus marquée que les patients ayant perdu moins que 5% de leur excès de poids en pré-opératoire. Cependant, la perte de poids à 4 ans n'est pas plus marquée chez ni l'un ni l'autre des deux groupes.</ref>. <br />
** L'équipe chirurgicale peut toutefois demander une diète liquide hypo-calorique forte en teneur protéique<ref group="note">Les diètes fortes en teneur protéique produisent des pertes de poids rapides, apportent une satiété adéquate, réduisent la perte de masse musculaire, et limitent le ralentissement du métabolisme basal au repos. </ref>, afin de:<br />
*** Faciliter la procédure laparascopique au niveau de l'abdomen;<br />
*** Diminuer une stéatose hépatique avec hépatomégalie pour réduire les risques d'endommager le foie.<br />
** Une '''perte de poids''' de '''5-10%''' permet tout de même d'améliorer les facteurs de risque cardiovasculaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref> et de réduire les comorbidités tels:<br />
*** L'[[Hypertension artérielle|hypertension]];<br />
*** La [[Dyslipidémies|dyslipidémie]]<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Paul S.|nom1=Jellinger|prénom2=Yehuda|nom2=Handelsman|prénom3=Paul D.|nom3=Rosenblit|prénom4=Zachary T.|nom4=Bloomgarden|titre=AMERICAN ASSOCIATION OF CLINICAL ENDOCRINOLOGISTS AND AMERICAN COLLEGE OF ENDOCRINOLOGY GUIDELINES FOR MANAGEMENT OF DYSLIPIDEMIA AND PREVENTION OF CARDIOVASCULAR DISEASE - EXECUTIVE SUMMARYComplete Appendix to Guidelines available at http://journals.aace.com|périodique=Endocrine Practice: Official Journal of the American College of Endocrinology and the American Association of Clinical Endocrinologists|volume=23|numéro=4|date=2017-04-02|issn=1530-891X|pmid=28156151|doi=10.4158/EP171764.GL|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28156151/|consulté le=2022-04-17|pages=479–497}}</ref>;<br />
*** Le [[Diabète sucré|diabète de type 2]];<br />
*** L'[[Obésité|obésité viscérale]];<br />
*** La [[stéatose hépatique]]<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Guilherme S.|nom1=Mazzini|prénom2=Toms|nom2=Augustin|prénom3=Sabrena|nom3=Noria|prénom4=Carlos|nom4=Romero-Marrero|titre=ASMBS Position Statement on the Impact of Metabolic and Bariatric Surgery on Nonalcoholic Steatohepatitis|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=18|numéro=3|date=2022-03|issn=1878-7533|pmid=34953742|doi=10.1016/j.soard.2021.11.015|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34953742/|consulté le=2022-04-17|pages=314–325}}</ref>;<br />
*** L'[[hépatomégalie]].<br />
<br />
=== Investigation médicale ===<br />
L'obésité apporte son lot de comorbidités. Celles-ci doivent être évaluées en pré-opératoire et ensuite être stabilisée pour minimiser les complications post-opératoires.<br />
<br />
==== Évaluation digestive ====<br />
Une endoscopie digestive haute n'est pas obligatoire. Elle est toutefois recommandée dans les situations suivantes :<br />
<br />
* [[dyspepsie]] réfractaire aux IPP<br />
* [[Dysphagie (approche clinique)|dysphagie]]<br />
* utilisation chronique d'anti-acides ou IPP<br />
* facteurs de risque familiaux de cancer de l'estomac ou de l'oesophage<br />
* douleur épigastrique.<br />
<br />
L'endoscopie permettra d'évaluer la présence d'une [[hernie hiatale]], d'une [[Œsophagite de reflux|oesophagite]], d'un [[oesophage de Barrett]], d'une maladie peptique ou d'une néoplasie. Il est recommandé de faire le déspitage d'H. Pylori au moment de l'endoscopie. Le taux de positivité serait de 15 à 85%<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Valentin|nom1=Mocanu|prénom2=Jerry T.|nom2=Dang|prénom3=Noah|nom3=Switzer|prénom4=Daniel|nom4=Skubleny|titre=The Effect of Helicobacter pylori on Postoperative Outcomes in Patients Undergoing Bariatric Surgery: a Systematic Review and Meta-analysis|périodique=Obesity Surgery|volume=28|numéro=2|date=2018-02|issn=1708-0428|pmid=29159552|doi=10.1007/s11695-017-3024-8|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29159552/|consulté le=2022-04-17|pages=567–573}}</ref>.<br />
<br />
==== Dépistage néoplasique ====<br />
Il est recommandé de dépister les patients selon leurs facteurs de risque et leur groupe d'âge<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Saber|nom1=Ghiassi|prénom2=Maher|nom2=El Chaar|prénom3=Essa M.|nom3=Aleassa|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on the relationship between obesity and cancer, and the role of bariatric surgery: risk, timing of treatment, effects on disease biology, and qualification for surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=16|numéro=6|date=2020-06|issn=1878-7533|pmid=32359998|doi=10.1016/j.soard.2020.03.019|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32359998/|consulté le=2022-04-17|pages=713–724}}</ref>. Par exemple, le patient de 50 ans et plus devra avoir une recherche de sang dans les selles. La mammographie de dépistage de la femme de 50 ans et plus est également suggérée.<br />
<br />
==== Évaluation cardiovasculaire ====<br />
Un des devis principaux de la chirurgie bariatrique est l'amélioration de la santé cardio-vasculaire des patients obèses. Or, en pré-opératoire, celle-ci est difficilement à évaluer vu la possibilité d'une présence concomittante des conditions suivantes: <br />
<br />
* Limitation physique <br />
* Gonarthrose sévère <br />
* Dyspnée multifactorielle <br />
* Échographie techniquement difficile par l'épaisseur des tissus sous-cutanés <br />
* Scintigraphie myocardique limitée par le poids du patient lors de l'utilisation de l'appareil. <br />
<br />
On recommande toutefois<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref>:<br />
<br />
* '''ECG''' de base<ref group="note">L'ECG sera souvent anormal puisque l'obésité change la morphologie cardiaque. On pourrait donc remarquer:<br />
<br />
* Hypertrophie ventriculaire gauche;<br />
* Dysfonction diastolique, ou;<br />
* Dysfonction ventriculaire gauche.<br />
</ref>, <br />
* '''Échographie cardiaque''' au besoin<ref group="note">L'ETT pourrait être tentée si on croit faire face à une:<br />
<br />
* Dysfonction cardiaque gauche;<br />
* Valvulopathie, ou;<br />
* Hypertension pulmonaire.<br />
<br />
</ref>,<br />
* Une '''scintigraphie MUGA''' peut permettre d'évaluer la fonction cardiaque. <br />
<br />
Néanmoins, les résultats de ces différents tests ne changeront que peu la conduite anesthésique. Le patient sera toutefois davantage suivi en post-opératoire pour déceler rapidement une complication cardiaque.<br />
<br />
==== Apnée du sommeil ====<br />
Tout patient doit avoir une évaluation en inhalothérapie pour éliminer un syndrome d'apnée du sommeil (SAS)<ref group="note">Dans le cadre d'un dépistage universel de toute la clientèle bariatrique, la prévalence des conditions va comme suit :<br />
<br />
* Syndrome d'apnée connu pré-opératoire : 15-20%<br />
* Syndrome d'apnée léger à sévère (IAH ≥ 5/h): 80-85%<br />
* SAS Modéré + sévère (IAH ≥15/h): 50 %<br />
* SAS Sévère (IAH >30/h): 25-30%<br />
</ref>. Le cas échéant, celle-ci doit être traitée par CPAP et un rapport de compliance doit être fourni. Une bonne stabilisation de cette maladie est nécessaire pour diminuer les risques d'incidents respiratoires en post-opératoire et pour diminuer l'hypertension. <br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes et européennes de chirurgie bariatrique suggèrent un dépistage chez tous les candidats opératoires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Christel A. L.|nom1=de Raaff|prénom2=Marguerite A. W.|nom2=Gorter-Stam|prénom3=Nico|nom3=de Vries|prénom4=Ashish C.|nom4=Sinha|titre=Perioperative management of obstructive sleep apnea in bariatric surgery: a consensus guideline|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=7|date=2017-07|issn=1878-7533|pmid=28666588|doi=10.1016/j.soard.2017.03.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28666588/|consulté le=2022-04-18|pages=1095–1109}}</ref>. En effet, le questionnaire (Stop-Bang) est peu sensible et spécifique. De plus, des études rétrospectives démontrent qu'on augmente la durée de séjour si le patient n'est pas traité et il y a un risque indépendant augmenté de fuites anastomotiques. <br />
<br />
Sommairement, les '''avantages''' du port du '''CPAP''' en péri-opératoire sont les suivantes:<br />
<br />
* Augmentation de la qualité du sommeil;<br />
* Aide au contrôle de la tension artérielle;<br />
* Amélioration des contrôle de glycémie;<br />
* Diminution de désaturation en oxygène;<br />
* Diminution des arythmies;<br />
* Diminution de l'atélectasie.<br />
==Anatomie==<br />
Les procédures de chirurgie bariatrique touchent l'anatomie du système gastrointestinale, des structures environnantes et du vaste apport sanguin. <br />
==Techniques==<br />
[[Fichier:Biliopancreatic diversion.png|vignette|Dérivation biliopancréatique]]<br />
Les procédures bariatriques peuvent être regroupées en trois mécanismes principaux : par malabsorption, par restriction ou par mécanisme mixte.<ref name="pmid16617237">{{Citation d'un article | vauthors = Abell TL, Minocha A | title = Gastrointestinal complications of bariatric surgery: diagnosis and therapy | journal = The American Journal of the Medical Sciences | volume = 331 | issue = 4 | pages = 214–8 | date = April 2006 | pmid = 16617237 | doi = 10.1097/00000441-200604000-00008 | s2cid = 25920218 }}</ref><br />
=== Procédures de malabsorption===<br />
Les procédures malabsorptives diminuent l'efficacité de l'absorption des nutriments en réduisant la surface d'absorption au niveau de l'intestin. Les techniques utilisées vont soit contourner une partie de l'intestin et/ou limiter les sécrétions biliopancréatiques qui facilitent l'absorption. Certaines procédures réduisent également la taille de l'estomac.<br />
<br />
Une perte de poids importante peut être observée dans les procédures malabsorptives, selon la surface d'absorption intestinale qui en résulte. Cependant, le bénéfice de la perte de poids vient accompagné de complications métaboliques significatives, telles que la malnutrition et multiples déficiences en micronutriments. <br />
<br />
Les procédures de malabsorption comprennent les suivantes:<br />
<br />
* '''[[Dérivation biliopancréatique]]''', prédécesseur du BPD-DS (qui rajoute une composante de switch duodénal). Une partie de l'estomac est réséquée, puis la partie distale de l'intestin grêle est reliée à la poche résiduelle de l'estomac, contournant ainsi le duodénum et le jéjunum. Cette procédure est aujourd'hui rarement utilisée pour les complications qu'elle engendre. Environ 2 % des patients vont avoir une malabsorption sévère et une carence nutritionnelle nécessitant une réplétion en vitamines et en minéraux, sans quoi il existe un risque d'anémie et d'ostéoporose. Beaucoup moins de chirurgiens pratiquent le BPD par rapport aux autres chirurgies de perte de poids, en partie à cause de la nécessité d'un suivi nutritionnel à long terme.<br />
* '''[[Pontage jéjuno-iléal]]''', où tout sauf 30-45 cm (12-18 po) de l'intestin grêle était réséqué. Cette procédure, pratiquée pour soulager l'[[Obésité|obésité morbide]] durant les années 1950 à 1970, n'est plus utilisée aujourd'hui.<br />
* '''[[Manchon endoluminal]]''', c'est-à-dire l'insertion d'un tube flexible dans la partie supérieure de l'intestin grêle via la bouche et l'estomac. Le but est de bloquer l'absorption de certains aliments/calories. Il n'implique pas de coupure réelle et est donc conçu pour réduire les risques d'infection. Cependant, les résultats n'étaient pas concluants et l'appareil avait des problèmes de migration et de glissement. Une étude récemment réalisée aux Pays-Bas a révélé une diminution de 5,5 points d'IMC en 3 mois avec un manchon endoluminal. [[Image:Vertical banded gastroplasty.png|thumb|Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage|alt=|242x242px]][[Image:Adjustable gastric banding.png|thumb|Schéma d'un anneau gastrique ajustable.|243x243px]]<br />
<br />
=== Procédures restrictives===<br />
Les procédures restrictives visent à diminuer l'apport calorique, en réduisant la taille utile de l'estomac, et/ou à réduire la vitesse de vidange de l'estomac. Les bénéficiaires de ces procédures ressentiront donc une satiété plus précoce.<ref name="SMD"><br />
{{Citation d'un ouvrage | vauthors = Stanczyk M, Martindale RG, Deveney C | title = Handbook of Nutrition and Food | chapter = 53 Bariatric Surgery Overview | veditors = Berdanier CD, Feldman EB, Dwyer J | pages = 915–926 | year = 2007 | location = Boca Raton, FL | publisher = CRC Press }}</ref> <br />
<br />
Les procédures de restriction incluent les suivantes: <br />
<br />
* '''[[Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage]]''', également appelée procédure de Mason ou agrafage de l'estomac. Une partie de l'estomac est agrafée de manière permanente pour créer une poche pré-estomac plus petite, qui sert de nouvel estomac.<br />
* '''[[Anneau gastrique ajustable]]''', opération qui peut être réalisée par laparoscopie et qui est communément appelée ''bande abdominale.'' La restriction de l'estomac est créée à l'aide d'un anneau en silicone, ajustable en ajoutant ou en retirant une solution saline à travers un orifice en sous-cutané. La petite poche gastrique et la sortie étroite à l'anneau restreignent l'apport en nutriments, ce qui permet la perte de poids. Cette procédure n'est plus recommandée dans les lignes directrices canadiennes.<br />
* '''[[Gastrectomie pariétale]] (''sleeve'')''''','' ou manchon gastrique, est une intervention dans laquelle l'estomac est réduit à environ 15 % de sa taille d'origine par ablation, suivant la courbe majeure de l'estomac. Les bords ouverts sont ensuite attachés ensemble, réduisant de façon permanente la taille de l'estomac. L'intervention est réalisée en laparoscopie et n'est pas réversible. <br />
* '''[[Ballon intragastrique]]''', qui consiste à placer un ballon dégonflé dans l'estomac, puis à le remplir pour réduire la quantité d'espace gastrique. Le ballon peut être laissé dans l'estomac pendant un maximum de 6 mois et entraîne une perte de poids moyenne de 5 à 9 IMC sur six mois. Le ballon intra-gastrique peut être utilisé avant une autre chirurgie bariatrique afin d'aider le patient à atteindre un poids adapté à la chirurgie. Il peut également être utilisé à plusieurs reprises si nécessaire.<br />
<br />
[[Fichier:Sleeve Gastrectomy Surgery.jpg|vignette|Gastrectomie pariétale (''sleeve'')]]<br />
<br />
* '''[[Pliage de l'estomac]]''', semblable à la [[gastrectomie pariétale]], est une procédure où un manchon est créé en suturant plutôt qu'en enlevant le tissu de l'estomac, préservant ainsi les capacités naturelles à absorber des nutriments. La repliement gastrique réduit considérablement le volume de l'estomac, de sorte que le sentiment de satiété est atteint avec une plus petite quantité de nourriture. Cette technique élimine également les complications associées à l'anneau gastrique ajustable et à la gastrectomie en manchon, puisqu'il n'y a pas d'utilisation d'implants, de résection gastrique ou d'agrafes.<br />
<br />
===Procédures mixtes===<br />
<br />
Les procédures mixtes associent à la fois les principes de malabsorption et de restriction, modifiant les niveaux d'hormones intestinales responsables de la faim et de la satiété<br />
<br />
[[Image:Roux-en-Y gastric bypass.png|thumb|Roux-en-Y gastric bypass.]]<br />
<br />
* [[Y-de-roux|'''Pontage gastrique Y-de-roux''']], où l'on crée une poche gastrique de 30 mL au niveau de l'estomac proximal. Le petit intestin est réséqué à environ 45 cm sous le pylore, puis configuré en forme de Y, anastomosant la poche gastrique à la dérivation biliopancréatique. Après la chirurgie, l'estomac sera plus petit et il y aura une augmentation des hormones de satiété de base. Les mécanismes hormonaux complets contrôlant la faim et expliquant la satiété précoce sont encore incompris, mais il s'agit tout de même d'une des chirurgies bariatriques les plus pratiquées. [[Fichier:Sleeve gastrectomy duodenal switch.png|vignette]]Précédemment considérée comme une procédure irréversible, il existe des cas où la procédure de pontage gastrique peut être partiellement inversée.<br />
* '''Dérivation biliopancréatique avec switch duodénal''', une partie de l'estomac est réséquée le long de sa plus grande courbure, similaire à la [[gastrectomie pariétale]]. Cette réduction de volume fournit le volet de restriction de l'apport alimentaire de cette opération. L'estomac est ensuite déconnecté du duodénum et relié à la partie distale de l'intestin grêle. Le duodénum et la partie supérieure de l'intestin grêle sont ensuite anastomosés en Y, préservant la dérivation biliopancréatique. Comme dans la procédure de [[Y-de-roux]], il est existe un principe métabolique de satiété précoce au niveau des hormones intestinales. Ce type de résection irréversible.<br />
* '''Stimulation gastrique implantable''', où un dispositif similaire à un stimulateur cardiaque est implanté par un chirurgien. Lors de l'alimentation, des stimulations électriques au niveau du système nerveux entérique de l'estomac favoriseraient une sensation de satiété chez l'opéré. Cette procédure est à l'étude aux États-Unis, mais les premières preuves suggèrent qu'elle est moins efficace que d'autres formes de chirurgie bariatrique.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Pardo JV, Sheikh SA, Kuskowski MA, Surerus-Johnson C, Hagen MC, Lee JT, Rittberg BR, Adson DE | title = Weight loss during chronic, cervical vagus nerve stimulation in depressed patients with obesity: an observation | journal = International Journal of Obesity | volume = 31 | issue = 11 | pages = 1756–9 | date = November 2007 | pmid = 17563762 | pmc = 2365729 | doi = 10.1038/sj.ijo.0803666 }}</ref><br />
<br />
==Complications==<br />
La chirurgie bariatrique chez l'adulte est associée à des risques et complications relativement importants par rapport aux autres traitements de l'obésité. Au cours d'une étude de 10 ans, 8,94 % des patients ayant subi une sleeve gastrectomie ont nécessité une forme de '''réopération''' dans les 5 ans contre 12,27% des patients ayant bénéficié d'un bypass gastrique de Roux-en-Y. Les deux effets étaient inférieurs à ceux rapportés avec l'anneau gastrique ajustable.<br />
<br />
Comme le taux de complications semble être réduit lorsque la procédure est effectuée par un chirurgien expérimenté, les directives recommandent que la chirurgie soit effectuée dans des unités dédiées ou expérimentées. Il a été observé que le taux de '''fuites''' était plus élevé dans les centres à faible volume alors que les centres à volume élevé affichaient un taux de fuite moindre. Les taux de fuite ont désormais globalement diminué pour atteindre une moyenne de 1 à 5 %. <br />
<br />
Après un pontage gastrique de [[Y-de-Roux]], des maladies osseuses métaboliques se manifestant par une '''ostéopénie''' et une [[hyperparathyroïdie|'''hyperparathyroïdie''']] secondaire ont été rapportées en raison d'une absorption réduite du calcium. Comme la concentration la plus élevée de transporteurs de calcium se trouve dans le duodénum, segment qui ne sera pas traversé par les aliments suivant une procédure de pontage, les niveaux de calcium dans le sang peuvent diminuer, provoquant une hyperparathyroïdie secondaire, une augmentation du renouvellement osseux et une diminution de la masse osseuse. Un risque accru de '''fracture''' a également été lié à la chirurgie bariatrique.<ref>{{Citation d'un lien web|url=https://www.sciencedaily.com/releases/2011/06/110604182010.htm|title=Bariatric Surgery Linked to Increased Fracture Risk|access-date=2011-06-05|website=Science Daily}}</ref><ref name="Ahlin2020">{{Citation d'un article | author = Ahlin S | display-authors = etal | date = May 2020 | title = Fracture risk after three bariatric surgery procedures in Swedish obese subjects: up to 26 years follow-up of a controlled intervention study | journal = J. Intern. Med. | volume = 287 | issue = 5| pages = 546–557 | doi = 10.1111/joim.13020 | pmid = 32128923 | s2cid = 212408565 }}</ref> <br />
<br />
Une perte de poids rapide après une chirurgie de l'obésité peut également augmenter la lithogénicité de la bile, contribuant au développement de '''[[calculs biliaires]]'''. <br />
<br />
Les effets indésirables sur les reins ont été étudiés. [[Hyperoxaluria|'''L'hyperoxalurie''']] peut potentiellement conduire à une néphropathie à l'acide oxalique et à une insuffisance rénale irréversible. Il s'agit de l'anomalie la plus importante observée dans les études de chimie de l'urine. Dans certains pontages gastriques, une [[Rhabdomyolyse|'''rhabdomyolyse''']] a été observée, entraînant des lésions rénales aiguës et une altération de la gestion rénale de l'acide et de la base.<br />
<br />
Les '''troubles nutritionnels''' dus à des carences en micronutriments comme le fer, la vitamine B12, les vitamines liposolubles, la thiamine et le folate sont particulièrement fréquents après des procédures bariatriques malabsorptives. Des [[hypoglycémie hyperinsulinémique|'''hypoglycémies hyperinsulinémiques''']] '''causant des convulsions''' ont été rapportées. Une sécrétion inappropriée d'insuline secondaire à une hyperplasie des cellules des îlots pourrait expliquer ce syndrome.<br />
<br />
Les comportements d'autoagressivité et de suicide semblent augmenter chez les patients avec des troubles de santé mentale à la suite de leur chirurgie bariatrique. Des problèmes d'alcool ont également été signalés comme étant plus fréquents chez les patients ayant subi un pontage gastrique. <br />
<br />
L''''[[embolie pulmonaire]]''' est une autre complication indésirable fréquente de la chirurgie bariatrique. L'embolie pulmonaire survient à la suite d'une [[thrombose veineuse profonde]], dans laquelle des caillots sanguins se forment dans les veines profondes des extrémités, généralement les jambes. S'il n'est pas traité, le caillot peut se déplacer vers le cœur, puis vers les poumons. Cet effet indésirable est simplement prévenu par des anticoagulants, tels l'héparine et l'[[HBPM]].<br />
<br />
== Bénéfices ==<br />
Les chirurgies bariatriques demeurent une des options les plus durables en termes de perte de poids chez les patients obèses classes 2 et 3. La performance des procédures s'améliore considérablement au cours des 10 dernières années. Le American Society for Metabolic and Bariatric Surgery (ASMBS) estime que, juste en 2017, 228 000 personnes aux États-Unis ont subi une chirurgie visant à perdre du poids. Mondialement, on estime que 580 000 personnes subissent une procédure bariatrique chaque année.<br />
<br />
La chirurgie bariatrique permet également d'améliorer ou de guérir certaines comorbidités liées à l'obésité, telles que le diabète de type 2. <br />
===Perte de poids===<br />
====Chez l'adulte====<br />
Il existe désormais des preuves qui soutiennent que les chirurgies bariatriques apportent de meilleurs résultats en termes de perte de poids comparativement aux interventions non chirurgicales, et ce, quelle que ce soit la procédure subie. <br />
<br />
L'avantage de la chirurgie bariatrique comparativement aux méthodes non chirurgicales a été le mieux démontré par une étude du Swedish Obese Subjects (SOS) (n = 4047; body mass index [BMI] >34 kg/m2). À 20 ans, la perte de poids totale en moyenne est :<br />
<br />
* 26%, pour le pontage gastrique [[Y-de-Roux]];<br />
* 18%, pour la [[gastrectomie pariétale]];<br />
* 13%, pour l'anneau gastrique ajustable;<br />
* 1%, pour les interventions non chirurgicales.<br />
<br />
Classiquement en chirurgie, la perte de poids du patient est calculée selon la masse en excès. Désormais, le calcul de perte de poids se base sur la masse totale, puisque la définition du poids idéal s'avère inconstante et controversée. <br />
<br />
=== Effets métaboliques ===<br />
Par la perte de poids, le syndrome métabolique est amélioré dans ses trois composantes, soit l'hyperglycémie/diabète de type 2, l'hypertension artérielle et la dyslipidémie. Du fait même, le risque de maladie cardiovasculaire est également diminué.<br />
<br />
==== Diabète de type 2 ====<br />
Environ 85% des patients avec un diabète de type 2 sont obèses ou ont un excès de poids selon leur indice de masse corporelle (IMC). Dans la mesure d'un échec thérapeutique, lié aux habitudes de vie et aux médicaments, la chirurgie bariatrique permet d'atteindre une rémission du diabète à long terme chez 23-60% des patients, selon la sévérité et la durée de leur diabète. <br />
<br />
Il existe également un effet glucorégulatoire via des mécanismes neuroendocrines. L'amélioration des contrôles glycémiques est souvent mise en évidence quelques jours à quelques semaines suivant la chirurgie, reflétant probablement un changement au niveau de la physiologie gastrointestinale. <br />
<br />
On observe également une diminution dans l'incidence des complications micro et macrovasculaires liées au diabète.<br />
<br />
==== Hypertension artérielle ====<br />
La corrélation entre l'obésité et le développement de l'hypertension artérielle est bien documentée: 64% des patients obèses ayant subi une chirurgie bariatrique sont hypertendus. La perte de poids, qu'elle soit chirurgicale ou liée aux habitudes de vie, améliore l'hypertension liée à l'obésité. Selon une étude GATEWAY, plusieurs patients ayant subi une chirurgie bariatrique ont atteint une rémission de leur hypertension artérielle, alors que d'autres ont vu une diminution de la variabilité de leur tension artérielle, et une prévalence réduite d'une résistance hypertensive.<br />
<br />
==== Dyslipidémie ====<br />
64% des adultes obèses ayant subi une chirurgie bariatrique ont un débalancement au niveau de leur profil lipidique. En post-opératoire, une étude du LABS démontre que la prévalence d'une dyslipidémie demeure basse 7 ans après un [[Y-de-roux|pontage gastrique Y-de-roux]].<br />
<br />
=== Apnée du sommeil ===<br />
L'obésité étant un facteur de risque important du syndrome d'apnée et d'hypopnée du sommeil (SAHS), la perte de poids par chirurgie bariatrique réduit le nombre d'épisodes d'apnées et d'hypopnées par heure de sommeil, et ce, plus efficacement que chez les individus ayant perdu du poids par changement des habitudes de vie. <br />
<br />
=== Espérance de vie===<br />
Dans une étude du Swedish Obese Subjects (SOS), il a été démontré que la chirurgie bariatrique était liée à une espérance de vie plus longue de 3 ans par rapport aux patients obèses témoins non opérés, mais 5,5 ans moins longue comparativement à la population générale. Moins de patients opérés décèdent d'un événement cardiovasculaire<ref name="Carlsson2020">{{Citation d'un article | author = Carlsson LMS | display-authors = etal | date = Oct 2020 | title = Life Expectancy after Bariatric Surgery in the Swedish Obese Subjects Study | journal = N Engl J Med | volume = 383 | issue = 16| pages = 1535–1543 | doi = 10.1056/NEJMoa2002449 | pmid = 33053284 | pmc = 7580786 }}</ref> <br />
===Fertilité et grossesse===<br />
Les preuves n'ont pas été conclusives à déterminer si la chirurgie bariatrique avait un effet sur l'efficacité des traitements sur l'infertilité chez les hommes et les femmes.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kominiarek MA, Jungheim ES, Hoeger KM, Rogers AM, Kahan S, Kim JJ | title = American Society for Metabolic and Bariatric Surgery position statement on the impact of obesity and obesity treatment on fertility and fertility therapy Endorsed by the American College of Obstetricians and Gynecologists and the Obesity Society | journal = Surgery for Obesity and Related Diseases | volume = 13 | issue = 5 | pages = 750–757 | date = May 2017 | pmid = 28416185 | doi = 10.1016/j.soard.2017.02.006 }}</ref> <br />
<br />
En ce qui concerne les grossesses, la chirurgie bariatrique réduit le risque de [[diabète gestationnel]] et [[troubles hypertensifs de la grossesse]] chez la personne enceinte, mais une augmentation du risque de naissance prématurée a été observée.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kwong W, Tomlinson G, Feig DS | title = Maternal and neonatal outcomes after bariatric surgery; a systematic review and meta-analysis: do the benefits outweigh the risks? | journal = American Journal of Obstetrics and Gynecology | volume = 218 | issue = 6 | pages = 573–580 | date = June 2018 | pmid = 29454871 | doi = 10.1016/j.ajog.2018.02.003 | s2cid = 3837276 }}</ref><br />
=== Psychiatrique et psychologique===<br />
Les patients obèses rencontrés en clinique de chirurgie bariatrique présentent un taux de dépression à 19%, et de trouble d'hyperphagie (''binge'') à 17%, des pourcentages plus élevés que ceux retrouvés parmi la population générale. <br />
<br />
Certaines études ont suggéré que la santé mentale peut s'améliorer après une chirurgie bariatrique, soit par une modification des habitudes de vie chez l'opéré.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kubik JF, Gill RS, Laffin M, Karmali S | title = The impact of bariatric surgery on psychological health | journal = Journal of Obesity | volume = 2013 | pages = 1–5 | year = 2013 | pmid = 23606952 | pmc = 3625597 | doi = 10.1155/2013/837989 | doi-access = free }}</ref> Cependant, une augmentation d'une recherche en services en santé mentale post-opératoire a été observée chez les patients qui avaient des maladies psychiatriques préalablement à la chirurgie, ou chez ceux qui développaient des complications chirurgicales qui nécessitaient des procédures supplémentaires. <br />
<br />
==== Dépression ====<br />
La chirurgie bariatrique a été associée avec une amélioration des troubles de dépression. Une revue systématique de 27 études incluant 50 000 patients a démontré que la prévalence et la sévérité des dépressions chez les individus ont diminuées, respectivement, de 8 à 74% (dans 7 études) et de 40 à 70% (dans 6 études) après la chirurgie. <br />
<br />
==== Troubles alimentaires ====<br />
Certaines études suggèrent que la prévalence et la sévérité des troubles alimentaires diminuent après une chirurgie bariatrique, avec une prévalence diminuée en termes de grignotage (''picking/nibbling''). Cependant, une autre étude a observé une réduction initiale des troubles d'hyperphagie (''binge'') à 2 ans (de 6,1% en pré-opératoire à 1,3%), mais une recrudescence (de 3,1%) à 3 ans post-chirurgie. <br />
<br />
Le trouble d'hyperphagie en post-opératoire est associé à une perte de poids sous-optimale. <br />
<br />
==Suivi==<br />
Le suivi du patient bariatrique est la pierre angulaire du succès à long terme. Les lignes directrices canadiennes suggèrent :<br />
<br />
=== Alimentation post-opératoire ===<br />
Il existe différents protocoles alimentaires post-opératoires, mais essentiellement nous retenons d'abord une alimentation liquide, puis molle et finalement solide après environ 2 semaines si les premières étapes sont bien tolérées. Il est recommandé de manger 3 à 5 petits repas par jour en débutant toujours avec les sources de protéines. Les recommandations d'apport en protéines sont de 1.2 à 1.5 g/kg/jr. Il faut manger lentement et bien mastiquer. Il n'est pas recommandé de boire et de manger simultanément ; on évite les liquides dans les 30 minutes suivant le repas. De plus, une bonne hydratation est très importante. Les boissons gazeuses sont fortement déconseillées autant pour leur piètre aspect nutritionnel que pour l'inconfort causé par le gaz carbonique. La suralimentation doit être éviter, car le dépassement de la capacité de l'estomac provoque des nausées et des vomissements.<br />
<br />
=== Changement des habitudes de vie ===<br />
<br />
* Alcool : Il n'est pas recommandé de consommer de l'alcool puisqu'il s'agit d'un ulcérogène et d'une source de calories vides. L'effet peut être plus rapide car la vidange gastrique est accélérée. Malheureusement, 7% des patients opérés développeront une dépendance à l'alcool.<br />
* Activité physique : Il est recommandé de faire 150 - 300 minutes d'activité physique par semaine. Ceci permet de stabiliser la perte de poids, d'augmenter la masse maigre et d'améliorer la santé mentale.<br />
* Tabagisme : L'abstinence tabagique est fortement recommandée car le tabac est ulcérogène.<br />
* Marijuana : La modération est recommandée. Il y a très peu d'études sur le sujet, mais la marijuana est orexigène (stimulant à l'appétit) et contrevient donc aux vertus de la chirurgie bariatrique<br />
<br />
=== Fertilité ===<br />
Les femmes opérées en-deçà d'un an de la procédure bariatrique avaient un taux de perte foetale plus élevée contrairement à celles qui étaient opérées il y a plus d'un an (35.5% vs 16.3%). La grossesse est recommandée après 18 mois post-opératoires. Une contraception doit être proposée pendant la période charnière.<br />
<br />
=== Vitamines et minéraux ===<br />
Voici les prises vitaminiques suggérées après la procédure selon les lignes directrices de l'ASMBS 2020 :<br />
<br />
* B1 : minimum 12 mg/jr ; préférablement 50 mg/jr via une multivitamine ou complexe B<br />
* B12 : 350-500 mcg PO/jr ou 1000 mcg IM/mois<br />
* Acide folique : 400-800 mcg PO/jr via une multivitamine (si en âge de procréer : 800-1000 mcg PO/jr)<br />
* Fer élémentaire : minimum 45-60 mg/jr<br />
* Vitamine E : 15 mg/jr<br />
* Citrate de calcium : 1200-1500 mg/jr<br />
* Vitamine D3 : 3000 UI/jr et titrer pour avoir des niveaux sériques > 75 nmol/L<br />
* Vitamine A : 5000-10000 UI/jr<br />
* Vitamine K : 90 - 120 μg/jr<br />
* Zinc : 100% RDA (8-11 mg/jr)<br />
* Cuivre : 100% RDA (1 mg /jr)<br />
<br />
Ainsi, à moins d'un déficit documenté en pré-opératoire, une multi-vitamine extra-forte 1 ou 2 comprimés par jour de même qu'un supplément de fer et/ou de vitamine D couvrent les besoins du patient opéré. L'observance diminue avec le temps et des rappels doivent souvent être faits. De plus, les suppléments peuvent occasionner une constipation, effet secondaire de certaines chirurgies bariatriques également, dont la gastrectomie pariétale. <br />
<br />
Pour plus de détails selon la procédure et les comorbidités du patient, vous pouvez consulter les lignes directrices canadiennes : http://obesitycanada.ca/wp-content/uploads/2020/08/14-Table-1-with-links-1.pdf.<br />
===Évaluation et analyses de laboratoires===<br />
Voici l'évaluation clinique et les analyses de laboratoire recommandées selon les comorbidités associées à l'obésité : <br />
<br />
* Tension artérielle: Prise de routine à chaque rendez-vous postopératoire, avec révision des médicaments antihypertensifs au besoin. <br />
* Diabète: Suivi du HbA1c à chaque 3 mois et ajustement au besoin des hypoglycémiants oraux et/ou de l'insuline à chaque visite postopératoire. <br />
* Carences nutritionnelles: Dosage du calcium sérique, fer, vitamine B12, vitamine D, folate et thiamine à chaque 6 mois durant les 2 premières années post-opératoire, puis annuellement. <br />
* Hyperlipidémie: Dosage du bilan lipidique et du cholestérol avec ajustement des médicaments au besoin. <br />
* Apnée du sommeil: Évaluation du sommeil 6 à 12 mois après la chirurgie pour les patients ayant recours à la ventilation en pression positive continue (CPAP). <br />
===Procédures ultérieures===<br />
<br />
Après une perte de poids suivant sa chirurgie bariatrique, l'individu se retrouve généralement avec un excès de peau. Celles-ci peuvent être traitées en chirurgie plastique, procédures appelées remodelage du corps, durant lesquelles les lambeaux cutanés sont enlevés. Les zones ciblées comprennent les bras, les fesses et les cuisses, l'abdomen et les seins.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Chandawarkar RY | title = Body contouring following massive weight loss resulting from bariatric surgery | journal = Advances in Psychosomatic Medicine | volume = 27 | pages = 61–72 | date = 2006 | pmid = 16418543 | doi = 10.1159/000090964 | isbn = 3-8055-8028-2 }}</ref> Ces procédures sont effectuées lentement, étape par étape, et prennent souvent jusqu'à trois ans.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Chandawarkar RY | title = Body contouring following massive weight loss resulting from bariatric surgery | journal = Advances in Psychosomatic Medicine | volume = 27 | pages = 61–72 | year = 2006 | pmid = 16418543 | doi = 10.1159/000090964 | isbn = 3-8055-8028-2 }}</ref><br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/03/27<br />
| source = Wikipedia (en)<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| nom = Bariatric surgery<br />
| révision = 1079535561<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Chirurgie_bariatrique&diff=80223Chirurgie bariatrique2022-04-18T00:39:59Z<p>Nanxin Jiang : /* Techniques */</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = <br />
| image = Gastrectomie - dernier regard (photo).jpg<br />
| description_image = [[Gastrectomie pariétale]]<br />
| autres_noms = Chirurgie de l'obésité<br />
| terme_anglais = Briatric surgery<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = chirurgie générale<br />
| systèmes = Gastrointestinal<br />
| wikidata_id = Q357503<br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}} <br />
<br />
La '''chirurgie bariatrique''' comprend une variété d'interventions pratiquées dans le but de traiter l'[[obésité]]. Les principales procédures sont :<br />
<br />
* le [[Pontage gastrique Y-de-Roux|Y-de-Roux]]<br />
* la [[gastrectomie pariétale]]<br />
* la [[duodenal switch|dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)]].<br />
==Indications==<br />
Telles les lignes directrices canadiennes<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-FR|nom1=Pearce|prénom1=Nicole|titre=Chirurgie bariatrique : Options chirurgicales et résultats|url=https://obesitycanada.ca/fr/deslignesdirectrices/options/|site=Obésité Canada|consulté le=2022-04-17}}</ref>, les indications d'une '''chirurgie bariatrique''' comprennent: <br />
<br />
# Un {{Indication|nom=Obésité|affichage=IMC > 40}} ou [[IMC]] ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité:<br />
#* l'[[hypertension artérielle]]<br />
#* une [[Dyslipidémies|dyslipidémie]]<br />
#* un [[diabète de type 2]]<br />
#* du [[reflux gastro-oesophagien]] sévère<br />
#* de l'[[apnée du sommeil]]<br />
#* une [[maladie cardiaque athérosclérotique]]<br />
#* une [[insuffisance veineuse]] sévère<br />
#* une [[Cirrhose|cirrhose hépatique non-alcoolique]] (NASH)<br />
#* de l'[[incontinence urinaire]]<br />
#* un [[pseudotumor cerebri]]<br />
#* des problèmes musculosquelettiques invalidants<br />
# des tentatives infructueuses à perdre du poids de manière non chirurgicale<br />
# une autorisation en termes de santé mentale<br />
# aucune contre-indication médicale à la chirurgie.<br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes incluent aussi des critères pour les '''adolescents''' :<br />
<br />
# IMC ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité de l'adolescence et réfractaire au traitement médical et aux changements d'habitude de vie : apnée du sommeil (index d'apnée >15 épisodes), pseudotumor cerebri, NASH, diabète de type 2.<br />
# IMC ≥ 40 avec de l'hypertension, une résistance à l'insuline ou intolérance au glucose, qualité de vie diminuée, diminution de l'autonomie (AVQ, AVD), apnée du sommeil avec index de 5 à 15 <br />
<br />
Des mises à jour récentes ont inclus des patients ayant un IMC de 30-35 avec un diabète de type 2 incontrôlable ou un syndrome métabolique comme indication pour une gastrectomie pariétale.<br />
<br />
==Contre-indications<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey I.|nom1=Mechanick|prénom2=Adrienne|nom2=Youdim|prénom3=Daniel B.|nom3=Jones|prénom4=W. Timothy|nom4=Garvey|titre=Clinical practice guidelines for the perioperative nutritional, metabolic, and nonsurgical support of the bariatric surgery patient--2013 update: cosponsored by American Association of Clinical Endocrinologists, The Obesity Society, and American Society for Metabolic & Bariatric Surgery|périodique=Obesity (Silver Spring, Md.)|volume=21 Suppl 1|date=2013-03|issn=1930-739X|pmid=23529939|pmcid=4142593|doi=10.1002/oby.20461|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23529939/|consulté le=2022-04-17|pages=S1–27}}</ref>==<br />
===Absolues===<br />
Les '''contre-indications absolues''' comprennent : <br />
<br />
* l'incapacité à tolérer une anesthésie générale<br />
* une {{Contre-indication|nom=coagulopathie|relative=0}} incontrôlable<br />
* une {{Contre-indication|nom=néoplasie|relative=0}} active<br />
* une {{Contre-indication|nom=cirrhose|relative=0}} Child-C<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie psychiatrique|relative=0}} sévère ou instable<br />
* un {{Contre-indication|nom=tabagisme|relative=0}}, une {{Contre-indication|nom=toxicomanie|relative=0}} ou un {{Contre-indication|nom=alcoolisme|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=boulimie|relative=0}} ou une hyperphagie boulimique non traitée.<br />
<br />
D'un point de vue cognitif, le patient doit être apte à comprendre les risques et bénéfices de la chirurgie, et il doit avoir les capacités pour instaurer les changements d'habitude de vie requis pour la chirurgie. Le patient doit également être compliant avec sa médication. <br />
<br />
===Relatives===<br />
Les '''contre-indications relatives''' sont : <br />
<br />
* la {{Contre-indication|nom=maladie cœliaque|relative=1}}<br />
* les allergies multiples <br />
* le {{Contre-indication|nom=syndrome de Prader-Willi|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie de Crohn|relative=0}} duodénale<br />
* la {{Contre-indication|nom=narcodépendance|relative=0}}<br />
* un {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge < 18 ans}} ou {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge > 65 ans}} (relatif selon l'état de santé global du patient).<br />
<br />
== Évaluation ==<br />
L'évaluation bariatrique est multidisciplinaire. La sélection des patients a été établie pour minimiser les complications chirurgicales et maximiser les bénéfices d'une ressource limitée. L'évaluation devra donc statuer sur la santé mentale, médicale et nutritionnelle, ainsi qu'optimiser les comorbidités pour diminuer les complications chirurgicales.<br />
<br />
=== Évaluation psychologique<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Dean|nom1=Spirou|prénom2=Jayanthi|nom2=Raman|prénom3=Evelyn|nom3=Smith|titre=Psychological outcomes following surgical and endoscopic bariatric procedures: A systematic review|périodique=Obesity Reviews: An Official Journal of the International Association for the Study of Obesity|volume=21|numéro=6|date=2020-06|issn=1467-789X|pmid=31994311|doi=10.1111/obr.12998|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31994311/|consulté le=2022-04-17|pages=e12998}}</ref> ===<br />
Il est reconnu qu'il existe une association entre l'obésité et les problèmes de santé mentale<ref group="note">Par exemple, 25 à 60% des patients bipolaires sont obèses et les schizophrènes le sont dans une proportion de 30-70%. Quant aux troubles de l'humeur, 20 à 50% des patients sont obèses. Il y a aussi des liens entre le TDAH, l'hyperphagie boulimique et le PTSD. </ref>. On recommande une évaluation minimale pour établir la santé psychologique du patient. Ce que l'on recherche chez les candidats:<br />
<br />
* Une stabilité au niveau de la santé mentale et de la médication nécessaire pour stabiliser celle-ci (idéalement 6 mois précédant la chirurgie)<ref group="note">Certaines médications psychiatriques favorisent le gain de poids. Il serait donc idéal de les changer plusieurs mois avant la procédure afin d'en optimiser le résultat.</ref>.<br />
* L'absence de psychose active ou d'utilisation de drogue dure.<br />
* Un bon contrôle des stresseurs externes, considérant que le changement corporel et neurohormonal causé par une chirurgie bariatrique occasionne un stress important pour l'individu, et peut l'amener à décompenser au niveau psychiatrique. De plus, d'anciens troubles alimentaires peuvent ressurgir.<br />
* Dans la mesure qu'un transfert de dépendance est possible (ex. : vers l'alcool (7%), drogues, comportements sexuels dangereux), les mécanismes de défense doivent être gérés avant l'intervention.<br />
* L'absence d'un diagnostic de déficience intellectuelle afin de pouvoir bien comprendre les recommandations alimentaires, de favoriser les changements d'habitude de vie et de suivre tous les enseignements.<br />
* Chez un candidat ayant une histoire de multiples tentatives de suicide, on ne recommande pas la chirurgie<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Ted D.|nom1=Adams|prénom2=Richard E.|nom2=Gress|prénom3=Sherman C.|nom3=Smith|prénom4=R. Chad|nom4=Halverson|titre=Long-term mortality after gastric bypass surgery|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=357|numéro=8|date=2007-08-23|issn=1533-4406|pmid=17715409|doi=10.1056/NEJMoa066603|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17715409/|consulté le=2022-04-17|pages=753–761}}</ref><ref group="note">Le risque de récidive en ce sens augmente significativement après une procédure bariatrique.</ref>.<br />
<br />
=== Évaluation nutritionnelle ===<br />
L'élément clef pour la réussite d'une chirurgie bariatrique est d'implanter les changements nutritionnels avant l'intervention<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey I.|nom1=Mechanick|prénom2=Adrienne|nom2=Youdim|prénom3=Daniel B.|nom3=Jones|prénom4=W.|nom4=Timothy Garvey|titre=Clinical practice guidelines for the perioperative nutritional, metabolic, and nonsurgical support of the bariatric surgery patient--2013 update: cosponsored by American Association of Clinical Endocrinologists, the Obesity Society, and American Society for Metabolic & Bariatric Surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=9|numéro=2|date=2013-03|issn=1878-7533|pmid=23537696|doi=10.1016/j.soard.2012.12.010|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23537696/|consulté le=2022-04-17|pages=159–191}}</ref>, dans le but de: <br />
<br />
* Augmenter le succès de la perte de poids; <br />
* Diminuer les complications péri-opératoires; <br />
* Identifier les troubles alimentaires; <br />
* Favoriser un maintien à long terme des bonnes habitudes. <br />
<br />
=== Contrôle glycémique ===<br />
Comme dans toute procédure chirurgicale, la guérison est altérée par une HbA1c trop élevée. En pré-opératoire, les cibles visées<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref> sont: <br />
<br />
* HbA1c ≤ 7%<br />
* Glucose à jeun '''et''' post-prandial ≤ 8 mmol/L<br />
<br />
À défaut d'atteindre ces objectifs, le risque des complications<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Katherine M.|nom1=Meister|prénom2=Theadore|nom2=Hufford|prénom3=Chao|nom3=Tu|prénom4=Zhamak|nom4=Khorgami|titre=Clinical significance of perioperative hyperglycemia in bariatric surgery: evidence for better perioperative glucose management|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=14|numéro=11|date=2018-11|issn=1878-7533|pmid=30245036|doi=10.1016/j.soard.2018.07.028|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30245036/|consulté le=2022-04-17|pages=1725–1731}}</ref> suivantes augmente: <br />
<br />
* Déhiscence;<br />
* Infections;<br />
* Perte de poids sous-optimale;<br />
* Moins bonne éradication du diabète de type 2 en post-opératoire.<br />
<br />
=== Habitudes de vie ===<br />
<br />
* '''Cessation tabagique'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Alexandra|nom1=Chow|prénom2=Amy|nom2=Neville|prénom3=Nicole|nom3=Kolozsvari|titre=Smoking in bariatric surgery: a systematic review|périodique=Surgical Endoscopy|volume=35|numéro=6|date=2021-06|issn=1432-2218|pmid=32524412|doi=10.1007/s00464-020-07669-3|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32524412/|consulté le=2022-04-17|pages=3047–3066}}</ref>: Minimum 2 mois avant l'intervention et doit se poursuivre au long terme.<br />
** <u>But</u>: Diminuer les complications tardives telles que les [[Sténose|sténoses]], la [[gastrite]], l'[[ulcère]], etc.;<br />
** Pour confirmer, on peut doser la nicotinémie urinaire ou la carboxyhémoglobine (selon les disponibilités du laboratoire local).<br />
<br />
* '''Alcool'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Erik|nom1=Stenberg|prénom2=Luiz Fernando|nom2=Dos Reis Falcão|prénom3=Mary|nom3=O'Kane|prénom4=Ronald|nom4=Liem|titre=Guidelines for Perioperative Care in Bariatric Surgery: Enhanced Recovery After Surgery (ERAS) Society Recommendations: A 2021 Update|périodique=World Journal of Surgery|volume=46|numéro=4|date=2022-04|issn=1432-2323|pmid=34984504|pmcid=8885505|doi=10.1007/s00268-021-06394-9|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34984504/|consulté le=2022-04-17|pages=729–751}}</ref>: Ne doit pas être consommé sur une base régulière <br />
** <u>Buts</u>: Pauvre apport nutritionnel; éviter un transfert de dépendance en post-opératoire.<br />
<br />
* '''Activité physique'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Daniel B.|nom1=Jones|prénom2=Mohamad Rassoul A.|nom2=Abu-Nuwar|prénom3=Cindy M.|nom3=Ku|prénom4=Leigh-Ann S.|nom4=Berk|titre=Less pain and earlier discharge after implementation of a multidisciplinary enhanced recovery after surgery (ERAS) protocol for laparoscopic sleeve gastrectomy|périodique=Surgical Endoscopy|volume=34|numéro=12|date=2020-12|issn=1432-2218|pmid=31938928|doi=10.1007/s00464-019-07358-w|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31938928/|consulté le=2022-04-17|pages=5574–5582}}</ref>''':''' Instaurer un changement avant la procédure <br />
** <u>But</u>: Consolider le changement de comportement à long terme; favoriser une meilleure convalescence.<br />
<br />
* '''Stabilité du poids:''' Une perte de poids pré-opératoire n'est pas nécessaire, mais démontre toutefois la motivation du patient<ref group="note">Les patients qui perdent ≥ 5% de leur excès de poids en pré-opératoire voyait une perte de poids en un an plus marquée que les patients ayant perdu moins que 5% de leur excès de poids en pré-opératoire. Cependant, la perte de poids à 4 ans n'est pas plus marquée chez ni l'un ni l'autre des deux groupes.</ref>. <br />
** L'équipe chirurgicale peut toutefois demander une diète liquide hypo-calorique forte en teneur protéique<ref group="note">Les diètes fortes en teneur protéique produisent des pertes de poids rapides, apportent une satiété adéquate, réduisent la perte de masse musculaire, et limitent le ralentissement du métabolisme basal au repos. </ref>, afin de:<br />
*** Faciliter la procédure laparascopique au niveau de l'abdomen;<br />
*** Diminuer une stéatose hépatique avec hépatomégalie pour réduire les risques d'endommager le foie.<br />
** Une '''perte de poids''' de '''5-10%''' permet tout de même d'améliorer les facteurs de risque cardiovasculaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref> et de réduire les comorbidités tels:<br />
*** L'[[Hypertension artérielle|hypertension]];<br />
*** La [[Dyslipidémies|dyslipidémie]]<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Paul S.|nom1=Jellinger|prénom2=Yehuda|nom2=Handelsman|prénom3=Paul D.|nom3=Rosenblit|prénom4=Zachary T.|nom4=Bloomgarden|titre=AMERICAN ASSOCIATION OF CLINICAL ENDOCRINOLOGISTS AND AMERICAN COLLEGE OF ENDOCRINOLOGY GUIDELINES FOR MANAGEMENT OF DYSLIPIDEMIA AND PREVENTION OF CARDIOVASCULAR DISEASE - EXECUTIVE SUMMARYComplete Appendix to Guidelines available at http://journals.aace.com|périodique=Endocrine Practice: Official Journal of the American College of Endocrinology and the American Association of Clinical Endocrinologists|volume=23|numéro=4|date=2017-04-02|issn=1530-891X|pmid=28156151|doi=10.4158/EP171764.GL|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28156151/|consulté le=2022-04-17|pages=479–497}}</ref>;<br />
*** Le [[Diabète sucré|diabète de type 2]];<br />
*** L'[[Obésité|obésité viscérale]];<br />
*** La [[stéatose hépatique]]<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Guilherme S.|nom1=Mazzini|prénom2=Toms|nom2=Augustin|prénom3=Sabrena|nom3=Noria|prénom4=Carlos|nom4=Romero-Marrero|titre=ASMBS Position Statement on the Impact of Metabolic and Bariatric Surgery on Nonalcoholic Steatohepatitis|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=18|numéro=3|date=2022-03|issn=1878-7533|pmid=34953742|doi=10.1016/j.soard.2021.11.015|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34953742/|consulté le=2022-04-17|pages=314–325}}</ref>;<br />
*** L'[[hépatomégalie]].<br />
<br />
=== Investigation médicale ===<br />
L'obésité apporte son lot de comorbidités. Celles-ci doivent être évaluées en pré-opératoire et ensuite être stabilisée pour minimiser les complications post-opératoires.<br />
<br />
==== Évaluation digestive ====<br />
Une endoscopie digestive haute n'est pas obligatoire. Elle est toutefois recommandée dans les situations suivantes :<br />
<br />
* [[dyspepsie]] réfractaire aux IPP<br />
* [[Dysphagie (approche clinique)|dysphagie]]<br />
* utilisation chronique d'anti-acides ou IPP<br />
* facteurs de risque familiaux de cancer de l'estomac ou de l'oesophage<br />
* douleur épigastrique.<br />
<br />
L'endoscopie permettra d'évaluer la présence d'une [[hernie hiatale]], d'une [[Œsophagite de reflux|oesophagite]], d'un [[oesophage de Barrett]], d'une maladie peptique ou d'une néoplasie. Il est recommandé de faire le déspitage d'H. Pylori au moment de l'endoscopie. Le taux de positivité serait de 15 à 85%<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Valentin|nom1=Mocanu|prénom2=Jerry T.|nom2=Dang|prénom3=Noah|nom3=Switzer|prénom4=Daniel|nom4=Skubleny|titre=The Effect of Helicobacter pylori on Postoperative Outcomes in Patients Undergoing Bariatric Surgery: a Systematic Review and Meta-analysis|périodique=Obesity Surgery|volume=28|numéro=2|date=2018-02|issn=1708-0428|pmid=29159552|doi=10.1007/s11695-017-3024-8|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29159552/|consulté le=2022-04-17|pages=567–573}}</ref>.<br />
<br />
==== Dépistage néoplasique ====<br />
Il est recommandé de dépister les patients selon leurs facteurs de risque et leur groupe d'âge<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Saber|nom1=Ghiassi|prénom2=Maher|nom2=El Chaar|prénom3=Essa M.|nom3=Aleassa|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on the relationship between obesity and cancer, and the role of bariatric surgery: risk, timing of treatment, effects on disease biology, and qualification for surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=16|numéro=6|date=2020-06|issn=1878-7533|pmid=32359998|doi=10.1016/j.soard.2020.03.019|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32359998/|consulté le=2022-04-17|pages=713–724}}</ref>. Par exemple, le patient de 50 ans et plus devra avoir une recherche de sang dans les selles. La mammographie de dépistage de la femme de 50 ans et plus est également suggérée.<br />
<br />
==== Évaluation cardiovasculaire ====<br />
Un des devis principaux de la chirurgie bariatrique est l'amélioration de la santé cardio-vasculaire des patients obèses. Or, en pré-opératoire, celle-ci est difficilement à évaluer vu la possibilité d'une présence concomittante des conditions suivantes: <br />
<br />
* Limitation physique <br />
* Gonarthrose sévère <br />
* Dyspnée multifactorielle <br />
* Échographie techniquement difficile par l'épaisseur des tissus sous-cutanés <br />
* Scintigraphie myocardique limitée par le poids du patient lors de l'utilisation de l'appareil. <br />
<br />
On recommande toutefois<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref>:<br />
<br />
* '''ECG''' de base<ref group="note">L'ECG sera souvent anormal puisque l'obésité change la morphologie cardiaque. On pourrait donc remarquer:<br />
<br />
* Hypertrophie ventriculaire gauche;<br />
* Dysfonction diastolique, ou;<br />
* Dysfonction ventriculaire gauche.<br />
</ref>, <br />
* '''Échographie cardiaque''' au besoin<ref group="note">L'ETT pourrait être tentée si on croit faire face à une:<br />
<br />
* Dysfonction cardiaque gauche;<br />
* Valvulopathie, ou;<br />
* Hypertension pulmonaire.<br />
<br />
</ref>,<br />
* Une '''scintigraphie MUGA''' peut permettre d'évaluer la fonction cardiaque. <br />
<br />
Néanmoins, les résultats de ces différents tests ne changeront que peu la conduite anesthésique. Le patient sera toutefois davantage suivi en post-opératoire pour déceler rapidement une complication cardiaque.<br />
<br />
==== Apnée du sommeil ====<br />
Tout patient doit avoir une évaluation en inhalothérapie pour éliminer un syndrome d'apnée du sommeil (SAS)<ref group="note">Dans le cadre d'un dépistage universel de toute la clientèle bariatrique, la prévalence des conditions va comme suit :<br />
<br />
* Syndrome d'apnée connu pré-opératoire : 15-20%<br />
* Syndrome d'apnée léger à sévère (IAH ≥ 5/h): 80-85%<br />
* SAS Modéré + sévère (IAH ≥15/h): 50 %<br />
* SAS Sévère (IAH >30/h): 25-30%<br />
</ref>. Le cas échéant, celle-ci doit être traitée par CPAP et un rapport de compliance doit être fourni. Une bonne stabilisation de cette maladie est nécessaire pour diminuer les risques d'incidents respiratoires en post-opératoire et pour diminuer l'hypertension. <br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes et européennes de chirurgie bariatrique suggèrent un dépistage chez tous les candidats opératoires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Christel A. L.|nom1=de Raaff|prénom2=Marguerite A. W.|nom2=Gorter-Stam|prénom3=Nico|nom3=de Vries|prénom4=Ashish C.|nom4=Sinha|titre=Perioperative management of obstructive sleep apnea in bariatric surgery: a consensus guideline|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=7|date=2017-07|issn=1878-7533|pmid=28666588|doi=10.1016/j.soard.2017.03.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28666588/|consulté le=2022-04-18|pages=1095–1109}}</ref>. En effet, le questionnaire (Stop-Bang) est peu sensible et spécifique. De plus, des études rétrospectives démontrent qu'on augmente la durée de séjour si le patient n'est pas traité et il y a un risque indépendant augmenté de fuites anastomotiques. <br />
<br />
Sommairement, les '''avantages''' du port du '''CPAP''' en péri-opératoire sont les suivantes:<br />
<br />
* Augmentation de la qualité du sommeil;<br />
* Aide au contrôle de la tension artérielle;<br />
* Amélioration des contrôle de glycémie;<br />
* Diminution de désaturation en oxygène;<br />
* Diminution des arythmies;<br />
* Diminution de l'atélectasie.<br />
==Anatomie==<br />
Les procédures de chirurgie bariatrique touchent l'anatomie du système gastrointestinale, des structures environnantes et du vaste apport sanguin. <br />
==Techniques==<br />
[[Fichier:Biliopancreatic diversion.png|vignette|Dérivation biliopancréatique]]<br />
Les procédures bariatriques peuvent être regroupées en trois mécanismes principaux : par malabsorption, par restriction ou par mécanisme mixte.<ref name="pmid16617237">{{Citation d'un article | vauthors = Abell TL, Minocha A | title = Gastrointestinal complications of bariatric surgery: diagnosis and therapy | journal = The American Journal of the Medical Sciences | volume = 331 | issue = 4 | pages = 214–8 | date = April 2006 | pmid = 16617237 | doi = 10.1097/00000441-200604000-00008 | s2cid = 25920218 }}</ref><br />
=== Procédures de malabsorption===<br />
Les procédures malabsorptives diminuent l'efficacité de l'absorption des nutriments en réduisant la surface d'absorption au niveau de l'intestin. Les techniques utilisées vont soit contourner une partie de l'intestin et/ou limiter les sécrétions biliopancréatiques qui facilitent l'absorption. Certaines procédures réduisent également la taille de l'estomac.<br />
<br />
Une perte de poids importante peut être observée dans les procédures malabsorptives, selon la surface d'absorption intestinale qui en résulte. Cependant, le bénéfice de la perte de poids vient accompagné de complications métaboliques significatives, telles que la malnutrition et multiples déficiences en micronutriments. <br />
<br />
Les procédures de malabsorption comprennent les suivantes:<br />
<br />
* '''[[Dérivation biliopancréatique]]''', prédécesseur du BPD-DS (qui rajoute une composante de switch duodénal). Une partie de l'estomac est réséquée, puis la partie distale de l'intestin grêle est reliée à la poche résiduelle de l'estomac, contournant ainsi le duodénum et le jéjunum. Cette procédure est aujourd'hui rarement utilisée pour les complications qu'elle engendre. Environ 2 % des patients vont avoir une malabsorption sévère et une carence nutritionnelle nécessitant une réplétion en vitamines et en minéraux, sans quoi il existe un risque d'anémie et d'ostéoporose. Beaucoup moins de chirurgiens pratiquent le BPD par rapport aux autres chirurgies de perte de poids, en partie à cause de la nécessité d'un suivi nutritionnel à long terme.<br />
* '''[[Pontage jéjuno-iléal]]''', où tout sauf 30-45 cm (12-18 po) de l'intestin grêle était réséqué. Cette procédure, pratiquée pour soulager l'[[Obésité|obésité morbide]] durant les années 1950 à 1970, n'est plus utilisée aujourd'hui.<br />
* '''[[Manchon endoluminal]]''', c'est-à-dire l'insertion d'un tube flexible dans la partie supérieure de l'intestin grêle via la bouche et l'estomac. Le but est de bloquer l'absorption de certains aliments/calories. Il n'implique pas de coupure réelle et est donc conçu pour réduire les risques d'infection. Cependant, les résultats n'étaient pas concluants et l'appareil avait des problèmes de migration et de glissement. Une étude récemment réalisée aux Pays-Bas a révélé une diminution de 5,5 points d'IMC en 3 mois avec un manchon endoluminal. [[Image:Vertical banded gastroplasty.png|thumb|Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage|alt=|242x242px]][[Image:Adjustable gastric banding.png|thumb|Schéma d'un anneau gastrique ajustable.|243x243px]]<br />
<br />
=== Procédures restrictives===<br />
Les procédures restrictives visent à diminuer l'apport calorique, en réduisant la taille utile de l'estomac, et/ou à réduire la vitesse de vidange de l'estomac. Les bénéficiaires de ces procédures ressentiront donc une satiété plus précoce.<ref name="SMD"><br />
{{Citation d'un ouvrage | vauthors = Stanczyk M, Martindale RG, Deveney C | title = Handbook of Nutrition and Food | chapter = 53 Bariatric Surgery Overview | veditors = Berdanier CD, Feldman EB, Dwyer J | pages = 915–926 | year = 2007 | location = Boca Raton, FL | publisher = CRC Press }}</ref> <br />
<br />
Les procédures de restriction incluent les suivantes: <br />
<br />
* '''[[Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage]]''', également appelée procédure de Mason ou agrafage de l'estomac. Une partie de l'estomac est agrafée de manière permanente pour créer une poche pré-estomac plus petite, qui sert de nouvel estomac.<br />
* '''[[Anneau gastrique ajustable]]''', opération qui peut être réalisée par laparoscopie et qui est communément appelée ''bande abdominale.'' La restriction de l'estomac est créée à l'aide d'un anneau en silicone, ajustable en ajoutant ou en retirant une solution saline à travers un orifice en sous-cutané. La petite poche gastrique et la sortie étroite à l'anneau restreignent l'apport en nutriments, ce qui permet la perte de poids. Cette procédure n'est plus recommandée dans les lignes directrices canadiennes.<br />
* '''[[Gastrectomie pariétale]] (''sleeve'')''''','' ou manchon gastrique, est une intervention dans laquelle l'estomac est réduit à environ 15 % de sa taille d'origine par ablation, suivant la courbe majeure de l'estomac. Les bords ouverts sont ensuite attachés ensemble, réduisant de façon permanente la taille de l'estomac. L'intervention est réalisée en laparoscopie et n'est pas réversible. <br />
* '''[[Ballon intragastrique]]''', qui consiste à placer un ballon dégonflé dans l'estomac, puis à le remplir pour réduire la quantité d'espace gastrique. Le ballon peut être laissé dans l'estomac pendant un maximum de 6 mois et entraîne une perte de poids moyenne de 5 à 9 IMC sur six mois. Le ballon intra-gastrique peut être utilisé avant une autre chirurgie bariatrique afin d'aider le patient à atteindre un poids adapté à la chirurgie. Il peut également être utilisé à plusieurs reprises si nécessaire.<br />
<br />
[[Fichier:Sleeve Gastrectomy Surgery.jpg|vignette|Gastrectomie pariétale (''sleeve'')]]<br />
<br />
* '''[[Pliage de l'estomac]]''', semblable à la [[gastrectomie pariétale]], est une procédure où un manchon est créé en suturant plutôt qu'en enlevant le tissu de l'estomac, préservant ainsi les capacités naturelles à absorber des nutriments. La repliement gastrique réduit considérablement le volume de l'estomac, de sorte que le sentiment de satiété est atteint avec une plus petite quantité de nourriture. Cette technique élimine également les complications associées à l'anneau gastrique ajustable et à la gastrectomie en manchon, puisqu'il n'y a pas d'utilisation d'implants, de résection gastrique ou d'agrafes.<br />
<br />
===Procédures mixtes===<br />
<br />
Les procédures mixtes associent à la fois les principes de malabsorption et de restriction, modifiant les niveaux d'hormones intestinales responsables de la faim et de la satiété<br />
<br />
[[Image:Roux-en-Y gastric bypass.png|thumb|Roux-en-Y gastric bypass.]]<br />
<br />
* [[Y-de-roux|'''Pontage gastrique Y-de-roux''']], où l'on crée une poche gastrique de 30 mL au niveau de l'estomac proximal. Le petit intestin est réséqué à environ 45 cm sous le pylore, puis configuré en forme de Y, anastomosant la poche gastrique à la dérivation biliopancréatique. Après la chirurgie, l'estomac sera plus petit et il y aura une augmentation des hormones de satiété de base. Les mécanismes hormonaux complets contrôlant la faim et expliquant la satiété précoce sont encore incompris, mais il s'agit tout de même d'une des chirurgies bariatriques les plus pratiquées. [[Fichier:Sleeve gastrectomy duodenal switch.png|vignette]]Précédemment considérée comme une procédure irréversible, il existe des cas où la procédure de pontage gastrique peut être partiellement inversée.<br />
* '''Dérivation biliopancréatique avec switch duodénal''', une partie de l'estomac est réséquée le long de sa plus grande courbure, similaire à la [[gastrectomie pariétale]]. Cette réduction de volume fournit le volet de restriction de l'apport alimentaire de cette opération. L'estomac est ensuite déconnecté du duodénum et relié à la partie distale de l'intestin grêle. Le duodénum et la partie supérieure de l'intestin grêle sont ensuite anastomosés en Y, préservant la dérivation biliopancréatique. Comme dans la procédure de [[Y-de-roux]], il est existe un principe métabolique de satiété précoce au niveau des hormones intestinales. Ce type de résection irréversible.<br />
* '''Stimulation gastrique implantable''', où un dispositif similaire à un stimulateur cardiaque est implanté par un chirurgien. Lors de l'alimentation, des stimulations électriques au niveau du système nerveux entérique de l'estomac favoriseraient une sensation de satiété chez l'opéré. Cette procédure est à l'étude aux États-Unis, mais les premières preuves suggèrent qu'elle est moins efficace que d'autres formes de chirurgie bariatrique.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Pardo JV, Sheikh SA, Kuskowski MA, Surerus-Johnson C, Hagen MC, Lee JT, Rittberg BR, Adson DE | title = Weight loss during chronic, cervical vagus nerve stimulation in depressed patients with obesity: an observation | journal = International Journal of Obesity | volume = 31 | issue = 11 | pages = 1756–9 | date = November 2007 | pmid = 17563762 | pmc = 2365729 | doi = 10.1038/sj.ijo.0803666 }}</ref><br />
<br />
==Complications==<br />
La chirurgie bariatrique chez l'adulte est associée à des risques et complications relativement importants par rapport aux autres traitements de l'obésité. Au cours d'une étude de 10 ans, 8,94 % des patients ayant subi une sleeve gastrectomie ont nécessité une forme de '''réopération''' dans les 5 ans contre 12,27% des patients ayant bénéficié d'un bypass gastrique de Roux-en-Y. Les deux effets étaient inférieurs à ceux rapportés avec l'anneau gastrique ajustable.<br />
<br />
Comme le taux de complications semble être réduit lorsque la procédure est effectuée par un chirurgien expérimenté, les directives recommandent que la chirurgie soit effectuée dans des unités dédiées ou expérimentées. Il a été observé que le taux de '''fuites''' était plus élevé dans les centres à faible volume alors que les centres à volume élevé affichaient un taux de fuite moindre. Les taux de fuite ont désormais globalement diminué pour atteindre une moyenne de 1 à 5 %. <br />
<br />
Après un pontage gastrique de [[Y-de-Roux]], des maladies osseuses métaboliques se manifestant par une '''ostéopénie''' et une [[hyperparathyroïdie|'''hyperparathyroïdie''']] secondaire ont été rapportées en raison d'une absorption réduite du calcium. Comme la concentration la plus élevée de transporteurs de calcium se trouve dans le duodénum, segment qui ne sera pas traversé par les aliments suivant une procédure de pontage, les niveaux de calcium dans le sang peuvent diminuer, provoquant une hyperparathyroïdie secondaire, une augmentation du renouvellement osseux et une diminution de la masse osseuse. Un risque accru de '''fracture''' a également été lié à la chirurgie bariatrique.<ref>{{Citation d'un lien web|url=https://www.sciencedaily.com/releases/2011/06/110604182010.htm|title=Bariatric Surgery Linked to Increased Fracture Risk|access-date=2011-06-05|website=Science Daily}}</ref><ref name="Ahlin2020">{{Citation d'un article | author = Ahlin S | display-authors = etal | date = May 2020 | title = Fracture risk after three bariatric surgery procedures in Swedish obese subjects: up to 26 years follow-up of a controlled intervention study | journal = J. Intern. Med. | volume = 287 | issue = 5| pages = 546–557 | doi = 10.1111/joim.13020 | pmid = 32128923 | s2cid = 212408565 }}</ref> <br />
<br />
Une perte de poids rapide après une chirurgie de l'obésité peut également augmenter la lithogénicité de la bile, contribuant au développement de '''[[calculs biliaires]]'''. <br />
<br />
Les effets indésirables sur les reins ont été étudiés. [[Hyperoxaluria|'''L'hyperoxalurie''']] peut potentiellement conduire à une néphropathie à l'acide oxalique et à une insuffisance rénale irréversible. Il s'agit de l'anomalie la plus importante observée dans les études de chimie de l'urine. Dans certains pontages gastriques, une [[Rhabdomyolyse|'''rhabdomyolyse''']] a été observée, entraînant des lésions rénales aiguës et une altération de la gestion rénale de l'acide et de la base.<br />
<br />
Les '''troubles nutritionnels''' dus à des carences en micronutriments comme le fer, la vitamine B12, les vitamines liposolubles, la thiamine et le folate sont particulièrement fréquents après des procédures bariatriques malabsorptives. Des [[hypoglycémie hyperinsulinémique|'''hypoglycémies hyperinsulinémiques''']] '''causant des convulsions''' ont été rapportées. Une sécrétion inappropriée d'insuline secondaire à une hyperplasie des cellules des îlots pourrait expliquer ce syndrome.<br />
<br />
Les comportements d'autoagressivité et de suicide semblent augmenter chez les patients avec des troubles de santé mentale à la suite de leur chirurgie bariatrique. Des problèmes d'alcool ont également été signalés comme étant plus fréquents chez les patients ayant subi un pontage gastrique. <br />
<br />
L''''[[embolie pulmonaire]]''' est une autre complication indésirable fréquente de la chirurgie bariatrique. L'embolie pulmonaire survient à la suite d'une [[thrombose veineuse profonde]], dans laquelle des caillots sanguins se forment dans les veines profondes des extrémités, généralement les jambes. S'il n'est pas traité, le caillot peut se déplacer vers le cœur, puis vers les poumons. Cet effet indésirable est simplement prévenu par des anticoagulants, tels l'héparine et l'[[HBPM]].<br />
<br />
== Bénéfices ==<br />
Les chirurgies bariatriques demeurent une des options les plus durables en termes de perte de poids chez les patients obèses classes 2 et 3. La performance des procédures s'améliore considérablement au cours des 10 dernières années. Le American Society for Metabolic and Bariatric Surgery (ASMBS) estime que, juste en 2017, 228 000 personnes aux États-Unis ont subi une chirurgie visant à perdre du poids. Mondialement, on estime que 580 000 personnes subissent une procédure bariatrique chaque année.<br />
<br />
La chirurgie bariatrique permet également d'améliorer ou de guérir certaines comorbidités liées à l'obésité, telles que le diabète de type 2. <br />
===Perte de poids===<br />
====Chez l'adulte====<br />
Il existe désormais des preuves qui soutiennent que les chirurgies bariatriques apportent de meilleurs résultats en termes de perte de poids comparativement aux interventions non chirurgicales, et ce, quelle que ce soit la procédure subie. <br />
<br />
L'avantage de la chirurgie bariatrique comparativement aux méthodes non chirurgicales a été le mieux démontré par une étude du Swedish Obese Subjects (SOS) (n = 4047; body mass index [BMI] >34 kg/m2). À 20 ans, la perte de poids totale en moyenne est :<br />
<br />
* 26%, pour le pontage gastrique [[Y-de-Roux]];<br />
* 18%, pour la [[gastrectomie pariétale]];<br />
* 13%, pour l'anneau gastrique ajustable;<br />
* 1%, pour les interventions non chirurgicales.<br />
<br />
Classiquement en chirurgie, la perte de poids du patient est calculée selon la masse en excès. Désormais, le calcul de perte de poids se base sur la masse totale, puisque la définition du poids idéal s'avère inconstante et controversée. <br />
<br />
=== Effets métaboliques ===<br />
Par la perte de poids, le syndrome métabolique est amélioré dans ses trois composantes, soit l'hyperglycémie/diabète de type 2, l'hypertension artérielle et la dyslipidémie. Du fait même, le risque de maladie cardiovasculaire est également diminué.<br />
<br />
==== Diabète de type 2 ====<br />
Environ 85% des patients avec un diabète de type 2 sont obèses ou ont un excès de poids selon leur indice de masse corporelle (IMC). Dans la mesure d'un échec thérapeutique, lié aux habitudes de vie et aux médicaments, la chirurgie bariatrique permet d'atteindre une rémission du diabète à long terme chez 23-60% des patients, selon la sévérité et la durée de leur diabète. <br />
<br />
Il existe également un effet glucorégulatoire via des mécanismes neuroendocrines. L'amélioration des contrôles glycémiques est souvent mise en évidence quelques jours à quelques semaines suivant la chirurgie, reflétant probablement un changement au niveau de la physiologie gastrointestinale. <br />
<br />
On observe également une diminution dans l'incidence des complications micro et macrovasculaires liées au diabète.<br />
<br />
==== Hypertension artérielle ====<br />
La corrélation entre l'obésité et le développement de l'hypertension artérielle est bien documentée: 64% des patients obèses ayant subi une chirurgie bariatrique sont hypertendus. La perte de poids, qu'elle soit chirurgicale ou liée aux habitudes de vie, améliore l'hypertension liée à l'obésité. Selon une étude GATEWAY, plusieurs patients ayant subi une chirurgie bariatrique ont atteint une rémission de leur hypertension artérielle, alors que d'autres ont vu une diminution de la variabilité de leur tension artérielle, et une prévalence réduite d'une résistance hypertensive.<br />
<br />
==== Dyslipidémie ====<br />
64% des adultes obèses ayant subi une chirurgie bariatrique ont un débalancement au niveau de leur profil lipidique. En post-opératoire, une étude du LABS démontre que la prévalence d'une dyslipidémie demeure basse 7 ans après un [[Y-de-roux|pontage gastrique Y-de-roux]].<br />
<br />
=== Apnée du sommeil ===<br />
L'obésité étant un facteur de risque important du syndrome d'apnée et d'hypopnée du sommeil (SAHS), la perte de poids par chirurgie bariatrique réduit le nombre d'épisodes d'apnées et d'hypopnées par heure de sommeil, et ce, plus efficacement que chez les individus ayant perdu du poids par changement des habitudes de vie. <br />
<br />
=== Espérance de vie===<br />
Dans une étude du Swedish Obese Subjects (SOS), il a été démontré que la chirurgie bariatrique était liée à une espérance de vie plus longue de 3 ans par rapport aux patients obèses témoins non opérés, mais 5,5 ans moins longue comparativement à la population générale. Moins de patients opérés décèdent d'un événement cardiovasculaire<ref name="Carlsson2020">{{Citation d'un article | author = Carlsson LMS | display-authors = etal | date = Oct 2020 | title = Life Expectancy after Bariatric Surgery in the Swedish Obese Subjects Study | journal = N Engl J Med | volume = 383 | issue = 16| pages = 1535–1543 | doi = 10.1056/NEJMoa2002449 | pmid = 33053284 | pmc = 7580786 }}</ref> <br />
===Fertilité et grossesse===<br />
Les preuves n'ont pas été conclusives à déterminer si la chirurgie bariatrique avait un effet sur l'efficacité des traitements sur l'infertilité chez les hommes et les femmes.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kominiarek MA, Jungheim ES, Hoeger KM, Rogers AM, Kahan S, Kim JJ | title = American Society for Metabolic and Bariatric Surgery position statement on the impact of obesity and obesity treatment on fertility and fertility therapy Endorsed by the American College of Obstetricians and Gynecologists and the Obesity Society | journal = Surgery for Obesity and Related Diseases | volume = 13 | issue = 5 | pages = 750–757 | date = May 2017 | pmid = 28416185 | doi = 10.1016/j.soard.2017.02.006 }}</ref> <br />
<br />
En ce qui concerne les grossesses, la chirurgie bariatrique réduit le risque de [[diabète gestationnel]] et [[troubles hypertensifs de la grossesse]] chez la personne enceinte, mais une augmentation du risque de naissance prématurée a été observée.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kwong W, Tomlinson G, Feig DS | title = Maternal and neonatal outcomes after bariatric surgery; a systematic review and meta-analysis: do the benefits outweigh the risks? | journal = American Journal of Obstetrics and Gynecology | volume = 218 | issue = 6 | pages = 573–580 | date = June 2018 | pmid = 29454871 | doi = 10.1016/j.ajog.2018.02.003 | s2cid = 3837276 }}</ref><br />
=== Psychiatrique et psychologique===<br />
Les patients obèses rencontrés en clinique de chirurgie bariatrique présentent un taux de dépression à 19%, et de trouble d'hyperphagie (''binge'') à 17%, des pourcentages plus élevés que ceux retrouvés parmi la population générale. <br />
<br />
Certaines études ont suggéré que la santé mentale peut s'améliorer après une chirurgie bariatrique, soit par une modification des habitudes de vie chez l'opéré.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kubik JF, Gill RS, Laffin M, Karmali S | title = The impact of bariatric surgery on psychological health | journal = Journal of Obesity | volume = 2013 | pages = 1–5 | year = 2013 | pmid = 23606952 | pmc = 3625597 | doi = 10.1155/2013/837989 | doi-access = free }}</ref> Cependant, une augmentation d'une recherche en services en santé mentale post-opératoire a été observée chez les patients qui avaient des maladies psychiatriques préalablement à la chirurgie, ou chez ceux qui développaient des complications chirurgicales qui nécessitaient des procédures supplémentaires. <br />
<br />
==== Dépression ====<br />
La chirurgie bariatrique a été associée avec une amélioration des troubles de dépression. Une revue systématique de 27 études incluant 50 000 patients a démontré que la prévalence et la sévérité des dépressions chez les individus ont diminuées, respectivement, de 8 à 74% (dans 7 études) et de 40 à 70% (dans 6 études) après la chirurgie. <br />
<br />
==== Troubles alimentaires ====<br />
Certaines études suggèrent que la prévalence et la sévérité des troubles alimentaires diminuent après une chirurgie bariatrique, avec une prévalence diminuée en termes de grignotage (''picking/nibbling''). Cependant, une autre étude a observé une réduction initiale des troubles d'hyperphagie (''binge'') à 2 ans (de 6,1% en pré-opératoire à 1,3%), mais une recrudescence (de 3,1%) à 3 ans post-chirurgie. <br />
<br />
Le trouble d'hyperphagie en post-opératoire est associé à une perte de poids sous-optimale. <br />
<br />
==Suivi==<br />
Le suivi du patient bariatrique est la pierre angulaire du succès à long terme. Les lignes directrices canadiennes suggèrent :<br />
<br />
=== Alimentation post-opératoire ===<br />
Il existe différents protocoles alimentaires post-opératoires, mais essentiellement nous retenons d'abord une alimentation liquide, puis molle et finalement solide après environ 2 semaines si les premières étapes sont bien tolérées. Il est recommandé de manger 3 à 5 petits repas par jour en débutant toujours avec les sources de protéines. Les recommandations d'apport en protéines sont de 1.2 à 1.5 g/kg/jr. Il faut manger lentement et bien mastiquer. Il n'est pas recommandé de boire et de manger simultanément ; on évite les liquides dans les 30 minutes suivant le repas. De plus, une bonne hydratation est très importante. Les boissons gazeuses sont fortement déconseillées autant pour leur piètre aspect nutritionnel que pour l'inconfort causé par le gaz carbonique. La suralimentation doit être éviter, car le dépassement de la capacité de l'estomac provoque des nausées et des vomissements.<br />
<br />
=== Changement des habitudes de vie ===<br />
<br />
* Alcool : Il n'est pas recommandé de consommer de l'alcool puisqu'il s'agit d'un ulcérogène et d'une source de calories vides. L'effet peut être plus rapide car la vidange gastrique est accélérée. Malheureusement, 7% des patients opérés développeront une dépendance à l'alcool.<br />
* Activité physique : Il est recommandé de faire 150 - 300 minutes d'activité physique par semaine. Ceci permet de stabiliser la perte de poids, d'augmenter la masse maigre et d'améliorer la santé mentale.<br />
* Tabagisme : L'abstinence tabagique est fortement recommandée car le tabac est ulcérogène.<br />
* Marijuana : La modération est recommandée. Il y a très peu d'études sur le sujet, mais la marijuana est orexigène (stimulant à l'appétit) et contrevient donc aux vertus de la chirurgie bariatrique<br />
<br />
=== Fertilité ===<br />
Les femmes opérées en-deçà d'un an de la procédure bariatrique avaient un taux de perte foetale plus élevée contrairement à celles qui étaient opérées il y a plus d'un an (35.5% vs 16.3%). La grossesse est recommandée après 18 mois post-opératoires. Une contraception doit être proposée pendant la période charnière.<br />
<br />
=== Vitamines et minéraux ===<br />
Voici les prises vitaminiques suggérées après la procédure selon les lignes directrices de l'ASMBS 2020 :<br />
<br />
* B1 : minimum 12 mg/jr ; préférablement 50 mg/jr via une multivitamine ou complexe B<br />
* B12 : 350-500 mcg PO/jr ou 1000 mcg IM/mois<br />
* Acide folique : 400-800 mcg PO/jr via une multivitamine (si en âge de procréer : 800-1000 mcg PO/jr)<br />
* Fer élémentaire : minimum 45-60 mg/jr<br />
* Vitamine E : 15 mg/jr<br />
* Citrate de calcium : 1200-1500 mg/jr<br />
* Vitamine D3 : 3000 UI/jr et titrer pour avoir des niveaux sériques > 75 nmol/L<br />
* Vitamine A : 5000-10000 UI/jr<br />
* Vitamine K : 90 - 120 μg/jr<br />
* Zinc : 100% RDA (8-11 mg/jr)<br />
* Cuivre : 100% RDA (1 mg /jr)<br />
<br />
Ainsi, à moins d'un déficit documenté en pré-opératoire, une multi-vitamine extra-forte 1 ou 2 comprimés par jour de même qu'un supplément de fer et/ou de vitamine D couvrent les besoins du patient opéré. L'observance diminue avec le temps et des rappels doivent souvent être faits. De plus, les suppléments peuvent occasionner une constipation, effet secondaire de certaines chirurgies bariatriques également, dont la gastrectomie pariétale. <br />
<br />
Pour plus de détails selon la procédure et les comorbidités du patient, vous pouvez consulter les lignes directrices canadiennes : http://obesitycanada.ca/wp-content/uploads/2020/08/14-Table-1-with-links-1.pdf.<br />
===Évaluation et analyses de laboratoires===<br />
Voici l'évaluation clinique et les analyses de laboratoire recommandées selon les comorbidités associées à l'obésité : <br />
<br />
* Tension artérielle: Prise de routine à chaque rendez-vous postopératoire, avec révision des médicaments antihypertensifs au besoin. <br />
* Diabète: Suivi du HbA1c à chaque 3 mois et ajustement au besoin des hypoglycémiants oraux et/ou de l'insuline à chaque visite postopératoire. <br />
* Carences nutritionnelles: Dosage du calcium sérique, fer, vitamine B12, vitamine D, folate et thiamine à chaque 6 mois durant les 2 premières années post-opératoire, puis annuellement. <br />
* Hyperlipidémie: Dosage du bilan lipidique et du cholestérol avec ajustement des médicaments au besoin. <br />
* Apnée du sommeil: Évaluation du sommeil 6 à 12 mois après la chirurgie pour les patients ayant recours à la ventilation en pression positive continue (CPAP). <br />
===Procédures ultérieures===<br />
<br />
Après une perte de poids suivant sa chirurgie bariatrique, l'individu se retrouve généralement avec un excès de peau. Celles-ci peuvent être traitées en chirurgie plastique, procédures appelées remodelage du corps, durant lesquelles les lambeaux cutanés sont enlevés. Les zones ciblées comprennent les bras, les fesses et les cuisses, l'abdomen et les seins.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Chandawarkar RY | title = Body contouring following massive weight loss resulting from bariatric surgery | journal = Advances in Psychosomatic Medicine | volume = 27 | pages = 61–72 | date = 2006 | pmid = 16418543 | doi = 10.1159/000090964 | isbn = 3-8055-8028-2 }}</ref> Ces procédures sont effectuées lentement, étape par étape, et prennent souvent jusqu'à trois ans.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Chandawarkar RY | title = Body contouring following massive weight loss resulting from bariatric surgery | journal = Advances in Psychosomatic Medicine | volume = 27 | pages = 61–72 | year = 2006 | pmid = 16418543 | doi = 10.1159/000090964 | isbn = 3-8055-8028-2 }}</ref><br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/03/27<br />
| source = Wikipedia (en)<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| nom = Bariatric surgery<br />
| révision = 1079535561<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Chirurgie_bariatrique&diff=80222Chirurgie bariatrique2022-04-18T00:34:11Z<p>Nanxin Jiang : /* Anatomie */</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = <br />
| image = Gastrectomie - dernier regard (photo).jpg<br />
| description_image = [[Gastrectomie pariétale]]<br />
| autres_noms = Chirurgie de l'obésité<br />
| terme_anglais = Briatric surgery<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = chirurgie générale<br />
| systèmes = Gastrointestinal<br />
| wikidata_id = Q357503<br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}} <br />
<br />
La '''chirurgie bariatrique''' comprend une variété d'interventions pratiquées dans le but de traiter l'[[obésité]]. Les principales procédures sont :<br />
<br />
* le [[Pontage gastrique Y-de-Roux|Y-de-Roux]]<br />
* la [[gastrectomie pariétale]]<br />
* la [[duodenal switch|dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)]].<br />
==Indications==<br />
Telles les lignes directrices canadiennes<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-FR|nom1=Pearce|prénom1=Nicole|titre=Chirurgie bariatrique : Options chirurgicales et résultats|url=https://obesitycanada.ca/fr/deslignesdirectrices/options/|site=Obésité Canada|consulté le=2022-04-17}}</ref>, les indications d'une '''chirurgie bariatrique''' comprennent: <br />
<br />
# Un {{Indication|nom=Obésité|affichage=IMC > 40}} ou [[IMC]] ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité:<br />
#* l'[[hypertension artérielle]]<br />
#* une [[Dyslipidémies|dyslipidémie]]<br />
#* un [[diabète de type 2]]<br />
#* du [[reflux gastro-oesophagien]] sévère<br />
#* de l'[[apnée du sommeil]]<br />
#* une [[maladie cardiaque athérosclérotique]]<br />
#* une [[insuffisance veineuse]] sévère<br />
#* une [[Cirrhose|cirrhose hépatique non-alcoolique]] (NASH)<br />
#* de l'[[incontinence urinaire]]<br />
#* un [[pseudotumor cerebri]]<br />
#* des problèmes musculosquelettiques invalidants<br />
# des tentatives infructueuses à perdre du poids de manière non chirurgicale<br />
# une autorisation en termes de santé mentale<br />
# aucune contre-indication médicale à la chirurgie.<br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes incluent aussi des critères pour les '''adolescents''' :<br />
<br />
# IMC ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité de l'adolescence et réfractaire au traitement médical et aux changements d'habitude de vie : apnée du sommeil (index d'apnée >15 épisodes), pseudotumor cerebri, NASH, diabète de type 2.<br />
# IMC ≥ 40 avec de l'hypertension, une résistance à l'insuline ou intolérance au glucose, qualité de vie diminuée, diminution de l'autonomie (AVQ, AVD), apnée du sommeil avec index de 5 à 15 <br />
<br />
Des mises à jour récentes ont inclus des patients ayant un IMC de 30-35 avec un diabète de type 2 incontrôlable ou un syndrome métabolique comme indication pour une gastrectomie pariétale.<br />
<br />
==Contre-indications<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey I.|nom1=Mechanick|prénom2=Adrienne|nom2=Youdim|prénom3=Daniel B.|nom3=Jones|prénom4=W. Timothy|nom4=Garvey|titre=Clinical practice guidelines for the perioperative nutritional, metabolic, and nonsurgical support of the bariatric surgery patient--2013 update: cosponsored by American Association of Clinical Endocrinologists, The Obesity Society, and American Society for Metabolic & Bariatric Surgery|périodique=Obesity (Silver Spring, Md.)|volume=21 Suppl 1|date=2013-03|issn=1930-739X|pmid=23529939|pmcid=4142593|doi=10.1002/oby.20461|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23529939/|consulté le=2022-04-17|pages=S1–27}}</ref>==<br />
===Absolues===<br />
Les '''contre-indications absolues''' comprennent : <br />
<br />
* l'incapacité à tolérer une anesthésie générale<br />
* une {{Contre-indication|nom=coagulopathie|relative=0}} incontrôlable<br />
* une {{Contre-indication|nom=néoplasie|relative=0}} active<br />
* une {{Contre-indication|nom=cirrhose|relative=0}} Child-C<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie psychiatrique|relative=0}} sévère ou instable<br />
* un {{Contre-indication|nom=tabagisme|relative=0}}, une {{Contre-indication|nom=toxicomanie|relative=0}} ou un {{Contre-indication|nom=alcoolisme|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=boulimie|relative=0}} ou une hyperphagie boulimique non traitée.<br />
<br />
D'un point de vue cognitif, le patient doit être apte à comprendre les risques et bénéfices de la chirurgie, et il doit avoir les capacités pour instaurer les changements d'habitude de vie requis pour la chirurgie. Le patient doit également être compliant avec sa médication. <br />
<br />
===Relatives===<br />
Les '''contre-indications relatives''' sont : <br />
<br />
* la {{Contre-indication|nom=maladie cœliaque|relative=1}}<br />
* les allergies multiples <br />
* le {{Contre-indication|nom=syndrome de Prader-Willi|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie de Crohn|relative=0}} duodénale<br />
* la {{Contre-indication|nom=narcodépendance|relative=0}}<br />
* un {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge < 18 ans}} ou {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge > 65 ans}} (relatif selon l'état de santé global du patient).<br />
<br />
== Évaluation ==<br />
L'évaluation bariatrique est multidisciplinaire. La sélection des patients a été établie pour minimiser les complications chirurgicales et maximiser les bénéfices d'une ressource limitée. L'évaluation devra donc statuer sur la santé mentale, médicale et nutritionnelle, ainsi qu'optimiser les comorbidités pour diminuer les complications chirurgicales.<br />
<br />
=== Évaluation psychologique<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Dean|nom1=Spirou|prénom2=Jayanthi|nom2=Raman|prénom3=Evelyn|nom3=Smith|titre=Psychological outcomes following surgical and endoscopic bariatric procedures: A systematic review|périodique=Obesity Reviews: An Official Journal of the International Association for the Study of Obesity|volume=21|numéro=6|date=2020-06|issn=1467-789X|pmid=31994311|doi=10.1111/obr.12998|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31994311/|consulté le=2022-04-17|pages=e12998}}</ref> ===<br />
Il est reconnu qu'il existe une association entre l'obésité et les problèmes de santé mentale<ref group="note">Par exemple, 25 à 60% des patients bipolaires sont obèses et les schizophrènes le sont dans une proportion de 30-70%. Quant aux troubles de l'humeur, 20 à 50% des patients sont obèses. Il y a aussi des liens entre le TDAH, l'hyperphagie boulimique et le PTSD. </ref>. On recommande une évaluation minimale pour établir la santé psychologique du patient. Ce que l'on recherche chez les candidats:<br />
<br />
* Une stabilité au niveau de la santé mentale et de la médication nécessaire pour stabiliser celle-ci (idéalement 6 mois précédant la chirurgie)<ref group="note">Certaines médications psychiatriques favorisent le gain de poids. Il serait donc idéal de les changer plusieurs mois avant la procédure afin d'en optimiser le résultat.</ref>.<br />
* L'absence de psychose active ou d'utilisation de drogue dure.<br />
* Un bon contrôle des stresseurs externes, considérant que le changement corporel et neurohormonal causé par une chirurgie bariatrique occasionne un stress important pour l'individu, et peut l'amener à décompenser au niveau psychiatrique. De plus, d'anciens troubles alimentaires peuvent ressurgir.<br />
* Dans la mesure qu'un transfert de dépendance est possible (ex. : vers l'alcool (7%), drogues, comportements sexuels dangereux), les mécanismes de défense doivent être gérés avant l'intervention.<br />
* L'absence d'un diagnostic de déficience intellectuelle afin de pouvoir bien comprendre les recommandations alimentaires, de favoriser les changements d'habitude de vie et de suivre tous les enseignements.<br />
* Chez un candidat ayant une histoire de multiples tentatives de suicide, on ne recommande pas la chirurgie<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Ted D.|nom1=Adams|prénom2=Richard E.|nom2=Gress|prénom3=Sherman C.|nom3=Smith|prénom4=R. Chad|nom4=Halverson|titre=Long-term mortality after gastric bypass surgery|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=357|numéro=8|date=2007-08-23|issn=1533-4406|pmid=17715409|doi=10.1056/NEJMoa066603|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17715409/|consulté le=2022-04-17|pages=753–761}}</ref><ref group="note">Le risque de récidive en ce sens augmente significativement après une procédure bariatrique.</ref>.<br />
<br />
=== Évaluation nutritionnelle ===<br />
L'élément clef pour la réussite d'une chirurgie bariatrique est d'implanter les changements nutritionnels avant l'intervention<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey I.|nom1=Mechanick|prénom2=Adrienne|nom2=Youdim|prénom3=Daniel B.|nom3=Jones|prénom4=W.|nom4=Timothy Garvey|titre=Clinical practice guidelines for the perioperative nutritional, metabolic, and nonsurgical support of the bariatric surgery patient--2013 update: cosponsored by American Association of Clinical Endocrinologists, the Obesity Society, and American Society for Metabolic & Bariatric Surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=9|numéro=2|date=2013-03|issn=1878-7533|pmid=23537696|doi=10.1016/j.soard.2012.12.010|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23537696/|consulté le=2022-04-17|pages=159–191}}</ref>, dans le but de: <br />
<br />
* Augmenter le succès de la perte de poids; <br />
* Diminuer les complications péri-opératoires; <br />
* Identifier les troubles alimentaires; <br />
* Favoriser un maintien à long terme des bonnes habitudes. <br />
<br />
=== Contrôle glycémique ===<br />
Comme dans toute procédure chirurgicale, la guérison est altérée par une HbA1c trop élevée. En pré-opératoire, les cibles visées<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref> sont: <br />
<br />
* HbA1c ≤ 7%<br />
* Glucose à jeun '''et''' post-prandial ≤ 8 mmol/L<br />
<br />
À défaut d'atteindre ces objectifs, le risque des complications<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Katherine M.|nom1=Meister|prénom2=Theadore|nom2=Hufford|prénom3=Chao|nom3=Tu|prénom4=Zhamak|nom4=Khorgami|titre=Clinical significance of perioperative hyperglycemia in bariatric surgery: evidence for better perioperative glucose management|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=14|numéro=11|date=2018-11|issn=1878-7533|pmid=30245036|doi=10.1016/j.soard.2018.07.028|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30245036/|consulté le=2022-04-17|pages=1725–1731}}</ref> suivantes augmente: <br />
<br />
* Déhiscence;<br />
* Infections;<br />
* Perte de poids sous-optimale;<br />
* Moins bonne éradication du diabète de type 2 en post-opératoire.<br />
<br />
=== Habitudes de vie ===<br />
<br />
* '''Cessation tabagique'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Alexandra|nom1=Chow|prénom2=Amy|nom2=Neville|prénom3=Nicole|nom3=Kolozsvari|titre=Smoking in bariatric surgery: a systematic review|périodique=Surgical Endoscopy|volume=35|numéro=6|date=2021-06|issn=1432-2218|pmid=32524412|doi=10.1007/s00464-020-07669-3|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32524412/|consulté le=2022-04-17|pages=3047–3066}}</ref>: Minimum 2 mois avant l'intervention et doit se poursuivre au long terme.<br />
** <u>But</u>: Diminuer les complications tardives telles que les [[Sténose|sténoses]], la [[gastrite]], l'[[ulcère]], etc.;<br />
** Pour confirmer, on peut doser la nicotinémie urinaire ou la carboxyhémoglobine (selon les disponibilités du laboratoire local).<br />
<br />
* '''Alcool'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Erik|nom1=Stenberg|prénom2=Luiz Fernando|nom2=Dos Reis Falcão|prénom3=Mary|nom3=O'Kane|prénom4=Ronald|nom4=Liem|titre=Guidelines for Perioperative Care in Bariatric Surgery: Enhanced Recovery After Surgery (ERAS) Society Recommendations: A 2021 Update|périodique=World Journal of Surgery|volume=46|numéro=4|date=2022-04|issn=1432-2323|pmid=34984504|pmcid=8885505|doi=10.1007/s00268-021-06394-9|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34984504/|consulté le=2022-04-17|pages=729–751}}</ref>: Ne doit pas être consommé sur une base régulière <br />
** <u>Buts</u>: Pauvre apport nutritionnel; éviter un transfert de dépendance en post-opératoire.<br />
<br />
* '''Activité physique'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Daniel B.|nom1=Jones|prénom2=Mohamad Rassoul A.|nom2=Abu-Nuwar|prénom3=Cindy M.|nom3=Ku|prénom4=Leigh-Ann S.|nom4=Berk|titre=Less pain and earlier discharge after implementation of a multidisciplinary enhanced recovery after surgery (ERAS) protocol for laparoscopic sleeve gastrectomy|périodique=Surgical Endoscopy|volume=34|numéro=12|date=2020-12|issn=1432-2218|pmid=31938928|doi=10.1007/s00464-019-07358-w|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31938928/|consulté le=2022-04-17|pages=5574–5582}}</ref>''':''' Instaurer un changement avant la procédure <br />
** <u>But</u>: Consolider le changement de comportement à long terme; favoriser une meilleure convalescence.<br />
<br />
* '''Stabilité du poids:''' Une perte de poids pré-opératoire n'est pas nécessaire, mais démontre toutefois la motivation du patient<ref group="note">Les patients qui perdent ≥ 5% de leur excès de poids en pré-opératoire voyait une perte de poids en un an plus marquée que les patients ayant perdu moins que 5% de leur excès de poids en pré-opératoire. Cependant, la perte de poids à 4 ans n'est pas plus marquée chez ni l'un ni l'autre des deux groupes.</ref>. <br />
** L'équipe chirurgicale peut toutefois demander une diète liquide hypo-calorique forte en teneur protéique<ref group="note">Les diètes fortes en teneur protéique produisent des pertes de poids rapides, apportent une satiété adéquate, réduisent la perte de masse musculaire, et limitent le ralentissement du métabolisme basal au repos. </ref>, afin de:<br />
*** Faciliter la procédure laparascopique au niveau de l'abdomen;<br />
*** Diminuer une stéatose hépatique avec hépatomégalie pour réduire les risques d'endommager le foie.<br />
** Une '''perte de poids''' de '''5-10%''' permet tout de même d'améliorer les facteurs de risque cardiovasculaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref> et de réduire les comorbidités tels:<br />
*** L'[[Hypertension artérielle|hypertension]];<br />
*** La [[Dyslipidémies|dyslipidémie]]<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Paul S.|nom1=Jellinger|prénom2=Yehuda|nom2=Handelsman|prénom3=Paul D.|nom3=Rosenblit|prénom4=Zachary T.|nom4=Bloomgarden|titre=AMERICAN ASSOCIATION OF CLINICAL ENDOCRINOLOGISTS AND AMERICAN COLLEGE OF ENDOCRINOLOGY GUIDELINES FOR MANAGEMENT OF DYSLIPIDEMIA AND PREVENTION OF CARDIOVASCULAR DISEASE - EXECUTIVE SUMMARYComplete Appendix to Guidelines available at http://journals.aace.com|périodique=Endocrine Practice: Official Journal of the American College of Endocrinology and the American Association of Clinical Endocrinologists|volume=23|numéro=4|date=2017-04-02|issn=1530-891X|pmid=28156151|doi=10.4158/EP171764.GL|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28156151/|consulté le=2022-04-17|pages=479–497}}</ref>;<br />
*** Le [[Diabète sucré|diabète de type 2]];<br />
*** L'[[Obésité|obésité viscérale]];<br />
*** La [[stéatose hépatique]]<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Guilherme S.|nom1=Mazzini|prénom2=Toms|nom2=Augustin|prénom3=Sabrena|nom3=Noria|prénom4=Carlos|nom4=Romero-Marrero|titre=ASMBS Position Statement on the Impact of Metabolic and Bariatric Surgery on Nonalcoholic Steatohepatitis|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=18|numéro=3|date=2022-03|issn=1878-7533|pmid=34953742|doi=10.1016/j.soard.2021.11.015|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34953742/|consulté le=2022-04-17|pages=314–325}}</ref>;<br />
*** L'[[hépatomégalie]].<br />
<br />
=== Investigation médicale ===<br />
L'obésité apporte son lot de comorbidités. Celles-ci doivent être évaluées en pré-opératoire et ensuite être stabilisée pour minimiser les complications post-opératoires.<br />
<br />
==== Évaluation digestive ====<br />
Une endoscopie digestive haute n'est pas obligatoire. Elle est toutefois recommandée dans les situations suivantes :<br />
<br />
* [[dyspepsie]] réfractaire aux IPP<br />
* [[Dysphagie (approche clinique)|dysphagie]]<br />
* utilisation chronique d'anti-acides ou IPP<br />
* facteurs de risque familiaux de cancer de l'estomac ou de l'oesophage<br />
* douleur épigastrique.<br />
<br />
L'endoscopie permettra d'évaluer la présence d'une [[hernie hiatale]], d'une [[Œsophagite de reflux|oesophagite]], d'un [[oesophage de Barrett]], d'une maladie peptique ou d'une néoplasie. Il est recommandé de faire le déspitage d'H. Pylori au moment de l'endoscopie. Le taux de positivité serait de 15 à 85%<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Valentin|nom1=Mocanu|prénom2=Jerry T.|nom2=Dang|prénom3=Noah|nom3=Switzer|prénom4=Daniel|nom4=Skubleny|titre=The Effect of Helicobacter pylori on Postoperative Outcomes in Patients Undergoing Bariatric Surgery: a Systematic Review and Meta-analysis|périodique=Obesity Surgery|volume=28|numéro=2|date=2018-02|issn=1708-0428|pmid=29159552|doi=10.1007/s11695-017-3024-8|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29159552/|consulté le=2022-04-17|pages=567–573}}</ref>.<br />
<br />
==== Dépistage néoplasique ====<br />
Il est recommandé de dépister les patients selon leurs facteurs de risque et leur groupe d'âge<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Saber|nom1=Ghiassi|prénom2=Maher|nom2=El Chaar|prénom3=Essa M.|nom3=Aleassa|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on the relationship between obesity and cancer, and the role of bariatric surgery: risk, timing of treatment, effects on disease biology, and qualification for surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=16|numéro=6|date=2020-06|issn=1878-7533|pmid=32359998|doi=10.1016/j.soard.2020.03.019|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32359998/|consulté le=2022-04-17|pages=713–724}}</ref>. Par exemple, le patient de 50 ans et plus devra avoir une recherche de sang dans les selles. La mammographie de dépistage de la femme de 50 ans et plus est également suggérée.<br />
<br />
==== Évaluation cardiovasculaire ====<br />
Un des devis principaux de la chirurgie bariatrique est l'amélioration de la santé cardio-vasculaire des patients obèses. Or, en pré-opératoire, celle-ci est difficilement à évaluer vu la possibilité d'une présence concomittante des conditions suivantes: <br />
<br />
* Limitation physique <br />
* Gonarthrose sévère <br />
* Dyspnée multifactorielle <br />
* Échographie techniquement difficile par l'épaisseur des tissus sous-cutanés <br />
* Scintigraphie myocardique limitée par le poids du patient lors de l'utilisation de l'appareil. <br />
<br />
On recommande toutefois<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref>:<br />
<br />
* '''ECG''' de base<ref group="note">L'ECG sera souvent anormal puisque l'obésité change la morphologie cardiaque. On pourrait donc remarquer:<br />
<br />
* Hypertrophie ventriculaire gauche;<br />
* Dysfonction diastolique, ou;<br />
* Dysfonction ventriculaire gauche.<br />
</ref>, <br />
* '''Échographie cardiaque''' au besoin<ref group="note">L'ETT pourrait être tentée si on croit faire face à une:<br />
<br />
* Dysfonction cardiaque gauche;<br />
* Valvulopathie, ou;<br />
* Hypertension pulmonaire.<br />
<br />
</ref>,<br />
* Une '''scintigraphie MUGA''' peut permettre d'évaluer la fonction cardiaque. <br />
<br />
Néanmoins, les résultats de ces différents tests ne changeront que peu la conduite anesthésique. Le patient sera toutefois davantage suivi en post-opératoire pour déceler rapidement une complication cardiaque.<br />
<br />
==== Apnée du sommeil ====<br />
Tout patient doit avoir une évaluation en inhalothérapie pour éliminer un syndrome d'apnée du sommeil (SAS)<ref group="note">Dans le cadre d'un dépistage universel de toute la clientèle bariatrique, la prévalence des conditions va comme suit :<br />
<br />
* Syndrome d'apnée connu pré-opératoire : 15-20%<br />
* Syndrome d'apnée léger à sévère (IAH ≥ 5/h): 80-85%<br />
* SAS Modéré + sévère (IAH ≥15/h): 50 %<br />
* SAS Sévère (IAH >30/h): 25-30%<br />
</ref>. Le cas échéant, celle-ci doit être traitée par CPAP et un rapport de compliance doit être fourni. Une bonne stabilisation de cette maladie est nécessaire pour diminuer les risques d'incidents respiratoires en post-opératoire et pour diminuer l'hypertension. <br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes et européennes de chirurgie bariatrique suggèrent un dépistage chez tous les candidats opératoires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Christel A. L.|nom1=de Raaff|prénom2=Marguerite A. W.|nom2=Gorter-Stam|prénom3=Nico|nom3=de Vries|prénom4=Ashish C.|nom4=Sinha|titre=Perioperative management of obstructive sleep apnea in bariatric surgery: a consensus guideline|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=7|date=2017-07|issn=1878-7533|pmid=28666588|doi=10.1016/j.soard.2017.03.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28666588/|consulté le=2022-04-18|pages=1095–1109}}</ref>. En effet, le questionnaire (Stop-Bang) est peu sensible et spécifique. De plus, des études rétrospectives démontrent qu'on augmente la durée de séjour si le patient n'est pas traité et il y a un risque indépendant augmenté de fuites anastomotiques. <br />
<br />
Sommairement, les '''avantages''' du port du '''CPAP''' en péri-opératoire sont les suivantes:<br />
<br />
* Augmentation de la qualité du sommeil;<br />
* Aide au contrôle de la tension artérielle;<br />
* Amélioration des contrôle de glycémie;<br />
* Diminution de désaturation en oxygène;<br />
* Diminution des arythmies;<br />
* Diminution de l'atélectasie.<br />
==Anatomie==<br />
Les procédures de chirurgie bariatrique touchent l'anatomie du système gastrointestinale, des structures environnantes et du vaste apport sanguin. <br />
==Techniques==<br />
[[Fichier:Biliopancreatic diversion.png|vignette|Dérivation biliopancréatique]]<br />
Les procédures bariatriques peuvent être regroupées en trois mécanismes principaux : par malabsorption, par restriction ou par mécanisme mixte.<ref name="pmid16617237">{{Citation d'un article | vauthors = Abell TL, Minocha A | title = Gastrointestinal complications of bariatric surgery: diagnosis and therapy | journal = The American Journal of the Medical Sciences | volume = 331 | issue = 4 | pages = 214–8 | date = April 2006 | pmid = 16617237 | doi = 10.1097/00000441-200604000-00008 | s2cid = 25920218 }}</ref><br />
=== Procédures de malabsorption===<br />
Les procédures malabsorptives diminuent l'efficacité de l'absorption des nutriments en réduisant la surface d'absorption au niveau de l'intestin. Les techniques utilisées vont soit contourner une partie de l'intestin et/ou limiter les sécrétions biliopancréatiques qui facilitent l'absorption. Certaines procédures réduisent également la taille de l'estomac.<br />
<br />
Une perte de poids importante peut être observée dans les procédures malabsorptives, selon la surface d'absorption intestinale qui en résulte. Cependant, le bénéfice de la perte de poids vient accompagné de complications métaboliques significatives, telles que la malnutrition et multiples déficiences en micronutriments. <br />
<br />
Les procédures de malabsorption comprennent les suivantes:<br />
<br />
* '''Dérivation biliopancréatique''', prédécesseur du BPD-DS (qui rajoute une composante de switch duodénal). Une partie de l'estomac est réséquée, puis la partie distale de l'intestin grêle est reliée à la poche résiduelle de l'estomac, contournant ainsi le duodénum et le jéjunum. Cette procédure est aujourd'hui rarement utilisée pour les complications qu'elle engendre. Environ 2 % des patients vont avoir une malabsorption sévère et une carence nutritionnelle nécessitant une réplétion en vitamines et en minéraux, sans quoi il existe un risque d'anémie et d'ostéoporose. Beaucoup moins de chirurgiens pratiquent le BPD par rapport aux autres chirurgies de perte de poids, en partie à cause de la nécessité d'un suivi nutritionnel à long terme.<br />
* '''Pontage jéjuno-iléal''', où tout sauf 30-45 cm (12-18 po) de l'intestin grêle était réséqué. Cette procédure, pratiquée pour soulager l'[[Obésité|obésité morbide]] durant les années 1950 à 1970, n'est plus utilisée aujourd'hui. <br />
* '''Manchon endoluminal''', c'est-à-dire l'insertion d'un tube flexible dans la partie supérieure de l'intestin grêle via la bouche et l'estomac. Le but est de bloquer l'absorption de certains aliments/calories. Il n'implique pas de coupure réelle et est donc conçu pour réduire les risques d'infection. Cependant, les résultats n'étaient pas concluants et l'appareil avait des problèmes de migration et de glissement. Une étude récemment réalisée aux Pays-Bas a révélé une diminution de 5,5 points d'IMC en 3 mois avec un manchon endoluminal. [[Image:Vertical banded gastroplasty.png|thumb|Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage|alt=|242x242px]][[Image:Adjustable gastric banding.png|thumb|Schéma d'un anneau gastrique ajustable.|243x243px]]<br />
<br />
=== Procédures restrictives===<br />
Les procédures restrictives visent à diminuer l'apport calorique, en réduisant la taille utile de l'estomac, et/ou à réduire la vitesse de vidange de l'estomac. Les bénéficiaires de ces procédures ressentiront donc une satiété plus précoce.<ref name="SMD"><br />
{{Citation d'un ouvrage | vauthors = Stanczyk M, Martindale RG, Deveney C | title = Handbook of Nutrition and Food | chapter = 53 Bariatric Surgery Overview | veditors = Berdanier CD, Feldman EB, Dwyer J | pages = 915–926 | year = 2007 | location = Boca Raton, FL | publisher = CRC Press }}</ref> <br />
<br />
Les procédures de restriction incluent les suivantes: <br />
<br />
* '''Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage''', également appelée procédure de Mason ou agrafage de l'estomac. Une partie de l'estomac est agrafée de manière permanente pour créer une poche pré-estomac plus petite, qui sert de nouvel estomac. <br />
* '''Anneau gastrique ajustable''', opération qui peut être réalisée par laparoscopie et qui est communément appelée ''bande abdominale.'' La restriction de l'estomac est créée à l'aide d'un anneau en silicone, ajustable en ajoutant ou en retirant une solution saline à travers un orifice en sous-cutané. La petite poche gastrique et la sortie étroite à l'anneau restreignent l'apport en nutriments, ce qui permet la perte de poids. Cette procédure n'est plus recommandée dans les lignes directrices canadiennes.<br />
* '''[[Gastrectomie pariétale]] (''sleeve'')''''','' ou manchon gastrique, est une intervention dans laquelle l'estomac est réduit à environ 15 % de sa taille d'origine par ablation, suivant la courbe majeure de l'estomac. Les bords ouverts sont ensuite attachés ensemble, réduisant de façon permanente la taille de l'estomac. L'intervention est réalisée en laparoscopie et n'est pas réversible. <br />
* '''Ballon intragastrique''', qui consiste à placer un ballon dégonflé dans l'estomac, puis à le remplir pour réduire la quantité d'espace gastrique. Le ballon peut être laissé dans l'estomac pendant un maximum de 6 mois et entraîne une perte de poids moyenne de 5 à 9 IMC sur six mois. Le ballon intra-gastrique peut être utilisé avant une autre chirurgie bariatrique afin d'aider le patient à atteindre un poids adapté à la chirurgie. Il peut également être utilisé à plusieurs reprises si nécessaire. <br />
<br />
[[Fichier:Sleeve Gastrectomy Surgery.jpg|vignette|Gastrectomie pariétale (''sleeve'')]]<br />
<br />
* '''Pliage de l'estomac''', semblable à la [[gastrectomie pariétale]], est une procédure où un manchon est créé en suturant plutôt qu'en enlevant le tissu de l'estomac, préservant ainsi les capacités naturelles à absorber des nutriments. La repliement gastrique réduit considérablement le volume de l'estomac, de sorte que le sentiment de satiété est atteint avec une plus petite quantité de nourriture. Cette technique élimine également les complications associées à l'anneau gastrique ajustable et à la gastrectomie en manchon, puisqu'il n'y a pas d'utilisation d'implants, de résection gastrique ou d'agrafes. <br />
<br />
===Procédures mixtes===<br />
<br />
Les procédures mixtes associent à la fois les principes de malabsorption et de restriction, modifiant les niveaux d'hormones intestinales responsables de la faim et de la satiété<br />
<br />
[[Image:Roux-en-Y gastric bypass.png|thumb|Roux-en-Y gastric bypass.]]<br />
<br />
* [[Y-de-roux|'''Pontage gastrique Y-de-roux''']], où l'on crée une poche gastrique de 30 mL au niveau de l'estomac proximal. Le petit intestin est réséqué à environ 45 cm sous le pylore, puis configuré en forme de Y, anastomosant la poche gastrique à la dérivation biliopancréatique. Après la chirurgie, l'estomac sera plus petit et il y aura une augmentation des hormones de satiété de base. Les mécanismes hormonaux complets contrôlant la faim et expliquant la satiété précoce sont encore incompris, mais il s'agit tout de même d'une des chirurgies bariatriques les plus pratiquées. [[Fichier:Sleeve gastrectomy duodenal switch.png|vignette]]Précédemment considérée comme une procédure irréversible, il existe des cas où la procédure de pontage gastrique peut être partiellement inversée.<br />
* '''Dérivation biliopancréatique avec switch duodénal''', une partie de l'estomac est réséquée le long de sa plus grande courbure, similaire à la [[gastrectomie pariétale]]. Cette réduction de volume fournit le volet de restriction de l'apport alimentaire de cette opération. L'estomac est ensuite déconnecté du duodénum et relié à la partie distale de l'intestin grêle. Le duodénum et la partie supérieure de l'intestin grêle sont ensuite anastomosés en Y, préservant la dérivation biliopancréatique. Comme dans la procédure de [[Y-de-roux]], il est existe un principe métabolique de satiété précoce au niveau des hormones intestinales. Ce type de résection irréversible.<br />
* '''Stimulation gastrique implantable''', où un dispositif similaire à un stimulateur cardiaque est implanté par un chirurgien. Lors de l'alimentation, des stimulations électriques au niveau du système nerveux entérique de l'estomac favoriseraient une sensation de satiété chez l'opéré. Cette procédure est à l'étude aux États-Unis, mais les premières preuves suggèrent qu'elle est moins efficace que d'autres formes de chirurgie bariatrique.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Pardo JV, Sheikh SA, Kuskowski MA, Surerus-Johnson C, Hagen MC, Lee JT, Rittberg BR, Adson DE | title = Weight loss during chronic, cervical vagus nerve stimulation in depressed patients with obesity: an observation | journal = International Journal of Obesity | volume = 31 | issue = 11 | pages = 1756–9 | date = November 2007 | pmid = 17563762 | pmc = 2365729 | doi = 10.1038/sj.ijo.0803666 }}</ref><br />
<br />
==Complications==<br />
La chirurgie bariatrique chez l'adulte est associée à des risques et complications relativement importants par rapport aux autres traitements de l'obésité. Au cours d'une étude de 10 ans, 8,94 % des patients ayant subi une sleeve gastrectomie ont nécessité une forme de '''réopération''' dans les 5 ans contre 12,27% des patients ayant bénéficié d'un bypass gastrique de Roux-en-Y. Les deux effets étaient inférieurs à ceux rapportés avec l'anneau gastrique ajustable.<br />
<br />
Comme le taux de complications semble être réduit lorsque la procédure est effectuée par un chirurgien expérimenté, les directives recommandent que la chirurgie soit effectuée dans des unités dédiées ou expérimentées. Il a été observé que le taux de '''fuites''' était plus élevé dans les centres à faible volume alors que les centres à volume élevé affichaient un taux de fuite moindre. Les taux de fuite ont désormais globalement diminué pour atteindre une moyenne de 1 à 5 %. <br />
<br />
Après un pontage gastrique de [[Y-de-Roux]], des maladies osseuses métaboliques se manifestant par une '''ostéopénie''' et une [[hyperparathyroïdie|'''hyperparathyroïdie''']] secondaire ont été rapportées en raison d'une absorption réduite du calcium. Comme la concentration la plus élevée de transporteurs de calcium se trouve dans le duodénum, segment qui ne sera pas traversé par les aliments suivant une procédure de pontage, les niveaux de calcium dans le sang peuvent diminuer, provoquant une hyperparathyroïdie secondaire, une augmentation du renouvellement osseux et une diminution de la masse osseuse. Un risque accru de '''fracture''' a également été lié à la chirurgie bariatrique.<ref>{{Citation d'un lien web|url=https://www.sciencedaily.com/releases/2011/06/110604182010.htm|title=Bariatric Surgery Linked to Increased Fracture Risk|access-date=2011-06-05|website=Science Daily}}</ref><ref name="Ahlin2020">{{Citation d'un article | author = Ahlin S | display-authors = etal | date = May 2020 | title = Fracture risk after three bariatric surgery procedures in Swedish obese subjects: up to 26 years follow-up of a controlled intervention study | journal = J. Intern. Med. | volume = 287 | issue = 5| pages = 546–557 | doi = 10.1111/joim.13020 | pmid = 32128923 | s2cid = 212408565 }}</ref> <br />
<br />
Une perte de poids rapide après une chirurgie de l'obésité peut également augmenter la lithogénicité de la bile, contribuant au développement de '''[[calculs biliaires]]'''. <br />
<br />
Les effets indésirables sur les reins ont été étudiés. [[Hyperoxaluria|'''L'hyperoxalurie''']] peut potentiellement conduire à une néphropathie à l'acide oxalique et à une insuffisance rénale irréversible. Il s'agit de l'anomalie la plus importante observée dans les études de chimie de l'urine. Dans certains pontages gastriques, une [[Rhabdomyolyse|'''rhabdomyolyse''']] a été observée, entraînant des lésions rénales aiguës et une altération de la gestion rénale de l'acide et de la base.<br />
<br />
Les '''troubles nutritionnels''' dus à des carences en micronutriments comme le fer, la vitamine B12, les vitamines liposolubles, la thiamine et le folate sont particulièrement fréquents après des procédures bariatriques malabsorptives. Des [[hypoglycémie hyperinsulinémique|'''hypoglycémies hyperinsulinémiques''']] '''causant des convulsions''' ont été rapportées. Une sécrétion inappropriée d'insuline secondaire à une hyperplasie des cellules des îlots pourrait expliquer ce syndrome.<br />
<br />
Les comportements d'autoagressivité et de suicide semblent augmenter chez les patients avec des troubles de santé mentale à la suite de leur chirurgie bariatrique. Des problèmes d'alcool ont également été signalés comme étant plus fréquents chez les patients ayant subi un pontage gastrique. <br />
<br />
L''''[[embolie pulmonaire]]''' est une autre complication indésirable fréquente de la chirurgie bariatrique. L'embolie pulmonaire survient à la suite d'une [[thrombose veineuse profonde]], dans laquelle des caillots sanguins se forment dans les veines profondes des extrémités, généralement les jambes. S'il n'est pas traité, le caillot peut se déplacer vers le cœur, puis vers les poumons. Cet effet indésirable est simplement prévenu par des anticoagulants, tels l'héparine et l'[[HBPM]].<br />
<br />
== Bénéfices ==<br />
Les chirurgies bariatriques demeurent une des options les plus durables en termes de perte de poids chez les patients obèses classes 2 et 3. La performance des procédures s'améliore considérablement au cours des 10 dernières années. Le American Society for Metabolic and Bariatric Surgery (ASMBS) estime que, juste en 2017, 228 000 personnes aux États-Unis ont subi une chirurgie visant à perdre du poids. Mondialement, on estime que 580 000 personnes subissent une procédure bariatrique chaque année.<br />
<br />
La chirurgie bariatrique permet également d'améliorer ou de guérir certaines comorbidités liées à l'obésité, telles que le diabète de type 2. <br />
===Perte de poids===<br />
====Chez l'adulte====<br />
Il existe désormais des preuves qui soutiennent que les chirurgies bariatriques apportent de meilleurs résultats en termes de perte de poids comparativement aux interventions non chirurgicales, et ce, quelle que ce soit la procédure subie. <br />
<br />
L'avantage de la chirurgie bariatrique comparativement aux méthodes non chirurgicales a été le mieux démontré par une étude du Swedish Obese Subjects (SOS) (n = 4047; body mass index [BMI] >34 kg/m2). À 20 ans, la perte de poids totale en moyenne est :<br />
<br />
* 26%, pour le pontage gastrique [[Y-de-Roux]];<br />
* 18%, pour la [[gastrectomie pariétale]];<br />
* 13%, pour l'anneau gastrique ajustable;<br />
* 1%, pour les interventions non chirurgicales.<br />
<br />
Classiquement en chirurgie, la perte de poids du patient est calculée selon la masse en excès. Désormais, le calcul de perte de poids se base sur la masse totale, puisque la définition du poids idéal s'avère inconstante et controversée. <br />
<br />
=== Effets métaboliques ===<br />
Par la perte de poids, le syndrome métabolique est amélioré dans ses trois composantes, soit l'hyperglycémie/diabète de type 2, l'hypertension artérielle et la dyslipidémie. Du fait même, le risque de maladie cardiovasculaire est également diminué.<br />
<br />
==== Diabète de type 2 ====<br />
Environ 85% des patients avec un diabète de type 2 sont obèses ou ont un excès de poids selon leur indice de masse corporelle (IMC). Dans la mesure d'un échec thérapeutique, lié aux habitudes de vie et aux médicaments, la chirurgie bariatrique permet d'atteindre une rémission du diabète à long terme chez 23-60% des patients, selon la sévérité et la durée de leur diabète. <br />
<br />
Il existe également un effet glucorégulatoire via des mécanismes neuroendocrines. L'amélioration des contrôles glycémiques est souvent mise en évidence quelques jours à quelques semaines suivant la chirurgie, reflétant probablement un changement au niveau de la physiologie gastrointestinale. <br />
<br />
On observe également une diminution dans l'incidence des complications micro et macrovasculaires liées au diabète.<br />
<br />
==== Hypertension artérielle ====<br />
La corrélation entre l'obésité et le développement de l'hypertension artérielle est bien documentée: 64% des patients obèses ayant subi une chirurgie bariatrique sont hypertendus. La perte de poids, qu'elle soit chirurgicale ou liée aux habitudes de vie, améliore l'hypertension liée à l'obésité. Selon une étude GATEWAY, plusieurs patients ayant subi une chirurgie bariatrique ont atteint une rémission de leur hypertension artérielle, alors que d'autres ont vu une diminution de la variabilité de leur tension artérielle, et une prévalence réduite d'une résistance hypertensive.<br />
<br />
==== Dyslipidémie ====<br />
64% des adultes obèses ayant subi une chirurgie bariatrique ont un débalancement au niveau de leur profil lipidique. En post-opératoire, une étude du LABS démontre que la prévalence d'une dyslipidémie demeure basse 7 ans après un [[Y-de-roux|pontage gastrique Y-de-roux]].<br />
<br />
=== Apnée du sommeil ===<br />
L'obésité étant un facteur de risque important du syndrome d'apnée et d'hypopnée du sommeil (SAHS), la perte de poids par chirurgie bariatrique réduit le nombre d'épisodes d'apnées et d'hypopnées par heure de sommeil, et ce, plus efficacement que chez les individus ayant perdu du poids par changement des habitudes de vie. <br />
<br />
=== Espérance de vie===<br />
Dans une étude du Swedish Obese Subjects (SOS), il a été démontré que la chirurgie bariatrique était liée à une espérance de vie plus longue de 3 ans par rapport aux patients obèses témoins non opérés, mais 5,5 ans moins longue comparativement à la population générale. Moins de patients opérés décèdent d'un événement cardiovasculaire<ref name="Carlsson2020">{{Citation d'un article | author = Carlsson LMS | display-authors = etal | date = Oct 2020 | title = Life Expectancy after Bariatric Surgery in the Swedish Obese Subjects Study | journal = N Engl J Med | volume = 383 | issue = 16| pages = 1535–1543 | doi = 10.1056/NEJMoa2002449 | pmid = 33053284 | pmc = 7580786 }}</ref> <br />
===Fertilité et grossesse===<br />
Les preuves n'ont pas été conclusives à déterminer si la chirurgie bariatrique avait un effet sur l'efficacité des traitements sur l'infertilité chez les hommes et les femmes.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kominiarek MA, Jungheim ES, Hoeger KM, Rogers AM, Kahan S, Kim JJ | title = American Society for Metabolic and Bariatric Surgery position statement on the impact of obesity and obesity treatment on fertility and fertility therapy Endorsed by the American College of Obstetricians and Gynecologists and the Obesity Society | journal = Surgery for Obesity and Related Diseases | volume = 13 | issue = 5 | pages = 750–757 | date = May 2017 | pmid = 28416185 | doi = 10.1016/j.soard.2017.02.006 }}</ref> <br />
<br />
En ce qui concerne les grossesses, la chirurgie bariatrique réduit le risque de [[diabète gestationnel]] et [[troubles hypertensifs de la grossesse]] chez la personne enceinte, mais une augmentation du risque de naissance prématurée a été observée.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kwong W, Tomlinson G, Feig DS | title = Maternal and neonatal outcomes after bariatric surgery; a systematic review and meta-analysis: do the benefits outweigh the risks? | journal = American Journal of Obstetrics and Gynecology | volume = 218 | issue = 6 | pages = 573–580 | date = June 2018 | pmid = 29454871 | doi = 10.1016/j.ajog.2018.02.003 | s2cid = 3837276 }}</ref><br />
=== Psychiatrique et psychologique===<br />
Les patients obèses rencontrés en clinique de chirurgie bariatrique présentent un taux de dépression à 19%, et de trouble d'hyperphagie (''binge'') à 17%, des pourcentages plus élevés que ceux retrouvés parmi la population générale. <br />
<br />
Certaines études ont suggéré que la santé mentale peut s'améliorer après une chirurgie bariatrique, soit par une modification des habitudes de vie chez l'opéré.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kubik JF, Gill RS, Laffin M, Karmali S | title = The impact of bariatric surgery on psychological health | journal = Journal of Obesity | volume = 2013 | pages = 1–5 | year = 2013 | pmid = 23606952 | pmc = 3625597 | doi = 10.1155/2013/837989 | doi-access = free }}</ref> Cependant, une augmentation d'une recherche en services en santé mentale post-opératoire a été observée chez les patients qui avaient des maladies psychiatriques préalablement à la chirurgie, ou chez ceux qui développaient des complications chirurgicales qui nécessitaient des procédures supplémentaires. <br />
<br />
==== Dépression ====<br />
La chirurgie bariatrique a été associée avec une amélioration des troubles de dépression. Une revue systématique de 27 études incluant 50 000 patients a démontré que la prévalence et la sévérité des dépressions chez les individus ont diminuées, respectivement, de 8 à 74% (dans 7 études) et de 40 à 70% (dans 6 études) après la chirurgie. <br />
<br />
==== Troubles alimentaires ====<br />
Certaines études suggèrent que la prévalence et la sévérité des troubles alimentaires diminuent après une chirurgie bariatrique, avec une prévalence diminuée en termes de grignotage (''picking/nibbling''). Cependant, une autre étude a observé une réduction initiale des troubles d'hyperphagie (''binge'') à 2 ans (de 6,1% en pré-opératoire à 1,3%), mais une recrudescence (de 3,1%) à 3 ans post-chirurgie. <br />
<br />
Le trouble d'hyperphagie en post-opératoire est associé à une perte de poids sous-optimale. <br />
<br />
==Suivi==<br />
Le suivi du patient bariatrique est la pierre angulaire du succès à long terme. Les lignes directrices canadiennes suggèrent :<br />
<br />
=== Alimentation post-opératoire ===<br />
Il existe différents protocoles alimentaires post-opératoires, mais essentiellement nous retenons d'abord une alimentation liquide, puis molle et finalement solide après environ 2 semaines si les premières étapes sont bien tolérées. Il est recommandé de manger 3 à 5 petits repas par jour en débutant toujours avec les sources de protéines. Les recommandations d'apport en protéines sont de 1.2 à 1.5 g/kg/jr. Il faut manger lentement et bien mastiquer. Il n'est pas recommandé de boire et de manger simultanément ; on évite les liquides dans les 30 minutes suivant le repas. De plus, une bonne hydratation est très importante. Les boissons gazeuses sont fortement déconseillées autant pour leur piètre aspect nutritionnel que pour l'inconfort causé par le gaz carbonique. La suralimentation doit être éviter, car le dépassement de la capacité de l'estomac provoque des nausées et des vomissements.<br />
<br />
=== Changement des habitudes de vie ===<br />
<br />
* Alcool : Il n'est pas recommandé de consommer de l'alcool puisqu'il s'agit d'un ulcérogène et d'une source de calories vides. L'effet peut être plus rapide car la vidange gastrique est accélérée. Malheureusement, 7% des patients opérés développeront une dépendance à l'alcool.<br />
* Activité physique : Il est recommandé de faire 150 - 300 minutes d'activité physique par semaine. Ceci permet de stabiliser la perte de poids, d'augmenter la masse maigre et d'améliorer la santé mentale.<br />
* Tabagisme : L'abstinence tabagique est fortement recommandée car le tabac est ulcérogène.<br />
* Marijuana : La modération est recommandée. Il y a très peu d'études sur le sujet, mais la marijuana est orexigène (stimulant à l'appétit) et contrevient donc aux vertus de la chirurgie bariatrique<br />
<br />
=== Fertilité ===<br />
Les femmes opérées en-deçà d'un an de la procédure bariatrique avaient un taux de perte foetale plus élevée contrairement à celles qui étaient opérées il y a plus d'un an (35.5% vs 16.3%). La grossesse est recommandée après 18 mois post-opératoires. Une contraception doit être proposée pendant la période charnière.<br />
<br />
=== Vitamines et minéraux ===<br />
Voici les prises vitaminiques suggérées après la procédure selon les lignes directrices de l'ASMBS 2020 :<br />
<br />
* B1 : minimum 12 mg/jr ; préférablement 50 mg/jr via une multivitamine ou complexe B<br />
* B12 : 350-500 mcg PO/jr ou 1000 mcg IM/mois<br />
* Acide folique : 400-800 mcg PO/jr via une multivitamine (si en âge de procréer : 800-1000 mcg PO/jr)<br />
* Fer élémentaire : minimum 45-60 mg/jr<br />
* Vitamine E : 15 mg/jr<br />
* Citrate de calcium : 1200-1500 mg/jr<br />
* Vitamine D3 : 3000 UI/jr et titrer pour avoir des niveaux sériques > 75 nmol/L<br />
* Vitamine A : 5000-10000 UI/jr<br />
* Vitamine K : 90 - 120 μg/jr<br />
* Zinc : 100% RDA (8-11 mg/jr)<br />
* Cuivre : 100% RDA (1 mg /jr)<br />
<br />
Ainsi, à moins d'un déficit documenté en pré-opératoire, une multi-vitamine extra-forte 1 ou 2 comprimés par jour de même qu'un supplément de fer et/ou de vitamine D couvrent les besoins du patient opéré. L'observance diminue avec le temps et des rappels doivent souvent être faits. De plus, les suppléments peuvent occasionner une constipation, effet secondaire de certaines chirurgies bariatriques également, dont la gastrectomie pariétale. <br />
<br />
Pour plus de détails selon la procédure et les comorbidités du patient, vous pouvez consulter les lignes directrices canadiennes : http://obesitycanada.ca/wp-content/uploads/2020/08/14-Table-1-with-links-1.pdf.<br />
===Évaluation et analyses de laboratoires===<br />
Voici l'évaluation clinique et les analyses de laboratoire recommandées selon les comorbidités associées à l'obésité : <br />
<br />
* Tension artérielle: Prise de routine à chaque rendez-vous postopératoire, avec révision des médicaments antihypertensifs au besoin. <br />
* Diabète: Suivi du HbA1c à chaque 3 mois et ajustement au besoin des hypoglycémiants oraux et/ou de l'insuline à chaque visite postopératoire. <br />
* Carences nutritionnelles: Dosage du calcium sérique, fer, vitamine B12, vitamine D, folate et thiamine à chaque 6 mois durant les 2 premières années post-opératoire, puis annuellement. <br />
* Hyperlipidémie: Dosage du bilan lipidique et du cholestérol avec ajustement des médicaments au besoin. <br />
* Apnée du sommeil: Évaluation du sommeil 6 à 12 mois après la chirurgie pour les patients ayant recours à la ventilation en pression positive continue (CPAP). <br />
===Procédures ultérieures===<br />
<br />
Après une perte de poids suivant sa chirurgie bariatrique, l'individu se retrouve généralement avec un excès de peau. Celles-ci peuvent être traitées en chirurgie plastique, procédures appelées remodelage du corps, durant lesquelles les lambeaux cutanés sont enlevés. Les zones ciblées comprennent les bras, les fesses et les cuisses, l'abdomen et les seins.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Chandawarkar RY | title = Body contouring following massive weight loss resulting from bariatric surgery | journal = Advances in Psychosomatic Medicine | volume = 27 | pages = 61–72 | date = 2006 | pmid = 16418543 | doi = 10.1159/000090964 | isbn = 3-8055-8028-2 }}</ref> Ces procédures sont effectuées lentement, étape par étape, et prennent souvent jusqu'à trois ans.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Chandawarkar RY | title = Body contouring following massive weight loss resulting from bariatric surgery | journal = Advances in Psychosomatic Medicine | volume = 27 | pages = 61–72 | year = 2006 | pmid = 16418543 | doi = 10.1159/000090964 | isbn = 3-8055-8028-2 }}</ref><br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/03/27<br />
| source = Wikipedia (en)<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| nom = Bariatric surgery<br />
| révision = 1079535561<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Gastrectomie_pari%C3%A9tale&diff=80221Gastrectomie pariétale2022-04-18T00:33:15Z<p>Nanxin Jiang : /* Anatomie */</p>
<hr />
<div><br />
{{Information procédure<br />
| image = Gastrectomie partielle - application de la dernière cartouches d’autosutures.jpeg<br />
| spécialités = Chirurgie générale, endocrinologie, gastro-entérologie, chirurgie bariatrique<br />
| systèmes = Digestif<br />
| vidéo = <br />
| wikidata_id = <br />
| autres_noms = gastrectomie verticale, gastrectomie en manchon, sleeve gastrectomy<br />
}}La '''gastrectomie pariétale''' (ou verticale) est une intervention bariatrique qui consiste à retirer de façon longiligne le fundus et les portions latérales gauches du corps et de l'antre gastrique ; laissant un volume résiduel d'environ 100 mL le long de la petite courbure gastrique <ref name=":1">{{Citation d'un ouvrage|nom1=Reavis, Kevin M.,|nom2=Barrett, Allison M.,|nom3=Kroh, Matthew,|nom4=Society of American Gastrointestinal Endoscopic Surgeons,|titre=The SAGES manual of bariatric surgery|isbn=978-3-319-71282-6|isbn2=3-319-71282-9|oclc=1031089500|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1031089500|consulté le=2020-11-11}}</ref>. Ainsi, il s'agit d'une intervention bariatrique dit '''restrictive''', mais également '''métabolique''' par les changements neurohormonaux imputables au retrait des cellules pariétales gastriques<ref name=":1" />. La perte de poids attendue est d'environ 25%.<ref name=":1" /> <br />
<br />
La gastrectomie pariétale, l'une des chirurgies bariatriques les plus populaires de l'ère moderne, a été réalisée pour la première fois en 1990 comme la première portion d'une opération en deux étapes pour la dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Picard|nom1=Marceau|prénom2=Simon|nom2=Biron|prénom3=Roch-André|nom3=Bourque|prénom4=Martin|nom4=Potvin|titre=Biliopancreatic Diversion with a New Type of Gastrectomy|périodique=Obesity Surgery|volume=3|numéro=1|date=1993-02-01|doi=10.1381/096089293765559728|lire en ligne=http://link.springer.com/10.1381/096089293765559728|consulté le=2020-11-12|pages=29–35}}</ref>. La première gastrectomie pariétale laparoscopique a été réalisée en 1999. L'indication initiale d'une gastrectomie verticale était chez les patients présentant une super obésité (IMC> 60) pour induire une perte de poids afin de subir plus en toute sécurité la deuxième étape BPD-DS.<ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Philippe|nom1=Topart|prénom2=Guillaume|nom2=Becouarn|prénom3=Patrick|nom3=Ritz|titre=Should biliopancreatic diversion with duodenal switch be done as single-stage procedure in patients with BMI > or = 50 kg/m2?|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=6|numéro=1|date=2010-01|issn=1878-7533|pmid=19640795|doi=10.1016/j.soard.2009.04.016|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19640795/|consulté le=2020-10-26|pages=59–63}}</ref> En suivant ces patients, il a été noté qu'ils avaient d'excellentes réductions de l'excès de poids corporel et en 2008, les indications de la gastrectomie laparoscopique (LSG) ont été publiées.<ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Drake Eric|nom1=Bellanger|prénom2=Frank L.|nom2=Greenway|titre=Laparoscopic sleeve gastrectomy, 529 cases without a leak: short-term results and technical considerations|périodique=Obesity Surgery|volume=21|numéro=2|date=2011-02|issn=1708-0428|pmid=21132397|doi=10.1007/s11695-010-0320-y|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21132397/|consulté le=2020-10-26|pages=146–150}}</ref> Par rapport à d'autres chirurgies de perte de poids, la gastrectomie pariétale est techniquement plus facile avec relativement moins de morbidité et est donc devenue la chirurgie de perte de poids la plus courante pratiquée aux États-Unis. <ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Kevin|nom1=Seeras|prénom2=Senthilkumar|nom2=Sankararaman|prénom3=Peter P.|nom3=Lopez|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=30085577|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK519035/|consulté le=2020-10-26}}</ref> Actuellement, il y a 3 gastrectomies pour un Y-de-Roux aux États-Unis<ref name=":1" />. <br />
<br />
Globalement, on retient les '''avantages''' suivants pour la gastrectomie verticale<ref name=":1" /> : <br />
* intervention de courte durée <br />
* faible morbidité <br />
* profil d'effets secondaires faible <br />
* bonne qualité de vie <br />
Les '''limitations''' de la gastrectomie sont toutefois les suivants : <br />
* moins de perte de poids que les autres procédures <br />
* moins de correction des comorbidités métaboliques que les autres procédures <br />
* augmentation du risque de reflux gastro-oesophagien (5-10%)<ref name=":1" /> <br />
<br />
== Indications et contre-indications ==<br />
<br />
Les indications, ainsi que les contre-indications absolues et relatives de la gastrectomie pariétales sont les critères usuels d'une [[Chirurgie bariatrique|candidature bariatrique]]'''.'''<br />
== Évaluation ==<br />
L'évaluation [[Chirurgie bariatrique|bariatrique]] est multidisciplinaire. La sélection des patients a été établie pour minimiser les complications chirurgicales et maximiser les bénéfices d'une ressource limitée. L'évaluation devra donc statuer sur la santé mentale, médicale et nutritionnelle, ainsi qu'optimiser les comorbidités pour diminuer les complications chirurgicales. <br />
<br />
== Anatomie ==<br />
La gastrectomie pariétale est une intervention bariatrique qui consiste à retirer de façon longiligne le fundus de l'estomac et les portions latérales gauches du corps et de l'antre gastrique:<br />
<br />
L'estomac est divisé en cardia (juste distal à la jonction GE), le fundus (attenant au diaphragme gauche), le corps, l'antre et le pylore. La petite courbure se trouve sous les segments médiaux du foie et comprend l'incisura angularis qui peut être identifiée comme la jonction des axes vertical et horizontal de la petite courbure. La grande courbure est le long bord latéral gauche de l'estomac et supporte l'épiploon. Le bord gauche de l'œsophage intra-abdominal et le fundus se rencontrent à un angle aigu appelé «angle de His». Postérieurement à l'estomac se trouve l'arriète-cavité qui est un espace potentiel antérieur au pancréas et bordé par l'artère splénique, la rate, le rein gauche et le mésocôlon transverse.<br />
<br />
=== Ligaments ===<br />
<br />
* Ligament gastro-hépatique: Petite courbure vers le bord médial du foie, contient les artères gastriques gauche et droite. Peut contenir une artère hépatique gauche récurrente<br />
* Ligament gastrophrénique : Relie le fundus vers l'hémidiaphragme gauche<br />
* Ligament gastrosplénique : Grande courbure de la rate et contient les vaisseaux gastriques courts<br />
* Ligament gastro-colique : Estomac inférieur au côlon transverse, considéré comme faisant partie du grand épiploon et contenant les vaisseaux gastro-épiploïquesVascularisation de l'estomac (foie relevé pour fin de l'illustration), Dr Gray<br />
<br />
=== Vascularisation ===<br />
Le tronc coeliaque a trois branches : artères gastrique gauche, hépatique commune et splénique. L'artère gastrique gauche longe la petite courbure supérieure et s'anastomose avec l'artère gastrique droite. L'artère gastrique gauche est le principal apport sanguin à l'estomac après une gastrectomie verticale et elle dégage de nombreuses branches postérieures qui doivent rester ininterrompues pendant la dissection de la surface postérieure de l'estomac. L'artère hépatique commune donne l'artère gastroduodénale qui passe derrière la première partie du duodénum. L'artère gastrique droite est une branche de l'artère hépatique propre et rejoint l'artère gastrique gauche le long de la petite courbure. L'artère gastro-épiploïque droite se branche ensuite à partir de l'artère gastroduodénale et passe dans le ligament gastrocolique (épiploon) le long de la grande courbure pour rejoindre l'artère gastroépiploïque gauche qui est une branche de l'artère splénique courant le long de la plus grande courbure de latéral à médial. L'artère splénique dégage également 3 à 5 artères gastriques courtes circulant dans le ligament gastrosplénique vers le fundus gastrique.<br />
<br />
== Fonctionnement<!-- à retravailler avec source et schéma --> ==<br />
La gastrectomie verticale est une chirurgie pour contrer l'obésité par différents mécanismes. D'abord, il s'agit d'une '''procédure restrictive''' puisque le volume gastrique est diminué significativement. Le patient aura un volume post-opératoire d'environ 100 mL (½ tasse), puis environ 250 mL à deux ans post-opératoire. Il y a également une composante '''neurohormonale'''. La vidange gastrique est accélérée par un relâchement plus précoce de la GLP-1 et de la PYY3-36 (un sous-type de neuropeptide Y très orexigène). Le bolus alimentaire arrivant plus rapidement dans l'intestin, la satiété est obtenue plus rapidement par rétroaction négative. L'estomac amputé de son fundus et de la majorité de son corps sécrète moins de ghreline gastrique - hormone orexigène sécrétée par les cellules pariétales du fundus et du corps gastrique et donc le patient a moins d'appétit globalement. <br />
<br />
== Préparation ==<br />
Le patient aura une préparation minutieuse par l'équipe multidisciplinaire. D'abord, tel que discuté ci-haut, plusieurs patients bénéficieront d'un régime faible en calories et élevés en protéines afin de diminuer le volume hépatique pour favoriser une exposition de l'estomac. Le patient recevra une antibioprophylaxie (ex. : céfazoline 2 ou 3g) pondérée selon son poids. Finalement, le patient doit recevoir une thromboprophylaxie ajustée à son poids sous forme d'héparine sous-cutanée et on lui installera des jambières à compression séquentielle. <br />
<br />
Le patient sera placé en décubitus dorsal. Selon la préférence du chirurgien, il sera les jambes fermées ou écartées (''split-leg''). L'opérateur principal sera à droite ou entre les jambes. L'assistant se placera à gauche du patient.<br />
<br />
Après l'induction anesthésique, on placera le patient en Fowler (Tredelenburg inversé). Une sonde orogastrique pour décomprimée l'estomac sera installée puis retirée avant la manipulation de celui-ci par le chirurgien. <br />
<br />
=== Équipement ===<br />
<br />
L'équipement laparoscopique de base est nécessaire pour cette opération qui comprendra l'insufflation avec du gaz CO2, des champs chirurgicaux, des moniteurs, des instruments laparoscopiques, l'électrocautérisation et des trocarts. Contrairement aux procédures laparoscopiques conventionnelles, avec les patients bariatriques, vous aurez besoin de trocarts plus longs ainsi que d'instruments laparoscopiques plus longs pour s'adapter à la paroi abdominale plus épaisse.<ref name=":0" /><br />
<br />
Sont également requis: <ref name=":0" /><br />
<br />
* 3 trocarts de 5 mm pour les instruments et l'écarteur hépatique, 1 trocart Optiview pour le laparoscope (10-12 mm), 1 ou 2 trocarts de 12 mm pour l'agrafeuse<br />
* 1 aiguille de Veress standard ou extra-longue<br />
* écarteur hépatique (ex. : écarteur de Nathanson) <br />
* laparoscope 30 degrés, lentille 5 ou 10 mm<br />
* agrafeuse linéaire endoscopique avec différentes épaisseurs de cartouche (en moyenne 5 à 6 applications)<br />
* bougie de 34 Fr (selon la préférence du chirurgien)<br />
* endoscope flexible au besoin<br />
* dispositif d'énergie laparoscopique <br />
* porte-aiguille laparoscopique<br />
* clippeuse vasculaire<br />
* sutures à peau<br />
* un sac endoscopique pour l'extraction de l'estomac <br />
<br />
== Technique ==<br />
Il existe de nombreuses façons d'effectuer une gastrectomie laparoscopique en manchon, et une procédure type est présentée ici. <br />
[[Fichier:Trocartssleeve.jpg|vignette|469x469px|Exemples de positionnement des trocarts laparoscopiques pour une gastrectomie pariétale]]<br />
<br />
=== Entrée et mise en place ===<br />
L'entrée dans l'abdomen commence dans le quadrant supérieur gauche ('''point de Palmer''') et la technique utilisée est à la discrétion du chirurgien. Habituellement, l'aiguille de '''Veress''' est utilisée puis le trocart Optiview est introduit avec le laparoscope. L'abdomen est insufflé à une pression de 15 mmHg et l'abdomen est exploré visuellement avec un laparoscope. Un pneumopéritoine de 12 mmHg a été proposé dans les protocoles ERAS, mais le patient doit être fortement curarisé. Le placement du trocart sera le suivant:<br />
<br />
* Trocart de 5 mm dans le quadrant supérieur gauche, ligne axillaire antérieure (port de l'assistant)<br />
* Trocart de 5 ou 12 mm dans la ligne médio-claviculaire supérieure gauche pour la main droite du chirurgien<br />
* Trocart de 5 ou 12 mm dans la ligne médio-claviculaire paramédiane supérieure droite pour la main gauche du chirurgien<br />
* Trocart de 12 mm placé au niveau ou juste au-dessus de l'ombilic (habituellement une longueur de main sous l'apophyse xyphoïde) poir la caméra<br />
* Écarteur de foie placé dans la zone sous-xiphoïde via un trocart 5 mm. L'écarteur Nathanson est habituellement utilisé. <br />
* Une fois tous les ports insérés et le foie rétracté, le patient est placé en Trendelenburg inversé, le patient est en ''split-leg'' et donc le chirurgien est entre les jambes du patient, l'assistant est à gauche de celui-ci. <br />
<br />
=== Mobilisation de la grande courbure ===<br />
La dissection commence par la division de '''l'épiploon''' à quelques centimètres en amont du pylore. On divise l'épiploon en tentant de préserver le plus possible sa vascularisation en utilisant un appareil d'électrochirurgie. On monte le long de la grande courbure jusqu'à rencontrer les vaisseaux courts du pôle supérieur de la rate. D'ailleurs, celui-ci peut devenir ischémique (bleuté) en cours de procédure car la rate a une circulation terminale. La dissection est poursuivie pour diviser complètement le ligament gastrophrénique jusqu'à mobiliser l'''<nowiki/>'angle de His'''. On doit bien voir le '''pilier gauche''' du diaphragme. <br />
[[Fichier:Gastrectomie pariétale - mobilisation de la grande courbure (photo).jpg|centré|vignette|600x600px|Dissection de la grande courbure en décrochant l’épiploon avec un appareil d’électrochirurgie. Foie surélevé par l’écarteur Nathason. Rate lobulée au fond à droite de l’image.]] <br />
[[Fichier:Gastrectomie partielle - ligature du ligament gastrosplénique.jpg|centré|vignette|600x600px|Ligature du ligament gastrosplénique contenant les vaisseaux courts.]]<br />
<br />
=== Identification et réparation d'une hernie hiatale ===<br />
Après avoir exposé le pilier gauche du diaphragme, on doit évaluer s'il y a une hernie hiatale. Si tel est le cas, il est recommandé d'en réduire le contenu et le sac et de réparer la hernie avec un rapprochement des piliers. On utilise des sutures en X interrompues en arrière de l'oesophage. <br />
<br />
=== Mobilisation postérieure ===<br />
L'épiploon étant séparé complètement de la grande courbure, on accède à l'arrière-cavité des épiploons. L'estomac est soulevé antérieurement pour exposer sa paroi postérieure. Toutes les '''adhérences''' doivent être défaites, en prenant soin de ne pas transmettre de chaleur de l'appareil d'électrochirurgie sur la capsule pancréatique. On doit visualiser la petite courbure. La vascularisation de celle-ci servira de point de repère pour l'application des recharges de l'agrafeuse. <br />
[[Fichier:Gastrectomie partielle - mobilisation postérieure.jpg|centré|vignette|600x600px|Mobilisation postérieure de l’estomac en divisant les adhérences dans l’arrière-cavité.]] <br />
<br />
=== Placement de la bougie ===<br />
Une bougie orogastrique de 32 à 40 Fr est placée sous visualisation laparoscopique. L'anesthésiste pousse la bougie jusqu'au pylore de sorte que l'on mette légèrement en tension la zone pré-pylorique où les dernières attaches épiploïques ont été divisées. <br />
* '''Taille de la bougie''' : la bougie sert de guide pour l'application des cartouches d'autosuture pour créer un manchon autour de la bougie. Une bougie trop petite créé une gastrectomie trop étroite et donc augmente la résistance et la pression intra-luminale. Ceci augmenterait le risque de fuite. A contrario, une bougie trop large créerait un réservoir trop flasque et la perte de poids ne serait pas optimale. Lors de la cinquième conférence internationale, il a été recommandé d'utiliser une grande bougie (la '''médiane était de 36 Fr''') .<ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Michel|nom1=Gagner|prénom2=Colleen|nom2=Hutchinson|prénom3=Raul|nom3=Rosenthal|titre=Fifth International Consensus Conference: current status of sleeve gastrectomy|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=12|numéro=4|date=2016-05|issn=1878-7533|pmid=27178618|doi=10.1016/j.soard.2016.01.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27178618/|consulté le=2020-11-26|pages=750–756}}</ref><br />
<br />
* '''Longueur du pylore''' : il y a débat sur le point de départ de la première charge d'agrafes en terme de distance du pylore. Des distances de 2 à 6 cm sont pratiquées aujourd'hui et la quantité d'antre retenu détermine sa signification clinique. Avec une distance de 2 cm, plus d'antre est réséqué et le reste gastrique est relativement plus petit. Ceci, en théorie, produira une augmentation de la perte de poids excessive mais peut conduire à plus de complications de l'augmentation de la pression intragastrique distale. Des études comparant une distance de 2 cm et une distance de 4 à 6 cm ont montré des résultats mitigés. L'un a montré des résultats égaux en considérant la perte de poids et les complications <ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=Ahmed|nom1=ElGeidie|prénom2=Mohamed|nom2=ElHemaly|prénom3=Emad|nom3=Hamdy|prénom4=Mohamed|nom4=El Sorogy|titre=The effect of residual gastric antrum size on the outcome of laparoscopic sleeve gastrectomy: a prospective randomized trial|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=11|numéro=5|date=2015-09|issn=1878-7533|pmid=25638594|doi=10.1016/j.soard.2014.12.025|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25638594/|consulté le=2020-11-27|pages=997–1003}}</ref>, et l'autre a démontré une perte de poids accrue sans augmentation des complications pour la longueur de 2 cm.<ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=Emad|nom1=Abdallah|prénom2=Ayman|nom2=El Nakeeb|prénom3=Tamer|nom3=Youssef|prénom4=Tamer|nom4=Yousef|titre=Impact of extent of antral resection on surgical outcomes of sleeve gastrectomy for morbid obesity (a prospective randomized study)|périodique=Obesity Surgery|volume=24|numéro=10|date=2014-10|issn=1708-0428|pmid=24728866|doi=10.1007/s11695-014-1242-x|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24728866/|consulté le=2020-11-27|pages=1587–1594}}</ref> L'opinion de la conférence internationale était de commencer la résection à '''au moins 3 cm du pylore'''. <ref name=":0" /><br />
<br />
* <br />
<br />
=== Résection gastrique ===<br />
Une agrafeuse endoscopique de 60 mm de long est utilisée pour suturer et trancher l'estomac dans son axe vertical. La mise à feu est commencée à environ 5 cm proximal au pylore le long de la bougie et avec un angle parallèle à la petite courbure. Il faut s'assurer que l'agrafeuse englobe des longueurs égales de l'estomac antérieur et postérieur pour éviter la «spirale» du manchon - la mise en tension de la grande courbure par l'assistant est essentielle pour ce faire. Les lignes d'agrafes sont tirées séquentiellement le long de la bougie vers l'angle de His. En moyenne, l'épaisseur de paroi de l'antre, du corps et des fonds est respectivement de 3,1, 2,4 et 1,7 mm <ref name=":13">{{Citation d'un article|prénom1=Hazem|nom1=Elariny|prénom2=Hamilton|nom2=González|prénom3=Bingshi|nom3=Wang|titre=Tissue thickness of human stomach measured on excised gastric specimens from obese patients|périodique=Surgical Technology International|volume=14|date=2005|issn=1090-3941|pmid=16525963|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16525963/|consulté le=2020-11-27|pages=119–124}}</ref> Le but est d'utiliser une agrafeuse avec des agrafes suffisamment hautes pour accueillir l'antre le plus épais par opposition au fond de l'œil plus fin . Certains ont préconisé des résultats supérieurs en utilisant une hauteur d'agrafe plus haute en distal et une hauteur d'agrafe plus courte en proximal à l'approche du fundus.<ref name=":14">{{Citation d'un article|prénom1=David L.|nom1=Warner|prénom2=Kent C.|nom2=Sasse|titre=Technical Details of Laparoscopic Sleeve Gastrectomy Leading to Lowered Leak Rate: Discussion of 1070 Consecutive Cases|périodique=Minimally Invasive Surgery|volume=2017|date=2017|issn=2090-1445|pmid=28761766|pmcid=5518516|doi=10.1155/2017/4367059|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28761766/|consulté le=2020-11-27|pages=4367059}}</ref> On utilise des agrafes de plus en plus petites (exemples avec Echelon, on utilise d'abord des agrafes noires ou vertes, puis dorées, et finalement bleues). De 5 à 6 applications sont nécessaires.<br />
<br />
Il ne doit plus rester de cardia à la dernière application de cartouche. <br />
<br />
* '''Renforcement de la ligne d'agrafage''' - les principaux objectifs du renforcement de la ligne d'agrafage sont de réduire les taux de fuite et d'hémorragie de la ligne d'agrafage. Il existe de nombreuses techniques pour ce faire et se divisent en deux catégories principales, la surpiqûre (clips endoscopiques ou surjet de Maxon) et le renforcement. Dans une méta-analyse récente en 2016, en comparant le renforcement à l'absence de renforcement, il n'y avait pas de différence statistiquement significative dans le taux de fuite, mais il a montré une diminution des complications globales, y compris le saignement de la ligne d'agrafage. Lors de la comparaison entre le surjet et le renforcement, le surjet a révélé des avantages plus faibles avec des temps de fonctionnement plus longs et un taux de complications plus élevé ; mais est moins coûteuse. Néanmoins, le concensus jusqu'à ce jour est d'utiliser une technique ou l'autre, afin de diminuer le risque de saignement. <br />
<gallery><br />
Fichier:Gastrectomie partielle - application de la première cartouche d’autosuture (image).jpeg|Application de la première cartouche d’autosutures, bougie 34 Fr en place.<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - visualisation de la première application d’agrafes .jpeg|Visualisation de la première application d’agrafes.<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - application d’une deuxième cartouche d’autosuture.jpeg|Application d’une deuxième cartouche d’autosutures. Le foie toujours surélevé.<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - application de la dernière cartouches d’autosutures.jpeg|Application de la 5<sup>e</sup> et dernière cartouches d’autosutures. On regarde sous l’estomac pour bien visualiser le pilier gauche du diaphragme (à gauche de l’image). On entrevoit la rate qui est ischémique en son pôle supérieur (après la division des vaisseaux courts).<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - renforcement la ligne d’agrafes avec des clips endoscopiques.jpeg|On renforce la ligne d’agrafes avec des clips endoscopiques après avoir retiré la bougie.<br />
</gallery><br />
<br />
=== Endoscopie ===<br />
Cette étape est optionnelle. Elle est suggérée lors des reprises de gastrectomie verticale ou si on a un doute sur l'intégrité de la ligne d'agrafe. Un endoscope flexible est soigneusement inséré dans l'œsophage et la ligne d'agrafage est visualisée pour l'intégrité et l'hémostase. L'estomac restant peut être immergé dans le liquide d'irrigation, puis insufflé avec l'endoscope pour rechercher une fuite. Il est aussi possible d'instiller une solution colorée par du bleu de méthylène. <br />
<br />
* Test de fuite peropératoire - ceci est à la discrétion du chirurgien car il a eu des résultats incohérents. Une analyse rétrospective multicentrique en 2017 a démontré une faible sensibilité du test de fuite peropératoire pour prédire les fuites postopératoires. Ils ont démontré que le test de fuite peropératoire était négatif chez 91% des patients qui ont finalement développé une fuite de la ligne d'agrafes.<ref name=":15">{{Citation d'un article|prénom1=Jason|nom1=Bingham|prénom2=Jedediah|nom2=Kaufman|prénom3=Kai|nom3=Hata|prénom4=James|nom4=Dickerson|titre=A multicenter study of routine versus selective intraoperative leak testing for sleeve gastrectomy|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=9|date=2017-09|issn=1878-7533|pmid=28629729|doi=10.1016/j.soard.2017.05.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28629729/|consulté le=2020-11-27|pages=1469–1475}}</ref><br />
[[Fichier:Gastrectomie partielle - vérification de la ligne d'agrafes (photo).jpg|centré|vignette|600x600px|On observe toute la ligne d’agrafes pour s’assurer de son intégrité et de l’absence de saignement.]]<br />
<br />
=== Retrait de l'estomac ===<br />
L'estomac est mis dans un sac endoscopique afin de diminuer la contamination de la paroi du trou de trocart qui servira de site d'extraction. Habituellement, on utilise le site de trocart de 12 mm paramédian droit. <br />
<gallery><br />
Gastrectomie partielle - estomac dans le sac endoscopique.jpg|On met l’estomac excisé dans un sac endoscopique et on le retire par le site de trocart de travail qu’on agrandit. On refermera l’aponévrose de celui-ci ensuite.<br />
Gastrectomie - dernier regard (photo).jpg|Dernier regard sur le site chirurgical. Pôle supérieur de la rate clairement ischémique. Hémostase adéquate. On retire l’écarteur hépatique sous vision directe. Il y a une hépatomégalie du foie gauche secondaire à la stéatose.<br />
Gastrectomie partielle - vérification de l'estomac (photo).jpg|Estomac retiré dans lequel on a insufflé du CO2 pour visualiser la ligne d’agrafes (absence de torsion).<br />
</gallery><br />
<br />
=== Fermeture ===<br />
Une fermeture aponévrotique avec un passe-fil est effectuée sur le site du port de travail élargi pour l'extraction et la fermeture cutanée est effectuée sur tous les sites. <br />
<br />
== Complications ==<br />
Le tableau suivant illustre les complications suivant une gastrectomie pariétale par laparoscopie:<br />
{| class="wikitable"<br />
!CRITÈRES<br />
!HUTTER <br />
!BIRKMEYER <br />
!CARLIN <br />
!INGE <br />
|-<br />
|Nombre de patients<br />
|944<br />
|854<br />
|2949<br />
|67<br />
|-<br />
|Âge (années)<br />
|Mean = 47<br />
|37-55<br />
|Mean = 46<br />
|13-19<br />
|-<br />
|Mortalité<br />
|0.11<br />
|0<br />
|0.07<br />
|0<br />
|-<br />
|Fuite par perforation<br />
|0.74<br />
|0.35<br />
|0.9<br />
|1.5<br />
|-<br />
|Infection du site chirurgical<br />
|2.0<br />
|2.2<br />
|2.2<br />
|3<br />
|-<br />
|Embolie pulmonaire/thromboembolie veineuse<br />
|0.32<br />
|0.9<br />
|0.5<br />
|0<br />
|-<br />
|Réoperation<br />
|3.0<br />
|0.6<br />
|1.4<br />
|1.5<br />
|-<br />
|Saignement<br />
|0.6<br />
|0.6<br />
|1.1<br />
|0<br />
|}<br />
Actuellement, la morbidité et la mortalité à 30 jours d'une gastrectomie en manchon laparoscopique dans la littérature varient respectivement de 0 à 17,5% et de 0 à 1,2 %.<ref name=":16">{{Citation d'un article|prénom1=Mohamed|nom1=Ali|prénom2=Maher|nom2=El Chaar|prénom3=Saber|nom3=Ghiassi|prénom4=Ann M.|nom4=Rogers|titre=American Society for Metabolic and Bariatric Surgery updated position statement on sleeve gastrectomy as a bariatric procedure|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=10|date=2017-10|issn=1878-7533|pmid=29054173|doi=10.1016/j.soard.2017.08.007|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29054173/|consulté le=2022-04-08|pages=1652–1657}}</ref> <ref name=":0" /><br />
<br />
Comme pour de nombreuses opérations, les complications peuvent être divisées entre précoces et tardives.<br />
<br />
=== Précoces ===<br />
<br />
==== Hémorragie ====<br />
L'incidence rapportée est comprise entre 1 et 6% en postopératoire et peut être intraluminale ou intraabdominale.<ref name=":17">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17387557</ref> Les saignements extraluminaux proviennent généralement de la ligne d'agrafage, de la rate, du foie ou de la paroi abdominale. Ceci est traité avec une réopération à la discrétion du chirurgien. Pour les saignements intraluminaux, le patient peut présenter une méléna ou une hématémèse avec une goutte d'hématocrite concomitante. Cela peut être traité par des moyens endoscopiques et plus rarement une intervention chirurgicale. <ref name=":0" /><br />
<br />
Il existe des preuves pour soutenir le renforcement de la ligne d'agrafage pour éviter les saignements. Il y a eu plus de succès lors de la comparaison des matériaux de contrefort par opposition au renforcement des sutures de ligne d'agrafes. Il y a encore une controverse dans ce domaine, et une conclusion définitive n'a pas encore été tirée. <ref name=":18">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24507083</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==== Fuite ====<br />
L'incidence des fuites postopératoires lors de la gastrectomie par manchon laparoscopique est comprise entre 2 et 3% .<ref name=":19">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25968078</ref> La cause de la fuite chez les patients souffrant de gastrectomie par manchon est une augmentation de la pression relayée sur la ligne d'agrafage en cas d'ischémie relative. Ceci est généralement situé juste en dessous de la jonction GE où il y a une ischémie relative en raison de la dépendance aux vaisseaux gastriques courts sacrifiés. L'augmentation de la pression peut être due à un rétrécissement distal causé par une bougie de petit calibre, un rétrécissement ou une erreur technique de tir de l'agrafeuse trop près de l'incisura angularis. Il y a eu des résultats et des opinions mitigés sur la question de savoir si le renforcement de la ligne d'agrafage peut réduire le taux de fuite postopératoire et des études supplémentaires sont nécessaires. Il a été démontré qu'une plus grande taille de bougie réduira l'incidence des fuites chez les patients souffrant de gastrectomie en manchon.<br />
<br />
Les patients peuvent être asymptomatiques mais présentent fréquemment de la fièvre, une tachycardie et une tachypnée, une fréquence cardiaque élevée étant le premier signe. Le test diagnostique de choix est un scanner avec contraste oral et IV qui démontre une sensibilité et une spécificité relativement élevées. Une série de contraste UGI a une spécificité élevée, mais une faible sensibilité et n'est donc pas recommandée comme imagerie diagnostique de première intention. <ref name=":0" /><br />
<br />
Les fuites doivent être classées comme aiguë (<5 jours après l'opération) ou chronique (> 4 semaines après l'opération). Chez le patient aigu et instable, l'exploration avec drainage de la fuite et mise en place d'une sonde d'alimentation distale est la gestion de choix. Chez le patient chronique, la prise en charge chirurgicale est moins réussie. S'ils sont instables, le patient nécessitera une opération comme décrit pour une fuite aiguë. Pour une fuite / fistule chronique chez un patient stable, le traitement est conservateur en utilisant le drainage de l'abcès s'il est présent, des antibiotiques, du NPO, du TPN et un stenting endoluminal. La plupart des fistules / fuites chroniques se referment dans la fourchette de 4 semaines à 3 mois.<ref name=":20">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19506979</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
=== Tardives ===<br />
<br />
==== Stricture ====<br />
Cette complication a une incidence allant jusqu'à 4% et peut se présenter de manière aiguë secondaire à un œdème ou plus souvent de manière chronique. Les symptômes courants sont la dysphagie, les nausées et les vomissements et la localisation la plus fréquente est l'incisura angularis. Dans le contexte aigu, cela est probablement secondaire à un œdème ou à une torsion due à des problèmes techniques. L'image diagnostique de choix est une étude de contraste UGI. Le traitement de la sténose aiguë est conservateur et ne nécessite une intervention chirurgicale qu'en cas de non-résolution. Les patients qui présentent des sténoses chroniques doivent subir des dilatations endoscopiques du ballon et peuvent nécessiter plusieurs interventions pour une amélioration à long terme. L'échec de la prise en charge endoscopique nécessitera une intervention chirurgicale avec soit une séromyotomie laparoscopique, soit une conversion en une procédure de pontage gastrique.<ref name=":21">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22044967</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==== Reflux gastro-œsophagien ====<br />
Le RGO sévère est une contre-indication relative à la gastrectomie en manchon. Il y a eu des résultats contradictoires dans la littérature, mais beaucoup ont préconisé le développement ou l'aggravation des symptômes de reflux.Les traitements de première intention sont des IPP, mais si le patient présente des symptômes sévères et est réfractaire au traitement médical, ils peuvent nécessiter une conversion en pontage gastrique Roux-en-Y.<ref name=":22">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20101473</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==== Carences nutritionnelles ====<br />
Toutes les procédures bariatriques présentent des carences en nutriments et sont largement évitées par des tests de routine et une supplémentation quotidienne. Il existe des données montrant une diminution de l'incidence de la carence en nutriments par rapport au patient ayant subi un pontage gastrique, à l'exception du folate.<ref name=":0" /><br />
<br />
== Suivi ==<br />
Le suivi du [[Chirurgie bariatrique|patient bariatrique]] est la pierre angulaire du succès à long terme. Pour plus de détails concernant le suivi du patient ayant subi une gastrectomie pariétale, vous pouvez consulter les lignes directrices canadiennes : http://obesitycanada.ca/wp-content/uploads/2020/08/14-Table-1-with-links-1.pdf .<br />
<br />
== Signification clinique ==<br />
<br />
=== Résultats attendus ===<br />
Des données à long terme sont maintenant disponibles sur les résultats de la gastrectomie. La perte de poids moyenne en excès («excess weight loss») après cinq ans pour une gastrectomie laparoscopique pariétale serait d'environ 60%, la perte de poids moyenne étant de 25%, et la résolution des comorbidités est excellente. Une méta-analyse réalisée en 2017 a comparé les résultats à mi-parcours et à long terme entre la gastrectomie pariétale et le Y-de-Roux La conclusion était qu'à mi-parcours (3 à 5 ans après l'opération) les deux chirurgies avaient des résultats similaires en termes de perte de poids excessive et de résolution ou d'amélioration des comorbidités. Les données à long terme ont démontré que le bypass gastrique a finalement entraîné une perte de poids supérieure, mais l'amélioration des comorbidités est restée la même entre les deux procédures.<ref name=":23">{{Citation d'un article|prénom1=Saeed|nom1=Shoar|prénom2=Alan A.|nom2=Saber|titre=Long-term and midterm outcomes of laparoscopic sleeve gastrectomy versus Roux-en-Y gastric bypass: a systematic review and meta-analysis of comparative studies|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=2|date=2017-02|issn=1878-7533|pmid=27720197|doi=10.1016/j.soard.2016.08.011|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27720197/|consulté le=2020-11-11|pages=170–180}}</ref><ref name=":0" /> <br />
<br />
Voici un résumé de la résolution<ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=en-US|nom1=Pearce|prénom1=Nicole|titre=Canadian Adult Clinical Practice Guideline Chapters|url=https://obesitycanada.ca/guidelines/chapters/|site=Obesity Canada|consulté le=2020-11-11}}</ref> des comorbidités associées à l'obésité en fonction de la procédure effectuée<ref group="Note">Les résultats de la bande gastrique ne sont pas inclus dans ce tableau puisque cette procédure n'est plus recommandée dans les lignes directrices canadiennes</ref> : <br />
{| class="wikitable"<br />
|+Résolution des comorbidités en fonction de la procédure bariatrique<br />
!<br />
!Gastrectomie pariétale<br />
!Y-de-Roux<br />
!Dérivation bilio-pancréatique<br />
avec switch duodénal<br />
|-<br />
|Perte de poids total (%)<br />
|25<br />
|30<br />
|40<br />
|-<br />
|Taux de résolution du diabète de type 2<br />
|30<br />
|40<br />
|80<br />
|-<br />
|Taux de résolution de l'hypertension (%)<br />
|30<br />
|40<br />
|60<br />
|-<br />
|Taux de résolution de l'apnée/hypopnée du sommeil<br />
|40<br />
|50<br />
|70<br />
|-<br />
|Taux de résolution du reflux gastro-oesophagien<br />
|<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|Taux de résolution de la dyslipidémie<br />
|<br />
|65<br />
|95<br />
|}<br />
<br />
=== Reprise de poids ===<br />
<br />
=== La gastrectomie verticale comme pont vers la dérivation bilio-pancréatique ===<br />
Vu l'importante incidence de morbidité et de mortalité, 23% et 7% respectivement, chez les patients avec un IMC supérieur à 60 kg/m<sup>2</sup> qui subissent une [[Dérivation biliopancréatique avec switch duodénal|dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)]], les chirurgiens ont développé une procédure en deux temps, ayant comme première étape la gastrectomie pariétale pour le taux de morbidité. Le ''Clinical Issues Committee'' du ASMBS a analysé 13 études incluant 821 patients à haut risque ayant subi ce type de procédure. En moyenne, l'IMC préopératoire était de 60, puis 4 à 60 mois en suivi post-opératoire, leur IMC était à 45. Les complications observés chez cette population à haut risque a démontré un taux de fuite à 1,2%, un taux de saignement à 1,6%, et une mortalité à 0,24%. Le ASMBS conclut donc que la gastrectomie pariétale est de valeur en tant qu'étape initiale d'une chirurgie bariatrique chez une population à haut risque<br />
<br />
%. The ASMBS concluded that LSG has value as the initial stage of a bariatric surgery in a high-risk population (<br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><references group="Note" /><br />
== Références ==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2020/10/25<br />
| nom = Sleeve Gastrectomy<br />
| source = StatPearls<br />
| révision = 2020/06/28<br />
| url = https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK519035/<br />
| révisé = 1<br />
| pmid = 30085577<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Gastrectomie_pari%C3%A9tale&diff=80219Gastrectomie pariétale2022-04-18T00:26:03Z<p>Nanxin Jiang : /* Anatomie */</p>
<hr />
<div><br />
{{Information procédure<br />
| image = Gastrectomie partielle - application de la dernière cartouches d’autosutures.jpeg<br />
| spécialités = Chirurgie générale, endocrinologie, gastro-entérologie, chirurgie bariatrique<br />
| systèmes = Digestif<br />
| vidéo = <br />
| wikidata_id = <br />
| autres_noms = gastrectomie verticale, gastrectomie en manchon, sleeve gastrectomy<br />
}}La '''gastrectomie pariétale''' (ou verticale) est une intervention bariatrique qui consiste à retirer de façon longiligne le fundus et les portions latérales gauches du corps et de l'antre gastrique ; laissant un volume résiduel d'environ 100 mL le long de la petite courbure gastrique <ref name=":1">{{Citation d'un ouvrage|nom1=Reavis, Kevin M.,|nom2=Barrett, Allison M.,|nom3=Kroh, Matthew,|nom4=Society of American Gastrointestinal Endoscopic Surgeons,|titre=The SAGES manual of bariatric surgery|isbn=978-3-319-71282-6|isbn2=3-319-71282-9|oclc=1031089500|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1031089500|consulté le=2020-11-11}}</ref>. Ainsi, il s'agit d'une intervention bariatrique dit '''restrictive''', mais également '''métabolique''' par les changements neurohormonaux imputables au retrait des cellules pariétales gastriques<ref name=":1" />. La perte de poids attendue est d'environ 25%.<ref name=":1" /> <br />
<br />
La gastrectomie pariétale, l'une des chirurgies bariatriques les plus populaires de l'ère moderne, a été réalisée pour la première fois en 1990 comme la première portion d'une opération en deux étapes pour la dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Picard|nom1=Marceau|prénom2=Simon|nom2=Biron|prénom3=Roch-André|nom3=Bourque|prénom4=Martin|nom4=Potvin|titre=Biliopancreatic Diversion with a New Type of Gastrectomy|périodique=Obesity Surgery|volume=3|numéro=1|date=1993-02-01|doi=10.1381/096089293765559728|lire en ligne=http://link.springer.com/10.1381/096089293765559728|consulté le=2020-11-12|pages=29–35}}</ref>. La première gastrectomie pariétale laparoscopique a été réalisée en 1999. L'indication initiale d'une gastrectomie verticale était chez les patients présentant une super obésité (IMC> 60) pour induire une perte de poids afin de subir plus en toute sécurité la deuxième étape BPD-DS.<ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Philippe|nom1=Topart|prénom2=Guillaume|nom2=Becouarn|prénom3=Patrick|nom3=Ritz|titre=Should biliopancreatic diversion with duodenal switch be done as single-stage procedure in patients with BMI > or = 50 kg/m2?|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=6|numéro=1|date=2010-01|issn=1878-7533|pmid=19640795|doi=10.1016/j.soard.2009.04.016|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19640795/|consulté le=2020-10-26|pages=59–63}}</ref> En suivant ces patients, il a été noté qu'ils avaient d'excellentes réductions de l'excès de poids corporel et en 2008, les indications de la gastrectomie laparoscopique (LSG) ont été publiées.<ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Drake Eric|nom1=Bellanger|prénom2=Frank L.|nom2=Greenway|titre=Laparoscopic sleeve gastrectomy, 529 cases without a leak: short-term results and technical considerations|périodique=Obesity Surgery|volume=21|numéro=2|date=2011-02|issn=1708-0428|pmid=21132397|doi=10.1007/s11695-010-0320-y|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21132397/|consulté le=2020-10-26|pages=146–150}}</ref> Par rapport à d'autres chirurgies de perte de poids, la gastrectomie pariétale est techniquement plus facile avec relativement moins de morbidité et est donc devenue la chirurgie de perte de poids la plus courante pratiquée aux États-Unis. <ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Kevin|nom1=Seeras|prénom2=Senthilkumar|nom2=Sankararaman|prénom3=Peter P.|nom3=Lopez|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=30085577|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK519035/|consulté le=2020-10-26}}</ref> Actuellement, il y a 3 gastrectomies pour un Y-de-Roux aux États-Unis<ref name=":1" />. <br />
<br />
Globalement, on retient les '''avantages''' suivants pour la gastrectomie verticale<ref name=":1" /> : <br />
* intervention de courte durée <br />
* faible morbidité <br />
* profil d'effets secondaires faible <br />
* bonne qualité de vie <br />
Les '''limitations''' de la gastrectomie sont toutefois les suivants : <br />
* moins de perte de poids que les autres procédures <br />
* moins de correction des comorbidités métaboliques que les autres procédures <br />
* augmentation du risque de reflux gastro-oesophagien (5-10%)<ref name=":1" /> <br />
<br />
== Indications et contre-indications ==<br />
<br />
Les indications, ainsi que les contre-indications absolues et relatives de la gastrectomie pariétales sont les critères usuels d'une [[Chirurgie bariatrique|candidature bariatrique]]'''.'''<br />
== Évaluation ==<br />
L'évaluation [[Chirurgie bariatrique|bariatrique]] est multidisciplinaire. La sélection des patients a été établie pour minimiser les complications chirurgicales et maximiser les bénéfices d'une ressource limitée. L'évaluation devra donc statuer sur la santé mentale, médicale et nutritionnelle, ainsi qu'optimiser les comorbidités pour diminuer les complications chirurgicales. <br />
<br />
== Anatomie ==<br />
Afin de comprendre les procédures de chirurgie bariatrique, il est important de comprendre l'anatomie de l'estomac, ses structures environnantes et le vaste apport sanguin provenant de l'artère mésentérique supérieure et du tronc coeliaque. L'estomac est divisé en cardia (juste distal à la jonction GE), le fundus (attenant au diaphragme gauche), le corps, l'antre et le pylore. La petite courbure se trouve sous les segments médiaux du foie et comprend l'incisura angularis qui peut être identifiée comme la jonction des axes vertical et horizontal de la petite courbure. La grande courbure est le long bord latéral gauche de l'estomac et supporte l'épiploon. Le bord gauche de l'œsophage intra-abdominal et le fundus se rencontrent à un angle aigu appelé «angle de His». Postérieurement à l'estomac se trouve l'arriète-cavité qui est un espace potentiel antérieur au pancréas et bordé par l'artère splénique, la rate, le rein gauche et le mésocôlon transverse.<br />
<br />
=== Ligaments ===<br />
<br />
* Ligament gastro-hépatique: Petite courbure vers le bord médial du foie, contient les artères gastriques gauche et droite. Peut contenir une artère hépatique gauche récurrente<br />
* Ligament gastrophrénique : Relie le fundus vers l'hémidiaphragme gauche<br />
* Ligament gastrosplénique : Grande courbure de la rate et contient les vaisseaux gastriques courts<br />
* Ligament gastro-colique : Estomac inférieur au côlon transverse, considéré comme faisant partie du grand épiploon et contenant les vaisseaux gastro-épiploïquesVascularisation de l'estomac (foie relevé pour fin de l'illustration), Dr Gray<br />
<br />
=== Vascularisation ===<br />
Le tronc coeliaque a trois branches : artères gastrique gauche, hépatique commune et splénique. L'artère gastrique gauche longe la petite courbure supérieure et s'anastomose avec l'artère gastrique droite. L'artère gastrique gauche est le principal apport sanguin à l'estomac après une gastrectomie verticale et elle dégage de nombreuses branches postérieures qui doivent rester ininterrompues pendant la dissection de la surface postérieure de l'estomac. L'artère hépatique commune donne l'artère gastroduodénale qui passe derrière la première partie du duodénum. L'artère gastrique droite est une branche de l'artère hépatique propre et rejoint l'artère gastrique gauche le long de la petite courbure. L'artère gastro-épiploïque droite se branche ensuite à partir de l'artère gastroduodénale et passe dans le ligament gastrocolique (épiploon) le long de la grande courbure pour rejoindre l'artère gastroépiploïque gauche qui est une branche de l'artère splénique courant le long de la plus grande courbure de latéral à médial. L'artère splénique dégage également 3 à 5 artères gastriques courtes circulant dans le ligament gastrosplénique vers le fundus gastrique.<br />
<br />
== Fonctionnement<!-- à retravailler avec source et schéma --> ==<br />
La gastrectomie verticale est une chirurgie pour contrer l'obésité par différents mécanismes. D'abord, il s'agit d'une '''procédure restrictive''' puisque le volume gastrique est diminué significativement. Le patient aura un volume post-opératoire d'environ 100 mL (½ tasse), puis environ 250 mL à deux ans post-opératoire. Il y a également une composante '''neurohormonale'''. La vidange gastrique est accélérée par un relâchement plus précoce de la GLP-1 et de la PYY3-36 (un sous-type de neuropeptide Y très orexigène). Le bolus alimentaire arrivant plus rapidement dans l'intestin, la satiété est obtenue plus rapidement par rétroaction négative. L'estomac amputé de son fundus et de la majorité de son corps sécrète moins de ghreline gastrique - hormone orexigène sécrétée par les cellules pariétales du fundus et du corps gastrique et donc le patient a moins d'appétit globalement. <br />
<br />
== Préparation ==<br />
Le patient aura une préparation minutieuse par l'équipe multidisciplinaire. D'abord, tel que discuté ci-haut, plusieurs patients bénéficieront d'un régime faible en calories et élevés en protéines afin de diminuer le volume hépatique pour favoriser une exposition de l'estomac. Le patient recevra une antibioprophylaxie (ex. : céfazoline 2 ou 3g) pondérée selon son poids. Finalement, le patient doit recevoir une thromboprophylaxie ajustée à son poids sous forme d'héparine sous-cutanée et on lui installera des jambières à compression séquentielle. <br />
<br />
Le patient sera placé en décubitus dorsal. Selon la préférence du chirurgien, il sera les jambes fermées ou écartées (''split-leg''). L'opérateur principal sera à droite ou entre les jambes. L'assistant se placera à gauche du patient.<br />
<br />
Après l'induction anesthésique, on placera le patient en Fowler (Tredelenburg inversé). Une sonde orogastrique pour décomprimée l'estomac sera installée puis retirée avant la manipulation de celui-ci par le chirurgien. <br />
<br />
=== Équipement ===<br />
<br />
L'équipement laparoscopique de base est nécessaire pour cette opération qui comprendra l'insufflation avec du gaz CO2, des champs chirurgicaux, des moniteurs, des instruments laparoscopiques, l'électrocautérisation et des trocarts. Contrairement aux procédures laparoscopiques conventionnelles, avec les patients bariatriques, vous aurez besoin de trocarts plus longs ainsi que d'instruments laparoscopiques plus longs pour s'adapter à la paroi abdominale plus épaisse.<ref name=":0" /><br />
<br />
Sont également requis: <ref name=":0" /><br />
<br />
* 3 trocarts de 5 mm pour les instruments et l'écarteur hépatique, 1 trocart Optiview pour le laparoscope (10-12 mm), 1 ou 2 trocarts de 12 mm pour l'agrafeuse<br />
* 1 aiguille de Veress standard ou extra-longue<br />
* écarteur hépatique (ex. : écarteur de Nathanson) <br />
* laparoscope 30 degrés, lentille 5 ou 10 mm<br />
* agrafeuse linéaire endoscopique avec différentes épaisseurs de cartouche (en moyenne 5 à 6 applications)<br />
* bougie de 34 Fr (selon la préférence du chirurgien)<br />
* endoscope flexible au besoin<br />
* dispositif d'énergie laparoscopique <br />
* porte-aiguille laparoscopique<br />
* clippeuse vasculaire<br />
* sutures à peau<br />
* un sac endoscopique pour l'extraction de l'estomac <br />
<br />
== Technique ==<br />
Il existe de nombreuses façons d'effectuer une gastrectomie laparoscopique en manchon, et une procédure type est présentée ici. <br />
[[Fichier:Trocartssleeve.jpg|vignette|469x469px|Exemples de positionnement des trocarts laparoscopiques pour une gastrectomie pariétale]]<br />
<br />
=== Entrée et mise en place ===<br />
L'entrée dans l'abdomen commence dans le quadrant supérieur gauche ('''point de Palmer''') et la technique utilisée est à la discrétion du chirurgien. Habituellement, l'aiguille de '''Veress''' est utilisée puis le trocart Optiview est introduit avec le laparoscope. L'abdomen est insufflé à une pression de 15 mmHg et l'abdomen est exploré visuellement avec un laparoscope. Un pneumopéritoine de 12 mmHg a été proposé dans les protocoles ERAS, mais le patient doit être fortement curarisé. Le placement du trocart sera le suivant:<br />
<br />
* Trocart de 5 mm dans le quadrant supérieur gauche, ligne axillaire antérieure (port de l'assistant)<br />
* Trocart de 5 ou 12 mm dans la ligne médio-claviculaire supérieure gauche pour la main droite du chirurgien<br />
* Trocart de 5 ou 12 mm dans la ligne médio-claviculaire paramédiane supérieure droite pour la main gauche du chirurgien<br />
* Trocart de 12 mm placé au niveau ou juste au-dessus de l'ombilic (habituellement une longueur de main sous l'apophyse xyphoïde) poir la caméra<br />
* Écarteur de foie placé dans la zone sous-xiphoïde via un trocart 5 mm. L'écarteur Nathanson est habituellement utilisé. <br />
* Une fois tous les ports insérés et le foie rétracté, le patient est placé en Trendelenburg inversé, le patient est en ''split-leg'' et donc le chirurgien est entre les jambes du patient, l'assistant est à gauche de celui-ci. <br />
<br />
=== Mobilisation de la grande courbure ===<br />
La dissection commence par la division de '''l'épiploon''' à quelques centimètres en amont du pylore. On divise l'épiploon en tentant de préserver le plus possible sa vascularisation en utilisant un appareil d'électrochirurgie. On monte le long de la grande courbure jusqu'à rencontrer les vaisseaux courts du pôle supérieur de la rate. D'ailleurs, celui-ci peut devenir ischémique (bleuté) en cours de procédure car la rate a une circulation terminale. La dissection est poursuivie pour diviser complètement le ligament gastrophrénique jusqu'à mobiliser l'''<nowiki/>'angle de His'''. On doit bien voir le '''pilier gauche''' du diaphragme. <br />
[[Fichier:Gastrectomie pariétale - mobilisation de la grande courbure (photo).jpg|centré|vignette|600x600px|Dissection de la grande courbure en décrochant l’épiploon avec un appareil d’électrochirurgie. Foie surélevé par l’écarteur Nathason. Rate lobulée au fond à droite de l’image.]] <br />
[[Fichier:Gastrectomie partielle - ligature du ligament gastrosplénique.jpg|centré|vignette|600x600px|Ligature du ligament gastrosplénique contenant les vaisseaux courts.]]<br />
<br />
=== Identification et réparation d'une hernie hiatale ===<br />
Après avoir exposé le pilier gauche du diaphragme, on doit évaluer s'il y a une hernie hiatale. Si tel est le cas, il est recommandé d'en réduire le contenu et le sac et de réparer la hernie avec un rapprochement des piliers. On utilise des sutures en X interrompues en arrière de l'oesophage. <br />
<br />
=== Mobilisation postérieure ===<br />
L'épiploon étant séparé complètement de la grande courbure, on accède à l'arrière-cavité des épiploons. L'estomac est soulevé antérieurement pour exposer sa paroi postérieure. Toutes les '''adhérences''' doivent être défaites, en prenant soin de ne pas transmettre de chaleur de l'appareil d'électrochirurgie sur la capsule pancréatique. On doit visualiser la petite courbure. La vascularisation de celle-ci servira de point de repère pour l'application des recharges de l'agrafeuse. <br />
[[Fichier:Gastrectomie partielle - mobilisation postérieure.jpg|centré|vignette|600x600px|Mobilisation postérieure de l’estomac en divisant les adhérences dans l’arrière-cavité.]] <br />
<br />
=== Placement de la bougie ===<br />
Une bougie orogastrique de 32 à 40 Fr est placée sous visualisation laparoscopique. L'anesthésiste pousse la bougie jusqu'au pylore de sorte que l'on mette légèrement en tension la zone pré-pylorique où les dernières attaches épiploïques ont été divisées. <br />
* '''Taille de la bougie''' : la bougie sert de guide pour l'application des cartouches d'autosuture pour créer un manchon autour de la bougie. Une bougie trop petite créé une gastrectomie trop étroite et donc augmente la résistance et la pression intra-luminale. Ceci augmenterait le risque de fuite. A contrario, une bougie trop large créerait un réservoir trop flasque et la perte de poids ne serait pas optimale. Lors de la cinquième conférence internationale, il a été recommandé d'utiliser une grande bougie (la '''médiane était de 36 Fr''') .<ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Michel|nom1=Gagner|prénom2=Colleen|nom2=Hutchinson|prénom3=Raul|nom3=Rosenthal|titre=Fifth International Consensus Conference: current status of sleeve gastrectomy|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=12|numéro=4|date=2016-05|issn=1878-7533|pmid=27178618|doi=10.1016/j.soard.2016.01.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27178618/|consulté le=2020-11-26|pages=750–756}}</ref><br />
<br />
* '''Longueur du pylore''' : il y a débat sur le point de départ de la première charge d'agrafes en terme de distance du pylore. Des distances de 2 à 6 cm sont pratiquées aujourd'hui et la quantité d'antre retenu détermine sa signification clinique. Avec une distance de 2 cm, plus d'antre est réséqué et le reste gastrique est relativement plus petit. Ceci, en théorie, produira une augmentation de la perte de poids excessive mais peut conduire à plus de complications de l'augmentation de la pression intragastrique distale. Des études comparant une distance de 2 cm et une distance de 4 à 6 cm ont montré des résultats mitigés. L'un a montré des résultats égaux en considérant la perte de poids et les complications <ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=Ahmed|nom1=ElGeidie|prénom2=Mohamed|nom2=ElHemaly|prénom3=Emad|nom3=Hamdy|prénom4=Mohamed|nom4=El Sorogy|titre=The effect of residual gastric antrum size on the outcome of laparoscopic sleeve gastrectomy: a prospective randomized trial|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=11|numéro=5|date=2015-09|issn=1878-7533|pmid=25638594|doi=10.1016/j.soard.2014.12.025|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25638594/|consulté le=2020-11-27|pages=997–1003}}</ref>, et l'autre a démontré une perte de poids accrue sans augmentation des complications pour la longueur de 2 cm.<ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=Emad|nom1=Abdallah|prénom2=Ayman|nom2=El Nakeeb|prénom3=Tamer|nom3=Youssef|prénom4=Tamer|nom4=Yousef|titre=Impact of extent of antral resection on surgical outcomes of sleeve gastrectomy for morbid obesity (a prospective randomized study)|périodique=Obesity Surgery|volume=24|numéro=10|date=2014-10|issn=1708-0428|pmid=24728866|doi=10.1007/s11695-014-1242-x|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24728866/|consulté le=2020-11-27|pages=1587–1594}}</ref> L'opinion de la conférence internationale était de commencer la résection à '''au moins 3 cm du pylore'''. <ref name=":0" /><br />
<br />
* <br />
<br />
=== Résection gastrique ===<br />
Une agrafeuse endoscopique de 60 mm de long est utilisée pour suturer et trancher l'estomac dans son axe vertical. La mise à feu est commencée à environ 5 cm proximal au pylore le long de la bougie et avec un angle parallèle à la petite courbure. Il faut s'assurer que l'agrafeuse englobe des longueurs égales de l'estomac antérieur et postérieur pour éviter la «spirale» du manchon - la mise en tension de la grande courbure par l'assistant est essentielle pour ce faire. Les lignes d'agrafes sont tirées séquentiellement le long de la bougie vers l'angle de His. En moyenne, l'épaisseur de paroi de l'antre, du corps et des fonds est respectivement de 3,1, 2,4 et 1,7 mm <ref name=":13">{{Citation d'un article|prénom1=Hazem|nom1=Elariny|prénom2=Hamilton|nom2=González|prénom3=Bingshi|nom3=Wang|titre=Tissue thickness of human stomach measured on excised gastric specimens from obese patients|périodique=Surgical Technology International|volume=14|date=2005|issn=1090-3941|pmid=16525963|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16525963/|consulté le=2020-11-27|pages=119–124}}</ref> Le but est d'utiliser une agrafeuse avec des agrafes suffisamment hautes pour accueillir l'antre le plus épais par opposition au fond de l'œil plus fin . Certains ont préconisé des résultats supérieurs en utilisant une hauteur d'agrafe plus haute en distal et une hauteur d'agrafe plus courte en proximal à l'approche du fundus.<ref name=":14">{{Citation d'un article|prénom1=David L.|nom1=Warner|prénom2=Kent C.|nom2=Sasse|titre=Technical Details of Laparoscopic Sleeve Gastrectomy Leading to Lowered Leak Rate: Discussion of 1070 Consecutive Cases|périodique=Minimally Invasive Surgery|volume=2017|date=2017|issn=2090-1445|pmid=28761766|pmcid=5518516|doi=10.1155/2017/4367059|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28761766/|consulté le=2020-11-27|pages=4367059}}</ref> On utilise des agrafes de plus en plus petites (exemples avec Echelon, on utilise d'abord des agrafes noires ou vertes, puis dorées, et finalement bleues). De 5 à 6 applications sont nécessaires.<br />
<br />
Il ne doit plus rester de cardia à la dernière application de cartouche. <br />
<br />
* '''Renforcement de la ligne d'agrafage''' - les principaux objectifs du renforcement de la ligne d'agrafage sont de réduire les taux de fuite et d'hémorragie de la ligne d'agrafage. Il existe de nombreuses techniques pour ce faire et se divisent en deux catégories principales, la surpiqûre (clips endoscopiques ou surjet de Maxon) et le renforcement. Dans une méta-analyse récente en 2016, en comparant le renforcement à l'absence de renforcement, il n'y avait pas de différence statistiquement significative dans le taux de fuite, mais il a montré une diminution des complications globales, y compris le saignement de la ligne d'agrafage. Lors de la comparaison entre le surjet et le renforcement, le surjet a révélé des avantages plus faibles avec des temps de fonctionnement plus longs et un taux de complications plus élevé ; mais est moins coûteuse. Néanmoins, le concensus jusqu'à ce jour est d'utiliser une technique ou l'autre, afin de diminuer le risque de saignement. <br />
<gallery><br />
Fichier:Gastrectomie partielle - application de la première cartouche d’autosuture (image).jpeg|Application de la première cartouche d’autosutures, bougie 34 Fr en place.<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - visualisation de la première application d’agrafes .jpeg|Visualisation de la première application d’agrafes.<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - application d’une deuxième cartouche d’autosuture.jpeg|Application d’une deuxième cartouche d’autosutures. Le foie toujours surélevé.<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - application de la dernière cartouches d’autosutures.jpeg|Application de la 5<sup>e</sup> et dernière cartouches d’autosutures. On regarde sous l’estomac pour bien visualiser le pilier gauche du diaphragme (à gauche de l’image). On entrevoit la rate qui est ischémique en son pôle supérieur (après la division des vaisseaux courts).<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - renforcement la ligne d’agrafes avec des clips endoscopiques.jpeg|On renforce la ligne d’agrafes avec des clips endoscopiques après avoir retiré la bougie.<br />
</gallery><br />
<br />
=== Endoscopie ===<br />
Cette étape est optionnelle. Elle est suggérée lors des reprises de gastrectomie verticale ou si on a un doute sur l'intégrité de la ligne d'agrafe. Un endoscope flexible est soigneusement inséré dans l'œsophage et la ligne d'agrafage est visualisée pour l'intégrité et l'hémostase. L'estomac restant peut être immergé dans le liquide d'irrigation, puis insufflé avec l'endoscope pour rechercher une fuite. Il est aussi possible d'instiller une solution colorée par du bleu de méthylène. <br />
<br />
* Test de fuite peropératoire - ceci est à la discrétion du chirurgien car il a eu des résultats incohérents. Une analyse rétrospective multicentrique en 2017 a démontré une faible sensibilité du test de fuite peropératoire pour prédire les fuites postopératoires. Ils ont démontré que le test de fuite peropératoire était négatif chez 91% des patients qui ont finalement développé une fuite de la ligne d'agrafes.<ref name=":15">{{Citation d'un article|prénom1=Jason|nom1=Bingham|prénom2=Jedediah|nom2=Kaufman|prénom3=Kai|nom3=Hata|prénom4=James|nom4=Dickerson|titre=A multicenter study of routine versus selective intraoperative leak testing for sleeve gastrectomy|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=9|date=2017-09|issn=1878-7533|pmid=28629729|doi=10.1016/j.soard.2017.05.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28629729/|consulté le=2020-11-27|pages=1469–1475}}</ref><br />
[[Fichier:Gastrectomie partielle - vérification de la ligne d'agrafes (photo).jpg|centré|vignette|600x600px|On observe toute la ligne d’agrafes pour s’assurer de son intégrité et de l’absence de saignement.]]<br />
<br />
=== Retrait de l'estomac ===<br />
L'estomac est mis dans un sac endoscopique afin de diminuer la contamination de la paroi du trou de trocart qui servira de site d'extraction. Habituellement, on utilise le site de trocart de 12 mm paramédian droit. <br />
<gallery><br />
Gastrectomie partielle - estomac dans le sac endoscopique.jpg|On met l’estomac excisé dans un sac endoscopique et on le retire par le site de trocart de travail qu’on agrandit. On refermera l’aponévrose de celui-ci ensuite.<br />
Gastrectomie - dernier regard (photo).jpg|Dernier regard sur le site chirurgical. Pôle supérieur de la rate clairement ischémique. Hémostase adéquate. On retire l’écarteur hépatique sous vision directe. Il y a une hépatomégalie du foie gauche secondaire à la stéatose.<br />
Gastrectomie partielle - vérification de l'estomac (photo).jpg|Estomac retiré dans lequel on a insufflé du CO2 pour visualiser la ligne d’agrafes (absence de torsion).<br />
</gallery><br />
<br />
=== Fermeture ===<br />
Une fermeture aponévrotique avec un passe-fil est effectuée sur le site du port de travail élargi pour l'extraction et la fermeture cutanée est effectuée sur tous les sites. <br />
<br />
== Complications ==<br />
Le tableau suivant illustre les complications suivant une gastrectomie pariétale par laparoscopie:<br />
{| class="wikitable"<br />
!CRITÈRES<br />
!HUTTER <br />
!BIRKMEYER <br />
!CARLIN <br />
!INGE <br />
|-<br />
|Nombre de patients<br />
|944<br />
|854<br />
|2949<br />
|67<br />
|-<br />
|Âge (années)<br />
|Mean = 47<br />
|37-55<br />
|Mean = 46<br />
|13-19<br />
|-<br />
|Mortalité<br />
|0.11<br />
|0<br />
|0.07<br />
|0<br />
|-<br />
|Fuite par perforation<br />
|0.74<br />
|0.35<br />
|0.9<br />
|1.5<br />
|-<br />
|Infection du site chirurgical<br />
|2.0<br />
|2.2<br />
|2.2<br />
|3<br />
|-<br />
|Embolie pulmonaire/thromboembolie veineuse<br />
|0.32<br />
|0.9<br />
|0.5<br />
|0<br />
|-<br />
|Réoperation<br />
|3.0<br />
|0.6<br />
|1.4<br />
|1.5<br />
|-<br />
|Saignement<br />
|0.6<br />
|0.6<br />
|1.1<br />
|0<br />
|}<br />
Actuellement, la morbidité et la mortalité à 30 jours d'une gastrectomie en manchon laparoscopique dans la littérature varient respectivement de 0 à 17,5% et de 0 à 1,2 %.<ref name=":16">{{Citation d'un article|prénom1=Mohamed|nom1=Ali|prénom2=Maher|nom2=El Chaar|prénom3=Saber|nom3=Ghiassi|prénom4=Ann M.|nom4=Rogers|titre=American Society for Metabolic and Bariatric Surgery updated position statement on sleeve gastrectomy as a bariatric procedure|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=10|date=2017-10|issn=1878-7533|pmid=29054173|doi=10.1016/j.soard.2017.08.007|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29054173/|consulté le=2022-04-08|pages=1652–1657}}</ref> <ref name=":0" /><br />
<br />
Comme pour de nombreuses opérations, les complications peuvent être divisées entre précoces et tardives.<br />
<br />
=== Précoces ===<br />
<br />
==== Hémorragie ====<br />
L'incidence rapportée est comprise entre 1 et 6% en postopératoire et peut être intraluminale ou intraabdominale.<ref name=":17">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17387557</ref> Les saignements extraluminaux proviennent généralement de la ligne d'agrafage, de la rate, du foie ou de la paroi abdominale. Ceci est traité avec une réopération à la discrétion du chirurgien. Pour les saignements intraluminaux, le patient peut présenter une méléna ou une hématémèse avec une goutte d'hématocrite concomitante. Cela peut être traité par des moyens endoscopiques et plus rarement une intervention chirurgicale. <ref name=":0" /><br />
<br />
Il existe des preuves pour soutenir le renforcement de la ligne d'agrafage pour éviter les saignements. Il y a eu plus de succès lors de la comparaison des matériaux de contrefort par opposition au renforcement des sutures de ligne d'agrafes. Il y a encore une controverse dans ce domaine, et une conclusion définitive n'a pas encore été tirée. <ref name=":18">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24507083</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==== Fuite ====<br />
L'incidence des fuites postopératoires lors de la gastrectomie par manchon laparoscopique est comprise entre 2 et 3% .<ref name=":19">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25968078</ref> La cause de la fuite chez les patients souffrant de gastrectomie par manchon est une augmentation de la pression relayée sur la ligne d'agrafage en cas d'ischémie relative. Ceci est généralement situé juste en dessous de la jonction GE où il y a une ischémie relative en raison de la dépendance aux vaisseaux gastriques courts sacrifiés. L'augmentation de la pression peut être due à un rétrécissement distal causé par une bougie de petit calibre, un rétrécissement ou une erreur technique de tir de l'agrafeuse trop près de l'incisura angularis. Il y a eu des résultats et des opinions mitigés sur la question de savoir si le renforcement de la ligne d'agrafage peut réduire le taux de fuite postopératoire et des études supplémentaires sont nécessaires. Il a été démontré qu'une plus grande taille de bougie réduira l'incidence des fuites chez les patients souffrant de gastrectomie en manchon.<br />
<br />
Les patients peuvent être asymptomatiques mais présentent fréquemment de la fièvre, une tachycardie et une tachypnée, une fréquence cardiaque élevée étant le premier signe. Le test diagnostique de choix est un scanner avec contraste oral et IV qui démontre une sensibilité et une spécificité relativement élevées. Une série de contraste UGI a une spécificité élevée, mais une faible sensibilité et n'est donc pas recommandée comme imagerie diagnostique de première intention. <ref name=":0" /><br />
<br />
Les fuites doivent être classées comme aiguë (<5 jours après l'opération) ou chronique (> 4 semaines après l'opération). Chez le patient aigu et instable, l'exploration avec drainage de la fuite et mise en place d'une sonde d'alimentation distale est la gestion de choix. Chez le patient chronique, la prise en charge chirurgicale est moins réussie. S'ils sont instables, le patient nécessitera une opération comme décrit pour une fuite aiguë. Pour une fuite / fistule chronique chez un patient stable, le traitement est conservateur en utilisant le drainage de l'abcès s'il est présent, des antibiotiques, du NPO, du TPN et un stenting endoluminal. La plupart des fistules / fuites chroniques se referment dans la fourchette de 4 semaines à 3 mois.<ref name=":20">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19506979</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
=== Tardives ===<br />
<br />
==== Stricture ====<br />
Cette complication a une incidence allant jusqu'à 4% et peut se présenter de manière aiguë secondaire à un œdème ou plus souvent de manière chronique. Les symptômes courants sont la dysphagie, les nausées et les vomissements et la localisation la plus fréquente est l'incisura angularis. Dans le contexte aigu, cela est probablement secondaire à un œdème ou à une torsion due à des problèmes techniques. L'image diagnostique de choix est une étude de contraste UGI. Le traitement de la sténose aiguë est conservateur et ne nécessite une intervention chirurgicale qu'en cas de non-résolution. Les patients qui présentent des sténoses chroniques doivent subir des dilatations endoscopiques du ballon et peuvent nécessiter plusieurs interventions pour une amélioration à long terme. L'échec de la prise en charge endoscopique nécessitera une intervention chirurgicale avec soit une séromyotomie laparoscopique, soit une conversion en une procédure de pontage gastrique.<ref name=":21">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22044967</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==== Reflux gastro-œsophagien ====<br />
Le RGO sévère est une contre-indication relative à la gastrectomie en manchon. Il y a eu des résultats contradictoires dans la littérature, mais beaucoup ont préconisé le développement ou l'aggravation des symptômes de reflux.Les traitements de première intention sont des IPP, mais si le patient présente des symptômes sévères et est réfractaire au traitement médical, ils peuvent nécessiter une conversion en pontage gastrique Roux-en-Y.<ref name=":22">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20101473</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==== Carences nutritionnelles ====<br />
Toutes les procédures bariatriques présentent des carences en nutriments et sont largement évitées par des tests de routine et une supplémentation quotidienne. Il existe des données montrant une diminution de l'incidence de la carence en nutriments par rapport au patient ayant subi un pontage gastrique, à l'exception du folate.<ref name=":0" /><br />
<br />
== Suivi ==<br />
Le suivi du [[Chirurgie bariatrique|patient bariatrique]] est la pierre angulaire du succès à long terme. Pour plus de détails concernant le suivi du patient ayant subi une gastrectomie pariétale, vous pouvez consulter les lignes directrices canadiennes : http://obesitycanada.ca/wp-content/uploads/2020/08/14-Table-1-with-links-1.pdf .<br />
<br />
== Signification clinique ==<br />
<br />
=== Résultats attendus ===<br />
Des données à long terme sont maintenant disponibles sur les résultats de la gastrectomie. La perte de poids moyenne en excès («excess weight loss») après cinq ans pour une gastrectomie laparoscopique pariétale serait d'environ 60%, la perte de poids moyenne étant de 25%, et la résolution des comorbidités est excellente. Une méta-analyse réalisée en 2017 a comparé les résultats à mi-parcours et à long terme entre la gastrectomie pariétale et le Y-de-Roux La conclusion était qu'à mi-parcours (3 à 5 ans après l'opération) les deux chirurgies avaient des résultats similaires en termes de perte de poids excessive et de résolution ou d'amélioration des comorbidités. Les données à long terme ont démontré que le bypass gastrique a finalement entraîné une perte de poids supérieure, mais l'amélioration des comorbidités est restée la même entre les deux procédures.<ref name=":23">{{Citation d'un article|prénom1=Saeed|nom1=Shoar|prénom2=Alan A.|nom2=Saber|titre=Long-term and midterm outcomes of laparoscopic sleeve gastrectomy versus Roux-en-Y gastric bypass: a systematic review and meta-analysis of comparative studies|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=2|date=2017-02|issn=1878-7533|pmid=27720197|doi=10.1016/j.soard.2016.08.011|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27720197/|consulté le=2020-11-11|pages=170–180}}</ref><ref name=":0" /> <br />
<br />
Voici un résumé de la résolution<ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=en-US|nom1=Pearce|prénom1=Nicole|titre=Canadian Adult Clinical Practice Guideline Chapters|url=https://obesitycanada.ca/guidelines/chapters/|site=Obesity Canada|consulté le=2020-11-11}}</ref> des comorbidités associées à l'obésité en fonction de la procédure effectuée<ref group="Note">Les résultats de la bande gastrique ne sont pas inclus dans ce tableau puisque cette procédure n'est plus recommandée dans les lignes directrices canadiennes</ref> : <br />
{| class="wikitable"<br />
|+Résolution des comorbidités en fonction de la procédure bariatrique<br />
!<br />
!Gastrectomie pariétale<br />
!Y-de-Roux<br />
!Dérivation bilio-pancréatique<br />
avec switch duodénal<br />
|-<br />
|Perte de poids total (%)<br />
|25<br />
|30<br />
|40<br />
|-<br />
|Taux de résolution du diabète de type 2<br />
|30<br />
|40<br />
|80<br />
|-<br />
|Taux de résolution de l'hypertension (%)<br />
|30<br />
|40<br />
|60<br />
|-<br />
|Taux de résolution de l'apnée/hypopnée du sommeil<br />
|40<br />
|50<br />
|70<br />
|-<br />
|Taux de résolution du reflux gastro-oesophagien<br />
|<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|Taux de résolution de la dyslipidémie<br />
|<br />
|65<br />
|95<br />
|}<br />
<br />
=== Reprise de poids ===<br />
<br />
=== La gastrectomie verticale comme pont vers la dérivation bilio-pancréatique ===<br />
Vu l'importante incidence de morbidité et de mortalité, 23% et 7% respectivement, chez les patients avec un IMC supérieur à 60 kg/m<sup>2</sup> qui subissent une [[Dérivation biliopancréatique avec switch duodénal|dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)]], les chirurgiens ont développé une procédure en deux temps, ayant comme première étape la gastrectomie pariétale pour le taux de morbidité. Le ''Clinical Issues Committee'' du ASMBS a analysé 13 études incluant 821 patients à haut risque ayant subi ce type de procédure. En moyenne, l'IMC préopératoire était de 60, puis 4 à 60 mois en suivi post-opératoire, leur IMC était à 45. Les complications observés chez cette population à haut risque a démontré un taux de fuite à 1,2%, un taux de saignement à 1,6%, et une mortalité à 0,24%. Le ASMBS conclut donc que la gastrectomie pariétale est de valeur en tant qu'étape initiale d'une chirurgie bariatrique chez une population à haut risque<br />
<br />
%. The ASMBS concluded that LSG has value as the initial stage of a bariatric surgery in a high-risk population (<br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><references group="Note" /><br />
== Références ==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2020/10/25<br />
| nom = Sleeve Gastrectomy<br />
| source = StatPearls<br />
| révision = 2020/06/28<br />
| url = https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK519035/<br />
| révisé = 1<br />
| pmid = 30085577<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Gastrectomie_pari%C3%A9tale&diff=80218Gastrectomie pariétale2022-04-18T00:25:36Z<p>Nanxin Jiang : /* Fonctionnement */</p>
<hr />
<div><br />
{{Information procédure<br />
| image = Gastrectomie partielle - application de la dernière cartouches d’autosutures.jpeg<br />
| spécialités = Chirurgie générale, endocrinologie, gastro-entérologie, chirurgie bariatrique<br />
| systèmes = Digestif<br />
| vidéo = <br />
| wikidata_id = <br />
| autres_noms = gastrectomie verticale, gastrectomie en manchon, sleeve gastrectomy<br />
}}La '''gastrectomie pariétale''' (ou verticale) est une intervention bariatrique qui consiste à retirer de façon longiligne le fundus et les portions latérales gauches du corps et de l'antre gastrique ; laissant un volume résiduel d'environ 100 mL le long de la petite courbure gastrique <ref name=":1">{{Citation d'un ouvrage|nom1=Reavis, Kevin M.,|nom2=Barrett, Allison M.,|nom3=Kroh, Matthew,|nom4=Society of American Gastrointestinal Endoscopic Surgeons,|titre=The SAGES manual of bariatric surgery|isbn=978-3-319-71282-6|isbn2=3-319-71282-9|oclc=1031089500|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1031089500|consulté le=2020-11-11}}</ref>. Ainsi, il s'agit d'une intervention bariatrique dit '''restrictive''', mais également '''métabolique''' par les changements neurohormonaux imputables au retrait des cellules pariétales gastriques<ref name=":1" />. La perte de poids attendue est d'environ 25%.<ref name=":1" /> <br />
<br />
La gastrectomie pariétale, l'une des chirurgies bariatriques les plus populaires de l'ère moderne, a été réalisée pour la première fois en 1990 comme la première portion d'une opération en deux étapes pour la dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Picard|nom1=Marceau|prénom2=Simon|nom2=Biron|prénom3=Roch-André|nom3=Bourque|prénom4=Martin|nom4=Potvin|titre=Biliopancreatic Diversion with a New Type of Gastrectomy|périodique=Obesity Surgery|volume=3|numéro=1|date=1993-02-01|doi=10.1381/096089293765559728|lire en ligne=http://link.springer.com/10.1381/096089293765559728|consulté le=2020-11-12|pages=29–35}}</ref>. La première gastrectomie pariétale laparoscopique a été réalisée en 1999. L'indication initiale d'une gastrectomie verticale était chez les patients présentant une super obésité (IMC> 60) pour induire une perte de poids afin de subir plus en toute sécurité la deuxième étape BPD-DS.<ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Philippe|nom1=Topart|prénom2=Guillaume|nom2=Becouarn|prénom3=Patrick|nom3=Ritz|titre=Should biliopancreatic diversion with duodenal switch be done as single-stage procedure in patients with BMI > or = 50 kg/m2?|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=6|numéro=1|date=2010-01|issn=1878-7533|pmid=19640795|doi=10.1016/j.soard.2009.04.016|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19640795/|consulté le=2020-10-26|pages=59–63}}</ref> En suivant ces patients, il a été noté qu'ils avaient d'excellentes réductions de l'excès de poids corporel et en 2008, les indications de la gastrectomie laparoscopique (LSG) ont été publiées.<ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Drake Eric|nom1=Bellanger|prénom2=Frank L.|nom2=Greenway|titre=Laparoscopic sleeve gastrectomy, 529 cases without a leak: short-term results and technical considerations|périodique=Obesity Surgery|volume=21|numéro=2|date=2011-02|issn=1708-0428|pmid=21132397|doi=10.1007/s11695-010-0320-y|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21132397/|consulté le=2020-10-26|pages=146–150}}</ref> Par rapport à d'autres chirurgies de perte de poids, la gastrectomie pariétale est techniquement plus facile avec relativement moins de morbidité et est donc devenue la chirurgie de perte de poids la plus courante pratiquée aux États-Unis. <ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Kevin|nom1=Seeras|prénom2=Senthilkumar|nom2=Sankararaman|prénom3=Peter P.|nom3=Lopez|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=30085577|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK519035/|consulté le=2020-10-26}}</ref> Actuellement, il y a 3 gastrectomies pour un Y-de-Roux aux États-Unis<ref name=":1" />. <br />
<br />
Globalement, on retient les '''avantages''' suivants pour la gastrectomie verticale<ref name=":1" /> : <br />
* intervention de courte durée <br />
* faible morbidité <br />
* profil d'effets secondaires faible <br />
* bonne qualité de vie <br />
Les '''limitations''' de la gastrectomie sont toutefois les suivants : <br />
* moins de perte de poids que les autres procédures <br />
* moins de correction des comorbidités métaboliques que les autres procédures <br />
* augmentation du risque de reflux gastro-oesophagien (5-10%)<ref name=":1" /> <br />
<br />
== Indications et contre-indications ==<br />
<br />
Les indications, ainsi que les contre-indications absolues et relatives de la gastrectomie pariétales sont les critères usuels d'une [[Chirurgie bariatrique|candidature bariatrique]]'''.'''<br />
== Évaluation ==<br />
L'évaluation [[Chirurgie bariatrique|bariatrique]] est multidisciplinaire. La sélection des patients a été établie pour minimiser les complications chirurgicales et maximiser les bénéfices d'une ressource limitée. L'évaluation devra donc statuer sur la santé mentale, médicale et nutritionnelle, ainsi qu'optimiser les comorbidités pour diminuer les complications chirurgicales. <br />
<br />
== Anatomie ==<br />
Anatomie de l'estomac<br />
Afin de comprendre les procédures de chirurgie bariatrique, il est important de comprendre l'anatomie de l'estomac, ses structures environnantes et le vaste apport sanguin provenant de l'artère mésentérique supérieure et du tronc coeliaque. L'estomac est divisé en cardia (juste distal à la jonction GE), le fundus (attenant au diaphragme gauche), le corps, l'antre et le pylore. La petite courbure se trouve sous les segments médiaux du foie et comprend l'incisura angularis qui peut être identifiée comme la jonction des axes vertical et horizontal de la petite courbure. La grande courbure est le long bord latéral gauche de l'estomac et supporte l'épiploon. Le bord gauche de l'œsophage intra-abdominal et le fundus se rencontrent à un angle aigu appelé «angle de His». Postérieurement à l'estomac se trouve l'arriète-cavité qui est un espace potentiel antérieur au pancréas et bordé par l'artère splénique, la rate, le rein gauche et le mésocôlon transverse.<br />
<br />
=== Ligaments ===<br />
<br />
* Ligament gastro-hépatique: Petite courbure vers le bord médial du foie, contient les artères gastriques gauche et droite. Peut contenir une artère hépatique gauche récurrente<br />
* Ligament gastrophrénique : Relie le fundus vers l'hémidiaphragme gauche<br />
* Ligament gastrosplénique : Grande courbure de la rate et contient les vaisseaux gastriques courts<br />
* Ligament gastro-colique : Estomac inférieur au côlon transverse, considéré comme faisant partie du grand épiploon et contenant les vaisseaux gastro-épiploïquesVascularisation de l'estomac (foie relevé pour fin de l'illustration), Dr Gray<br />
<br />
=== Vascularisation ===<br />
Le tronc coeliaque a trois branches : artères gastrique gauche, hépatique commune et splénique. L'artère gastrique gauche longe la petite courbure supérieure et s'anastomose avec l'artère gastrique droite. L'artère gastrique gauche est le principal apport sanguin à l'estomac après une gastrectomie verticale et elle dégage de nombreuses branches postérieures qui doivent rester ininterrompues pendant la dissection de la surface postérieure de l'estomac. L'artère hépatique commune donne l'artère gastroduodénale qui passe derrière la première partie du duodénum. L'artère gastrique droite est une branche de l'artère hépatique propre et rejoint l'artère gastrique gauche le long de la petite courbure. L'artère gastro-épiploïque droite se branche ensuite à partir de l'artère gastroduodénale et passe dans le ligament gastrocolique (épiploon) le long de la grande courbure pour rejoindre l'artère gastroépiploïque gauche qui est une branche de l'artère splénique courant le long de la plus grande courbure de latéral à médial. L'artère splénique dégage également 3 à 5 artères gastriques courtes circulant dans le ligament gastrosplénique vers le fundus gastrique.<br />
<br />
== Fonctionnement<!-- à retravailler avec source et schéma --> ==<br />
La gastrectomie verticale est une chirurgie pour contrer l'obésité par différents mécanismes. D'abord, il s'agit d'une '''procédure restrictive''' puisque le volume gastrique est diminué significativement. Le patient aura un volume post-opératoire d'environ 100 mL (½ tasse), puis environ 250 mL à deux ans post-opératoire. Il y a également une composante '''neurohormonale'''. La vidange gastrique est accélérée par un relâchement plus précoce de la GLP-1 et de la PYY3-36 (un sous-type de neuropeptide Y très orexigène). Le bolus alimentaire arrivant plus rapidement dans l'intestin, la satiété est obtenue plus rapidement par rétroaction négative. L'estomac amputé de son fundus et de la majorité de son corps sécrète moins de ghreline gastrique - hormone orexigène sécrétée par les cellules pariétales du fundus et du corps gastrique et donc le patient a moins d'appétit globalement. <br />
<br />
== Préparation ==<br />
Le patient aura une préparation minutieuse par l'équipe multidisciplinaire. D'abord, tel que discuté ci-haut, plusieurs patients bénéficieront d'un régime faible en calories et élevés en protéines afin de diminuer le volume hépatique pour favoriser une exposition de l'estomac. Le patient recevra une antibioprophylaxie (ex. : céfazoline 2 ou 3g) pondérée selon son poids. Finalement, le patient doit recevoir une thromboprophylaxie ajustée à son poids sous forme d'héparine sous-cutanée et on lui installera des jambières à compression séquentielle. <br />
<br />
Le patient sera placé en décubitus dorsal. Selon la préférence du chirurgien, il sera les jambes fermées ou écartées (''split-leg''). L'opérateur principal sera à droite ou entre les jambes. L'assistant se placera à gauche du patient.<br />
<br />
Après l'induction anesthésique, on placera le patient en Fowler (Tredelenburg inversé). Une sonde orogastrique pour décomprimée l'estomac sera installée puis retirée avant la manipulation de celui-ci par le chirurgien. <br />
<br />
=== Équipement ===<br />
<br />
L'équipement laparoscopique de base est nécessaire pour cette opération qui comprendra l'insufflation avec du gaz CO2, des champs chirurgicaux, des moniteurs, des instruments laparoscopiques, l'électrocautérisation et des trocarts. Contrairement aux procédures laparoscopiques conventionnelles, avec les patients bariatriques, vous aurez besoin de trocarts plus longs ainsi que d'instruments laparoscopiques plus longs pour s'adapter à la paroi abdominale plus épaisse.<ref name=":0" /><br />
<br />
Sont également requis: <ref name=":0" /><br />
<br />
* 3 trocarts de 5 mm pour les instruments et l'écarteur hépatique, 1 trocart Optiview pour le laparoscope (10-12 mm), 1 ou 2 trocarts de 12 mm pour l'agrafeuse<br />
* 1 aiguille de Veress standard ou extra-longue<br />
* écarteur hépatique (ex. : écarteur de Nathanson) <br />
* laparoscope 30 degrés, lentille 5 ou 10 mm<br />
* agrafeuse linéaire endoscopique avec différentes épaisseurs de cartouche (en moyenne 5 à 6 applications)<br />
* bougie de 34 Fr (selon la préférence du chirurgien)<br />
* endoscope flexible au besoin<br />
* dispositif d'énergie laparoscopique <br />
* porte-aiguille laparoscopique<br />
* clippeuse vasculaire<br />
* sutures à peau<br />
* un sac endoscopique pour l'extraction de l'estomac <br />
<br />
== Technique ==<br />
Il existe de nombreuses façons d'effectuer une gastrectomie laparoscopique en manchon, et une procédure type est présentée ici. <br />
[[Fichier:Trocartssleeve.jpg|vignette|469x469px|Exemples de positionnement des trocarts laparoscopiques pour une gastrectomie pariétale]]<br />
<br />
=== Entrée et mise en place ===<br />
L'entrée dans l'abdomen commence dans le quadrant supérieur gauche ('''point de Palmer''') et la technique utilisée est à la discrétion du chirurgien. Habituellement, l'aiguille de '''Veress''' est utilisée puis le trocart Optiview est introduit avec le laparoscope. L'abdomen est insufflé à une pression de 15 mmHg et l'abdomen est exploré visuellement avec un laparoscope. Un pneumopéritoine de 12 mmHg a été proposé dans les protocoles ERAS, mais le patient doit être fortement curarisé. Le placement du trocart sera le suivant:<br />
<br />
* Trocart de 5 mm dans le quadrant supérieur gauche, ligne axillaire antérieure (port de l'assistant)<br />
* Trocart de 5 ou 12 mm dans la ligne médio-claviculaire supérieure gauche pour la main droite du chirurgien<br />
* Trocart de 5 ou 12 mm dans la ligne médio-claviculaire paramédiane supérieure droite pour la main gauche du chirurgien<br />
* Trocart de 12 mm placé au niveau ou juste au-dessus de l'ombilic (habituellement une longueur de main sous l'apophyse xyphoïde) poir la caméra<br />
* Écarteur de foie placé dans la zone sous-xiphoïde via un trocart 5 mm. L'écarteur Nathanson est habituellement utilisé. <br />
* Une fois tous les ports insérés et le foie rétracté, le patient est placé en Trendelenburg inversé, le patient est en ''split-leg'' et donc le chirurgien est entre les jambes du patient, l'assistant est à gauche de celui-ci. <br />
<br />
=== Mobilisation de la grande courbure ===<br />
La dissection commence par la division de '''l'épiploon''' à quelques centimètres en amont du pylore. On divise l'épiploon en tentant de préserver le plus possible sa vascularisation en utilisant un appareil d'électrochirurgie. On monte le long de la grande courbure jusqu'à rencontrer les vaisseaux courts du pôle supérieur de la rate. D'ailleurs, celui-ci peut devenir ischémique (bleuté) en cours de procédure car la rate a une circulation terminale. La dissection est poursuivie pour diviser complètement le ligament gastrophrénique jusqu'à mobiliser l'''<nowiki/>'angle de His'''. On doit bien voir le '''pilier gauche''' du diaphragme. <br />
[[Fichier:Gastrectomie pariétale - mobilisation de la grande courbure (photo).jpg|centré|vignette|600x600px|Dissection de la grande courbure en décrochant l’épiploon avec un appareil d’électrochirurgie. Foie surélevé par l’écarteur Nathason. Rate lobulée au fond à droite de l’image.]] <br />
[[Fichier:Gastrectomie partielle - ligature du ligament gastrosplénique.jpg|centré|vignette|600x600px|Ligature du ligament gastrosplénique contenant les vaisseaux courts.]]<br />
<br />
=== Identification et réparation d'une hernie hiatale ===<br />
Après avoir exposé le pilier gauche du diaphragme, on doit évaluer s'il y a une hernie hiatale. Si tel est le cas, il est recommandé d'en réduire le contenu et le sac et de réparer la hernie avec un rapprochement des piliers. On utilise des sutures en X interrompues en arrière de l'oesophage. <br />
<br />
=== Mobilisation postérieure ===<br />
L'épiploon étant séparé complètement de la grande courbure, on accède à l'arrière-cavité des épiploons. L'estomac est soulevé antérieurement pour exposer sa paroi postérieure. Toutes les '''adhérences''' doivent être défaites, en prenant soin de ne pas transmettre de chaleur de l'appareil d'électrochirurgie sur la capsule pancréatique. On doit visualiser la petite courbure. La vascularisation de celle-ci servira de point de repère pour l'application des recharges de l'agrafeuse. <br />
[[Fichier:Gastrectomie partielle - mobilisation postérieure.jpg|centré|vignette|600x600px|Mobilisation postérieure de l’estomac en divisant les adhérences dans l’arrière-cavité.]] <br />
<br />
=== Placement de la bougie ===<br />
Une bougie orogastrique de 32 à 40 Fr est placée sous visualisation laparoscopique. L'anesthésiste pousse la bougie jusqu'au pylore de sorte que l'on mette légèrement en tension la zone pré-pylorique où les dernières attaches épiploïques ont été divisées. <br />
* '''Taille de la bougie''' : la bougie sert de guide pour l'application des cartouches d'autosuture pour créer un manchon autour de la bougie. Une bougie trop petite créé une gastrectomie trop étroite et donc augmente la résistance et la pression intra-luminale. Ceci augmenterait le risque de fuite. A contrario, une bougie trop large créerait un réservoir trop flasque et la perte de poids ne serait pas optimale. Lors de la cinquième conférence internationale, il a été recommandé d'utiliser une grande bougie (la '''médiane était de 36 Fr''') .<ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Michel|nom1=Gagner|prénom2=Colleen|nom2=Hutchinson|prénom3=Raul|nom3=Rosenthal|titre=Fifth International Consensus Conference: current status of sleeve gastrectomy|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=12|numéro=4|date=2016-05|issn=1878-7533|pmid=27178618|doi=10.1016/j.soard.2016.01.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27178618/|consulté le=2020-11-26|pages=750–756}}</ref><br />
<br />
* '''Longueur du pylore''' : il y a débat sur le point de départ de la première charge d'agrafes en terme de distance du pylore. Des distances de 2 à 6 cm sont pratiquées aujourd'hui et la quantité d'antre retenu détermine sa signification clinique. Avec une distance de 2 cm, plus d'antre est réséqué et le reste gastrique est relativement plus petit. Ceci, en théorie, produira une augmentation de la perte de poids excessive mais peut conduire à plus de complications de l'augmentation de la pression intragastrique distale. Des études comparant une distance de 2 cm et une distance de 4 à 6 cm ont montré des résultats mitigés. L'un a montré des résultats égaux en considérant la perte de poids et les complications <ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=Ahmed|nom1=ElGeidie|prénom2=Mohamed|nom2=ElHemaly|prénom3=Emad|nom3=Hamdy|prénom4=Mohamed|nom4=El Sorogy|titre=The effect of residual gastric antrum size on the outcome of laparoscopic sleeve gastrectomy: a prospective randomized trial|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=11|numéro=5|date=2015-09|issn=1878-7533|pmid=25638594|doi=10.1016/j.soard.2014.12.025|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25638594/|consulté le=2020-11-27|pages=997–1003}}</ref>, et l'autre a démontré une perte de poids accrue sans augmentation des complications pour la longueur de 2 cm.<ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=Emad|nom1=Abdallah|prénom2=Ayman|nom2=El Nakeeb|prénom3=Tamer|nom3=Youssef|prénom4=Tamer|nom4=Yousef|titre=Impact of extent of antral resection on surgical outcomes of sleeve gastrectomy for morbid obesity (a prospective randomized study)|périodique=Obesity Surgery|volume=24|numéro=10|date=2014-10|issn=1708-0428|pmid=24728866|doi=10.1007/s11695-014-1242-x|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24728866/|consulté le=2020-11-27|pages=1587–1594}}</ref> L'opinion de la conférence internationale était de commencer la résection à '''au moins 3 cm du pylore'''. <ref name=":0" /><br />
<br />
* <br />
<br />
=== Résection gastrique ===<br />
Une agrafeuse endoscopique de 60 mm de long est utilisée pour suturer et trancher l'estomac dans son axe vertical. La mise à feu est commencée à environ 5 cm proximal au pylore le long de la bougie et avec un angle parallèle à la petite courbure. Il faut s'assurer que l'agrafeuse englobe des longueurs égales de l'estomac antérieur et postérieur pour éviter la «spirale» du manchon - la mise en tension de la grande courbure par l'assistant est essentielle pour ce faire. Les lignes d'agrafes sont tirées séquentiellement le long de la bougie vers l'angle de His. En moyenne, l'épaisseur de paroi de l'antre, du corps et des fonds est respectivement de 3,1, 2,4 et 1,7 mm <ref name=":13">{{Citation d'un article|prénom1=Hazem|nom1=Elariny|prénom2=Hamilton|nom2=González|prénom3=Bingshi|nom3=Wang|titre=Tissue thickness of human stomach measured on excised gastric specimens from obese patients|périodique=Surgical Technology International|volume=14|date=2005|issn=1090-3941|pmid=16525963|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16525963/|consulté le=2020-11-27|pages=119–124}}</ref> Le but est d'utiliser une agrafeuse avec des agrafes suffisamment hautes pour accueillir l'antre le plus épais par opposition au fond de l'œil plus fin . Certains ont préconisé des résultats supérieurs en utilisant une hauteur d'agrafe plus haute en distal et une hauteur d'agrafe plus courte en proximal à l'approche du fundus.<ref name=":14">{{Citation d'un article|prénom1=David L.|nom1=Warner|prénom2=Kent C.|nom2=Sasse|titre=Technical Details of Laparoscopic Sleeve Gastrectomy Leading to Lowered Leak Rate: Discussion of 1070 Consecutive Cases|périodique=Minimally Invasive Surgery|volume=2017|date=2017|issn=2090-1445|pmid=28761766|pmcid=5518516|doi=10.1155/2017/4367059|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28761766/|consulté le=2020-11-27|pages=4367059}}</ref> On utilise des agrafes de plus en plus petites (exemples avec Echelon, on utilise d'abord des agrafes noires ou vertes, puis dorées, et finalement bleues). De 5 à 6 applications sont nécessaires.<br />
<br />
Il ne doit plus rester de cardia à la dernière application de cartouche. <br />
<br />
* '''Renforcement de la ligne d'agrafage''' - les principaux objectifs du renforcement de la ligne d'agrafage sont de réduire les taux de fuite et d'hémorragie de la ligne d'agrafage. Il existe de nombreuses techniques pour ce faire et se divisent en deux catégories principales, la surpiqûre (clips endoscopiques ou surjet de Maxon) et le renforcement. Dans une méta-analyse récente en 2016, en comparant le renforcement à l'absence de renforcement, il n'y avait pas de différence statistiquement significative dans le taux de fuite, mais il a montré une diminution des complications globales, y compris le saignement de la ligne d'agrafage. Lors de la comparaison entre le surjet et le renforcement, le surjet a révélé des avantages plus faibles avec des temps de fonctionnement plus longs et un taux de complications plus élevé ; mais est moins coûteuse. Néanmoins, le concensus jusqu'à ce jour est d'utiliser une technique ou l'autre, afin de diminuer le risque de saignement. <br />
<gallery><br />
Fichier:Gastrectomie partielle - application de la première cartouche d’autosuture (image).jpeg|Application de la première cartouche d’autosutures, bougie 34 Fr en place.<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - visualisation de la première application d’agrafes .jpeg|Visualisation de la première application d’agrafes.<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - application d’une deuxième cartouche d’autosuture.jpeg|Application d’une deuxième cartouche d’autosutures. Le foie toujours surélevé.<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - application de la dernière cartouches d’autosutures.jpeg|Application de la 5<sup>e</sup> et dernière cartouches d’autosutures. On regarde sous l’estomac pour bien visualiser le pilier gauche du diaphragme (à gauche de l’image). On entrevoit la rate qui est ischémique en son pôle supérieur (après la division des vaisseaux courts).<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - renforcement la ligne d’agrafes avec des clips endoscopiques.jpeg|On renforce la ligne d’agrafes avec des clips endoscopiques après avoir retiré la bougie.<br />
</gallery><br />
<br />
=== Endoscopie ===<br />
Cette étape est optionnelle. Elle est suggérée lors des reprises de gastrectomie verticale ou si on a un doute sur l'intégrité de la ligne d'agrafe. Un endoscope flexible est soigneusement inséré dans l'œsophage et la ligne d'agrafage est visualisée pour l'intégrité et l'hémostase. L'estomac restant peut être immergé dans le liquide d'irrigation, puis insufflé avec l'endoscope pour rechercher une fuite. Il est aussi possible d'instiller une solution colorée par du bleu de méthylène. <br />
<br />
* Test de fuite peropératoire - ceci est à la discrétion du chirurgien car il a eu des résultats incohérents. Une analyse rétrospective multicentrique en 2017 a démontré une faible sensibilité du test de fuite peropératoire pour prédire les fuites postopératoires. Ils ont démontré que le test de fuite peropératoire était négatif chez 91% des patients qui ont finalement développé une fuite de la ligne d'agrafes.<ref name=":15">{{Citation d'un article|prénom1=Jason|nom1=Bingham|prénom2=Jedediah|nom2=Kaufman|prénom3=Kai|nom3=Hata|prénom4=James|nom4=Dickerson|titre=A multicenter study of routine versus selective intraoperative leak testing for sleeve gastrectomy|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=9|date=2017-09|issn=1878-7533|pmid=28629729|doi=10.1016/j.soard.2017.05.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28629729/|consulté le=2020-11-27|pages=1469–1475}}</ref><br />
[[Fichier:Gastrectomie partielle - vérification de la ligne d'agrafes (photo).jpg|centré|vignette|600x600px|On observe toute la ligne d’agrafes pour s’assurer de son intégrité et de l’absence de saignement.]]<br />
<br />
=== Retrait de l'estomac ===<br />
L'estomac est mis dans un sac endoscopique afin de diminuer la contamination de la paroi du trou de trocart qui servira de site d'extraction. Habituellement, on utilise le site de trocart de 12 mm paramédian droit. <br />
<gallery><br />
Gastrectomie partielle - estomac dans le sac endoscopique.jpg|On met l’estomac excisé dans un sac endoscopique et on le retire par le site de trocart de travail qu’on agrandit. On refermera l’aponévrose de celui-ci ensuite.<br />
Gastrectomie - dernier regard (photo).jpg|Dernier regard sur le site chirurgical. Pôle supérieur de la rate clairement ischémique. Hémostase adéquate. On retire l’écarteur hépatique sous vision directe. Il y a une hépatomégalie du foie gauche secondaire à la stéatose.<br />
Gastrectomie partielle - vérification de l'estomac (photo).jpg|Estomac retiré dans lequel on a insufflé du CO2 pour visualiser la ligne d’agrafes (absence de torsion).<br />
</gallery><br />
<br />
=== Fermeture ===<br />
Une fermeture aponévrotique avec un passe-fil est effectuée sur le site du port de travail élargi pour l'extraction et la fermeture cutanée est effectuée sur tous les sites. <br />
<br />
== Complications ==<br />
Le tableau suivant illustre les complications suivant une gastrectomie pariétale par laparoscopie:<br />
{| class="wikitable"<br />
!CRITÈRES<br />
!HUTTER <br />
!BIRKMEYER <br />
!CARLIN <br />
!INGE <br />
|-<br />
|Nombre de patients<br />
|944<br />
|854<br />
|2949<br />
|67<br />
|-<br />
|Âge (années)<br />
|Mean = 47<br />
|37-55<br />
|Mean = 46<br />
|13-19<br />
|-<br />
|Mortalité<br />
|0.11<br />
|0<br />
|0.07<br />
|0<br />
|-<br />
|Fuite par perforation<br />
|0.74<br />
|0.35<br />
|0.9<br />
|1.5<br />
|-<br />
|Infection du site chirurgical<br />
|2.0<br />
|2.2<br />
|2.2<br />
|3<br />
|-<br />
|Embolie pulmonaire/thromboembolie veineuse<br />
|0.32<br />
|0.9<br />
|0.5<br />
|0<br />
|-<br />
|Réoperation<br />
|3.0<br />
|0.6<br />
|1.4<br />
|1.5<br />
|-<br />
|Saignement<br />
|0.6<br />
|0.6<br />
|1.1<br />
|0<br />
|}<br />
Actuellement, la morbidité et la mortalité à 30 jours d'une gastrectomie en manchon laparoscopique dans la littérature varient respectivement de 0 à 17,5% et de 0 à 1,2 %.<ref name=":16">{{Citation d'un article|prénom1=Mohamed|nom1=Ali|prénom2=Maher|nom2=El Chaar|prénom3=Saber|nom3=Ghiassi|prénom4=Ann M.|nom4=Rogers|titre=American Society for Metabolic and Bariatric Surgery updated position statement on sleeve gastrectomy as a bariatric procedure|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=10|date=2017-10|issn=1878-7533|pmid=29054173|doi=10.1016/j.soard.2017.08.007|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29054173/|consulté le=2022-04-08|pages=1652–1657}}</ref> <ref name=":0" /><br />
<br />
Comme pour de nombreuses opérations, les complications peuvent être divisées entre précoces et tardives.<br />
<br />
=== Précoces ===<br />
<br />
==== Hémorragie ====<br />
L'incidence rapportée est comprise entre 1 et 6% en postopératoire et peut être intraluminale ou intraabdominale.<ref name=":17">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17387557</ref> Les saignements extraluminaux proviennent généralement de la ligne d'agrafage, de la rate, du foie ou de la paroi abdominale. Ceci est traité avec une réopération à la discrétion du chirurgien. Pour les saignements intraluminaux, le patient peut présenter une méléna ou une hématémèse avec une goutte d'hématocrite concomitante. Cela peut être traité par des moyens endoscopiques et plus rarement une intervention chirurgicale. <ref name=":0" /><br />
<br />
Il existe des preuves pour soutenir le renforcement de la ligne d'agrafage pour éviter les saignements. Il y a eu plus de succès lors de la comparaison des matériaux de contrefort par opposition au renforcement des sutures de ligne d'agrafes. Il y a encore une controverse dans ce domaine, et une conclusion définitive n'a pas encore été tirée. <ref name=":18">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24507083</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==== Fuite ====<br />
L'incidence des fuites postopératoires lors de la gastrectomie par manchon laparoscopique est comprise entre 2 et 3% .<ref name=":19">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25968078</ref> La cause de la fuite chez les patients souffrant de gastrectomie par manchon est une augmentation de la pression relayée sur la ligne d'agrafage en cas d'ischémie relative. Ceci est généralement situé juste en dessous de la jonction GE où il y a une ischémie relative en raison de la dépendance aux vaisseaux gastriques courts sacrifiés. L'augmentation de la pression peut être due à un rétrécissement distal causé par une bougie de petit calibre, un rétrécissement ou une erreur technique de tir de l'agrafeuse trop près de l'incisura angularis. Il y a eu des résultats et des opinions mitigés sur la question de savoir si le renforcement de la ligne d'agrafage peut réduire le taux de fuite postopératoire et des études supplémentaires sont nécessaires. Il a été démontré qu'une plus grande taille de bougie réduira l'incidence des fuites chez les patients souffrant de gastrectomie en manchon.<br />
<br />
Les patients peuvent être asymptomatiques mais présentent fréquemment de la fièvre, une tachycardie et une tachypnée, une fréquence cardiaque élevée étant le premier signe. Le test diagnostique de choix est un scanner avec contraste oral et IV qui démontre une sensibilité et une spécificité relativement élevées. Une série de contraste UGI a une spécificité élevée, mais une faible sensibilité et n'est donc pas recommandée comme imagerie diagnostique de première intention. <ref name=":0" /><br />
<br />
Les fuites doivent être classées comme aiguë (<5 jours après l'opération) ou chronique (> 4 semaines après l'opération). Chez le patient aigu et instable, l'exploration avec drainage de la fuite et mise en place d'une sonde d'alimentation distale est la gestion de choix. Chez le patient chronique, la prise en charge chirurgicale est moins réussie. S'ils sont instables, le patient nécessitera une opération comme décrit pour une fuite aiguë. Pour une fuite / fistule chronique chez un patient stable, le traitement est conservateur en utilisant le drainage de l'abcès s'il est présent, des antibiotiques, du NPO, du TPN et un stenting endoluminal. La plupart des fistules / fuites chroniques se referment dans la fourchette de 4 semaines à 3 mois.<ref name=":20">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19506979</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
=== Tardives ===<br />
<br />
==== Stricture ====<br />
Cette complication a une incidence allant jusqu'à 4% et peut se présenter de manière aiguë secondaire à un œdème ou plus souvent de manière chronique. Les symptômes courants sont la dysphagie, les nausées et les vomissements et la localisation la plus fréquente est l'incisura angularis. Dans le contexte aigu, cela est probablement secondaire à un œdème ou à une torsion due à des problèmes techniques. L'image diagnostique de choix est une étude de contraste UGI. Le traitement de la sténose aiguë est conservateur et ne nécessite une intervention chirurgicale qu'en cas de non-résolution. Les patients qui présentent des sténoses chroniques doivent subir des dilatations endoscopiques du ballon et peuvent nécessiter plusieurs interventions pour une amélioration à long terme. L'échec de la prise en charge endoscopique nécessitera une intervention chirurgicale avec soit une séromyotomie laparoscopique, soit une conversion en une procédure de pontage gastrique.<ref name=":21">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22044967</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==== Reflux gastro-œsophagien ====<br />
Le RGO sévère est une contre-indication relative à la gastrectomie en manchon. Il y a eu des résultats contradictoires dans la littérature, mais beaucoup ont préconisé le développement ou l'aggravation des symptômes de reflux.Les traitements de première intention sont des IPP, mais si le patient présente des symptômes sévères et est réfractaire au traitement médical, ils peuvent nécessiter une conversion en pontage gastrique Roux-en-Y.<ref name=":22">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20101473</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==== Carences nutritionnelles ====<br />
Toutes les procédures bariatriques présentent des carences en nutriments et sont largement évitées par des tests de routine et une supplémentation quotidienne. Il existe des données montrant une diminution de l'incidence de la carence en nutriments par rapport au patient ayant subi un pontage gastrique, à l'exception du folate.<ref name=":0" /><br />
<br />
== Suivi ==<br />
Le suivi du [[Chirurgie bariatrique|patient bariatrique]] est la pierre angulaire du succès à long terme. Pour plus de détails concernant le suivi du patient ayant subi une gastrectomie pariétale, vous pouvez consulter les lignes directrices canadiennes : http://obesitycanada.ca/wp-content/uploads/2020/08/14-Table-1-with-links-1.pdf .<br />
<br />
== Signification clinique ==<br />
<br />
=== Résultats attendus ===<br />
Des données à long terme sont maintenant disponibles sur les résultats de la gastrectomie. La perte de poids moyenne en excès («excess weight loss») après cinq ans pour une gastrectomie laparoscopique pariétale serait d'environ 60%, la perte de poids moyenne étant de 25%, et la résolution des comorbidités est excellente. Une méta-analyse réalisée en 2017 a comparé les résultats à mi-parcours et à long terme entre la gastrectomie pariétale et le Y-de-Roux La conclusion était qu'à mi-parcours (3 à 5 ans après l'opération) les deux chirurgies avaient des résultats similaires en termes de perte de poids excessive et de résolution ou d'amélioration des comorbidités. Les données à long terme ont démontré que le bypass gastrique a finalement entraîné une perte de poids supérieure, mais l'amélioration des comorbidités est restée la même entre les deux procédures.<ref name=":23">{{Citation d'un article|prénom1=Saeed|nom1=Shoar|prénom2=Alan A.|nom2=Saber|titre=Long-term and midterm outcomes of laparoscopic sleeve gastrectomy versus Roux-en-Y gastric bypass: a systematic review and meta-analysis of comparative studies|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=2|date=2017-02|issn=1878-7533|pmid=27720197|doi=10.1016/j.soard.2016.08.011|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27720197/|consulté le=2020-11-11|pages=170–180}}</ref><ref name=":0" /> <br />
<br />
Voici un résumé de la résolution<ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=en-US|nom1=Pearce|prénom1=Nicole|titre=Canadian Adult Clinical Practice Guideline Chapters|url=https://obesitycanada.ca/guidelines/chapters/|site=Obesity Canada|consulté le=2020-11-11}}</ref> des comorbidités associées à l'obésité en fonction de la procédure effectuée<ref group="Note">Les résultats de la bande gastrique ne sont pas inclus dans ce tableau puisque cette procédure n'est plus recommandée dans les lignes directrices canadiennes</ref> : <br />
{| class="wikitable"<br />
|+Résolution des comorbidités en fonction de la procédure bariatrique<br />
!<br />
!Gastrectomie pariétale<br />
!Y-de-Roux<br />
!Dérivation bilio-pancréatique<br />
avec switch duodénal<br />
|-<br />
|Perte de poids total (%)<br />
|25<br />
|30<br />
|40<br />
|-<br />
|Taux de résolution du diabète de type 2<br />
|30<br />
|40<br />
|80<br />
|-<br />
|Taux de résolution de l'hypertension (%)<br />
|30<br />
|40<br />
|60<br />
|-<br />
|Taux de résolution de l'apnée/hypopnée du sommeil<br />
|40<br />
|50<br />
|70<br />
|-<br />
|Taux de résolution du reflux gastro-oesophagien<br />
|<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|Taux de résolution de la dyslipidémie<br />
|<br />
|65<br />
|95<br />
|}<br />
<br />
=== Reprise de poids ===<br />
<br />
=== La gastrectomie verticale comme pont vers la dérivation bilio-pancréatique ===<br />
Vu l'importante incidence de morbidité et de mortalité, 23% et 7% respectivement, chez les patients avec un IMC supérieur à 60 kg/m<sup>2</sup> qui subissent une [[Dérivation biliopancréatique avec switch duodénal|dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)]], les chirurgiens ont développé une procédure en deux temps, ayant comme première étape la gastrectomie pariétale pour le taux de morbidité. Le ''Clinical Issues Committee'' du ASMBS a analysé 13 études incluant 821 patients à haut risque ayant subi ce type de procédure. En moyenne, l'IMC préopératoire était de 60, puis 4 à 60 mois en suivi post-opératoire, leur IMC était à 45. Les complications observés chez cette population à haut risque a démontré un taux de fuite à 1,2%, un taux de saignement à 1,6%, et une mortalité à 0,24%. Le ASMBS conclut donc que la gastrectomie pariétale est de valeur en tant qu'étape initiale d'une chirurgie bariatrique chez une population à haut risque<br />
<br />
%. The ASMBS concluded that LSG has value as the initial stage of a bariatric surgery in a high-risk population (<br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><references group="Note" /><br />
== Références ==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2020/10/25<br />
| nom = Sleeve Gastrectomy<br />
| source = StatPearls<br />
| révision = 2020/06/28<br />
| url = https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK519035/<br />
| révisé = 1<br />
| pmid = 30085577<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Chirurgie_bariatrique&diff=80217Chirurgie bariatrique2022-04-18T00:23:01Z<p>Nanxin Jiang : /* Apnée du sommeil */</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = <br />
| image = Gastrectomie - dernier regard (photo).jpg<br />
| description_image = [[Gastrectomie pariétale]]<br />
| autres_noms = Chirurgie de l'obésité<br />
| terme_anglais = Briatric surgery<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = chirurgie générale<br />
| systèmes = Gastrointestinal<br />
| wikidata_id = Q357503<br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}} <br />
<br />
La '''chirurgie bariatrique''' comprend une variété d'interventions pratiquées dans le but de traiter l'[[obésité]]. Les principales procédures sont :<br />
<br />
* le [[Pontage gastrique Y-de-Roux|Y-de-Roux]]<br />
* la [[gastrectomie pariétale]]<br />
* la [[duodenal switch|dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)]].<br />
==Indications==<br />
Telles les lignes directrices canadiennes<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-FR|nom1=Pearce|prénom1=Nicole|titre=Chirurgie bariatrique : Options chirurgicales et résultats|url=https://obesitycanada.ca/fr/deslignesdirectrices/options/|site=Obésité Canada|consulté le=2022-04-17}}</ref>, les indications d'une '''chirurgie bariatrique''' comprennent: <br />
<br />
# Un {{Indication|nom=Obésité|affichage=IMC > 40}} ou [[IMC]] ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité:<br />
#* l'[[hypertension artérielle]]<br />
#* une [[Dyslipidémies|dyslipidémie]]<br />
#* un [[diabète de type 2]]<br />
#* du [[reflux gastro-oesophagien]] sévère<br />
#* de l'[[apnée du sommeil]]<br />
#* une [[maladie cardiaque athérosclérotique]]<br />
#* une [[insuffisance veineuse]] sévère<br />
#* une [[Cirrhose|cirrhose hépatique non-alcoolique]] (NASH)<br />
#* de l'[[incontinence urinaire]]<br />
#* un [[pseudotumor cerebri]]<br />
#* des problèmes musculosquelettiques invalidants<br />
# des tentatives infructueuses à perdre du poids de manière non chirurgicale<br />
# une autorisation en termes de santé mentale<br />
# aucune contre-indication médicale à la chirurgie.<br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes incluent aussi des critères pour les '''adolescents''' :<br />
<br />
# IMC ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité de l'adolescence et réfractaire au traitement médical et aux changements d'habitude de vie : apnée du sommeil (index d'apnée >15 épisodes), pseudotumor cerebri, NASH, diabète de type 2.<br />
# IMC ≥ 40 avec de l'hypertension, une résistance à l'insuline ou intolérance au glucose, qualité de vie diminuée, diminution de l'autonomie (AVQ, AVD), apnée du sommeil avec index de 5 à 15 <br />
<br />
Des mises à jour récentes ont inclus des patients ayant un IMC de 30-35 avec un diabète de type 2 incontrôlable ou un syndrome métabolique comme indication pour une gastrectomie pariétale.<br />
<br />
==Contre-indications<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey I.|nom1=Mechanick|prénom2=Adrienne|nom2=Youdim|prénom3=Daniel B.|nom3=Jones|prénom4=W. Timothy|nom4=Garvey|titre=Clinical practice guidelines for the perioperative nutritional, metabolic, and nonsurgical support of the bariatric surgery patient--2013 update: cosponsored by American Association of Clinical Endocrinologists, The Obesity Society, and American Society for Metabolic & Bariatric Surgery|périodique=Obesity (Silver Spring, Md.)|volume=21 Suppl 1|date=2013-03|issn=1930-739X|pmid=23529939|pmcid=4142593|doi=10.1002/oby.20461|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23529939/|consulté le=2022-04-17|pages=S1–27}}</ref>==<br />
===Absolues===<br />
Les '''contre-indications absolues''' comprennent : <br />
<br />
* l'incapacité à tolérer une anesthésie générale<br />
* une {{Contre-indication|nom=coagulopathie|relative=0}} incontrôlable<br />
* une {{Contre-indication|nom=néoplasie|relative=0}} active<br />
* une {{Contre-indication|nom=cirrhose|relative=0}} Child-C<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie psychiatrique|relative=0}} sévère ou instable<br />
* un {{Contre-indication|nom=tabagisme|relative=0}}, une {{Contre-indication|nom=toxicomanie|relative=0}} ou un {{Contre-indication|nom=alcoolisme|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=boulimie|relative=0}} ou une hyperphagie boulimique non traitée.<br />
<br />
D'un point de vue cognitif, le patient doit être apte à comprendre les risques et bénéfices de la chirurgie, et il doit avoir les capacités pour instaurer les changements d'habitude de vie requis pour la chirurgie. Le patient doit également être compliant avec sa médication. <br />
<br />
===Relatives===<br />
Les '''contre-indications relatives''' sont : <br />
<br />
* la {{Contre-indication|nom=maladie cœliaque|relative=1}}<br />
* les allergies multiples <br />
* le {{Contre-indication|nom=syndrome de Prader-Willi|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie de Crohn|relative=0}} duodénale<br />
* la {{Contre-indication|nom=narcodépendance|relative=0}}<br />
* un {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge < 18 ans}} ou {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge > 65 ans}} (relatif selon l'état de santé global du patient).<br />
<br />
== Évaluation ==<br />
L'évaluation bariatrique est multidisciplinaire. La sélection des patients a été établie pour minimiser les complications chirurgicales et maximiser les bénéfices d'une ressource limitée. L'évaluation devra donc statuer sur la santé mentale, médicale et nutritionnelle, ainsi qu'optimiser les comorbidités pour diminuer les complications chirurgicales.<br />
<br />
=== Évaluation psychologique<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Dean|nom1=Spirou|prénom2=Jayanthi|nom2=Raman|prénom3=Evelyn|nom3=Smith|titre=Psychological outcomes following surgical and endoscopic bariatric procedures: A systematic review|périodique=Obesity Reviews: An Official Journal of the International Association for the Study of Obesity|volume=21|numéro=6|date=2020-06|issn=1467-789X|pmid=31994311|doi=10.1111/obr.12998|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31994311/|consulté le=2022-04-17|pages=e12998}}</ref> ===<br />
Il est reconnu qu'il existe une association entre l'obésité et les problèmes de santé mentale<ref group="note">Par exemple, 25 à 60% des patients bipolaires sont obèses et les schizophrènes le sont dans une proportion de 30-70%. Quant aux troubles de l'humeur, 20 à 50% des patients sont obèses. Il y a aussi des liens entre le TDAH, l'hyperphagie boulimique et le PTSD. </ref>. On recommande une évaluation minimale pour établir la santé psychologique du patient. Ce que l'on recherche chez les candidats:<br />
<br />
* Une stabilité au niveau de la santé mentale et de la médication nécessaire pour stabiliser celle-ci (idéalement 6 mois précédant la chirurgie)<ref group="note">Certaines médications psychiatriques favorisent le gain de poids. Il serait donc idéal de les changer plusieurs mois avant la procédure afin d'en optimiser le résultat.</ref>.<br />
* L'absence de psychose active ou d'utilisation de drogue dure.<br />
* Un bon contrôle des stresseurs externes, considérant que le changement corporel et neurohormonal causé par une chirurgie bariatrique occasionne un stress important pour l'individu, et peut l'amener à décompenser au niveau psychiatrique. De plus, d'anciens troubles alimentaires peuvent ressurgir.<br />
* Dans la mesure qu'un transfert de dépendance est possible (ex. : vers l'alcool (7%), drogues, comportements sexuels dangereux), les mécanismes de défense doivent être gérés avant l'intervention.<br />
* L'absence d'un diagnostic de déficience intellectuelle afin de pouvoir bien comprendre les recommandations alimentaires, de favoriser les changements d'habitude de vie et de suivre tous les enseignements.<br />
* Chez un candidat ayant une histoire de multiples tentatives de suicide, on ne recommande pas la chirurgie<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Ted D.|nom1=Adams|prénom2=Richard E.|nom2=Gress|prénom3=Sherman C.|nom3=Smith|prénom4=R. Chad|nom4=Halverson|titre=Long-term mortality after gastric bypass surgery|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=357|numéro=8|date=2007-08-23|issn=1533-4406|pmid=17715409|doi=10.1056/NEJMoa066603|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17715409/|consulté le=2022-04-17|pages=753–761}}</ref><ref group="note">Le risque de récidive en ce sens augmente significativement après une procédure bariatrique.</ref>.<br />
<br />
=== Évaluation nutritionnelle ===<br />
L'élément clef pour la réussite d'une chirurgie bariatrique est d'implanter les changements nutritionnels avant l'intervention<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey I.|nom1=Mechanick|prénom2=Adrienne|nom2=Youdim|prénom3=Daniel B.|nom3=Jones|prénom4=W.|nom4=Timothy Garvey|titre=Clinical practice guidelines for the perioperative nutritional, metabolic, and nonsurgical support of the bariatric surgery patient--2013 update: cosponsored by American Association of Clinical Endocrinologists, the Obesity Society, and American Society for Metabolic & Bariatric Surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=9|numéro=2|date=2013-03|issn=1878-7533|pmid=23537696|doi=10.1016/j.soard.2012.12.010|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23537696/|consulté le=2022-04-17|pages=159–191}}</ref>, dans le but de: <br />
<br />
* Augmenter le succès de la perte de poids; <br />
* Diminuer les complications péri-opératoires; <br />
* Identifier les troubles alimentaires; <br />
* Favoriser un maintien à long terme des bonnes habitudes. <br />
<br />
=== Contrôle glycémique ===<br />
Comme dans toute procédure chirurgicale, la guérison est altérée par une HbA1c trop élevée. En pré-opératoire, les cibles visées<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref> sont: <br />
<br />
* HbA1c ≤ 7%<br />
* Glucose à jeun '''et''' post-prandial ≤ 8 mmol/L<br />
<br />
À défaut d'atteindre ces objectifs, le risque des complications<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Katherine M.|nom1=Meister|prénom2=Theadore|nom2=Hufford|prénom3=Chao|nom3=Tu|prénom4=Zhamak|nom4=Khorgami|titre=Clinical significance of perioperative hyperglycemia in bariatric surgery: evidence for better perioperative glucose management|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=14|numéro=11|date=2018-11|issn=1878-7533|pmid=30245036|doi=10.1016/j.soard.2018.07.028|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30245036/|consulté le=2022-04-17|pages=1725–1731}}</ref> suivantes augmente: <br />
<br />
* Déhiscence;<br />
* Infections;<br />
* Perte de poids sous-optimale;<br />
* Moins bonne éradication du diabète de type 2 en post-opératoire.<br />
<br />
=== Habitudes de vie ===<br />
<br />
* '''Cessation tabagique'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Alexandra|nom1=Chow|prénom2=Amy|nom2=Neville|prénom3=Nicole|nom3=Kolozsvari|titre=Smoking in bariatric surgery: a systematic review|périodique=Surgical Endoscopy|volume=35|numéro=6|date=2021-06|issn=1432-2218|pmid=32524412|doi=10.1007/s00464-020-07669-3|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32524412/|consulté le=2022-04-17|pages=3047–3066}}</ref>: Minimum 2 mois avant l'intervention et doit se poursuivre au long terme.<br />
** <u>But</u>: Diminuer les complications tardives telles que les [[Sténose|sténoses]], la [[gastrite]], l'[[ulcère]], etc.;<br />
** Pour confirmer, on peut doser la nicotinémie urinaire ou la carboxyhémoglobine (selon les disponibilités du laboratoire local).<br />
<br />
* '''Alcool'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Erik|nom1=Stenberg|prénom2=Luiz Fernando|nom2=Dos Reis Falcão|prénom3=Mary|nom3=O'Kane|prénom4=Ronald|nom4=Liem|titre=Guidelines for Perioperative Care in Bariatric Surgery: Enhanced Recovery After Surgery (ERAS) Society Recommendations: A 2021 Update|périodique=World Journal of Surgery|volume=46|numéro=4|date=2022-04|issn=1432-2323|pmid=34984504|pmcid=8885505|doi=10.1007/s00268-021-06394-9|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34984504/|consulté le=2022-04-17|pages=729–751}}</ref>: Ne doit pas être consommé sur une base régulière <br />
** <u>Buts</u>: Pauvre apport nutritionnel; éviter un transfert de dépendance en post-opératoire.<br />
<br />
* '''Activité physique'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Daniel B.|nom1=Jones|prénom2=Mohamad Rassoul A.|nom2=Abu-Nuwar|prénom3=Cindy M.|nom3=Ku|prénom4=Leigh-Ann S.|nom4=Berk|titre=Less pain and earlier discharge after implementation of a multidisciplinary enhanced recovery after surgery (ERAS) protocol for laparoscopic sleeve gastrectomy|périodique=Surgical Endoscopy|volume=34|numéro=12|date=2020-12|issn=1432-2218|pmid=31938928|doi=10.1007/s00464-019-07358-w|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31938928/|consulté le=2022-04-17|pages=5574–5582}}</ref>''':''' Instaurer un changement avant la procédure <br />
** <u>But</u>: Consolider le changement de comportement à long terme; favoriser une meilleure convalescence.<br />
<br />
* '''Stabilité du poids:''' Une perte de poids pré-opératoire n'est pas nécessaire, mais démontre toutefois la motivation du patient<ref group="note">Les patients qui perdent ≥ 5% de leur excès de poids en pré-opératoire voyait une perte de poids en un an plus marquée que les patients ayant perdu moins que 5% de leur excès de poids en pré-opératoire. Cependant, la perte de poids à 4 ans n'est pas plus marquée chez ni l'un ni l'autre des deux groupes.</ref>. <br />
** L'équipe chirurgicale peut toutefois demander une diète liquide hypo-calorique forte en teneur protéique<ref group="note">Les diètes fortes en teneur protéique produisent des pertes de poids rapides, apportent une satiété adéquate, réduisent la perte de masse musculaire, et limitent le ralentissement du métabolisme basal au repos. </ref>, afin de:<br />
*** Faciliter la procédure laparascopique au niveau de l'abdomen;<br />
*** Diminuer une stéatose hépatique avec hépatomégalie pour réduire les risques d'endommager le foie.<br />
** Une '''perte de poids''' de '''5-10%''' permet tout de même d'améliorer les facteurs de risque cardiovasculaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref> et de réduire les comorbidités tels:<br />
*** L'[[Hypertension artérielle|hypertension]];<br />
*** La [[Dyslipidémies|dyslipidémie]]<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Paul S.|nom1=Jellinger|prénom2=Yehuda|nom2=Handelsman|prénom3=Paul D.|nom3=Rosenblit|prénom4=Zachary T.|nom4=Bloomgarden|titre=AMERICAN ASSOCIATION OF CLINICAL ENDOCRINOLOGISTS AND AMERICAN COLLEGE OF ENDOCRINOLOGY GUIDELINES FOR MANAGEMENT OF DYSLIPIDEMIA AND PREVENTION OF CARDIOVASCULAR DISEASE - EXECUTIVE SUMMARYComplete Appendix to Guidelines available at http://journals.aace.com|périodique=Endocrine Practice: Official Journal of the American College of Endocrinology and the American Association of Clinical Endocrinologists|volume=23|numéro=4|date=2017-04-02|issn=1530-891X|pmid=28156151|doi=10.4158/EP171764.GL|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28156151/|consulté le=2022-04-17|pages=479–497}}</ref>;<br />
*** Le [[Diabète sucré|diabète de type 2]];<br />
*** L'[[Obésité|obésité viscérale]];<br />
*** La [[stéatose hépatique]]<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Guilherme S.|nom1=Mazzini|prénom2=Toms|nom2=Augustin|prénom3=Sabrena|nom3=Noria|prénom4=Carlos|nom4=Romero-Marrero|titre=ASMBS Position Statement on the Impact of Metabolic and Bariatric Surgery on Nonalcoholic Steatohepatitis|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=18|numéro=3|date=2022-03|issn=1878-7533|pmid=34953742|doi=10.1016/j.soard.2021.11.015|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34953742/|consulté le=2022-04-17|pages=314–325}}</ref>;<br />
*** L'[[hépatomégalie]].<br />
<br />
=== Investigation médicale ===<br />
L'obésité apporte son lot de comorbidités. Celles-ci doivent être évaluées en pré-opératoire et ensuite être stabilisée pour minimiser les complications post-opératoires.<br />
<br />
==== Évaluation digestive ====<br />
Une endoscopie digestive haute n'est pas obligatoire. Elle est toutefois recommandée dans les situations suivantes :<br />
<br />
* [[dyspepsie]] réfractaire aux IPP<br />
* [[Dysphagie (approche clinique)|dysphagie]]<br />
* utilisation chronique d'anti-acides ou IPP<br />
* facteurs de risque familiaux de cancer de l'estomac ou de l'oesophage<br />
* douleur épigastrique.<br />
<br />
L'endoscopie permettra d'évaluer la présence d'une [[hernie hiatale]], d'une [[Œsophagite de reflux|oesophagite]], d'un [[oesophage de Barrett]], d'une maladie peptique ou d'une néoplasie. Il est recommandé de faire le déspitage d'H. Pylori au moment de l'endoscopie. Le taux de positivité serait de 15 à 85%<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Valentin|nom1=Mocanu|prénom2=Jerry T.|nom2=Dang|prénom3=Noah|nom3=Switzer|prénom4=Daniel|nom4=Skubleny|titre=The Effect of Helicobacter pylori on Postoperative Outcomes in Patients Undergoing Bariatric Surgery: a Systematic Review and Meta-analysis|périodique=Obesity Surgery|volume=28|numéro=2|date=2018-02|issn=1708-0428|pmid=29159552|doi=10.1007/s11695-017-3024-8|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29159552/|consulté le=2022-04-17|pages=567–573}}</ref>.<br />
<br />
==== Dépistage néoplasique ====<br />
Il est recommandé de dépister les patients selon leurs facteurs de risque et leur groupe d'âge<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Saber|nom1=Ghiassi|prénom2=Maher|nom2=El Chaar|prénom3=Essa M.|nom3=Aleassa|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on the relationship between obesity and cancer, and the role of bariatric surgery: risk, timing of treatment, effects on disease biology, and qualification for surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=16|numéro=6|date=2020-06|issn=1878-7533|pmid=32359998|doi=10.1016/j.soard.2020.03.019|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32359998/|consulté le=2022-04-17|pages=713–724}}</ref>. Par exemple, le patient de 50 ans et plus devra avoir une recherche de sang dans les selles. La mammographie de dépistage de la femme de 50 ans et plus est également suggérée.<br />
<br />
==== Évaluation cardiovasculaire ====<br />
Un des devis principaux de la chirurgie bariatrique est l'amélioration de la santé cardio-vasculaire des patients obèses. Or, en pré-opératoire, celle-ci est difficilement à évaluer vu la possibilité d'une présence concomittante des conditions suivantes: <br />
<br />
* Limitation physique <br />
* Gonarthrose sévère <br />
* Dyspnée multifactorielle <br />
* Échographie techniquement difficile par l'épaisseur des tissus sous-cutanés <br />
* Scintigraphie myocardique limitée par le poids du patient lors de l'utilisation de l'appareil. <br />
<br />
On recommande toutefois<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref>:<br />
<br />
* '''ECG''' de base<ref group="note">L'ECG sera souvent anormal puisque l'obésité change la morphologie cardiaque. On pourrait donc remarquer:<br />
<br />
* Hypertrophie ventriculaire gauche;<br />
* Dysfonction diastolique, ou;<br />
* Dysfonction ventriculaire gauche.<br />
</ref>, <br />
* '''Échographie cardiaque''' au besoin<ref group="note">L'ETT pourrait être tentée si on croit faire face à une:<br />
<br />
* Dysfonction cardiaque gauche;<br />
* Valvulopathie, ou;<br />
* Hypertension pulmonaire.<br />
<br />
</ref>,<br />
* Une '''scintigraphie MUGA''' peut permettre d'évaluer la fonction cardiaque. <br />
<br />
Néanmoins, les résultats de ces différents tests ne changeront que peu la conduite anesthésique. Le patient sera toutefois davantage suivi en post-opératoire pour déceler rapidement une complication cardiaque.<br />
<br />
==== Apnée du sommeil ====<br />
Tout patient doit avoir une évaluation en inhalothérapie pour éliminer un syndrome d'apnée du sommeil (SAS)<ref group="note">Dans le cadre d'un dépistage universel de toute la clientèle bariatrique, la prévalence des conditions va comme suit :<br />
<br />
* Syndrome d'apnée connu pré-opératoire : 15-20%<br />
* Syndrome d'apnée léger à sévère (IAH ≥ 5/h): 80-85%<br />
* SAS Modéré + sévère (IAH ≥15/h): 50 %<br />
* SAS Sévère (IAH >30/h): 25-30%<br />
</ref>. Le cas échéant, celle-ci doit être traitée par CPAP et un rapport de compliance doit être fourni. Une bonne stabilisation de cette maladie est nécessaire pour diminuer les risques d'incidents respiratoires en post-opératoire et pour diminuer l'hypertension. <br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes et européennes de chirurgie bariatrique suggèrent un dépistage chez tous les candidats opératoires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Christel A. L.|nom1=de Raaff|prénom2=Marguerite A. W.|nom2=Gorter-Stam|prénom3=Nico|nom3=de Vries|prénom4=Ashish C.|nom4=Sinha|titre=Perioperative management of obstructive sleep apnea in bariatric surgery: a consensus guideline|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=7|date=2017-07|issn=1878-7533|pmid=28666588|doi=10.1016/j.soard.2017.03.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28666588/|consulté le=2022-04-18|pages=1095–1109}}</ref>. En effet, le questionnaire (Stop-Bang) est peu sensible et spécifique. De plus, des études rétrospectives démontrent qu'on augmente la durée de séjour si le patient n'est pas traité et il y a un risque indépendant augmenté de fuites anastomotiques. <br />
<br />
Sommairement, les '''avantages''' du port du '''CPAP''' en péri-opératoire sont les suivantes:<br />
<br />
* Augmentation de la qualité du sommeil;<br />
* Aide au contrôle de la tension artérielle;<br />
* Amélioration des contrôle de glycémie;<br />
* Diminution de désaturation en oxygène;<br />
* Diminution des arythmies;<br />
* Diminution de l'atélectasie.<br />
==Anatomie==<br />
[[Fichier:2414 Stomach.jpg|vignette|Anatomie de l'estomac]]<br />
Afin de comprendre les procédures de chirurgie bariatrique, il est important de comprendre l'anatomie de l'estomac, ses structures environnantes et le vaste apport sanguin provenant de l'artère mésentérique supérieure et du tronc coeliaque. L'estomac est divisé en cardia (juste distal à la jonction GE), le fundus (attenant au diaphragme gauche), le corps, l'antre et le pylore. La petite courbure se trouve sous les segments médiaux du foie et comprend l'incisura angularis qui peut être identifiée comme la jonction des axes vertical et horizontal de la petite courbure. La grande courbure est le long bord latéral gauche de l'estomac et supporte l'épiploon. Le bord gauche de l'œsophage intra-abdominal et le fundus se rencontrent à un angle aigu appelé «angle de His». Postérieurement à l'estomac se trouve l'arriète-cavité qui est un espace potentiel antérieur au pancréas et bordé par l'artère splénique, la rate, le rein gauche et le mésocôlon transverse.<br />
<br />
=== Ligaments ===<br />
<br />
* Ligament gastro-hépatique: Petite courbure vers le bord médial du foie, contient les artères gastriques gauche et droite. Peut contenir une artère hépatique gauche récurrente <br />
* Ligament gastrophrénique : Relie le fundus vers l'hémidiaphragme gauche<br />
* Ligament gastrosplénique : Grande courbure de la rate et contient les vaisseaux gastriques courts <br />
* Ligament gastro-colique : Estomac inférieur au côlon transverse, considéré comme faisant partie du grand épiploon et contenant les vaisseaux gastro-épiploïques <br />
<br />
[[Fichier:Gray532.png|vignette|Vascularisation de l'estomac (foie relevé pour fin de l'illustration), Dr Gray]]<br />
<br />
=== Vascularisation ===<br />
<br />
Le tronc coeliaque a trois branches : artères gastrique gauche, hépatique commune et splénique. L'artère gastrique gauche longe la petite courbure supérieure et s'anastomose avec l'artère gastrique droite. L'artère gastrique gauche est le principal apport sanguin à l'estomac après une gastrectomie verticale et elle dégage de nombreuses branches postérieures qui doivent rester ininterrompues pendant la dissection de la surface postérieure de l'estomac. L'artère hépatique commune donne l'artère gastroduodénale qui passe derrière la première partie du duodénum. L'artère gastrique droite est une branche de l'artère hépatique propre et rejoint l'artère gastrique gauche le long de la petite courbure. L'artère gastro-épiploïque droite se branche ensuite à partir de l'artère gastroduodénale et passe dans le ligament gastrocolique (épiploon) le long de la grande courbure pour rejoindre l'artère gastroépiploïque gauche qui est une branche de l'artère splénique courant le long de la plus grande courbure de latéral à médial. L'artère splénique dégage également 3 à 5 artères gastriques courtes circulant dans le ligament gastrosplénique vers le fundus gastrique.<br />
==Techniques==<br />
[[Fichier:Biliopancreatic diversion.png|vignette|Dérivation biliopancréatique]]<br />
Les procédures bariatriques peuvent être regroupées en trois mécanismes principaux : par malabsorption, par restriction ou par mécanisme mixte.<ref name="pmid16617237">{{Citation d'un article | vauthors = Abell TL, Minocha A | title = Gastrointestinal complications of bariatric surgery: diagnosis and therapy | journal = The American Journal of the Medical Sciences | volume = 331 | issue = 4 | pages = 214–8 | date = April 2006 | pmid = 16617237 | doi = 10.1097/00000441-200604000-00008 | s2cid = 25920218 }}</ref><br />
=== Procédures de malabsorption===<br />
Les procédures malabsorptives diminuent l'efficacité de l'absorption des nutriments en réduisant la surface d'absorption au niveau de l'intestin. Les techniques utilisées vont soit contourner une partie de l'intestin et/ou limiter les sécrétions biliopancréatiques qui facilitent l'absorption. Certaines procédures réduisent également la taille de l'estomac.<br />
<br />
Une perte de poids importante peut être observée dans les procédures malabsorptives, selon la surface d'absorption intestinale qui en résulte. Cependant, le bénéfice de la perte de poids vient accompagné de complications métaboliques significatives, telles que la malnutrition et multiples déficiences en micronutriments. <br />
<br />
Les procédures de malabsorption comprennent les suivantes:<br />
<br />
* '''Dérivation biliopancréatique''', prédécesseur du BPD-DS (qui rajoute une composante de switch duodénal). Une partie de l'estomac est réséquée, puis la partie distale de l'intestin grêle est reliée à la poche résiduelle de l'estomac, contournant ainsi le duodénum et le jéjunum. Cette procédure est aujourd'hui rarement utilisée pour les complications qu'elle engendre. Environ 2 % des patients vont avoir une malabsorption sévère et une carence nutritionnelle nécessitant une réplétion en vitamines et en minéraux, sans quoi il existe un risque d'anémie et d'ostéoporose. Beaucoup moins de chirurgiens pratiquent le BPD par rapport aux autres chirurgies de perte de poids, en partie à cause de la nécessité d'un suivi nutritionnel à long terme.<br />
* '''Pontage jéjuno-iléal''', où tout sauf 30-45 cm (12-18 po) de l'intestin grêle était réséqué. Cette procédure, pratiquée pour soulager l'[[Obésité|obésité morbide]] durant les années 1950 à 1970, n'est plus utilisée aujourd'hui. <br />
* '''Manchon endoluminal''', c'est-à-dire l'insertion d'un tube flexible dans la partie supérieure de l'intestin grêle via la bouche et l'estomac. Le but est de bloquer l'absorption de certains aliments/calories. Il n'implique pas de coupure réelle et est donc conçu pour réduire les risques d'infection. Cependant, les résultats n'étaient pas concluants et l'appareil avait des problèmes de migration et de glissement. Une étude récemment réalisée aux Pays-Bas a révélé une diminution de 5,5 points d'IMC en 3 mois avec un manchon endoluminal. [[Image:Vertical banded gastroplasty.png|thumb|Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage|alt=|242x242px]][[Image:Adjustable gastric banding.png|thumb|Schéma d'un anneau gastrique ajustable.|243x243px]]<br />
<br />
=== Procédures restrictives===<br />
Les procédures restrictives visent à diminuer l'apport calorique, en réduisant la taille utile de l'estomac, et/ou à réduire la vitesse de vidange de l'estomac. Les bénéficiaires de ces procédures ressentiront donc une satiété plus précoce.<ref name="SMD"><br />
{{Citation d'un ouvrage | vauthors = Stanczyk M, Martindale RG, Deveney C | title = Handbook of Nutrition and Food | chapter = 53 Bariatric Surgery Overview | veditors = Berdanier CD, Feldman EB, Dwyer J | pages = 915–926 | year = 2007 | location = Boca Raton, FL | publisher = CRC Press }}</ref> <br />
<br />
Les procédures de restriction incluent les suivantes: <br />
<br />
* '''Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage''', également appelée procédure de Mason ou agrafage de l'estomac. Une partie de l'estomac est agrafée de manière permanente pour créer une poche pré-estomac plus petite, qui sert de nouvel estomac. <br />
* '''Anneau gastrique ajustable''', opération qui peut être réalisée par laparoscopie et qui est communément appelée ''bande abdominale.'' La restriction de l'estomac est créée à l'aide d'un anneau en silicone, ajustable en ajoutant ou en retirant une solution saline à travers un orifice en sous-cutané. La petite poche gastrique et la sortie étroite à l'anneau restreignent l'apport en nutriments, ce qui permet la perte de poids. Cette procédure n'est plus recommandée dans les lignes directrices canadiennes.<br />
* '''[[Gastrectomie pariétale]] (''sleeve'')''''','' ou manchon gastrique, est une intervention dans laquelle l'estomac est réduit à environ 15 % de sa taille d'origine par ablation, suivant la courbe majeure de l'estomac. Les bords ouverts sont ensuite attachés ensemble, réduisant de façon permanente la taille de l'estomac. L'intervention est réalisée en laparoscopie et n'est pas réversible. <br />
* '''Ballon intragastrique''', qui consiste à placer un ballon dégonflé dans l'estomac, puis à le remplir pour réduire la quantité d'espace gastrique. Le ballon peut être laissé dans l'estomac pendant un maximum de 6 mois et entraîne une perte de poids moyenne de 5 à 9 IMC sur six mois. Le ballon intra-gastrique peut être utilisé avant une autre chirurgie bariatrique afin d'aider le patient à atteindre un poids adapté à la chirurgie. Il peut également être utilisé à plusieurs reprises si nécessaire. <br />
<br />
[[Fichier:Sleeve Gastrectomy Surgery.jpg|vignette|Gastrectomie pariétale (''sleeve'')]]<br />
<br />
* '''Pliage de l'estomac''', semblable à la [[gastrectomie pariétale]], est une procédure où un manchon est créé en suturant plutôt qu'en enlevant le tissu de l'estomac, préservant ainsi les capacités naturelles à absorber des nutriments. La repliement gastrique réduit considérablement le volume de l'estomac, de sorte que le sentiment de satiété est atteint avec une plus petite quantité de nourriture. Cette technique élimine également les complications associées à l'anneau gastrique ajustable et à la gastrectomie en manchon, puisqu'il n'y a pas d'utilisation d'implants, de résection gastrique ou d'agrafes. <br />
<br />
===Procédures mixtes===<br />
<br />
Les procédures mixtes associent à la fois les principes de malabsorption et de restriction, modifiant les niveaux d'hormones intestinales responsables de la faim et de la satiété<br />
<br />
[[Image:Roux-en-Y gastric bypass.png|thumb|Roux-en-Y gastric bypass.]]<br />
<br />
* [[Y-de-roux|'''Pontage gastrique Y-de-roux''']], où l'on crée une poche gastrique de 30 mL au niveau de l'estomac proximal. Le petit intestin est réséqué à environ 45 cm sous le pylore, puis configuré en forme de Y, anastomosant la poche gastrique à la dérivation biliopancréatique. Après la chirurgie, l'estomac sera plus petit et il y aura une augmentation des hormones de satiété de base. Les mécanismes hormonaux complets contrôlant la faim et expliquant la satiété précoce sont encore incompris, mais il s'agit tout de même d'une des chirurgies bariatriques les plus pratiquées. [[Fichier:Sleeve gastrectomy duodenal switch.png|vignette]]Précédemment considérée comme une procédure irréversible, il existe des cas où la procédure de pontage gastrique peut être partiellement inversée.<br />
* '''Dérivation biliopancréatique avec switch duodénal''', une partie de l'estomac est réséquée le long de sa plus grande courbure, similaire à la [[gastrectomie pariétale]]. Cette réduction de volume fournit le volet de restriction de l'apport alimentaire de cette opération. L'estomac est ensuite déconnecté du duodénum et relié à la partie distale de l'intestin grêle. Le duodénum et la partie supérieure de l'intestin grêle sont ensuite anastomosés en Y, préservant la dérivation biliopancréatique. Comme dans la procédure de [[Y-de-roux]], il est existe un principe métabolique de satiété précoce au niveau des hormones intestinales. Ce type de résection irréversible.<br />
* '''Stimulation gastrique implantable''', où un dispositif similaire à un stimulateur cardiaque est implanté par un chirurgien. Lors de l'alimentation, des stimulations électriques au niveau du système nerveux entérique de l'estomac favoriseraient une sensation de satiété chez l'opéré. Cette procédure est à l'étude aux États-Unis, mais les premières preuves suggèrent qu'elle est moins efficace que d'autres formes de chirurgie bariatrique.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Pardo JV, Sheikh SA, Kuskowski MA, Surerus-Johnson C, Hagen MC, Lee JT, Rittberg BR, Adson DE | title = Weight loss during chronic, cervical vagus nerve stimulation in depressed patients with obesity: an observation | journal = International Journal of Obesity | volume = 31 | issue = 11 | pages = 1756–9 | date = November 2007 | pmid = 17563762 | pmc = 2365729 | doi = 10.1038/sj.ijo.0803666 }}</ref><br />
<br />
==Complications==<br />
La chirurgie bariatrique chez l'adulte est associée à des risques et complications relativement importants par rapport aux autres traitements de l'obésité. Au cours d'une étude de 10 ans, 8,94 % des patients ayant subi une sleeve gastrectomie ont nécessité une forme de '''réopération''' dans les 5 ans contre 12,27% des patients ayant bénéficié d'un bypass gastrique de Roux-en-Y. Les deux effets étaient inférieurs à ceux rapportés avec l'anneau gastrique ajustable.<br />
<br />
Comme le taux de complications semble être réduit lorsque la procédure est effectuée par un chirurgien expérimenté, les directives recommandent que la chirurgie soit effectuée dans des unités dédiées ou expérimentées. Il a été observé que le taux de '''fuites''' était plus élevé dans les centres à faible volume alors que les centres à volume élevé affichaient un taux de fuite moindre. Les taux de fuite ont désormais globalement diminué pour atteindre une moyenne de 1 à 5 %. <br />
<br />
Après un pontage gastrique de [[Y-de-Roux]], des maladies osseuses métaboliques se manifestant par une '''ostéopénie''' et une [[hyperparathyroïdie|'''hyperparathyroïdie''']] secondaire ont été rapportées en raison d'une absorption réduite du calcium. Comme la concentration la plus élevée de transporteurs de calcium se trouve dans le duodénum, segment qui ne sera pas traversé par les aliments suivant une procédure de pontage, les niveaux de calcium dans le sang peuvent diminuer, provoquant une hyperparathyroïdie secondaire, une augmentation du renouvellement osseux et une diminution de la masse osseuse. Un risque accru de '''fracture''' a également été lié à la chirurgie bariatrique.<ref>{{Citation d'un lien web|url=https://www.sciencedaily.com/releases/2011/06/110604182010.htm|title=Bariatric Surgery Linked to Increased Fracture Risk|access-date=2011-06-05|website=Science Daily}}</ref><ref name="Ahlin2020">{{Citation d'un article | author = Ahlin S | display-authors = etal | date = May 2020 | title = Fracture risk after three bariatric surgery procedures in Swedish obese subjects: up to 26 years follow-up of a controlled intervention study | journal = J. Intern. Med. | volume = 287 | issue = 5| pages = 546–557 | doi = 10.1111/joim.13020 | pmid = 32128923 | s2cid = 212408565 }}</ref> <br />
<br />
Une perte de poids rapide après une chirurgie de l'obésité peut également augmenter la lithogénicité de la bile, contribuant au développement de '''[[calculs biliaires]]'''. <br />
<br />
Les effets indésirables sur les reins ont été étudiés. [[Hyperoxaluria|'''L'hyperoxalurie''']] peut potentiellement conduire à une néphropathie à l'acide oxalique et à une insuffisance rénale irréversible. Il s'agit de l'anomalie la plus importante observée dans les études de chimie de l'urine. Dans certains pontages gastriques, une [[Rhabdomyolyse|'''rhabdomyolyse''']] a été observée, entraînant des lésions rénales aiguës et une altération de la gestion rénale de l'acide et de la base.<br />
<br />
Les '''troubles nutritionnels''' dus à des carences en micronutriments comme le fer, la vitamine B12, les vitamines liposolubles, la thiamine et le folate sont particulièrement fréquents après des procédures bariatriques malabsorptives. Des [[hypoglycémie hyperinsulinémique|'''hypoglycémies hyperinsulinémiques''']] '''causant des convulsions''' ont été rapportées. Une sécrétion inappropriée d'insuline secondaire à une hyperplasie des cellules des îlots pourrait expliquer ce syndrome.<br />
<br />
Les comportements d'autoagressivité et de suicide semblent augmenter chez les patients avec des troubles de santé mentale à la suite de leur chirurgie bariatrique. Des problèmes d'alcool ont également été signalés comme étant plus fréquents chez les patients ayant subi un pontage gastrique. <br />
<br />
L''''[[embolie pulmonaire]]''' est une autre complication indésirable fréquente de la chirurgie bariatrique. L'embolie pulmonaire survient à la suite d'une [[thrombose veineuse profonde]], dans laquelle des caillots sanguins se forment dans les veines profondes des extrémités, généralement les jambes. S'il n'est pas traité, le caillot peut se déplacer vers le cœur, puis vers les poumons. Cet effet indésirable est simplement prévenu par des anticoagulants, tels l'héparine et l'[[HBPM]].<br />
<br />
== Bénéfices ==<br />
Les chirurgies bariatriques demeurent une des options les plus durables en termes de perte de poids chez les patients obèses classes 2 et 3. La performance des procédures s'améliore considérablement au cours des 10 dernières années. Le American Society for Metabolic and Bariatric Surgery (ASMBS) estime que, juste en 2017, 228 000 personnes aux États-Unis ont subi une chirurgie visant à perdre du poids. Mondialement, on estime que 580 000 personnes subissent une procédure bariatrique chaque année.<br />
<br />
La chirurgie bariatrique permet également d'améliorer ou de guérir certaines comorbidités liées à l'obésité, telles que le diabète de type 2. <br />
===Perte de poids===<br />
====Chez l'adulte====<br />
Il existe désormais des preuves qui soutiennent que les chirurgies bariatriques apportent de meilleurs résultats en termes de perte de poids comparativement aux interventions non chirurgicales, et ce, quelle que ce soit la procédure subie. <br />
<br />
L'avantage de la chirurgie bariatrique comparativement aux méthodes non chirurgicales a été le mieux démontré par une étude du Swedish Obese Subjects (SOS) (n = 4047; body mass index [BMI] >34 kg/m2). À 20 ans, la perte de poids totale en moyenne est :<br />
<br />
* 26%, pour le pontage gastrique [[Y-de-Roux]];<br />
* 18%, pour la [[gastrectomie pariétale]];<br />
* 13%, pour l'anneau gastrique ajustable;<br />
* 1%, pour les interventions non chirurgicales.<br />
<br />
Classiquement en chirurgie, la perte de poids du patient est calculée selon la masse en excès. Désormais, le calcul de perte de poids se base sur la masse totale, puisque la définition du poids idéal s'avère inconstante et controversée. <br />
<br />
=== Effets métaboliques ===<br />
Par la perte de poids, le syndrome métabolique est amélioré dans ses trois composantes, soit l'hyperglycémie/diabète de type 2, l'hypertension artérielle et la dyslipidémie. Du fait même, le risque de maladie cardiovasculaire est également diminué.<br />
<br />
==== Diabète de type 2 ====<br />
Environ 85% des patients avec un diabète de type 2 sont obèses ou ont un excès de poids selon leur indice de masse corporelle (IMC). Dans la mesure d'un échec thérapeutique, lié aux habitudes de vie et aux médicaments, la chirurgie bariatrique permet d'atteindre une rémission du diabète à long terme chez 23-60% des patients, selon la sévérité et la durée de leur diabète. <br />
<br />
Il existe également un effet glucorégulatoire via des mécanismes neuroendocrines. L'amélioration des contrôles glycémiques est souvent mise en évidence quelques jours à quelques semaines suivant la chirurgie, reflétant probablement un changement au niveau de la physiologie gastrointestinale. <br />
<br />
On observe également une diminution dans l'incidence des complications micro et macrovasculaires liées au diabète.<br />
<br />
==== Hypertension artérielle ====<br />
La corrélation entre l'obésité et le développement de l'hypertension artérielle est bien documentée: 64% des patients obèses ayant subi une chirurgie bariatrique sont hypertendus. La perte de poids, qu'elle soit chirurgicale ou liée aux habitudes de vie, améliore l'hypertension liée à l'obésité. Selon une étude GATEWAY, plusieurs patients ayant subi une chirurgie bariatrique ont atteint une rémission de leur hypertension artérielle, alors que d'autres ont vu une diminution de la variabilité de leur tension artérielle, et une prévalence réduite d'une résistance hypertensive.<br />
<br />
==== Dyslipidémie ====<br />
64% des adultes obèses ayant subi une chirurgie bariatrique ont un débalancement au niveau de leur profil lipidique. En post-opératoire, une étude du LABS démontre que la prévalence d'une dyslipidémie demeure basse 7 ans après un [[Y-de-roux|pontage gastrique Y-de-roux]].<br />
<br />
=== Apnée du sommeil ===<br />
L'obésité étant un facteur de risque important du syndrome d'apnée et d'hypopnée du sommeil (SAHS), la perte de poids par chirurgie bariatrique réduit le nombre d'épisodes d'apnées et d'hypopnées par heure de sommeil, et ce, plus efficacement que chez les individus ayant perdu du poids par changement des habitudes de vie. <br />
<br />
=== Espérance de vie===<br />
Dans une étude du Swedish Obese Subjects (SOS), il a été démontré que la chirurgie bariatrique était liée à une espérance de vie plus longue de 3 ans par rapport aux patients obèses témoins non opérés, mais 5,5 ans moins longue comparativement à la population générale. Moins de patients opérés décèdent d'un événement cardiovasculaire<ref name="Carlsson2020">{{Citation d'un article | author = Carlsson LMS | display-authors = etal | date = Oct 2020 | title = Life Expectancy after Bariatric Surgery in the Swedish Obese Subjects Study | journal = N Engl J Med | volume = 383 | issue = 16| pages = 1535–1543 | doi = 10.1056/NEJMoa2002449 | pmid = 33053284 | pmc = 7580786 }}</ref> <br />
===Fertilité et grossesse===<br />
Les preuves n'ont pas été conclusives à déterminer si la chirurgie bariatrique avait un effet sur l'efficacité des traitements sur l'infertilité chez les hommes et les femmes.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kominiarek MA, Jungheim ES, Hoeger KM, Rogers AM, Kahan S, Kim JJ | title = American Society for Metabolic and Bariatric Surgery position statement on the impact of obesity and obesity treatment on fertility and fertility therapy Endorsed by the American College of Obstetricians and Gynecologists and the Obesity Society | journal = Surgery for Obesity and Related Diseases | volume = 13 | issue = 5 | pages = 750–757 | date = May 2017 | pmid = 28416185 | doi = 10.1016/j.soard.2017.02.006 }}</ref> <br />
<br />
En ce qui concerne les grossesses, la chirurgie bariatrique réduit le risque de [[diabète gestationnel]] et [[troubles hypertensifs de la grossesse]] chez la personne enceinte, mais une augmentation du risque de naissance prématurée a été observée.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kwong W, Tomlinson G, Feig DS | title = Maternal and neonatal outcomes after bariatric surgery; a systematic review and meta-analysis: do the benefits outweigh the risks? | journal = American Journal of Obstetrics and Gynecology | volume = 218 | issue = 6 | pages = 573–580 | date = June 2018 | pmid = 29454871 | doi = 10.1016/j.ajog.2018.02.003 | s2cid = 3837276 }}</ref><br />
=== Psychiatrique et psychologique===<br />
Les patients obèses rencontrés en clinique de chirurgie bariatrique présentent un taux de dépression à 19%, et de trouble d'hyperphagie (''binge'') à 17%, des pourcentages plus élevés que ceux retrouvés parmi la population générale. <br />
<br />
Certaines études ont suggéré que la santé mentale peut s'améliorer après une chirurgie bariatrique, soit par une modification des habitudes de vie chez l'opéré.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kubik JF, Gill RS, Laffin M, Karmali S | title = The impact of bariatric surgery on psychological health | journal = Journal of Obesity | volume = 2013 | pages = 1–5 | year = 2013 | pmid = 23606952 | pmc = 3625597 | doi = 10.1155/2013/837989 | doi-access = free }}</ref> Cependant, une augmentation d'une recherche en services en santé mentale post-opératoire a été observée chez les patients qui avaient des maladies psychiatriques préalablement à la chirurgie, ou chez ceux qui développaient des complications chirurgicales qui nécessitaient des procédures supplémentaires. <br />
<br />
==== Dépression ====<br />
La chirurgie bariatrique a été associée avec une amélioration des troubles de dépression. Une revue systématique de 27 études incluant 50 000 patients a démontré que la prévalence et la sévérité des dépressions chez les individus ont diminuées, respectivement, de 8 à 74% (dans 7 études) et de 40 à 70% (dans 6 études) après la chirurgie. <br />
<br />
==== Troubles alimentaires ====<br />
Certaines études suggèrent que la prévalence et la sévérité des troubles alimentaires diminuent après une chirurgie bariatrique, avec une prévalence diminuée en termes de grignotage (''picking/nibbling''). Cependant, une autre étude a observé une réduction initiale des troubles d'hyperphagie (''binge'') à 2 ans (de 6,1% en pré-opératoire à 1,3%), mais une recrudescence (de 3,1%) à 3 ans post-chirurgie. <br />
<br />
Le trouble d'hyperphagie en post-opératoire est associé à une perte de poids sous-optimale. <br />
<br />
==Suivi==<br />
Le suivi du patient bariatrique est la pierre angulaire du succès à long terme. Les lignes directrices canadiennes suggèrent :<br />
<br />
=== Alimentation post-opératoire ===<br />
Il existe différents protocoles alimentaires post-opératoires, mais essentiellement nous retenons d'abord une alimentation liquide, puis molle et finalement solide après environ 2 semaines si les premières étapes sont bien tolérées. Il est recommandé de manger 3 à 5 petits repas par jour en débutant toujours avec les sources de protéines. Les recommandations d'apport en protéines sont de 1.2 à 1.5 g/kg/jr. Il faut manger lentement et bien mastiquer. Il n'est pas recommandé de boire et de manger simultanément ; on évite les liquides dans les 30 minutes suivant le repas. De plus, une bonne hydratation est très importante. Les boissons gazeuses sont fortement déconseillées autant pour leur piètre aspect nutritionnel que pour l'inconfort causé par le gaz carbonique. La suralimentation doit être éviter, car le dépassement de la capacité de l'estomac provoque des nausées et des vomissements.<br />
<br />
=== Changement des habitudes de vie ===<br />
<br />
* Alcool : Il n'est pas recommandé de consommer de l'alcool puisqu'il s'agit d'un ulcérogène et d'une source de calories vides. L'effet peut être plus rapide car la vidange gastrique est accélérée. Malheureusement, 7% des patients opérés développeront une dépendance à l'alcool.<br />
* Activité physique : Il est recommandé de faire 150 - 300 minutes d'activité physique par semaine. Ceci permet de stabiliser la perte de poids, d'augmenter la masse maigre et d'améliorer la santé mentale.<br />
* Tabagisme : L'abstinence tabagique est fortement recommandée car le tabac est ulcérogène.<br />
* Marijuana : La modération est recommandée. Il y a très peu d'études sur le sujet, mais la marijuana est orexigène (stimulant à l'appétit) et contrevient donc aux vertus de la chirurgie bariatrique<br />
<br />
=== Fertilité ===<br />
Les femmes opérées en-deçà d'un an de la procédure bariatrique avaient un taux de perte foetale plus élevée contrairement à celles qui étaient opérées il y a plus d'un an (35.5% vs 16.3%). La grossesse est recommandée après 18 mois post-opératoires. Une contraception doit être proposée pendant la période charnière.<br />
<br />
=== Vitamines et minéraux ===<br />
Voici les prises vitaminiques suggérées après la procédure selon les lignes directrices de l'ASMBS 2020 :<br />
<br />
* B1 : minimum 12 mg/jr ; préférablement 50 mg/jr via une multivitamine ou complexe B<br />
* B12 : 350-500 mcg PO/jr ou 1000 mcg IM/mois<br />
* Acide folique : 400-800 mcg PO/jr via une multivitamine (si en âge de procréer : 800-1000 mcg PO/jr)<br />
* Fer élémentaire : minimum 45-60 mg/jr<br />
* Vitamine E : 15 mg/jr<br />
* Citrate de calcium : 1200-1500 mg/jr<br />
* Vitamine D3 : 3000 UI/jr et titrer pour avoir des niveaux sériques > 75 nmol/L<br />
* Vitamine A : 5000-10000 UI/jr<br />
* Vitamine K : 90 - 120 μg/jr<br />
* Zinc : 100% RDA (8-11 mg/jr)<br />
* Cuivre : 100% RDA (1 mg /jr)<br />
<br />
Ainsi, à moins d'un déficit documenté en pré-opératoire, une multi-vitamine extra-forte 1 ou 2 comprimés par jour de même qu'un supplément de fer et/ou de vitamine D couvrent les besoins du patient opéré. L'observance diminue avec le temps et des rappels doivent souvent être faits. De plus, les suppléments peuvent occasionner une constipation, effet secondaire de certaines chirurgies bariatriques également, dont la gastrectomie pariétale. <br />
<br />
Pour plus de détails selon la procédure et les comorbidités du patient, vous pouvez consulter les lignes directrices canadiennes : http://obesitycanada.ca/wp-content/uploads/2020/08/14-Table-1-with-links-1.pdf.<br />
===Évaluation et analyses de laboratoires===<br />
Voici l'évaluation clinique et les analyses de laboratoire recommandées selon les comorbidités associées à l'obésité : <br />
<br />
* Tension artérielle: Prise de routine à chaque rendez-vous postopératoire, avec révision des médicaments antihypertensifs au besoin. <br />
* Diabète: Suivi du HbA1c à chaque 3 mois et ajustement au besoin des hypoglycémiants oraux et/ou de l'insuline à chaque visite postopératoire. <br />
* Carences nutritionnelles: Dosage du calcium sérique, fer, vitamine B12, vitamine D, folate et thiamine à chaque 6 mois durant les 2 premières années post-opératoire, puis annuellement. <br />
* Hyperlipidémie: Dosage du bilan lipidique et du cholestérol avec ajustement des médicaments au besoin. <br />
* Apnée du sommeil: Évaluation du sommeil 6 à 12 mois après la chirurgie pour les patients ayant recours à la ventilation en pression positive continue (CPAP). <br />
===Procédures ultérieures===<br />
<br />
Après une perte de poids suivant sa chirurgie bariatrique, l'individu se retrouve généralement avec un excès de peau. Celles-ci peuvent être traitées en chirurgie plastique, procédures appelées remodelage du corps, durant lesquelles les lambeaux cutanés sont enlevés. Les zones ciblées comprennent les bras, les fesses et les cuisses, l'abdomen et les seins.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Chandawarkar RY | title = Body contouring following massive weight loss resulting from bariatric surgery | journal = Advances in Psychosomatic Medicine | volume = 27 | pages = 61–72 | date = 2006 | pmid = 16418543 | doi = 10.1159/000090964 | isbn = 3-8055-8028-2 }}</ref> Ces procédures sont effectuées lentement, étape par étape, et prennent souvent jusqu'à trois ans.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Chandawarkar RY | title = Body contouring following massive weight loss resulting from bariatric surgery | journal = Advances in Psychosomatic Medicine | volume = 27 | pages = 61–72 | year = 2006 | pmid = 16418543 | doi = 10.1159/000090964 | isbn = 3-8055-8028-2 }}</ref><br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/03/27<br />
| source = Wikipedia (en)<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| nom = Bariatric surgery<br />
| révision = 1079535561<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Chirurgie_bariatrique&diff=80216Chirurgie bariatrique2022-04-18T00:14:48Z<p>Nanxin Jiang : /* Évaluation digestive */</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = <br />
| image = Gastrectomie - dernier regard (photo).jpg<br />
| description_image = [[Gastrectomie pariétale]]<br />
| autres_noms = Chirurgie de l'obésité<br />
| terme_anglais = Briatric surgery<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = chirurgie générale<br />
| systèmes = Gastrointestinal<br />
| wikidata_id = Q357503<br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}} <br />
<br />
La '''chirurgie bariatrique''' comprend une variété d'interventions pratiquées dans le but de traiter l'[[obésité]]. Les principales procédures sont :<br />
<br />
* le [[Pontage gastrique Y-de-Roux|Y-de-Roux]]<br />
* la [[gastrectomie pariétale]]<br />
* la [[duodenal switch|dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)]].<br />
==Indications==<br />
Telles les lignes directrices canadiennes<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-FR|nom1=Pearce|prénom1=Nicole|titre=Chirurgie bariatrique : Options chirurgicales et résultats|url=https://obesitycanada.ca/fr/deslignesdirectrices/options/|site=Obésité Canada|consulté le=2022-04-17}}</ref>, les indications d'une '''chirurgie bariatrique''' comprennent: <br />
<br />
# Un {{Indication|nom=Obésité|affichage=IMC > 40}} ou [[IMC]] ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité:<br />
#* l'[[hypertension artérielle]]<br />
#* une [[Dyslipidémies|dyslipidémie]]<br />
#* un [[diabète de type 2]]<br />
#* du [[reflux gastro-oesophagien]] sévère<br />
#* de l'[[apnée du sommeil]]<br />
#* une [[maladie cardiaque athérosclérotique]]<br />
#* une [[insuffisance veineuse]] sévère<br />
#* une [[Cirrhose|cirrhose hépatique non-alcoolique]] (NASH)<br />
#* de l'[[incontinence urinaire]]<br />
#* un [[pseudotumor cerebri]]<br />
#* des problèmes musculosquelettiques invalidants<br />
# des tentatives infructueuses à perdre du poids de manière non chirurgicale<br />
# une autorisation en termes de santé mentale<br />
# aucune contre-indication médicale à la chirurgie.<br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes incluent aussi des critères pour les '''adolescents''' :<br />
<br />
# IMC ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité de l'adolescence et réfractaire au traitement médical et aux changements d'habitude de vie : apnée du sommeil (index d'apnée >15 épisodes), pseudotumor cerebri, NASH, diabète de type 2.<br />
# IMC ≥ 40 avec de l'hypertension, une résistance à l'insuline ou intolérance au glucose, qualité de vie diminuée, diminution de l'autonomie (AVQ, AVD), apnée du sommeil avec index de 5 à 15 <br />
<br />
Des mises à jour récentes ont inclus des patients ayant un IMC de 30-35 avec un diabète de type 2 incontrôlable ou un syndrome métabolique comme indication pour une gastrectomie pariétale.<br />
<br />
==Contre-indications<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey I.|nom1=Mechanick|prénom2=Adrienne|nom2=Youdim|prénom3=Daniel B.|nom3=Jones|prénom4=W. Timothy|nom4=Garvey|titre=Clinical practice guidelines for the perioperative nutritional, metabolic, and nonsurgical support of the bariatric surgery patient--2013 update: cosponsored by American Association of Clinical Endocrinologists, The Obesity Society, and American Society for Metabolic & Bariatric Surgery|périodique=Obesity (Silver Spring, Md.)|volume=21 Suppl 1|date=2013-03|issn=1930-739X|pmid=23529939|pmcid=4142593|doi=10.1002/oby.20461|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23529939/|consulté le=2022-04-17|pages=S1–27}}</ref>==<br />
===Absolues===<br />
Les '''contre-indications absolues''' comprennent : <br />
<br />
* l'incapacité à tolérer une anesthésie générale<br />
* une {{Contre-indication|nom=coagulopathie|relative=0}} incontrôlable<br />
* une {{Contre-indication|nom=néoplasie|relative=0}} active<br />
* une {{Contre-indication|nom=cirrhose|relative=0}} Child-C<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie psychiatrique|relative=0}} sévère ou instable<br />
* un {{Contre-indication|nom=tabagisme|relative=0}}, une {{Contre-indication|nom=toxicomanie|relative=0}} ou un {{Contre-indication|nom=alcoolisme|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=boulimie|relative=0}} ou une hyperphagie boulimique non traitée.<br />
<br />
D'un point de vue cognitif, le patient doit être apte à comprendre les risques et bénéfices de la chirurgie, et il doit avoir les capacités pour instaurer les changements d'habitude de vie requis pour la chirurgie. Le patient doit également être compliant avec sa médication. <br />
<br />
===Relatives===<br />
Les '''contre-indications relatives''' sont : <br />
<br />
* la {{Contre-indication|nom=maladie cœliaque|relative=1}}<br />
* les allergies multiples <br />
* le {{Contre-indication|nom=syndrome de Prader-Willi|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie de Crohn|relative=0}} duodénale<br />
* la {{Contre-indication|nom=narcodépendance|relative=0}}<br />
* un {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge < 18 ans}} ou {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge > 65 ans}} (relatif selon l'état de santé global du patient).<br />
<br />
== Évaluation ==<br />
L'évaluation bariatrique est multidisciplinaire. La sélection des patients a été établie pour minimiser les complications chirurgicales et maximiser les bénéfices d'une ressource limitée. L'évaluation devra donc statuer sur la santé mentale, médicale et nutritionnelle, ainsi qu'optimiser les comorbidités pour diminuer les complications chirurgicales.<br />
<br />
=== Évaluation psychologique<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Dean|nom1=Spirou|prénom2=Jayanthi|nom2=Raman|prénom3=Evelyn|nom3=Smith|titre=Psychological outcomes following surgical and endoscopic bariatric procedures: A systematic review|périodique=Obesity Reviews: An Official Journal of the International Association for the Study of Obesity|volume=21|numéro=6|date=2020-06|issn=1467-789X|pmid=31994311|doi=10.1111/obr.12998|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31994311/|consulté le=2022-04-17|pages=e12998}}</ref> ===<br />
Il est reconnu qu'il existe une association entre l'obésité et les problèmes de santé mentale<ref group="note">Par exemple, 25 à 60% des patients bipolaires sont obèses et les schizophrènes le sont dans une proportion de 30-70%. Quant aux troubles de l'humeur, 20 à 50% des patients sont obèses. Il y a aussi des liens entre le TDAH, l'hyperphagie boulimique et le PTSD. </ref>. On recommande une évaluation minimale pour établir la santé psychologique du patient. Ce que l'on recherche chez les candidats:<br />
<br />
* Une stabilité au niveau de la santé mentale et de la médication nécessaire pour stabiliser celle-ci (idéalement 6 mois précédant la chirurgie)<ref group="note">Certaines médications psychiatriques favorisent le gain de poids. Il serait donc idéal de les changer plusieurs mois avant la procédure afin d'en optimiser le résultat.</ref>.<br />
* L'absence de psychose active ou d'utilisation de drogue dure.<br />
* Un bon contrôle des stresseurs externes, considérant que le changement corporel et neurohormonal causé par une chirurgie bariatrique occasionne un stress important pour l'individu, et peut l'amener à décompenser au niveau psychiatrique. De plus, d'anciens troubles alimentaires peuvent ressurgir.<br />
* Dans la mesure qu'un transfert de dépendance est possible (ex. : vers l'alcool (7%), drogues, comportements sexuels dangereux), les mécanismes de défense doivent être gérés avant l'intervention.<br />
* L'absence d'un diagnostic de déficience intellectuelle afin de pouvoir bien comprendre les recommandations alimentaires, de favoriser les changements d'habitude de vie et de suivre tous les enseignements.<br />
* Chez un candidat ayant une histoire de multiples tentatives de suicide, on ne recommande pas la chirurgie<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Ted D.|nom1=Adams|prénom2=Richard E.|nom2=Gress|prénom3=Sherman C.|nom3=Smith|prénom4=R. Chad|nom4=Halverson|titre=Long-term mortality after gastric bypass surgery|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=357|numéro=8|date=2007-08-23|issn=1533-4406|pmid=17715409|doi=10.1056/NEJMoa066603|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17715409/|consulté le=2022-04-17|pages=753–761}}</ref><ref group="note">Le risque de récidive en ce sens augmente significativement après une procédure bariatrique.</ref>.<br />
<br />
=== Évaluation nutritionnelle ===<br />
L'élément clef pour la réussite d'une chirurgie bariatrique est d'implanter les changements nutritionnels avant l'intervention<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey I.|nom1=Mechanick|prénom2=Adrienne|nom2=Youdim|prénom3=Daniel B.|nom3=Jones|prénom4=W.|nom4=Timothy Garvey|titre=Clinical practice guidelines for the perioperative nutritional, metabolic, and nonsurgical support of the bariatric surgery patient--2013 update: cosponsored by American Association of Clinical Endocrinologists, the Obesity Society, and American Society for Metabolic & Bariatric Surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=9|numéro=2|date=2013-03|issn=1878-7533|pmid=23537696|doi=10.1016/j.soard.2012.12.010|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23537696/|consulté le=2022-04-17|pages=159–191}}</ref>, dans le but de: <br />
<br />
* Augmenter le succès de la perte de poids; <br />
* Diminuer les complications péri-opératoires; <br />
* Identifier les troubles alimentaires; <br />
* Favoriser un maintien à long terme des bonnes habitudes. <br />
<br />
=== Contrôle glycémique ===<br />
Comme dans toute procédure chirurgicale, la guérison est altérée par une HbA1c trop élevée. En pré-opératoire, les cibles visées<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref> sont: <br />
<br />
* HbA1c ≤ 7%<br />
* Glucose à jeun '''et''' post-prandial ≤ 8 mmol/L<br />
<br />
À défaut d'atteindre ces objectifs, le risque des complications<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Katherine M.|nom1=Meister|prénom2=Theadore|nom2=Hufford|prénom3=Chao|nom3=Tu|prénom4=Zhamak|nom4=Khorgami|titre=Clinical significance of perioperative hyperglycemia in bariatric surgery: evidence for better perioperative glucose management|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=14|numéro=11|date=2018-11|issn=1878-7533|pmid=30245036|doi=10.1016/j.soard.2018.07.028|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30245036/|consulté le=2022-04-17|pages=1725–1731}}</ref> suivantes augmente: <br />
<br />
* Déhiscence;<br />
* Infections;<br />
* Perte de poids sous-optimale;<br />
* Moins bonne éradication du diabète de type 2 en post-opératoire.<br />
<br />
=== Habitudes de vie ===<br />
<br />
* '''Cessation tabagique'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Alexandra|nom1=Chow|prénom2=Amy|nom2=Neville|prénom3=Nicole|nom3=Kolozsvari|titre=Smoking in bariatric surgery: a systematic review|périodique=Surgical Endoscopy|volume=35|numéro=6|date=2021-06|issn=1432-2218|pmid=32524412|doi=10.1007/s00464-020-07669-3|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32524412/|consulté le=2022-04-17|pages=3047–3066}}</ref>: Minimum 2 mois avant l'intervention et doit se poursuivre au long terme.<br />
** <u>But</u>: Diminuer les complications tardives telles que les [[Sténose|sténoses]], la [[gastrite]], l'[[ulcère]], etc.;<br />
** Pour confirmer, on peut doser la nicotinémie urinaire ou la carboxyhémoglobine (selon les disponibilités du laboratoire local).<br />
<br />
* '''Alcool'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Erik|nom1=Stenberg|prénom2=Luiz Fernando|nom2=Dos Reis Falcão|prénom3=Mary|nom3=O'Kane|prénom4=Ronald|nom4=Liem|titre=Guidelines for Perioperative Care in Bariatric Surgery: Enhanced Recovery After Surgery (ERAS) Society Recommendations: A 2021 Update|périodique=World Journal of Surgery|volume=46|numéro=4|date=2022-04|issn=1432-2323|pmid=34984504|pmcid=8885505|doi=10.1007/s00268-021-06394-9|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34984504/|consulté le=2022-04-17|pages=729–751}}</ref>: Ne doit pas être consommé sur une base régulière <br />
** <u>Buts</u>: Pauvre apport nutritionnel; éviter un transfert de dépendance en post-opératoire.<br />
<br />
* '''Activité physique'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Daniel B.|nom1=Jones|prénom2=Mohamad Rassoul A.|nom2=Abu-Nuwar|prénom3=Cindy M.|nom3=Ku|prénom4=Leigh-Ann S.|nom4=Berk|titre=Less pain and earlier discharge after implementation of a multidisciplinary enhanced recovery after surgery (ERAS) protocol for laparoscopic sleeve gastrectomy|périodique=Surgical Endoscopy|volume=34|numéro=12|date=2020-12|issn=1432-2218|pmid=31938928|doi=10.1007/s00464-019-07358-w|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31938928/|consulté le=2022-04-17|pages=5574–5582}}</ref>''':''' Instaurer un changement avant la procédure <br />
** <u>But</u>: Consolider le changement de comportement à long terme; favoriser une meilleure convalescence.<br />
<br />
* '''Stabilité du poids:''' Une perte de poids pré-opératoire n'est pas nécessaire, mais démontre toutefois la motivation du patient. <br />
** L'équipe chirurgicale peut toutefois demander une diète liquide hypo-calorique forte en teneur protéique<ref group="note">Les diètes fortes en teneur protéique produisent des pertes de poids rapides, apportent une satiété adéquate, réduisent la perte de masse musculaire, et limitent le ralentissement du métabolisme basal au repos. </ref>, afin de:<br />
*** Faciliter la procédure laparascopique au niveau de l'abdomen;<br />
*** Diminuer une stéatose hépatique avec hépatomégalie pour réduire les risques d'endommager le foie.<br />
** Une '''perte de poids''' de '''5-10%''' permet tout de même d'améliorer les facteurs de risque cardiovasculaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref> et de réduire les comorbidités tels:<br />
*** L'[[Hypertension artérielle|hypertension]];<br />
*** La [[Dyslipidémies|dyslipidémie]]<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Paul S.|nom1=Jellinger|prénom2=Yehuda|nom2=Handelsman|prénom3=Paul D.|nom3=Rosenblit|prénom4=Zachary T.|nom4=Bloomgarden|titre=AMERICAN ASSOCIATION OF CLINICAL ENDOCRINOLOGISTS AND AMERICAN COLLEGE OF ENDOCRINOLOGY GUIDELINES FOR MANAGEMENT OF DYSLIPIDEMIA AND PREVENTION OF CARDIOVASCULAR DISEASE - EXECUTIVE SUMMARYComplete Appendix to Guidelines available at http://journals.aace.com|périodique=Endocrine Practice: Official Journal of the American College of Endocrinology and the American Association of Clinical Endocrinologists|volume=23|numéro=4|date=2017-04-02|issn=1530-891X|pmid=28156151|doi=10.4158/EP171764.GL|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28156151/|consulté le=2022-04-17|pages=479–497}}</ref>;<br />
*** Le [[Diabète sucré|diabète de type 2]];<br />
*** L'[[Obésité|obésité viscérale]];<br />
*** La [[stéatose hépatique]]<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Guilherme S.|nom1=Mazzini|prénom2=Toms|nom2=Augustin|prénom3=Sabrena|nom3=Noria|prénom4=Carlos|nom4=Romero-Marrero|titre=ASMBS Position Statement on the Impact of Metabolic and Bariatric Surgery on Nonalcoholic Steatohepatitis|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=18|numéro=3|date=2022-03|issn=1878-7533|pmid=34953742|doi=10.1016/j.soard.2021.11.015|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34953742/|consulté le=2022-04-17|pages=314–325}}</ref>;<br />
*** L'[[hépatomégalie]]. <br />
** Les patients qui perdent ≥ 5% de leur excès de poids en pré-opératoire voyait une perte de poids en un an plus marquée que les patients ayant perdu moins que 5% de leur excès de poids en pré-opératoire<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref>. Cependant, la perte de poids à 4 ans n'est pas plus marquée chez ni l'un ni l'autre des deux groupes<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Alejandra|nom1=Parri|prénom2=David|nom2=Benaiges|prénom3=Helmut|nom3=Schröder|prénom4=Maria|nom4=Izquierdo-Pulido|titre=Preoperative predictors of weight loss at 4 years following bariatric surgery|périodique=Nutrition in Clinical Practice: Official Publication of the American Society for Parenteral and Enteral Nutrition|volume=30|numéro=3|date=2015-06|issn=1941-2452|pmid=25631913|doi=10.1177/0884533614568154|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25631913/|consulté le=2022-04-17|pages=420–424}}</ref>.<br />
<br />
=== Investigation médicale ===<br />
L'obésité apporte son lot de comorbidités. Celles-ci doivent être évaluées en pré-opératoire et ensuite être stabilisée pour minimiser les complications post-opératoires.<br />
<br />
==== Évaluation digestive ====<br />
Une endoscopie digestive haute n'est pas obligatoire. Elle est toutefois recommandée dans les situations suivantes :<br />
<br />
* [[dyspepsie]] réfractaire aux IPP<br />
* [[Dysphagie (approche clinique)|dysphagie]]<br />
* utilisation chronique d'anti-acides ou IPP<br />
* facteurs de risque familiaux de cancer de l'estomac ou de l'oesophage<br />
* douleur épigastrique.<br />
<br />
L'endoscopie permettra d'évaluer la présence d'une [[hernie hiatale]], d'une [[Œsophagite de reflux|oesophagite]], d'un [[oesophage de Barrett]], d'une maladie peptique ou d'une néoplasie. Il est recommandé de faire le déspitage d'H. Pylori au moment de l'endoscopie. Le taux de positivité serait de 15 à 85%<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Valentin|nom1=Mocanu|prénom2=Jerry T.|nom2=Dang|prénom3=Noah|nom3=Switzer|prénom4=Daniel|nom4=Skubleny|titre=The Effect of Helicobacter pylori on Postoperative Outcomes in Patients Undergoing Bariatric Surgery: a Systematic Review and Meta-analysis|périodique=Obesity Surgery|volume=28|numéro=2|date=2018-02|issn=1708-0428|pmid=29159552|doi=10.1007/s11695-017-3024-8|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29159552/|consulté le=2022-04-17|pages=567–573}}</ref>.<br />
<br />
==== Dépistage néoplasique ====<br />
Il est recommandé de dépister les patients selon leurs facteurs de risque et leur groupe d'âge<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Saber|nom1=Ghiassi|prénom2=Maher|nom2=El Chaar|prénom3=Essa M.|nom3=Aleassa|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on the relationship between obesity and cancer, and the role of bariatric surgery: risk, timing of treatment, effects on disease biology, and qualification for surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=16|numéro=6|date=2020-06|issn=1878-7533|pmid=32359998|doi=10.1016/j.soard.2020.03.019|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32359998/|consulté le=2022-04-17|pages=713–724}}</ref>. Par exemple, le patient de 50 ans et plus devra avoir une recherche de sang dans les selles. La mammographie de dépistage de la femme de 50 ans et plus est également suggérée.<br />
<br />
==== Évaluation cardiovasculaire ====<br />
Un des devis principaux de la chirurgie bariatrique est l'amélioration de la santé cardio-vasculaire des patients obèses. Or, en pré-opératoire, celle-ci est difficilement à évaluer vu la possibilité d'une présence concomittante des conditions suivantes: <br />
<br />
* Limitation physique <br />
* Gonarthrose sévère <br />
* Dyspnée multifactorielle <br />
* Échographie techniquement difficile par l'épaisseur des tissus sous-cutanés <br />
* Scintigraphie myocardique limitée par le poids du patient lors de l'utilisation de l'appareil. <br />
<br />
On recommande toutefois<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref>:<br />
<br />
* '''ECG''' de base, mais celui-ci sera souvent anormal puisque l'obésité change la morphologie cardiaque. On pourrait donc remarquer:<br />
** Hypertrophie ventriculaire gauche;<br />
** Dysfonction diastolique, ou;<br />
** Dysfonction ventriculaire gauche.<br />
* '''Échographie cardiaque''' pourrait être tentée si on croit faire face à une:<br />
** Dysfonction cardiaque gauche;<br />
** Valvulopathie, ou;<br />
** Hypertension pulmonaire. <br />
* Une '''scintigraphie MUGA''' peut permettre d'évaluer la fonction cardiaque. <br />
<br />
Néanmoins, les résultats de ces différents tests ne changeront que peu la conduite anesthésique. Le patient sera toutefois davantage suivi en post-opératoire pour déceler rapidement une complication cardiaque.<br />
<br />
==== Apnée du sommeil ====<br />
Tout patient doit avoir une évaluation en inhalothérapie pour éliminer un syndrome d'apnée du sommeil (SAS). Le cas échéant, celle-ci doit être traitée par CPAP et un rapport de compliance doit être fourni. Une bonne stabilisation de cette maladie est nécessaire pour diminuer les risques d'incidents respiratoires en post-opératoire et pour diminuer l'hypertension. Dans le cadre d'un dépistage universel de toute la clientèle bariatrique, la prévalence des conditions va comme suit<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Christel A. L.|nom1=de Raaff|prénom2=Marguerite A. W.|nom2=Gorter-Stam|prénom3=Nico|nom3=de Vries|prénom4=Ashish C.|nom4=Sinha|titre=Perioperative management of obstructive sleep apnea in bariatric surgery: a consensus guideline|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=7|date=2017-07|issn=1878-7533|pmid=28666588|doi=10.1016/j.soard.2017.03.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28666588/|consulté le=2022-04-18|pages=1095–1109}}</ref> :<br />
<br />
* Syndrome d'apnée connu pré-opératoire : 15-20%<br />
* Syndrome d'apnée léger à sévère (IAH ≥ 5/h): 80-85%<br />
* SAS Modéré + sévère (IAH ≥15/h): 50 %<br />
* SAS Sévère (IAH >30/h): 25-30%<br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes et européennes de chirurgie bariatrique suggèrent un dépistage chez tous les candidats opératoires. En effet, le questionnaire (Stop-Bang) est peu sensible et spécifique. De plus, des études rétrospectives démontrent qu'on augmente la durée de séjour si le patient n'est pas traité et il y a un risque indépendant augmenté de fuites anastomotiques. Sommairement, voici les avantages du port du CPAP en péri-opératoire :<br />
<br />
* Augmentation de la qualité du sommeil;<br />
* Aide au contrôle de la tension artérielle;<br />
* Amélioration des contrôle de glycémie;<br />
* Diminution de désaturation en oxygène;<br />
* Diminution des arythmies;<br />
* Diminution de l'atélectasie.<br />
==Anatomie==<br />
[[Fichier:2414 Stomach.jpg|vignette|Anatomie de l'estomac]]<br />
Afin de comprendre les procédures de chirurgie bariatrique, il est important de comprendre l'anatomie de l'estomac, ses structures environnantes et le vaste apport sanguin provenant de l'artère mésentérique supérieure et du tronc coeliaque. L'estomac est divisé en cardia (juste distal à la jonction GE), le fundus (attenant au diaphragme gauche), le corps, l'antre et le pylore. La petite courbure se trouve sous les segments médiaux du foie et comprend l'incisura angularis qui peut être identifiée comme la jonction des axes vertical et horizontal de la petite courbure. La grande courbure est le long bord latéral gauche de l'estomac et supporte l'épiploon. Le bord gauche de l'œsophage intra-abdominal et le fundus se rencontrent à un angle aigu appelé «angle de His». Postérieurement à l'estomac se trouve l'arriète-cavité qui est un espace potentiel antérieur au pancréas et bordé par l'artère splénique, la rate, le rein gauche et le mésocôlon transverse.<br />
<br />
=== Ligaments ===<br />
<br />
* Ligament gastro-hépatique: Petite courbure vers le bord médial du foie, contient les artères gastriques gauche et droite. Peut contenir une artère hépatique gauche récurrente <br />
* Ligament gastrophrénique : Relie le fundus vers l'hémidiaphragme gauche<br />
* Ligament gastrosplénique : Grande courbure de la rate et contient les vaisseaux gastriques courts <br />
* Ligament gastro-colique : Estomac inférieur au côlon transverse, considéré comme faisant partie du grand épiploon et contenant les vaisseaux gastro-épiploïques <br />
<br />
[[Fichier:Gray532.png|vignette|Vascularisation de l'estomac (foie relevé pour fin de l'illustration), Dr Gray]]<br />
<br />
=== Vascularisation ===<br />
<br />
Le tronc coeliaque a trois branches : artères gastrique gauche, hépatique commune et splénique. L'artère gastrique gauche longe la petite courbure supérieure et s'anastomose avec l'artère gastrique droite. L'artère gastrique gauche est le principal apport sanguin à l'estomac après une gastrectomie verticale et elle dégage de nombreuses branches postérieures qui doivent rester ininterrompues pendant la dissection de la surface postérieure de l'estomac. L'artère hépatique commune donne l'artère gastroduodénale qui passe derrière la première partie du duodénum. L'artère gastrique droite est une branche de l'artère hépatique propre et rejoint l'artère gastrique gauche le long de la petite courbure. L'artère gastro-épiploïque droite se branche ensuite à partir de l'artère gastroduodénale et passe dans le ligament gastrocolique (épiploon) le long de la grande courbure pour rejoindre l'artère gastroépiploïque gauche qui est une branche de l'artère splénique courant le long de la plus grande courbure de latéral à médial. L'artère splénique dégage également 3 à 5 artères gastriques courtes circulant dans le ligament gastrosplénique vers le fundus gastrique.<br />
==Techniques==<br />
[[Fichier:Biliopancreatic diversion.png|vignette|Dérivation biliopancréatique]]<br />
Les procédures bariatriques peuvent être regroupées en trois mécanismes principaux : par malabsorption, par restriction ou par mécanisme mixte.<ref name="pmid16617237">{{Citation d'un article | vauthors = Abell TL, Minocha A | title = Gastrointestinal complications of bariatric surgery: diagnosis and therapy | journal = The American Journal of the Medical Sciences | volume = 331 | issue = 4 | pages = 214–8 | date = April 2006 | pmid = 16617237 | doi = 10.1097/00000441-200604000-00008 | s2cid = 25920218 }}</ref><br />
=== Procédures de malabsorption===<br />
Les procédures malabsorptives diminuent l'efficacité de l'absorption des nutriments en réduisant la surface d'absorption au niveau de l'intestin. Les techniques utilisées vont soit contourner une partie de l'intestin et/ou limiter les sécrétions biliopancréatiques qui facilitent l'absorption. Certaines procédures réduisent également la taille de l'estomac.<br />
<br />
Une perte de poids importante peut être observée dans les procédures malabsorptives, selon la surface d'absorption intestinale qui en résulte. Cependant, le bénéfice de la perte de poids vient accompagné de complications métaboliques significatives, telles que la malnutrition et multiples déficiences en micronutriments. <br />
<br />
Les procédures de malabsorption comprennent les suivantes:<br />
<br />
* '''Dérivation biliopancréatique''', prédécesseur du BPD-DS (qui rajoute une composante de switch duodénal). Une partie de l'estomac est réséquée, puis la partie distale de l'intestin grêle est reliée à la poche résiduelle de l'estomac, contournant ainsi le duodénum et le jéjunum. Cette procédure est aujourd'hui rarement utilisée pour les complications qu'elle engendre. Environ 2 % des patients vont avoir une malabsorption sévère et une carence nutritionnelle nécessitant une réplétion en vitamines et en minéraux, sans quoi il existe un risque d'anémie et d'ostéoporose. Beaucoup moins de chirurgiens pratiquent le BPD par rapport aux autres chirurgies de perte de poids, en partie à cause de la nécessité d'un suivi nutritionnel à long terme.<br />
* '''Pontage jéjuno-iléal''', où tout sauf 30-45 cm (12-18 po) de l'intestin grêle était réséqué. Cette procédure, pratiquée pour soulager l'[[Obésité|obésité morbide]] durant les années 1950 à 1970, n'est plus utilisée aujourd'hui. <br />
* '''Manchon endoluminal''', c'est-à-dire l'insertion d'un tube flexible dans la partie supérieure de l'intestin grêle via la bouche et l'estomac. Le but est de bloquer l'absorption de certains aliments/calories. Il n'implique pas de coupure réelle et est donc conçu pour réduire les risques d'infection. Cependant, les résultats n'étaient pas concluants et l'appareil avait des problèmes de migration et de glissement. Une étude récemment réalisée aux Pays-Bas a révélé une diminution de 5,5 points d'IMC en 3 mois avec un manchon endoluminal. [[Image:Vertical banded gastroplasty.png|thumb|Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage|alt=|242x242px]][[Image:Adjustable gastric banding.png|thumb|Schéma d'un anneau gastrique ajustable.|243x243px]]<br />
<br />
=== Procédures restrictives===<br />
Les procédures restrictives visent à diminuer l'apport calorique, en réduisant la taille utile de l'estomac, et/ou à réduire la vitesse de vidange de l'estomac. Les bénéficiaires de ces procédures ressentiront donc une satiété plus précoce.<ref name="SMD"><br />
{{Citation d'un ouvrage | vauthors = Stanczyk M, Martindale RG, Deveney C | title = Handbook of Nutrition and Food | chapter = 53 Bariatric Surgery Overview | veditors = Berdanier CD, Feldman EB, Dwyer J | pages = 915–926 | year = 2007 | location = Boca Raton, FL | publisher = CRC Press }}</ref> <br />
<br />
Les procédures de restriction incluent les suivantes: <br />
<br />
* '''Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage''', également appelée procédure de Mason ou agrafage de l'estomac. Une partie de l'estomac est agrafée de manière permanente pour créer une poche pré-estomac plus petite, qui sert de nouvel estomac. <br />
* '''Anneau gastrique ajustable''', opération qui peut être réalisée par laparoscopie et qui est communément appelée ''bande abdominale.'' La restriction de l'estomac est créée à l'aide d'un anneau en silicone, ajustable en ajoutant ou en retirant une solution saline à travers un orifice en sous-cutané. La petite poche gastrique et la sortie étroite à l'anneau restreignent l'apport en nutriments, ce qui permet la perte de poids. Cette procédure n'est plus recommandée dans les lignes directrices canadiennes.<br />
* '''[[Gastrectomie pariétale]] (''sleeve'')''''','' ou manchon gastrique, est une intervention dans laquelle l'estomac est réduit à environ 15 % de sa taille d'origine par ablation, suivant la courbe majeure de l'estomac. Les bords ouverts sont ensuite attachés ensemble, réduisant de façon permanente la taille de l'estomac. L'intervention est réalisée en laparoscopie et n'est pas réversible. <br />
* '''Ballon intragastrique''', qui consiste à placer un ballon dégonflé dans l'estomac, puis à le remplir pour réduire la quantité d'espace gastrique. Le ballon peut être laissé dans l'estomac pendant un maximum de 6 mois et entraîne une perte de poids moyenne de 5 à 9 IMC sur six mois. Le ballon intra-gastrique peut être utilisé avant une autre chirurgie bariatrique afin d'aider le patient à atteindre un poids adapté à la chirurgie. Il peut également être utilisé à plusieurs reprises si nécessaire. <br />
<br />
[[Fichier:Sleeve Gastrectomy Surgery.jpg|vignette|Gastrectomie pariétale (''sleeve'')]]<br />
<br />
* '''Pliage de l'estomac''', semblable à la [[gastrectomie pariétale]], est une procédure où un manchon est créé en suturant plutôt qu'en enlevant le tissu de l'estomac, préservant ainsi les capacités naturelles à absorber des nutriments. La repliement gastrique réduit considérablement le volume de l'estomac, de sorte que le sentiment de satiété est atteint avec une plus petite quantité de nourriture. Cette technique élimine également les complications associées à l'anneau gastrique ajustable et à la gastrectomie en manchon, puisqu'il n'y a pas d'utilisation d'implants, de résection gastrique ou d'agrafes. <br />
<br />
===Procédures mixtes===<br />
<br />
Les procédures mixtes associent à la fois les principes de malabsorption et de restriction, modifiant les niveaux d'hormones intestinales responsables de la faim et de la satiété<br />
<br />
[[Image:Roux-en-Y gastric bypass.png|thumb|Roux-en-Y gastric bypass.]]<br />
<br />
* [[Y-de-roux|'''Pontage gastrique Y-de-roux''']], où l'on crée une poche gastrique de 30 mL au niveau de l'estomac proximal. Le petit intestin est réséqué à environ 45 cm sous le pylore, puis configuré en forme de Y, anastomosant la poche gastrique à la dérivation biliopancréatique. Après la chirurgie, l'estomac sera plus petit et il y aura une augmentation des hormones de satiété de base. Les mécanismes hormonaux complets contrôlant la faim et expliquant la satiété précoce sont encore incompris, mais il s'agit tout de même d'une des chirurgies bariatriques les plus pratiquées. [[Fichier:Sleeve gastrectomy duodenal switch.png|vignette]]Précédemment considérée comme une procédure irréversible, il existe des cas où la procédure de pontage gastrique peut être partiellement inversée.<br />
* '''Dérivation biliopancréatique avec switch duodénal''', une partie de l'estomac est réséquée le long de sa plus grande courbure, similaire à la [[gastrectomie pariétale]]. Cette réduction de volume fournit le volet de restriction de l'apport alimentaire de cette opération. L'estomac est ensuite déconnecté du duodénum et relié à la partie distale de l'intestin grêle. Le duodénum et la partie supérieure de l'intestin grêle sont ensuite anastomosés en Y, préservant la dérivation biliopancréatique. Comme dans la procédure de [[Y-de-roux]], il est existe un principe métabolique de satiété précoce au niveau des hormones intestinales. Ce type de résection irréversible.<br />
* '''Stimulation gastrique implantable''', où un dispositif similaire à un stimulateur cardiaque est implanté par un chirurgien. Lors de l'alimentation, des stimulations électriques au niveau du système nerveux entérique de l'estomac favoriseraient une sensation de satiété chez l'opéré. Cette procédure est à l'étude aux États-Unis, mais les premières preuves suggèrent qu'elle est moins efficace que d'autres formes de chirurgie bariatrique.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Pardo JV, Sheikh SA, Kuskowski MA, Surerus-Johnson C, Hagen MC, Lee JT, Rittberg BR, Adson DE | title = Weight loss during chronic, cervical vagus nerve stimulation in depressed patients with obesity: an observation | journal = International Journal of Obesity | volume = 31 | issue = 11 | pages = 1756–9 | date = November 2007 | pmid = 17563762 | pmc = 2365729 | doi = 10.1038/sj.ijo.0803666 }}</ref><br />
<br />
==Complications==<br />
La chirurgie bariatrique chez l'adulte est associée à des risques et complications relativement importants par rapport aux autres traitements de l'obésité. Au cours d'une étude de 10 ans, 8,94 % des patients ayant subi une sleeve gastrectomie ont nécessité une forme de '''réopération''' dans les 5 ans contre 12,27% des patients ayant bénéficié d'un bypass gastrique de Roux-en-Y. Les deux effets étaient inférieurs à ceux rapportés avec l'anneau gastrique ajustable.<br />
<br />
Comme le taux de complications semble être réduit lorsque la procédure est effectuée par un chirurgien expérimenté, les directives recommandent que la chirurgie soit effectuée dans des unités dédiées ou expérimentées. Il a été observé que le taux de '''fuites''' était plus élevé dans les centres à faible volume alors que les centres à volume élevé affichaient un taux de fuite moindre. Les taux de fuite ont désormais globalement diminué pour atteindre une moyenne de 1 à 5 %. <br />
<br />
Après un pontage gastrique de [[Y-de-Roux]], des maladies osseuses métaboliques se manifestant par une '''ostéopénie''' et une [[hyperparathyroïdie|'''hyperparathyroïdie''']] secondaire ont été rapportées en raison d'une absorption réduite du calcium. Comme la concentration la plus élevée de transporteurs de calcium se trouve dans le duodénum, segment qui ne sera pas traversé par les aliments suivant une procédure de pontage, les niveaux de calcium dans le sang peuvent diminuer, provoquant une hyperparathyroïdie secondaire, une augmentation du renouvellement osseux et une diminution de la masse osseuse. Un risque accru de '''fracture''' a également été lié à la chirurgie bariatrique.<ref>{{Citation d'un lien web|url=https://www.sciencedaily.com/releases/2011/06/110604182010.htm|title=Bariatric Surgery Linked to Increased Fracture Risk|access-date=2011-06-05|website=Science Daily}}</ref><ref name="Ahlin2020">{{Citation d'un article | author = Ahlin S | display-authors = etal | date = May 2020 | title = Fracture risk after three bariatric surgery procedures in Swedish obese subjects: up to 26 years follow-up of a controlled intervention study | journal = J. Intern. Med. | volume = 287 | issue = 5| pages = 546–557 | doi = 10.1111/joim.13020 | pmid = 32128923 | s2cid = 212408565 }}</ref> <br />
<br />
Une perte de poids rapide après une chirurgie de l'obésité peut également augmenter la lithogénicité de la bile, contribuant au développement de '''[[calculs biliaires]]'''. <br />
<br />
Les effets indésirables sur les reins ont été étudiés. [[Hyperoxaluria|'''L'hyperoxalurie''']] peut potentiellement conduire à une néphropathie à l'acide oxalique et à une insuffisance rénale irréversible. Il s'agit de l'anomalie la plus importante observée dans les études de chimie de l'urine. Dans certains pontages gastriques, une [[Rhabdomyolyse|'''rhabdomyolyse''']] a été observée, entraînant des lésions rénales aiguës et une altération de la gestion rénale de l'acide et de la base.<br />
<br />
Les '''troubles nutritionnels''' dus à des carences en micronutriments comme le fer, la vitamine B12, les vitamines liposolubles, la thiamine et le folate sont particulièrement fréquents après des procédures bariatriques malabsorptives. Des [[hypoglycémie hyperinsulinémique|'''hypoglycémies hyperinsulinémiques''']] '''causant des convulsions''' ont été rapportées. Une sécrétion inappropriée d'insuline secondaire à une hyperplasie des cellules des îlots pourrait expliquer ce syndrome.<br />
<br />
Les comportements d'autoagressivité et de suicide semblent augmenter chez les patients avec des troubles de santé mentale à la suite de leur chirurgie bariatrique. Des problèmes d'alcool ont également été signalés comme étant plus fréquents chez les patients ayant subi un pontage gastrique. <br />
<br />
L''''[[embolie pulmonaire]]''' est une autre complication indésirable fréquente de la chirurgie bariatrique. L'embolie pulmonaire survient à la suite d'une [[thrombose veineuse profonde]], dans laquelle des caillots sanguins se forment dans les veines profondes des extrémités, généralement les jambes. S'il n'est pas traité, le caillot peut se déplacer vers le cœur, puis vers les poumons. Cet effet indésirable est simplement prévenu par des anticoagulants, tels l'héparine et l'[[HBPM]].<br />
<br />
== Bénéfices ==<br />
Les chirurgies bariatriques demeurent une des options les plus durables en termes de perte de poids chez les patients obèses classes 2 et 3. La performance des procédures s'améliore considérablement au cours des 10 dernières années. Le American Society for Metabolic and Bariatric Surgery (ASMBS) estime que, juste en 2017, 228 000 personnes aux États-Unis ont subi une chirurgie visant à perdre du poids. Mondialement, on estime que 580 000 personnes subissent une procédure bariatrique chaque année.<br />
<br />
La chirurgie bariatrique permet également d'améliorer ou de guérir certaines comorbidités liées à l'obésité, telles que le diabète de type 2. <br />
===Perte de poids===<br />
====Chez l'adulte====<br />
Il existe désormais des preuves qui soutiennent que les chirurgies bariatriques apportent de meilleurs résultats en termes de perte de poids comparativement aux interventions non chirurgicales, et ce, quelle que ce soit la procédure subie. <br />
<br />
L'avantage de la chirurgie bariatrique comparativement aux méthodes non chirurgicales a été le mieux démontré par une étude du Swedish Obese Subjects (SOS) (n = 4047; body mass index [BMI] >34 kg/m2). À 20 ans, la perte de poids totale en moyenne est :<br />
<br />
* 26%, pour le pontage gastrique [[Y-de-Roux]];<br />
* 18%, pour la [[gastrectomie pariétale]];<br />
* 13%, pour l'anneau gastrique ajustable;<br />
* 1%, pour les interventions non chirurgicales.<br />
<br />
Classiquement en chirurgie, la perte de poids du patient est calculée selon la masse en excès. Désormais, le calcul de perte de poids se base sur la masse totale, puisque la définition du poids idéal s'avère inconstante et controversée. <br />
<br />
=== Effets métaboliques ===<br />
Par la perte de poids, le syndrome métabolique est amélioré dans ses trois composantes, soit l'hyperglycémie/diabète de type 2, l'hypertension artérielle et la dyslipidémie. Du fait même, le risque de maladie cardiovasculaire est également diminué.<br />
<br />
==== Diabète de type 2 ====<br />
Environ 85% des patients avec un diabète de type 2 sont obèses ou ont un excès de poids selon leur indice de masse corporelle (IMC). Dans la mesure d'un échec thérapeutique, lié aux habitudes de vie et aux médicaments, la chirurgie bariatrique permet d'atteindre une rémission du diabète à long terme chez 23-60% des patients, selon la sévérité et la durée de leur diabète. <br />
<br />
Il existe également un effet glucorégulatoire via des mécanismes neuroendocrines. L'amélioration des contrôles glycémiques est souvent mise en évidence quelques jours à quelques semaines suivant la chirurgie, reflétant probablement un changement au niveau de la physiologie gastrointestinale. <br />
<br />
On observe également une diminution dans l'incidence des complications micro et macrovasculaires liées au diabète.<br />
<br />
==== Hypertension artérielle ====<br />
La corrélation entre l'obésité et le développement de l'hypertension artérielle est bien documentée: 64% des patients obèses ayant subi une chirurgie bariatrique sont hypertendus. La perte de poids, qu'elle soit chirurgicale ou liée aux habitudes de vie, améliore l'hypertension liée à l'obésité. Selon une étude GATEWAY, plusieurs patients ayant subi une chirurgie bariatrique ont atteint une rémission de leur hypertension artérielle, alors que d'autres ont vu une diminution de la variabilité de leur tension artérielle, et une prévalence réduite d'une résistance hypertensive.<br />
<br />
==== Dyslipidémie ====<br />
64% des adultes obèses ayant subi une chirurgie bariatrique ont un débalancement au niveau de leur profil lipidique. En post-opératoire, une étude du LABS démontre que la prévalence d'une dyslipidémie demeure basse 7 ans après un [[Y-de-roux|pontage gastrique Y-de-roux]].<br />
<br />
=== Apnée du sommeil ===<br />
L'obésité étant un facteur de risque important du syndrome d'apnée et d'hypopnée du sommeil (SAHS), la perte de poids par chirurgie bariatrique réduit le nombre d'épisodes d'apnées et d'hypopnées par heure de sommeil, et ce, plus efficacement que chez les individus ayant perdu du poids par changement des habitudes de vie. <br />
<br />
=== Espérance de vie===<br />
Dans une étude du Swedish Obese Subjects (SOS), il a été démontré que la chirurgie bariatrique était liée à une espérance de vie plus longue de 3 ans par rapport aux patients obèses témoins non opérés, mais 5,5 ans moins longue comparativement à la population générale. Moins de patients opérés décèdent d'un événement cardiovasculaire<ref name="Carlsson2020">{{Citation d'un article | author = Carlsson LMS | display-authors = etal | date = Oct 2020 | title = Life Expectancy after Bariatric Surgery in the Swedish Obese Subjects Study | journal = N Engl J Med | volume = 383 | issue = 16| pages = 1535–1543 | doi = 10.1056/NEJMoa2002449 | pmid = 33053284 | pmc = 7580786 }}</ref> <br />
===Fertilité et grossesse===<br />
Les preuves n'ont pas été conclusives à déterminer si la chirurgie bariatrique avait un effet sur l'efficacité des traitements sur l'infertilité chez les hommes et les femmes.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kominiarek MA, Jungheim ES, Hoeger KM, Rogers AM, Kahan S, Kim JJ | title = American Society for Metabolic and Bariatric Surgery position statement on the impact of obesity and obesity treatment on fertility and fertility therapy Endorsed by the American College of Obstetricians and Gynecologists and the Obesity Society | journal = Surgery for Obesity and Related Diseases | volume = 13 | issue = 5 | pages = 750–757 | date = May 2017 | pmid = 28416185 | doi = 10.1016/j.soard.2017.02.006 }}</ref> <br />
<br />
En ce qui concerne les grossesses, la chirurgie bariatrique réduit le risque de [[diabète gestationnel]] et [[troubles hypertensifs de la grossesse]] chez la personne enceinte, mais une augmentation du risque de naissance prématurée a été observée.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kwong W, Tomlinson G, Feig DS | title = Maternal and neonatal outcomes after bariatric surgery; a systematic review and meta-analysis: do the benefits outweigh the risks? | journal = American Journal of Obstetrics and Gynecology | volume = 218 | issue = 6 | pages = 573–580 | date = June 2018 | pmid = 29454871 | doi = 10.1016/j.ajog.2018.02.003 | s2cid = 3837276 }}</ref><br />
=== Psychiatrique et psychologique===<br />
Les patients obèses rencontrés en clinique de chirurgie bariatrique présentent un taux de dépression à 19%, et de trouble d'hyperphagie (''binge'') à 17%, des pourcentages plus élevés que ceux retrouvés parmi la population générale. <br />
<br />
Certaines études ont suggéré que la santé mentale peut s'améliorer après une chirurgie bariatrique, soit par une modification des habitudes de vie chez l'opéré.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kubik JF, Gill RS, Laffin M, Karmali S | title = The impact of bariatric surgery on psychological health | journal = Journal of Obesity | volume = 2013 | pages = 1–5 | year = 2013 | pmid = 23606952 | pmc = 3625597 | doi = 10.1155/2013/837989 | doi-access = free }}</ref> Cependant, une augmentation d'une recherche en services en santé mentale post-opératoire a été observée chez les patients qui avaient des maladies psychiatriques préalablement à la chirurgie, ou chez ceux qui développaient des complications chirurgicales qui nécessitaient des procédures supplémentaires. <br />
<br />
==== Dépression ====<br />
La chirurgie bariatrique a été associée avec une amélioration des troubles de dépression. Une revue systématique de 27 études incluant 50 000 patients a démontré que la prévalence et la sévérité des dépressions chez les individus ont diminuées, respectivement, de 8 à 74% (dans 7 études) et de 40 à 70% (dans 6 études) après la chirurgie. <br />
<br />
==== Troubles alimentaires ====<br />
Certaines études suggèrent que la prévalence et la sévérité des troubles alimentaires diminuent après une chirurgie bariatrique, avec une prévalence diminuée en termes de grignotage (''picking/nibbling''). Cependant, une autre étude a observé une réduction initiale des troubles d'hyperphagie (''binge'') à 2 ans (de 6,1% en pré-opératoire à 1,3%), mais une recrudescence (de 3,1%) à 3 ans post-chirurgie. <br />
<br />
Le trouble d'hyperphagie en post-opératoire est associé à une perte de poids sous-optimale. <br />
<br />
==Suivi==<br />
Le suivi du patient bariatrique est la pierre angulaire du succès à long terme. Les lignes directrices canadiennes suggèrent :<br />
<br />
=== Alimentation post-opératoire ===<br />
Il existe différents protocoles alimentaires post-opératoires, mais essentiellement nous retenons d'abord une alimentation liquide, puis molle et finalement solide après environ 2 semaines si les premières étapes sont bien tolérées. Il est recommandé de manger 3 à 5 petits repas par jour en débutant toujours avec les sources de protéines. Les recommandations d'apport en protéines sont de 1.2 à 1.5 g/kg/jr. Il faut manger lentement et bien mastiquer. Il n'est pas recommandé de boire et de manger simultanément ; on évite les liquides dans les 30 minutes suivant le repas. De plus, une bonne hydratation est très importante. Les boissons gazeuses sont fortement déconseillées autant pour leur piètre aspect nutritionnel que pour l'inconfort causé par le gaz carbonique. La suralimentation doit être éviter, car le dépassement de la capacité de l'estomac provoque des nausées et des vomissements.<br />
<br />
=== Changement des habitudes de vie ===<br />
<br />
* Alcool : Il n'est pas recommandé de consommer de l'alcool puisqu'il s'agit d'un ulcérogène et d'une source de calories vides. L'effet peut être plus rapide car la vidange gastrique est accélérée. Malheureusement, 7% des patients opérés développeront une dépendance à l'alcool.<br />
* Activité physique : Il est recommandé de faire 150 - 300 minutes d'activité physique par semaine. Ceci permet de stabiliser la perte de poids, d'augmenter la masse maigre et d'améliorer la santé mentale.<br />
* Tabagisme : L'abstinence tabagique est fortement recommandée car le tabac est ulcérogène.<br />
* Marijuana : La modération est recommandée. Il y a très peu d'études sur le sujet, mais la marijuana est orexigène (stimulant à l'appétit) et contrevient donc aux vertus de la chirurgie bariatrique<br />
<br />
=== Fertilité ===<br />
Les femmes opérées en-deçà d'un an de la procédure bariatrique avaient un taux de perte foetale plus élevée contrairement à celles qui étaient opérées il y a plus d'un an (35.5% vs 16.3%). La grossesse est recommandée après 18 mois post-opératoires. Une contraception doit être proposée pendant la période charnière.<br />
<br />
=== Vitamines et minéraux ===<br />
Voici les prises vitaminiques suggérées après la procédure selon les lignes directrices de l'ASMBS 2020 :<br />
<br />
* B1 : minimum 12 mg/jr ; préférablement 50 mg/jr via une multivitamine ou complexe B<br />
* B12 : 350-500 mcg PO/jr ou 1000 mcg IM/mois<br />
* Acide folique : 400-800 mcg PO/jr via une multivitamine (si en âge de procréer : 800-1000 mcg PO/jr)<br />
* Fer élémentaire : minimum 45-60 mg/jr<br />
* Vitamine E : 15 mg/jr<br />
* Citrate de calcium : 1200-1500 mg/jr<br />
* Vitamine D3 : 3000 UI/jr et titrer pour avoir des niveaux sériques > 75 nmol/L<br />
* Vitamine A : 5000-10000 UI/jr<br />
* Vitamine K : 90 - 120 μg/jr<br />
* Zinc : 100% RDA (8-11 mg/jr)<br />
* Cuivre : 100% RDA (1 mg /jr)<br />
<br />
Ainsi, à moins d'un déficit documenté en pré-opératoire, une multi-vitamine extra-forte 1 ou 2 comprimés par jour de même qu'un supplément de fer et/ou de vitamine D couvrent les besoins du patient opéré. L'observance diminue avec le temps et des rappels doivent souvent être faits. De plus, les suppléments peuvent occasionner une constipation, effet secondaire de certaines chirurgies bariatriques également, dont la gastrectomie pariétale. <br />
<br />
Pour plus de détails selon la procédure et les comorbidités du patient, vous pouvez consulter les lignes directrices canadiennes : http://obesitycanada.ca/wp-content/uploads/2020/08/14-Table-1-with-links-1.pdf.<br />
===Évaluation et analyses de laboratoires===<br />
Voici l'évaluation clinique et les analyses de laboratoire recommandées selon les comorbidités associées à l'obésité : <br />
<br />
* Tension artérielle: Prise de routine à chaque rendez-vous postopératoire, avec révision des médicaments antihypertensifs au besoin. <br />
* Diabète: Suivi du HbA1c à chaque 3 mois et ajustement au besoin des hypoglycémiants oraux et/ou de l'insuline à chaque visite postopératoire. <br />
* Carences nutritionnelles: Dosage du calcium sérique, fer, vitamine B12, vitamine D, folate et thiamine à chaque 6 mois durant les 2 premières années post-opératoire, puis annuellement. <br />
* Hyperlipidémie: Dosage du bilan lipidique et du cholestérol avec ajustement des médicaments au besoin. <br />
* Apnée du sommeil: Évaluation du sommeil 6 à 12 mois après la chirurgie pour les patients ayant recours à la ventilation en pression positive continue (CPAP). <br />
===Procédures ultérieures===<br />
<br />
Après une perte de poids suivant sa chirurgie bariatrique, l'individu se retrouve généralement avec un excès de peau. Celles-ci peuvent être traitées en chirurgie plastique, procédures appelées remodelage du corps, durant lesquelles les lambeaux cutanés sont enlevés. Les zones ciblées comprennent les bras, les fesses et les cuisses, l'abdomen et les seins.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Chandawarkar RY | title = Body contouring following massive weight loss resulting from bariatric surgery | journal = Advances in Psychosomatic Medicine | volume = 27 | pages = 61–72 | date = 2006 | pmid = 16418543 | doi = 10.1159/000090964 | isbn = 3-8055-8028-2 }}</ref> Ces procédures sont effectuées lentement, étape par étape, et prennent souvent jusqu'à trois ans.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Chandawarkar RY | title = Body contouring following massive weight loss resulting from bariatric surgery | journal = Advances in Psychosomatic Medicine | volume = 27 | pages = 61–72 | year = 2006 | pmid = 16418543 | doi = 10.1159/000090964 | isbn = 3-8055-8028-2 }}</ref><br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/03/27<br />
| source = Wikipedia (en)<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| nom = Bariatric surgery<br />
| révision = 1079535561<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Chirurgie_bariatrique&diff=80194Chirurgie bariatrique2022-04-17T20:14:01Z<p>Nanxin Jiang : /* Évaluation nutritionnelle */</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = <br />
| image = Gastrectomie - dernier regard (photo).jpg<br />
| description_image = [[Gastrectomie pariétale]]<br />
| autres_noms = Chirurgie de l'obésité<br />
| terme_anglais = Briatric surgery<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = chirurgie générale<br />
| systèmes = Gastrointestinal<br />
| wikidata_id = Q357503<br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}} <br />
<br />
La '''chirurgie bariatrique''' comprend une variété d'interventions pratiquées dans le but de traiter l'[[obésité]]. Les principales procédures sont :<br />
<br />
* le [[Pontage gastrique Y-de-Roux|Y-de-Roux]]<br />
* la [[gastrectomie pariétale]]<br />
* la [[duodenal switch|dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)]].<br />
==Indications==<br />
Telles les lignes directrices canadiennes<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-FR|nom1=Pearce|prénom1=Nicole|titre=Chirurgie bariatrique : Options chirurgicales et résultats|url=https://obesitycanada.ca/fr/deslignesdirectrices/options/|site=Obésité Canada|consulté le=2022-04-17}}</ref>, les indications d'une '''chirurgie bariatrique''' comprennent: <br />
<br />
# Un {{Indication|nom=Obésité|affichage=IMC > 40}} ou [[IMC]] ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité:<br />
#* l'[[hypertension artérielle]]<br />
#* une [[Dyslipidémies|dyslipidémie]]<br />
#* un [[diabète de type 2]]<br />
#* du [[reflux gastro-oesophagien]] sévère<br />
#* de l'[[apnée du sommeil]]<br />
#* une [[maladie cardiaque athérosclérotique]]<br />
#* une [[insuffisance veineuse]] sévère<br />
#* une [[Cirrhose|cirrhose hépatique non-alcoolique]] (NASH)<br />
#* de l'[[incontinence urinaire]]<br />
#* un [[pseudotumor cerebri]]<br />
#* des problèmes musculosquelettiques invalidants<br />
# des tentatives infructueuses à perdre du poids de manière non chirurgicale<br />
# une autorisation en termes de santé mentale<br />
# aucune contre-indication médicale à la chirurgie.<br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes incluent aussi des critères pour les '''adolescents''' :<br />
<br />
# IMC ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité de l'adolescence et réfractaire au traitement médical et aux changements d'habitude de vie : apnée du sommeil (index d'apnée >15 épisodes), pseudotumor cerebri, NASH, diabète de type 2.<br />
# IMC ≥ 40 avec de l'hypertension, une résistance à l'insuline ou intolérance au glucose, qualité de vie diminuée, diminution de l'autonomie (AVQ, AVD), apnée du sommeil avec index de 5 à 15 <br />
<br />
Des mises à jour récentes ont inclus des patients ayant un IMC de 30-35 avec un diabète de type 2 incontrôlable ou un syndrome métabolique comme indication pour une gastrectomie pariétale.<br />
<br />
==Contre-indications<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey I.|nom1=Mechanick|prénom2=Adrienne|nom2=Youdim|prénom3=Daniel B.|nom3=Jones|prénom4=W. Timothy|nom4=Garvey|titre=Clinical practice guidelines for the perioperative nutritional, metabolic, and nonsurgical support of the bariatric surgery patient--2013 update: cosponsored by American Association of Clinical Endocrinologists, The Obesity Society, and American Society for Metabolic & Bariatric Surgery|périodique=Obesity (Silver Spring, Md.)|volume=21 Suppl 1|date=2013-03|issn=1930-739X|pmid=23529939|pmcid=4142593|doi=10.1002/oby.20461|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23529939/|consulté le=2022-04-17|pages=S1–27}}</ref>==<br />
===Absolues===<br />
Les '''contre-indications absolues''' comprennent : <br />
<br />
* l'incapacité à tolérer une anesthésie générale<br />
* une {{Contre-indication|nom=coagulopathie|relative=0}} incontrôlable<br />
* une {{Contre-indication|nom=néoplasie|relative=0}} active<br />
* une {{Contre-indication|nom=cirrhose|relative=0}} Child-C<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie psychiatrique|relative=0}} sévère ou instable<br />
* un {{Contre-indication|nom=tabagisme|relative=0}}, une {{Contre-indication|nom=toxicomanie|relative=0}} ou un {{Contre-indication|nom=alcoolisme|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=boulimie|relative=0}} ou une hyperphagie boulimique non traitée.<br />
<br />
D'un point de vue cognitif, le patient doit être apte à comprendre les risques et bénéfices de la chirurgie, et il doit avoir les capacités pour instaurer les changements d'habitude de vie requis pour la chirurgie. Le patient doit également être compliant avec sa médication. <br />
<br />
===Relatives===<br />
Les '''contre-indications relatives''' sont : <br />
<br />
* la {{Contre-indication|nom=maladie cœliaque|relative=1}}<br />
* les allergies multiples <br />
* le {{Contre-indication|nom=syndrome de Prader-Willi|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie de Crohn|relative=0}} duodénale<br />
* la {{Contre-indication|nom=narcodépendance|relative=0}}<br />
* un {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge < 18 ans}} ou {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge > 65 ans}} (relatif selon l'état de santé global du patient).<br />
<br />
== Évaluation ==<br />
L'évaluation bariatrique est multidisciplinaire. La sélection des patients a été établie pour minimiser les complications chirurgicales et maximiser les bénéfices d'une ressource limitée. L'évaluation devra donc statuer sur la santé mentale, médicale et nutritionnelle, ainsi qu'optimiser les comorbidités pour diminuer les complications chirurgicales.<br />
<br />
=== Évaluation psychologique<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Dean|nom1=Spirou|prénom2=Jayanthi|nom2=Raman|prénom3=Evelyn|nom3=Smith|titre=Psychological outcomes following surgical and endoscopic bariatric procedures: A systematic review|périodique=Obesity Reviews: An Official Journal of the International Association for the Study of Obesity|volume=21|numéro=6|date=2020-06|issn=1467-789X|pmid=31994311|doi=10.1111/obr.12998|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31994311/|consulté le=2022-04-17|pages=e12998}}</ref> ===<br />
Il est reconnu qu'il existe une association entre l'obésité et les problèmes de santé mentale<ref group="note">Par exemple, 25 à 60% des patients bipolaires sont obèses et les schizophrènes le sont dans une proportion de 30-70%. Quant aux troubles de l'humeur, 20 à 50% des patients sont obèses. Il y a aussi des liens entre le TDAH, l'hyperphagie boulimique et le PTSD. </ref>. On recommande une évaluation minimale pour établir la santé psychologique du patient. Ce que l'on recherche chez les candidats:<br />
<br />
* Une stabilité au niveau de la santé mentale et de la médication nécessaire pour stabiliser celle-ci (idéalement 6 mois précédant la chirurgie)<ref group="note">Certaines médications psychiatriques favorisent le gain de poids. Il serait donc idéal de les changer plusieurs mois avant la procédure afin d'en optimiser le résultat.</ref>.<br />
* L'absence de psychose active ou d'utilisation de drogue dure.<br />
* Un bon contrôle des stresseurs externes, considérant que le changement corporel et neurohormonal causé par une chirurgie bariatrique occasionne un stress important pour l'individu, et peut l'amener à décompenser au niveau psychiatrique. De plus, d'anciens troubles alimentaires peuvent ressurgir.<br />
* Dans la mesure qu'un transfert de dépendance est possible (ex. : vers l'alcool (7%), drogues, comportements sexuels dangereux), les mécanismes de défense doivent être gérés avant l'intervention.<br />
* L'absence d'un diagnostic de déficience intellectuelle afin de pouvoir bien comprendre les recommandations alimentaires, de favoriser les changements d'habitude de vie et de suivre tous les enseignements.<br />
* Chez un candidat ayant une histoire de multiples tentatives de suicide, on ne recommande pas la chirurgie<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Ted D.|nom1=Adams|prénom2=Richard E.|nom2=Gress|prénom3=Sherman C.|nom3=Smith|prénom4=R. Chad|nom4=Halverson|titre=Long-term mortality after gastric bypass surgery|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=357|numéro=8|date=2007-08-23|issn=1533-4406|pmid=17715409|doi=10.1056/NEJMoa066603|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17715409/|consulté le=2022-04-17|pages=753–761}}</ref><ref group="note">Le risque de récidive en ce sens augmente significativement après une procédure bariatrique.</ref>.<br />
<br />
=== Évaluation nutritionnelle ===<br />
L'élément clef pour la réussite d'une chirurgie bariatrique est d'implanter les changements nutritionnels avant l'intervention<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey I.|nom1=Mechanick|prénom2=Adrienne|nom2=Youdim|prénom3=Daniel B.|nom3=Jones|prénom4=W.|nom4=Timothy Garvey|titre=Clinical practice guidelines for the perioperative nutritional, metabolic, and nonsurgical support of the bariatric surgery patient--2013 update: cosponsored by American Association of Clinical Endocrinologists, the Obesity Society, and American Society for Metabolic & Bariatric Surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=9|numéro=2|date=2013-03|issn=1878-7533|pmid=23537696|doi=10.1016/j.soard.2012.12.010|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23537696/|consulté le=2022-04-17|pages=159–191}}</ref>, dans le but de: <br />
<br />
* Augmenter le succès de la perte de poids; <br />
* Diminuer les complications péri-opératoires; <br />
* Identifier les troubles alimentaires; <br />
* Favoriser un maintien à long terme des bonnes habitudes. <br />
<br />
=== Contrôle glycémique ===<br />
Comme dans toute procédure chirurgicale, la guérison est altérée par une HbA1c trop élevée. En pré-opératoire, les cibles visées<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref> sont: <br />
<br />
* HbA1c ≤ 7%<br />
* Glucose à jeun '''et''' post-prandial ≤ 8 mmol/L<br />
<br />
À défaut d'atteindre ces objectifs, le risque des complications<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Katherine M.|nom1=Meister|prénom2=Theadore|nom2=Hufford|prénom3=Chao|nom3=Tu|prénom4=Zhamak|nom4=Khorgami|titre=Clinical significance of perioperative hyperglycemia in bariatric surgery: evidence for better perioperative glucose management|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=14|numéro=11|date=2018-11|issn=1878-7533|pmid=30245036|doi=10.1016/j.soard.2018.07.028|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30245036/|consulté le=2022-04-17|pages=1725–1731}}</ref> suivantes augmente: <br />
<br />
* Déhiscence;<br />
* Infections;<br />
* Perte de poids sous-optimale;<br />
* Moins bonne éradication du diabète de type 2 en post-opératoire.<br />
<br />
=== Habitudes de vie ===<br />
<br />
* '''Cessation tabagique'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Alexandra|nom1=Chow|prénom2=Amy|nom2=Neville|prénom3=Nicole|nom3=Kolozsvari|titre=Smoking in bariatric surgery: a systematic review|périodique=Surgical Endoscopy|volume=35|numéro=6|date=2021-06|issn=1432-2218|pmid=32524412|doi=10.1007/s00464-020-07669-3|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32524412/|consulté le=2022-04-17|pages=3047–3066}}</ref>: Minimum 2 mois avant l'intervention et doit se poursuivre au long terme.<br />
** <u>But</u>: Diminuer les complications tardives telles que les [[Sténose|sténoses]], la [[gastrite]], l'[[ulcère]], etc.;<br />
** Pour confirmer, on peut doser la nicotinémie urinaire ou la carboxyhémoglobine (selon les disponibilités du laboratoire local).<br />
<br />
* '''Alcool'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Erik|nom1=Stenberg|prénom2=Luiz Fernando|nom2=Dos Reis Falcão|prénom3=Mary|nom3=O'Kane|prénom4=Ronald|nom4=Liem|titre=Guidelines for Perioperative Care in Bariatric Surgery: Enhanced Recovery After Surgery (ERAS) Society Recommendations: A 2021 Update|périodique=World Journal of Surgery|volume=46|numéro=4|date=2022-04|issn=1432-2323|pmid=34984504|pmcid=8885505|doi=10.1007/s00268-021-06394-9|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34984504/|consulté le=2022-04-17|pages=729–751}}</ref>: Ne doit pas être consommé sur une base régulière <br />
** <u>Buts</u>: Pauvre apport nutritionnel; éviter un transfert de dépendance en post-opératoire.<br />
<br />
* '''Activité physique'''<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Daniel B.|nom1=Jones|prénom2=Mohamad Rassoul A.|nom2=Abu-Nuwar|prénom3=Cindy M.|nom3=Ku|prénom4=Leigh-Ann S.|nom4=Berk|titre=Less pain and earlier discharge after implementation of a multidisciplinary enhanced recovery after surgery (ERAS) protocol for laparoscopic sleeve gastrectomy|périodique=Surgical Endoscopy|volume=34|numéro=12|date=2020-12|issn=1432-2218|pmid=31938928|doi=10.1007/s00464-019-07358-w|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31938928/|consulté le=2022-04-17|pages=5574–5582}}</ref>''':''' Instaurer un changement avant la procédure <br />
** <u>But</u>: Consolider le changement de comportement à long terme; favoriser une meilleure convalescence.<br />
<br />
* '''Stabilité du poids:''' Une perte de poids pré-opératoire n'est pas nécessaire, mais démontre toutefois la motivation du patient. <br />
** L'équipe chirurgicale peut toutefois demander une diète liquide hypo-calorique forte en teneur protéique<ref group="note">Les diètes fortes en teneur protéique produisent des pertes de poids rapides, apportent une satiété adéquate, réduisent la perte de masse musculaire, et limitent le ralentissement du métabolisme basal au repos. </ref>, afin de:<br />
*** Faciliter la procédure laparascopique au niveau de l'abdomen;<br />
*** Diminuer une stéatose hépatique avec hépatomégalie pour réduire les risques d'endommager le foie.<br />
** Une '''perte de poids''' de '''5-10%''' permet tout de même d'améliorer les facteurs de risque cardiovasculaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref> et de réduire les comorbidités tels:<br />
*** L'[[Hypertension artérielle|hypertension]];<br />
*** La [[Dyslipidémies|dyslipidémie]]<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Paul S.|nom1=Jellinger|prénom2=Yehuda|nom2=Handelsman|prénom3=Paul D.|nom3=Rosenblit|prénom4=Zachary T.|nom4=Bloomgarden|titre=AMERICAN ASSOCIATION OF CLINICAL ENDOCRINOLOGISTS AND AMERICAN COLLEGE OF ENDOCRINOLOGY GUIDELINES FOR MANAGEMENT OF DYSLIPIDEMIA AND PREVENTION OF CARDIOVASCULAR DISEASE - EXECUTIVE SUMMARYComplete Appendix to Guidelines available at http://journals.aace.com|périodique=Endocrine Practice: Official Journal of the American College of Endocrinology and the American Association of Clinical Endocrinologists|volume=23|numéro=4|date=2017-04-02|issn=1530-891X|pmid=28156151|doi=10.4158/EP171764.GL|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28156151/|consulté le=2022-04-17|pages=479–497}}</ref>;<br />
*** Le [[Diabète sucré|diabète de type 2]];<br />
*** L'[[Obésité|obésité viscérale]];<br />
*** La [[stéatose hépatique]]<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Guilherme S.|nom1=Mazzini|prénom2=Toms|nom2=Augustin|prénom3=Sabrena|nom3=Noria|prénom4=Carlos|nom4=Romero-Marrero|titre=ASMBS Position Statement on the Impact of Metabolic and Bariatric Surgery on Nonalcoholic Steatohepatitis|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=18|numéro=3|date=2022-03|issn=1878-7533|pmid=34953742|doi=10.1016/j.soard.2021.11.015|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34953742/|consulté le=2022-04-17|pages=314–325}}</ref>;<br />
*** L'[[hépatomégalie]]. <br />
** Les patients qui perdent ≥ 5% de leur excès de poids en pré-opératoire voyait une perte de poids en un an plus marquée que les patients ayant perdu moins que 5% de leur excès de poids en pré-opératoire<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jonathan|nom1=Carter|prénom2=Julietta|nom2=Chang|prénom3=T. Javier|nom3=Birriel|prénom4=Fady|nom4=Moustarah|titre=ASMBS position statement on preoperative patient optimization before metabolic and bariatric surgery|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=17|numéro=12|date=2021-12|issn=1878-7533|pmid=34629296|doi=10.1016/j.soard.2021.08.024|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34629296/|consulté le=2022-04-17|pages=1956–1976}}</ref>. Cependant, la perte de poids à 4 ans n'est pas plus marquée chez ni l'un ni l'autre des deux groupes<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Alejandra|nom1=Parri|prénom2=David|nom2=Benaiges|prénom3=Helmut|nom3=Schröder|prénom4=Maria|nom4=Izquierdo-Pulido|titre=Preoperative predictors of weight loss at 4 years following bariatric surgery|périodique=Nutrition in Clinical Practice: Official Publication of the American Society for Parenteral and Enteral Nutrition|volume=30|numéro=3|date=2015-06|issn=1941-2452|pmid=25631913|doi=10.1177/0884533614568154|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25631913/|consulté le=2022-04-17|pages=420–424}}</ref>.<br />
<br />
=== Investigation médicale ===<br />
L'obésité apporte son lot de comorbidités. Celles-ci doivent être évaluées en pré-opératoire et ensuite être stabilisée pour minimiser les complications post-opératoires.<br />
<br />
==== Évaluation digestive ====<br />
Une endoscopie digestive haute n'est pas obligatoire. Elle est toutefois recommandée dans les situations suivantes :<br />
<br />
* dyspepsie réfractaire aux IPP<br />
* dysphagie<br />
* utilisation chronique d'anti-acides ou IPP<br />
* facteurs de risque familiaux de cancer de l'estomac ou de l'oesophage<br />
* douleur épigastrique.<br />
<br />
L'endoscopie permettra d'évaluer la présence d'une hernie hiatale, d'une oesophagite, d'un oesophage de Barrett, d'une maladie peptique ou d'une néoplasie. Il est recommandé de faire le déspitage d'H. Pylori au moment de l'endoscopie. Le taux de positivité serait de 15 à 85%.<br />
<br />
==== Dépistage néoplasique ====<br />
Il est recommandé de dépister les patients selon leurs facteurs de risque et leur groupe d'âge. Par exemple, le patient de 50 ans et plus devra avoir une recherche de sang dans les selles. La mammographie de dépistage de la femme de 50 ans et plus est également suggérée.<br />
<br />
==== Évaluation cardiovasculaire ====<br />
Un des devis principaux de la chirurgie bariatrique est l'amélioration de la santé cardio-vasculaire des patients obèses. Or, en pré-opératoire, celle-ci est difficilement évaluable vu la limitation physique, la gonarthrose sévère, la dyspnée multifactorielle, l'échographie techniquement difficile par l'épaisseur des tissus sous-cutanés, la scintigraphie myocardique dont l'utilisation de l'appareil est limitée par le poids du patient. <br />
<br />
On recommande toutefois un ECG de base, mais celui-ci sera souvent anormal puisque l'obésité change la morphologie cardiaque (hypertrophie ventriculaire gauche, dysfonction diastolique, dysfonction ventriculaire gauche). Une échographie cardiaque pourrait être tentée si on croit faire face à une dysfonction cardiaque gauche, une valvulopathie ou de l'hypertension pulmonaire. Une scintigraphie MUGA peut permettre d'évaluer la fonction cardiaque. Néanmoins, les résultats de ces différents tests ne changeront que peu la conduite anesthésique. Le patient sera toutefois davantage suivi en post-opératoire pour déceler rapidement une complication cardiaque.<br />
<br />
==== Apnée du sommeil ====<br />
Tout patient doit avoir une évaluation en inhalothérapie pour éliminer un syndrome d'apnée du sommeil (SAS). Le cas échéant, celle-ci doit être traitée par CPAP et un rapport de compliance doit être fourni. Une bonne stabilisation de cette maladie est nécessaire pour diminuer les risques d'incidents respiratoires en post-opératoire et diminuer l'hypertension. Dans le cadre d'un dépistage universel de toute la clientèle bariatrique, voici ce que nous trouverions :<br />
<br />
* Syndrome d'apnée connu pré-opératoire : 15-20%<br />
* Syndrome d'apnée léger à sévère (IAH ≥ 5/h): 80-85%<br />
* SAS Modéré + sévère (IAH ≥15/h): 50 %<br />
* SAS Sévère (IAH >30/h): 25-30%<br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes et européennes de chirurgie bariatrique suggèrent un dépistage chez tous les candidats opératoires. En effet, le questionnaire (Stop-Bang) est peu sensible et spécifique. De plus, des études rétrospectives démontrent qu'on augmente la durée de séjour si le patient n'est pas traité et il y a un risque indépendant augmenté de fuites anastomotiques. Sommairement, voici les avantages du port du CPAP en péri-opératoire :<br />
<br />
* diminution de désaturation en oxygène<br />
* aide au contrôle de la tension artérielle<br />
* amélioration des contrôle de glycémies<br />
* diminution des arythmies<br />
* augmentation de la qualité du sommeil<br />
* diminution de l'atélectasie<br />
==Anatomie==<br />
[[Fichier:2414 Stomach.jpg|vignette|Anatomie de l'estomac]]<br />
Afin de comprendre les procédures de chirurgie bariatrique, il est important de comprendre l'anatomie de l'estomac, ses structures environnantes et le vaste apport sanguin provenant de l'artère mésentérique supérieure et du tronc coeliaque. L'estomac est divisé en cardia (juste distal à la jonction GE), le fundus (attenant au diaphragme gauche), le corps, l'antre et le pylore. La petite courbure se trouve sous les segments médiaux du foie et comprend l'incisura angularis qui peut être identifiée comme la jonction des axes vertical et horizontal de la petite courbure. La grande courbure est le long bord latéral gauche de l'estomac et supporte l'épiploon. Le bord gauche de l'œsophage intra-abdominal et le fundus se rencontrent à un angle aigu appelé «angle de His». Postérieurement à l'estomac se trouve l'arriète-cavité qui est un espace potentiel antérieur au pancréas et bordé par l'artère splénique, la rate, le rein gauche et le mésocôlon transverse.<br />
<br />
=== Ligaments ===<br />
<br />
* Ligament gastro-hépatique: Petite courbure vers le bord médial du foie, contient les artères gastriques gauche et droite. Peut contenir une artère hépatique gauche récurrente <br />
* Ligament gastrophrénique : Relie le fundus vers l'hémidiaphragme gauche<br />
* Ligament gastrosplénique : Grande courbure de la rate et contient les vaisseaux gastriques courts <br />
* Ligament gastro-colique : Estomac inférieur au côlon transverse, considéré comme faisant partie du grand épiploon et contenant les vaisseaux gastro-épiploïques <br />
<br />
[[Fichier:Gray532.png|vignette|Vascularisation de l'estomac (foie relevé pour fin de l'illustration), Dr Gray]]<br />
<br />
=== Vascularisation ===<br />
<br />
Le tronc coeliaque a trois branches : artères gastrique gauche, hépatique commune et splénique. L'artère gastrique gauche longe la petite courbure supérieure et s'anastomose avec l'artère gastrique droite. L'artère gastrique gauche est le principal apport sanguin à l'estomac après une gastrectomie verticale et elle dégage de nombreuses branches postérieures qui doivent rester ininterrompues pendant la dissection de la surface postérieure de l'estomac. L'artère hépatique commune donne l'artère gastroduodénale qui passe derrière la première partie du duodénum. L'artère gastrique droite est une branche de l'artère hépatique propre et rejoint l'artère gastrique gauche le long de la petite courbure. L'artère gastro-épiploïque droite se branche ensuite à partir de l'artère gastroduodénale et passe dans le ligament gastrocolique (épiploon) le long de la grande courbure pour rejoindre l'artère gastroépiploïque gauche qui est une branche de l'artère splénique courant le long de la plus grande courbure de latéral à médial. L'artère splénique dégage également 3 à 5 artères gastriques courtes circulant dans le ligament gastrosplénique vers le fundus gastrique.<br />
==Techniques==<br />
[[Fichier:Biliopancreatic diversion.png|vignette|Dérivation biliopancréatique]]<br />
Les procédures bariatriques peuvent être regroupées en trois mécanismes principaux : par malabsorption, par restriction ou par mécanisme mixte.<ref name="pmid16617237">{{Citation d'un article | vauthors = Abell TL, Minocha A | title = Gastrointestinal complications of bariatric surgery: diagnosis and therapy | journal = The American Journal of the Medical Sciences | volume = 331 | issue = 4 | pages = 214–8 | date = April 2006 | pmid = 16617237 | doi = 10.1097/00000441-200604000-00008 | s2cid = 25920218 }}</ref><br />
=== Procédures de malabsorption===<br />
Les procédures malabsorptives diminuent l'efficacité de l'absorption des nutriments en réduisant la surface d'absorption au niveau de l'intestin. Les techniques utilisées vont soit contourner une partie de l'intestin et/ou limiter les sécrétions biliopancréatiques qui facilitent l'absorption. Certaines procédures réduisent également la taille de l'estomac.<br />
<br />
Une perte de poids importante peut être observée dans les procédures malabsorptives, selon la surface d'absorption intestinale qui en résulte. Cependant, le bénéfice de la perte de poids vient accompagné de complications métaboliques significatives, telles que la malnutrition et multiples déficiences en micronutriments. <br />
<br />
Les procédures de malabsorption comprennent les suivantes:<br />
<br />
* '''Dérivation biliopancréatique''', prédécesseur du BPD-DS (qui rajoute une composante de switch duodénal). Une partie de l'estomac est réséquée, puis la partie distale de l'intestin grêle est reliée à la poche résiduelle de l'estomac, contournant ainsi le duodénum et le jéjunum. Cette procédure est aujourd'hui rarement utilisée pour les complications qu'elle engendre. Environ 2 % des patients vont avoir une malabsorption sévère et une carence nutritionnelle nécessitant une réplétion en vitamines et en minéraux, sans quoi il existe un risque d'anémie et d'ostéoporose. Beaucoup moins de chirurgiens pratiquent le BPD par rapport aux autres chirurgies de perte de poids, en partie à cause de la nécessité d'un suivi nutritionnel à long terme.<br />
* '''Pontage jéjuno-iléal''', où tout sauf 30-45 cm (12-18 po) de l'intestin grêle était réséqué. Cette procédure, pratiquée pour soulager l'[[Obésité|obésité morbide]] durant les années 1950 à 1970, n'est plus utilisée aujourd'hui. <br />
* '''Manchon endoluminal''', c'est-à-dire l'insertion d'un tube flexible dans la partie supérieure de l'intestin grêle via la bouche et l'estomac. Le but est de bloquer l'absorption de certains aliments/calories. Il n'implique pas de coupure réelle et est donc conçu pour réduire les risques d'infection. Cependant, les résultats n'étaient pas concluants et l'appareil avait des problèmes de migration et de glissement. Une étude récemment réalisée aux Pays-Bas a révélé une diminution de 5,5 points d'IMC en 3 mois avec un manchon endoluminal. [[Image:Vertical banded gastroplasty.png|thumb|Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage|alt=|242x242px]][[Image:Adjustable gastric banding.png|thumb|Schéma d'un anneau gastrique ajustable.|243x243px]]<br />
<br />
=== Procédures restrictives===<br />
Les procédures restrictives visent à diminuer l'apport calorique, en réduisant la taille utile de l'estomac, et/ou à réduire la vitesse de vidange de l'estomac. Les bénéficiaires de ces procédures ressentiront donc une satiété plus précoce.<ref name="SMD"><br />
{{Citation d'un ouvrage | vauthors = Stanczyk M, Martindale RG, Deveney C | title = Handbook of Nutrition and Food | chapter = 53 Bariatric Surgery Overview | veditors = Berdanier CD, Feldman EB, Dwyer J | pages = 915–926 | year = 2007 | location = Boca Raton, FL | publisher = CRC Press }}</ref> <br />
<br />
Les procédures de restriction incluent les suivantes: <br />
<br />
* '''Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage''', également appelée procédure de Mason ou agrafage de l'estomac. Une partie de l'estomac est agrafée de manière permanente pour créer une poche pré-estomac plus petite, qui sert de nouvel estomac. <br />
* '''Anneau gastrique ajustable''', opération qui peut être réalisée par laparoscopie et qui est communément appelée ''bande abdominale.'' La restriction de l'estomac est créée à l'aide d'un anneau en silicone, ajustable en ajoutant ou en retirant une solution saline à travers un orifice en sous-cutané. La petite poche gastrique et la sortie étroite à l'anneau restreignent l'apport en nutriments, ce qui permet la perte de poids. Cette procédure n'est plus recommandée dans les lignes directrices canadiennes.<br />
* '''[[Gastrectomie pariétale]] (''sleeve'')''''','' ou manchon gastrique, est une intervention dans laquelle l'estomac est réduit à environ 15 % de sa taille d'origine par ablation, suivant la courbe majeure de l'estomac. Les bords ouverts sont ensuite attachés ensemble, réduisant de façon permanente la taille de l'estomac. L'intervention est réalisée en laparoscopie et n'est pas réversible. <br />
* '''Ballon intragastrique''', qui consiste à placer un ballon dégonflé dans l'estomac, puis à le remplir pour réduire la quantité d'espace gastrique. Le ballon peut être laissé dans l'estomac pendant un maximum de 6 mois et entraîne une perte de poids moyenne de 5 à 9 IMC sur six mois. Le ballon intra-gastrique peut être utilisé avant une autre chirurgie bariatrique afin d'aider le patient à atteindre un poids adapté à la chirurgie. Il peut également être utilisé à plusieurs reprises si nécessaire. <br />
<br />
[[Fichier:Sleeve Gastrectomy Surgery.jpg|vignette|Gastrectomie pariétale (''sleeve'')]]<br />
<br />
* '''Pliage de l'estomac''', semblable à la [[gastrectomie pariétale]], est une procédure où un manchon est créé en suturant plutôt qu'en enlevant le tissu de l'estomac, préservant ainsi les capacités naturelles à absorber des nutriments. La repliement gastrique réduit considérablement le volume de l'estomac, de sorte que le sentiment de satiété est atteint avec une plus petite quantité de nourriture. Cette technique élimine également les complications associées à l'anneau gastrique ajustable et à la gastrectomie en manchon, puisqu'il n'y a pas d'utilisation d'implants, de résection gastrique ou d'agrafes. <br />
<br />
===Procédures mixtes===<br />
<br />
Les procédures mixtes associent à la fois les principes de malabsorption et de restriction, modifiant les niveaux d'hormones intestinales responsables de la faim et de la satiété<br />
<br />
[[Image:Roux-en-Y gastric bypass.png|thumb|Roux-en-Y gastric bypass.]]<br />
<br />
* [[Y-de-roux|'''Pontage gastrique Y-de-roux''']], où l'on crée une poche gastrique de 30 mL au niveau de l'estomac proximal. Le petit intestin est réséqué à environ 45 cm sous le pylore, puis configuré en forme de Y, anastomosant la poche gastrique à la dérivation biliopancréatique. Après la chirurgie, l'estomac sera plus petit et il y aura une augmentation des hormones de satiété de base. Les mécanismes hormonaux complets contrôlant la faim et expliquant la satiété précoce sont encore incompris, mais il s'agit tout de même d'une des chirurgies bariatriques les plus pratiquées. [[Fichier:Sleeve gastrectomy duodenal switch.png|vignette]]Précédemment considérée comme une procédure irréversible, il existe des cas où la procédure de pontage gastrique peut être partiellement inversée.<br />
* '''Dérivation biliopancréatique avec switch duodénal''', une partie de l'estomac est réséquée le long de sa plus grande courbure, similaire à la [[gastrectomie pariétale]]. Cette réduction de volume fournit le volet de restriction de l'apport alimentaire de cette opération. L'estomac est ensuite déconnecté du duodénum et relié à la partie distale de l'intestin grêle. Le duodénum et la partie supérieure de l'intestin grêle sont ensuite anastomosés en Y, préservant la dérivation biliopancréatique. Comme dans la procédure de [[Y-de-roux]], il est existe un principe métabolique de satiété précoce au niveau des hormones intestinales. Ce type de résection irréversible.<br />
* '''Stimulation gastrique implantable''', où un dispositif similaire à un stimulateur cardiaque est implanté par un chirurgien. Lors de l'alimentation, des stimulations électriques au niveau du système nerveux entérique de l'estomac favoriseraient une sensation de satiété chez l'opéré. Cette procédure est à l'étude aux États-Unis, mais les premières preuves suggèrent qu'elle est moins efficace que d'autres formes de chirurgie bariatrique.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Pardo JV, Sheikh SA, Kuskowski MA, Surerus-Johnson C, Hagen MC, Lee JT, Rittberg BR, Adson DE | title = Weight loss during chronic, cervical vagus nerve stimulation in depressed patients with obesity: an observation | journal = International Journal of Obesity | volume = 31 | issue = 11 | pages = 1756–9 | date = November 2007 | pmid = 17563762 | pmc = 2365729 | doi = 10.1038/sj.ijo.0803666 }}</ref><br />
<br />
==Complications==<br />
La chirurgie bariatrique chez l'adulte est associée à des risques et complications relativement importants par rapport aux autres traitements de l'obésité. Au cours d'une étude de 10 ans, 8,94 % des patients ayant subi une sleeve gastrectomie ont nécessité une forme de '''réopération''' dans les 5 ans contre 12,27% des patients ayant bénéficié d'un bypass gastrique de Roux-en-Y. Les deux effets étaient inférieurs à ceux rapportés avec l'anneau gastrique ajustable.<br />
<br />
Comme le taux de complications semble être réduit lorsque la procédure est effectuée par un chirurgien expérimenté, les directives recommandent que la chirurgie soit effectuée dans des unités dédiées ou expérimentées. Il a été observé que le taux de '''fuites''' était plus élevé dans les centres à faible volume alors que les centres à volume élevé affichaient un taux de fuite moindre. Les taux de fuite ont désormais globalement diminué pour atteindre une moyenne de 1 à 5 %. <br />
<br />
Après un pontage gastrique de [[Y-de-Roux]], des maladies osseuses métaboliques se manifestant par une '''ostéopénie''' et une [[hyperparathyroïdie|'''hyperparathyroïdie''']] secondaire ont été rapportées en raison d'une absorption réduite du calcium. Comme la concentration la plus élevée de transporteurs de calcium se trouve dans le duodénum, segment qui ne sera pas traversé par les aliments suivant une procédure de pontage, les niveaux de calcium dans le sang peuvent diminuer, provoquant une hyperparathyroïdie secondaire, une augmentation du renouvellement osseux et une diminution de la masse osseuse. Un risque accru de '''fracture''' a également été lié à la chirurgie bariatrique.<ref>{{Citation d'un lien web|url=https://www.sciencedaily.com/releases/2011/06/110604182010.htm|title=Bariatric Surgery Linked to Increased Fracture Risk|access-date=2011-06-05|website=Science Daily}}</ref><ref name="Ahlin2020">{{Citation d'un article | author = Ahlin S | display-authors = etal | date = May 2020 | title = Fracture risk after three bariatric surgery procedures in Swedish obese subjects: up to 26 years follow-up of a controlled intervention study | journal = J. Intern. Med. | volume = 287 | issue = 5| pages = 546–557 | doi = 10.1111/joim.13020 | pmid = 32128923 | s2cid = 212408565 }}</ref> <br />
<br />
Une perte de poids rapide après une chirurgie de l'obésité peut également augmenter la lithogénicité de la bile, contribuant au développement de '''[[calculs biliaires]]'''. <br />
<br />
Les effets indésirables sur les reins ont été étudiés. [[Hyperoxaluria|'''L'hyperoxalurie''']] peut potentiellement conduire à une néphropathie à l'acide oxalique et à une insuffisance rénale irréversible. Il s'agit de l'anomalie la plus importante observée dans les études de chimie de l'urine. Dans certains pontages gastriques, une [[Rhabdomyolyse|'''rhabdomyolyse''']] a été observée, entraînant des lésions rénales aiguës et une altération de la gestion rénale de l'acide et de la base.<br />
<br />
Les '''troubles nutritionnels''' dus à des carences en micronutriments comme le fer, la vitamine B12, les vitamines liposolubles, la thiamine et le folate sont particulièrement fréquents après des procédures bariatriques malabsorptives. Des [[hypoglycémie hyperinsulinémique|'''hypoglycémies hyperinsulinémiques''']] '''causant des convulsions''' ont été rapportées. Une sécrétion inappropriée d'insuline secondaire à une hyperplasie des cellules des îlots pourrait expliquer ce syndrome.<br />
<br />
Les comportements d'autoagressivité et de suicide semblent augmenter chez les patients avec des troubles de santé mentale à la suite de leur chirurgie bariatrique. Des problèmes d'alcool ont également été signalés comme étant plus fréquents chez les patients ayant subi un pontage gastrique. <br />
<br />
L''''[[embolie pulmonaire]]''' est une autre complication indésirable fréquente de la chirurgie bariatrique. L'embolie pulmonaire survient à la suite d'une [[thrombose veineuse profonde]], dans laquelle des caillots sanguins se forment dans les veines profondes des extrémités, généralement les jambes. S'il n'est pas traité, le caillot peut se déplacer vers le cœur, puis vers les poumons. Cet effet indésirable est simplement prévenu par des anticoagulants, tels l'héparine et l'[[HBPM]].<br />
<br />
== Bénéfices ==<br />
Les chirurgies bariatriques demeurent une des options les plus durables en termes de perte de poids chez les patients obèses classes 2 et 3. La performance des procédures s'améliore considérablement au cours des 10 dernières années. Le American Society for Metabolic and Bariatric Surgery (ASMBS) estime que, juste en 2017, 228 000 personnes aux États-Unis ont subi une chirurgie visant à perdre du poids. Mondialement, on estime que 580 000 personnes subissent une procédure bariatrique chaque année.<br />
<br />
La chirurgie bariatrique permet également d'améliorer ou de guérir certaines comorbidités liées à l'obésité, telles que le diabète de type 2. <br />
===Perte de poids===<br />
====Chez l'adulte====<br />
Il existe désormais des preuves qui soutiennent que les chirurgies bariatriques apportent de meilleurs résultats en termes de perte de poids comparativement aux interventions non chirurgicales, et ce, quelle que ce soit la procédure subie. <br />
<br />
L'avantage de la chirurgie bariatrique comparativement aux méthodes non chirurgicales a été le mieux démontré par une étude du Swedish Obese Subjects (SOS) (n = 4047; body mass index [BMI] >34 kg/m2). À 20 ans, la perte de poids totale en moyenne est :<br />
<br />
* 26%, pour le pontage gastrique [[Y-de-Roux]];<br />
* 18%, pour la [[gastrectomie pariétale]];<br />
* 13%, pour l'anneau gastrique ajustable;<br />
* 1%, pour les interventions non chirurgicales.<br />
<br />
Classiquement en chirurgie, la perte de poids du patient est calculée selon la masse en excès. Désormais, le calcul de perte de poids se base sur la masse totale, puisque la définition du poids idéal s'avère inconstante et controversée. <br />
<br />
=== Effets métaboliques ===<br />
Par la perte de poids, le syndrome métabolique est amélioré dans ses trois composantes, soit l'hyperglycémie/diabète de type 2, l'hypertension artérielle et la dyslipidémie. Du fait même, le risque de maladie cardiovasculaire est également diminué.<br />
<br />
==== Diabète de type 2 ====<br />
Environ 85% des patients avec un diabète de type 2 sont obèses ou ont un excès de poids selon leur indice de masse corporelle (IMC). Dans la mesure d'un échec thérapeutique, lié aux habitudes de vie et aux médicaments, la chirurgie bariatrique permet d'atteindre une rémission du diabète à long terme chez 23-60% des patients, selon la sévérité et la durée de leur diabète. <br />
<br />
Il existe également un effet glucorégulatoire via des mécanismes neuroendocrines. L'amélioration des contrôles glycémiques est souvent mise en évidence quelques jours à quelques semaines suivant la chirurgie, reflétant probablement un changement au niveau de la physiologie gastrointestinale. <br />
<br />
On observe également une diminution dans l'incidence des complications micro et macrovasculaires liées au diabète.<br />
<br />
==== Hypertension artérielle ====<br />
La corrélation entre l'obésité et le développement de l'hypertension artérielle est bien documentée: 64% des patients obèses ayant subi une chirurgie bariatrique sont hypertendus. La perte de poids, qu'elle soit chirurgicale ou liée aux habitudes de vie, améliore l'hypertension liée à l'obésité. Selon une étude GATEWAY, plusieurs patients ayant subi une chirurgie bariatrique ont atteint une rémission de leur hypertension artérielle, alors que d'autres ont vu une diminution de la variabilité de leur tension artérielle, et une prévalence réduite d'une résistance hypertensive.<br />
<br />
==== Dyslipidémie ====<br />
64% des adultes obèses ayant subi une chirurgie bariatrique ont un débalancement au niveau de leur profil lipidique. En post-opératoire, une étude du LABS démontre que la prévalence d'une dyslipidémie demeure basse 7 ans après un [[Y-de-roux|pontage gastrique Y-de-roux]].<br />
<br />
=== Apnée du sommeil ===<br />
L'obésité étant un facteur de risque important du syndrome d'apnée et d'hypopnée du sommeil (SAHS), la perte de poids par chirurgie bariatrique réduit le nombre d'épisodes d'apnées et d'hypopnées par heure de sommeil, et ce, plus efficacement que chez les individus ayant perdu du poids par changement des habitudes de vie. <br />
<br />
=== Espérance de vie===<br />
Dans une étude du Swedish Obese Subjects (SOS), il a été démontré que la chirurgie bariatrique était liée à une espérance de vie plus longue de 3 ans par rapport aux patients obèses témoins non opérés, mais 5,5 ans moins longue comparativement à la population générale. Moins de patients opérés décèdent d'un événement cardiovasculaire<ref name="Carlsson2020">{{Citation d'un article | author = Carlsson LMS | display-authors = etal | date = Oct 2020 | title = Life Expectancy after Bariatric Surgery in the Swedish Obese Subjects Study | journal = N Engl J Med | volume = 383 | issue = 16| pages = 1535–1543 | doi = 10.1056/NEJMoa2002449 | pmid = 33053284 | pmc = 7580786 }}</ref> <br />
===Fertilité et grossesse===<br />
Les preuves n'ont pas été conclusives à déterminer si la chirurgie bariatrique avait un effet sur l'efficacité des traitements sur l'infertilité chez les hommes et les femmes.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kominiarek MA, Jungheim ES, Hoeger KM, Rogers AM, Kahan S, Kim JJ | title = American Society for Metabolic and Bariatric Surgery position statement on the impact of obesity and obesity treatment on fertility and fertility therapy Endorsed by the American College of Obstetricians and Gynecologists and the Obesity Society | journal = Surgery for Obesity and Related Diseases | volume = 13 | issue = 5 | pages = 750–757 | date = May 2017 | pmid = 28416185 | doi = 10.1016/j.soard.2017.02.006 }}</ref> <br />
<br />
En ce qui concerne les grossesses, la chirurgie bariatrique réduit le risque de [[diabète gestationnel]] et [[troubles hypertensifs de la grossesse]] chez la personne enceinte, mais une augmentation du risque de naissance prématurée a été observée.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kwong W, Tomlinson G, Feig DS | title = Maternal and neonatal outcomes after bariatric surgery; a systematic review and meta-analysis: do the benefits outweigh the risks? | journal = American Journal of Obstetrics and Gynecology | volume = 218 | issue = 6 | pages = 573–580 | date = June 2018 | pmid = 29454871 | doi = 10.1016/j.ajog.2018.02.003 | s2cid = 3837276 }}</ref><br />
=== Psychiatrique et psychologique===<br />
Les patients obèses rencontrés en clinique de chirurgie bariatrique présentent un taux de dépression à 19%, et de trouble d'hyperphagie (''binge'') à 17%, des pourcentages plus élevés que ceux retrouvés parmi la population générale. <br />
<br />
Certaines études ont suggéré que la santé mentale peut s'améliorer après une chirurgie bariatrique, soit par une modification des habitudes de vie chez l'opéré.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kubik JF, Gill RS, Laffin M, Karmali S | title = The impact of bariatric surgery on psychological health | journal = Journal of Obesity | volume = 2013 | pages = 1–5 | year = 2013 | pmid = 23606952 | pmc = 3625597 | doi = 10.1155/2013/837989 | doi-access = free }}</ref> Cependant, une augmentation d'une recherche en services en santé mentale post-opératoire a été observée chez les patients qui avaient des maladies psychiatriques préalablement à la chirurgie, ou chez ceux qui développaient des complications chirurgicales qui nécessitaient des procédures supplémentaires. <br />
<br />
==== Dépression ====<br />
La chirurgie bariatrique a été associée avec une amélioration des troubles de dépression. Une revue systématique de 27 études incluant 50 000 patients a démontré que la prévalence et la sévérité des dépressions chez les individus ont diminuées, respectivement, de 8 à 74% (dans 7 études) et de 40 à 70% (dans 6 études) après la chirurgie. <br />
<br />
==== Troubles alimentaires ====<br />
Certaines études suggèrent que la prévalence et la sévérité des troubles alimentaires diminuent après une chirurgie bariatrique, avec une prévalence diminuée en termes de grignotage (''picking/nibbling''). Cependant, une autre étude a observé une réduction initiale des troubles d'hyperphagie (''binge'') à 2 ans (de 6,1% en pré-opératoire à 1,3%), mais une recrudescence (de 3,1%) à 3 ans post-chirurgie. <br />
<br />
Le trouble d'hyperphagie en post-opératoire est associé à une perte de poids sous-optimale. <br />
<br />
==Suivi==<br />
Le suivi du patient bariatrique est la pierre angulaire du succès à long terme. Les lignes directrices canadiennes suggèrent :<br />
<br />
=== Alimentation post-opératoire ===<br />
Il existe différents protocoles alimentaires post-opératoires, mais essentiellement nous retenons d'abord une alimentation liquide, puis molle et finalement solide après environ 2 semaines si les premières étapes sont bien tolérées. Il est recommandé de manger 3 à 5 petits repas par jour en débutant toujours avec les sources de protéines. Les recommandations d'apport en protéines sont de 1.2 à 1.5 g/kg/jr. Il faut manger lentement et bien mastiquer. Il n'est pas recommandé de boire et de manger simultanément ; on évite les liquides dans les 30 minutes suivant le repas. De plus, une bonne hydratation est très importante. Les boissons gazeuses sont fortement déconseillées autant pour leur piètre aspect nutritionnel que pour l'inconfort causé par le gaz carbonique. La suralimentation doit être éviter, car le dépassement de la capacité de l'estomac provoque des nausées et des vomissements.<br />
<br />
=== Changement des habitudes de vie ===<br />
<br />
* Alcool : Il n'est pas recommandé de consommer de l'alcool puisqu'il s'agit d'un ulcérogène et d'une source de calories vides. L'effet peut être plus rapide car la vidange gastrique est accélérée. Malheureusement, 7% des patients opérés développeront une dépendance à l'alcool.<br />
* Activité physique : Il est recommandé de faire 150 - 300 minutes d'activité physique par semaine. Ceci permet de stabiliser la perte de poids, d'augmenter la masse maigre et d'améliorer la santé mentale.<br />
* Tabagisme : L'abstinence tabagique est fortement recommandée car le tabac est ulcérogène.<br />
* Marijuana : La modération est recommandée. Il y a très peu d'études sur le sujet, mais la marijuana est orexigène (stimulant à l'appétit) et contrevient donc aux vertus de la chirurgie bariatrique<br />
<br />
=== Fertilité ===<br />
Les femmes opérées en-deçà d'un an de la procédure bariatrique avaient un taux de perte foetale plus élevée contrairement à celles qui étaient opérées il y a plus d'un an (35.5% vs 16.3%). La grossesse est recommandée après 18 mois post-opératoires. Une contraception doit être proposée pendant la période charnière.<br />
<br />
=== Vitamines et minéraux ===<br />
Voici les prises vitaminiques suggérées après la procédure selon les lignes directrices de l'ASMBS 2020 :<br />
<br />
* B1 : minimum 12 mg/jr ; préférablement 50 mg/jr via une multivitamine ou complexe B<br />
* B12 : 350-500 mcg PO/jr ou 1000 mcg IM/mois<br />
* Acide folique : 400-800 mcg PO/jr via une multivitamine (si en âge de procréer : 800-1000 mcg PO/jr)<br />
* Fer élémentaire : minimum 45-60 mg/jr<br />
* Vitamine E : 15 mg/jr<br />
* Citrate de calcium : 1200-1500 mg/jr<br />
* Vitamine D3 : 3000 UI/jr et titrer pour avoir des niveaux sériques > 75 nmol/L<br />
* Vitamine A : 5000-10000 UI/jr<br />
* Vitamine K : 90 - 120 μg/jr<br />
* Zinc : 100% RDA (8-11 mg/jr)<br />
* Cuivre : 100% RDA (1 mg /jr)<br />
<br />
Ainsi, à moins d'un déficit documenté en pré-opératoire, une multi-vitamine extra-forte 1 ou 2 comprimés par jour de même qu'un supplément de fer et/ou de vitamine D couvrent les besoins du patient opéré. L'observance diminue avec le temps et des rappels doivent souvent être faits. De plus, les suppléments peuvent occasionner une constipation, effet secondaire de certaines chirurgies bariatriques également, dont la gastrectomie pariétale. <br />
<br />
Pour plus de détails selon la procédure et les comorbidités du patient, vous pouvez consulter les lignes directrices canadiennes : http://obesitycanada.ca/wp-content/uploads/2020/08/14-Table-1-with-links-1.pdf.<br />
===Évaluation et analyses de laboratoires===<br />
Voici l'évaluation clinique et les analyses de laboratoire recommandées selon les comorbidités associées à l'obésité : <br />
<br />
* Tension artérielle: Prise de routine à chaque rendez-vous postopératoire, avec révision des médicaments antihypertensifs au besoin. <br />
* Diabète: Suivi du HbA1c à chaque 3 mois et ajustement au besoin des hypoglycémiants oraux et/ou de l'insuline à chaque visite postopératoire. <br />
* Carences nutritionnelles: Dosage du calcium sérique, fer, vitamine B12, vitamine D, folate et thiamine à chaque 6 mois durant les 2 premières années post-opératoire, puis annuellement. <br />
* Hyperlipidémie: Dosage du bilan lipidique et du cholestérol avec ajustement des médicaments au besoin. <br />
* Apnée du sommeil: Évaluation du sommeil 6 à 12 mois après la chirurgie pour les patients ayant recours à la ventilation en pression positive continue (CPAP). <br />
===Procédures ultérieures===<br />
<br />
Après une perte de poids suivant sa chirurgie bariatrique, l'individu se retrouve généralement avec un excès de peau. Celles-ci peuvent être traitées en chirurgie plastique, procédures appelées remodelage du corps, durant lesquelles les lambeaux cutanés sont enlevés. Les zones ciblées comprennent les bras, les fesses et les cuisses, l'abdomen et les seins.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Chandawarkar RY | title = Body contouring following massive weight loss resulting from bariatric surgery | journal = Advances in Psychosomatic Medicine | volume = 27 | pages = 61–72 | date = 2006 | pmid = 16418543 | doi = 10.1159/000090964 | isbn = 3-8055-8028-2 }}</ref> Ces procédures sont effectuées lentement, étape par étape, et prennent souvent jusqu'à trois ans.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Chandawarkar RY | title = Body contouring following massive weight loss resulting from bariatric surgery | journal = Advances in Psychosomatic Medicine | volume = 27 | pages = 61–72 | year = 2006 | pmid = 16418543 | doi = 10.1159/000090964 | isbn = 3-8055-8028-2 }}</ref><br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/03/27<br />
| source = Wikipedia (en)<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| nom = Bariatric surgery<br />
| révision = 1079535561<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Chirurgie_bariatrique&diff=80190Chirurgie bariatrique2022-04-17T18:56:41Z<p>Nanxin Jiang : /* Indications */</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = <br />
| image = Gastrectomie - dernier regard (photo).jpg<br />
| description_image = [[Gastrectomie pariétale]]<br />
| autres_noms = Chirurgie de l'obésité<br />
| terme_anglais = Briatric surgery<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = chirurgie générale<br />
| systèmes = Gastrointestinal<br />
| wikidata_id = Q357503<br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}} <br />
<br />
La '''chirurgie bariatrique''' comprend une variété d'interventions pratiquées dans le but de traiter l'[[obésité]]. Les principales procédures sont :<br />
<br />
* le [[Pontage gastrique Y-de-Roux|Y-de-Roux]]<br />
* la [[gastrectomie pariétale]]<br />
* la [[duodenal switch|dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)]].<br />
==Indications==<br />
Telles les lignes directrices canadiennes<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-FR|nom1=Pearce|prénom1=Nicole|titre=Chirurgie bariatrique : Options chirurgicales et résultats|url=https://obesitycanada.ca/fr/deslignesdirectrices/options/|site=Obésité Canada|consulté le=2022-04-17}}</ref>, les indications d'une '''chirurgie bariatrique''' comprennent: <br />
<br />
# Un {{Indication|nom=Obésité|affichage=IMC > 40}} ou [[IMC]] ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité:<br />
#* l'[[hypertension artérielle]]<br />
#* une [[Dyslipidémies|dyslipidémie]]<br />
#* un [[diabète de type 2]]<br />
#* du [[reflux gastro-oesophagien]] sévère<br />
#* de l'[[apnée du sommeil]]<br />
#* une [[maladie cardiaque athérosclérotique]]<br />
#* une [[insuffisance veineuse]] sévère<br />
#* une [[Cirrhose|cirrhose hépatique non-alcoolique]] (NASH)<br />
#* de l'[[incontinence urinaire]]<br />
#* un [[pseudotumor cerebri]]<br />
#* des problèmes musculosquelettiques invalidants<br />
# des tentatives infructueuses à perdre du poids de manière non chirurgicale<br />
# une autorisation en termes de santé mentale<br />
# aucune contre-indication médicale à la chirurgie.<br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes incluent aussi des critères pour les '''adolescents''' :<br />
<br />
# IMC ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité de l'adolescence et réfractaire au traitement médical et aux changements d'habitude de vie : apnée du sommeil (index d'apnée >15 épisodes), pseudotumor cerebri, NASH, diabète de type 2.<br />
# IMC ≥ 40 avec de l'hypertension, une résistance à l'insuline ou intolérance au glucose, qualité de vie diminuée, diminution de l'autonomie (AVQ, AVD), apnée du sommeil avec index de 5 à 15 <br />
<br />
Des mises à jour récentes ont inclus des patients ayant un IMC de 30-35 avec un diabète de type 2 incontrôlable ou un syndrome métabolique comme indication pour une gastrectomie pariétale.<br />
<br />
==Contre-indications<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey I.|nom1=Mechanick|prénom2=Adrienne|nom2=Youdim|prénom3=Daniel B.|nom3=Jones|prénom4=W. Timothy|nom4=Garvey|titre=Clinical practice guidelines for the perioperative nutritional, metabolic, and nonsurgical support of the bariatric surgery patient--2013 update: cosponsored by American Association of Clinical Endocrinologists, The Obesity Society, and American Society for Metabolic & Bariatric Surgery|périodique=Obesity (Silver Spring, Md.)|volume=21 Suppl 1|date=2013-03|issn=1930-739X|pmid=23529939|pmcid=4142593|doi=10.1002/oby.20461|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23529939/|consulté le=2022-04-17|pages=S1–27}}</ref>==<br />
===Absolues===<br />
Les '''contre-indications absolues''' comprennent : <br />
<br />
* l'incapacité à tolérer une anesthésie générale<br />
* une {{Contre-indication|nom=coagulopathie|relative=0}} incontrôlable<br />
* une {{Contre-indication|nom=néoplasie|relative=0}} active<br />
* une {{Contre-indication|nom=cirrhose|relative=0}} Child-C<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie psychiatrique|relative=0}} sévère ou instable<br />
* un {{Contre-indication|nom=tabagisme|relative=0}}, une {{Contre-indication|nom=toxicomanie|relative=0}} ou un {{Contre-indication|nom=alcoolisme|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=boulimie|relative=0}} ou une hyperphagie boulimique non traitée.<br />
<br />
D'un point de vue cognitif, le patient doit être apte à comprendre les risques et bénéfices de la chirurgie, et il doit avoir les capacités pour instaurer les changements d'habitude de vie requis pour la chirurgie. Le patient doit également être compliant avec sa médication. <br />
<br />
===Relatives===<br />
Les '''contre-indications relatives''' sont : <br />
<br />
* la {{Contre-indication|nom=maladie cœliaque|relative=1}}<br />
* les allergies multiples <br />
* le {{Contre-indication|nom=syndrome de Prader-Willi|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie de Crohn|relative=0}} duodénale<br />
* la {{Contre-indication|nom=narcodépendance|relative=0}}<br />
* un {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge < 18 ans}} ou {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge > 65 ans}} (relatif selon l'état de santé global du patient).<br />
<br />
== Évaluation ==<br />
L'évaluation bariatrique est multidisciplinaire. La sélection des patients a été établie pour minimiser les complications chirurgicales et maximiser les bénéfices d'une ressource limitée. L'évaluation devra donc statuer sur la santé mentale, médicale et nutritionnelle, ainsi qu'optimiser les comorbidités pour diminuer les complications chirurgicales.<br />
<br />
=== Évaluation psychologique ===<br />
Il est reconnu qu'il existe une association entre l'obésité et les problèmes de santé mentale<ref group="note">Par exemple, 25 à 60% des patients bipolaires sont obèses et les schizophrènes le sont dans une proportion de 30-70%. Quant aux troubles de l'humeur, 20 à 50% des patients sont obèses. Il y a aussi des liens entre le TDAH, l'hyperphagie boulimique et le PTSD. </ref>. On recommande une évaluation minimale pour établir la santé psychologique du patient:<br />
<br />
* On recherche des candidats avec une stabilité au niveau de la santé mentale et de la médication nécessaire à stabiliser celle-ci (idéalement 6 mois précédant la chirurgie). <br />
** Certaines médications psychiatriques favorisent le gain de poids. Il serait donc idéal de les changer plusieurs mois avant la procédure afin d'en optimiser le résultat.<br />
* Il ne doit pas y avoir de psychose active ou d'utilisation de drogue dure. <br />
* Les stresseurs externes doivent également être le plus contrôlés. En effet, le changement corporel et neurohormonal causé par une chirurgie bariatrique occasionne un stress important pour l'individu, et peut l'amener à décompenser au niveau psychiatrique. De plus, d'anciens troubles alimentaires peuvent ressurgir. <br />
* Il peut y avoir aussi un transfert de dépendance (ex. : vers l'alcool (7%), drogues, comportements sexuels dangereux) et donc les mécanismes de défense doivent être gérés avant l'intervention. <br />
* Le patient ne doit pas avoir de diagnostic de déficience intellectuelle afin de pouvoir bien comprendre les recommandations alimentaires, de favoriser les changements d'habitude de vie et de suivre tous les enseignements. <br />
* On ne recommande pas la chirurgie chez le patient avec une histoire de multiples tentatives de suicide ; le risque de récidive en ce sens augmente significativement après une procédure bariatrique.<br />
<br />
=== Évaluation nutritionnelle ===<br />
L'élément clef pour la réussite d'une chirurgie bariatrique est d'implanter les changements nutritionnels avant l'intervention. Ceci augmente le succès de la perte de poids, diminue les complications péri-opératoires, identifie les troubles alimentaires et favorise un maintien à long terme des bonnes habitudes. <br />
<br />
=== Contrôle glycémique ===<br />
Comme dans toute procédure chirurgicale, la guérison est altérée par une HbA1c trop élevée. Ceci augmente le risque de complications tels que la déhiscence et l'infection. Ainsi, le patient doit avoir une hémoglobine glyquée inférieure à 7%, un glucose à jeun normal et post-prandial <8. Des glycémies élevées en pré-opératoire seraient associées à davantage de complications, une perte de poids sous-optimale et une moins bonne éradication du diabète de type 2 en post-opératoire.<br />
<br />
=== Habitudes de vie ===<br />
Le patient doit cesser de '''fumer''' au minimum 2 mois avant l'intervention et la cessation doit se poursuivre au long terme pour diminuer les complications tardives (sténoses, gastrite, ulcère). On peut confirmer la cessation en dosant une nicotinémie urinaire ou en dosant une carboxyhémoglobine selon les disponibilités du laboratoire local.<br />
<br />
Le patient ne doit pas consommer d''''alcool''' sur une base régulière vu son pauvre apport nutritionnel, mais également pour éviter un transfert de dépendance en post-opératoire.<br />
<br />
Le patient doit idéalement initier un programme d''''activité physique'''. Instaurer un changement avant la procédure consolide le changement de comportement à long terme et favorisera une meilleure convalescence.<br />
<br />
La '''stabilité du poids''' pendant tout le processus d'évaluation est recherchée. Une perte de poids pré-opératoire n'est pas nécessaire, mais démontre toutefois la motivation du patient. L'équipe chirurgicale peut toutefois demander une diète liquide hypo-calorique forte en teneur protéique pour diminuer le poids, notamment au niveau de l'abdomen, afin de faciliter la procédure laparascopique. La diminution de la stéatose hépatique avec hépatomégalie facilite le geste chirurgical et diminue les risques d'endommager le foie.<br />
<br />
Une perte de poids de 5-10% permet d'améliorer les facteurs de risque cardiovasculaires et de réduire les comorbidités tels l'hypertension, la dyslipidémie, le diabète de type 2, l'obésité viscérale, la stéatose hépatique et l'hépatomégalie. Les diètes fortes en teneur protéique produisent des pertes de poids rapides, apportent une satiété adéquate, réduisent la perte de masse musculaire, et limitent le ralentissement du métabolisme basal au repos. Les patients qui perdent ≥ 5% de leur excès de poids en pré-opératoire voyait une perte de poids en un an plus marquée que les patients ayant perdu moins que 5% de leur excès de poids en pré-opératoire. Cependant, selon des études à plus long terme, la perte de poids à 4 ans n'est pas plus marquée chez ni l'un ni l'autre des deux groupes.<br />
<br />
=== Investigation médicale ===<br />
L'obésité apporte son lot de comorbidités. Celles-ci doivent être évaluées en pré-opératoire et ensuite être stabilisée pour minimiser les complications post-opératoires.<br />
<br />
==== Évaluation digestive ====<br />
Une endoscopie digestive haute n'est pas obligatoire. Elle est toutefois recommandée dans les situations suivantes :<br />
<br />
* dyspepsie réfractaire aux IPP<br />
* dysphagie<br />
* utilisation chronique d'anti-acides ou IPP<br />
* facteurs de risque familiaux de cancer de l'estomac ou de l'oesophage<br />
* douleur épigastrique.<br />
<br />
L'endoscopie permettra d'évaluer la présence d'une hernie hiatale, d'une oesophagite, d'un oesophage de Barrett, d'une maladie peptique ou d'une néoplasie. Il est recommandé de faire le déspitage d'H. Pylori au moment de l'endoscopie. Le taux de positivité serait de 15 à 85%.<br />
<br />
==== Dépistage néoplasique ====<br />
Il est recommandé de dépister les patients selon leurs facteurs de risque et leur groupe d'âge. Par exemple, le patient de 50 ans et plus devra avoir une recherche de sang dans les selles. La mammographie de dépistage de la femme de 50 ans et plus est également suggérée.<br />
<br />
==== Évaluation cardiovasculaire ====<br />
Un des devis principaux de la chirurgie bariatrique est l'amélioration de la santé cardio-vasculaire des patients obèses. Or, en pré-opératoire, celle-ci est difficilement évaluable vu la limitation physique, la gonarthrose sévère, la dyspnée multifactorielle, l'échographie techniquement difficile par l'épaisseur des tissus sous-cutanés, la scintigraphie myocardique dont l'utilisation de l'appareil est limitée par le poids du patient. <br />
<br />
On recommande toutefois un ECG de base, mais celui-ci sera souvent anormal puisque l'obésité change la morphologie cardiaque (hypertrophie ventriculaire gauche, dysfonction diastolique, dysfonction ventriculaire gauche). Une échographie cardiaque pourrait être tentée si on croit faire face à une dysfonction cardiaque gauche, une valvulopathie ou de l'hypertension pulmonaire. Une scintigraphie MUGA peut permettre d'évaluer la fonction cardiaque. Néanmoins, les résultats de ces différents tests ne changeront que peu la conduite anesthésique. Le patient sera toutefois davantage suivi en post-opératoire pour déceler rapidement une complication cardiaque.<br />
<br />
==== Apnée du sommeil ====<br />
Tout patient doit avoir une évaluation en inhalothérapie pour éliminer un syndrome d'apnée du sommeil (SAS). Le cas échéant, celle-ci doit être traitée par CPAP et un rapport de compliance doit être fourni. Une bonne stabilisation de cette maladie est nécessaire pour diminuer les risques d'incidents respiratoires en post-opératoire et diminuer l'hypertension. Dans le cadre d'un dépistage universel de toute la clientèle bariatrique, voici ce que nous trouverions :<br />
<br />
* Syndrome d'apnée connu pré-opératoire : 15-20%<br />
* Syndrome d'apnée léger à sévère (IAH ≥ 5/h): 80-85%<br />
* SAS Modéré + sévère (IAH ≥15/h): 50 %<br />
* SAS Sévère (IAH >30/h): 25-30%<br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes et européennes de chirurgie bariatrique suggèrent un dépistage chez tous les candidats opératoires. En effet, le questionnaire (Stop-Bang) est peu sensible et spécifique. De plus, des études rétrospectives démontrent qu'on augmente la durée de séjour si le patient n'est pas traité et il y a un risque indépendant augmenté de fuites anastomotiques. Sommairement, voici les avantages du port du CPAP en péri-opératoire :<br />
<br />
* diminution de désaturation en oxygène<br />
* aide au contrôle de la tension artérielle<br />
* amélioration des contrôle de glycémies<br />
* diminution des arythmies<br />
* augmentation de la qualité du sommeil<br />
* diminution de l'atélectasie<br />
==Anatomie==<br />
[[Fichier:2414 Stomach.jpg|vignette|Anatomie de l'estomac]]<br />
Afin de comprendre les procédures de chirurgie bariatrique, il est important de comprendre l'anatomie de l'estomac, ses structures environnantes et le vaste apport sanguin provenant de l'artère mésentérique supérieure et du tronc coeliaque. L'estomac est divisé en cardia (juste distal à la jonction GE), le fundus (attenant au diaphragme gauche), le corps, l'antre et le pylore. La petite courbure se trouve sous les segments médiaux du foie et comprend l'incisura angularis qui peut être identifiée comme la jonction des axes vertical et horizontal de la petite courbure. La grande courbure est le long bord latéral gauche de l'estomac et supporte l'épiploon. Le bord gauche de l'œsophage intra-abdominal et le fundus se rencontrent à un angle aigu appelé «angle de His». Postérieurement à l'estomac se trouve l'arriète-cavité qui est un espace potentiel antérieur au pancréas et bordé par l'artère splénique, la rate, le rein gauche et le mésocôlon transverse.<br />
<br />
=== Ligaments ===<br />
<br />
* Ligament gastro-hépatique: Petite courbure vers le bord médial du foie, contient les artères gastriques gauche et droite. Peut contenir une artère hépatique gauche récurrente <br />
* Ligament gastrophrénique : Relie le fundus vers l'hémidiaphragme gauche<br />
* Ligament gastrosplénique : Grande courbure de la rate et contient les vaisseaux gastriques courts <br />
* Ligament gastro-colique : Estomac inférieur au côlon transverse, considéré comme faisant partie du grand épiploon et contenant les vaisseaux gastro-épiploïques <br />
<br />
[[Fichier:Gray532.png|vignette|Vascularisation de l'estomac (foie relevé pour fin de l'illustration), Dr Gray]]<br />
<br />
=== Vascularisation ===<br />
<br />
Le tronc coeliaque a trois branches : artères gastrique gauche, hépatique commune et splénique. L'artère gastrique gauche longe la petite courbure supérieure et s'anastomose avec l'artère gastrique droite. L'artère gastrique gauche est le principal apport sanguin à l'estomac après une gastrectomie verticale et elle dégage de nombreuses branches postérieures qui doivent rester ininterrompues pendant la dissection de la surface postérieure de l'estomac. L'artère hépatique commune donne l'artère gastroduodénale qui passe derrière la première partie du duodénum. L'artère gastrique droite est une branche de l'artère hépatique propre et rejoint l'artère gastrique gauche le long de la petite courbure. L'artère gastro-épiploïque droite se branche ensuite à partir de l'artère gastroduodénale et passe dans le ligament gastrocolique (épiploon) le long de la grande courbure pour rejoindre l'artère gastroépiploïque gauche qui est une branche de l'artère splénique courant le long de la plus grande courbure de latéral à médial. L'artère splénique dégage également 3 à 5 artères gastriques courtes circulant dans le ligament gastrosplénique vers le fundus gastrique.<br />
==Techniques==<br />
[[Fichier:Biliopancreatic diversion.png|vignette|Dérivation biliopancréatique]]<br />
Les procédures bariatriques peuvent être regroupées en trois mécanismes principaux : par malabsorption, par restriction ou par mécanisme mixte.<ref name="pmid16617237">{{Citation d'un article | vauthors = Abell TL, Minocha A | title = Gastrointestinal complications of bariatric surgery: diagnosis and therapy | journal = The American Journal of the Medical Sciences | volume = 331 | issue = 4 | pages = 214–8 | date = April 2006 | pmid = 16617237 | doi = 10.1097/00000441-200604000-00008 | s2cid = 25920218 }}</ref><br />
=== Procédures de malabsorption===<br />
Les procédures malabsorptives diminuent l'efficacité de l'absorption des nutriments en réduisant la surface d'absorption au niveau de l'intestin. Les techniques utilisées vont soit contourner une partie de l'intestin et/ou limiter les sécrétions biliopancréatiques qui facilitent l'absorption. Certaines procédures réduisent également la taille de l'estomac.<br />
<br />
Une perte de poids importante peut être observée dans les procédures malabsorptives, selon la surface d'absorption intestinale qui en résulte. Cependant, le bénéfice de la perte de poids vient accompagné de complications métaboliques significatives, telles que la malnutrition et multiples déficiences en micronutriments. <br />
<br />
Les procédures de malabsorption comprennent les suivantes:<br />
<br />
* '''Dérivation biliopancréatique''', prédécesseur du BPD-DS (qui rajoute une composante de switch duodénal). Une partie de l'estomac est réséquée, puis la partie distale de l'intestin grêle est reliée à la poche résiduelle de l'estomac, contournant ainsi le duodénum et le jéjunum. Cette procédure est aujourd'hui rarement utilisée pour les complications qu'elle engendre. Environ 2 % des patients vont avoir une malabsorption sévère et une carence nutritionnelle nécessitant une réplétion en vitamines et en minéraux, sans quoi il existe un risque d'anémie et d'ostéoporose. Beaucoup moins de chirurgiens pratiquent le BPD par rapport aux autres chirurgies de perte de poids, en partie à cause de la nécessité d'un suivi nutritionnel à long terme.<br />
* '''Pontage jéjuno-iléal''', où tout sauf 30-45 cm (12-18 po) de l'intestin grêle était réséqué. Cette procédure, pratiquée pour soulager l'[[Obésité|obésité morbide]] durant les années 1950 à 1970, n'est plus utilisée aujourd'hui. <br />
* '''Manchon endoluminal''', c'est-à-dire l'insertion d'un tube flexible dans la partie supérieure de l'intestin grêle via la bouche et l'estomac. Le but est de bloquer l'absorption de certains aliments/calories. Il n'implique pas de coupure réelle et est donc conçu pour réduire les risques d'infection. Cependant, les résultats n'étaient pas concluants et l'appareil avait des problèmes de migration et de glissement. Une étude récemment réalisée aux Pays-Bas a révélé une diminution de 5,5 points d'IMC en 3 mois avec un manchon endoluminal. [[Image:Vertical banded gastroplasty.png|thumb|Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage|alt=|242x242px]][[Image:Adjustable gastric banding.png|thumb|Schéma d'un anneau gastrique ajustable.|243x243px]]<br />
<br />
=== Procédures restrictives===<br />
Les procédures restrictives visent à diminuer l'apport calorique, en réduisant la taille utile de l'estomac, et/ou à réduire la vitesse de vidange de l'estomac. Les bénéficiaires de ces procédures ressentiront donc une satiété plus précoce.<ref name="SMD"><br />
{{Citation d'un ouvrage | vauthors = Stanczyk M, Martindale RG, Deveney C | title = Handbook of Nutrition and Food | chapter = 53 Bariatric Surgery Overview | veditors = Berdanier CD, Feldman EB, Dwyer J | pages = 915–926 | year = 2007 | location = Boca Raton, FL | publisher = CRC Press }}</ref> <br />
<br />
Les procédures de restriction incluent les suivantes: <br />
<br />
* '''Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage''', également appelée procédure de Mason ou agrafage de l'estomac. Une partie de l'estomac est agrafée de manière permanente pour créer une poche pré-estomac plus petite, qui sert de nouvel estomac. <br />
* '''Anneau gastrique ajustable''', opération qui peut être réalisée par laparoscopie et qui est communément appelée ''bande abdominale.'' La restriction de l'estomac est créée à l'aide d'un anneau en silicone, ajustable en ajoutant ou en retirant une solution saline à travers un orifice en sous-cutané. La petite poche gastrique et la sortie étroite à l'anneau restreignent l'apport en nutriments, ce qui permet la perte de poids. Cette procédure n'est plus recommandée dans les lignes directrices canadiennes.<br />
* '''[[Gastrectomie pariétale]] (''sleeve'')''''','' ou manchon gastrique, est une intervention dans laquelle l'estomac est réduit à environ 15 % de sa taille d'origine par ablation, suivant la courbe majeure de l'estomac. Les bords ouverts sont ensuite attachés ensemble, réduisant de façon permanente la taille de l'estomac. L'intervention est réalisée en laparoscopie et n'est pas réversible. <br />
* '''Ballon intragastrique''', qui consiste à placer un ballon dégonflé dans l'estomac, puis à le remplir pour réduire la quantité d'espace gastrique. Le ballon peut être laissé dans l'estomac pendant un maximum de 6 mois et entraîne une perte de poids moyenne de 5 à 9 IMC sur six mois. Le ballon intra-gastrique peut être utilisé avant une autre chirurgie bariatrique afin d'aider le patient à atteindre un poids adapté à la chirurgie. Il peut également être utilisé à plusieurs reprises si nécessaire. <br />
<br />
[[Fichier:Sleeve Gastrectomy Surgery.jpg|vignette|Gastrectomie pariétale (''sleeve'')]]<br />
<br />
* '''Pliage de l'estomac''', semblable à la [[gastrectomie pariétale]], est une procédure où un manchon est créé en suturant plutôt qu'en enlevant le tissu de l'estomac, préservant ainsi les capacités naturelles à absorber des nutriments. La repliement gastrique réduit considérablement le volume de l'estomac, de sorte que le sentiment de satiété est atteint avec une plus petite quantité de nourriture. Cette technique élimine également les complications associées à l'anneau gastrique ajustable et à la gastrectomie en manchon, puisqu'il n'y a pas d'utilisation d'implants, de résection gastrique ou d'agrafes. <br />
<br />
===Procédures mixtes===<br />
<br />
Les procédures mixtes associent à la fois les principes de malabsorption et de restriction, modifiant les niveaux d'hormones intestinales responsables de la faim et de la satiété<br />
<br />
[[Image:Roux-en-Y gastric bypass.png|thumb|Roux-en-Y gastric bypass.]]<br />
<br />
* [[Y-de-roux|'''Pontage gastrique Y-de-roux''']], où l'on crée une poche gastrique de 30 mL au niveau de l'estomac proximal. Le petit intestin est réséqué à environ 45 cm sous le pylore, puis configuré en forme de Y, anastomosant la poche gastrique à la dérivation biliopancréatique. Après la chirurgie, l'estomac sera plus petit et il y aura une augmentation des hormones de satiété de base. Les mécanismes hormonaux complets contrôlant la faim et expliquant la satiété précoce sont encore incompris, mais il s'agit tout de même d'une des chirurgies bariatriques les plus pratiquées. [[Fichier:Sleeve gastrectomy duodenal switch.png|vignette]]Précédemment considérée comme une procédure irréversible, il existe des cas où la procédure de pontage gastrique peut être partiellement inversée.<br />
* '''Dérivation biliopancréatique avec switch duodénal''', une partie de l'estomac est réséquée le long de sa plus grande courbure, similaire à la [[gastrectomie pariétale]]. Cette réduction de volume fournit le volet de restriction de l'apport alimentaire de cette opération. L'estomac est ensuite déconnecté du duodénum et relié à la partie distale de l'intestin grêle. Le duodénum et la partie supérieure de l'intestin grêle sont ensuite anastomosés en Y, préservant la dérivation biliopancréatique. Comme dans la procédure de [[Y-de-roux]], il est existe un principe métabolique de satiété précoce au niveau des hormones intestinales. Ce type de résection irréversible.<br />
* '''Stimulation gastrique implantable''', où un dispositif similaire à un stimulateur cardiaque est implanté par un chirurgien. Lors de l'alimentation, des stimulations électriques au niveau du système nerveux entérique de l'estomac favoriseraient une sensation de satiété chez l'opéré. Cette procédure est à l'étude aux États-Unis, mais les premières preuves suggèrent qu'elle est moins efficace que d'autres formes de chirurgie bariatrique.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Pardo JV, Sheikh SA, Kuskowski MA, Surerus-Johnson C, Hagen MC, Lee JT, Rittberg BR, Adson DE | title = Weight loss during chronic, cervical vagus nerve stimulation in depressed patients with obesity: an observation | journal = International Journal of Obesity | volume = 31 | issue = 11 | pages = 1756–9 | date = November 2007 | pmid = 17563762 | pmc = 2365729 | doi = 10.1038/sj.ijo.0803666 }}</ref><br />
<br />
==Complications==<br />
La chirurgie bariatrique chez l'adulte est associée à des risques et complications relativement importants par rapport aux autres traitements de l'obésité. Au cours d'une étude de 10 ans, 8,94 % des patients ayant subi une sleeve gastrectomie ont nécessité une forme de '''réopération''' dans les 5 ans contre 12,27% des patients ayant bénéficié d'un bypass gastrique de Roux-en-Y. Les deux effets étaient inférieurs à ceux rapportés avec l'anneau gastrique ajustable.<br />
<br />
Comme le taux de complications semble être réduit lorsque la procédure est effectuée par un chirurgien expérimenté, les directives recommandent que la chirurgie soit effectuée dans des unités dédiées ou expérimentées. Il a été observé que le taux de '''fuites''' était plus élevé dans les centres à faible volume alors que les centres à volume élevé affichaient un taux de fuite moindre. Les taux de fuite ont désormais globalement diminué pour atteindre une moyenne de 1 à 5 %. <br />
<br />
Après un pontage gastrique de [[Y-de-Roux]], des maladies osseuses métaboliques se manifestant par une '''ostéopénie''' et une [[hyperparathyroïdie|'''hyperparathyroïdie''']] secondaire ont été rapportées en raison d'une absorption réduite du calcium. Comme la concentration la plus élevée de transporteurs de calcium se trouve dans le duodénum, segment qui ne sera pas traversé par les aliments suivant une procédure de pontage, les niveaux de calcium dans le sang peuvent diminuer, provoquant une hyperparathyroïdie secondaire, une augmentation du renouvellement osseux et une diminution de la masse osseuse. Un risque accru de '''fracture''' a également été lié à la chirurgie bariatrique.<ref>{{Citation d'un lien web|url=https://www.sciencedaily.com/releases/2011/06/110604182010.htm|title=Bariatric Surgery Linked to Increased Fracture Risk|access-date=2011-06-05|website=Science Daily}}</ref><ref name="Ahlin2020">{{Citation d'un article | author = Ahlin S | display-authors = etal | date = May 2020 | title = Fracture risk after three bariatric surgery procedures in Swedish obese subjects: up to 26 years follow-up of a controlled intervention study | journal = J. Intern. Med. | volume = 287 | issue = 5| pages = 546–557 | doi = 10.1111/joim.13020 | pmid = 32128923 | s2cid = 212408565 }}</ref> <br />
<br />
Une perte de poids rapide après une chirurgie de l'obésité peut également augmenter la lithogénicité de la bile, contribuant au développement de '''[[calculs biliaires]]'''. <br />
<br />
Les effets indésirables sur les reins ont été étudiés. [[Hyperoxaluria|'''L'hyperoxalurie''']] peut potentiellement conduire à une néphropathie à l'acide oxalique et à une insuffisance rénale irréversible. Il s'agit de l'anomalie la plus importante observée dans les études de chimie de l'urine. Dans certains pontages gastriques, une [[Rhabdomyolyse|'''rhabdomyolyse''']] a été observée, entraînant des lésions rénales aiguës et une altération de la gestion rénale de l'acide et de la base.<br />
<br />
Les '''troubles nutritionnels''' dus à des carences en micronutriments comme le fer, la vitamine B12, les vitamines liposolubles, la thiamine et le folate sont particulièrement fréquents après des procédures bariatriques malabsorptives. Des [[hypoglycémie hyperinsulinémique|'''hypoglycémies hyperinsulinémiques''']] '''causant des convulsions''' ont été rapportées. Une sécrétion inappropriée d'insuline secondaire à une hyperplasie des cellules des îlots pourrait expliquer ce syndrome.<br />
<br />
Les comportements d'autoagressivité et de suicide semblent augmenter chez les patients avec des troubles de santé mentale à la suite de leur chirurgie bariatrique. Des problèmes d'alcool ont également été signalés comme étant plus fréquents chez les patients ayant subi un pontage gastrique. <br />
<br />
L''''[[embolie pulmonaire]]''' est une autre complication indésirable fréquente de la chirurgie bariatrique. L'embolie pulmonaire survient à la suite d'une [[thrombose veineuse profonde]], dans laquelle des caillots sanguins se forment dans les veines profondes des extrémités, généralement les jambes. S'il n'est pas traité, le caillot peut se déplacer vers le cœur, puis vers les poumons. Cet effet indésirable est simplement prévenu par des anticoagulants, tels l'héparine et l'[[HBPM]].<br />
<br />
== Bénéfices ==<br />
Les chirurgies bariatriques demeurent une des options les plus durables en termes de perte de poids chez les patients obèses classes 2 et 3. La performance des procédures s'améliore considérablement au cours des 10 dernières années. Le American Society for Metabolic and Bariatric Surgery (ASMBS) estime que, juste en 2017, 228 000 personnes aux États-Unis ont subi une chirurgie visant à perdre du poids. Mondialement, on estime que 580 000 personnes subissent une procédure bariatrique chaque année.<br />
<br />
La chirurgie bariatrique permet également d'améliorer ou de guérir certaines comorbidités liées à l'obésité, telles que le diabète de type 2. <br />
===Perte de poids===<br />
====Chez l'adulte====<br />
Il existe désormais des preuves qui soutiennent que les chirurgies bariatriques apportent de meilleurs résultats en termes de perte de poids comparativement aux interventions non chirurgicales, et ce, quelle que ce soit la procédure subie. <br />
<br />
L'avantage de la chirurgie bariatrique comparativement aux méthodes non chirurgicales a été le mieux démontré par une étude du Swedish Obese Subjects (SOS) (n = 4047; body mass index [BMI] >34 kg/m2). À 20 ans, la perte de poids totale en moyenne est :<br />
<br />
* 26%, pour le pontage gastrique [[Y-de-Roux]];<br />
* 18%, pour la [[gastrectomie pariétale]];<br />
* 13%, pour l'anneau gastrique ajustable;<br />
* 1%, pour les interventions non chirurgicales.<br />
<br />
Classiquement en chirurgie, la perte de poids du patient est calculée selon la masse en excès. Désormais, le calcul de perte de poids se base sur la masse totale, puisque la définition du poids idéal s'avère inconstante et controversée. <br />
<br />
=== Effets métaboliques ===<br />
Par la perte de poids, le syndrome métabolique est amélioré dans ses trois composantes, soit l'hyperglycémie/diabète de type 2, l'hypertension artérielle et la dyslipidémie. Du fait même, le risque de maladie cardiovasculaire est également diminué.<br />
<br />
==== Diabète de type 2 ====<br />
Environ 85% des patients avec un diabète de type 2 sont obèses ou ont un excès de poids selon leur indice de masse corporelle (IMC). Dans la mesure d'un échec thérapeutique, lié aux habitudes de vie et aux médicaments, la chirurgie bariatrique permet d'atteindre une rémission du diabète à long terme chez 23-60% des patients, selon la sévérité et la durée de leur diabète. <br />
<br />
Il existe également un effet glucorégulatoire via des mécanismes neuroendocrines. L'amélioration des contrôles glycémiques est souvent mise en évidence quelques jours à quelques semaines suivant la chirurgie, reflétant probablement un changement au niveau de la physiologie gastrointestinale. <br />
<br />
On observe également une diminution dans l'incidence des complications micro et macrovasculaires liées au diabète.<br />
<br />
==== Hypertension artérielle ====<br />
La corrélation entre l'obésité et le développement de l'hypertension artérielle est bien documentée: 64% des patients obèses ayant subi une chirurgie bariatrique sont hypertendus. La perte de poids, qu'elle soit chirurgicale ou liée aux habitudes de vie, améliore l'hypertension liée à l'obésité. Selon une étude GATEWAY, plusieurs patients ayant subi une chirurgie bariatrique ont atteint une rémission de leur hypertension artérielle, alors que d'autres ont vu une diminution de la variabilité de leur tension artérielle, et une prévalence réduite d'une résistance hypertensive.<br />
<br />
==== Dyslipidémie ====<br />
64% des adultes obèses ayant subi une chirurgie bariatrique ont un débalancement au niveau de leur profil lipidique. En post-opératoire, une étude du LABS démontre que la prévalence d'une dyslipidémie demeure basse 7 ans après un [[Y-de-roux|pontage gastrique Y-de-roux]].<br />
<br />
=== Apnée du sommeil ===<br />
L'obésité étant un facteur de risque important du syndrome d'apnée et d'hypopnée du sommeil (SAHS), la perte de poids par chirurgie bariatrique réduit le nombre d'épisodes d'apnées et d'hypopnées par heure de sommeil, et ce, plus efficacement que chez les individus ayant perdu du poids par changement des habitudes de vie. <br />
<br />
=== Espérance de vie===<br />
Dans une étude du Swedish Obese Subjects (SOS), il a été démontré que la chirurgie bariatrique était liée à une espérance de vie plus longue de 3 ans par rapport aux patients obèses témoins non opérés, mais 5,5 ans moins longue comparativement à la population générale. Moins de patients opérés décèdent d'un événement cardiovasculaire<ref name="Carlsson2020">{{Citation d'un article | author = Carlsson LMS | display-authors = etal | date = Oct 2020 | title = Life Expectancy after Bariatric Surgery in the Swedish Obese Subjects Study | journal = N Engl J Med | volume = 383 | issue = 16| pages = 1535–1543 | doi = 10.1056/NEJMoa2002449 | pmid = 33053284 | pmc = 7580786 }}</ref> <br />
===Fertilité et grossesse===<br />
Les preuves n'ont pas été conclusives à déterminer si la chirurgie bariatrique avait un effet sur l'efficacité des traitements sur l'infertilité chez les hommes et les femmes.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kominiarek MA, Jungheim ES, Hoeger KM, Rogers AM, Kahan S, Kim JJ | title = American Society for Metabolic and Bariatric Surgery position statement on the impact of obesity and obesity treatment on fertility and fertility therapy Endorsed by the American College of Obstetricians and Gynecologists and the Obesity Society | journal = Surgery for Obesity and Related Diseases | volume = 13 | issue = 5 | pages = 750–757 | date = May 2017 | pmid = 28416185 | doi = 10.1016/j.soard.2017.02.006 }}</ref> <br />
<br />
En ce qui concerne les grossesses, la chirurgie bariatrique réduit le risque de [[diabète gestationnel]] et [[troubles hypertensifs de la grossesse]] chez la personne enceinte, mais une augmentation du risque de naissance prématurée a été observée.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kwong W, Tomlinson G, Feig DS | title = Maternal and neonatal outcomes after bariatric surgery; a systematic review and meta-analysis: do the benefits outweigh the risks? | journal = American Journal of Obstetrics and Gynecology | volume = 218 | issue = 6 | pages = 573–580 | date = June 2018 | pmid = 29454871 | doi = 10.1016/j.ajog.2018.02.003 | s2cid = 3837276 }}</ref><br />
=== Psychiatrique et psychologique===<br />
Les patients obèses rencontrés en clinique de chirurgie bariatrique présentent un taux de dépression à 19%, et de trouble d'hyperphagie (''binge'') à 17%, des pourcentages plus élevés que ceux retrouvés parmi la population générale. <br />
<br />
Certaines études ont suggéré que la santé mentale peut s'améliorer après une chirurgie bariatrique, soit par une modification des habitudes de vie chez l'opéré.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kubik JF, Gill RS, Laffin M, Karmali S | title = The impact of bariatric surgery on psychological health | journal = Journal of Obesity | volume = 2013 | pages = 1–5 | year = 2013 | pmid = 23606952 | pmc = 3625597 | doi = 10.1155/2013/837989 | doi-access = free }}</ref> Cependant, une augmentation d'une recherche en services en santé mentale post-opératoire a été observée chez les patients qui avaient des maladies psychiatriques préalablement à la chirurgie, ou chez ceux qui développaient des complications chirurgicales qui nécessitaient des procédures supplémentaires. <br />
<br />
==== Dépression ====<br />
La chirurgie bariatrique a été associée avec une amélioration des troubles de dépression. Une revue systématique de 27 études incluant 50 000 patients a démontré que la prévalence et la sévérité des dépressions chez les individus ont diminuées, respectivement, de 8 à 74% (dans 7 études) et de 40 à 70% (dans 6 études) après la chirurgie. <br />
<br />
==== Troubles alimentaires ====<br />
Certaines études suggèrent que la prévalence et la sévérité des troubles alimentaires diminuent après une chirurgie bariatrique, avec une prévalence diminuée en termes de grignotage (''picking/nibbling''). Cependant, une autre étude a observé une réduction initiale des troubles d'hyperphagie (''binge'') à 2 ans (de 6,1% en pré-opératoire à 1,3%), mais une recrudescence (de 3,1%) à 3 ans post-chirurgie. <br />
<br />
Le trouble d'hyperphagie en post-opératoire est associé à une perte de poids sous-optimale. <br />
<br />
==Suivi==<br />
Le suivi du patient bariatrique est la pierre angulaire du succès à long terme. Les lignes directrices canadiennes suggèrent :<br />
<br />
=== Alimentation post-opératoire ===<br />
Il existe différents protocoles alimentaires post-opératoires, mais essentiellement nous retenons d'abord une alimentation liquide, puis molle et finalement solide après environ 2 semaines si les premières étapes sont bien tolérées. Il est recommandé de manger 3 à 5 petits repas par jour en débutant toujours avec les sources de protéines. Les recommandations d'apport en protéines sont de 1.2 à 1.5 g/kg/jr. Il faut manger lentement et bien mastiquer. Il n'est pas recommandé de boire et de manger simultanément ; on évite les liquides dans les 30 minutes suivant le repas. De plus, une bonne hydratation est très importante. Les boissons gazeuses sont fortement déconseillées autant pour leur piètre aspect nutritionnel que pour l'inconfort causé par le gaz carbonique. La suralimentation doit être éviter, car le dépassement de la capacité de l'estomac provoque des nausées et des vomissements.<br />
<br />
=== Changement des habitudes de vie ===<br />
<br />
* Alcool : Il n'est pas recommandé de consommer de l'alcool puisqu'il s'agit d'un ulcérogène et d'une source de calories vides. L'effet peut être plus rapide car la vidange gastrique est accélérée. Malheureusement, 7% des patients opérés développeront une dépendance à l'alcool.<br />
* Activité physique : Il est recommandé de faire 150 - 300 minutes d'activité physique par semaine. Ceci permet de stabiliser la perte de poids, d'augmenter la masse maigre et d'améliorer la santé mentale.<br />
* Tabagisme : L'abstinence tabagique est fortement recommandée car le tabac est ulcérogène.<br />
* Marijuana : La modération est recommandée. Il y a très peu d'études sur le sujet, mais la marijuana est orexigène (stimulant à l'appétit) et contrevient donc aux vertus de la chirurgie bariatrique<br />
<br />
=== Fertilité ===<br />
Les femmes opérées en-deçà d'un an de la procédure bariatrique avaient un taux de perte foetale plus élevée contrairement à celles qui étaient opérées il y a plus d'un an (35.5% vs 16.3%). La grossesse est recommandée après 18 mois post-opératoires. Une contraception doit être proposée pendant la période charnière.<br />
<br />
=== Vitamines et minéraux ===<br />
Voici les prises vitaminiques suggérées après la procédure selon les lignes directrices de l'ASMBS 2020 :<br />
<br />
* B1 : minimum 12 mg/jr ; préférablement 50 mg/jr via une multivitamine ou complexe B<br />
* B12 : 350-500 mcg PO/jr ou 1000 mcg IM/mois<br />
* Acide folique : 400-800 mcg PO/jr via une multivitamine (si en âge de procréer : 800-1000 mcg PO/jr)<br />
* Fer élémentaire : minimum 45-60 mg/jr<br />
* Vitamine E : 15 mg/jr<br />
* Citrate de calcium : 1200-1500 mg/jr<br />
* Vitamine D3 : 3000 UI/jr et titrer pour avoir des niveaux sériques > 75 nmol/L<br />
* Vitamine A : 5000-10000 UI/jr<br />
* Vitamine K : 90 - 120 μg/jr<br />
* Zinc : 100% RDA (8-11 mg/jr)<br />
* Cuivre : 100% RDA (1 mg /jr)<br />
<br />
Ainsi, à moins d'un déficit documenté en pré-opératoire, une multi-vitamine extra-forte 1 ou 2 comprimés par jour de même qu'un supplément de fer et/ou de vitamine D couvrent les besoins du patient opéré. L'observance diminue avec le temps et des rappels doivent souvent être faits. De plus, les suppléments peuvent occasionner une constipation, effet secondaire de certaines chirurgies bariatriques également, dont la gastrectomie pariétale. <br />
<br />
Pour plus de détails selon la procédure et les comorbidités du patient, vous pouvez consulter les lignes directrices canadiennes : http://obesitycanada.ca/wp-content/uploads/2020/08/14-Table-1-with-links-1.pdf.<br />
===Évaluation et analyses de laboratoires===<br />
Voici l'évaluation clinique et les analyses de laboratoire recommandées selon les comorbidités associées à l'obésité : <br />
<br />
* Tension artérielle: Prise de routine à chaque rendez-vous postopératoire, avec révision des médicaments antihypertensifs au besoin. <br />
* Diabète: Suivi du HbA1c à chaque 3 mois et ajustement au besoin des hypoglycémiants oraux et/ou de l'insuline à chaque visite postopératoire. <br />
* Carences nutritionnelles: Dosage du calcium sérique, fer, vitamine B12, vitamine D, folate et thiamine à chaque 6 mois durant les 2 premières années post-opératoire, puis annuellement. <br />
* Hyperlipidémie: Dosage du bilan lipidique et du cholestérol avec ajustement des médicaments au besoin. <br />
* Apnée du sommeil: Évaluation du sommeil 6 à 12 mois après la chirurgie pour les patients ayant recours à la ventilation en pression positive continue (CPAP). <br />
===Procédures ultérieures===<br />
<br />
Après une perte de poids suivant sa chirurgie bariatrique, l'individu se retrouve généralement avec un excès de peau. Celles-ci peuvent être traitées en chirurgie plastique, procédures appelées remodelage du corps, durant lesquelles les lambeaux cutanés sont enlevés. Les zones ciblées comprennent les bras, les fesses et les cuisses, l'abdomen et les seins.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Chandawarkar RY | title = Body contouring following massive weight loss resulting from bariatric surgery | journal = Advances in Psychosomatic Medicine | volume = 27 | pages = 61–72 | date = 2006 | pmid = 16418543 | doi = 10.1159/000090964 | isbn = 3-8055-8028-2 }}</ref> Ces procédures sont effectuées lentement, étape par étape, et prennent souvent jusqu'à trois ans.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Chandawarkar RY | title = Body contouring following massive weight loss resulting from bariatric surgery | journal = Advances in Psychosomatic Medicine | volume = 27 | pages = 61–72 | year = 2006 | pmid = 16418543 | doi = 10.1159/000090964 | isbn = 3-8055-8028-2 }}</ref><br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/03/27<br />
| source = Wikipedia (en)<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| nom = Bariatric surgery<br />
| révision = 1079535561<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Chirurgie_bariatrique&diff=80186Chirurgie bariatrique2022-04-17T18:01:22Z<p>Nanxin Jiang : /* Indications */</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = <br />
| image = Gastrectomie - dernier regard (photo).jpg<br />
| description_image = [[Gastrectomie pariétale]]<br />
| autres_noms = Chirurgie de l'obésité<br />
| terme_anglais = Briatric surgery<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = chirurgie générale<br />
| systèmes = Gastrointestinal<br />
| wikidata_id = Q357503<br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}} <br />
<br />
La '''chirurgie bariatrique''' comprend une variété d'interventions pratiquées dans le but de traiter l'[[obésité]]. Les principales procédures sont :<br />
<br />
* le [[Pontage gastrique Y-de-Roux|Y-de-Roux]]<br />
* la [[gastrectomie pariétale]]<br />
* la [[duodenal switch|dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)]].<br />
==Indications==<br />
Telles les lignes directrices canadiennes (https://obesitycanada.ca/fr/deslignesdirectrices/options/), les indications d'une '''chirurgie bariatrique''' comprennent: <br />
<br />
# Un {{Indication|nom=Obésité|affichage=IMC > 40}} ou [[IMC]] ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité:<br />
#* l'[[hypertension artérielle]]<br />
#* une [[Dyslipidémies|dyslipidémie]]<br />
#* un [[diabète de type 2]]<br />
#* du [[reflux gastro-oesophagien]] sévère<br />
#* de l'[[apnée du sommeil]]<br />
#* une [[maladie cardiaque athérosclérotique]]<br />
#* une [[insuffisance veineuse]] sévère<br />
#* une [[Cirrhose|cirrhose hépatique non-alcoolique]] (NASH)<br />
#* de l'[[incontinence urinaire]]<br />
#* un [[pseudotumor cerebri]]<br />
#* des problèmes musculosquelettiques invalidants<br />
# des tentatives infructueuses à perdre du poids de manière non chirurgicale<br />
# une autorisation en termes de santé mentale<br />
# aucune contre-indication médicale à la chirurgie.<br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes incluent aussi des critères pour les '''adolescents''' :<br />
<br />
# IMC ≥ 35 avec au moins un état comorbide lié à l'obésité de l'adolescence et réfractaire au traitement médical et aux changements d'habitude de vie : apnée du sommeil (index d'apnée >15 épisodes), pseudotumor cerebri, NASH, diabète de type 2.<br />
# IMC ≥ 40 avec de l'hypertension, une résistance à l'insuline ou intolérance au glucose, qualité de vie diminuée, diminution de l'autonomie (AVQ, AVD), apnée du sommeil avec index de 5 à 15 <br />
<br />
Des mises à jour récentes ont inclus des patients ayant un IMC de 30-35 avec un diabète de type 2 incontrôlable ou un syndrome métabolique comme indication pour une gastrectomie pariétale.<br />
<br />
==Contre-indications==<br />
===Absolues===<br />
Les '''contre-indications absolues''' comprennent : <br />
<br />
* l'incapacité à tolérer une anesthésie générale<br />
* une {{Contre-indication|nom=coagulopathie|relative=0}} incontrôlable<br />
* une {{Contre-indication|nom=néoplasie|relative=0}} active<br />
* une {{Contre-indication|nom=cirrhose|relative=0}} Child-C<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie psychiatrique|relative=0}} sévère ou instable<br />
* un {{Contre-indication|nom=tabagisme|relative=0}}, une {{Contre-indication|nom=toxicomanie|relative=0}} ou un {{Contre-indication|nom=alcoolisme|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=boulimie|relative=0}} ou une hyperphagie boulimique non traitée.<br />
<br />
D'un point de vue cognitif, le patient doit être apte à comprendre les risques et bénéfices de la chirurgie, et il doit avoir les capacités pour instaurer les changements d'habitude de vie requis pour la chirurgie. Le patient doit également être compliant avec sa médication. <br />
<br />
===Relatives===<br />
Les '''contre-indications relatives''' sont : <br />
<br />
* la {{Contre-indication|nom=maladie cœliaque|relative=1}}<br />
* les allergies multiples <br />
* le {{Contre-indication|nom=syndrome de Prader-Willi|relative=0}}<br />
* une {{Contre-indication|nom=maladie de Crohn|relative=0}} duodénale<br />
* la {{Contre-indication|nom=narcodépendance|relative=0}}<br />
* un {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge < 18 ans}} ou {{Contre-indication|nom=âge|relative=1|affichage=âge > 65 ans}} (relatif selon l'état de santé global du patient).<br />
<br />
== Évaluation ==<br />
L'évaluation bariatrique est multidisciplinaire. La sélection des patients a été établie pour minimiser les complications chirurgicales et maximiser les bénéfices d'une ressource limitée. L'évaluation devra donc statuer sur la santé mentale, médicale et nutritionnelle, ainsi qu'optimiser les comorbidités pour diminuer les complications chirurgicales.<br />
<br />
=== Évaluation psychologique ===<br />
Il est reconnu qu'il existe une association entre l'obésité et les problèmes de santé mentale<ref group="note">Par exemple, 25 à 60% des patients bipolaires sont obèses et les schizophrènes le sont dans une proportion de 30-70%. Quant aux troubles de l'humeur, 20 à 50% des patients sont obèses. Il y a aussi des liens entre le TDAH, l'hyperphagie boulimique et le PTSD. </ref>. On recommande une évaluation minimale pour établir la santé psychologique du patient:<br />
<br />
* On recherche des candidats avec une stabilité au niveau de la santé mentale et de la médication nécessaire à stabiliser celle-ci (idéalement 6 mois précédant la chirurgie). <br />
** Certaines médications psychiatriques favorisent le gain de poids. Il serait donc idéal de les changer plusieurs mois avant la procédure afin d'en optimiser le résultat.<br />
* Il ne doit pas y avoir de psychose active ou d'utilisation de drogue dure. <br />
* Les stresseurs externes doivent également être le plus contrôlés. En effet, le changement corporel et neurohormonal causé par une chirurgie bariatrique occasionne un stress important pour l'individu, et peut l'amener à décompenser au niveau psychiatrique. De plus, d'anciens troubles alimentaires peuvent ressurgir. <br />
* Il peut y avoir aussi un transfert de dépendance (ex. : vers l'alcool (7%), drogues, comportements sexuels dangereux) et donc les mécanismes de défense doivent être gérés avant l'intervention. <br />
* Le patient ne doit pas avoir de diagnostic de déficience intellectuelle afin de pouvoir bien comprendre les recommandations alimentaires, de favoriser les changements d'habitude de vie et de suivre tous les enseignements. <br />
* On ne recommande pas la chirurgie chez le patient avec une histoire de multiples tentatives de suicide ; le risque de récidive en ce sens augmente significativement après une procédure bariatrique.<br />
<br />
=== Évaluation nutritionnelle ===<br />
L'élément clef pour la réussite d'une chirurgie bariatrique est d'implanter les changements nutritionnels avant l'intervention. Ceci augmente le succès de la perte de poids, diminue les complications péri-opératoires, identifie les troubles alimentaires et favorise un maintien à long terme des bonnes habitudes. <br />
<br />
=== Contrôle glycémique ===<br />
Comme dans toute procédure chirurgicale, la guérison est altérée par une HbA1c trop élevée. Ceci augmente le risque de complications tels que la déhiscence et l'infection. Ainsi, le patient doit avoir une hémoglobine glyquée inférieure à 7%, un glucose à jeun normal et post-prandial <8. Des glycémies élevées en pré-opératoire seraient associées à davantage de complications, une perte de poids sous-optimale et une moins bonne éradication du diabète de type 2 en post-opératoire.<br />
<br />
=== Habitudes de vie ===<br />
Le patient doit cesser de '''fumer''' au minimum 2 mois avant l'intervention et la cessation doit se poursuivre au long terme pour diminuer les complications tardives (sténoses, gastrite, ulcère). On peut confirmer la cessation en dosant une nicotinémie urinaire ou en dosant une carboxyhémoglobine selon les disponibilités du laboratoire local.<br />
<br />
Le patient ne doit pas consommer d''''alcool''' sur une base régulière vu son pauvre apport nutritionnel, mais également pour éviter un transfert de dépendance en post-opératoire.<br />
<br />
Le patient doit idéalement initier un programme d''''activité physique'''. Instaurer un changement avant la procédure consolide le changement de comportement à long terme et favorisera une meilleure convalescence.<br />
<br />
La '''stabilité du poids''' pendant tout le processus d'évaluation est recherchée. Une perte de poids pré-opératoire n'est pas nécessaire, mais démontre toutefois la motivation du patient. L'équipe chirurgicale peut toutefois demander une diète liquide hypo-calorique forte en teneur protéique pour diminuer le poids, notamment au niveau de l'abdomen, afin de faciliter la procédure laparascopique. La diminution de la stéatose hépatique avec hépatomégalie facilite le geste chirurgical et diminue les risques d'endommager le foie.<br />
<br />
Une perte de poids de 5-10% permet d'améliorer les facteurs de risque cardiovasculaires et de réduire les comorbidités tels l'hypertension, la dyslipidémie, le diabète de type 2, l'obésité viscérale, la stéatose hépatique et l'hépatomégalie. Les diètes fortes en teneur protéique produisent des pertes de poids rapides, apportent une satiété adéquate, réduisent la perte de masse musculaire, et limitent le ralentissement du métabolisme basal au repos. Les patients qui perdent ≥ 5% de leur excès de poids en pré-opératoire voyait une perte de poids en un an plus marquée que les patients ayant perdu moins que 5% de leur excès de poids en pré-opératoire. Cependant, selon des études à plus long terme, la perte de poids à 4 ans n'est pas plus marquée chez ni l'un ni l'autre des deux groupes.<br />
<br />
=== Investigation médicale ===<br />
L'obésité apporte son lot de comorbidités. Celles-ci doivent être évaluées en pré-opératoire et ensuite être stabilisée pour minimiser les complications post-opératoires.<br />
<br />
==== Évaluation digestive ====<br />
Une endoscopie digestive haute n'est pas obligatoire. Elle est toutefois recommandée dans les situations suivantes :<br />
<br />
* dyspepsie réfractaire aux IPP<br />
* dysphagie<br />
* utilisation chronique d'anti-acides ou IPP<br />
* facteurs de risque familiaux de cancer de l'estomac ou de l'oesophage<br />
* douleur épigastrique.<br />
<br />
L'endoscopie permettra d'évaluer la présence d'une hernie hiatale, d'une oesophagite, d'un oesophage de Barrett, d'une maladie peptique ou d'une néoplasie. Il est recommandé de faire le déspitage d'H. Pylori au moment de l'endoscopie. Le taux de positivité serait de 15 à 85%.<br />
<br />
==== Dépistage néoplasique ====<br />
Il est recommandé de dépister les patients selon leurs facteurs de risque et leur groupe d'âge. Par exemple, le patient de 50 ans et plus devra avoir une recherche de sang dans les selles. La mammographie de dépistage de la femme de 50 ans et plus est également suggérée.<br />
<br />
==== Évaluation cardiovasculaire ====<br />
Un des devis principaux de la chirurgie bariatrique est l'amélioration de la santé cardio-vasculaire des patients obèses. Or, en pré-opératoire, celle-ci est difficilement évaluable vu la limitation physique, la gonarthrose sévère, la dyspnée multifactorielle, l'échographie techniquement difficile par l'épaisseur des tissus sous-cutanés, la scintigraphie myocardique dont l'utilisation de l'appareil est limitée par le poids du patient. <br />
<br />
On recommande toutefois un ECG de base, mais celui-ci sera souvent anormal puisque l'obésité change la morphologie cardiaque (hypertrophie ventriculaire gauche, dysfonction diastolique, dysfonction ventriculaire gauche). Une échographie cardiaque pourrait être tentée si on croit faire face à une dysfonction cardiaque gauche, une valvulopathie ou de l'hypertension pulmonaire. Une scintigraphie MUGA peut permettre d'évaluer la fonction cardiaque. Néanmoins, les résultats de ces différents tests ne changeront que peu la conduite anesthésique. Le patient sera toutefois davantage suivi en post-opératoire pour déceler rapidement une complication cardiaque.<br />
<br />
==== Apnée du sommeil ====<br />
Tout patient doit avoir une évaluation en inhalothérapie pour éliminer un syndrome d'apnée du sommeil (SAS). Le cas échéant, celle-ci doit être traitée par CPAP et un rapport de compliance doit être fourni. Une bonne stabilisation de cette maladie est nécessaire pour diminuer les risques d'incidents respiratoires en post-opératoire et diminuer l'hypertension. Dans le cadre d'un dépistage universel de toute la clientèle bariatrique, voici ce que nous trouverions :<br />
<br />
* Syndrome d'apnée connu pré-opératoire : 15-20%<br />
* Syndrome d'apnée léger à sévère (IAH ≥ 5/h): 80-85%<br />
* SAS Modéré + sévère (IAH ≥15/h): 50 %<br />
* SAS Sévère (IAH >30/h): 25-30%<br />
<br />
Les lignes directrices canadiennes et européennes de chirurgie bariatrique suggèrent un dépistage chez tous les candidats opératoires. En effet, le questionnaire (Stop-Bang) est peu sensible et spécifique. De plus, des études rétrospectives démontrent qu'on augmente la durée de séjour si le patient n'est pas traité et il y a un risque indépendant augmenté de fuites anastomotiques. Sommairement, voici les avantages du port du CPAP en péri-opératoire :<br />
<br />
* diminution de désaturation en oxygène<br />
* aide au contrôle de la tension artérielle<br />
* amélioration des contrôle de glycémies<br />
* diminution des arythmies<br />
* augmentation de la qualité du sommeil<br />
* diminution de l'atélectasie<br />
==Anatomie==<br />
[[Fichier:2414 Stomach.jpg|vignette|Anatomie de l'estomac]]<br />
Afin de comprendre les procédures de chirurgie bariatrique, il est important de comprendre l'anatomie de l'estomac, ses structures environnantes et le vaste apport sanguin provenant de l'artère mésentérique supérieure et du tronc coeliaque. L'estomac est divisé en cardia (juste distal à la jonction GE), le fundus (attenant au diaphragme gauche), le corps, l'antre et le pylore. La petite courbure se trouve sous les segments médiaux du foie et comprend l'incisura angularis qui peut être identifiée comme la jonction des axes vertical et horizontal de la petite courbure. La grande courbure est le long bord latéral gauche de l'estomac et supporte l'épiploon. Le bord gauche de l'œsophage intra-abdominal et le fundus se rencontrent à un angle aigu appelé «angle de His». Postérieurement à l'estomac se trouve l'arriète-cavité qui est un espace potentiel antérieur au pancréas et bordé par l'artère splénique, la rate, le rein gauche et le mésocôlon transverse.<br />
<br />
=== Ligaments ===<br />
<br />
* Ligament gastro-hépatique: Petite courbure vers le bord médial du foie, contient les artères gastriques gauche et droite. Peut contenir une artère hépatique gauche récurrente <br />
* Ligament gastrophrénique : Relie le fundus vers l'hémidiaphragme gauche<br />
* Ligament gastrosplénique : Grande courbure de la rate et contient les vaisseaux gastriques courts <br />
* Ligament gastro-colique : Estomac inférieur au côlon transverse, considéré comme faisant partie du grand épiploon et contenant les vaisseaux gastro-épiploïques <br />
<br />
[[Fichier:Gray532.png|vignette|Vascularisation de l'estomac (foie relevé pour fin de l'illustration), Dr Gray]]<br />
<br />
=== Vascularisation ===<br />
<br />
Le tronc coeliaque a trois branches : artères gastrique gauche, hépatique commune et splénique. L'artère gastrique gauche longe la petite courbure supérieure et s'anastomose avec l'artère gastrique droite. L'artère gastrique gauche est le principal apport sanguin à l'estomac après une gastrectomie verticale et elle dégage de nombreuses branches postérieures qui doivent rester ininterrompues pendant la dissection de la surface postérieure de l'estomac. L'artère hépatique commune donne l'artère gastroduodénale qui passe derrière la première partie du duodénum. L'artère gastrique droite est une branche de l'artère hépatique propre et rejoint l'artère gastrique gauche le long de la petite courbure. L'artère gastro-épiploïque droite se branche ensuite à partir de l'artère gastroduodénale et passe dans le ligament gastrocolique (épiploon) le long de la grande courbure pour rejoindre l'artère gastroépiploïque gauche qui est une branche de l'artère splénique courant le long de la plus grande courbure de latéral à médial. L'artère splénique dégage également 3 à 5 artères gastriques courtes circulant dans le ligament gastrosplénique vers le fundus gastrique.<br />
==Techniques==<br />
[[Fichier:Biliopancreatic diversion.png|vignette|Dérivation biliopancréatique]]<br />
Les procédures bariatriques peuvent être regroupées en trois mécanismes principaux : par malabsorption, par restriction ou par mécanisme mixte.<ref name="pmid16617237">{{Citation d'un article | vauthors = Abell TL, Minocha A | title = Gastrointestinal complications of bariatric surgery: diagnosis and therapy | journal = The American Journal of the Medical Sciences | volume = 331 | issue = 4 | pages = 214–8 | date = April 2006 | pmid = 16617237 | doi = 10.1097/00000441-200604000-00008 | s2cid = 25920218 }}</ref><br />
=== Procédures de malabsorption===<br />
Les procédures malabsorptives diminuent l'efficacité de l'absorption des nutriments en réduisant la surface d'absorption au niveau de l'intestin. Les techniques utilisées vont soit contourner une partie de l'intestin et/ou limiter les sécrétions biliopancréatiques qui facilitent l'absorption. Certaines procédures réduisent également la taille de l'estomac.<br />
<br />
Une perte de poids importante peut être observée dans les procédures malabsorptives, selon la surface d'absorption intestinale qui en résulte. Cependant, le bénéfice de la perte de poids vient accompagné de complications métaboliques significatives, telles que la malnutrition et multiples déficiences en micronutriments. <br />
<br />
Les procédures de malabsorption comprennent les suivantes:<br />
<br />
* '''Dérivation biliopancréatique''', prédécesseur du BPD-DS (qui rajoute une composante de switch duodénal). Une partie de l'estomac est réséquée, puis la partie distale de l'intestin grêle est reliée à la poche résiduelle de l'estomac, contournant ainsi le duodénum et le jéjunum. Cette procédure est aujourd'hui rarement utilisée pour les complications qu'elle engendre. Environ 2 % des patients vont avoir une malabsorption sévère et une carence nutritionnelle nécessitant une réplétion en vitamines et en minéraux, sans quoi il existe un risque d'anémie et d'ostéoporose. Beaucoup moins de chirurgiens pratiquent le BPD par rapport aux autres chirurgies de perte de poids, en partie à cause de la nécessité d'un suivi nutritionnel à long terme.<br />
* '''Pontage jéjuno-iléal''', où tout sauf 30-45 cm (12-18 po) de l'intestin grêle était réséqué. Cette procédure, pratiquée pour soulager l'[[Obésité|obésité morbide]] durant les années 1950 à 1970, n'est plus utilisée aujourd'hui. <br />
* '''Manchon endoluminal''', c'est-à-dire l'insertion d'un tube flexible dans la partie supérieure de l'intestin grêle via la bouche et l'estomac. Le but est de bloquer l'absorption de certains aliments/calories. Il n'implique pas de coupure réelle et est donc conçu pour réduire les risques d'infection. Cependant, les résultats n'étaient pas concluants et l'appareil avait des problèmes de migration et de glissement. Une étude récemment réalisée aux Pays-Bas a révélé une diminution de 5,5 points d'IMC en 3 mois avec un manchon endoluminal. [[Image:Vertical banded gastroplasty.png|thumb|Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage|alt=|242x242px]][[Image:Adjustable gastric banding.png|thumb|Schéma d'un anneau gastrique ajustable.|243x243px]]<br />
<br />
=== Procédures restrictives===<br />
Les procédures restrictives visent à diminuer l'apport calorique, en réduisant la taille utile de l'estomac, et/ou à réduire la vitesse de vidange de l'estomac. Les bénéficiaires de ces procédures ressentiront donc une satiété plus précoce.<ref name="SMD"><br />
{{Citation d'un ouvrage | vauthors = Stanczyk M, Martindale RG, Deveney C | title = Handbook of Nutrition and Food | chapter = 53 Bariatric Surgery Overview | veditors = Berdanier CD, Feldman EB, Dwyer J | pages = 915–926 | year = 2007 | location = Boca Raton, FL | publisher = CRC Press }}</ref> <br />
<br />
Les procédures de restriction incluent les suivantes: <br />
<br />
* '''Gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage''', également appelée procédure de Mason ou agrafage de l'estomac. Une partie de l'estomac est agrafée de manière permanente pour créer une poche pré-estomac plus petite, qui sert de nouvel estomac. <br />
* '''Anneau gastrique ajustable''', opération qui peut être réalisée par laparoscopie et qui est communément appelée ''bande abdominale.'' La restriction de l'estomac est créée à l'aide d'un anneau en silicone, ajustable en ajoutant ou en retirant une solution saline à travers un orifice en sous-cutané. La petite poche gastrique et la sortie étroite à l'anneau restreignent l'apport en nutriments, ce qui permet la perte de poids. Cette procédure n'est plus recommandée dans les lignes directrices canadiennes.<br />
* '''[[Gastrectomie pariétale]] (''sleeve'')''''','' ou manchon gastrique, est une intervention dans laquelle l'estomac est réduit à environ 15 % de sa taille d'origine par ablation, suivant la courbe majeure de l'estomac. Les bords ouverts sont ensuite attachés ensemble, réduisant de façon permanente la taille de l'estomac. L'intervention est réalisée en laparoscopie et n'est pas réversible. <br />
* '''Ballon intragastrique''', qui consiste à placer un ballon dégonflé dans l'estomac, puis à le remplir pour réduire la quantité d'espace gastrique. Le ballon peut être laissé dans l'estomac pendant un maximum de 6 mois et entraîne une perte de poids moyenne de 5 à 9 IMC sur six mois. Le ballon intra-gastrique peut être utilisé avant une autre chirurgie bariatrique afin d'aider le patient à atteindre un poids adapté à la chirurgie. Il peut également être utilisé à plusieurs reprises si nécessaire. <br />
<br />
[[Fichier:Sleeve Gastrectomy Surgery.jpg|vignette|Gastrectomie pariétale (''sleeve'')]]<br />
<br />
* '''Pliage de l'estomac''', semblable à la [[gastrectomie pariétale]], est une procédure où un manchon est créé en suturant plutôt qu'en enlevant le tissu de l'estomac, préservant ainsi les capacités naturelles à absorber des nutriments. La repliement gastrique réduit considérablement le volume de l'estomac, de sorte que le sentiment de satiété est atteint avec une plus petite quantité de nourriture. Cette technique élimine également les complications associées à l'anneau gastrique ajustable et à la gastrectomie en manchon, puisqu'il n'y a pas d'utilisation d'implants, de résection gastrique ou d'agrafes. <br />
<br />
===Procédures mixtes===<br />
<br />
Les procédures mixtes associent à la fois les principes de malabsorption et de restriction, modifiant les niveaux d'hormones intestinales responsables de la faim et de la satiété<br />
<br />
[[Image:Roux-en-Y gastric bypass.png|thumb|Roux-en-Y gastric bypass.]]<br />
<br />
* [[Y-de-roux|'''Pontage gastrique Y-de-roux''']], où l'on crée une poche gastrique de 30 mL au niveau de l'estomac proximal. Le petit intestin est réséqué à environ 45 cm sous le pylore, puis configuré en forme de Y, anastomosant la poche gastrique à la dérivation biliopancréatique. Après la chirurgie, l'estomac sera plus petit et il y aura une augmentation des hormones de satiété de base. Les mécanismes hormonaux complets contrôlant la faim et expliquant la satiété précoce sont encore incompris, mais il s'agit tout de même d'une des chirurgies bariatriques les plus pratiquées. [[Fichier:Sleeve gastrectomy duodenal switch.png|vignette]]Précédemment considérée comme une procédure irréversible, il existe des cas où la procédure de pontage gastrique peut être partiellement inversée.<br />
* '''Dérivation biliopancréatique avec switch duodénal''', une partie de l'estomac est réséquée le long de sa plus grande courbure, similaire à la [[gastrectomie pariétale]]. Cette réduction de volume fournit le volet de restriction de l'apport alimentaire de cette opération. L'estomac est ensuite déconnecté du duodénum et relié à la partie distale de l'intestin grêle. Le duodénum et la partie supérieure de l'intestin grêle sont ensuite anastomosés en Y, préservant la dérivation biliopancréatique. Comme dans la procédure de [[Y-de-roux]], il est existe un principe métabolique de satiété précoce au niveau des hormones intestinales. Ce type de résection irréversible.<br />
* '''Stimulation gastrique implantable''', où un dispositif similaire à un stimulateur cardiaque est implanté par un chirurgien. Lors de l'alimentation, des stimulations électriques au niveau du système nerveux entérique de l'estomac favoriseraient une sensation de satiété chez l'opéré. Cette procédure est à l'étude aux États-Unis, mais les premières preuves suggèrent qu'elle est moins efficace que d'autres formes de chirurgie bariatrique.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Pardo JV, Sheikh SA, Kuskowski MA, Surerus-Johnson C, Hagen MC, Lee JT, Rittberg BR, Adson DE | title = Weight loss during chronic, cervical vagus nerve stimulation in depressed patients with obesity: an observation | journal = International Journal of Obesity | volume = 31 | issue = 11 | pages = 1756–9 | date = November 2007 | pmid = 17563762 | pmc = 2365729 | doi = 10.1038/sj.ijo.0803666 }}</ref><br />
<br />
==Complications==<br />
La chirurgie bariatrique chez l'adulte est associée à des risques et complications relativement importants par rapport aux autres traitements de l'obésité. Au cours d'une étude de 10 ans, 8,94 % des patients ayant subi une sleeve gastrectomie ont nécessité une forme de '''réopération''' dans les 5 ans contre 12,27% des patients ayant bénéficié d'un bypass gastrique de Roux-en-Y. Les deux effets étaient inférieurs à ceux rapportés avec l'anneau gastrique ajustable.<br />
<br />
Comme le taux de complications semble être réduit lorsque la procédure est effectuée par un chirurgien expérimenté, les directives recommandent que la chirurgie soit effectuée dans des unités dédiées ou expérimentées. Il a été observé que le taux de '''fuites''' était plus élevé dans les centres à faible volume alors que les centres à volume élevé affichaient un taux de fuite moindre. Les taux de fuite ont désormais globalement diminué pour atteindre une moyenne de 1 à 5 %. <br />
<br />
Après un pontage gastrique de [[Y-de-Roux]], des maladies osseuses métaboliques se manifestant par une '''ostéopénie''' et une [[hyperparathyroïdie|'''hyperparathyroïdie''']] secondaire ont été rapportées en raison d'une absorption réduite du calcium. Comme la concentration la plus élevée de transporteurs de calcium se trouve dans le duodénum, segment qui ne sera pas traversé par les aliments suivant une procédure de pontage, les niveaux de calcium dans le sang peuvent diminuer, provoquant une hyperparathyroïdie secondaire, une augmentation du renouvellement osseux et une diminution de la masse osseuse. Un risque accru de '''fracture''' a également été lié à la chirurgie bariatrique.<ref>{{Citation d'un lien web|url=https://www.sciencedaily.com/releases/2011/06/110604182010.htm|title=Bariatric Surgery Linked to Increased Fracture Risk|access-date=2011-06-05|website=Science Daily}}</ref><ref name="Ahlin2020">{{Citation d'un article | author = Ahlin S | display-authors = etal | date = May 2020 | title = Fracture risk after three bariatric surgery procedures in Swedish obese subjects: up to 26 years follow-up of a controlled intervention study | journal = J. Intern. Med. | volume = 287 | issue = 5| pages = 546–557 | doi = 10.1111/joim.13020 | pmid = 32128923 | s2cid = 212408565 }}</ref> <br />
<br />
Une perte de poids rapide après une chirurgie de l'obésité peut également augmenter la lithogénicité de la bile, contribuant au développement de '''[[calculs biliaires]]'''. <br />
<br />
Les effets indésirables sur les reins ont été étudiés. [[Hyperoxaluria|'''L'hyperoxalurie''']] peut potentiellement conduire à une néphropathie à l'acide oxalique et à une insuffisance rénale irréversible. Il s'agit de l'anomalie la plus importante observée dans les études de chimie de l'urine. Dans certains pontages gastriques, une [[Rhabdomyolyse|'''rhabdomyolyse''']] a été observée, entraînant des lésions rénales aiguës et une altération de la gestion rénale de l'acide et de la base.<br />
<br />
Les '''troubles nutritionnels''' dus à des carences en micronutriments comme le fer, la vitamine B12, les vitamines liposolubles, la thiamine et le folate sont particulièrement fréquents après des procédures bariatriques malabsorptives. Des [[hypoglycémie hyperinsulinémique|'''hypoglycémies hyperinsulinémiques''']] '''causant des convulsions''' ont été rapportées. Une sécrétion inappropriée d'insuline secondaire à une hyperplasie des cellules des îlots pourrait expliquer ce syndrome.<br />
<br />
Les comportements d'autoagressivité et de suicide semblent augmenter chez les patients avec des troubles de santé mentale à la suite de leur chirurgie bariatrique. Des problèmes d'alcool ont également été signalés comme étant plus fréquents chez les patients ayant subi un pontage gastrique. <br />
<br />
L''''[[embolie pulmonaire]]''' est une autre complication indésirable fréquente de la chirurgie bariatrique. L'embolie pulmonaire survient à la suite d'une [[thrombose veineuse profonde]], dans laquelle des caillots sanguins se forment dans les veines profondes des extrémités, généralement les jambes. S'il n'est pas traité, le caillot peut se déplacer vers le cœur, puis vers les poumons. Cet effet indésirable est simplement prévenu par des anticoagulants, tels l'héparine et l'[[HBPM]].<br />
<br />
== Bénéfices ==<br />
Les chirurgies bariatriques demeurent une des options les plus durables en termes de perte de poids chez les patients obèses classes 2 et 3. La performance des procédures s'améliore considérablement au cours des 10 dernières années. Le American Society for Metabolic and Bariatric Surgery (ASMBS) estime que, juste en 2017, 228 000 personnes aux États-Unis ont subi une chirurgie visant à perdre du poids. Mondialement, on estime que 580 000 personnes subissent une procédure bariatrique chaque année.<br />
<br />
La chirurgie bariatrique permet également d'améliorer ou de guérir certaines comorbidités liées à l'obésité, telles que le diabète de type 2. <br />
===Perte de poids===<br />
====Chez l'adulte====<br />
Il existe désormais des preuves qui soutiennent que les chirurgies bariatriques apportent de meilleurs résultats en termes de perte de poids comparativement aux interventions non chirurgicales, et ce, quelle que ce soit la procédure subie. <br />
<br />
L'avantage de la chirurgie bariatrique comparativement aux méthodes non chirurgicales a été le mieux démontré par une étude du Swedish Obese Subjects (SOS) (n = 4047; body mass index [BMI] >34 kg/m2). À 20 ans, la perte de poids totale en moyenne est :<br />
<br />
* 26%, pour le pontage gastrique [[Y-de-Roux]];<br />
* 18%, pour la [[gastrectomie pariétale]];<br />
* 13%, pour l'anneau gastrique ajustable;<br />
* 1%, pour les interventions non chirurgicales.<br />
<br />
Classiquement en chirurgie, la perte de poids du patient est calculée selon la masse en excès. Désormais, le calcul de perte de poids se base sur la masse totale, puisque la définition du poids idéal s'avère inconstante et controversée. <br />
<br />
=== Effets métaboliques ===<br />
Par la perte de poids, le syndrome métabolique est amélioré dans ses trois composantes, soit l'hyperglycémie/diabète de type 2, l'hypertension artérielle et la dyslipidémie. Du fait même, le risque de maladie cardiovasculaire est également diminué.<br />
<br />
==== Diabète de type 2 ====<br />
Environ 85% des patients avec un diabète de type 2 sont obèses ou ont un excès de poids selon leur indice de masse corporelle (IMC). Dans la mesure d'un échec thérapeutique, lié aux habitudes de vie et aux médicaments, la chirurgie bariatrique permet d'atteindre une rémission du diabète à long terme chez 23-60% des patients, selon la sévérité et la durée de leur diabète. <br />
<br />
Il existe également un effet glucorégulatoire via des mécanismes neuroendocrines. L'amélioration des contrôles glycémiques est souvent mise en évidence quelques jours à quelques semaines suivant la chirurgie, reflétant probablement un changement au niveau de la physiologie gastrointestinale. <br />
<br />
On observe également une diminution dans l'incidence des complications micro et macrovasculaires liées au diabète.<br />
<br />
==== Hypertension artérielle ====<br />
La corrélation entre l'obésité et le développement de l'hypertension artérielle est bien documentée: 64% des patients obèses ayant subi une chirurgie bariatrique sont hypertendus. La perte de poids, qu'elle soit chirurgicale ou liée aux habitudes de vie, améliore l'hypertension liée à l'obésité. Selon une étude GATEWAY, plusieurs patients ayant subi une chirurgie bariatrique ont atteint une rémission de leur hypertension artérielle, alors que d'autres ont vu une diminution de la variabilité de leur tension artérielle, et une prévalence réduite d'une résistance hypertensive.<br />
<br />
==== Dyslipidémie ====<br />
64% des adultes obèses ayant subi une chirurgie bariatrique ont un débalancement au niveau de leur profil lipidique. En post-opératoire, une étude du LABS démontre que la prévalence d'une dyslipidémie demeure basse 7 ans après un [[Y-de-roux|pontage gastrique Y-de-roux]].<br />
<br />
=== Apnée du sommeil ===<br />
L'obésité étant un facteur de risque important du syndrome d'apnée et d'hypopnée du sommeil (SAHS), la perte de poids par chirurgie bariatrique réduit le nombre d'épisodes d'apnées et d'hypopnées par heure de sommeil, et ce, plus efficacement que chez les individus ayant perdu du poids par changement des habitudes de vie. <br />
<br />
=== Espérance de vie===<br />
Dans une étude du Swedish Obese Subjects (SOS), il a été démontré que la chirurgie bariatrique était liée à une espérance de vie plus longue de 3 ans par rapport aux patients obèses témoins non opérés, mais 5,5 ans moins longue comparativement à la population générale. Moins de patients opérés décèdent d'un événement cardiovasculaire<ref name="Carlsson2020">{{Citation d'un article | author = Carlsson LMS | display-authors = etal | date = Oct 2020 | title = Life Expectancy after Bariatric Surgery in the Swedish Obese Subjects Study | journal = N Engl J Med | volume = 383 | issue = 16| pages = 1535–1543 | doi = 10.1056/NEJMoa2002449 | pmid = 33053284 | pmc = 7580786 }}</ref> <br />
===Fertilité et grossesse===<br />
Les preuves n'ont pas été conclusives à déterminer si la chirurgie bariatrique avait un effet sur l'efficacité des traitements sur l'infertilité chez les hommes et les femmes.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kominiarek MA, Jungheim ES, Hoeger KM, Rogers AM, Kahan S, Kim JJ | title = American Society for Metabolic and Bariatric Surgery position statement on the impact of obesity and obesity treatment on fertility and fertility therapy Endorsed by the American College of Obstetricians and Gynecologists and the Obesity Society | journal = Surgery for Obesity and Related Diseases | volume = 13 | issue = 5 | pages = 750–757 | date = May 2017 | pmid = 28416185 | doi = 10.1016/j.soard.2017.02.006 }}</ref> <br />
<br />
En ce qui concerne les grossesses, la chirurgie bariatrique réduit le risque de [[diabète gestationnel]] et [[troubles hypertensifs de la grossesse]] chez la personne enceinte, mais une augmentation du risque de naissance prématurée a été observée.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kwong W, Tomlinson G, Feig DS | title = Maternal and neonatal outcomes after bariatric surgery; a systematic review and meta-analysis: do the benefits outweigh the risks? | journal = American Journal of Obstetrics and Gynecology | volume = 218 | issue = 6 | pages = 573–580 | date = June 2018 | pmid = 29454871 | doi = 10.1016/j.ajog.2018.02.003 | s2cid = 3837276 }}</ref><br />
=== Psychiatrique et psychologique===<br />
Les patients obèses rencontrés en clinique de chirurgie bariatrique présentent un taux de dépression à 19%, et de trouble d'hyperphagie (''binge'') à 17%, des pourcentages plus élevés que ceux retrouvés parmi la population générale. <br />
<br />
Certaines études ont suggéré que la santé mentale peut s'améliorer après une chirurgie bariatrique, soit par une modification des habitudes de vie chez l'opéré.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Kubik JF, Gill RS, Laffin M, Karmali S | title = The impact of bariatric surgery on psychological health | journal = Journal of Obesity | volume = 2013 | pages = 1–5 | year = 2013 | pmid = 23606952 | pmc = 3625597 | doi = 10.1155/2013/837989 | doi-access = free }}</ref> Cependant, une augmentation d'une recherche en services en santé mentale post-opératoire a été observée chez les patients qui avaient des maladies psychiatriques préalablement à la chirurgie, ou chez ceux qui développaient des complications chirurgicales qui nécessitaient des procédures supplémentaires. <br />
<br />
==== Dépression ====<br />
La chirurgie bariatrique a été associée avec une amélioration des troubles de dépression. Une revue systématique de 27 études incluant 50 000 patients a démontré que la prévalence et la sévérité des dépressions chez les individus ont diminuées, respectivement, de 8 à 74% (dans 7 études) et de 40 à 70% (dans 6 études) après la chirurgie. <br />
<br />
==== Troubles alimentaires ====<br />
Certaines études suggèrent que la prévalence et la sévérité des troubles alimentaires diminuent après une chirurgie bariatrique, avec une prévalence diminuée en termes de grignotage (''picking/nibbling''). Cependant, une autre étude a observé une réduction initiale des troubles d'hyperphagie (''binge'') à 2 ans (de 6,1% en pré-opératoire à 1,3%), mais une recrudescence (de 3,1%) à 3 ans post-chirurgie. <br />
<br />
Le trouble d'hyperphagie en post-opératoire est associé à une perte de poids sous-optimale. <br />
<br />
==Suivi==<br />
Le suivi du patient bariatrique est la pierre angulaire du succès à long terme. Les lignes directrices canadiennes suggèrent :<br />
<br />
=== Alimentation post-opératoire ===<br />
Il existe différents protocoles alimentaires post-opératoires, mais essentiellement nous retenons d'abord une alimentation liquide, puis molle et finalement solide après environ 2 semaines si les premières étapes sont bien tolérées. Il est recommandé de manger 3 à 5 petits repas par jour en débutant toujours avec les sources de protéines. Les recommandations d'apport en protéines sont de 1.2 à 1.5 g/kg/jr. Il faut manger lentement et bien mastiquer. Il n'est pas recommandé de boire et de manger simultanément ; on évite les liquides dans les 30 minutes suivant le repas. De plus, une bonne hydratation est très importante. Les boissons gazeuses sont fortement déconseillées autant pour leur piètre aspect nutritionnel que pour l'inconfort causé par le gaz carbonique. La suralimentation doit être éviter, car le dépassement de la capacité de l'estomac provoque des nausées et des vomissements.<br />
<br />
=== Changement des habitudes de vie ===<br />
<br />
* Alcool : Il n'est pas recommandé de consommer de l'alcool puisqu'il s'agit d'un ulcérogène et d'une source de calories vides. L'effet peut être plus rapide car la vidange gastrique est accélérée. Malheureusement, 7% des patients opérés développeront une dépendance à l'alcool.<br />
* Activité physique : Il est recommandé de faire 150 - 300 minutes d'activité physique par semaine. Ceci permet de stabiliser la perte de poids, d'augmenter la masse maigre et d'améliorer la santé mentale.<br />
* Tabagisme : L'abstinence tabagique est fortement recommandée car le tabac est ulcérogène.<br />
* Marijuana : La modération est recommandée. Il y a très peu d'études sur le sujet, mais la marijuana est orexigène (stimulant à l'appétit) et contrevient donc aux vertus de la chirurgie bariatrique<br />
<br />
=== Fertilité ===<br />
Les femmes opérées en-deçà d'un an de la procédure bariatrique avaient un taux de perte foetale plus élevée contrairement à celles qui étaient opérées il y a plus d'un an (35.5% vs 16.3%). La grossesse est recommandée après 18 mois post-opératoires. Une contraception doit être proposée pendant la période charnière.<br />
<br />
=== Vitamines et minéraux ===<br />
Voici les prises vitaminiques suggérées après la procédure selon les lignes directrices de l'ASMBS 2020 :<br />
<br />
* B1 : minimum 12 mg/jr ; préférablement 50 mg/jr via une multivitamine ou complexe B<br />
* B12 : 350-500 mcg PO/jr ou 1000 mcg IM/mois<br />
* Acide folique : 400-800 mcg PO/jr via une multivitamine (si en âge de procréer : 800-1000 mcg PO/jr)<br />
* Fer élémentaire : minimum 45-60 mg/jr<br />
* Vitamine E : 15 mg/jr<br />
* Citrate de calcium : 1200-1500 mg/jr<br />
* Vitamine D3 : 3000 UI/jr et titrer pour avoir des niveaux sériques > 75 nmol/L<br />
* Vitamine A : 5000-10000 UI/jr<br />
* Vitamine K : 90 - 120 μg/jr<br />
* Zinc : 100% RDA (8-11 mg/jr)<br />
* Cuivre : 100% RDA (1 mg /jr)<br />
<br />
Ainsi, à moins d'un déficit documenté en pré-opératoire, une multi-vitamine extra-forte 1 ou 2 comprimés par jour de même qu'un supplément de fer et/ou de vitamine D couvrent les besoins du patient opéré. L'observance diminue avec le temps et des rappels doivent souvent être faits. De plus, les suppléments peuvent occasionner une constipation, effet secondaire de certaines chirurgies bariatriques également, dont la gastrectomie pariétale. <br />
<br />
Pour plus de détails selon la procédure et les comorbidités du patient, vous pouvez consulter les lignes directrices canadiennes : http://obesitycanada.ca/wp-content/uploads/2020/08/14-Table-1-with-links-1.pdf.<br />
===Évaluation et analyses de laboratoires===<br />
Voici l'évaluation clinique et les analyses de laboratoire recommandées selon les comorbidités associées à l'obésité : <br />
<br />
* Tension artérielle: Prise de routine à chaque rendez-vous postopératoire, avec révision des médicaments antihypertensifs au besoin. <br />
* Diabète: Suivi du HbA1c à chaque 3 mois et ajustement au besoin des hypoglycémiants oraux et/ou de l'insuline à chaque visite postopératoire. <br />
* Carences nutritionnelles: Dosage du calcium sérique, fer, vitamine B12, vitamine D, folate et thiamine à chaque 6 mois durant les 2 premières années post-opératoire, puis annuellement. <br />
* Hyperlipidémie: Dosage du bilan lipidique et du cholestérol avec ajustement des médicaments au besoin. <br />
* Apnée du sommeil: Évaluation du sommeil 6 à 12 mois après la chirurgie pour les patients ayant recours à la ventilation en pression positive continue (CPAP). <br />
===Procédures ultérieures===<br />
<br />
Après une perte de poids suivant sa chirurgie bariatrique, l'individu se retrouve généralement avec un excès de peau. Celles-ci peuvent être traitées en chirurgie plastique, procédures appelées remodelage du corps, durant lesquelles les lambeaux cutanés sont enlevés. Les zones ciblées comprennent les bras, les fesses et les cuisses, l'abdomen et les seins.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Chandawarkar RY | title = Body contouring following massive weight loss resulting from bariatric surgery | journal = Advances in Psychosomatic Medicine | volume = 27 | pages = 61–72 | date = 2006 | pmid = 16418543 | doi = 10.1159/000090964 | isbn = 3-8055-8028-2 }}</ref> Ces procédures sont effectuées lentement, étape par étape, et prennent souvent jusqu'à trois ans.<ref>{{Citation d'un article | vauthors = Chandawarkar RY | title = Body contouring following massive weight loss resulting from bariatric surgery | journal = Advances in Psychosomatic Medicine | volume = 27 | pages = 61–72 | year = 2006 | pmid = 16418543 | doi = 10.1159/000090964 | isbn = 3-8055-8028-2 }}</ref><br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><br />
==Références==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2022/03/27<br />
| source = Wikipedia (en)<br />
| version_outil_d'importation = 0.2a<br />
| révisé = 1<br />
| nom = Bariatric surgery<br />
| révision = 1079535561<br />
| url = <br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Utilisateur:Nanxin_Jiang/Brouillons/D%C3%A9rivation_biliopancr%C3%A9atique_avec_switch_duod%C3%A9nal&diff=79391Utilisateur:Nanxin Jiang/Brouillons/Dérivation biliopancréatique avec switch duodénal2022-04-05T02:59:08Z<p>Nanxin Jiang : /* Indications */</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = BPD-DS<br />
| image = <br />
| description_image = <br />
| autres_noms = <br />
| terme_anglais = Biliopancreatic diversion with duodenal switch<br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, chirurgie bariatrique<br />
| systèmes = <br />
| wikidata_id = <br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}}<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Définition}}<br />
<br />
== Indications ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Indications}}<br />
Les indications sont:<br />
# l'{{Indication|nom=indication 1}}<br />
# l'{{Indication|nom=indication 2}}<br />
# l'{{Indication|nom=indication 3}}.<br />
== Contre-indications ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Contre-indications}}<br />
=== Absolues ===<br />
Les contre-indications absolues sont:<br />
# la {{Contre-indication|nom=contre-indication absolue 1}}<br />
# la {{Contre-indication|nom=contre-indication absolue 2}}<br />
# la {{Contre-indication|nom=contre-indication absolue 3}}.<br />
=== Relatives===<br />
Les contre-indications relatives sont:<br />
# la {{Contre-indication|relative=1|nom=contre-indication relative 1}}<br />
# la {{Contre-indication|relative=1|nom=contre-indication relative 2}}<br />
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<br />
== Anatomie ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Anatomie}}<br />
<br />
== Évaluation ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Évaluation}}<br />
<br />
== Préparation ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Préparation}}<br />
<br />
== Technique ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Technique}}<br />
<br />
== Complications ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Complications}}<br />
<br />
== Suivi ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Suivi}}<br />
<br />
== Notes ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Notes}}<br />
<references group="note" /><br />
<br />
== Références ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Références}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Gastrectomie_pari%C3%A9tale&diff=79390Gastrectomie pariétale2022-04-05T02:56:01Z<p>Nanxin Jiang : /* Indications et contre-indications */</p>
<hr />
<div><br />
{{Information procédure<br />
| nom = {{PAGENAME}}<br />
| image = <br />
| spécialités = Chirurgie générale, endocrinologie, gastro-entérologie, chirurgie bariatrique<br />
| systèmes = Digestif<br />
| vidéo = <br />
| wikidata_id = <br />
| autres_noms = gastrectomie verticale, gastrectomie en manchon, sleeve gastrectomy<br />
}}La gastrectomie pariétale (ou verticale) est une intervention bariatrique qui consiste à retirer de façon longiligne le fundus et les portions latérales gauches du corps et de l'antre gastrique ; laissant un volume résiduel d'environ 100 mL le long de la petite courbure gastrique <ref name=":1">{{Citation d'un ouvrage|nom1=Reavis, Kevin M.,|nom2=Barrett, Allison M.,|nom3=Kroh, Matthew,|nom4=Society of American Gastrointestinal Endoscopic Surgeons,|titre=The SAGES manual of bariatric surgery|isbn=978-3-319-71282-6|isbn2=3-319-71282-9|oclc=1031089500|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1031089500|consulté le=2020-11-11}}</ref>. Ainsi, il s'agit d'une intervention bariatrique dit '''restrictive''', mais également '''métabolique''' par les changements neurohormonaux imputables au retrait des cellules pariétales gastriques<ref name=":1" />. La perte de poids attendue est d'environ 25%.<ref name=":1" /> <br />
<br />
La gastrectomie pariétale, l'une des chirurgies bariatriques les plus populaires de l'ère moderne, a été réalisée pour la première fois en 1990 comme la première portion d'une opération en deux étapes pour la dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Picard|nom1=Marceau|prénom2=Simon|nom2=Biron|prénom3=Roch-André|nom3=Bourque|prénom4=Martin|nom4=Potvin|titre=Biliopancreatic Diversion with a New Type of Gastrectomy|périodique=Obesity Surgery|volume=3|numéro=1|date=1993-02-01|doi=10.1381/096089293765559728|lire en ligne=http://link.springer.com/10.1381/096089293765559728|consulté le=2020-11-12|pages=29–35}}</ref>. La première gastrectomie pariétale laparoscopique a été réalisée en 1999. L'indication initiale d'une gastrectomie verticale était chez les patients présentant une super obésité (IMC> 60) pour induire une perte de poids afin de subir plus en toute sécurité la deuxième étape BPD-DS.<ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Philippe|nom1=Topart|prénom2=Guillaume|nom2=Becouarn|prénom3=Patrick|nom3=Ritz|titre=Should biliopancreatic diversion with duodenal switch be done as single-stage procedure in patients with BMI > or = 50 kg/m2?|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=6|numéro=1|date=2010-01|issn=1878-7533|pmid=19640795|doi=10.1016/j.soard.2009.04.016|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19640795/|consulté le=2020-10-26|pages=59–63}}</ref> En suivant ces patients, il a été noté qu'ils avaient d'excellentes réductions de l'excès de poids corporel et en 2008, les indications de la gastrectomie laparoscopique (LSG) ont été publiées.<ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Drake Eric|nom1=Bellanger|prénom2=Frank L.|nom2=Greenway|titre=Laparoscopic sleeve gastrectomy, 529 cases without a leak: short-term results and technical considerations|périodique=Obesity Surgery|volume=21|numéro=2|date=2011-02|issn=1708-0428|pmid=21132397|doi=10.1007/s11695-010-0320-y|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21132397/|consulté le=2020-10-26|pages=146–150}}</ref> Par rapport à d'autres chirurgies de perte de poids, la gastrectomie pariétale est techniquement plus facile avec relativement moins de morbidité et est donc devenue la chirurgie de perte de poids la plus courante pratiquée aux États-Unis. <ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Kevin|nom1=Seeras|prénom2=Senthilkumar|nom2=Sankararaman|prénom3=Peter P.|nom3=Lopez|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=30085577|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK519035/|consulté le=2020-10-26}}</ref> Actuellement, il y a 3 gastrectomies pour un Y-de-Roux aux États-Unis<ref name=":1" />. <br />
<br />
Globalement, on retient les '''avantages''' suivants pour la gastrectomie verticale<ref name=":1" /> : <br />
* intervention de courte durée <br />
* faible morbidité <br />
* profil d'effets secondaires faible <br />
* bonne qualité de vie <br />
Les '''limitations''' de la gastrectomie sont toutefois les suivants : <br />
* moins de perte de poids que les autres procédures <br />
* moins de correction des comorbidités métaboliques que les autres procédures <br />
* augmentation du risque de reflux gastro-oesophagien (5-10%)<ref name=":1" /> <br />
<br />
== Indications et contre-indications ==<br />
<br />
Les indications, ainsi que les contre-indications absolues et relatives de la gastrectomie pariétales sont les critères usuels d'une [[Chirurgie bariatrique|candidature bariatrique]]'''.'''<br />
== Évaluation ==<br />
L'évaluation [[Chirurgie bariatrique|bariatrique]] est multidisciplinaire. La sélection des patients a été établie pour minimiser les complications chirurgicales et maximiser les bénéfices d'une ressource limitée. L'évaluation devra donc statuer sur la santé mentale, médicale et nutritionnelle, ainsi qu'optimiser les comorbidités pour diminuer les complications chirurgicales. <br />
<br />
== Fonctionnement<!-- à retravailler avec source et schéma --> ==<br />
La gastrectomie verticale est une chirurgie pour contrer l'obésité par différents mécanismes. D'abord, il s'agit d'une '''procédure restrictive''' puisque le volume gastrique est diminué significativement. Le patient aura un volume post-opératoire d'environ 100 mL (½ tasse), puis environ 250 mL à deux ans post-opératoire. Il y a également une composante '''neurohormonale'''. La vidange gastrique est accélérée par un relâchement plus précoce de la GLP-1 et de la PYY3-36 (un sous-type de neuropeptide Y très orexigène). Le bolus alimentaire arrivant plus rapidement dans l'intestin, la satiété est obtenue plus rapidement par rétroaction négative. L'estomac amputé de son fundus et de la majorité de son corps sécrète moins de ghreline gastrique - hormone orexigène sécrétée par les cellules pariétales du fundus et du corps gastrique et donc le patient a moins d'appétit globalement. <br />
<br />
== Préparation ==<br />
Le patient aura une préparation minutieuse par l'équipe multidisciplinaire. D'abord, tel que discuté ci-haut, plusieurs patients bénéficieront d'un régime faible en calories et élevés en protéines afin de diminuer le volume hépatique pour favoriser une exposition de l'estomac. Le patient recevra une antibioprophylaxie (ex. : céfazoline 2 ou 3g) pondérée selon son poids. Finalement, le patient doit recevoir une thromboprophylaxie ajustée à son poids sous forme d'héparine sous-cutanée et on lui installera des jambières à compression séquentielle. <br />
<br />
Le patient sera placé en décubitus dorsal. Selon la préférence du chirurgien, il sera les jambes fermées ou écartées (''split-leg''). L'opérateur principal sera à droite ou entre les jambes. L'assistant se placera à gauche du patient.<br />
<br />
Après l'induction anesthésique, on placera le patient en Fowler (Tredelenburg inversé). Une sonde orogastrique pour décomprimée l'estomac sera installée puis retirée avant la manipulation de celui-ci par le chirurgien. <br />
<br />
=== Équipement ===<br />
<br />
L'équipement laparoscopique de base est nécessaire pour cette opération qui comprendra l'insufflation avec du gaz CO2, des champs chirurgicaux, des moniteurs, des instruments laparoscopiques, l'électrocautérisation et des trocarts. Contrairement aux procédures laparoscopiques conventionnelles, avec les patients bariatriques, vous aurez besoin de trocarts plus longs ainsi que d'instruments laparoscopiques plus longs pour s'adapter à la paroi abdominale plus épaisse.<ref name=":0" /><br />
<br />
Sont également requis: <ref name=":0" /><br />
<br />
* 3 trocarts de 5 mm pour les instruments et l'écarteur hépatique, 1 trocart Optiview pour le laparoscope (10-12 mm), 1 ou 2 trocarts de 12 mm pour l'agrafeuse<br />
* 1 aiguille de Veress standard ou extra-longue<br />
* écarteur hépatique (ex. : écarteur de Nathanson) <br />
* laparoscope 30 degrés, lentille 5 ou 10 mm<br />
* agrafeuse linéaire endoscopique avec différentes épaisseurs de cartouche (en moyenne 5 à 6 applications)<br />
* bougie de 34 Fr (selon la préférence du chirurgien)<br />
* endoscope flexible au besoin<br />
* dispositif d'énergie laparoscopique <br />
* porte-aiguille laparoscopique<br />
* clippeuse vasculaire<br />
* sutures à peau<br />
* un sac endoscopique pour l'extraction de l'estomac <br />
<br />
== Technique ==<br />
Il existe de nombreuses façons d'effectuer une gastrectomie laparoscopique en manchon, et une procédure type est présentée ici. <br />
[[Fichier:Trocartssleeve.jpg|vignette|469x469px|Exemples de positionnement des trocarts laparoscopiques pour une gastrectomie pariétale]]<br />
<br />
=== Entrée et mise en place ===<br />
L'entrée dans l'abdomen commence dans le quadrant supérieur gauche ('''point de Palmer''') et la technique utilisée est à la discrétion du chirurgien. Habituellement, l'aiguille de '''Veress''' est utilisée puis le trocart Optiview est introduit avec le laparoscope. L'abdomen est insufflé à une pression de 15 mmHg et l'abdomen est exploré visuellement avec un laparoscope. Un pneumopéritoine de 12 mmHg a été proposé dans les protocoles ERAS, mais le patient doit être fortement curarisé. Le placement du trocart sera le suivant:<br />
<br />
* Trocart de 5 mm dans le quadrant supérieur gauche, ligne axillaire antérieure (port de l'assistant)<br />
* Trocart de 5 ou 12 mm dans la ligne médio-claviculaire supérieure gauche pour la main droite du chirurgien<br />
* Trocart de 5 ou 12 mm dans la ligne médio-claviculaire paramédiane supérieure droite pour la main gauche du chirurgien<br />
* Trocart de 12 mm placé au niveau ou juste au-dessus de l'ombilic (habituellement une longueur de main sous l'apophyse xyphoïde) poir la caméra<br />
* Écarteur de foie placé dans la zone sous-xiphoïde via un trocart 5 mm. L'écarteur Nathanson est habituellement utilisé. <br />
* Une fois tous les ports insérés et le foie rétracté, le patient est placé en Trendelenburg inversé, le patient est en ''split-leg'' et donc le chirurgien est entre les jambes du patient, l'assistant est à gauche de celui-ci. <br />
<br />
=== Mobilisation de la grande courbure ===<br />
La dissection commence par la division de '''l'épiploon''' à quelques centimètres en amont du pylore. On divise l'épiploon en tentant de préserver le plus possible sa vascularisation en utilisant un appareil d'électrochirurgie. On monte le long de la grande courbure jusqu'à rencontrer les vaisseaux courts du pôle supérieur de la rate. D'ailleurs, celui-ci peut devenir ischémique (bleuté) en cours de procédure car la rate a une circulation terminale. La dissection est poursuivie pour diviser complètement le ligament gastrophrénique jusqu'à mobiliser l'''<nowiki/>'angle de His'''. On doit bien voir le '''pilier gauche''' du diaphragme. <br />
[[Fichier:Gastrectomie pariétale - mobilisation de la grande courbure (photo).jpg|centré|vignette|600x600px|Dissection de la grande courbure en décrochant l’épiploon avec un appareil d’électrochirurgie. Foie surélevé par l’écarteur Nathason. Rate lobulée au fond à droite de l’image.]] <br />
[[Fichier:Gastrectomie partielle - ligature du ligament gastrosplénique.jpg|centré|vignette|600x600px|Ligature du ligament gastrosplénique contenant les vaisseaux courts.]]<br />
<br />
=== Identification et réparation d'une hernie hiatale ===<br />
Après avoir exposé le pilier gauche du diaphragme, on doit évaluer s'il y a une hernie hiatale. Si tel est le cas, il est recommandé d'en réduire le contenu et le sac et de réparer la hernie avec un rapprochement des piliers. On utilise des sutures en X interrompues en arrière de l'oesophage. <br />
<br />
=== Mobilisation postérieure ===<br />
L'épiploon étant séparé complètement de la grande courbure, on accède à l'arrière-cavité des épiploons. L'estomac est soulevé antérieurement pour exposer sa paroi postérieure. Toutes les '''adhérences''' doivent être défaites, en prenant soin de ne pas transmettre de chaleur de l'appareil d'électrochirurgie sur la capsule pancréatique. On doit visualiser la petite courbure. La vascularisation de celle-ci servira de point de repère pour l'application des recharges de l'agrafeuse. <br />
[[Fichier:Gastrectomie partielle - mobilisation postérieure.jpg|centré|vignette|600x600px|Mobilisation postérieure de l’estomac en divisant les adhérences dans l’arrière-cavité.]] <br />
<br />
=== Placement de la bougie ===<br />
Une bougie orogastrique de 32 à 40 Fr est placée sous visualisation laparoscopique. L'anesthésiste pousse la bougie jusqu'au pylore de sorte que l'on mette légèrement en tension la zone pré-pylorique où les dernières attaches épiploïques ont été divisées. <br />
* '''Taille de la bougie''' : la bougie sert de guide pour l'application des cartouches d'autosuture pour créer un manchon autour de la bougie. Une bougie trop petite créé une gastrectomie trop étroite et donc augmente la résistance et la pression intra-luminale. Ceci augmenterait le risque de fuite. A contrario, une bougie trop large créerait un réservoir trop flasque et la perte de poids ne serait pas optimale. Lors de la cinquième conférence internationale, il a été recommandé d'utiliser une grande bougie (la '''médiane était de 36 Fr''') .<ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Michel|nom1=Gagner|prénom2=Colleen|nom2=Hutchinson|prénom3=Raul|nom3=Rosenthal|titre=Fifth International Consensus Conference: current status of sleeve gastrectomy|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=12|numéro=4|date=2016-05|issn=1878-7533|pmid=27178618|doi=10.1016/j.soard.2016.01.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27178618/|consulté le=2020-11-26|pages=750–756}}</ref><br />
<br />
* '''Longueur du pylore''' : il y a débat sur le point de départ de la première charge d'agrafes en terme de distance du pylore. Des distances de 2 à 6 cm sont pratiquées aujourd'hui et la quantité d'antre retenu détermine sa signification clinique. Avec une distance de 2 cm, plus d'antre est réséqué et le reste gastrique est relativement plus petit. Ceci, en théorie, produira une augmentation de la perte de poids excessive mais peut conduire à plus de complications de l'augmentation de la pression intragastrique distale. Des études comparant une distance de 2 cm et une distance de 4 à 6 cm ont montré des résultats mitigés. L'un a montré des résultats égaux en considérant la perte de poids et les complications <ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=Ahmed|nom1=ElGeidie|prénom2=Mohamed|nom2=ElHemaly|prénom3=Emad|nom3=Hamdy|prénom4=Mohamed|nom4=El Sorogy|titre=The effect of residual gastric antrum size on the outcome of laparoscopic sleeve gastrectomy: a prospective randomized trial|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=11|numéro=5|date=2015-09|issn=1878-7533|pmid=25638594|doi=10.1016/j.soard.2014.12.025|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25638594/|consulté le=2020-11-27|pages=997–1003}}</ref>, et l'autre a démontré une perte de poids accrue sans augmentation des complications pour la longueur de 2 cm.<ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=Emad|nom1=Abdallah|prénom2=Ayman|nom2=El Nakeeb|prénom3=Tamer|nom3=Youssef|prénom4=Tamer|nom4=Yousef|titre=Impact of extent of antral resection on surgical outcomes of sleeve gastrectomy for morbid obesity (a prospective randomized study)|périodique=Obesity Surgery|volume=24|numéro=10|date=2014-10|issn=1708-0428|pmid=24728866|doi=10.1007/s11695-014-1242-x|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24728866/|consulté le=2020-11-27|pages=1587–1594}}</ref> L'opinion de la conférence internationale était de commencer la résection à '''au moins 3 cm du pylore'''. <ref name=":0" /><br />
<br />
* <br />
<br />
=== Résection gastrique ===<br />
Une agrafeuse endoscopique de 60 mm de long est utilisée pour suturer et trancher l'estomac dans son axe vertical. La mise à feu est commencée à environ 5 cm proximal au pylore le long de la bougie et avec un angle parallèle à la petite courbure. Il faut s'assurer que l'agrafeuse englobe des longueurs égales de l'estomac antérieur et postérieur pour éviter la «spirale» du manchon - la mise en tension de la grande courbure par l'assistant est essentielle pour ce faire. Les lignes d'agrafes sont tirées séquentiellement le long de la bougie vers l'angle de His. En moyenne, l'épaisseur de paroi de l'antre, du corps et des fonds est respectivement de 3,1, 2,4 et 1,7 mm <ref name=":13">{{Citation d'un article|prénom1=Hazem|nom1=Elariny|prénom2=Hamilton|nom2=González|prénom3=Bingshi|nom3=Wang|titre=Tissue thickness of human stomach measured on excised gastric specimens from obese patients|périodique=Surgical Technology International|volume=14|date=2005|issn=1090-3941|pmid=16525963|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16525963/|consulté le=2020-11-27|pages=119–124}}</ref> Le but est d'utiliser une agrafeuse avec des agrafes suffisamment hautes pour accueillir l'antre le plus épais par opposition au fond de l'œil plus fin . Certains ont préconisé des résultats supérieurs en utilisant une hauteur d'agrafe plus haute en distal et une hauteur d'agrafe plus courte en proximal à l'approche du fundus.<ref name=":14">{{Citation d'un article|prénom1=David L.|nom1=Warner|prénom2=Kent C.|nom2=Sasse|titre=Technical Details of Laparoscopic Sleeve Gastrectomy Leading to Lowered Leak Rate: Discussion of 1070 Consecutive Cases|périodique=Minimally Invasive Surgery|volume=2017|date=2017|issn=2090-1445|pmid=28761766|pmcid=5518516|doi=10.1155/2017/4367059|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28761766/|consulté le=2020-11-27|pages=4367059}}</ref> On utilise des agrafes de plus en plus petites (exemples avec Echelon, on utilise d'abord des agrafes noires ou vertes, puis dorées, et finalement bleues). De 5 à 6 applications sont nécessaires.<br />
<br />
Il ne doit plus rester de cardia à la dernière application de cartouche. <br />
<br />
* '''Renforcement de la ligne d'agrafage''' - les principaux objectifs du renforcement de la ligne d'agrafage sont de réduire les taux de fuite et d'hémorragie de la ligne d'agrafage. Il existe de nombreuses techniques pour ce faire et se divisent en deux catégories principales, la surpiqûre (clips endoscopiques ou surjet de Maxon) et le renforcement. Dans une méta-analyse récente en 2016, en comparant le renforcement à l'absence de renforcement, il n'y avait pas de différence statistiquement significative dans le taux de fuite, mais il a montré une diminution des complications globales, y compris le saignement de la ligne d'agrafage. Lors de la comparaison entre le surjet et le renforcement, le surjet a révélé des avantages plus faibles avec des temps de fonctionnement plus longs et un taux de complications plus élevé ; mais est moins coûteuse. Néanmoins, le concensus jusqu'à ce jour est d'utiliser une technique ou l'autre, afin de diminuer le risque de saignement. <br />
<gallery><br />
Fichier:Gastrectomie partielle - application de la première cartouche d’autosuture (image).jpeg|Application de la première cartouche d’autosutures, bougie 34 Fr en place.<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - visualisation de la première application d’agrafes .jpeg|Visualisation de la première application d’agrafes.<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - application d’une deuxième cartouche d’autosuture.jpeg|Application d’une deuxième cartouche d’autosutures. Le foie toujours surélevé.<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - application de la dernière cartouches d’autosutures.jpeg|Application de la 5<sup>e</sup> et dernière cartouches d’autosutures. On regarde sous l’estomac pour bien visualiser le pilier gauche du diaphragme (à gauche de l’image). On entrevoit la rate qui est ischémique en son pôle supérieur (après la division des vaisseaux courts).<br />
Fichier:Gastrectomie partielle - renforcement la ligne d’agrafes avec des clips endoscopiques.jpeg|On renforce la ligne d’agrafes avec des clips endoscopiques après avoir retiré la bougie.<br />
</gallery><br />
<br />
=== Endoscopie ===<br />
Cette étape est optionnelle. Elle est suggérée lors des reprises de gastrectomie verticale ou si on a un doute sur l'intégrité de la ligne d'agrafe. Un endoscope flexible est soigneusement inséré dans l'œsophage et la ligne d'agrafage est visualisée pour l'intégrité et l'hémostase. L'estomac restant peut être immergé dans le liquide d'irrigation, puis insufflé avec l'endoscope pour rechercher une fuite. Il est aussi possible d'instiller une solution colorée par du bleu de méthylène. <br />
<br />
* Test de fuite peropératoire - ceci est à la discrétion du chirurgien car il a eu des résultats incohérents. Une analyse rétrospective multicentrique en 2017 a démontré une faible sensibilité du test de fuite peropératoire pour prédire les fuites postopératoires. Ils ont démontré que le test de fuite peropératoire était négatif chez 91% des patients qui ont finalement développé une fuite de la ligne d'agrafes.<ref name=":15">{{Citation d'un article|prénom1=Jason|nom1=Bingham|prénom2=Jedediah|nom2=Kaufman|prénom3=Kai|nom3=Hata|prénom4=James|nom4=Dickerson|titre=A multicenter study of routine versus selective intraoperative leak testing for sleeve gastrectomy|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=9|date=2017-09|issn=1878-7533|pmid=28629729|doi=10.1016/j.soard.2017.05.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28629729/|consulté le=2020-11-27|pages=1469–1475}}</ref><br />
[[Fichier:Gastrectomie partielle - vérification de la ligne d'agrafes (photo).jpg|centré|vignette|600x600px|On observe toute la ligne d’agrafes pour s’assurer de son intégrité et de l’absence de saignement.]]<br />
<br />
=== Retrait de l'estomac ===<br />
L'estomac est mis dans un sac endoscopique afin de diminuer la contamination de la paroi du trou de trocart qui servira de site d'extraction. Habituellement, on utilise le site de trocart de 12 mm paramédian droit. <br />
<gallery><br />
Gastrectomie partielle - estomac dans le sac endoscopique.jpg|On met l’estomac excisé dans un sac endoscopique et on le retire par le site de trocart de travail qu’on agrandit. On refermera l’aponévrose de celui-ci ensuite.<br />
Gastrectomie - dernier regard (photo).jpg|Dernier regard sur le site chirurgical. Pôle supérieur de la rate clairement ischémique. Hémostase adéquate. On retire l’écarteur hépatique sous vision directe. Il y a une hépatomégalie du foie gauche secondaire à la stéatose.<br />
Gastrectomie partielle - vérification de l'estomac (photo).jpg|Estomac retiré dans lequel on a insufflé du CO2 pour visualiser la ligne d’agrafes (absence de torsion).<br />
</gallery><br />
<br />
=== Fermeture ===<br />
Une fermeture aponévrotique avec un passe-fil est effectuée sur le site du port de travail élargi pour l'extraction et la fermeture cutanée est effectuée sur tous les sites. <br />
<br />
== Complications ==<br />
Le tableau suivant illustre les complications suivant une gastrectomie pariétale par laparoscopie:<br />
{| class="wikitable"<br />
!CRITÈRES<br />
!HUTTER <br />
!BIRKMEYER <br />
!CARLIN <br />
!INGE <br />
|-<br />
|Nombre de patients<br />
|944<br />
|854<br />
|2949<br />
|67<br />
|-<br />
|Âge (années)<br />
|Mean = 47<br />
|37-55<br />
|Mean = 46<br />
|13-19<br />
|-<br />
|Mortalité<br />
|0.11<br />
|0<br />
|0.07<br />
|0<br />
|-<br />
|Fuite par perforation<br />
|0.74<br />
|0.35<br />
|0.9<br />
|1.5<br />
|-<br />
|Infection du site chirurgical<br />
|2.0<br />
|2.2<br />
|2.2<br />
|3<br />
|-<br />
|Embolie pulmonaire/thromboembolie veineuse<br />
|0.32<br />
|0.9<br />
|0.5<br />
|0<br />
|-<br />
|Réoperation<br />
|3.0<br />
|0.6<br />
|1.4<br />
|1.5<br />
|-<br />
|Saignement<br />
|0.6<br />
|0.6<br />
|1.1<br />
|0<br />
|}<br />
Actuellement, la morbidité et la mortalité à 30 jours d'une gastrectomie en manchon laparoscopique dans la littérature varient respectivement de 0 à 17,5% et de 0 à 1,2 %.<ref name=":16">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29054173</ref> <ref name=":0" /><br />
<br />
Comme pour de nombreuses opérations, les complications peuvent être divisées entre précoces et tardives.<br />
<br />
=== Précoces <ref name=":0" /> ===<br />
<br />
==== Hémorragie <ref name=":0" /> ====<br />
L'incidence rapportée est comprise entre 1 et 6% en postopératoire et peut être intraluminale ou intraabdominale.<ref name=":17">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17387557</ref> Les saignements extraluminaux proviennent généralement de la ligne d'agrafage, de la rate, du foie ou de la paroi abdominale. Ceci est traité avec une réopération à la discrétion du chirurgien. Pour les saignements intraluminaux, le patient peut présenter une méléna ou une hématémèse avec une goutte d'hématocrite concomitante. Cela peut être traité par des moyens endoscopiques et plus rarement une intervention chirurgicale. <ref name=":0" /><br />
<br />
Il existe des preuves pour soutenir le renforcement de la ligne d'agrafage pour éviter les saignements. Il y a eu plus de succès lors de la comparaison des matériaux de contrefort par opposition au renforcement des sutures de ligne d'agrafes. Il y a encore une controverse dans ce domaine, et une conclusion définitive n'a pas encore été tirée. <ref name=":18">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24507083</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==== Fuite <ref name=":0" /> ====<br />
L'incidence des fuites postopératoires lors de la gastrectomie par manchon laparoscopique est comprise entre 2 et 3% .<ref name=":19">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25968078</ref> La cause de la fuite chez les patients souffrant de gastrectomie par manchon est une augmentation de la pression relayée sur la ligne d'agrafage en cas d'ischémie relative. Ceci est généralement situé juste en dessous de la jonction GE où il y a une ischémie relative en raison de la dépendance aux vaisseaux gastriques courts sacrifiés. L'augmentation de la pression peut être due à un rétrécissement distal causé par une bougie de petit calibre, un rétrécissement ou une erreur technique de tir de l'agrafeuse trop près de l'incisura angularis. Il y a eu des résultats et des opinions mitigés sur la question de savoir si le renforcement de la ligne d'agrafage peut réduire le taux de fuite postopératoire et des études supplémentaires sont nécessaires. Il a été démontré qu'une plus grande taille de bougie réduira l'incidence des fuites chez les patients souffrant de gastrectomie en manchon.<br />
<br />
Les patients peuvent être asymptomatiques mais présentent fréquemment de la fièvre, une tachycardie et une tachypnée, une fréquence cardiaque élevée étant le premier signe. Le test diagnostique de choix est un scanner avec contraste oral et IV qui démontre une sensibilité et une spécificité relativement élevées. Une série de contraste UGI a une spécificité élevée, mais une faible sensibilité et n'est donc pas recommandée comme imagerie diagnostique de première intention. <ref name=":0" /><br />
<br />
Les fuites doivent être classées comme aiguë (<5 jours après l'opération) ou chronique (> 4 semaines après l'opération). Chez le patient aigu et instable, l'exploration avec drainage de la fuite et mise en place d'une sonde d'alimentation distale est la gestion de choix. Chez le patient chronique, la prise en charge chirurgicale est moins réussie. S'ils sont instables, le patient nécessitera une opération comme décrit pour une fuite aiguë. Pour une fuite / fistule chronique chez un patient stable, le traitement est conservateur en utilisant le drainage de l'abcès s'il est présent, des antibiotiques, du NPO, du TPN et un stenting endoluminal. La plupart des fistules / fuites chroniques se referment dans la fourchette de 4 semaines à 3 mois.<ref name=":20">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19506979</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
=== Tardives<ref name=":0" /> ===<br />
<br />
==== Stricture <ref name=":0" /> ====<br />
Cette complication a une incidence allant jusqu'à 4% et peut se présenter de manière aiguë secondaire à un œdème ou plus souvent de manière chronique. Les symptômes courants sont la dysphagie, les nausées et les vomissements et la localisation la plus fréquente est l'incisura angularis. Dans le contexte aigu, cela est probablement secondaire à un œdème ou à une torsion due à des problèmes techniques. L'image diagnostique de choix est une étude de contraste UGI. Le traitement de la sténose aiguë est conservateur et ne nécessite une intervention chirurgicale qu'en cas de non-résolution. Les patients qui présentent des sténoses chroniques doivent subir des dilatations endoscopiques du ballon et peuvent nécessiter plusieurs interventions pour une amélioration à long terme. L'échec de la prise en charge endoscopique nécessitera une intervention chirurgicale avec soit une séromyotomie laparoscopique, soit une conversion en une procédure de pontage gastrique.<ref name=":21">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22044967</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==== Reflux gastro-œsophagien <ref name=":0" /> ====<br />
Le RGO sévère est une contre-indication relative à la gastrectomie en manchon. Il y a eu des résultats contradictoires dans la littérature, mais beaucoup ont préconisé le développement ou l'aggravation des symptômes de reflux.Les traitements de première intention sont des IPP, mais si le patient présente des symptômes sévères et est réfractaire au traitement médical, ils peuvent nécessiter une conversion en pontage gastrique Roux-en-Y.<ref name=":22">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20101473</ref><ref name=":0" /><br />
<br />
==== Carences nutritionnelles <ref name=":0" /> ====<br />
Toutes les procédures bariatriques présentent des carences en nutriments et sont largement évitées par des tests de routine et une supplémentation quotidienne. Il existe des données montrant une diminution de l'incidence de la carence en nutriments par rapport au patient ayant subi un pontage gastrique, à l'exception du folate.<br />
<br />
== Suivi ==<br />
Le suivi du [[Chirurgie bariatrique|patient bariatrique]] est la pierre angulaire du succès à long terme. Pour plus de détails concernant le suivi du patient ayant subi une gastrectomie pariétale, vous pouvez consulter les lignes directrices canadiennes : http://obesitycanada.ca/wp-content/uploads/2020/08/14-Table-1-with-links-1.pdf .<br />
<br />
== Signification clinique ==<br />
<br />
=== Résultats attendus ===<br />
Des données à long terme sont maintenant disponibles sur les résultats de la gastrectomie. La perte de poids moyenne en excès («excess weight loss») après cinq ans pour une gastrectomie laparoscopique pariétale serait d'environ 60%, la perte de poids moyenne étant de 25%, et la résolution des comorbidités est excellente. Une méta-analyse réalisée en 2017 a comparé les résultats à mi-parcours et à long terme entre la gastrectomie pariétale et le Y-de-Roux La conclusion était qu'à mi-parcours (3 à 5 ans après l'opération) les deux chirurgies avaient des résultats similaires en termes de perte de poids excessive et de résolution ou d'amélioration des comorbidités. Les données à long terme ont démontré que le bypass gastrique a finalement entraîné une perte de poids supérieure, mais l'amélioration des comorbidités est restée la même entre les deux procédures.<ref name=":23">{{Citation d'un article|prénom1=Saeed|nom1=Shoar|prénom2=Alan A.|nom2=Saber|titre=Long-term and midterm outcomes of laparoscopic sleeve gastrectomy versus Roux-en-Y gastric bypass: a systematic review and meta-analysis of comparative studies|périodique=Surgery for Obesity and Related Diseases: Official Journal of the American Society for Bariatric Surgery|volume=13|numéro=2|date=2017-02|issn=1878-7533|pmid=27720197|doi=10.1016/j.soard.2016.08.011|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27720197/|consulté le=2020-11-11|pages=170–180}}</ref><ref name=":0" /> <br />
<br />
Voici un résumé de la résolution<ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=en-US|nom1=Pearce|prénom1=Nicole|titre=Canadian Adult Clinical Practice Guideline Chapters|url=https://obesitycanada.ca/guidelines/chapters/|site=Obesity Canada|consulté le=2020-11-11}}</ref> des comorbidités associées à l'obésité en fonction de la procédure effectuée<ref group="Note">Les résultats de la bande gastrique ne sont pas inclus dans ce tableau puisque cette procédure n'est plus recommandée dans les lignes directrices canadiennes</ref> : <br />
{| class="wikitable"<br />
|+Résolution des comorbidités en fonction de la procédure bariatrique<br />
!<br />
!Gastrectomie pariétale<br />
!Y-de-Roux<br />
!Dérivation bilio-pancréatique<br />
avec switch duodénal<br />
|-<br />
|Perte de poids total (%)<br />
|25<br />
|30<br />
|40<br />
|-<br />
|Taux de résolution du diabète de type 2<br />
|30<br />
|40<br />
|80<br />
|-<br />
|Taux de résolution de l'hypertension (%)<br />
|30<br />
|40<br />
|60<br />
|-<br />
|Taux de résolution de l'apnée/hypopnée du sommeil<br />
|40<br />
|50<br />
|70<br />
|-<br />
|Taux de résolution du reflux gastro-oesophagien<br />
|<br />
|<br />
|<br />
|-<br />
|Taux de résolution de la dyslipidémie<br />
|<br />
|65<br />
|95<br />
|}<br />
<br />
=== Reprise de poids ===<br />
<br />
=== La gastrectomie verticale comme pont vers la dérivation bilio-pancréatique ===<br />
Vu l'importante incidence de morbidité et de mortalité, 23% et 7% respectivement, chez les patients avec un IMC supérieur à 60 kg/m<sup>2</sup> qui subissent une [[Dérivation biliopancréatique avec switch duodénal|dérivation biliopancréatique avec switch duodénal (BPD-DS)]], les chirurgiens ont développé une procédure en deux temps, ayant comme première étape la gastrectomie pariétale pour le taux de morbidité. Le ''Clinical Issues Committee'' du ASMBS a analysé 13 études incluant 821 patients à haut risque ayant subi ce type de procédure. En moyenne, l'IMC préopératoire était de 60, puis 4 à 60 mois en suivi post-opératoire, leur IMC était à 45. Les complications observés chez cette population à haut risque a démontré un taux de fuite à 1,2%, un taux de saignement à 1,6%, et une mortalité à 0,24%. Le ASMBS conclut donc que la gastrectomie pariétale est de valeur en tant qu'étape initiale d'une chirurgie bariatrique chez une population à haut risque<br />
<br />
%. The ASMBS concluded that LSG has value as the initial stage of a bariatric surgery in a high-risk population (<br />
<br />
== Notes ==<br />
<references group="note" /><references group="Note" /><br />
== Références ==<br />
{{Article importé d'une source<br />
| accès = 2020/10/25<br />
| nom = Sleeve Gastrectomy<br />
| source = StatPearls<br />
| révision = 2020/06/28<br />
| url = https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK519035/<br />
| révisé = 1<br />
| pmid = 30085577<br />
}}<br />
<references /></div>Nanxin Jianghttps://wikimedi.ca/index.php?title=Utilisateur:Nanxin_Jiang/Brouillons/D%C3%A9rivation_biliopancr%C3%A9atique_avec_switch_duod%C3%A9nal&diff=79389Utilisateur:Nanxin Jiang/Brouillons/Dérivation biliopancréatique avec switch duodénal2022-04-05T02:53:35Z<p>Nanxin Jiang : Création du brouillon</p>
<hr />
<div>{{Information procédure<br />
| acronyme = <br />
| image = <br />
| description_image = <br />
| autres_noms = <br />
| terme_anglais = <br />
| vidéo = <br />
| son = <br />
| spécialités = <br />
| systèmes = <br />
| wikidata_id =<br />
| version_de_classe = 1 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. --><br />
}}<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Définition}}<br />
<br />
== Indications ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Indications}}<br />
Les indications sont:<br />
# l'{{Indication|nom=indication 1}}<br />
# l'{{Indication|nom=indication 2}}<br />
# l'{{Indication|nom=indication 3}}.<br />
== Contre-indications ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Contre-indications}}<br />
=== Absolues ===<br />
Les contre-indications absolues sont:<br />
# la {{Contre-indication|nom=contre-indication absolue 1}}<br />
# la {{Contre-indication|nom=contre-indication absolue 2}}<br />
# la {{Contre-indication|nom=contre-indication absolue 3}}.<br />
=== Relatives===<br />
Les contre-indications relatives sont:<br />
# la {{Contre-indication|relative=1|nom=contre-indication relative 1}}<br />
# la {{Contre-indication|relative=1|nom=contre-indication relative 2}}<br />
# la {{Contre-indication|relative=1|nom=contre-indication relative 3}}.<br />
<br />
== Anatomie ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Anatomie}}<br />
<br />
== Évaluation ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Évaluation}}<br />
<br />
== Préparation ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Préparation}}<br />
<br />
== Technique ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Technique}}<br />
<br />
== Complications ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Complications}}<br />
<br />
== Suivi ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Suivi}}<br />
<br />
== Notes ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Notes}}<br />
<references group="note" /><br />
<br />
== Références ==<br />
{{Section ontologique|classe=Procédure|nom=Références}}<br />
<references /></div>Nanxin Jiang